→ PJ'avais toujours vécut rapidement. Ne faisant pas de brouillon, mais sautant directement dans le vif de l'action qui s'en retrouvait pourtant un peu brouillon elle-même. J'étais pressé, qui ne l'était pas d'ailleurs ? Les secondes filaient et avec elle, les minutes, les heures, les jours. J'étais jeune, mais je ne voulais pas voir les années s'accumuler. Je voulais profiter de toute maintenant, rapidement, pendant qu'il en était encore temps. Cet empressement faisait partie de moi et de la plupart de New-Yorkais, d'ailleurs. Je me comptais maintenant parmi eux. Quand j'avais vu Iron s'avancer vers moi à travers les yeux de mon masque de tête de mort, j'avais eu cette même pulsion de vivre. Ce besoin, cette urgence de l'avoir pour moi ce soir-là. De le faire mien dans quelques coups de reins et de plaisirs parce que je ne savais pas s'il retournerait vers celui qu'il aimait le lendemain. Ou peut-être même celle. Je ne savais pas si c'était l'alcool ou une quelconque drogue qui avait éveillé son attention envers moi. Je ne savais pas, je voulais simplement profiter de ce moment de grâce avec cet inconnu aux yeux d'argent avant que la raison ne vienne chasser ce désir brûlant qu'il avait semblé avoir pour moi. Non. Ce n'était pas mort au lendemain. Tout n'avait fait que grandir, encore et encore. Grandir plus rapidement que nous, grandir à un rythme encore plus exubérant que ce qui grandissait en Lyvia. Même si je plongeais tête première dans les relations avec les gens, l'amour m'avait toujours fait peur. L'amour et son caractère permanent. Cette cage dans laquelle on s'enfermait avant de ne se faire cruelle abattre pour une histoire de fric ou de trahison. Je ne savais pas ce que j'allais faire maintenant. J'allais avoir un môme et je savais qu'il ou qu'elle aurait besoin d'un père. Je serais là. Je l'aimerais, comme j'aimerais sa mère, mais nous ne pourrions jamais être une famille à part entière tous les trois. Lyvia ne me pardonnerait jamais et moi non plus je ne me pardonnerais jamais. Je resterais donc cet oiseau libre, voyageant entre Iron, Dash et Lyvia. Apportant amour, caresses et soutient à ceux qui voudraient bien en prendre. En fait ma décision était déjà prise. J'avais décidé de ne pas choisir. De vivre simplement mes trois histoires en y mettant tout mon coeur, en me brûlant les ailles préférant me faire du mal plutôt que d'en faire aux autres par un choix déchirant. Il s'était redressé après notre baiser, me fixant de ses petits yeux de gamins. Je souriais inlassablement. Savait-il seulement comment il était beau ? Comment il était important et précieux pour moi ? Même si j'avais encore du mal à l'accepter. À accepter tout cet amour que je ressentais et qu'il me retournais. Pour plusieurs c'était l'apogée ultime. Aimer et être aimé de celui qu'on aime. Pour moi ça résumait à un avenir où on finissait tous deux flingués et morts. « Reste avec moi cette nuit » Me demandait-il. Mon coeur se serrant, ce déchirant alors que je visage de Dash me venait en tête. Dash et toutes ses conneries. Avait-il réellement besoin de moi ? Il avait sa coke de toutes façons pour veiller sur lui. Sa putain de coke. Il y avait Lyvia aussi à laquelle j'avais promis d'être à son service jour et nuit pendant la grossesse que ce soit pour un envie de pudding au chocolat ou quelque chose de plus grave. Ce soir, j'avais envie de tout foutre en l'air. J'avais mon portable après tout, en cas d'urgence. Cette nuit, c'était juste lui et moi, comme cette nuit qu'on avait passée ensemble dans son ancien appartement, avant qu'il ne devienne mon voisin. J'hochais doucement de la tête de façon positive en souriant, le faisant doucement basculer pour l'avoir à mes côtés. Entourant son corps de mes bras pour le rapprocher, pour qu'il s'endorme sur mon torse. Calant mon nez dans ses cheveux alors que mon coeur se serrait tendrement un qu'un murmure presque inaudible s'échappait de mes lèvres.

« Je t'aime... »

Je réalisais à peine que ses mots avaient franchis mes lèvres. Pourquoi était-ce si difficile pour moi ? Je ne savais même pas s'il les avaient entendus, mais je savais que j'avais bel et bien avoué tout mon amour à Iron, juste au cas où ce n'était pas déjà assez clair dans la façon dont je le serrais dans mes bras. Je l'aimais, je l'aimais, je l'aimais...