Sujet: HANNE Ҩ There's nothing more badass than being yourself Mer 19 Juin - 2:27
FEAT. TAYLOR SWIFT
Hanne Briseis-Lene Nielsen
23 ans → Née à Copenhague (Danemark) le 08/11/1989 → Patineuse artistique (ancienne vice-championne olympique à Turin en 2006) & entraîneuse du même sport célibataire → pansexuelle → membre des All Stars.
And who am i ?
★Quelles sont tes caractéristiques? → Hanne est grande pour une jeune femme, même de son âge. Elle mesure 1m78, qu’elle rehausse souvent en portant des talons. Ce qui se remarque le plus quand elle marche, c’est son port de tête. Les années de danse et de gymnastique lui ont inculqué une certaine démarche et silhouette, qu’elle se refuse à abandonner. Même sans y penser, son dos est bien droit, ses longs membres sont déliés et elle n’a pas forcément conscience de sa façon de marcher si particulière. Sans avoir jamais été considérée comme une reine de beauté, Hanne est indubitablement ce qu’on appelle une jolie fille, blonde aux yeux très bleus, très clairs. C’est un trait dont elle est particulièrement fière et si les Danoises qui ont émigré aux Etats-Unis cherchent parfois à s’en cacher, elle est fière de la couleur si spéciale de ses pupilles. Sa peau est laiteuse, presque diaphane et elle l’entretient avec grand soin, voire avec affection les bons jours. Lorsque le reflet du miroir ne lui est pas favorable, elle se maquille légèrement et essaye de vivre au mieux sa journée. Hanne est comme ça, elle entretient une relation saine avec son corps, comme si c’était son meilleur ami. Son style vestimentaire s’en ressent grandement, puisqu’elle ne perd pas une seule occasion de mettre en valeur ses formes et ses courbes. Sans être provocante ou trop sexy, la jeune femme sait s’habiller de manière élégante et moderne à la fois. Et puisque Hanne respecte énormément son corps, elle ne possède bien sûr ni tatouages, ni piercings. Pour elle, il est tout simplement hors de question de s’adonner à ce genre de pratiques et elle pense qu’elle est bien plus jolie au naturel. Aussi, aucun dessin ne vient orner sa peau, qu’elle enduit régulièrement de crèmes diverses et variées afin de la garder aussi parfaite que possible.
★Quel est le caractère de ton personnage? → Ce qui étonne le plus chez Hanne, c’est qu’elle a un mental d’acier. Plus jeune elle a participé à énormément de compétitions en tous genres, et si il lui en est resté quelque chose, c’est bien cette volonté de fer qu’elle a lorsqu’elle se fixe un objectif. C’en est même parfois effrayant, et la blonde n’a pas peur de franchir les obstacles et de pousser ses limites encore plus loin pour arriver ce qu’elle veut. Hanne est franche, déterminée et surtout très indépendante ; elle ne supporte pas de devoir dépendre de ses parents, même financièrement. Heureusement pour elle, Hanne a eu la possibilité de gagner sa vie très jeune et elle vit aujourd’hui confortablement de son métier qui est aussi sa passion. La blonde est donc dotée d’une fierté peu commune, qui ne l’a jamais quittée et qu’elle a intégré très tôt : pour réussir, il faut se battre et ne rien accepter des autres. Sous ces aspects parfois durs, la jeune femme a gardé une âme de romantique profonde. Elle peut être pragmatique sur la glace mais elle est souvent perçue par ses proches comme quelqu’un de rêveuse et d’un peu fleur bleue. Elle conserve ces côtés d’elle-même pour les gens dont elle est vraiment proche, ne désirant pas se dévoiler à la face du monde si facilement. Au contraire, lorsqu’elle est entourée de gens qu’elle ne connaît, Hanne porte un genre de masque impassible, neutre, difficile à pénétrer pour ceux qui n’ont pas encore obtenu sa confiance. Elle prend son temps pour accepter les gens dans son entourage, sachant à quel point son passé peut en impressionner certains. Elle se donne petit à petit, mais lorsque quelqu’un est rentré dans ses faveurs, la personne en question peut être sûre que Hanne est son amie pour la vie. La jeune femme est fidèle, loyale et reste une excellente confidente. Elle prête toujours une oreille attentive aux problèmes de ses proches et cherche à trouver des solutions quoi qu’il lui en coûte – parce que c’est quelqu’un qui est engagée dans tout ce qu’elle fait.
