Une journée bien chargée, il fallait allait voir un grossiste afin de renflouer le stock. Tout mettre en place, faire un maximum de choses pour que le Club soit prêt à ouvrir les portes, et pour tout se déroule au mieux. Benjamin n'avait pas vraiment autre chose à faire mise à par penser à son travail, après tout ils avaient travaillé dur lui et son collègue pour faire de ce Club un lieu différent connu de tous et populaire. Benjamin c'est toujours battu pour avoir ce qu'il voulait, il sait parfaitement que l’ascension est lente et difficile comparée à la descente qui est rapide et violente. C'est pourquoi il était au club jour et nuit, voulant avoir la meilleure équipe. Il peut paraître dur, sans pitié, mais il attend de ses employés un travail parfaitement réaliser, il n'a pas besoin de s'embêter avec des personnes lentes et qui sont là pour faire la fête pendant leur travail. Cependant il peut se montrer très compréhensif et paternaliste envers ceux qui font un travail remarquable. Bref, la soirée s'approchait et il fallait que tout soit parfait. L'équipe arriva renflouant le bar et le vestiaire, ce soir Benjamin tenait les rênes seul, il indiqua les tâches que chacun et chacune devait réaliser et pas question de se planter, le royaume de la nuit était un monde complètement à part et il fallait veiller à ce que tout le monde se tienne bien. La soirée se passa bien, il y avait eu très peu de casse et très peu de bagarre, mais s'il n'y en avait pas eu ça n'aurait pas été une nuit dite "normale". C'était tard et ils allaient bientôt fermer, Benjamin allait faire la fermeture mais tenait encore le bar du club ouvert une heure supplémentaire voyant quelques clients désireux de boire d'autres verres, et quelques amis voulant un geste ou plutôt une tournée de la part du cogérant. Il leur lança gentiment « Aller, c'est ma tournée mais après finit ! Je ferme, y en a qui bosse demain ! » il plaça les verres sur le comptoir, mettant le torchon sur son épaule gauche et remplissant les verres de différents alcools. Il fit le tour du comptoir pour passer un coup sur les différentes tables, inspectant les banquettes en cuir noir qui était postées au tour de la piste de danse. Ben retourna derrière son comptoir plaçant les verres dans des cagettes pour les amener par la suite dans l'autre salle direction le lavage. Quand il entendit la porte s'ouvrir et se refermer dans un bruit de claquement. Il fronça ses sourcils voyant le visage familier de Zechariah. Il poussa un soupire et prit le torchon entre ses mains et le posa sur le comptoir ainsi que ses mains, prenant appui. Il le dévisagea des pieds à la tête et lui demanda sans même le saluer « Qu'est ce qui me vaut l'honneur de ta venue ? »il ne le lâcha pas du regard, tandis que quelques-unes des personnes présentes finirent leur verre rapidement et s'en allèrent. Benjamin garda sa position, sachant parfaitement pourquoi Zechariah était présent, c'était pour voir Gemma, et ça Ben l'avait vite remarqué, il n'était pas né de la première pluie. Ce s'entait-il en danger ? En danger de quoi ? Du fait qu'il soit aussi proche de Gemma alors qu'il commençait à ressentir une chose étrange envers la jeune femme. C'était plausible. Il ne savait pas vraiment, et ne voulait pas se rajouter d'autres choses en tête, du genre un mec qui rode au tour de celle qu'il désire.

Cela faisait trois longues semaines que Zechariah n’avait pas vu sa meilleure amie. En fait, son boulot lui accaparait tellement son temps qu’il ne voulait plus inviter son amie chez lui, et même passer au club où elle travaille était devenu très compliqué. Zechariah était arrivé à la triste réalité que Gemma lui manquait énormément. Il était passé à son appartement dans l’après midi, mais personne  ne lui avait ouvert la porte. Dernière chance pour monsieur Venturi de trouver sa belle meilleure amie, c’était de se rendre sur son lieu de travail. Manque de chance, il avait été appelé par un de ses collaborateurs pour une urgence. Une fois l’urgence résolue, il était beaucoup trop tard pour payer son entré au club. Peu importe, il allait attendre par la porte de sortie des artistes, ou du moins des employés. Cela faisait une dizaine de minutes que Gemma aurait du être sortie et qu’il attendait patiemment assis sur le capot de sa voiture dans le froid glacial de la nuit. Pour patienter, il jouait à un jeu sur son téléphone. Et voilà qu’il se mettait à pleuvoir légèrement. Zechariah pria pour que Gemma se dépêche de sortir, mais rien. Le jeune homme trouva cela étrange et se décida à entrer dans le club. Si Gemma savait que son ami était venu le chercher, peut être se serait elle dépêchée pour être certaine de ne pas rentrer à pied. Large sourire sur le visage, il pousse la lourde porte et avance là où il semble avoir du bruit. Il regarde et observe tous les employés autour du bar. Derrière ce bar, le patron de Gemma qui l’observe. Zechariah qui sait qu’il n’a pas spécialement de se trouver là prend la parole. « Bonsoir, j’ai voulu faire une surprise à Gemma et passer la prendre, ça fait quelques semaines qu’on ne s’est pas vu. »

