Sujet: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:41
FEAT. RACHEL BILSON
Hazel Bradford-Mercier
26 ans → Née à Paris le 01/09/1987 → Journaliste → célibataire → hétérosexuelle → membre des beauty queens.
And who am i ?
★Quelles sont tes caractéristiques? → Hazel est le genre de jeune femme avec une démarche appuyée, déterminée, qui fait claquer ses talons fort sur le sol new-yorkais sans se soucier de bruit qu'ils produisent. Brune, une silhouette féline et longiligne elle a cet air un peu hautain que l'on ne saurait expliquer et qui n'est pourtant pas désagréable. On loue ces yeux profonds, ce nez régulier, ces lèvres pulpeuses et cette peau satinée, mais elle ne se soucie guère des compliments auxquels elle a droit. Elle a une forte tendance à se frotter systématiquement le poignet quand elle est anxieuse ou que l'on joue avec ses nerfs, elle conserve un petit accent français qui fait tout son charme, elle fume de temps en temps, elle s'habille chic, elle aime que les regards s'accrochent à ses atouts féminins quand elle se moule dans ses tenues hors de prix. Elle n'abuse pas de maquillage mais le prône avec modestie. Elle a un regard perçant, elle n'est pas de celle qui détourne les yeux quand elle parle aux autres, au contraire, elle les plante dans ceux de ses interlocuteurs et aime les sentir happé par ses prunelles brillantes. Elle est charmeuse de nature mais sait tout de même rester simple parfois, chez elle, le pantalon de jogging et le vieux tee-shirt élargi sont ses meilleurs amis. Et malgré cette décontraction chez elle, elle fait énormément attention à son apparence.
★Quel est le caractère de ton personnage? → Hazel c'est une chieuse, une vraie. Autant appeler un chat un chat, elle aime titiller les autres jusqu'à les faire céder à ses moindres caprices et sentir les autres sous son pouvoir autoritaire. Elle prend beaucoup de choses très à cœur, elle défend toutes ses opinions avec ferveur, elle est passionnée par ses idées et par les débats y touchant. De manière générale elle se mêle de tout, tout le temps et aime ça, elle se fiche de si cela peut déranger d'autres personnes. Elle a une conception bien à elle de la vie, elle place ses priorités dans un ordre assez atypique mais qui lui plaît, elle oscille entre excentricité et cynisme. Elle reste sympathique, drôle et spontanée, avec son humour particulier et son ironisme résistant à toutes épreuves. Hazel c'est une personne très tranchée, avec elle soit c'est noir soit c'est blanc, quand elle s'est forgée une opinion sur quelque chose, elle la partage avec tous et n'aime pas être contredite. Elle est engagée, dévouée et déterminée avec des ambitions grandissantes. Elle n'est pas méchante, elle est juste grande gueule et très franche. Elle reste elle-même en toutes circonstances et en est très fière. C'est une bosseuse qui est passionnée et son entêtement peut être tel qu'elle est prête à tout pour atteindre les nombreux objectifs qu'elle s'est fixée. Elle fume, elle voit et a tendance à user de son délicieux charme pour se tirer de situations gênantes. C'est une caractérielle qui ne se défait pas de son assurance et de ses belles paroles. Mais Hazel, derrière son côté bruyant et arrogant, c'est la douceur fraîche de quelqu'un de curieux, de blessé par la vie et de rêveuse. C'est une fille simple, sans artifices qui aime être appréciée pour ce qu'elle est. Et même si elle est exigeante et toujours mécontente, perfectionniste, chez elle, se faire dorer au soleil en croquant dans un fruit mûr c'est satisfaisant.
Well... It's my story...
