→ Et si l'amour n'était pas fait pour moi ? Voilà la question que la belle Analyssia se répétait de plus en plus souvent depuis que les disputes avec Rafaello s'insinuaient dans leur couple. D'abord c'était Esteban qui s'était complètement moqué d'elle, l'avait trompée, humiliée, avait failli la tuer parce qu'elle lui avait appris qu'elle était enceinte et maintenant qu'elle retrouvait quelqu'un qu'elle aimait il fallait qu'il soit jaloux, colérique et voie le mal partout ... Peut être n'était-elle pas faite pour avoir quelqu'un dans sa vie ? Après tout il y avait bien des femmes qui réussissaient leur vie en tant que femme et mère célibataire. Pourquoi pas elle ? Mais qu'elle y soit destinée ou non elle l'avait dans la peau et ne se voyait pas faire sa vie sans lui. Parce que leur relation avait beau être compliquée et l'énerver plus que de raison, elle l'aimait. Ils n'avaient pas encore trouvé le point d'équilibre dans leur couple voilà tout. Ça viendrait avec le temps. Mais pour le moment la jeune Moore n'en pouvait plus de se sentir oppressée par ces querelles stupides, d'être tout le temps au bord des larmes, ou trop énervée pour avoir du temps à consacrer à sa fille. Ce n'était pas possible. Alors elle avait pris un appartement à elle ; étrangement Loan avait paru soulagé de savoir qu'elle déménageait ... Et tu penses vraiment que fuir avec toutes tes affaires, va arranger les choses ? Elle soupira alors, fronçant les sourcils. Je ne fuis pas. J'habite au bout de la rue tu le sais. Simplement c'est pas en restant dans cette situation sans réagir que les choses s'arrangeront d'elles mêmes. J'ai besoin de prendre un peu de recul. Parce qu'en ce moment elle ne le supportait plus. Mais ça elle ne le dirait pas. Du moins pas encore une fois : la dernière fois qu'elle avait osé lui dire ils en étaient pratiquement venus aux mains et Maya en avait subi les frais, faisant une nouvelle crise d'angoisse. Hors de question que cette fois ils aillent au bout de cette dispute-ci.

Le bel italien la sortit de ses pensées en lui arrachant le carton des mains, le jetant sans égards sur le canapé en se moquant bien de l'indignation que son acte ferait naitre chez sa petite amie : ses livres étaient précieux pour elle mais il n'avait pas vraiment l'air de s'en soucier. Est-ce qu'elle balancait OBJET elle ?! Qu'on ne vive plus ensemble, tu penses vraiment que ça va arranger les choses ? Au moins je t'aurai plus sans cesse sur le dos ! Merde ! Je peux pas respirer, tu surveilles tout le temps ce que je fais, avec qui je suis, où je vais, là au moins je pourrai faire ce que je veux voir Maxyme autant que je veux ! Je pourrai même dormir chez des amis si ça me chante je sais que y'aura personne pour me gueuler dessus quand je rentrerai ! Et le pire ? C'est qu'elle n'exagérait même pas : c'était vraiment ce qu'elle ressentait. Comme si elle était emprisonnée alors évidemment elle n'en pouvait plus. Elle ne pouvait même pas passer la nuit chez son frère sans que Rafaello lui fasse une scène le lendemain matin alors autant dire que pour elle qui avait toujours été proche des jumeaux - mais sûrement plus de Maxyme, qui exprimait plus facilement ce qu'il ressentait et s'ouvrait aux autres - c'était un coup dur que de ne plus pouvoir dormir dans leurs bras. Même si dormir dans les bras de son petit ami était un luxe qu'elle appréciait de pouvoir s'offrir pour effacer leurs disputes et laisser place à une tendresse réciproque rester blottie comme une enfant dans les bras de ses aînées alors que le sommeil la bercait avait quelque chose de réparateur. De nécessaire à sa santé mentale, surtout ; parce que sans eux elle deviendrait folle elle en est persuadée. Mais à son grand malheur il n'avait jamais pu comprendre leur relation ... La liberté, Rafaello. Libertà. Pour l'instant c'est tout ce dont j'ai besoin, asséna la caractérielle Analyssia sans le quitter du regard. Elle n'avait jamais eu peur de lui et ça ne commencerait pas ce soir. J'en ai envie, besoin, et ça ne peut pas nous faire de mal. Elle le contourna alors facilement et reprit son carton, vérifiant l'état de ses livres avant de se remettre à remplir la caisse qu'elle destinait à rentrer avec elle dans le minuscule appartement où elle avait réussi à grand mal à caser toutes leurs affaires à Maya et elle. Et tu n'as pas le droit de me séparer de Maya. Elle est ma fille ! Ça je peux que le savoir, elle a hérité ton caractère épouvantable, ricana la blonde alors que de fines mèches de cheveux d'or s'échappaient de l'emprise du crayon bleu. Et je t'interdis pas de la voir. Tu connais le chemin de son école, tu as mon adresse, tu peux l'emmener à son atelier aussi. Après c'est toi qui voit. Mais elle t'aime et elle a besoin de toi. C'est toi qui déforme ce que je dis je ne vous ai jamais privés l'un de l'autre. Parce que bon des torts et du mauvais caractère elle n'en manquait pas, c'était même certain. Mais jamais elle ne priverait sa fille de quelqu'un un tant soi peu nécessaire à son bonheur. Elle avait trop souffert d'être séparée de ceux qu'elle aimait pour accepter de faire subir ça à la petite maintenant. Tout comme elle refusait de leur faire subir leurs disputes. Alors elle s'éloignerait le temps qu'il le faudrait et ne reviendrait qu'une fois qu'ils pourraient rester dans la même pièce sans manquer de s'entretuer ... Et pour ça il y avait encore du boulot.

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