Ses explications sont claires, mais il comprend au visage de Benjamin qu’il se doutait déjà de la réponse. Zechariah approche lentement du bar, et regarde autour de lui s’il ne voit pas sa belle meilleure amie. Il cherche des cheveux blonds platine, à moins qu’elle n’ait changé pour de nouveau être rousse, ou un compromis des deux. En fait, Zechariah n’a jamais réussi à suivre ses changements capillaires et n’y arriverait probablement jamais. A chaque fois qu’il passait du temps avec la pétillante Gemma, elle avait une coupe de cheveux différentes. Pas de Gemma à l’horizon. Peut être est elle dans les vestiaires. Il est à présent à côté du grand bar du club et tend la main au patron de son ami. « J’attendais depuis un moment dehors et quand j’ai senti qu’il pleuvait de trop, je me suis dis que je pouvais rentrer, j’espère que ça ne pose pas de problème. » Monsieur Venturi a le sourire, mais il sait que sa présence posera toujours un problème, il le sent dans le regard du patron du club. Depuis qu’il connaissait Benjamin, Zechariah savait qu’il y avait un concours qui se jouaient quand ils étaient tous les deux en présence de Gemma. D’ailleurs, la première fois qu’ils se sont rencontrés, les deux hommes se sont jaugés plus longtemps que la normal. C’est à ce moment là que le Venturi a compris que l’homme voulait lui aussi sa part de la belle Gemma. Entre Zechariah et Gemma, il n’avait jamais été question de sentiment, simplement une terrible et profonde amitié qui serait probablement inébranlable si Zechariah n’avait pas autant de secrets. En attendant, par respect pour son amie, il gardait une relation on ne peut plus cordial avec le patron de son ami.

C'était étrange la façon qu'il avait au de vouloir tirer un trait sur son passé, sur le fait même d'avoir eu une enfance et une adolescence qui pouvait être décrite comme violente, tout ça à cause d'une seule chose : l'alcool. Et le voilà cogérant d'un club, travaillant en contact de l'alcool et de ses effets nocifs sur les personnes et leur comportement. Bref, il restait encore quelques clients qui voulaient un dernier verre tandis que les employés commençaient à partir par la porte arrière donnant sur le petit parking privatisé. Ben les saluait tour au tour, déclarant aux clients restants que le Club allait bientôt fermait ses portes mais qu'il leur offrait un dernier verre. Benjamin avait toujours eu la fibre commercial, il savait parfaitement qu'en faisant quelques petits efforts la clientèle se ferait rapidement "le bouche à oreille" avait bien fonctionner et le club commençait à prendre de l'importance dans la ville, regroupant tout type de personne, à vrai dire les gens qui sont dans le monde de la nuit ne sont pas très regardant. Et c'était aussi ça que Ben aimait le fait qu'on ne juge pas, de passer une soirée ensemble, dans un même lieu sans se dire que telle ou telle personne ne fait pas parti de son rang au niveau de la classe sociale. La porte du club s'ouvrit et Benjamin posa son regard sur Zechariah il vit celui-ci lui tendre la main, il lui fit une poignée de main pressant celle de l'autre homme. L'écoutant lui dire « Bonsoir, j’ai voulu faire une surprise à Gemma et passer la prendre, ça fait quelques semaines qu’on ne s’est pas vu. » Ben fit un mince sourire se disant que finalement elle n'avait pas prit la peine de prévenir son ami qu'elle ne travaillait pas ce soir. Il était mesquin !? Non, mais que voulait vous, quand un homme se sens en "danger" une petite vengeance venue de nul part ça fait toujours du bien ! Il ne prit pas la peine de répondre, et parti dans la salle derrière prenant une cagette de verres venant tout juste d'être lavés la ramenant au comptoir et essuya les verres un à un avec le torchons. Il jeta a nouveau un regard vers le jeune homme qui se tenait devant lui et qui continua de parler.

