tic-toc. tic-toc. tic-toc. Bruit incessant du temps qui passe, de la jeunesse qui fuit, de la vigueur qui disparait, de la vie qui s'enfuit. Le temps peut être décliné sous plusieurs forme: le temps horaire, le temps météorologique.. Et malgré ses plusieurs sens, aucun ne plaisait à Desmond. Il était 13h39, et il faisait gris. Un temps tout à fait banale pour le nord de l'Angleterre. Surement. Mais pas pour autant acceptable. A quand le soleil par ici? Au moins, à Londres..
Non!. Ne jamais repenser à Londres. C'était contre son réglement. Il était désormais 13h41. L'appartement n'était pas illuminé, seule filtrée la lumière âcre et grisâtre ds nuages à travers les grandes fenêtres du loft de Desmond. Il était encore au lit. Seule, pour une fois. Torse-nue, cheveux en bataille, le regard encore enbué, les bras croisés derrière la tête, il attendait. Quoi, au juste? Il ne le savait pas. Mais il était déterminé à attendre.
tic-toc. tic-toc. tic-toc.C'en était trop. D'un revers rageux le jeune homme accrocha les draps de sa main droite et les fit voler sur le coté du lit, pour se retrouver à nue sous le froid de la salle. Il en eut des frissons tout le corps. Tant pis. il était temps de se lever. Il enfila un jogging gris ample et confortable, et descendit les 5 marches qui le menèrent jusqu'à sa cuisine américaine. D'un geste instinctif et rapide, il alluma la télévision qui se trouvait à l'autre bout de le salle grâce à une petite télécommande noire. La chaine des infos mondiales. Tout en écoutant à moitié les vois monocordes et soporifiques des présentateurs, Desmond se décida à.. Prendre son petit déjeune ou à déjeuner? Question crucial quand on se lève aussi tard. Enfin, il était fin prêt à manger.
Des oeufs à la poele, un morceau de jambon blanc: petit déjeuner des vainqueurs à 14h. Il se surprit à s'interesser à ce que raconter les investigateurs sur les conflits Iran/Israël/ C'st alors qu'il éteignit la télévision.
"Tu deviendrais presque humain Desmond, c'est pas bon ça", se dit-il. En effet, il n'avait pas regardé les informations depuis presque 7 ans. Il ne voulait plus être au courant des avancés technologiques, médicales, nucléaires et tout ce charabia que vendaient les journalistes. Desmond avait une rancune sans nom envers cette industrie. Laquelle? il ne savait pas vraiment. Mais il ne les aimait pas, pour sur. Une fois son repas ingurgité, le jeune homme se déplaça d'un pas nonchalant vers la salle de bain. Une salle assez obscur, étant donné l'absence de fenêtre, mais aussi renforcé par les murs noirs de la petite salle. Cela lui donnait un petit style minimaliste
agréable pour aller se laver!. Il enleva son jogging, le roula en boule et l'envoya dans le panier de linge sale. Panier. Il sourit et se glissa dans sa douche, et mit l'eau chaude à couler.
Une demi heure plus tard, propre mais encore dégoulinant, le jeune homme sortit de sa salle de bain embué et se dirigea vers son armoire, une serviette autour de la taille. Il l'ouvrit et en sortir un jean élimé, un t-shirt noir simple et sa veste en cuir. Il enfila le tout, se chaussa et s'approcha de la fenêtre. Il devait être dans les 15h.. Qu'allait-il pouvoir faire de sa journée?
Il avait une petite idée.
Desmond n'était pas du genre romantique, diner au chandelle, rose rouge et tout le tuttim. Non, il était plus..
Frontal? Dès qu'il voulait, il l'avait. Et l'exemple de Roxann le conforta dans son idée: il avait voulu un soir la mettre dans son lit? Il y était arrivé. Il la voulait en tant que plan intime régulier? C'est comme si c'était fait! Il allait donc peut être essayer de se montrer reconnaissant. Il n'allait pas l'emmener à l'hotel, lui payer un homar, un spa ou autre: il ne voulait pas que leur relation prenne ce tournant-ci. Mais, il appréciait la jeune femme. Depuis le premier jour.