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → esther ( bluesky.) seize ans. ★Comment es-tu arrivé(e) ici ? → par sandraaaa ★Ce personnage est-il un double compte ? → non. ★Présence sur le forum → régulière, environs cinq fois par semaine. ★Personnage inventé ou scénario ? → inventé avec l'aide de madame panda ★Crédit images → bombshell
Mon exemple de RolePlay:
→ Elle était arrivée enveloppée de fraîcheur et gaieté dans le grand centre médical qui fourmillait en cette heure si agitée de l'après-midi, un large sourire étirait ses lèvres qu'elle avait pris le soin de recouvrir d'une fine couche de rouge à lèvres et sa démarche inspirait l'assurance. Une attitude si inhabituelle qu'elle avait surpris plus d'une infirmières, la taille recouverte par leur jupe de toile blanche, leurs talons martelant le carrelage impeccablement propre de l'hôpital de San Francisco. On l'avait dévisagé avec stupéfaction, les yeux brillants d'intérêt et du curiosité pour cette ancienne créature faible et vulnérable qui semblait avoir pris son envol, toujours parfaitement à l'heure pour son rendez-vous avec les dialyses. Coleen avait même relevé ses cheveux en un élégant chignon dont quelques mèches fougueuses d'échappaient, ondulant pour venir frôler sa nuque pâle et nue. Tous s'étaient permis des petites œillades intriguée vers celle qui s'avançait dignement au milieu de la foule compacte et bruyante du bâtiment blanc avant qu'elle ne disparaisse dans un long couloir, la cachant aux regards indiscrets de ces personnes. On la connaissait, la petite demoiselle Da Russo qui venait les yeux rougis par les larmes s'asseoir en attendant que l'on démarre la machine qui drainerait son sang des heures durant, effectuant le pénible travail de ses reins défectueux, mais on ne connaissait pas celle qui se levait avec sûreté, le dos droit, les yeux brillants d'excitation et ce drôle de sourire empreint de sympathie sur ses lèvres roses. « Alors, docteur ? Quand est-ce que je pourrais avoir ma greffe de rein ? » s'était-elle exclamée en s'asseyant en face de l'homme trapu au crâne dégarni qui la conseillait et lui donnait ses résultats médicaux depuis qu'elle était arrivée dans cet hôpital. Le regard consterné qu'il lui adressa masqua instantanément son sourire par un voile d'appréhension. « Mademoiselle Da Russo, vous savez que je fais tout ce que je peux pour vous aider, avoir une déficience rénale aussi importante que la vôtre est rare et très pénible pour vous j'en suis conscient. Mais vous n'êtes pas sans savoir que vous n'êtes pas la seule à avoir besoin d'un rein et que nous pouvons vous maintenir en vie tandis que d'autres personnes ne peuvent pas être sauvées ainsi. » déclara-t-il en appuyant bien chacun de ses mots, formant avec adresse les phrases qui empêcheraient la thaïlandaise d'exploser telle une bombe en plein milieu de son bureau et de se mettre à hurler les pires horreurs. « Nous avons décidé de donner le rein à quelqu'un d'autre que vous, mademoiselle Da Russo. Je suis navré, mais les services chirurgicaux vous ont jugé trop fragile pour subir cette intervention et il est hors de question de mettre votre vie en danger, vous êtes toujours maintenue en vie par les dialyses, le malade qui a obtenu le rein était atteint d'un cancer de cet organe et nous doutions qu'il puisse survivre aux dialyses. » reprit-il avec aplomb, son regard plongé dans les prunelles mordorées de la brunette. « Mais vous avez dit que j'étais trop fragile pour l'opération, si ce malade est trop faible pour les dialyses, alors l'opération pourrait lui être bien plus fatale qu'à moi qui résiste aux dialyses ! » s'écria-t-elle en s'enfonçant plus encore dans son siège, les bras croisé sur la poitrine. « Mademoiselle, vous souffrez de quelques choses que notre autre patient n'a pas ; l'anorexie. » et ces mots l'avait frappé comme une gifle. Et, une fois sa phrase achevée il referma la pochette en carton du dossier de Coleen et lui tendit une main compatissante. « Bonne journée, mademoiselle Da Russo. Les infirmières vous attendent en salle de dialyses. » ▶ Comment pouvait-on se faire souffrir au point de se faire mener une existence indécente à soi-même ? C'était cette question lancinante que s'était posé la belle étudiante des corps