« J’attendais depuis un moment dehors et quand j’ai senti qu’il pleuvait de trop, je me suis dis que je pouvais rentrer, j’espère que ça ne pose pas de problème. » donc, il avait vu bien juste. Il était resté dehors sous la pluie afin de voir Gemma. Il se soucier du fait que sa pose problème ou non ? Benjamin fronça ses sourcils, il essayait de faire des efforts pour Gemma, mais c'était bien difficile pour lui, qui avait un fort caractère. Il finit pas lui répondre tout en continuant sa tâche « Non, ça ne me gêne pas. Mais je crois que tu auras fais tout ça pour rien. Gemma n'a pas travaillé ce  soir, c'est son jour de congé. » il fit un léger sourire et fit le tour de la salle d'un coup d’œil, ils étaient à présent seul. Il n'y avait plus un bruit, mis à part la musique en fond, les derniers clients étaient parti ainsi que les employés. Il prit les verres usés qui restaient sur le comptoir, les posant verres l'évier et finalement par un élan de bonté lui demanda : « Tu veux boire un verre ? » après tout, on pouvait bien se demander pourquoi Benjamin avait une dent contre lui, Zechariah ne lui avait rien fait, mis à part être excessivement proche de Gemma. Ben n'avait rien à lui reprochait il avait toujours était courtois envers lui, toujours poli. Alors pour un soir Benji pouvait faire une trêve !

A peine Zechariah avait expliqué pourquoi il était venu ici, qu’il comprend un simple sourire de la part du gérant qu’il va droit vers un mur. Malheureusement, il est trop tard pour lui de faire marche arrière. Le jeune homme va devoir garder une bonne figure durant la conversation. A ce jeu là, Zechariah n’est pas trop mauvais, il se concentre sur ses bonnes manières et surtout sur le fait que sa meilleure amie n’aurait pas aimé qu’il se prenne la tête avec l’homme qui occupait un poste aussi important. Zechariah est devant le bar et fait face à Benjamin. Il n’a jamais su si la guerre était officielle entre eux, ou s’il y avait un faux combat dans l’esprit du Venturi. En fait, quand Zechariah est en présence du gérant du bar, il a ce petit pincement dans le dos qui lui disait qu’il était menacé. Certes, il n’était pas un danger à son capital santé mais Benjamin était surement plus proche de Gemma que ce qu’il le laissait croire. Tout ce dont le Venturi était certain, c’était que lorsqu’il était en présence de Gemma, Benjamin passait plus de temps à les fixer qu’à servir les clients. Il fait un signe de tête à l’homme quand il lui apprend qu’il a fait tout cela pour rien puisque sa meilleure amie. Il pince ses lèvres et essaye de garder une bonne mine. Mais le fait est qu’il est déçu de ne pas voir sa blonde préférée, ou sa rousse préférée.

« Arf, elle change de jour de congé encore plus vite que de couleurs de cheveux. Je crois que la dernière fois que je l’ai vu elle était blonde. Je parie qu’elle est rousse maintenant ? »

Zechariah a décidé d’utiliser l’humour pour que l’on remarque moins son désarroi d’une surprise annulée. En fait, il ne veut pas avoir de mauvaises relations avec le blondinet. Si Benjamin et lui n’arrivent pas à se supporter, cela compliquera toutes les fois où Zechariah passe au club pour embêter. Et s’il y a bien une chose qu’il ne veut pas, c’est que son ami ait des problèmes au travail à cause de lui. Elle était si épanouie quand elle était derrière le bar qu’il ne la voyait pas travailler à un autre endroit. Zechariah se gratte la tête quand le gérant lui propose de boire un verre. S’il veut gagner des points, il ne peut pas se permettre de refuser. Et comme réponse, il tire l’un des tabourets qui se situe en face de Benjamin et s’assoit dessus. Il pause ses bras sur le bar en bois à l’écoute. « Ca marche, rien qu’un je conduis. »

Zechariah est un adepte des dictons. En particulier, celui qui dit que l’on doit garder ses amis proches de soi, et ses ennemis encore plus. Au sens stricte du mot ennemi, Benjamin n’en était pas un. Mais, Zechariah savait au fond de lui qu’il devait garder cet homme proche de lui. Et il était peut être temps pour les deux hommes d’avoir une petite discussion. Zechariah allait se montrer cordial, peut être même plus ce qu’il ne l’était au naturel. « Alors, les affaires, ça marche comment en ce moment ? »

