→ « Vic, debout ! »

C’était la troisième fois que Roshario repassait dans le dortoir des filles et secouait la rousse dans son sommeil tout en continuant à se préparer et à rassembler ses affaires pour les cours de la matinée. Les gryffondors de septième année commençaient cette journée avec le très passionnant cours de métamorphose, un des préférés de miss Brown. Bien sur habituellement elle y serait allée sans cacher sa joie mais voilà, après avoir passé une bonne partie de la nuit à finir un devoir d’histoire de la magie, se lever pour cette journée relevait de l’exploit et elle n’avait même pas encore déjeuné que la sorcière était déjà extenuée et ne pensait qu’au moment où elle allait pouvoir retrouver son lit chéri. En tout cas, il était clair qu’il y en avait une au moins qui semblait à des kilomètres de ce genre de soucis.

« Cheshire ! »

Tandis que Roshario continuait à s’habiller, elle balança un coussin dans la face de la belle endormie, qui ne remarqua absolument rien, vraiment, elle dormait comme un ours. Toutes les autres filles étaient parties depuis un bon moment maintenant, et le dortoir était désert, mis à part les deux dernières. Dernière certes, mais Roshario savait qu’elle n’allait pas arriver en retard si elle partait dans les deux prochaines minutes. Quitter la salle commune maintenant et arriver à l’heure ou alors essayer de réveiller Victoria ? C’est vrai que cela paraissait égoïste de la laisser ainsi, mais ce n’était pas comme si Roshario n’avait pas déjà tout essayé pour l’extirper des bras de Morphée, il y avait des fois où on pourrait quasiment la croire morte. Comme pour répondre à l’interrogation de la gryffondor, Victoria laissa échapper un ronflement tout en se retournant de façon très gracieuse dans son lit afin de se retrouver maintenant sur le ventre, les bras sous son coussin et une jambe dépassant de sa couverture. A la voir ainsi, Roshario ne souhaitait que replonger à nouveau dans son propre afin de continuer sa nuit qui était malheureusement bien derrière elle mais fort heureusement, la volonté n’était pas ce qui manquait chez la gryffondor et il allait lui en falloir un peu plus pour la décourager avant même que la journée n’ait commencé Soit, ne comptant tout de même pas partir telle une lâche, Roshario sauta sur le lit de Victoria et la secoua une bonne fois pour toute tout en lui criant dans les oreilles de se lever maintenant. De toute façon une chose était sure, la rousse allait être collée et d’une certaine manière c’était un peu bien fait pour elle, elle ne pourra pas dire qu’elle ne l’avait pas cherché.

Roshario quitta finalement la salle commune, ses cheveux attachés en une demi queue de cheval laissant l’autre moitié tomber dans son dos et se balançait au rythme de son pas plutôt pressé, son sac porté sur une épaule tandis que la seconde lanière pendait un peu plus bas et quelques livres entre ses mains qu’elle avait récupéré sur la table de la salle commune, là où elle avait travaillé une bonne partie de la nuit. A la voir ainsi, on pourrait décidément croire qu’elle était vraiment une élève modèle, le genre d’élève à suivre parfaitement bien en cours, à rendre tous ses devoirs à l’heure, à avoir d’excellentes notes à chaque examen, mais par Merlin ! Qu’est ce qu’on est loin de la vérité. Roshario n’était pas non plus une élève si exécrable non, il suffisait seulement qu’elle trouve quelque chose qui lui plaise et là absolument plus rien ne pouvait l’empêcher d’être la meilleure mais voilà, ce n’est pas comme si la gryffondor débordait de passions. En réalité mis à part le Quidditch, le cours de DCFM et celui de métamorphose, on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était très douée. Certes il y avait des matières qu’elle n’aimait pas et que donc elle délaissait volontairement mais il y en avait aussi d’autres comme le cours de Potions qu’elle aimait, mais cela ne suffisait pas à l’empêcher de provoquer au moins une fois par semaine une explosion dans les cachots. On ne pouvait pas être bon partout et c’est tout.

Le cours avait commencé depuis un bon moment lorsque soudainement quelqu’un défonça la porte de la salle de classe et fit une entrée bien théâtrale. Victoria dans toute sa splendeur. Roshario ne put s’empêcher de laisser échapper un rire à la vue de sa meilleure amie qui avait l’air d’avoir fait une course poursuite à dos d’Hippogriffe. Comme à son habitude, Roshario avait laissé une place à la jolie rousse juste à côté d’elle et elle dégagea ses affaires afin de laisser Victoria s’installer.
« Rio lance moi un saut d'eau sur la tronche la prochaine fois ! »
Comme si cela allait réellement être efficace, néanmoins Roshario se contenta de répondre « avec plaisir » avant que quelqu’un, un serpentard évidemment, ajouta : « Cheshire tu t'es coiffée avec un balais brosse ce matin ? Déjà que tu n'as plus grand chose pour toi autant te rendre présentable. ».

Cela suffit à énerver non seulement Victoria mais aussi Roshario par la même occasion qui trouvait ce genre de remarques devenues de plus en plus fréquentes, totalement déplacées et tout simplement méchantes. Elle se retourna alors vers les Serpents à l’autre bout de la salle et répliqua, comme si soudainement elle avait oublié qu’elle était dans une salle de classe :
« Je ne sais pas qui a dit ça puisqu’apparemment la personne en question n’est pas assez courageuse pour se montrer mais je lui conseille clairement de se la fermer avant de m’énerver ! »
Ces douces paroles avaient provoquées un chahut dans la classe et alors que certaines personnes riaient, d’autres commençaient à siffler et il fallait avouer que les serpentards n’étaient pas prêts à en rester là. Ainsi des insultes s’élevèrent depuis leur zone et Roshario put distinguer à travers tout le vacarme un « Qui t’a parlé, l’impure ? ». D’un bond, la gryffondor se leva et serra les poings alors qu’au même moment elle sentit un encrier la percuter de plein fouet, déversant un liquide bleu qui coula depuis son front vers son cou et tâcha ses habits. Instinctivement elle plaça sa main sur son front légèrement douloureux après le choc, tandis qu’au même moment, une tempête rousse se leva, faisant basculer sa chaise sur le sol et bondit telle une furie vers le coin des chahuteurs.
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→ Let's go Knicks