astraux, accroupie sur le sol de sa salle de bain, le visage blême et les yeux embués par les larmes, ses bras tremblants fixés par ses grandes mirettes dorées, ses ongles raclant mécaniquement le tapis qui garnissait le sol glacé de la pièce. Elle se sentait pâteuse après cette visite à l'hôpital, les sanglots naissants nouaient sa gorge tandis que son estomac semblait être écrasé par un poids monstrueux. Tant de pensées se pressaient dans son crâne, tapant contre ses tempes, la rendant plus nauséeuse qu'elle ne l'était déjà, extrêmement irritable mais blessée par sa vulnérabilité. La brune ne voulait pas que Gretchen rentre, elle ne voulait pas que ses yeux inquiets se posent sur elle, recroquevillée parterre dans leur salle de bain, les larmes coulants sur ses joues blanchâtres, emprisonnée dans le sombre et virulent tourbillon du désespoir. Assez. Coleen en avait assez, c'était trop sur les épaules de sa frêle carcasse, elle ne supportait plus ce qu'elle devenait, la chose en laquelle elle évoluait chaque jour un peu plus, blessante et blessée, terriblement abîmée par cette vie qui ne laissait de chance à personne. La belle thaïlandaise n'avait pas envie de parler de ses problèmes avec sa meilleure amie, bien qu'elles soient comme des âmes sœurs amicales, que sa présence soit devenue rassurante et très appréciée avec le temps, ce n'était pas celle qu'elle avait envie de voir. Elle avait l'impression d'étouffer, ainsi prostrée sur le sol froid de la pièce, son dos raide adossé contre une parois de la baignoire. Coleen se sentait suffoquer à l'idée même de se rendre à une nouvelle dialyse dans deux jours, comme si on lui avait plongé dans la tête sous l'eau, qu'elle n'arrivait pas à en sortir malgré ses débattements. Elle sentait son bonheur brûler lentement, détruit par cet espoir naïf qu'elle avait eu, qui l'avait aveuglé, lui avait rendu son innocence enfantine alors qu'elle rêvait de longs mois sans rendez-vous médicaux quotidiens à l'hôpital. La brune s'était laissé enveloppé par le doux réconfort que l'impression qu'un monde meilleur arrivait lui donnait, elle s'était bercée de folles illusions et quand on avait brisé ses espérances, elle n'en était retombée que plus faible, plus blessée, elle s'était brûlée les ailes durant son envol vers ce monde meilleur auquel elle aspirait naïvement. La descente vers la terre ferme avait été brutale, dure, elle s'était sentit heurter le sol comme les mots clairs et concis de son médecin l'avaient heurté, l'avaient blessé sans vergogne. Son cœur l'avait trahi, il l'avait laissé espérer pour mieux la faire sombrer. Ses grandes prunelles ambrées fixèrent la fenêtre de laquelle s'échappait les rayons des dernières heures de lumière solaire. Aucun remède ne pouvait l'aider à aller mieux semblait-il, ces moments où elle descendait vers les abysses étaient irrémédiables, pourtant, un visage éveilla son attention. La rencontre, cette lumière dans la nuit qui la guidait sans cesse. L'exception. Cette personne si particulière à laquelle elle était reliée par une chaîne indestructible, une chose indéfinissable qu'elle pensait sincèrement être immortelle. Et elle pouvait mettre un nom dessus ; Julian. Il était le seul qu'elle ai envie de voir dans ces instants de douleur qu'elle se croyait être la seule à pouvoir ressentir. Et à peine cette pensée lui avait effleurée l'esprit qu'elle se relevait, se forçant à effacer les larmes qui encombraient ses grands yeux autrefois rêveurs. Fatiguée par ses propres tourments, elle drapa le bas de son pull à manche longue taillé dans un doux tissu de coton teinté de bleu avant de le réajuster autour de sa taille fine et jeter à son reflet dans le miroir un regard habité par une pointe de l'assurance qu'elle venait de retrouver en pensant à son meilleur ami qui serait bientôt devant elle. Il était hors de question que ces kilomètres les séparent encore bien longtemps, incapable de supporter cette solitude une heure de plus, c'est avec un aplomb empreint de maladresse qu'elle saisit les clefs de sa voiture avant de fixer la porte d'un air coupable. Son absence éveillerait l'inquiétude maternelle et systématique de sa colocataire, mais peu lui importait, il fallait que Julian soit en face d'elle et que cette boule qu'elle avait dans