Son sourire est large, il montre ses dents mais ce n’est pas pour grogner ni défendre son territoire. La stratégie de Zechariah sera de se montrer tellement agréable que Benjamin serait encore plus obligé de le voir, il n’aurait plus de raison pour le détester. Ce serait simplement un instinct masculin. Zechariah est confortablement installé sur le tabouret rembourré du bar. Quand il repense aux nombreuses personnes qui se sont succéder durant la soirée sur ce siège, il en aurait presque le tournis. De nouveau, il prend la conversation : « Ca va sinon le travail avec Gemma ? » Question ouverte, c’est une façon pour Zechariah de voir ce qu’il y a sous tous ces regards parfois un peu trop longs.

Ben ne détestait pas Zechariah, c'était autre chose ... Benjamin avait souvent tendance a juger les personnes sur une première impression et cette dernière avait été faussée, pourquoi ? Parce que le cogérant du bar l'apprécier beaucoup, même plus que ce qu'il ne voulait se l'avouer, et voir une autre homme lui tournait au tour et avoir son attention dérangeait le britannique. Mais comme d'habitude il préférait se voiler la face, il se disait tout simplement qu'il ne devait pas se faire d'attache et encore moins avec une employée, à cause des autres une fois de plus. Il n'était pas un mec méchant, enfin il savait être gentil avec les personnes qui le méritaient. Cependant lorsque Gemma était la au service, et que Zechariah arrivait pour passer la soirée avec elle, Ben avait de mauvaises réactions, mais après tout il fallait séparer le travail et une soirée entre amis. Et il essayait de le faire comprendre à Gemma, mais il essayait de rester correcte avec lui, pour ne pas s'attirer les foudres de la jeune femme. « Arf, elle change de jour de congé encore plus vite que de couleurs de cheveux. Je crois que la dernière fois que je l’ai vu elle était blonde. Je parie qu’elle est rousse maintenant ? » il fit un sourire, les jours de congé c'était tous ensemble qu'ils les posaient, mais il allait lui donner la réponse de vive voix « Pour ce qui est des jours de congé on se met tous d'accord pour que sa tourne, on essaye de faire en sorte que ça arrange tout le monde. » après tout il avait une affaire à faire tourner, et ça convenait à tout le monde, et ils étaient au courant de leur planning du mois une semaine avant pour effectuer des changements si possible. Il continua et lui déclara « Hier soir elle était rousse, après je ne pourrais pas te dire si aujourd'hui elle a décider de changer une nouvelle fois ! » il fit un mince sourire en pensant de nouveau à elle, il était vrai qu'il était difficile de la suivre, capillairement parlant, et ils étaient au moins d'accord sur une chose ! Une fois tout le monde parti, Ben éteignit la musique en bruit de fond, fit signe d'une minute à l'autre homme allant fermer la porte donnant sur la rue, question de sécurité, pour eux et la rcette de ce soir.

Il réapparu après quelques secondes et se remit de l'autre coté du bar face à l'autre jeune homme, pour lui demandait si il voulait boire un verre, comme si ce soir, il s'agissait d'une trêve bien méritée. Mais peut-être qu'il fallait cette dernière pour se connaitre réellement et avoir une discussion digne de ce nom ! « Ca marche, rien qu’un je conduis. » Ben lui montra alors ce qu'il y avait sur les étagère et lui déclara « Dis moi ce que tu veux et je te sers ! » Benjamin pouvait se montrer très froid comme très affectif, tout dépendait de la personne qui se tenait devant lui, Zechariah n'avait pas un mauvais fond, il le savait parfaitement, il avait toujours était courtois, gentil. Mais c'était plus fort que lui, comme si il se sentait menacé alors qu'il n'y avait pas lieux de ressentir ça. Il écouta alors le jeune homme qui lui semblait plus détendu, Ben lui restait toujours sur ses gardes.

