Sujet: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:21
FEAT. PERRIE EDWARDS
Chiara Camilia CRUZ
22 ans → Née à Grenade (Espagne) le 24/08/1990 → Photographe-reporter célibataire mais amoureuse de Noah → hétérosexuelle → membre des artists.
And who am i ?
★Quelles sont tes caractéristiques? → La première chose que toute personne se doit de remarquer chez Chiara, ce sont ses yeux. Le bleu de ses iris est d'une intensité telle qu'il est presque impossible de ne pas s'y plonger, inconsciemment et malgré nous. Elle a d'ailleurs pour habitude de les faire ressortir au travers du maquillage noir qu'elle arbore quotidiennement, faisant ainsi ressortir sa féminité, presque dissimulée par son visage de poupée de porcelaine encadrée par ses cheveux blonds naturellement ondulés. Côté vestimentaire, Chiara aime se démarquer. Et si elle a longtemps favoriser les habits confortables durant ses innombrables voyages, elle aime se vêtir de manière excentrique, portant souvent des couleurs vives, parfois flashs, et combinant des vêtements permettant ainsi de faire ressortir le grain de folie qui la caractérise. Elle a longtemps évité de porter des jupes courtes ou des shorts, de sorte à dissimuler les cicatrices lacérant sa cuisse droite. En effet, ayant manqué de mourir dans l'incendie d'une maison durant une attaque de rebelles au Congo à l'âge de dix ans, elle s'en est heureusement sortie, mais les brulures décorant sa jambe lui rappelle le cauchemar qu'elle a vécu ce jour là. Heureusement, principalement grâce à Noah, elle a fini par considérer ces marques comme faisant partie d'elle et au jour d'aujourd'hui, elle ne les cache plus. Un signe particulière chez Chiara reste ses tatouages : elle s'est faite tatoué un globe terrestre en nuances de gris accompagné des initials de sa mère sur l'omoplate gauche et, plus récemment, elle s'est faite inscrire la date de naissance de sa fille sur le poignet droit.
★Quel est le caractère de ton personnage? → Pétillante, souriante, toujours de bonne humeur. Voilà les adjectifs que vous donneront les personnes connaissant vaguement Chiara. L'Espagnole a en effet un tempérament très méditerranéen qui la rend très attachante, de part sa gentillesse et son altruisme. Du genre fofolle et hyperactive, elle ne tient pas en place et se montre très expressive grâce aux traits de son visage qu'elle déforme à sa guise. Son imagination lui a apporté ce grain de folie qui la caractérise et qui ne manque pas de marquer les esprits. Pourtant, être aussi pétillante ne lui est pas toujours favorable et pour cause : le moindre désappointement, la moindre baisse de régime la concernant saute aux yeux du monde entier -heureusement pour elle, rares sont les jours où elle se lève du pied gauche. Ayant un mental fort et forgé par tout ce qu'elle a pu découvrir du monde, elle se laisse difficilement abattre. Sa famille -c'est à dire sa mère et sa fille- sont ses principales faiblesses, tout comme Noah qui a le don de la mettre dans tous ses états. Elle reste malgré tout une personne sérieuse, dévouée et fidèle qui s'adonne de tout son coeur à son travail -et passion-. Battante et compétitive, elle sait obtenir ce qu'elle désire, faisant pourtant toujours passer le bonheur de ses proches avant le sien. La seule fois où elle a décidé de penser à elle en se lançant dans son travail de photographe lui a fait perdre le seul homme qui ait jamais compté pour elle. Dorénavant, elle vit donc ses rêves en se jurant de pourtant les placer au second plan, sa fille passant avant tout. Altruisme quand tu nous tiens...
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → Morgane, mais appelez-moi Mo' ou Bizzy 21 ans, presque 22 (: ★Comment es-tu arrivé(e) ici ? → Alors hum... à la base c'est Marine (Mllebrightside) qui m'a parlé de ce forum (: ★Ce personnage est-il un double compte ? → Nope. ★Présence sur le forum → Le plus souvent possible (connexion journalière). ★Personnage inventé ou scénario ? → Inventé ★Crédit images → Free Fallin' & Tumblr.
Mon exemple de RolePlay:
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En débutant ses études à Berkeley trois ans et demi plus tôt, Aidan était resté persuadé que c’était un nouveau de chapitre de sa vie qui s’écrivait. Une page était tournée, et ce qui lui restait à vivre ne pouvait qu’être plus heureux que ce qu’il avait traversé jusqu’à ce moment là. Quand il y repensait au jour d’aujourd’hui, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il avait été bien naïf. Comment avait-il pu penser ne serait-ce qu’une seule seconde que tout s’arrangerait et qu’il vivrait une vie paisible et heureuse ? Avec sa petite sœur à charge, un double-cursus universitaire à combiner avec son travail de disquaire dans ce fameux magasin de multimédia, comment avait-il pu croire que sa vie serait calme ? Il avait vraiment été stupide et niais. Maintenant, il se rendait bel et bien compte que cette nouvelle vie qu’il avait idéalisée était loin d’être celle qu’il avait vécue. S’occuper de sa petite sœur et subvenir à leurs besoins devenait de plus en plus compliqué au fil du temps, sans compter le fait que son histoire avec Logan avait pris un coup énorme, au point de lui faire perdre le réel point d’attache qu’il avait gardé toutes ces années pour tenir le coup et continuer à se battre, pour sa famille. Mais avec la grossesse de Logan, la perte de leur enfant et le départ précipité et inexpliqué de sa petite amie suite à sa fausse-couche, le monde d’Aidan s’était écroulé. Durant les mois qui avaient nourri l’absence de la femme qu’il aimait, lutter était devenu difficile au point que Leeloo avait dû venir l’aider afin de ne pas laisser tomber la plus petite de la fratrie. Et si le retour de Logan aurait pu tout arranger, ça n’avait évidemment pas été le cas. L’Irlandais était évidemment bien loin d’avoir avalé la pilule amère de ce qu’il avait pris pour une sorte de trahison de la part de sa petite aime, et aujourd’hui encore il ne lui avait pas complètement pardonné, quand bien même il y travaillait jour après jour. Il était conscient que tous les deux ne pouvaient pas continuer ainsi, comme au retour de Logan, à s’éviter autant que possible et à se tirer dans les pattes dès qu’ils devaient être confrontés l’un à l’autre. Le temps d’une soirée, tout semblait s’être arrangé : après l’avoir secourue vaillamment dans un bar de la ville, se battant avec un gros dur de la confrérie Iota, tous les deux avaient passé une nuit ensemble, comme si tout ce qui avait pu les éloigner s’était volatilisé le temps de quelques heures. Mais au lendemain, tous les deux en avaient discuté et décidé d’un commun d’accord qu’ils devaient prendre leur temps. Se replonger à l’aveugle dans leur histoire d’amour mise entre parenthèse n’était pas la solution à adopter, pas s’ils souhaitaient que cela dure et qu’ils ne rencontrent plus autant de difficultés. Ils se voyaient donc de temps en temps, sans pour autant passer tout leur temps libre ensemble, de sorte à se laisser de la liberté et de leur permettre de retrouver des repères solides. Et quand ils se voyaient, ils ne faisaient pas forcément sortir leur amour au grand jour, profitent des moments passés ensemble pour réapprendre à s’aimer de la bonne manière. Et jusqu’à aujourd’hui, cela semblait fonctionner : ils ne se disputaient plus et Aidan sentait qu’il reprenait peu à peu confiance en Logan.