gorge disparaisse enfin à la seule perspective qu'il puisse la prendre dans ses bras puissants. Quand la belle astronome ne retrouvait face à lui, sa facette de peste sans cœur ni consciente se démontait peu à peu, elle tombait en miettes, seul le petit manège de celui qui serait le plus énervant des deux subsistait. Ils avaient certes une drôle de façon d'exprimer la profonde affection qui les liait, mais c'était la seule manière qui leur ressemblait vraiment. En se calant sur le siège de cuir reluisant sous le soleil qui déclinait, Coleen sentit sa maîtrise de la situation disparaître peu à peu, fuir son esprit vif et calculateur. Cette douceur tactile qu'elle sentit en caressant le volant de son long index osseux la fit frémir, elle détestait se sentir faible et perdue, errant dans son propre empire, elle voulait régner, pas se laisser sombrer dans les méandres de cette cruelle existence qui ne laisserait personne vivre comme il l'entendait. Le moteur ronronna une fois qu'elle eut tourné la clef pour mettre le contact et les roues se mirent à tourner, écrasant la pédale d'accélérateur, la jeune fille s'élança sur les routes éclairées par les hauts lampadaires qui bordaient les trottoirs encombrés de la ville assombrie par le soir naissant. Tremblant légèrement, elle agrippa plus violemment le cercle qui contrôlait la direction de la voiture et accéléra plus encore, tentant de vider sa rage dans la vitesse étourdissante à laquelle elle allait, laissant le paysage défiler autour d'elle, se floutant progressivement à mesure que la semelle de sa chaussure appuyait plus encore sur la pédale. L'adrénaline coula dans les veines de l'inconsciente, son esprit brouillé par cette envie lancinante de vider ses émotions pénibles qui l'emplissaient entièrement, ce besoin obsessionnel de réussir à chasser ses sombres pensées et reprendre cette existence poupée mesquine qu'elle menait à Berkeley. Son regard acéré ne quittait pas la route qui défilait sous ses pneus, cet asphalte réchauffé par la température brûlante de la fournaise californienne semblait la narguer, l'inciter à pousser plus encore les capacités de sa décapotable rouge. Quand enfin la rue dans laquelle son meilleur ami habitait se dessina à l'horizon, elle s'obligea à ralentir brutalement son allure indécente, les roues crissant sur la route où elle roulait, ses cheveux qui se laissaient soulever par le vent retombèrent sur ses épaules avant qu'elle n'arrête le moteur, enfouisse la clef dans son sac à main et se précipite vers la porte. Coleen sentit les sanglots oppressants revenir picoter ses yeux, nouer sa gorge et son estomac, d'une main mal assurée elle frappa trois coup secs sur la porte de bois sur laquelle elle aurait voulu s'adosser à cause de ces jambes maigres qui la portaient à peine. C'était l'heure habituelle à laquelle elle passait chez Julian, elle se forçait à revenir à cette même horaire qui était la plus appropriée dans leur emploi respectif. Dès qu'il eut ouvert la porte, elle se sentit pencher doucement vers l'avant, ayant pour seul envie de venir se cacher dans ses bras. De la chantilly recouvrait une bonne partie du buste de son meilleur ami, mais peu lui importait, elle sentit ses bras venir l'enserrer et elle réprima ses tremblements incessants pour venir se coller fort contre lui, les larmes commençant à se multiplier dans ses grands yeux. Les perles salées commencèrent leur route sur ses joues blanches, son corps fut secoué par des hoquets presque spasmodiques. Combien de temps resta-t-elle immobile ainsi, nichée dans les bras de Julian à verser tout ce qu'elle rêvait d'évacuer ? Elle n'en sut rien. « Ma greffe de rein... ils ne veulent pas. Ils disent que je suis trop fragile à cause de... de mon anorexie. Je... j'espérais tellement Julian... » hoqueta-t-elle avec difficulté alors que ses derniers mots étaient étouffés par de nouveaux sanglots. Toujours serrée contre lui, la jeune fille pleura durant de nouveau durant de longues minutes, laissant le flot de toute cette déception et de cette douleur s'évacuer. « J'en ai marre Julian. Je voulais tellement... mais ils disent que je pourrais mourir pendant l'opération que je suis trop fragile. Je veux pas faire des dialyses toute ma vie. » reprit-elle d'une voix étranglée.