Well... It's my story...
Séance du 13 mars 2010. Bureau du Dr. Sorensen, Copenhague (Danemark).
Hanne entre dans la pièce, les yeux perdus dans le vague. Le bureau est décoré de teintes sombres, sobres, un peu trop neutres à son goût. Le docteur ne s’est pas levée pour la saluer, elle s’est contentée de la regarder entrer, marcher, prendre connaissance de l’environnement. L’ancienne championne baisse enfin les yeux et esquisse un sourire méprisant, voyant la femme tassée dans son fauteuil, habillée d’un tailleur-pantalon et les yeux rehaussés de lunettes à montures plastique. Le docteur Sorensen se lève, sourit à Hanne et lui tend la main. La blonde la prend, la serre, se rasseoit. Pas un mot n’a été échangé et pourtant Mildred Sorensen en sait déjà beaucoup sur sa patiente. Elle s’éclaircit la gorge.
« Mademoiselle Nielsen, vous voulez bien vous présenter, s’il vous plaît, qu’on fasse un peu connaissance… ? »
Hanne relève les yeux, qu’elle avait fini par poser sur le tissu de sa jupe, et elle hausse les épaules, son masque neutre en place sur son visage.
« Vous avez déjà mon nom et toute mon histoire dans vos dossiers, non… ? Ce n’est qu’une formalité supplémentaire pour vous… »
Elle laisse volontairement traîner la phrase, et soupire, rendant les armes. Elle a adopté un ton mordant, ironique et pourtant détaché, comme si elle parlait de quelqu’un d’autre et non pas d’elle-même.
« Hanne Briseis-Lene Nielsen, vingt ans et demi, danoise d’origine et de cœur. Née à Copenhague le 8 novembre 1989, de parents inconnus. Mesure un mètre soixante-dix-huit, pèse soixante-et-un kilos. Ancienne… »
La jolie blonde inspire un grand coup, avant de terminer sa phrase.
« …Ancienne vice-championne olympique de gymnastique rythmique, médaillée d’argent aux Jeux Olympiques d’hiver de Turin, en février 2006. »
Hanne a le cœur brisé chaque fois qu’elle pense à ces années glorieuses où elle a rapporté cette récompense énorme dans son pays natal. La joie et la fierté sur le visage de tous ces gens, son cœur qui gonfle dans sa poitrine, l’admiration dans les yeux des fans, ces compliments qu’on lui balance comme des fleurs et qui viennent caresser ses oreilles, comme une musique dont elle ne pourra jamais se lasser. Le retour au Danemark après cette victoire en Italie, si peu probable ; reste un des plus beaux souvenirs de sa jeune vie. Le docteur Sorensen la ramène à la réalité en une seconde.
« Merci, mademoiselle Nielsen. Vous voulez bien me raconter un peu, votre enfance, votre adolescence… ? »
A-t-elle vraiment le choix ? Peut-elle vraiment lui affirmer que non, elle n’a aucune envie d’être là, assise dans ce stupide fauteuil en cuir, à déblatérer sur sa vie et ses échecs comme si ça allait changer quoi que ce soit ? Comme si Mildred Sorensen allait la ramener à sa gloire passée ? Comme si elle allait lui annoncer que oui, elle était apte à reprendre les compétitions dès demain… ? Hanne refoule sa colère et émet un énième soupir. Elle croise ses mains sur ses genoux, le dos toujours très droit, le simple collier en or qu’elle porte soulignant la grâce de son port de tête.