« Alors, les affaires, ça marche comment en ce moment ? » Ben haussa les épaules, oui les affaires marchaient très bien, il y avait de plus en plus de monde, les gens disaient des compliments de l’ambiance, du lieu et du personnel et le bouche à oreille fonctionnait. Que demander de plus ? Benjamin lui répondit alors toujours avec un sourire plus ou moins effacé, « Oui oui, ça marche plutôt bien, mais comme je le dis, on peut toujours faire mieux ! » c'était une devise chez lui, il s'était fait seul, il avait toujours trimer pour avoir ce qu'il voulait et aujourd'hui pas question de se reposer sur ses lauriers avec la concurrence qu'il y avait ici ! C'est pour cela qu'ils changeaient régulièrement la décoration du club, qu'ils faisaient des soirées à thèmes et tout ce qui s'en suit, il fallait toujours avoir du neuf, quelque chose de jamais vu, et ça plaisait à Benjamin de toujours se poser des questions, cogiter. « Ca va sinon le travail avec Gemma ? » Ben l'attendait cette question, fatidique de Gemma qui fût mise sur le tapis, non pas que ça le gêner, loin de là. Le travail avec elle, c'était une partie de plaisir, elle savait ce qu'il fallait faire, comment se comporter, elle aimait faire la fête mais savait les limites. Gemma est un véritable rayon de soleil, une bouffée d'air frais ! Mais hors de question de dire tout cela à  Zechariah, bref la réponse sera courte et brève « Gemma est une perle rare, avec elle le travail c'est loin d'être une corvée. Je crois que c'est la meilleure barmaid que que l'on à employé. » puis Ben arqua ses sourcils pour finalement lui demander « Et toi, je ne t'ai jamais demandé, tu travailles dans quoi ? » oui c'est vrai que Ben ne c'était jamais posé pour lui poser des questions et le connaitre.

La relation entre les deux hommes était complexe. On ne peut pas dire qu’ils étaient amis, mais ils n’avaient rien l’un contre l’autre. Au contraire, chacun jouait un rôle important autour de Gemma et s’accordait sur le fait que l’autre était important de la vie de la jeune femme, peu importe sa couleur de cheveux. Zechariah savait que malgré sa non vocation à être serveuse, elle avait trouvé un équilibre dans sa vie et appréciait ses soirées au club. A vrai dire, Zechariah avait pu comparer la Gemma qui travaillait au Club et celle qui galérait avait. La différence était à présent saisissante, même si Zechariah ne lui avouera jamais. Le jeune homme était fier de l’indépendance que prenait son amie. Contrairement à lui, elle était droite dans ses bottes dans tout ce qu’elle entreprenait dans sa vie, et ça c’était tout simplement formidable aux yeux du jeune homme. Si le prix à payer pour que Gemma soit encore plus épanouie, était de devoir un peu mieux connaitre Benjamin, il n’allait pas s’en plaindre. Au moins, Benjamin n’irait pas lui tirer une balle dans le dos dès qu’il se serait tourné, il ne lui ferait pas du chantage pour obtenir un quelconque avantage. En fait, comparé aux personnes qu’il rencontrait dans sa vie du travail, Benjamin était un saint. Alors, forcement, il pouvait sourire quand les deux hommes discutaient. « N’empêche que c’est bien un truc de fille de changer aussi souvent de coupe de cheveux. Je trouve ça dingue ! Entre ses études, et on son petit boulot, je me demande comment elle fait pour avoir le temps d’aller au coiffeur. »

Il soupire et rigole. Après tout, s’il voulait se rapprocher du chef d’entreprise, passer par l’humour était un élément primordial. Et le meilleur sujet humoristique, selon Monsieur Venturi, était la chevelure de Gemma. Une fois la glace brisée, il était plus facile pour les deux hommes de parler de sujets plus conventionnels entre deux personnes qui se croisent. Zechariah approuve ce que Benjamin explique sur son travail. Evidement, travailler dans les services n’était pas toujours facile. Même si Zechariah travaillait avec l’humain, il n’aurait jamais pu faire ce qu’il faisait. Le jeune homme était beaucoup trop impulsif, et forcement sa clientèle n’apprécierait pas. Par chance, dans son travail, son impulsivité faisait qu’il était respecté. Et ça, ce n’était pas gagné ! Quand on parlait travail, les hommes trouvaient toujours des choses pour alimenter la conversation. Zechariah approuve d’un signe de tête quand Benjamin lui dit que Gemme est une perle rare. « Grave. En plus, tu sais quoi, elle sait cuisiner des plats surgelés alors que moi à chaque fois, c’est encore congelé à l’intérieur mais brûlé sur les côtés. »

Il parle de futilité et c’est volontaire. Zechariah trouve les sujets plus profonds trop dangereux. Benjamin a de l’influence et il pourrait entendre le nom de Venturi trainer autour d’affaires louches. Et si cela arrivait aux oreilles de Gemma, il n’allait plus avoir sa parfaite meilleure amie. D’ailleurs, Zechariah a beau essayer de parler de tout et rien à la fois, Benjamin le ramène vite à la réalité. Le jeune homme arrête de sourire, et s’éclaircit la gorge, il a du mal à maîtriser la surprise. « Hmh, bah en ce moment, je passe un doctorat en ingénierie … Et puis je travail à côté à la banque. »