Ce jour là, l’Irlandais avait enchaîné les cours toute la journée. Le jeudi était de loin la journée la plus exténuante qu’il avait à affronter, accumulant des heures enfermé en auditoire et en salle d’arts de huit heures à presque dix-sept heures, devant ensuite se rendre rapidement au magasin pour travailler jusqu’à la fermeture. Une journée chargée et fatigante qui faisait grandir en lui la hâte d’en avoir terminer avec cette année académique, histoire de bénéficier d’un peu de répit au niveau des cours durant les vacances d’été. Mais heureusement, ses études le passionnaient, ce qui l’aidait à accumuler le travail à fournir sans broncher. Ainsi, quand il sortit de son cours de linguistique anglaise, il parvint à lutter sans mal contre la fatigue de sorte à déferler dans les couloirs avec l’intention de quitter l’université pour se rendre sur son lieu de travail. C’était sans compter les ennuis qui le guettaient. À peine eut-il tourné à l’angle d’une des allées de Berkeley qu’il sentit une main lui empoigner l’épaule pour le tirer violemment en arrière. Pris par surprise, il eut à peine le temps de se rendre compte de ce qu’il lui arrivait, il était déjà plaqué contre un mur, tenu fermement par deux colosses. Leur jetant un regard méfiant et agacé, sourcils froncés, l’Irlandais tenta immédiatement de se débattre, sans grand succès, jusqu’à ce qu’un troisième étudiant débarque sur les lieux étonnamment déserts. Un étudiant qu’Aidan reconnut immédiatement. « Tiens, tiens, Jameson. Quel hasard. » Relevant son regard vers lui, le brun le foudroya du regard. Il ne connaissait pas son nom mais reconnut très facilement les traits provocateurs de son visage. Il s’agissait du Iota qui avait tenté d’aborder un peu trop violemment Logan dans ce bar, le jeune homme contre qui Aidan s’était dressé pour défendre la blondinette et celui contre qui il s’était méchamment battu. À croire que la vengeance était un plat qui se mangeait froid chez les sportifs de Berkeley. L’Irlandais s’était attendu à ce qu’il s’en prenne à lui quelques jours après leur affrontement, mais il avait attendu près d’un mois pour le faire, ce qui le surprenait et l’agaçait d’autant plus. « Qu'est-ce que tu me veux ? » railla-t-il alors en secouant ses épaules vainement, se retrouvant tiré et bloqué contre le mur. Trois Iotas contre lui qui était seul, dans un couloir complètement désert de l’université ; la situation n’annonçait rien de bon. Aidan n’avait pas à y réfléchir à deux fois pour saisir qu’il allait prendre une sacrée raclée, qu’importe la force qu’il mettrait pour se débattre. Il n’était pas un mauvais bagarreur et savait se défendre, mais contre trois armoires à glace comme ceux-ci, il se retrouvait tout simplement la force d’une mouche. Il était battu d’avance. « Moi ? Mmmh laisse-moi réfléchir... » lui répondit l’étudiant en faisant mine de songer à la question, les yeux planté sur le plafond tout en se rapprochant de lui. Mais bien rapidement, il se retrouva juste devant lui et planta un regard menaçant dans le sien, un regard qui eut le don de lui glacer le sang. « On n’a pas eu le temps de terminer ce qu'on avait commencé l'autre soir. » Évidemment qu’il était là pour se venger. Il l’avait compris dès la seconde où il l’avait vu apparaître dans le couloir alors que ses deux amis le tenaient fermement, presque au point de lui déboiter l’épaule. « Oh pardon, j’ai blessé ton ego surdimensionné ce soir là ? Navré, vraiment. » Le provoquer n’était certainement pas l’idée du siècle, mais avec son tempérament caractériel et enflammé, l’Irlandais était incapable de tenir sa langue. Ce jeune homme le dégoûtait à sa simple vision, voir son visage lui rappelant instantanément la mine provocatrice qu’il arborait ce fameux soir, alors qu’il tentait d’attraper Logan dans ses filets. Ce simple souvenir fit naître en lui une rage qu’il n’aurait su contrôler s’il ne s’était pas trouvé retenu par deux titans de la maison Iota.
À peine eut-il lâché ces quelques mots qu’Aidan put voir les traits de son adversaire se crisper. Non, ça n’avait vraiment pas été une bonne idée de jouer la carte de la provocation, mais il avait lâché ces paroles sans réellement réfléchir. Le Iota resta silencieux, se contentant de jeter sur lui un regard rempli de mépris. Il évinça le peu de mètres qui les séparaient et, à mesure qu’il se rapprochait, l’Irlandais comprit qu’il n’allait pas tarder à s’en prendre une, si ce n’est plusieurs. Et s’il avait pu se préparer à recevoir un coup en retenant son souffle, il fit tout le contraire, défiant l’étudiant du regard en fronçant les sourcils. La réponse fut immédiate : un coup de poing en plein dans le ventre qui eut le don de le faire expirer brutalement avant de grimacer. Un léger rire s’échappa d’entre les lèvres du jeune homme à la vue de sa réaction au coup qu’il venait de lui assener. « Et ce n’est que le début. » l’avertit-il avant de relever son regard vers ses amis. « Tenez-le. » leur ordonna-t-il fermement. Aidan put alors sentir les mains des deux colosses se resserrer encore un peu contre ses épaules et ses avant-bras, au point se ressentir une légère douleur parcourir ses deux membres. Puis sans attendre une seconde de plus, son adversaire le frappa au visage, avec une telle force que l’Irlandais sentit instantanément le goût du sang lui chatouiller le palais. Crachant le sang qui envahissait sa bouche, il releva un regard débordant de haine vers le Iota et ne put une nouvelle fois retenir ses mots. « C’est très courageux de s’en prendre à trois contre un, Vraiment, j’admire ta bravoure. » En guise de réponse, il reçut un nouveau coup dans les côtes qui eut le don de faire trembler ses jambes, la douleur commençant gentiment à tirailler son buste. « Ta gueule ! » Il n’eut d’autre choix que de lui obéir, incapable de prononcer le moindre mot et pour cause : les coups qu’il reçut s’enchaînèrent, dans son ventre, dans son visage, le rendant un peu plus faible de seconde en seconde. Il tint pourtant plusieurs minutes qui lui semblèrent interminables, jusqu’à ce que ses jambes finissent par le lâcher complètement. Il tomba alors à genoux devant son adversaire, son corps devenant subitement mou, comme privé de toute énergie. La tête pendant en avant, un filet de sang s’échappait d’entre ses lèvres alors que le reste de sa figure laissait paraître des marques impressionnantes. La douleur qui lui tirait le buste était telle qu’il craignait que le Iota ne lui ait brisé plusieurs côtes. Il peinait à respirer et redoutait une perte de conscience immédiate. L’étudiant s’arrêta alors, l’observant qui était à sa merci, toujours retenu par les bras par ses deux amis. Souriant face à son œuvre, il s’accroupit face à lui et lui attrapa les cheveux pour le forcer à redresser la tête. « On va aller rendre visite à ta petite chérie. Qu'est-ce que tu en dis ? » Le cœur d’Aidan rata un battement. Logan. Ce fumier allait s’en prendre à elle maintenant qu’il l’avait rendu incapable de la défendre. Levant son regard vers lui, il trouva la force de le supplier de ne pas faire ce qu’il projetait. « Laisse-la en dehors de ça... » Mais il n’eut le droit qu’à un rire mesquin en guise de réponse. Au bord de la perte de conscience, il sentit qu’on le souleva pour le traîner de force dans les couloirs de Berkeley. À mesure qu’ils avançaient en direction du bâtiment de la confrérie Alpha, il priait pour qu’ils croisent la route de quelqu’un. Mais c’était à croire que le bâtiment avait été évacué. Ce ne fut qu’au moment de traverser les allées de la confrérie Alpha qu’ils rencontrèrent quelques étudiants, tous les regardant passer d’un air choqué. Mais aucun d’entre eux ne s’interposa, tous craignant certainement de se retrouver dans le même état pitoyable que l’Irlandais. Et quand enfin ils arrivèrent face à la porte donnant sur la chambre de Logan, le Iota ouvrit celle-ci sans faire de manière et Aidan se vit poussé –si ce n’est jeté- en avant, atterrissant alors sur le sol de la chambre dans un bruit sourd. Laissant des toussotements entrecouper sa respiration saccadée, il rassembla le peu de forces qu’il lui restait pour appuyer ses mains contre le sol de sorte à se redresser. Mais il eut tout juste le temps de relever les yeux pour croiser le regard paniqué de Logan avant d’être à nouveau attrapé par l'arrière de sa chemise en jeans. On le força alors à se relever alors qu’il ne tenait plus sur ses jambes, et les deux colosses le maintinrent à nouveau avec force sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, beaucoup trop affaibli pour se débattre.