« Je suis née sans histoires, d’une union tranquille entre mes parents, Jørgen Nielsen et Bérénice Nielsen, née Courtier. Mon père est danois d’origine, bien qu’il ait des origines anglaises, ma mère est française. Ils se sont rencontrés à Londres complètement par hasard, et ils ont eu un fils avant moi, Svend. »
La jeune femme se retient de lever les yeux. La simple pensée de Svend lui est pesante. Son frère ne lui ressemble en rien, il est prétentieux, brise-tout, casse-cou, et il joue avec ses petites amies comme si il s’agissait de poupées. Elle n’ose pas l’avouer, mais elle le déteste souvent. Après tout, les différends entre frères et sœurs sont courants, non… ? Elle ne s’en préoccupe guère désormais et maintenant que son crétin de frère est parti dans le Nord du pays, à Aalborg ; terminer ses études, elle a enfin la paix et ses parents ont été toujours adorables avec elle. Parfois, quand elle surprend leurs regards sur elle, il lui arrive de se poser des questions. Ils ont toujours cette lueur au fond des yeux, comme si ils étaient particulièrement reconnaissants envers sa présence. Hanne n’a jamais compris, mais elle n’a jamais cherché à savoir pourquoi. Elle a juste supposé que c’était son passé particulièrement glorieux qui les faisaient la regarder de cette façon.
Le docteur la pousse à continuer d’un simple hochement de tête. Hanne continue, plus docilement cette fois. Bizarrement, sa mère avait raison. Parler, raconter lui fait du bien. Elle évacue, elle digère les évènements en les énonçant à voix haute.
« J’ai grandi donc dans cette grande maison, aux abords de Copenhague. J’étais une petite fille hyperactive, j’avais beaucoup d’énergie et il arrivait à mes parents de ne plus savoir comment réagir à certains mouvements, certains gestes. Jusqu’en mai 1998, j’avais alors à peine huit ans ; je ne pratiquais aucune activité extrascolaire, mais la danse et la gymnastique… »
Elle bute sur ce mot, comme si il était resté coincé au fond de sa gorge. Les souvenirs refluent, elle les renvoie à leur place en un battement de paupières. Hanne a une poigne de fer, même sur ses propres pensées, et ce n’est pas une légende.
« …La danse et la gymnastique m’ont canalisée. A la maison j’étais plus calme, les notes suivaient davantage et mes parents étaient tranquilisés. J’ai toujours voulu faire du piano, alors quand j’ai commencé les cours, je me suis définitivement calmée. Toute cette énergie dont je ne savais pas quoi faire passait désormais dans les deux sports que je pratiquais, et dans la musique que j’accompagnais de ma voix alors plutôt fluette. »
Le docteur prend des notes à présent, elle observe Hanne, ses jambes nerveusement croisées, ses doigts qui tambourinent nerveusement sur l’accoudoir du même fauteuil qu’elle détestait il y a encore quelques minutes. La blonde est plus calme, plus posée cependant, malgré ce qu’indique le langage de son corps.
« En juin 2000, j’ai commencé le patinage artistique. »
Son visage s’éclaire d’un seul coup, son sourire pourrait remplir la pièce entière. Ses yeux semblent de nouveau vifs, alertes. Elle cache un demi-sourire en baissant la tête, et le docteur se dépêche d’inscrire quelque chose sur son bloc-notes. Tout le corps d’Hanne s’est détendu, ses jambes ne sont plus croisées et ses doigts sont sagement posés sur ses genoux. Elle est calmée, comme si la simple mention du patinage artistique avait apporté un souffle d’apaisement sur ses blessures passées.
« En septembre, la même année, tout s’est accéléré. Je suis rentrée en sports-études, avec des horaires extrêmement aménagés. La pratique de la gymnastique dominait clairement ma vie, je n’avais plus le temps pour le reste. Mes notes en ont pris un coup, mais je me suis accrochée parce que je pouvais réussir. Je voulais me le prouver, et rendre mes parents fiers. »
A nouveau, cette expression, qui confine à la vanité ; s’installe sur son visage et au fond de ses yeux. Hanne est une reine, elle a confiance en elle. Là où ses pieds foulent le sol, l’herbe ne sera plus jamais la même. Elle n’a jamais été hésitante, c’est une battante, une fonceuse, une amibitieuse.