Alors qu’il parlait, Zechariah se répétait de ne pas donner de nom, un bruit se fait entendre dans la pièce du bar. Le jeune homme se retourne pour voir d’où vient se bruit. Un homme que Zechariah connait pour avoir un lien beaucoup trop important dans la drogue s’avance dans le club. Le Venturi ne l’a jamais rencontré mais il sait que c’est lui, sa réputation le précède. Soucieux, Zechariah lance un regard à Benjamin qui ne semble pas non plus le connaitre. Pas le temps pour personne de dire quoi que ce soit, l’inconnu explique sa présence. D’un ton agressif, le poing fermé, l’air renfrogné, aimable comme une porte de prison, il parle d’une voix rauque et sèche. « Ton nouveau serveur, il me doit des sous, va me le chercher. » Il pointe son autre poing fermé vers Benjamin. Un objet brillant attire l’œil de Zechariah, il tient une arme blanche. Le jeune homme pose son verre, et essaye de ne pas s’emporter. « Tous les employés sont partis, le mieux serait d’aller le trouver ailleurs, non ? »

A croire que rien ne se passe comme prévu puisqu’on entend une nouvelle porte qui se ferme. C’est certain, ils ne pourront pas faire croire qu’ils ne sont que deux dans la pièce.

C'était une sorte de relation conflictuelle qui c'était établie entre eux, comme pour protéger la jeune femme, cependant ils ne se connaissaient même pas ce qui rendait la chose plus ou moins stupide. Benjamin n'avait pas pour habitude de juger sans connaitre, par contre il se fiait souvent à la première impression qu'une personne pouvait lui faire, mais il ne restait pas sur cette dernière, car comme on le dit souvent "l'habit ne fait pas le moine". Bref, la discussion avait commencée sur un sujet qu'il avait en commun, ou plutôt une femme : Gemma. Ils avaient trouvé un sujet de conversation sur lequel ils étaient d'accord, c'était pas mal déjà ! En faite, c'était plus précisément sur ces changements de couleur de cheveux que les deux hommes s'attardaient, car il était bien vrai qu'elle était difficile à suivre sur ce plan là, un jour elle se retrouvait en blond pour finir en rousse au bout de même pas un mois. Mais elle avait besoin de changer de tête, et puis bon elle faisait ce qu'elle voulait, comme montrer son caractère par la couleur de ses cheveux, et ça c'est typiquement féminin. « N’empêche que c’est bien un truc de fille de changer aussi souvent de coupe de cheveux. Je trouve ça dingue ! Entre ses études, et on son petit boulot, je me demande comment elle fait pour avoir le temps d’aller au coiffeur. » Ben fit un sourire, c'est vrai que dès qu'il s'agissait de Gemma son visage s'éclairait et ses yeux pétillaient. Sans vouloir reconnaitre qu'il était réellement tombé sous le charme de Gemma, il savait qu'il ressentait des choses bien plus fortes qu'un lien entre patron et employé, et bien plus fort que de l'amitié. Il se contenta de répondre à Zechariah « Tu sais, une fille trouve toujours du temps pour s'acheter des fringues et tout ces trucs de fille. Et pour leur cheveux n'en parlons pas ! Dès fois j'en entendant au bar qui en parle pendant des heures entières ! » oui, il entendait énormément de choses des plus banales aux plus louches, on ne croit pas mais malgré la musique et le brouhaha permanent on arrive facilement à suivre une conversation, même si Benjamin n'était pas du genre à épiler les gens !