Dernière édition par Chiara C. Cruz le Jeu 23 Mai - 1:55, édité 9 fois
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:21
Well... It's my story...
KIVU (CONGO) ✧ AOÛT 1998
❝ the war outside our door keeps raging on ❞
Assise à la table du salon, ses pieds se balançant dans le vide, la petite fille de dix ans semblait particulièrement concentrée sur le personnage qu’elle était en train de dessiner sur la page blanche de son carnet. Des crayons de couleur éparpillés partout sur le meuble, elle les attrapait un à un, coloriant la mitraillette que tenait son bonhomme. Durant tous les voyages qu’elle avait faits avec Chiara dans le cadre de son travail, Santana avait prit pour habitude de demander à sa fille de dessiner dans un livre vierge ce qu’elle voyait dans le pays dans lequel elle se trouvait. Beaucoup de personne lui avait dit qu’emmener un enfant à Kivu en cette période n’était pas une bonne idée, une guerre civile y faisant rage depuis quelques jours déjà. Pourtant, la reporter s’était jurée de parvenir à montrer la situation critique du Congo au travers de ses clichés, et les habitants de cette ville représentaient pour elle le parfait modèle. Ce soir là, elle avait laissé Chiara seule pour une petite demi heure, le temps d’aller discuter avec l’équipe du journal pour lequel elle travaillait, donnant comme occupation à la gamine ce fameux dessin. Il n’était donc pas étonnant que la blondinette ait choisi de représenter un des rebelles qu’elle avait croisé en arrivant à Kivu le matin même. Son regard sombre contrastant pourtant avec le teint noir de sa peau avait glacé le sang de la petite fille, la marquant certainement pour toujours, et c’était cet homme qu’elle avait choisi pour représenter cette ville dans son carnet de croquis. Elle s’occupait donc tranquillement, le temps que sa mère revienne. Une demi heure, ce n’était rien. C’était pourtant largement suffisant pour que la situation ne dégénère à l’extérieur. Dans les ruelles slalomant autour des petites maisons typiques de la région, les rebelles n’avaient pas tardé à débarquer, s’en prenant à une des baraques avant de se mettre à attaquer certaines des personnes qui tentaient de prendre la fuite. À l’entente des coups de feu, Chiara eut le réflexe de lâcher ses crayons, sa mère l’ayant mise en garde contre ce type de bruits. Elle se rappelait très bien de sa voix douce à l’accent espagnol qui lui avait dit « Si un jour tu entends ce genre de bruits, cache-toi jusqu’à ce que je te rejoigne. » Ce fut donc ce qu’elle fit, filant se réfugier dans la chambre jointe pour se glisser sous le lit, appuyant ses mains contre ses oreilles de sorte à couvrir les éclats de balles qui retentissaient dans le calme de la nuit. Puis tout à coup, une explosion. Une grenade lancée contre la maison voisine. Cette dernière se vit complètement détruite sous l’attaque, et les flammes créées par la détonation ne tardèrent pas à consumer la paille formant le toit de la petite maison dans laquelle se trouvait l’Européenne. Oreilles bouchées, la petite ne perçut pas les crépitements du feu qui commençaient à ronger la bâtisse. Ce ne fut que lorsqu’une partie du toit s’effondra qu’elle comprit que la situation était grave. Elle se força pourtant à rester cachée, comme sa mère le lui avait demandé. Mais rapidement, ses poumons se virent irrités par la fumée ambiante et elle se mit à suffoquer. Cédant à la panique, elle s’extirpa alors de sa cachette et se rua en direction de la sortie. Mais avant d’avoir pu l’atteindre, une poutre tomba et lui barra la route, projetant des braises et des flammes dans sa direction. La sensation de brulure qui lui traversa la jambe fut telle qu’un cri aigu s’échappa de sa gorge alors que ses mains allèrent par réflexe à la rencontre de sa chair blessée. Elle eut pourtant vite fait de retirer ses mains de sa cuisse, constatant qu’une blessure saignante lacérait sa peau. Se mettant alors à pleurer, elle reconnut finalement la voix de sa mère parmi les crépitements, qui criait sa panique en espagnol, trop angoissée pour parler en anglais. « Chiara ! Déjame pasar, mi niña está encerrada en la casa ! »« Maman ! » appela l’enfant en hurlant, ses larmes ne cessant de dévaler la cascade de ses joues. Aucune réponse ne lui parvint, seuls les bruits du feu consumant la maison bourdonnaient dans ses oreilles alors que des nausées commençaient à l’envahir. La fumée l’étouffait, la douleur qui traversait sa cuisse l’engourdissait. Si bien que, lorsqu’un homme parvint à se faufiler parmi les flammes pour la sauver, elle n’était qu’à deux doigts de la perte de conscience. L’homme en question parvint à l’atteindre et s’empressa de l’attraper dans ses bras, l’encerclant de sorte à la garder à l’abri des flammes. Sentant sa jambe lui faire terriblement mal, la petite laissa une plainte traverser la barrière de ses lèvres. Et sous l’effet de la douleur, elle cessa de lutter au point de sombrer dans l’inconscience. Une fois sorti de la maison en feu, l’homme s’en éloigna alors que Santana se ruait vers lui. « Dios mío ! Chiara ! » appela-t-elle, totalement paniquée. « Elle est blessée, il faut l’emmener à l’hôpital d’urgence ! » répondit l’homme d’une voix ne masquant pas une certaine crainte. Alors sans attendre, ils firent en sorte de trouver une voiture parmi le capharnaüm qui avait envahi le village et foncèrent en direction de l’hôpital le plus proche afin d’y emmener la petite fille inconsciente. Lorsqu’elle rouvrit ses yeux, allongée dans un lit qu’elle ne reconnut pas, un bandage entourait sa cuisse lacérée de brulures. Les médecins avaient pu la soigner et, en la voyant se réveiller, Santana se jura de ne plus jamais entrainer son enfant dans des pays en conflit, ce voyage là ayant bien manqué de lui arracher la plus précieuse des personnes qui existaient pour elle.