« En mai 2002, ma vie a basculé, tout a changé. Je me souviens de ce moment comme si c’était hier… »
Elle ferme les yeux, laissant cette fois les souvenirs revenir à la surface de sa mémoire. Elle s’étire une énième fois, elle pirouette, elle fait une autre figure, elle exécute son enchaînement sans une once d’hésitation.
« J’étais à l’entraînement de gym, comme tous les jeudis matins. J’exécutais mes exercices avec aisance, j’avais oublié le monde extérieur et je me concentrais sur les sensations, mon corps délié, les muscles qui tirent, mon cœur qui bat vite dans ma poitrine. L’entraînement s’est terminé de la même façon que d’habitude, mais dans la pièce précédant le vestiaire, il y avait cette femme qui a changé ma vie. »
Hanne s’interrompt, elle respire trop vite et ne contrôle plus vraiment ce qu’elle dit, tout s’enchaîne trop rapidement.
« Elle m’a tendu une carte, avec son nom dessus, un numéro et une phrase qui m’a fait sursauter. Entraîneuse, agréée pour les Jeux Olympiques. Mon cœur s’est arrêté de battre l’espace de trois milisecondes, et quand j’ai relevé la tête, mes parents étaient derrière moi, l’air aussi choqués que ravis. Je ne me souviens plus des mots, seulement des sensations. Le décor était flou, ou peut-être que c’était ma vision qui était brouillée, ma mère a posé sa main sur mon épaule et mon père a caressé ma joue. La voix de Birgit, l’entraîneuse ; m’est parvenue comme dans un brouillard. « Tu peux réussir à atteindre le niveau demandé aux Jeux Olympiques dans quatre ans, à Turin. »
Sa poitrine se soulève vite, elle est perdue dans son récit. Ses mains sont crispées, elle ferme les yeux et elle essaye de se calmer. Sa respiration est saccadée, les mots ont du mal à passer dans sa gorge. L’émotion remonte à la surface et elle n’arrive pas à se raisonner. Hanne est en proie à ses pensées.
« Pendant trois ans, j’ai cravaché. Ce n’était plus les mêmes enjeux. Finies les petites compétitions départementales et régionales, j’allais concourir aux Jeux Olympiques et il était tout simplement que je finisse vingt-quatrième sur quatre-vingt trois, ce n’était même pas envisageable ! Birgit ne m’a laissé aucun répit. Jour et nuit mon esprit était concentré sur ce seul objectif. Aujourd’hui quand je repense à cette période, tout me semble si loin, si irréel…Je n’ai pas eu le temps d’enregistrer ce qu’il s’est passé, que déjà nous nous envolions pour l’Italie. Turin, fin janvier 2006. »
La blonde essaye de remettre un pied dans la réalité, mais l’adrénaline la cloue sur place et elle lutte, en vain. Le docteur Sorensen écoute plus attentivement que jamais et ne peut s’empêcher de penser que le parcours de cette jeune fille de vingt ans est du genre exceptionnel.
« A Turin, tout s’est enchaîné. Les trois semaines que j’ai passées là-bas sont sûrement un de mes plus beaux souvenirs…Lorsque les épreuves de gymnastique rythmique ont commencé, je me sentais plus en forme, plus conquérante que jamais. J’allais gagner cette médaille d’or, quoi qu’il m’en coûte. »
Hanne a un sourire au fond des yeux, elle est partie dans le passé et désormais, elle doit finir son récit. Il faut qu’elle revienne sur les évènements, pour les revivre et peut-être mieux en guérir ensuite, qui sait… ?
« Je me suis battue avec acharnement pour arriver là où j’en suis aujourd’hui », dit-elle, les larmes perlant au bord de ses paupières malgré elle. Elle les essuie d’un geste rageur, furieuse d’avoir laissé pointer ses faiblesses l’espace d’une seconde traîtresse. « Je suis arrivée sur la deuxième marche du podium, la médaille d’argent autour du cou, incrédule. Je n’arrivais pas à croire que tout cela m’arrivait, et pourtant j’étais ô combien déçue de m’être fait battre par cette Roumaine sur la médaille d’or…Elle était très douée, mais j’ai mérité cette récompense autant qu’elle, voire plus. »
Et pourtant…Le retour au Danemark avait été un vrai sacrement pour elle. En descendant de l’avion, la blonde n’en croyait pas ses yeux. Sur le tarmac de l’aéroport, des centaines de banderoles étaient venues l’accueillir, des applaudissements et des sifflements d’admiration avaient salué son arrivée.