Dernière édition par Hazel Bradford le Lun 4 Nov - 20:39, édité 3 fois
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Empire State of Mind
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:41
Well... It's my story...
« Regarde maman ce que je sais faire ! » avait doucement appelé la petite Hazel, quatre ans, ses longues boucles blondes encadrant son visage de fée, habillée d'un justaucorps rose pâle neuf, ses grands yeux bleu azur pétillant d'excitation alors que la silhouette longiligne de sa mère se profilait dans le couloir. Et quand la femme se retrouva face à la fillette, cette dernière lui offrit un large sourire satisfait, ses petites paummettes avaient rosi. Avec lenteur et application, tentant de transmettre le plus de délicatesse à ses gestes, elle avait levé les bras au dessus de la tête et avait commencé à tourner sur elle-même, les jambes tendues, s'étant élevée sur la pointe des pieds. En de petits pas maîtrisés, elle continua sa rotation avant d'afficher une petit révérence à sa génitrice. La femme lui jeta un sourire impatient et passa une main dans les mèches dorées de cette petite poupée gracile. « C'est bien ma chérie, parfait, vraiment. » lui confia-t-elle avant de tourner la tête vers le salon dans lequel résonnait la mélodie stridente du téléphone. S'excusant d'un sourire poli vers sa fille, elle s'empressa d'atteindre son portable et décrocha précipitemment. Ses longs doigts agiles jouaient avec une mèche de cheveux blonds alors qu'elle discutait, Hazel voyait ses lèvres bouger sans comprendre de quoi elle était en train de parler. La petite fille se baissa doucement et défit les noeuds de ses ballerines de taille réduite et passa ses petits doigts d'enfant sur le tissu doux de sa tenue de danseuse que sa grand-mère lui avait offert pour son anniversaire. Sa mère ne raffolait pas de ses numéros de danse autant qu'elle l'aurait espéré, mais elle se contentait de ses sourires forcés et se disait qu'il était possible qu'elle soit fière d'elle, un jour. Quand sa mère réapparut devant elle, la petite Hazel l'observa de ses grandes prunelles saphir. « Tes cousines April-Rose et Adélie viennent passer Noël ici. » déclara-t-elle de sa voix grave et posée. La petite fille réprima mal un petit saut de joie. Un grand sourire ravi se glissa sur ses traits fins, ses cousines avaient un an de plus qu'elle, mais elle les adorait plus que tout, elles étaient son modèle. Elle commença sautiller dans la pièce, impatiente de les revoir et tournoya sur elle-même. « Vivement Noël, Maman ! Vivement Noël ! » s'écria la petite boule d'énergie qui déambulait gaiement dans la pièce. Sa mère l'observa avec une tendresse maternelle avant de retourner dans le salon.