JAKARTA (INDONÉSIE) ✧ DÉCEMBRE 2009
❝ he just takes my breath away ❞
Retournant sa carte pour la millième fois au moins, Chiara finit par pousser un long soupir d’exaspération, laissant sa tête partir en arrière tout en retenant le chapeau noir qui ornait sa tête d’une main pour l’empêcher de tomber. C’était désespérant : elle avait parcouru le monde, posant pieds sur tous les continents, sans exception, et ceci depuis son plus jeune âge, ce qui lui avait permis de développer un sens aigu de l’orientation. Et pourtant, en ce moment précis, impossible de parvenir à trouver sa route pour découvrir le plus haut et célèbre building de la ville. Cela en devenait extrêmement frustrant pour elle qui avait pour habitude de trouver ce qu’elle cherchait avec une rapidité folle lorsqu’elle débarquait dans un endroit inconnu. À croire que l’Indonésie se retournait contre elle ! Le matin même, elle avait voulu poser ses bagages au petit hôtel qu’elle avait exceptionnellement réservé –elle qui dormait souvent chez l’habitant durant ses périples-, mais elle avait mis un temps fou à le trouver, ce qui l’avait mise en retard dans ses prévisions pour la journée, la forçant ainsi à ne se focaliser que sur la découverte du Wisma 46, remettant à un autre jour ce qu’elle avait prévu d’autre pour sa première journée à la découverte de Jakarta. Finissant donc par perdre patience, elle se résolut à demander son chemin à un habitant du coin. Ainsi, ses yeux se portèrent rapidement sur un jeune homme qui devait avoir environ son âge et qui marchait tranquillement. S’empressant de le rejoindre, elle l’interpela dans son anglais au léger accent espagnol, lui adressant un sourire premièrement timide. « Excusez-moi… » Elle n’était pas du genre à être rapidement intimidée : de nature sociable, elle avait tendance au contraire à toujours parler à tout le monde, sans exception, offrant ainsi sa bonne humeur partout où elle se rendait. Mais le fait de se trouver dans un telle impasse lui donnait l’impression de montrer au monde entier que, elle, cette grande aventurière qu’elle se croyait être, était simplement incapable de trouver un bâtiment qui était censé lui sauter aux yeux dès le début. « Je… je cherche la Wisma 46 et je me demandais si vous ne pourriez pas m’indiquer un moyen rapide de m’y rendre ? » Sa question déclencha un rire chez le jeune homme, ce qui eut le don d’intriguer Chiara. Haussant les sourcils, elle croisa les bras contre son ventre tout en gardant sa carte en main, et le fixa en attendant qu’il lui réponde. « Pardon. Je ne me moquais pas, disons que je me demande moi-même comment y aller alors qu’on ne voit qu’elle. » Ce fut à son tour de rire doucement. Comme quoi, le hasard faisait bien les choses. Elle l’avait pris pour un habitant de la ville alors qu’il était tout autant touriste qu’elle et, qui plus est, un touriste perdu qui cherchait la même tour qu’elle. Elle n’aurait pas pu trouver mieux comme personne sur qui tomber ! Lui adressant alors un large sourire, elle retrouva sa jovialité et sa sociabilité habituelle. « Oh… dans ce cas, ça vous tente si on essaye de la trouver ensemble ? Deux cerveaux valent mieux qu’un seul. » proposa-t-elle naturellement, son sourire ne quittant alors plus ses lèvres. Elle n’avait pas réellement réfléchi : après tout, peut-être que ce jeune homme ne voulait absolument pas se retrouver en duo alors qu’il semblait marcher en solo dans la rue, qui sait ? Mais elle eut le plaisir de le voir sourire à son tour. « Avec plaisir ! » Sautillant presque sur place, Chiara décroisa ses bras et frappa doucement dans ses mains comme une enfant, ses yeux pétillants ne lâchant plus le jeune homme. Elle adorait faire la connaissance de nouvelles personnes et c’était une première pour elle de se retrouver dans le même pétrin qu’un autre touriste qui semblait visiter en solitaire comme elle. « Je m’appelle Noah, ça peut toujours être pratique de le savoir. » Noah… parce qu’en plus d’être touriste comme elle et plutôt mignon, il avait un magnifique prénom. Se mettant en marche en lui faisant un signe de tête pour qu’il la suive, elle continua de lui sourire et n’attendit pas pour se présenter à son tour. « En effet, moi c’est Chiara. » Puis tous les deux s’enfoncèrent dans la rue, se mettant à discuter naturellement. Et ce jour là, l’Espagnole qui n’avait prévu de rester uniquement deux semaines à Jakarta était loin de se douter qu’elle allait y passer deux années magnifiques aux côtés de Noah, les plus belles années de sa vie.
JAKARTA (INDONÉSIE) ✧ AVRIL 2010
❝ that first step you take is the longest stride ❞
Ses pieds dénudés enfoncés dans le sable, ses sandales étant rangées dans sa sacoche, Chiara restait concentrée en tenant correctement son appareil photo à deux mains, l’œil plongé dans le viseur. La brise faisait valser les mèches blondes qui s’échappaient de son chignon négligé, elle gardait pourtant une certaine stabilité de sorte à parvenir à prendre la photo qu’elle souhaitait, à savoir capturer les sourires de deux petites filles qui s’amusaient sur la plage, leur course créant un petit raz de marrée mettant parfaitement en évidence leur joie de vivre. Appuyant plusieurs fois sur le bouton de sorte à prendre plusieurs clichés des deux enfants, l’Espagnole finit par décoller son appareil de son visage pour contempler la scène autrement que part l’objectif de son boitier. Elle ne put s’empêcher de sourire. Tant d’innocence et tant de joie resplendissait sur le visage de ces deux filles, si bien qu’elle s’en voyait touchée en plein cœur. Elle était à présent sure de détenir une des plus belles photos qu’elle ait pu prendre de toute sa vie. Passionnée par la photographie depuis sa tendre enfance, elle avait rapidement suivi les pas de sa mère, prenant elle aussi des clichés partout où elles se rendaient toutes les deux à l’époque où elle voyageait encore avec Santana avant de partir à l’aventure de son côté. Évidemment, elle avait énormément progressé depuis son enfance et savait à présent comment calculer une bonne prise de vue en choisissant la luminosité parfaite, les sujets idéaux ainsi que tous les réglages nécessaires sur son appareil photos. Elle possédait d’ailleurs plusieurs appareils : un polaroid et deux réflexes dont un qui fonctionnait encore avec des pellicules photographiques pour le tirage en noir et blanc qui était son préféré pour la simple et bonne raison qu’elle adorait développer ses clichés elle-même. Elle possédait une pièce aménagée en chambre noire dans l’appartement qu’elle partageait avec Noah et de ce fait, elle passait la majeure partie de ses journées à parcourir la ville, son appareil photos en mains, pour rentrer dans l’après-midi de sorte à développer ses clichés. Satisfaite de la première partie de son travail, elle s’assura d’avoir toutes ses affaires avec elle et, après avoir ranger son appareil photo dans le sac prévu à cet effet, elle remonta la plage afin d’emprunter le chemin qui la ramènerait chez elle. À peine eut-elle passé la porte d’entrée de l’appartement qu’elle délaissa son sac, ne gardant que celui contenant sa boite à images. Un rapide tour dans l’appartement lui fit remarquer que Noah n’était pas encore rentré, elle n’attendit donc pas pour s’enfermer dans son monde de lumière rouge, s’attelant immédiatement au développement de ses clichés. Près d’une heure plus tard, les photos étaient accrochées sur la corde tirée au-dessus de la table de travail, il ne restait plus qu’à attendre qu’elles sèchent. Le sourire des deux enfants faisait pourtant déjà resplendir les images, et ce fut donc souriante que Chiara admira son travail. Puis tout à coup, elle entendit la porte d’entrée claquer, signe que son petit ami était de retour. Alors elle s’extirpa de la chambre noire qu’elle prit le soin de refermer et fit un rapide détour dans leur chambre afin de s’emparer de son polaroid avant de le rejoindre au salon. Elle