« C’était incroyable, la réaction des gens m’a bouleversée et jamais je n’oublierai tout ce qu’on a pu me dire. Les fans, aussi bizarre que puisse sonner ce mot dans ma bouche ; étaient incroyables. Tout simplement merveilleux. Jusqu’en décembre 2007, partout où j’allais, il y avait deux ou trois personnes qui me reconnaissaient. C’était…surréaliste, vraiment ! Mais je ne savais pas vraiment comment gérer toute cette célébrité soudaine, j’étais désarmée face aux visages plein d’admiration des gens. »
Le docteur hoche la tête, elle comprend que Hanne a dû traverser une période incroyablement compliquée. A tout juste dix-huit ans, devenir une icône est difficile.
« C’est trois mois plus tard, en mars 2008, que Birgit et moi avons décidé que je tenterais les Jeux Olympiques de Vancouver, en février dernier. »
L’émotion n’est plus la même, c’est la sensation déplaisante qu’elle connaît bien, celle de l’échec ; qui la prend à la gorge et descend s’installer dans son ventre. Hanne a le visage fermé, elle regrette de s’être embarquée dans ce récit interminable de son parcours.
« J’ai travaillé tout autant que pour les jeux de Turin…Mais cette fois, rien n’a fonctionné comme il l’aurait fallu. »
Les images remontent. La foule qui retient son souffle lorsque Hanne s’élance sur le tapis, qu’elle enchaîne les figures, les sauts et pirouettes compliquées, c’est presque un sans-faute et elle y est presque…Le cri qu’elle pousse bien malgré elle au moment où elle sent son corps céder en pleine action lui échappe, elle chute lourdement et comprend aussitôt que c’est fini. Les secondes sont immensément longues en attendant la sentence.
Disqualifiée. Elle n’aura pas la médaille d’or. Elle rentrera au Danemark déshonorée, la tête basse, les larmes toujours présentes derrière ses paupières closes. Elle baisse la tête, le docteur comprend qu’elle n’articulera pas un seul mot de plus. Doucement, elle hoche la tête, griffonne quelques mots, et laisse le temps à Hanne de se remettre de ses émotions avant de prononcer les paroles qui vont clôturer la séance.
« On se revoit bientôt, mademoiselle Nielsen. »
Séance du 3 juillet 2011. Bureau du Dr. Johns, New York (Etats-Unis).
Hanne prend son temps. Elle est arrivée en retard à cause de son peu d’habitude à se repérer dans New York. C’est encore une ville nouvelle à ses yeux, elle y a emménagé il y a seulement un mois. Le docteur Johns a cependant accepté de la recevoir, parce qu’il avait reçu un email de la part de Mildred Sorensen, son ancienne psychologue de Copenhague. Elle entre, salue poliment cet inconnu, qui l’observe sans mot dire tandis qu’elle prend place.
« Mademoiselle Nielsen, bienvenue aux Etats-Unis d’après ce que j’ai compris de votre dossier ! Vous vous plaisez à New York ? »
Hanne lui sourit, un sourire calculé, ni trop aimable, ni trop rébarbatif. Elle pose sagement ses doigts sur le short qu’elle porte, et prend quelques secondes pour répondre.
« Merci. Les Etats-Unis m’ont toujours attirée, alors je suppose que oui, je m’y sens bien. »
Son anglais est parfait, irréprochable, à son image. On y décèle à peine un accent étranger, et le docteur s’en étonne, toujours avec le sourire. Hanne lui lance un long regard, comme pour mieux l’étudier. Après un instant, elle répond.
« Mon père est d’origine anglaise et ma mère est française. A la maison, on parlait danois, anglais et français sans vraiment faire de différences. »
Nicholas Johns hoche la tête, note quelque chose et finit par poser la question que Hanne craignait.