Benjamin attendit que le jeune homme lui réponde en ce qui concernait ce qu'il souhaitait boire, ils continuaient leur conversation sur des sujets bien plus vastes. Après tout, il fallait qu'ils apprennent à se connaitre, à faire des efforts pour la jolie jeune femme qu'ils avaient en commun. Ben se demandait comme elle pouvait connaitre et s'attacher à des personnes qui étaient complètement différentes les unes des autres. « Grave. En plus, tu sais quoi, elle sait cuisiner des plats surgelés alors que moi à chaque fois, c’est encore congelé à l’intérieur mais brûlé sur les côtés. » il rit alors face à ce qu'il venait de dire, mais il était vrai que la jeune femme ne devait pas avoir le temps de faire autre chose que des surgelés avec le rythme de vie soutenue qu'elle avait entre les études et son travail. Il se voyait en elle, quelque par c'était certainement ça qui l'avait attiré vers elle, Gemma avait envie de s'en sortir, de se battre pour avoir ce qu'elle désirait. Comme Benjamin l'avait fait et comme il le faisait encore tous les jours pour ne pas faire face à une descente fulgurante. « C'est pas évident avec le rythme de vie qu'elle a. Les surgelés c'est déjà pas mal ! » Car oui, Ben se contentait d'acheter des plats à emportés aux restaurants, et il lui arrivait même de ne pas avoir le temps de manger ne serait-ce une chips. Il fallait qu'il court à droite et à gauche sans pause, entre les fournisseurs, la publicité, la recherche de DJ, et tout le reste. Il enchainait les journées sans rien dans le ventre, après c'est une question d'habitude. Benjamin détourna alors la discussion sur ce que faisait Zechariah dans la vie, car il ne lui avait jamais demandé, sa réponse n'était pas très convaincante d'ailleurs « Hmh, bah en ce moment, je passe un doctorat en ingénierie … Et puis je travail à côté à la banque. » Ben fronça ses sourcils mais finalement se dit qu'il n'allait pas lui faire un interrogatoire parce que s'il cachait des choses c'était pour une raison. « Des journées bien chargées alors ! » les études, Ben connaissait ça mais pour lui c'était belle et bien finit et quelque par il regrettait sans vraiment les regrettait.

Soudain la porte de la devanture s'ouvrit dans un bruit brutal, Ben fronça ses sourcils, il avait pourtant fermé à clés cette dernière, cela ne présager rien de bien bon. Il plaça ses mains sur l'évier qui se trouver derrière le bar, fermant ses poings. Attendant ce qui allait se passer, en imaginant le pire. Un homme apparut, la démarche lourdes, une allure assez fortes, Benjamin savait qu'il n'était pas la pour discuter des temps qu'il faisait dehors. Soudain l'inconnu déclara « Ton nouveau serveur, il me doit des sous, va me le chercher. » Benjamin sentait déjà la colère monté en lui, déjà il venait de lui défoncer la porte et ensuite il osait lui donner un ordre et s'en prendre à un serveur ? Oui, Ben était très paternaliste. C'est alors qu'avant même qu'il lui dise ça façon de penser que Zechariah déclara à l'inconnu « Tous les employés sont partis, le mieux serait d’aller le trouver ailleurs, non ? » il était plus plus diplomate que lui, et il finit pas répondre à son tour en essayant de se tempérer tant bien que mal « Ils n'y a plus personnes sauf nous. D'ailleurs la porte était fermée pour le signaler, mais apparemment ça n'a pas était un souci pour vous. Dites moi combien il vous doit. » Ben était prêt à payer ce que le serveur devait à cet abruti de première, mais ça n'allait pas être sans représailles ! Il avait également vu cette lueur significative, et qui signaler la présent d'une lame cachée, il s'entait bien que Zechariah était comme lui très peu étonné et encore moins peureux de se retrouver face à quelqu'un comme ça, en avait-il l'habitude ? C'était pas le moment pour se concentrer ou se questionner sur lui. Il fallait le faire partir sans dégâts, enfin, les faire partir car la porte venait de s'ouvrir de nouveau. Ben leva les yeux au ciel, ça n'arrivait qu'à lui se genre de choses. « 300 et avec les intérêts on va arrondir ça fait 600$ » Benjamin regarda alors Zechariah et lui demanda « Tu passes derrière le comptoir le temps que j'aille chercher l'argent ? » Benjamin avait le visage fermé, et avait demandé au jeune homme de faire cela pour mettre de la distance entre lui et cet inconnu, il ne savait trop bien que cela pouvait partir en cacahuète pour rien en seulement deux secondes. Ben disparu un instant dans son bureau, et revint lançant la liasse de billet sur le comptoir et déclara « Y a le compte, pas besoin de calculer. Maintenant barrez vous tout les deux, et ne mettez plus jamais les pieds ici. » il n'attendait qu'une chose, qu'il s'en aille, il était à coté de Zechariah derrière le bar. Il épilait le moindre geste, la moindre expression sur le visage de l'inconnu pour percevoir ce qu'i allait faire à l'avance.

