→Aujourd’hui était l’un de mes jours de garde à la caserne de pompier de Barrow. Si mon métier de barmaid avait parfois tendance à m’agacer un peu, j’avais l’impression de pouvoir servir à quelque chose lorsque j’étais ici. Pourtant, je n’avais vraiment jamais pensé à devenir pompier professionnel. Sans doute parce que ça me laissait croire que les professions que j’exerçais actuellement n’était que des solutions qui ne dureraient pas dans le temps. La vraie raison c’étai que j’espérais avoir rapidement suffisamment d’argent pour quitter ce trou perdu qu’était Barrow, et laissait derrière moi le souvenir de Camden et de mes parents qui ne m’accepteraient jamais tel que j’étais. C’était sans doute égoïste, et j’en étais certain, ma sœur ne m’en voudrait qu’encore davantage. Elle prétextait ne pas m’en vouloir, mais je savais parfaitement qu’elle était plus malheureuse qu’avant et que c’était ma faute. Sans moi, elle n’aurait sûrement pas avorté de son enfant. J’avais cru faire quelque chose de bien pour une fois, et j’avais visiblement fais plus de mal que jamais finalement. Je ne m’en sentais que plus mal. Je secouais doucement la tête pour sortir de mon esprit ces pensées qui avaient tendances à me distraire et à me distraire de mon travail. Je devais terminer de ranger les casques suite à une intervention que nous avions eue en début de journée. Après avoir posé les casques, je m’étais dirigé dehors pour fumer une cigarette. Je portai doucement ma cigarette à mes lèvres lorsqu’en levant la tête, je vis un homme que j’avais l’impression d’avoir déjà vu ici. Il semblait me regarder et je n’étais vraiment pas certain d’en avoir envie. Je me mis de dos pour fuir on regard alors que lui-même avait visiblement décidé de regarder l’autre côté de la rue pour être plus discret. J’étais immédiatement rentré dans la caserne. Un homme ne regardait pas un autre homme sans raison, j’étais bien placé pour le savoir, et il était hors de question que mes collègues puissent penser que cet homme était venu me mater, je n’avais vraiment pas besoin ça. Surtout pas en ce moment d’ailleurs. Mes parents connaissaient tout le monde ici, et surtout le capitaine de la caserne qui était un bon ami de mon père.



La fin de la journée arriva plus vite que ce que j’avais pensé, et on vint bientôt me dire que je pouvais quitter la caserne tôt aujourd’hui, et que j’avais fais du bon travail. J’en étais soulagé et heureux, la journée avait été fatigante et longue. Alors que je quittais finalement la caserne, en fermant ma veste en cuir et en m’approchant de ma moto, je vis le jeune homme de tout à l’heure. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Je n’avais vraiment pas besoin d’un ahuri qui fantasme sur moi ou sur les pompiers, vraiment pas maintenant.  « Vous mentez. Vous m’avez déjà vu tout à l’heure. » Je parlais assez froidement. De toute façon, qu’on se le dise fermement, si je devais jouer les homophobes, je le ferais comme je l’avais déjà fais dans le cas de Camden en balançant toute l’histoire à ses parents.  « Je suis pompier volontaire. Vous me fixez depuis tout à l’heure, alors je pense sérieusement que vous m’aviez vu. » J’ignorais que si ce garçon m’avait déjà vu en dehors d’aujourd’hui, c’était parce qu’il était flic. Il était aujourd’hui habillé en civil et je ne pouvais pas deviné quel était sa profession.  « Une personne qui attire votre regard ? Ok, pourquoi est-ce que vous êtes venu ici aujourd’hui ? Je suis pas une… je suis pas homosexuel monsieur. Alors vous allez partir d’ici, et m’oubliez d’accord ? » J’avais eu un petit geste de recul. Cet homme était loin d’être désagréable à regarder, et c’était peut-être ce qui rendait la situation encore plus dangereuse que ce que j’avais pu penser au début. Je ne comprenais pas qu’on puisse s’assumer aussi facilement et avouer à la personne concernée qu’elle attirait votre regard, d’ailleurs, même pour parler à une autre personne de cela, il me fallait beaucoup d’alcool. C’était ce qui s’était passé avec mon ami Joseph, et si ça n’avait pas été une personne aussi digne de confiance, j’aurai pu regretter longtemps d’avoir ouvert la bouche.