« Qu’est-ce qui vous amène à New York, mademoiselle Nielsen ? »
Elle se raidit. La phrase, pourtant prévisible, la ramène encore et toujours à cet instant crucial où, en allant chercher un simple certificat de naissance à l’état civil de la mairie de Copenhague, elle s’est retrouvée confrontée à une vérité qu’elle n’avait pas prévue. De ce qu’en dit le bout de papier, elle est née de parents inconnus. Et pire encore…Il paraît qu’elles étaient deux à sortir de leur mère. Cette inconnue dont on ne pourra jamais retrouver la trace. Hanne a passé des jours à se disputer avec ses parents, elle a essuyé des larmes mais elle est sortie de cette période chaotique avec une seule décision en tête. Retrouver sa sœur jumelle qui visiblement, vit à New York. C’est la raison de sa venue ici. Et alors que les mots lui manquent, elle sort l’acte de naissance de son sac, pointe son nom, sa date de naissance, le fait qu’elle est née sous X…Et qu’elle a une sœur jumelle.
Le docteur Johns comprend trop bien. Il a eu énormément de patients dans le même cas. Il hoche la tête, rend le papier à Hanne et pose sa main sur son épaule alors qu’elle se lève pour partir.
« Bienvenue à New York, mademoiselle Nielsen. J’espère que vous y trouverez ce que vous cherchez. »
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → Violeen/Ju', 24 ans toujours ★Comment es-tu arrivée ici ? → Par le miracle d'Internet ★Ce personnage est-il un double compte ? → Si je compte bien, ça doit être le quatrième même... ★Présence sur le forum → 585641356384513685312/7. ★Personnage inventé ou scénario ? → Personnage inventé. ★Crédit images → Violeen/Tumblr
Mon exemple de RolePlay:
→ Pour avoir été ridiculisée une partie de sa vie, Paige avait toujours entretenu une relation plus que conflictuelle avec son propre corps. Lorsqu’elle était enfant, elle n’y pensait tout simplement pas. Petite, son corps était un instrument de jeu, le seul moyen qu’elle avait de faire passer ses émotions et de faire vivre son imagination. Elle s’en servait comme tous les enfants s’en servent, machinalement et sans vraiment y penser. Mais le jour fatidique de ses huit ans, où elle était faire du shopping avec sa mère et ses sœurs, le jour où on l’avait traitée de grosse, déjà à l’époque ; et que les petites filles avaient ri de son surpoids, Paige avait senti la honte et la gêne pénétrer peu à peu sous sa peau, la laissant raide et gauche dans son propre corps. Si bien que lorsque vint l’âge pénible de l’adolescence, elle ne savait tout simplement plus comment s’en servir de façon naturelle. Son corps, sujet de moqueries plus douteuses les unes que les autres ; était devenu un boulet qu’elle se traînait jour après jour, qu’elle cachait derrière des vêtements informes et trop grands. Les ponchos noirs en habillaient le haut, les jupes longues le bas. Pendant la période du lycée, Paige ne sortait plus pour le plaisir, parce qu’elle savait que ses rares amis viendraient directement la voir chez elle – elle avait tout simplement trop honte de sortir en pleine rue si elle n’avait pas absolument besoin de le faire. Le regard des autres avait fini par effet : elle se sentait grosse, laide, répugnante. Et surtout pas attirante.
Avec les années, et la violence devenue physique, Paige avait commencé une relation de pitié avec son corps. Elle le soignait, mais elle l’abhorrait en même temps. Elle se soignait parce que ses plaies lui faisaient mal, elle se soignait parce qu’elle ne pouvait pas continuer à saigner. Mais jamais elle ne se soignait avec en tête l’idée de garder son corps intact. Elle aurait pu passer par une période de scarification, mais le concept en lui-même lui semblait étrange et presque blasphématoire. Malgré sa relation de haine avec son corps, jamais elle n’aurait pu se blesser volontairement. C’était tout simplement quelque chose qu’elle n’envisageait pas – au même titre qu’avoir un petit ami lui semblait bizarre.
