→ J'avais peur. Peur de ce que Jodie avait à me dire, peur qu'il soit arrivé quelque chose d'affreux et que pendant tout ce temps j'ai pensé égoïstement qu'elle ne m'aimait plus ou bien qu'elle était partie avec une autre. Je la regardais intensément dans les yeux, espérant qu'elle me raconte ce qu'il s'était passé pour qu'elle parte ainsi, du jour au lendemain, qu'elle me fasse assez confiance pour pouvoir partager sa souffrance et sa peur avec moi. C'est alors qu'elle prit une grande inspiration, et qu'elle décida de me parler. Ce fut encore pire que ce que j'aurais pu imaginé, que ce que j'avais imaginé en fait. J'avais pensé à tout sauf à ça, et j'en étais à la fois effrayée, et en colère. Jodie venait de me raconter qu'un soir, alors qu'elle rentrait du travail, un homme l'a abordé, mais qu'il voulait bien plus que simplement demander son chemin ou tout raison pour que quelqu'un engage une conversation en pleine rue au milieu du soir. Jodie, ayant toujours vu le meilleur en chacun, c'était une des raisons pour laquelle j'étais tombée amoureuse d'elle, et n'avait compris ses avances que lorsqu'il avait sorti un couteau. Mon sang ne fit qu'un tour, mon teint devint pâle, et immédiatement, la belle brune me rassura en me disant qu'il ne lui avait rien fait. Je me sentis soulagée un instant, mais ce sentiment passa bien rapidement lorsque j'entendis la suite du récit. Pour se défendre, elle l'avait blessée, et au vue de son statut important, il n'aurait pas hésité à porter plainte et même à la menacer en faisant du mal à ses proches. Entre autre, moi. Je repensais alors à ses paroles, disant que si elle avait fuit, c'était pour me protéger. Je ne l'avais pas cru, me demandant bien comment elle pouvait me protéger loin de moi. Je comprenais maintenant, et je me sentais honteuse de ne pas l'avoir cru, et de l'avoir repoussé comme je l'avais fait. Jodie continuait son récit, en décrivant ce qu'elle vivait depuis un an, les souffrances morales que cet incident avait sur elle, sur sa santé, et sur sa vie. Elle avait finalement décidé de se battre, et avait trouvé un allié à ce combat en un flic qui ferait tout pour l'aider. Je me sentais toute chose, avoir appris la vérité ne m'avait soulagé qu'à moitié, j'étais maintenant plus effrayée qu'autre chose. Certainement pas pour moi, si il m'arrivait quelque chose, mon père -bien que nous ne nous parlions plus- était plus que puissant dans cette ville et ferait tout pour trouver celui qui m'avait fait du mal, c'était plus pour Jodie, qui n'avait aucune aide mis à part cette d'un seul policier et le mien, qui au final, n'était pas très utile. Je soufflais avant de la prendre dans mes bras. Je la serrais contre moi, et je fus, l'espace d'un instant, apaisée, retrouvant un corps et une étreinte que je connaissais fort bien. Je me détachais alors d'elle, mon visage à quelques centimètres à peine du sien, mes mains posaient sur ses joues. "Ne t'en fais pas pour moi Jodie, tu dois te battre, c'est la seule chose qui pourra te rendre heureuse." Commençais-je par dire, caressant sa peau des plus douce avec mes pouces, avant de poses doucement mes lèvres sur son front. "Je suis tellement désolée de n'avoir pas pu être là pour toi, si tu savais, d'avoir imaginé des histoires pathétiques, alors que tu risquais ta vie." Je plongeais mon regard bleuté dans le sien, souriant faiblement, ne sachant quoi dire de plus, sentant bien que je ne pourrais pas la réconforter avec mes mots, ni avec mes actes. "On est ensemble maintenant, à nouveau réuni, et c'est ce qui compte le plus. On va le coincer ce salaud, par n'importe quel moyen, je te le promets." Sous entendu que si la police ne pouvait rien faire pour aider, je devrais m'en occuper avec les nombreux contact que j'avais, et que d'une manière ou d'une autre, cette histoire serait réglée. "Dis, tu-tu rentres à la maison ?" Demandais-je, émue, les yeux embués.

→ Let's go Knicks