→ Son esprit était ailleurs, divaguait entre les souvenirs et tant bien que mal, elle tentait de mettre un brin d'ordre dans ses papiers, sans grande réussite. Ces derniers temps, sa vie semblait avoir prit un tout nouveau tournant et son état n'avait fait que s'aggraver. D'ordinaire assez maligne, elle s'était, ces derniers mois, transformer en une tout autre personne, une horrible vipère prête à tout pour détruire la vie des autres, sa soeur comprise. Elle attaquait et détruisait tout ce qui se trouvait sur son passage dans l'espoir de rendre les gens aussi pitoyables et malheureux qu'elle et force était d'admettre que ce petit manège fonctionnait à la perfection. Si elle ne pouvait goûter au réel bonheur, personne ne le pouvait, ni plus ni moins. Au bout de ce qui lui sembla être d'interminables longues heures, la jeune femme se laissa doucement glisser contre le mur derrière son bureau, cette même moue boudeuse accroché aux lèvres. Par moment, il lui arrivait presque de regretter l'achat de la librairie. Elle aimait la littérature, énormément même mais elle ne pouvait supporter toute cette paperasse, encore moins lorsque sa tête n'y était pas, chose qui était plutôt (voir trop) fréquente. C'était l'histoire de sa vie. Elle avait tenter d'impressionner tout le monde en s'engageant dans l'achat d'une boutique, y avait donné du sien dans les premiers mois et avait finit par tout simplement baissé les bras, lassée pour tout ce boulot. Certes, Pandore avait son lot d'employés, mais ils n'arrivaient jamais à rien et en général, elle avait plutôt l'impression d'avoir sous ses ailes une bande de gamins incapables de rien et elle finissait toujours par se retrouver avec tout le boulot. La clochette à l'entrée retentit et brusquement, la blondinette se leva d'un bond, s'armant de son sourire hypocrite, prête à vendre des tas de bouquins coûteux, tous plus ennuyants les uns des autres. Tout pour quelques billets. « Bonjour ! » Son timbre de voix trop faux, trop joyeux et trop perché vint écorcher ses propres oreilles et elle se maudit intérieurement d'avoir l'air aussi niaise. Attrapant un quelconque livre au passage, elle marcha en direction de la porte, bien décidée à ne pas laisser l'homme ou la femme repartir les mains vides. « Vous cherchez quelqu... » Elle se tût presque aussitôt et en laissa même tomber le vieux Beaudelaire contre le sol, les yeux grands ouverts et les lèvres pincées. En une fraction de secondes, elle était passée de la petite propriétaire un brin trop souriante au fantôme blême et silencieux. « Heath. » Finit-elle par souffler bien malgré elle. Dans la vie de tous les jours, rares étaient ceux qui arrivaient à faire perdre les moyens à la belle. Elle optait en général toujours pour de faux sourires, des rictus par-ci, par-là ou ces éternelles remarques assassines. Rien ne pouvait la mettre dans un tel état. Rien, à l'exeption de Heath et Tyron. « Je -- Qu'est-ce que je peux .. » Voix tremblante, évitant du mieux qu'elle pouvait son regard, elle était presque pathétique à voir. « Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » Finit-elle par lâcher avant de se mordre la lèvre en signe de nervosité. Leur relation avait été brève, en rien une histoire à la Nicholas Spark et pourtant, il avait eu l'effet d'une bombe sur elle. Il avait été un léger et doux baume après Tyron et leur rupture avait été, au final, beaucoup plus douloureuse que ce qu'elle avait pu laisser croire. Elle était entré dans sa vie le coeur déchiré et en était ressortie encore plus détruite.

→ Let's go Knicks.