→ Le visage dégoulinant de sueur, tu te plias un instant en deux, posant tes mains sur tes cuisses, reprenant ton souffle dans une grimasse, afin de vaincre cet douleur dans ta cote droite, du revers de la main tu essuyas ton front, en profitant pour chasser une mèche rebelle. Entre deux respiration rauque tu bues de grandes gorgées d'eau, avant de regarder ton reflet dans le miroir face à toi, ton regard croisa alors celui du concierge, d'un âge approximatif entre la vingtaine et la trentaine, le genre de mec qui n'a pas fait d'études et qui se démerde pour bouffer. Adossé sur son balai il te regarda sans gêne et dans un sourire en coin adressé à son intention tu repris tes pas de danse. Tu aimais être admiré, tu étais loin de douter de tes atouts physique et lorsqu'on te regardait de la sorte, bien que selon comment on prend la chose ça peut sonner pervers, tu étais plus que flatté, enfin non ce n'est pas le terme approprié, mais ton orgueil ne cessait de monter en flèche. Bon, tu l'admets volontiers, après de tels efforts, tu es loin d'être la plus aguichante non plus, mais tu as ce petit truc toujours attirant, tu n'as pas les formes les plus généreuses, mais ton visage, ta bouche, tes yeux, la clé de temps de succès. Dans un pointé tes yeux se levèrent à nouveau vers sa direction, il n'avait pas bougé, ton coeur fit un petit saut, tandis que tes sourcils virent se froncer, bon là ça devenait un brin flippant quand même... Saisissant la télécommande, tu stoppas la musique d'échauffement avant de lui faire fasse, afin de le regarder autrement qu'à travers un miroir:
- Un problème??!
Il sourit, avant de se redresser et en prenant avec force il se mit à reculer, le balais toujours dans les mains, il disparut alors. Les yeux écarquillés tu trottinas vers la porte du local, posant tes mains sur le cadre tu passas ta tête à l'extérieur, afin de regarder les alentours, en soupirant tu refermas alors la porte derrière toi. Te mettant au centre de la pièce, tu t'assis sur le plancher, dans la position du fœtus, avant d'appuyer sur le bouton de la télécommande et les premières notes de la musique, sur laquelle tu travaillais depuis quelque temps maintenant, se firent entendre. Commençant par des mouvements de bras, le principe du début de cette chorégraphie se passait au sol. Peu soucieuse de te brûler les jambes contre le parquet en bois, tu dansas avec passion, les yeux à peine entrouvert, ton visage exprimant cette sensation pour la première fois. Fallait-il vraiment que tu danses pour paraître humaine Faith Miller?
Cette école de balais où tu avais eu le droit de danser exceptionnellement aujourd'hui, était totalement vide, mis à part quelques employés et la directrice, anciennement ton professeur, c'était elle qui t'avait donné l'autorisation de venir côtoyer ses lieux en ce samedi après-midi, qui touchait d'ailleurs presque à sa fin maintenant. Bref, tout ça pour dire, que tu es seule, c'est donc sans gêne que tu commenças à te déshabiller devant les miroirs crasseux des douches communes de l'établissement. Soudain, un claquement, tu sursautas, enfin c'était plus qu'un sursaut là, c'était une presque crise cardiaque... Cachant tes seins à l'aide de tes bras, tu commenças à avancer à travers les casiers, le coeur battant la chamade, tes pieds nus collaient contre le sol humide, mais tu en avais que faire, la bouche pâteuse, tu passas ta langue sur tes lèvres et après avoir avalée ta salive tu demandas d'une voix tremblante:
- Qui est là?
Aucune réponse, personne, l'adrénaline courant dans tes veines avait surement du te faire imagine tout ça. Haussant les épaules tu commenças à enlever ta petite culotte avant de rentrer dans la douche, la bouche entrouverte tu laissas l'eau froide glisser le long de ton corps, les paumes contre le mur tu retins des plaintes. En même temps, tu t'attendais pas à autre chose de la part de cette école miteuse, mais quand même, de l'eau chaude, c'était trop demandé? Sans grand regret, tu éteignis l'eau une fois lavée, avant d'enrouler une serviette autour de ta poitrine et de te diriger vers le lavabo, face au miroir tu commenças à essuyer ta chevelure, lorsque l'ampoule au-dessus de ta tête, et entre parenthèse la seule de la pièce, commença à faire faux bond, à peine eux-tu levé les yeux qu'elle s'éteignit complètement. Un autre claquement, là tu ne pus retenir un cris, avant de tourner la tête, mais toujours rien, luttant contre des larmes de panique tu t'écrias:
- Putain c'est pas drôle !!!
Ouvrant ton casier tu enfilas à l'arrache un t-shirt de rechange, avant de mettre rapidement un string et de sauter dans ton legging de couleur noir. Mettant le reste de tes affaires dans ton sac de sport tu quittas la pièce avec une rapidité non contenue.
Une fois dans la rue, tu marchas sans te retourner, le coeur battant plus fort que jamais, les mains moites, tu avais un très mauvais sentiment, mordant ta lèvre inférieur, tu ne cessait de ramenait tes cheveux mouillés en arrière, tout en activant le pas vers l'arrêt d'autobus. Arrivant sur place tu essayas de t'allumer une cigarette, mais les mains tremblantes c'était chose impossible, le temps passait, trop de temps, ton moyen de locomotion aurait déjà dû être là normalement... La bouche entrouverte, tu respirais avec difficulté, prise d'une soudaine nausée, une espèce de sueur froide semblait couler le long de tes tempes, fouillant dans ton sac tu en sortis ton iphone, en voyant l'heure ton coeur s'arrêta, deux minutes, de deux minutes tu avais manqué l'autobus ! Flipper comme ça c'était même plus imaginable, les mains en l'air, tu commenças à sauter sur place, frappant tes tempes avec tes doigts en murmurant "Réfléchis, réfléchis, réfléchis..." Ton coeur s'arrêta, Ronny ! En plus de te sortir de toute les merdes imaginables, bien qu'il ne t’apprécie pas fortement, ce mec à des voitures ultra rapide, en soit il serait là en l'espace de cinq minutes à peine. Rongeant nerveusement tes ongles tu composas son numéro, mais cela sonna dans le vide:
- Allez répond !
Raccrochant, tu appelas une seconde fois, lorsque soudain tu vis une silhouette au loin... Ton coeur s'arrêta en même temps que l'homme lui-même, bien que son visage soit caché par une capuche, tu l'aurais reconnu parmi mille, le concierge... Il se mit alors à courir vers toi et dans un cris tu lâchas toute tes affaires, sans réfléchir tu pris tes jambes à ton cou, traversant la route en manquant de peu de te faire percuter par une voiture. Posant une main sur le capot de la voiture, un homme s’excita sur son klaxon et en ouvrant sa porte il commença à hurler des injures à ton intention. Trop occupé pour régler ce problème, tu continuas à courir, tu avais quelque mètres d'avance sur ton poursuiveur, mais pour combien de temps? À l'inverse de plus tôt, tu ne cessais de tourner la tête, afin de voir où l'ennemi en était, c'était comme l'un de ces cauchemar, tu courrais jamais suffisamment vite, ton ennemis ne cessait de prendre du terrain. Débouchant dans un quartier que tu connaissais que trop bien, pour avoir été ton ancien lieu de vie, soit Clifton, tu te dirigeas sans hésiter vers ton ancienne demeure, le seul endroit où les lumières étaient encore allumées, sautant sur la porte, tu tambourinas avec force dessus en criant:
- Aidez-moi, je vous en prie !!! À l'aide !!!