le vit qui se débarrassait de ses affaires, dos à elle, elle n’eut donc aucun mal à s’avancer dans sa direction à pas feutrés, se faisant le plus discrète possible. Puis arrivée à son niveau, elle le contourna brusquement et braqua l’appareil dans sa direction pour le prendre en photo, en même temps de le prendre par surprise. « Hey ! » s’exclama-t-il, laissant un rire rejoindre celui cristallin de la blondinette qui s’était déjà mise à courir en direction de la chambre noire, attrapant la photo qui s’échappait du polaroid pour la secouer dans l’air. Noah s’élança à sa poursuite sans attendre mais ne la rattrapa qu’une fois dans la pièce tamisée de lumière rouge. Là, il l’attrapa par la taille alors qu’elle tenait le cliché loin de lui, tout sourire. « T’as pas le droit de me prendre par surprise comme ça, c’est de la triche. » se plaint-il faussement. Chiara ria doucement et leva les yeux au ciel, et sans qu’elle ne puisse prononcer quoi que ce soit, son petit ami l’enlaça contre lui et alla l’embrasser avec tendresse avant de caler son front contre le sien. « On ne dit pas "capturer l’instant présent" pour rien tu sais ? » En guise de réponse, il rigola doucement et posa à nouveau ses lèvres contre les siennes avant de tourner la tête en direction des photos accrochées à la corde. Son regard fut évidemment attiré par les clichés des deux enfants, si bien qu’il lâcha sa petite amie pour s’en approcher afin de détailler les images. L’Espagnole se rapprocha de lui, se collant à son dos en passant ses bras autour de sa taille, calant son menton sur ses épaules en se hissant sur la pointe des pieds. « Tu les as prises aujourd’hui ? » demanda-t-il sans quitter de vue les photos. « Oui, elles jouaient sur la plage. Elles étaient parfaites. » Un silence s’installa, silence pendant lequel elle tenta de déceler la moindre réaction chez l’Américain. L’avis qu’il portait sur ses clichés lui importait beaucoup, ainsi, elle attendait son verdict avec impatience. Après plusieurs longues secondes, Noah finit par se retourner sans faire lâcher prise la jeune femme, se retrouvant alors en face d’elle, ses bras entourant toujours sa taille. Il étreignit alors ses épaules sans trop la serrer, de sorte à pouvoir la regarder, et lui adressa un tendre sourire. « Pourquoi est-ce que tu ne tentes pas ta chance là-dedans ? » Là-dedans, la photographie. Un monde qui l’attirait tout comme il l’effrayait. Elle adorait prendre en photo tout ce qu’elle trouvait essentiel d’immortaliser, mais elle avait peur de montrer son travail à un public autre que ses proches, pour la simple et bonne raison qu’elle craignait d’être critiquée par des professionnelle et de se rendre compte qu’elle n’était pas faite pour ça. « Je suis sérieux Chiara… tu as un vrai talent, il faut que tu tentes ta chance. » Ils en avaient déjà parlé, et la discussion finissait toujours par s’arrêter, l’Espagnole affirmant qu’elle n’était pas prête à se lancer. « Tu sais bien que… »« Que quoi ? Que tu as peur d’échouer ? C’est pour ça que je suis là, pour te donner la force nécessaire pour te lancer. » la coupa-t-il, souriant. Croisant son regard, il se laissa plonger dans l’intensité de ses iris et remonta une de ses mains vers le visage de sa belle pour dégager une mèche de ses cheveux. « Je crois en toi. Et je suis persuadé que tu peux le faire. » Ces paroles lui firent chaud au cœur, si bien qu’elle ne put s’empêcher de lui adresser un sourire presque intimidé avant d’aller capturer ses lèvres et de se blottir dans ses bras. Ses yeux se perdirent rapidement en direction de ses clichés suspendus et elle se laissa partir dans ses pensées. Et si Noah avait raison ? Et si son talent méritait vraiment d’être connu ?
JAKARTA (INDONÉSIE) ✧ JUIN 2011
❝ wasn’t ready to hear you say goodbye ❞
Les rêves sont faits pour être réalisés, n’est-ce pas ? Lorsque l’espoir de concrétisation nous emporte, nous nous voyons capable de presque tout, rempli de forces que nous n’avions jamais soupçonné avoir. Noah était cette force qui avait permis à l’Espagnole de franchir un cap. Depuis toute petite, son imagination débordante et l’aide précieuse de sa mère lui avaient permis de devenir cette fille capable de capturer un sourire dans une beauté resplendissante en l’espace de quelques millisecondes. Un appareil photos en main, Chiara était capable de beaucoup de choses, il lui avait juste manqué ce petit coup de pouce pour oser se mettre en avant. Son petit ami l’avait longtemps encouragée, lui faisant prendre progressivement confiance en elle et la persuadant finalement que son talent de photographe méritait d’être exposé au reste du monde. La blondinette s’était donc lancée : Curriculum Vitae et lettre de motivation écrits, elle avait mis en place un dossier de candidature irréprochable, contenant ses plus beaux clichés et prouvant ainsi qu’elle était une photographe talentueuse, touchant à tous les types de photographies, passant du portrait aux captures de paysages, du numériques aux photos développées par ses soins. Son dossier étant fin prêt, elle s’était finalement lancée et avait postulé pour un magazine culturel américain qui couvrait des reportages dans les quatre coins du monde et nécessitait ainsi beaucoup d’employés photographes. La réponse avait été rapide, lui proposant un entretien par Skype de sorte à éclaircir quelques points de son dossier, et quelques e-mails envoyés avaient suffi à convenir d’une date et d’une heure pour cet entretien via la toile. Après une bonne heure et demi de discussion, cette dernière pris un terme et Chiara put rabaisser l’écran de son ordinateur portable. Ça y est, c’était au tour de ses rêves à elle de se concrétiser ! On lui offrait un poste qui lui permettait de combiner tout ce qu’elle adorait, à savoir la photographie et les voyages. Photographe-reporter pour un magazine aussi réputé que celui-ci, que pouvait-elle espérer de mieux ? Sentant l’excitation la gagner, elle ne put s’empêcher de se relever et de se mettre à sautiller dans tous les sens. Mais elle restait consciente d’une chose : elle n’en avait pas encore parlé à Noah. Elle avait voulu lui en faire la surprise, afin de lui faire plaisir, car elle savait qu’il était important pour lui qu’elle réalise ses rêves. Ceci étant chose faite à présent, il ne lui restait plus qu’à patienter qu’il rentre de son travail pour lui annoncer la grande nouvelle. En attendant, elle s’occupa en naviguant sur le site internet du dit magazine pour se renseigner sur les actualités mondiales couvertes, un verre de limonade fraiche lui apportant le sucre nécessaire pour l’empêcher de tomber dans les pommes tant elle était excitée. Puis, finalement, la porte d’entrée s’ouvrit, laissant la voix de Noah résonner comme chaque soir lorsqu’il rentrait. « Je suis là ! » Se mordant la lèvre inférieure, Chiara laissa l’ordinateur ouvert et se leva précipitamment afin de faire face à son petit ami au moment où celui-ci arriva dans le salon. Mains liées dans son dos, elle triturait ses doigts en se dandinant, valsant d’un pied à l’autre, ses yeux pétillants s’accrochant immédiatement au visage de Noah quand il apparut. Son excitation ne passa évidemment pas inaperçue et le jeune homme ne tarda pas à le lui faire remarquer. « Qu’est-ce qu’il y a ? Allez dis-moi, quand tu agis comme ça je sais que tu es impatiente de m’annoncer quelque chose. » Se mordant la lèvre inférieure, elle ne put dissimuler un sourire, prouvant ainsi qu’il avait bel et bien raison, qu’elle avait quelque chose d’important à lui annoncer. « Eh bien… » commença-t-elle alors que Noah se rapprochait d’elle jusqu’à enlacer sa taille. Se retrouver si proche de lui lui procura une chaleur agréable qui eut le don de l’encourage à se lancer sans plus attendre dans ses révélations. Passant sa main dans la chevelure brune désordonnée de l’Américain, elle planta sur lui ses yeux pétillants et finit par s’expliquer. « Tu