Zechariah détestait quand sa vie personnelle s’immisçait dans sa vie professionnelle. Mais le pire, c’était quand une brèche se formait et que sa vie professionnelle venait dans sa vie personnelle. Et c’était exactement ce qu’il se passait. Clairement, c’était comme avoir le cul entre deux chaises. Son esprit lui indiquait qu’il devait aider le gérant d’une manière ou d’une autre mais son cerveau ne cessait de lui répéter que griller sa couverture maintenant et pour si peu ça n’en valait pas la peine. Le côté pragmatique de son cerveau lui rappelait sans cesse que moins il intervenait dans la situation, plus il y avait de chance pour que Benjamin ne découvre pas ses réelles activités. Tendu, il se veut de marbre, et espère qu’un simple rappel indique au malfrat qu’il ferait mieux de partir. Mais visiblement, Benjamin est un homme intègre et réfléchit puisqu’il s’empresse d’arrondir les angles. Peu être est il moins habitué au danger que Zechariah … Probablement. Volontairement, le jeune Venturi ne prend pas part à la discussion, et se contente d’obéir à ce que Benjamin pourrait lui dire. Il passe du côté du bar, Zechariah lui fait un signe de tête pour confirmer ce qu’il dit. De là où il est à présent, c’est beaucoup  plus facile d’observer et d’être attentif à la scène. Rapidement, il agit pendant que Benjamin s’est retiré dans son bureau pour accorder la parole à l’intervenant. « Un conseil : pars très vite une fois qu’il va revenir, parce que sinon tu vas avoir à faire à la colère d’un Venturi. »

Et grâce à la réputation de son grand père, personne ne voulait avoir à faire un jour à un Venturi. En France, en Italie et aux Etats Unis, plus particulièrement dans la ville de New York, la réputation d’un Venturi n’était qu’à entretenir. Visiblement, le malfrat n’est pas novice, et Zechariah voit dans ses yeux qu’il a tout compris. Narcissiquement, le jeune homme ne peut retenir son sourire. Il baisse le regard, non pas par intimidation, mais parce qu’il laisse le gérant de l’établissement s’occuper de cet incident. D’ailleurs, c’est à ce moment que Benjamin revient. Zechariah l’observe en silence. La transaction s’effectue en silence. Il profite du fait que Benjamin regarde l’inconnu pour fixer lui aussi l’inconnu, en fronçant ses sourcils. Le malfrat choisit d’observer l’intérieur du paquet. Visiblement la quantité de coupure qui se trouve à l’intérieur semble lui convenir puisqu’il sourit. Zechariah a hâte que cette rencontre se termine. L’homme semble prendre le chemin du retour, il adresse un signe de tête aux deux hommes et prend la parole : « Ravi de faire des affaires avec vous. Monsieur Venturi, au plaisir de vous revoir ! »

Grillé. Zechariah sent la chaleur lui monter aux joues. Bordel, comment cette phrase avait elle pu sortir aussi facilement, sans qu’il n’ait pu la prévoir. Le Venturi s’en veut, et sert les dents. Pour lui, la probabilité qu’il trouve un subterfuge pour se sortir de cette situation était terriblement mince. La porte du club se referme derrière l’inconnu. A présent, il ne restait plus que Benjamin et Zechariah et cette terrible information entre eux deux. Le jeune homme pose ses mains le long de l’évier et prolonge le regard sur ses doigts. Le plus difficile à expliquer serait après que Benjamin ait pu se faire plusieurs idées. Pour éviter cela, Zechariah devait reprendre la parole et le plus vite serait le mieux. Sa première idée n’est pas brillante mais c’est la seule qui lui vient à l’esprit pour le moment. Le seul moyen de savoir si cette idée fonctionne est de la tester, et c’est ce que Zechariah compte bien faire.

« Bordel, comment un gars comme lui peut connaitre mon nom. Tu l’as prononcé, ou … ? » A défaut de passer pour le grand méchant loup, il se montrera brebis malade. Il n’est pas habitué à jouer les personnes faibles, son jeu d’acteur s’en ressent. Il ne regarde pas Benjamin, n’étant pressé de voir sa réaction. Histoire d’étoffer son histoire, il y rajoute quelques ressentis. « Merde, et si c’est après moi qu’il vient la prochaine fois ? »

Enfin, il retourne sa tête vers Benjamin, essaye de savoir à quoi il pense en cet instant. Les yeux de Zechariah sont ronds comme des billes, il essaye de jouer les étonné, et ça semble fonctionner. Mais le fait est qu’il n’arrivera pas à retirer de l’esprit de Benjamin l’association Zechariah avec celle de malfrat.