chapitre un ;

I MAY BE RUDE BUT I'M THE TRUTH Il était tard et tu étais seul à la maison. Ton petit frère n'était pas là. Ton père, non plus, heureusement. Tu as quoi? Huit ans? Et tu vis déjà presque tout ton temps en solitaire. Tu es de longues journées à la maison sans parler à personne. Tu joues aux jeux vidéos ou tu es sur ton ordinateur... La télévision passe une bonne partie de ton temps. Mais c'est si triste. Tu n'as aucun ami. De toute façon, tu ne veux pas qu'ils viennent à la maison. C'est trop dangereux. De plus, ton petit frère est souvent chez ta grand-mère et c'est terriblement mieux ainsi. Mais cette solitude te ronge petit à petit. Ce ne sera pas long que tu vas devenir fou. Ah! Le silence! Ça tue à petit feu et c'est carrément embêtant! En fait, cet univers dans lequel tu vis désormais trouve ses sources lorsque tu as atteint l'âge de quatre ans. C'est à ce moment que ta mère est morte. Ils n'ont jamais pu prouver que ton père l'avait tué. Que l'homme qui était censé l'aimer jusqu'à la fin des temps lui avait simplement balancé la tête contre le mur. Son pauvre corps avait lâché presque immédiatement. Tu n'avais rien pu faire à part pleurer, tapi dans l'ombre. Ton père ne t'avait pas vu. Peut-être était-ce pour ça que tu étais toujours en vie? Cet homme ne supporte pas la faiblesse des autres. Il n'y a que son malheur qui compte... Depuis ce temps, il boit encore plus. Il se drogue aussi. S'il savait à quel point il te détruisait! Tu n'avais jamais pu t'imaginer que ta vie serait un enfer. Quel enfant aurait pu? C'est donc dans ce gouffre que tu vis, dans ce trou de Montréal au Canada. Personne ne connait ta misère! Oh! Mais pauvre petit enfant! Tu vas finir par t'en sortir! C'est moi qui te le dit. Il ne peut pas te faire du mal pour l'instant.

Dors maintenant. Ne pense plus à ce passé, même s'il est encore dans ton présent. Je suis là, petite conscience qui veille sur toi.

chapitre deux ;

NICE GUYS FINISH LAST Tu coures jusqu'à en perdre haleine. Ta respiration est trop rapide. Tu peines à respirer comme il faut. La crise d'anxiété est proche, trop même. Il t'a surpris en train de l'embrasser. Tu te trouvais dans ta chambre. Tu ne savais pas pourquoi vous vous étiez retrouver dans le même lit, collé l'un contre l'autre. Sa présence te rassurait et réchauffait ton coeur. Et puis, dans un souffle, sa bouche s'était approchée de la tienne. Vos lèvres s'étaient touchées et, puis, ton coeur avait fait plusieurs pirouettes. Était-ce ça l'amour? Les sentiments amoureux? Cette envie irrésistible de te le faire là et maintenant? Mais ça avait été de courte durée. Tes hormones s'étaient emballées, puis ton père était entré. Ça avait été la crise. Il t'avait frappé. Avec le jeune homme qui t'accompagnait, tu t'étais enfui dans des directions opposées. Rapidement, ton père avait abandonné sa course, faute de souffle. Tu ne savais même pas si ton ami s'en était sorti, mais tu avais continué ta longue foulée jusqu'à ce parc. Tu t'y réfugiais toujours lorsque ça n'allait pas. Aujourd'hui était encore une de ces fois-là malheureusement.

Tu finis ta course contre l'arbre, et là, tu t'effondras. Pendant de longues minutes, il fallut te concentrer pour ne pas céder à la panique. Il ne fallait pas. Tu n'étais pas aussi faible, bon sang! Puis, tu avais repensé aux évènements qui venaient tout juste de se dérouler. Est-ce que ça en avait valu la peine? Les sensations que tu avais éprouvé au contact de ce jeune homme t'avaient prouvé que oui. Un sourire apparut sur tes lèvres alors à ces souvenirs..

Mais ils s'estompèrent rapidement. Un autre souvenir te revenait à l'esprit. Ton père avait fait la menace ultime; celle de te mettre à la porte. Il ne manquait plus que cela... Vivre dans la rue. Sans rien. Et tu n'avais que seize ans.

chapitre trois ;

HOT MESS Tu ne sais pas comment tu as fait pour survivre jusque là. Voilà maintenant deux ans que tu as quitté la maison familiale, que tu as abandonné ton petit frère de trois ans ton cadet. Tu essaies de te convaincre qu'il est désormais en sécurité. Ton père en a perdu la garde. C'est maintenant ta grand-mère qui s'en occupe. Tu le contactes de quelques lettres, même pas de coups de téléphone. C'est trop difficile d'entendre sa voix. Toi, tu n'as pas pu rester là. C'en était insupportable. Tu as lâché l'école. Tu t'es trouvé un boulot minable. Avec tes colocataires, vous peinez à manger trois repas par jour. Vous êtes dans la merde. Pourquoi? Parce que vous êtes des drogués, des alcooliques. Vous avez plus ou moins le même passé. Et ça vous a rongés de telles sortes que vous n'êtes plus que l'ombre de vous-mêmes. Vous ne vivez que la nuit comme des rats.

Mais tu veux t'en sortir. Tu veux voir la lumière au bout du tunnel! Mais comment faire? Tu es perdu. Et si rien ne se passe, ce sera tout bonnement la fin de tout ce que tu as connu; ta fin. Et ce ne sera pas un happy ending.

Cependant, un beau soir, alors que tu te prenais de la came par intraveineuse, tu t'es fais choppé par les flics. Ils t'ont laissé deux choix; la tôle ou une nouvelle vie. T'as choisi de ne plus vivre dans le passé. Direction la désintox. Mais ça a été plus difficile que tu te l'imaginais. De nombreuses fois, t'as voulu mourir. C'était trop dure. Mais après de longs mois, tu as réussi à t'en sortir. Tu es sorti de là tout neuf. Ils ont réussi à te brainwasher. Tu t'es inscrit à des cours de mécanique. Et voilà, exit la vie de débauche! Bonjour la vie d'homme rangé!

chapitre quatre ;

ONE DAY, ROBOTS WILL CRY Ça fait quoi? Quatre ans que tu es parti de Montréal? T'as donc vingt-six ans et ta vie est pourrave. Tu es mécanicien dans un boite nulle. T'as pas de copine et encore moins de copain. Tu es vite retombé dans tes mauvaises habitudes, mais c'est moins grave. Y'as que la marijuana dans ta vie maintenant. Ouais, t'es une merde qui se terre dans son trou. T'es anxieux. Tu as peur des foules, des gens. Tu les fuis comme la peste! Mais qu'est-ce qui se passe avec toi? Tu veux finir tout seul dans ton coin? Sans personne. Tu veux revivre tout ton enfance encore une fois? Tu veux vraiment finir comme ton père? C'est le moment de te relever et d'affronter la vie. Venir à New York était censé être un nouveau départ pour toi! Relèves-toi et affronte la vie! Certes, elle ne te fera pas de cadeaux, mais elle en vaut réellement la peine! Allez! Tu en es capable!

« My child, we are all sinners. Every one of us »
- Sister Jude, American Horror Story: Asylum.

Adieu Z. Bonjour Solal.
Re-bienvenue sur le forum.

Re-bienvenue parmi nous
Bon courage pour cette nouvelle fiche !
Et je plussoie Tulipette, t'es sexy !