te souviens quand tu m’as dit de me lancer dans la photographie ? Je l’ai fait et j’ai reçu une offre ! » Comment pouvait-elle dissimuler sa joie ? Elle avait tant rêvé d’un travail comme celui-ci, qui lui permettrait de vivre de sa passion tout en parcourant le monde. Souriant largement à son petit ami, elle haussa doucement les épaules sans le lâcher du regard, tentant vainement de dissimuler la joie qui la faisait frémir de la tête aux pieds. « On partirait sur les routes, on pourrait voir du pays, des paysages magnifiques et encore plein de choses aussi merveilleuses… » Elle s’était déjà imaginée aux côtés de l’homme qu’elle aimait, à la découverte du monde, pour aller photographier tout ce qui leur restait à découvrir. Car, quand bien même elle avait voyagé la majeure partie de sa vie, l’Espagnole savait que le monde regorgeait encore d’endroits magnifiques qui lui tendaient les bras. Malheureusement pour elle, sa joie et son excitation ne furent que de courte durée : les sourcils de Noah se froncèrent directement suite à ses paroles et il se détacha de leur étreinte, ce qui était loin d’être un signe positif. « Chiara… je peux pas. Tu sais que je suis heureux pour toi, j’ai toujours voulu que tu te lances dans la photographie, mais… partir sur les routes ? Je peux pas. C’est pas moi ça et puis tu sais que je comptais retrouver mes sœurs. » La concernée redescendit subitement de son petit nuage, beaucoup trop violemment, au point que son sourire se fana et que le pétillement de son regard s’éteignit. Était-il réellement en train de briser ses rêves ? Lui qui avait été le premier à l’encourager, à lui dire qu’il croyait en elle et en son talent ? Et voilà qu’il lui annonçait ne pas pouvoir l’accompagner dans l’accomplissement de son grand rêve ? « Je ne vais pas refuser, Noah, c’est une occasion en or. » Une occasion en or, son occasion à elle. On lui offrait de quoi réaliser ses rêves les plus fous, comment pouvait-elle refuser ? Croisant ses bras contre son ventre, elle fronça à son tour les sourcils alors que son cœur battait déjà plus rapidement. Au fond d’elle, elle espérait que c’était simplement le choc de la nouvelle qui lui faisait dire des choses pareilles, mais elle se rendit bien vite compte qu’il était sérieux « Je ne peux pas te suivre, pas pour ça. Il faut que tu fasses un choix. » Faire un choix ? Il lui demandait sérieusement de choisir entre lui, l’amour de sa vie, et la photographie, sa passion, son rêve ? La mine angélique de la blondinette se durcit immédiatement alors qu’elle resserrait ses bras contre elle. « Tu plaisantes ? » Évidemment qu’il ne plaisantait pas, la dureté de son visage en témoignait largement. Mais elle ne comprenait pas. D’où cette réaction sortait-elle ? Oui, il lui avait dit qu’il souhaitait retrouver ses sœurs, mais ne pouvait-il pas attendre encore un peu ? Ou bien ne pouvait-il pas aller les voir et la rejoindre sur les routes par la suite ? Mais non, ce n’était pas lui à première vu, d’après ses dires. « Tu ne peux pas me demander de refuser ça. » souffla-t-elle difficilement. Il n’en avait aucun droit, pourtant, c’était ce qu’il était en train de faire. Et elle en tombait des nues, en plus de s’en voir atrocement blessée. Il l’avait toujours soutenue et encouragée et voilà qu’il lui demandait de choisir : lui ou ses rêves. C’était un véritable cauchemar éveillé qu’elle était en train de vivre. « Dans ce cas, je suppos que ton choix est fait. » termina-t-il d’une voix sans appel. Et suite au silence de sa petite amie, il tourna les talons de sorte à aller s’enfermer dans leur chambre. Chiara, pour sa part, attendit d’entendre la porte se fermer pour se laisser retomber contre le canapé, passant une de ses mains dans ses cheveux blonds alors que ses yeux se perdaient sur la page du magazine restée ouverte qui s’affichait sur l’écran de son ordinateur. Et ce fut le cœur lourd, si ce n’est lacéré, qu’elle ferma ce dernier en se rendant compte de l’évidence : elle réaliserait son rêve seule, sans l’homme qu’elle aimait à ses côtés qui n’avait visiblement aucune envie de se battre pour elle, et le choix qu’elle faisait d’accepter définitivement l’offre qu’on lui avait faite les menait certainement à la fin de leur histoire.
CARTHAGÈNE (COLOMBIE) ✧ MARS 2012
❝ 'cause after all, you're my wonderwall ❞
Assise sur un des rochers surplombant la baie, Chiara contemplait la vue qu’elle avait sur la mer des Caraïbes. Une main posée sur son ventre rebondi caché par le tissu de sa robe blanche, elle profitait de sa solitude pour avoir un peu de tranquillité, les tons bleutés et azures de la mer lui apportant l’apaisement dont elle avait besoin. Cela faisait plus d’un mois qu’elle avait posé bagages en Colombie, jugeant qu’avec l’approche du terme de sa grossesse, voyager n’était pas l’idée du siècle. Elle s’était ainsi rendue dans la ville de Carthagène dans laquelle résidait les Azevedo, une famille colombienne qu’elle avait connue étant enfant, lors d’un des nombreux voyages qu’elle avait vécus avec sa mère. Elle s’était particulièrement plue chez eux, particulièrement du fait qu’un des enfants de cette famille, Sebastián, de trois ans son ainé, lui avait fait découvrir des endroits somptueux de la ville et de ses environs, et ceci à chaque fois qu’elle avait remis les pieds dans cette partie du monde. La Colombie restait le pays qu’elle préférait parmi tous ceux qu’elle avait visités, et elle ne manquait jamais de leurs rendre visite lorsqu’elle y passait. Rien de tel donc que la maison chaleureuse des Azevedo pour trouver du repos avant son accouchement. Pourquoi ne pas être allée rejoindre sa mère en Espagne ? Pour la simple et bonne raison qu’elle tenait à donner naissance à son enfant en Colombie, ce pays si merveilleux qu’elle redécouvrait un peu plus à chacun de ses voyages. Elle était donc arrivée à Carthagène il y a de ça plus d’un mois, accueillie à bras ouverts par la famille qui faisait évidemment tout son possible pour que la fin de sa grossesse se passe dans les meilleures conditions possibles. Il n’y avait pas à dire, Chiara était encore plus dorlotée que la petite Maya, la cadette de la grande fratrie des Azevedo âgée tout juste de six ans, et elle ne pouvait pas se sentir plus heureuse. Installée sur son rocher, les pieds pendant dans le vide, elle appréciait donc sa solitude, loin du brouhaha constant qui régnait dans la demeure où elle vivait depuis plusieurs semaines, le soleil caressant sa peau délicieusement. « J’ose me joindre à toi ? » Cette voix, elle la reconnut sans mal malgré ses paupières closes. Après tout, elle connaissait Sebastián depuis des années, elle n’avait donc aucun mal à reconnaitre le ton grave et chaleureux de sa voix. Basculant sa tête en arrière en rouvrant ses yeux de sorte à le regarder, elle lui adressa un large sourire pour lui prouver qu’il pouvait s’installer à ses côtés sans autre, ce qu’il fit sans attendre. Un silence plana, silence que Chiara apprécia jusqu’à la dernière seconde en fixant l’horizon de mer alors que son ami s’amusait à jeter des cailloux le plus loin possible. Ce fut lui qui finit par prendre la parole, attirant l’attention de l’Espagnole. « Alors, impatiente ? » demanda-t-il en indiquant son ventre rebondi par les neuf mois de sa grossesse. Sa main y étant toujours posée, elle baissa son regard de sorte à l’observer et ne put s’empêcher de sourire. Elle ne s’était pas réellement étalée sur le sujet de sa grossesse depuis qu’elle était arrivée ici, ceci lui rappelant beaucoup trop que le père de son enfant était à des kilomètres d’elle. Elle n’avait pas oublié Noah malgré tous ces mois écoulés, et il ne se passait pas une seule journée sans qu’elle ne pense à lui et n’hésite à le contacter. Mais elle finissait toujours par se faire rattraper par sa crainte et sa lâcheté, ce qui faisait qu’à quelques jours de son accouchement, elle ne l’avait toujours pas prévenu