Cela faisait des mois que Max et Hazel avaient préparés leurs vacances au Chili. Ils étaient les meilleurs amis du monde depuis toujours, comme un frère et une soeur, toujours fourrés ensemble, ils s'adoraient. Et ce voyage avait pour but de les réunir une dernière fois avant qu'ils ne prennent des chemins différents ; ils savaient déjà que Max, le beau blond aux yeux verts, allait s'envoler pour la Californie et étudier à Berkeley en chimie l'année suivante et récemment, Hazel, la jolie blonde aux yeux clairs, avait convenu avec ses cousines qu'elles partiraient pour la capitale française étudier la littérature à la Sorbonne, une établissement reconnu. Leur route se séparait indéniablement, mais ils voulaient sceller leur amitié dans une dernière expérience folle et partir au bout du monde ensemble était une idée superbe. Cela faisait déjà deux semaines qu'ils étaient partis, ils devaient rentrer dans deux jours à Londres pour se laisser ensuite encore un mois pour les derniers préparatifs de leur départ à l'université et se dire au revoir. Ils étaient dans un petit village perdu du pays, dans un charmant restaurant éclairé par quelques petites bougies disséminées sur chaque tables. Ils étaient les seuls clients, ils étaient extrêmement tard, minuit et demi peut-être. Ils trinquèrent, leur regard plongé l'un dans l'autre et un sourire enchanté avait pris possession de leurs lèvres. Hazel fit tinter son verre remplit d'un vin rouge contre le sien et s'humecta les lèvres. « A notre amitié indestructible. » déclara-t-elle d'une voix assurée, le regardant avec tendresse, essayant de faire passer toute l'affection qu'elle avait pour lui dans son regard. Elle but une gorgée de vin avant de se concentrer sur son plat. A peine avait-elle saisit d'une main agile sa fourchette que le sol s'ébranlait violemment, la table se renversa, aussitôt elle se leva de sa chaise. Le bâtiment du restaurant commença dangereusement à trembler et à pencher d'un côté puis de l'autre. Des briques tombèrent sur le sol sec. Instinctivement Hazel bondit de sa chaise et s'éloigna rapidement pour ne pas risquer de recevoir le bâtiment sur la tête, leur table se situant juste à côté du mur. Mais Max n'eut pas ce réflexe et alors que le mur penchait, il se leva seulement et se mit à presser le pas dans la direction d'Hazel. « Vite Max ! » lui hurla-t-elle de sa position, tendant les bras vers lui pour l'inciter à se dépêcher. Mais le bâtiment trembla plus encore et s'écroula, une brique vint percuter le crâne de Max qui se retrouva étendu sur le sol, à demi conscient. Sa silhouette disparut sous les débris, mais elle pouvait encore apercevoir son buste qui sortait. Quand le bâtiment fut complètement écroulé, Hazel se précipita vers son meilleur ami, attrapant d'un geste fébrile sa main et la serrant le plus fort possible. « Max ! Max tu m'entends ? » s'écria-t-elle en fixant son visage. Il tourna ses grands yeux verts parsemé d'échardes grises et lui sourit faiblement. « Je crois que c'est vraiment le dernier voyage qu'on fera ensemble. Dis-moi au revoir, Hazel. » la pria-t-il en serrant sa main chaude dans la sienne. Elle secoua longuement la tête de droite à gauche, les larmes aux yeux, incapable d'y croire, pouvant à peine voir les traits de son meilleur ami dans la nuit noire. « Non ! Non Max, tu ne peux pas mourir. Pas ce soir, pas maintenant. » le supplia-t-elle, des sanglots dans la voix, ses cheveux blonds tombant, cachant un peu son visage. Il saignait, abondamment, elle pouvait voir l'entaille profonde que la brique avait fait sur son crâne et perlait sur sa peau blême des gouttes de sang. Elle éclata en sanglots. « Il faut se rendre à l'évidence. » lui répondit-il en passant sa main libre sur la joue d'Hazel. « Pleure pas. » déclara-t-il simplement en fixant les étoiles qui scintillaient dans le ciel. Elle était lucide, elle savait que c'était une cause désespérée, que les secours ne viendraient pas avant plusieurs heures et que tous les gens enssevelits ne survivraient sans doute pas, mais elle ne pouvait pas réprimer son envie d'espérer. « Max, je suis tellement désolée... » souffla-t-elle tristement, passant une main dans les cheveux de son ami, caressant du bout des doigts sa joue. « Désolée pour quoi ? On m'a offert une merveilleuse vie, Hazel. J'ai eu la chance d'avoir une famille aimante, de pouvoir vivre ces dix-huit années comme je le voulais, j'ai eu la chance de te rencontrer toi. Alors ne sois pas triste, je suis content du petit bout de chemin que j'ai accompli, même si cette merveilleuse aventure doit s'arrêter ici et maintenant. » lui chuchota-t-il, un sourire faible sur ses lèvres ensanglantées. Elle cligna des yeux, ne voulant pas croire ce qu'il disait, paniquée elle passa ses mains plusieurs fois sur le visage de Max, ne voulant pas le laisser s'en aller. « Je... je vais aller chercher de l'aide, tu vas pas mourir, tu vas aller étudier à Berkeley l'année prochaine. » dit-elle, sans pouvoir arrêter les larmes qui coulaient sur ses joues. Dieu ce que cela faisait mal. « Ne te fais pas d'illusions. » murmura-t-il alors qu'elle-même commençait à ne plus avoir foi en ses paroles. De rage, elle frappa le sol irrégulier du poing, éloignée de toutes villes, ils devaient partir le lendemain pour rejoindre des lieux plus connus, mais elle se retrouvait coincée ici, alors que son meilleur ami mourrait devant elle. Hazel sanglota longuement, secouée de hoquets, sans pouvoir se ressaisir. Quand elle releva les yeux vers lui, elle ne parvenait plus à voir son buste se soulever au rythme de sa respiration. « Max ! Max, s'il te plaît reste ! » hurla-t-elle d'une voix enrouée, les yeux mouillés de perles salées. Mais il était mort. Et lentement, elle ferma les yeux et elle lui dit adieu, un chaste baiser sur sa joue encore chaude avant de s'allonger tout contre lui et attendre que quelqu'un vienne les aider.