FLASHBACK - O'NEILL'S PUB
Il était assez tard, pour la race humaine. il était dans les minuit et demi. Un jeune homme traversait les rues de Leeds, les mains dans les poches, la tête baissait. Il errait. Il se demandait où aller ce soir. Il avait déjà vu et revu tous les bars, toutes les boites de nuit, tous ce qu'il était possible de voir dans le "Leeds by night". Il se trainait de quartier en quartier, et dans une rue déserte, sombre, humide et peu rassurante, le jeune homme entendit de la musique irlandaise: un pub s'érigeait au milieu de nulle part. Il ne connaissait pas cette endroit. Il entra.
Peu de gens étaient là: surement des habitués, ou des gens du quartier. La plupart étaient des hommes, le ventre ronde de bière ( de la Guinness, à en juger par l'odeur de madère répugnante qui régnait dans cette atmosphère ) et le rire gras d'hommes complétement ivres. Seule une silhouette se démarquait de la foule. Elle était assise, le dos courbé, pensive sur son verre. De longs cheveux bruns et lisses, tombant en cascade sur ses épaules fines et hâlées. Un corps à priori élancé, fin et musclé. Desmond eut un rictus amusé, et s'approcha, à pas de velour. Il prit le siège à coté, et regarda le visage de la jeune femme: elle était vraiment pensive. Ses grands yeux marrons caramélisés sur le bord de l'iris ne quittaient pas la mousse qui diminuait sur le haut de son verre; sa bouche exprimait une moue insastisfaite, et son nez se retroussait dès qu'elle reniflait l'odeur de cette endroit. Desmond eut un petit sourire, de compassion: ces lieux n'étaient pas ceux adéquats pour une jeune femme ausi délicate.
" Que direz-vous de sortir de ce lugubre endroit et d'aller dans un bar digne de ce nom?" Le regard de Desmond et de la jeune fille se croisèrent, et il n'en fallut pas plus à la jeune demoiselle pour se lever de son tabouret, prendre sa veste et se diriger vers la porte. Avant de l'atteindre, Desmond l'avait déjà ouverte, comme tout gentlemant qui se respecte.
" Appelez- moi Desmond pour le reste de la soirée.", dit-il en souriant. Les présentations ainsi faites, la soirée pouvait commencer.
COME BACK - HUNSLET DISTRICT
Desmond quitta son appartement, en verrouillant derrière lui. Il prit l'ascenceur, qui le mena vers le parking, en dessous de l'immeuble. Il se dirigea vers une moto noire, assez massive, mais aux lignes douces. Une très belle moto, rien de plus. Il sortit la petite clé de son trousseau et ouvrit le culot. il en sortit un casque noire à visière opaque. Evidemment qu'il allait le mettre. Il referma et s'empressa d'enfourcher la moto, d'ouvrir le portail électrique et de mettre le contact. La moto ronronna sauvagement. Du Desmond tout craché. Il quitta Leeds. Il roula aussi vite qu'il le pouvait. Cette sensation de vitesse, de liberté lui donnait des ailes. Il arriva au niveau d'un lac. Il s'arrêta sur le coté et arrêta la moto. C'était un endroit paisible, agréable. pas de ceux que Desmond avait l'habitude de fréquenté, mais qu'il apprécié tout de même. Il resta là pendant une dizaine de minutes, à admirer la vue que lui offrait ce lac. Le soleil, qui avait daigné faire son apparition en fin d'après-midi, déclina doucement et vint se poser sur les rives du lac. Quelle image magnifique il avait devant les yeux. Et une idée lui vint. Une idée brillante, incongrue, imprévue.
Il renfila son casque et ré-enfourcha sa moto, et remis les gaz: direction Leeds, et plus précisément Wakefield Place.
Il arriva vers 18h30. Il gara sa moto au milieu d'un trottoir.
Le goujat, le malpoli! Rien à faire. Il mis la béquille de sa moto, enleva son casque, se recoiffa rapidement et s'appuya nonchalament sur la moto. Il croisa les bras et fixa en face de lui. Mais qu'est ce qu'il fixait avec autant d'insistance? Une libraire. Oui oui, Desmond fixait la vitrine d'une librairie. Mais pas vraiment pour ses livres.
Le ciel commencait à s'assombrir, les rues se vidaient. Et lui, restait là. Il attendait. Et elle se montra. Roxann. Elle commencait à ranger sa boutique. Elle était très concentrée. Elle avait le front plissé, les lèvres pincées. Très
très concentrée. Elle ne leva la tête qu'au bout d'une demi dizaine de minutes et l'aperçut. A ce moment la, Dsmond sourit et haussa un sourcils. Qu'attendait-elle?
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