qu’elle attendait son enfant. « Oui, j’ai hâte. » répondit-elle alors simplement en lui souriant plus légèrement, l’Américain s’étant à présent glissé dans ses pensées. Sebastián la connaissait parfaitement et savait donc très bien que parler de sa grossesse lui rappelait sans cesse son ex petit ami. Il ne l’avait jamais forcée à en parler et, par conséquent, il ne comprenait pas pourquoi elle n’avait toujours pas pris le soin de le tenir au courant de la situation. « Tu ne l’as toujours pas appelé, mmh ? » Pour réponse, Chiara hocha négativement la tête en humectant ses lèvres. Non, elle ne l’avait pas fait, parce qu’elle était tétanisée à la simple idée qu’il pourrait l’envoyer balader, la laissant ainsi définitivement seule pour élever leur bébé. « Je sais que je devrais le faire, j’aurais dû le faire dès le début mais… j’ai peur. » expliqua-t-elle en détournant son regard vers la mer. Haussant les sourcils de surprise, le Colombien s’apprêta à lui demander ce qui l’effrayait au point de ne pas avertir Noah qu’il allait être père d’ici très peu de temps. Mais il n’en eut pas le temps : sentant de soudaines douleurs lui tirailler le ventre, la blondinette laissa un gémissement s’échapper d’entre ses lèvres, se rendant rapidement compte qu’elle était en train de perdre les eaux. Ni une ni moins, Sebastián l’aida à se relever et la porta jusqu’à la demeure familiale. Là, il avertit une de ses sœurs de sorte à ce qu’elle prépare un minimum d’affaires, puis ils partirent tous les trois en direction de l’hôpital du centre ville. Plusieurs heures plus tard et après avoir souffert le martyr dans une des salles d’accouchement de la maternité, encouragée par Sebastián et sa sœur ainsi que par la sagefemme, Chiara ressentit enfin le soulagement tant attendu lorsque les cris plaintifs du nouveau-né se firent entendre. « Félicitation mademoiselle, c’est une fille. » s’exclama la sagefemme en espagnol, alors que la demoiselle laissait lourdement retomber sa tête contre l’oreiller, les yeux brillants et un immense sourire illuminant son visage auparavant crispé. Rapidement, on lui apporta son bébé qu’elle put serrer dans ses bras pour la première fois. Et dès que ses yeux se posèrent sur la bouille du poupon, elle ressentit quelque chose d’incomparable, ce sentiment qu’elle ferait toujours tout son possible pour que son enfant soit le plus heureux du monde. « Comment tu vas l’appeler ? » lui demanda Sebastián, tout sourire. La réponse fut presque immédiate. « Meghan. » Elle avait choisi ce prénom en sachant pertinemment qu’il plairait à Noah. En effet, un jour, ils s’étaient amusés à se projeter dans leur futur, cherchant les prénoms qu’ils pourraient donner à leurs enfants. Et l’Américain s’était exclamé que Meghan était un prénom qu’il chérissait tout particulièrement. Ainsi, leur fille porterait ce prénom, et la jeune mère espérait sincèrement que le père de l’enfant et homme qu’elle aimait encore éperdument pourrait le prononcer un nombre incalculable de fois au cours de sa vie.
NEW YORK (ÉTATS-UNIS) ✧ MAI 2013
❝ can we do it all over again ? ❞
Descendant du taxi après avoir payé le chauffeur, Chiara sortit la poussette pliable du véhicule avant d’y installer le siège détachable dans lequel dormait paisiblement sa fille. Remerciant l’homme, elle referma la portière et fixa la voiture jaune qui s’enfonçait dans la rue pour disparaitre plus loin dans un virage, puis elle finit par lever ses yeux vers l’immeuble de dressant devant elle. Ça y est, elle y était. Dans une poignée de minutes, elle allait se retrouver face à celui qu’elle avait « abandonné » près de deux ans auparavant, préférant choisir sa passion pour la photographie et son travail plutôt que sa vie de couple. Durant tous ces mois qui s’étaient écoulés, elle avait largement eu le temps de culpabiliser, de regretter son choix, parce que s’il y avait bien une chose dont elle était certaine, c’était que Noah était l’homme de sa vie. En quittant Jakarta et en le laissant partir seul à New York pour parcourir le monde de son côté, l’Espagnole ne s’était pas attendue à réussir à l’oublier. Elle en était bien trop amoureuse pour claquer des doigts et effacer les deux ans qu’ils avaient passés ensemble. Mais le fait d’avoir appris être enceinte et d’avoir eu Meghan lui rappelait constamment que sa vie était faite pour se passer avec l’Américain. Elle avait pourtant mis plus d’un an après la naissance de son enfant pour enfin se décider à retourner le voir, sans n’avoir jamais osé le contacter pour lui annoncer qu’il était père. Lâcheté ? Non, simple crainte. La peur qu’il renie leur fille et que celle-ci se retrouve sans papa. Pensait-elle pouvoir passer à côté de cela quatorze mois après la naissance de Meghan ? Évidemment que non, mais elle ne pouvait plus supporter l’idée de priver la petite de Noah –sans compter que ses voyages perpétuels étaient devenus lassants et que des soucis d’argent étaient venus tout compliquer. Tout ceci expliquait donc sa présence au bas de cet immeuble de la Big Apple, prête à se rendre à l’appartement où vivait le jeune homme. Inspirant un bon coup, la demoiselle finit par s’accroupir devant la poussette et caressa doucement le visage de la petite pour la réveiller tranquillement. Ouvrant ses yeux clairs, Meghan papillonna des cils quelques instants avant de lui adresser une grimace, ce qu’elle avait pour habitude de faire quand elle n’appréciait pas être tirée de son sommeil. « Allez la Belle au bois dormant, on va voir papa. » lui murmura-t-elle, attirant immédiatement l'attention de la petite fille d’un an. Malgré le fait que des kilomètres les séparent toutes les deux de Noah, l’Espagnole avait tenu à faire en sorte que son enfant le reconnaisse. Ainsi, elle avait passé des heures entières à lui montrer des photos de Noah en l’encourageant à prononcer le mot « papa », ce qui avait payé, du moins pour les images. Une fois sure que l’enfant était complètement réveillé, Chiara finit par se redresser et, prenant une nouvelle grande inspiration, elle finit par entrainer la poussette en direction de l’immeuble, y rentrant pour emprunter l’ascenseur jusqu’au bon étage. Une fois face à la porte, elle resta interdite un instant, le cœur battant à mille à l’heure. Savoir qu’elle allait le revoir après tant de temps lui nouait l’estomac, mais son but principal étant de permettre à l’Américain de connaitre sa fille, elle parvint à trouver la force de sonner. Les secondes séparant cet instant de celui où la porte s’ouvrit sur Noah lui parurent s’écouler au ralenti, comme un sablier mal retourné. Et, a contrario, ce fut comme si tout explosait autour d’elle lorsqu’elle put enfin revoir son visage. Il n’avait pas vraiment changé, si ce n’est qu’une barbe de quelques jours lui donnait un air plus adulte. Il était aussi beau que dans ses souvenirs, si bien que cette simple vision fit bondir son cœur dans sa poitrine. « Chiara ? » demanda-t-il en la reconnaissant, son regard se remplissant immédiatement de surprise. Évidemment, elle n’avait pas fait l’effort de le prévenir, persuadée qu’il refuserait de la voir et préférant donc lui forcer la main en quelque sorte, en s’imposant sur son palier. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Chiara comprenait sa surprise et ressentit une certaine panique quand elle le vit poser ses yeux sur la poussette et qu’elle crut lire dans son regard une ribambelle de sentiments qu’elle ne voulait pas le savoir ressentir. « Je passais par là pour… » « Pour mon travail » s’apprêtait-elle à dire avant de se stopper net. Non, les mensonges ne serviraient à rien. Le fait d’avoir gardé le silence pendant si longtemps allait déjà suffisamment refroidit Noah, inutile de raconter des bobards. « Je me suis installée à New York il y a quelques jours. » se reprit-elle après s’être humectée les lèvres. Cela faisait en effet deux jours qu’elle était arrivée, ses cartons trainant encore partout dans l’appartement qu’elle avait obtenu en location, et elle n’avait pas tenu plus longtemps avant de venir le trouver. Et pourtant, maintenant qu’elle se retrouvait face à lui, elle regrettait de ne pas s’être donné plus de temps pour réfléchir à la manière la plus juste à employer pour venir le voir. La voilà plantée face à lui, Meghan jouant avec une peluche en gazouillant et elle incapable d’ajouter quoi que ce soit. Un silence plana, silence pendant lequel elle le dévisagea, la boule au ventre, alors que Noah gardait ses yeux rivés sur l’enfant. Après plusieurs longues secondes sans un mot, il finit pourtant par relever les yeux vers la jeune femme et, après déduction, lui demanda d’une voix mal assurée : « C’est ta… fille ? » Humectant ses lèvres, Chiara répondit par un signe positif de la tête et, portée par un élan de courage, le corrigea dans sa phrase. « Notre fille… » La surprise mélangée à une certaine panique teintée de colère traversa alors le regard de l’Américain qui replanta immédiatement ses pupilles sur la petite. Le cœur battant à tout rompre, la jeune mère sentit sa gorge se serrer, sa respiration en devenant alors plus difficile. Il y avait plus doux comme manière de lui annoncer qu’il était père, mais elle était en train de perdre tous ses moyens, malgré son assurance habituelle. « Notre fille ? Chiara… ça fait presque deux ans qu’on ne s’est pas vu… » bredouilla-t-il, tentant visiblement de se convaincre qu’il avait mal entendu. Sentant que son palpitant était au bord de l’implosion, l’Espagnole baissa légèrement la tête, honteuse. Elle aurait dû l’appeler il y a longtemps, dès qu’elle avait appris être enceinte. Pourquoi diable ne l’avait-elle pas fait ? Elle n’avait pas vraiment de réponse à cela malheureusement. « Oui, notre fille. » reprit-elle en relevant sur lui des yeux brillants de culpabilité. « Elle s’appelle Meghan, elle est née le trois mars deux-mille douze, je… j’ai appris que j’étais enceinte deux mois après être partie. » Ses explications étaient bancales, brèves, mais elle était incapable de réfléchir et de sortir les mots justes. Laissant un rire nerveux franchir la barrière de ses lèvres, Noah passa une main dans sa nuque, semblant chercher un échappatoire en faisant voguer ses yeux clair un peu partout. Son cœur allait finir par exploser, Chiara en était convaincue, il battait bien trop fort, et c’était loin d’être agréable. Sans parler de cette angoisse qui lui cisaillait les entrailles. « Attends… tu reviens après tout ce temps en me balançant que je suis père ? T’as pas pensé que j’aurais aimé être tenu au courant bien avant aujourd’hui ? » Sa voix se montrait déjà cassante, remplie de reproches, et la surprise de son regard avait été remplacée par de la colère, ce qui ne fit qu’accroitre la culpabilité de l’Européenne. Sentant les larmes lui monter aux yeux, elle dut se faire violence pour tenter de se défendre, mais c’était peine perdue. « Noah, je suis désolée, je… » balbutia-t-elle avant d’être coupée violemment par la voix grave du jeune homme. « Non, Chiara, je m’en fous que tu sois désolée ! » Ces quelques mots eurent le don de lui lacérer le cœur, en plus de la faire tomber de haut. Car, si elle avait toujours craint qu’il la repousse et refuse d’élever sa fille, un certain espoir l’avait pourtant animée, ce même espoir qui l’avait poussée à s’installer à New York pour être près de lui. « Je… »« Je veux que tu t’en ailles. » trancha-t-il, laissant le rythme cardiaque de l’Espagnole en suspend. Il la chassait ? Elle qui l’avait toujours connu comme un jeune homme adorable et protecteur voyait toute cette image qu’elle avait de lui détruite. La bouche entrouverte, elle chercha ses mots alors que sa vue se vit d’autant plus brouillée par ses larmes, mais Noah ne lui laissa pas le temps de reprendre la parole. « Tu as fait ton choix en partant il y a deux ans, aujourd’hui je fais le mien. » Et après lui avoir adressé un dernier regard, il referma la porte, brisant définitivement le cœur de la demoiselle. Les sanglots lui coupant la respiration, elle baissa la tête alors que son visage se tordait pour laisser paraitre sa douleur, une larme dessinant une trainée de maquillage noir sur sa joue. « Papa. » prononça alors doucement Meghan, sa petite voix blessant d’autant plus la jeune femme. Caressant rapidement le visage de sa fille, elle se força à sortir de quoi écrire de son sac à main et y inscrivit un rapide mot joint à son adresse avant de glisser le morceau de papier sous la porte et de repartir, le palpitant en mille morceaux.
Dernière édition par Chiara C. Cruz le Jeu 23 Mai - 2:20, édité 5 fois
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:21
+1, on est jamais assez prudent
Finalement j'ai été trop prudente...
Dernière édition par Chiara C. Cruz le Jeu 23 Mai - 1:56, édité 1 fois
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:23
Voilà donc l'autre moitié
Bienvenue parmi nous Bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:26
l'autre moitié, joliment dit merci
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:31
Zerrie sur nycl, une première. Bienvenue sur le forum et bonne chance pour ta fiche.
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:36
et moi qui pensait qu'on ne faisait pas dans l'original merci
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:38
Bienvenue ici
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:44
merciiii
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 1:48
Sur le forum, vous innovez là. Vous allez recréez the team here.
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 6:21
Bienvenue parmi nous Elle est belle
Merci de ne pas poster en dehors de ta fiche tant et aussi longtemps que tu n'es pas validée
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 7:10
Mo' Bienvenue & bonne chance pour ta fiche T'aime
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 8:54
Comment elle est trop belle Bienvenue parmi nous!
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 9:32
Hope A. Roseberry a écrit:
Sur le forum, vous innovez là. Vous allez recréez the team here.
oh c'est chouette d'apprendre ça
Ailynn L.N. Burberry a écrit:
Bienvenue parmi nous Elle est belle
Merci de ne pas poster en dehors de ta fiche tant et aussi longtemps que tu n'es pas validée
merci beaucoup et désolée
Savannah L.-A. Walsh a écrit:
Mo' Bienvenue & bonne chance pour ta fiche T'aime
Ma' je t'aime merci
Camelia A. Lombardi a écrit:
Comment elle est trop belle Bienvenue parmi nous!
merci beaucoup
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 12:14
ton avatar. bienvenue parmi nous.
Mackenzie J. Howard
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i love the ring of your name you're the yin to my yang
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 12:24
Bienvenue chez nous !
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 12:40
Bienvenue parmi nous !
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 13:26
bienvenue ici & bon courage pour ta fiche si tu as des questions n'hésite surtout pas & si tu as le temps tu peux passer sur la chatbox pour te familiariser avec les membres.
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 13:39
merci à vous quatre
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 13:55
J'adore le prénom que tu as choisi
Bienvenue parmi nous Bon courage pour ta fiche
Dernière édition par Lorella A. Garibaldi le Mer 22 Mai - 14:02, édité 1 fois
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 13:59
merciiii
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 14:33
Bienvenue! ♥
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 14:38
merci
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 14:59
bienvenue
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞ Mer 22 Mai - 15:27
merci
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Sujet: Re: chiara ❝ spread your wings my little butterfly ❞