Ses écouteurs enfoncés dans les oreilles, insufflant en elle la musique endiablée qui lui emplit la tête de sons de basses et d'accords de guitare, Hazel avance avec assurance dans la rue, ses longues jambes aboutissant sur une vieilles paires de rangers, elle s'empresse de parcourir les mètres qui la séparent de chez elle. L'hiver recouvre la ville d'une douce couverture immaculée et les flocons poursuivent leur longue danse en descendant du ciel blanchi. L'esprit de l'adolescente divague, se perd dans de lointaines contrées qu'elle a un jour rencontré au travers de pages noircies par des lettres. Les Dexys Midnight Runners chantent de leur voix atypique leur grand tube "come on eileen" et un fin sourire se peint sur la bouche de la demoiselle. Quatorze ans, des rêves pleins la tête, ambitieuse et fonceuse, Hazel continue son avancée déterminée sur le trottoir enneigé, se laissant glisser sur plaques de verglas avec grâce pour retrouver ses appuis certains sur les pavés rougeoyant que les rayons du soleil haut caressaient du bout de leurs bras dorés. Cheveux relevés en un épais chignon dont quelques mèches s'échappent négligemment et viennent lui chatouiller la nuque délicatement, avant de se laisser secouer par le zéphyr glacial. La peau diaphane de son visage est parsemée de quelques petites tâches de rousseur et la fine arrête de son nez tranche son visage en deux. Son corps a commencé sa métamorphose, elle sent que l'enfant qu'elle était autrefois laisse doucement place à l'adulte en devenir qu'elle est, ses courbes se prononcent de plus en plus et les deux protubérances à l'avant de sa poitrines s'arrondissent comme les fruits mûrissent au fil des saisons. Doucement elle pivote face à la porte de l'appartement qu'elle a enfin atteint, son chignon toujours maintenu dans une lutte acharnée par l'élastique qui manque de lâcher chaque fois que son cou vient à se déplacer. Les clefs cuivrés sont extraites de sa poche par sa main aux longs doigts fins, avant d'en sélectionner une et de la faire pénétrer dans la serrure. Un petit cliquetis caractéristique de l'ouverture retentit dans le silence plat de la rue londonienne déserte. Hazel pousse avec prudence le battant de la porte qui lui offre en retour un long grincement sinistre avant que la poignée ne vienne frapper contre le mur recouvert de papier peint aux motifs fleuris aux coloris ternes. D'un petit coup sec, la petites formes métalliques est tirées du trou dans lequel elle a été insérée et retrouve son éternelle place au fond de la poche de l'imperméable rouge de l'adolescente qui lui enserre la taille par sa ceinture nouée avec fermeté. Elle se lance dans l'ascension des hauts escaliers en colimaçon avec cet habituel entêtement, son sac de court pesant sur son dos svelte mais qui ne semble n'opposer aucune résistance à la demoiselle dont les longues jambes escaladent avec facilité cette montée abrupte. La valse incessante de ses pensées continue de tourner dans son esprit alors qu'elle arrive à l'étage attendu, le souffle saccadé par l'effort que ses muscles viennent de fournir, quelques nouvelles mèches échappées de son chignon. L'éternelle odeur de pivoine caresse ses sens endoloris, bois lustré reluisant sous l'éclairage artificiel et le bruit suave du vent qui siffle près de la fenêtre entrouverte. Hazel pousse la porte de son appartement et pénètre dans le salon, les flammes rougeoyantes d'un feu de cheminée lèchent dans une danse élégante les bûches entassées dans l'âtre, les crépitements apaisants parviennent jusqu'aux oreilles de la demoiselle. Ses prunelles se colorent d'ambre quand dedans la contorsion