En rentrant dans les études supérieures, tout cela s’était légèrement amélioré. Les gens avaient cessé de la violenter, elle n’était plus moquée dans les couloirs, l’attention se tournait vers les plus chanceux et ceux qui réussissaient bien en cours. Paige ne faisait pas partie de ceux-là et le fait que le monde ait cessé de la scruter, comme si elle était un genre d’animal de laboratoire ; avait aidé son corps à se délier et à se grandir. Elle avait perdu beaucoup de poids, volontairement ; pendant ses années d’études supérieures, en reprenant malgré tout toujours un peu lorsqu’on l’assaillait de réflexions malvenues sur son poids. Néanmoins, cette période horrible était passée, et son arrivée à New York avait tout changé. Ici, les femmes étaient immenses, naines, énormes, squelettiques, blanches, noires, asiatiques, lesbiennes, transsexuelles et tout le monde s’en fichait éperdument. La diversité New-Yorkaise avait changé sa vie, au sens le plus profond du terme.
Paige avait découvert qu’on pouvait s’habiller pour le plaisir, elle parcourait les vitrines des magasins, les yeux écarquillés de découvrir que oui, il y avait cette robe seyante en taile 48 et même en taille 54. Elle était stupéfaite de constater que non, ici les boutiques « spéciales grandes tailles » n’existaient pas et qu’on mêlait tous les vêtements dans un seul et même magasin, lui permettant de se sentir jolie et normale, enfin. Et lorsqu’elle s’habilla pour rencontrer Claes ce jour-là, elle avait revêtu un pull fin et noir, seyant mais qui laissait son corps respirer , et un legging beige qui recouvrait ses genoux et s’arrêtait juste en dessous. Elle se sentait à l’aise dans ses tenues, et c’était un changement plus que bienvenu. Mais son contentement disparut rapidement à mesure que l’angoisse montait. Et en découvrant Claes en chair et en os derrière sa porte, elle laissa sa bouche former un « O » de surprise presque parfait dans sa rondeur. Elle ne s’était pas attendue à rencontrer une femme aussi grande. Mais son sourire remplaça rapidement la surprise qu’elle avait éprouvée de prime abord, et ses yeux exprimaient l’affection et la joie de rencontrer enfin cette femme, celle qui l’avait tirée d’heures interminables d’angoisses sur le monde en général et qui les avait remplacées par des discussions aussi originales que plaisantes.
Paige sourit à la question de Claes, et haussa les épaules.
« C’est comme tu veux, je n’ai pas de préférence, personnellement. Agis comme tu en as l’habitude. »
La jeune femme s’effaça pour laisser rentrer l’immense blonde dans son appartement, et referma la porte derrière elles. C’était toujours une sensation extrêmement étrange de rencontrer quelqu’un pour la première fois en chair et en os, tout en sachant parfaitement que cette personne connaît énormément de choses sur votre vie et vos goûts. Paige avait toujours un peu de mal au début, à faire la connexion entre la personne qu’elle avait rencontrée sur Internet et celle qui se tenait là, devant elle. Elle prit donc les choses en main. Elle fit un signe de la tête vers le bout du couloir, pour mener Claes vers le salon et la cuisine. La bibliothécaire vivait dans un appartement confortable et chaleureux, à son image, finalement.
« Qu’est-ce que tu veux boire ? Pas de café, si je me souviens bien… ? »
Paige sourit, pour la deuxième fois, à son invitée, désormais installée sur le bout du canapé. Elle se demandait où cette rencontre allait les mener.
Dernière édition par Hanne B.-L. Nielsen le Ven 21 Juin - 3:01, édité 14 fois
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: HANNE Ҩ There's nothing more badass than being yourself Mer 19 Juin - 2:31
Ha bah bienvenue dans le monde magique et coloré des pansexuels ("allsexual is the new black" ---> on passe donc à 9 personnages tout-le-monde-sexuels sur le fow' si j'ai bien compté)! Je savais que tu te laisserais avoir par le pouvoir de l'arc-en-ciel! xD
Hâte de voir ce que va donner ce petit perso! =D
(Hésite pas si mon message dérange! =) )
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: HANNE Ҩ There's nothing more badass than being yourself Mer 19 Juin - 2:44
Merci ma belle Ton message ne devrait pas déranger, normalement, t'en fais pas