des flammes se reflette. Avec une lenteur appliquée elle extrait les écouteurs du creux de ses oreilles et sourit d'aise, laissant le veux attisé réchauffer sa peau blême. Des petits frémissements parcourent ses traits fins lui procurant de douces sensations agréables. La brunette s'extirpe maladroitement de son épais manteau matelassé et le pose sur le crochet prévu à cet effet. Les couleurs vives et chaleureuses de son chez-elle la rassure et la conforte dans les douces effluves de ses rêves et de ses souvenirs d'enfance. « Maman ? » appelle-t-elle de sa petite voix fluette, des mots maintes fois répétés, comme une vieille rengaine qui leur était propre, propriété de ce lien fort qui unit une mère à sa fille. Mais le silence demeure complet, opaque et l'atmosphère se tend comme si de petites décharges électriques s'évaporent dans l'air chargé. De ses doigts effilés elle défait son chignon, lâche ses longues boucles aux reflets dorés sur ses épaules et attend. Avec espoir et dévotion, avec la petite voix emplie de sagesse de sa génitrice qui murmurait au fond de son esprit les mots qu'elle attendait. Et ce visage occidental, au petit nez aux contours fins et appuyés, ces yeux couleurs d'eau, ces lèvres rouges qui promettaient tant de belles choses, cet ensemble de traits esquissés, de courbes et de protubérances éclairé par un charme sauvage s'affaissent. Les cernes bleutées qui assombrissent ses yeux prennent soudain une teinte plus violacé, contraste avec le blanc de sa peau. Hazel est incapable de dire pourquoi une peur emprunte d'appréhension se propage dans ses veines et dresse ses poils blondis sur sa peau diaphane. La brune serre les lèvres, un pressentiment fatidique enfle dans sa poitrine, compresse ses organes, noue sa gorge. La gamine doucereuse et ravissante dans ses robes à fleurs a disparu, seule l'être racornie et mélancolique animée par une seule perspective demeure. Elle tremble, elle a l'impression de pouvoir prédire un ouragan. Elle est fébrile, maladroite comme si elle essayait après des années de réapprivoiser son corps alangui sans l'effet de la peur accablante. Elle se sent suffoquer dans cette enveloppe charnelle trop étroite pour l'océan de larmes qu'elle veut verser pour pâlier à cette étrange sensation de fatalité, d'impuissance. Peut-être est-ce simplement parce que sa mère vient de voir sa soeur jumelle emportée par le mal vicieux qu'est la leucémie qu'elle sent que la tristesse est trop immense pour le coeur de sa mère, que ses espoirs sont trop amincis et pâles pour l'animer comme autrefois. Peut-être est-ce la relation qui les lie qui est bien trop forte pour qu'elle refuse de se rendre compte que Azylis s'éteint, doucement, comme la flamme d'une bougie que le vent s'apprête à souffler. Hazel contracte tous ses muscles et se force à avancer jusque dans la chambre de ses parents. La porte entrouverte laisse entrevoir la clarté hivernale du jour, des bourrasques glaciales balaient la pièce. Elle ouvre la porte. Il y a une silhouette longiligne debout sur le rebord de la fenêtre. Ce corps fin est enveloppé d'une petite robe en laine blanche, des mèches brunes chutent jusque dans le bas du dos et les jambes, allumettes décharnées, se plient en laissant les minuscules secondes d'attente faire comprendre à la spectatrice qui observe avec toute sa clairvoyance, ce qu'elle s'apprête à faire. La taille svelte demeure dans son champ de vision une seconde encore, le fin vêtement la recouvrant toujours, les cheveux bruns sont balayés par le vent d'hiver une dernière fois encore. Et dans les tréfonds de cet hiver blanc, à la lumière de cette clarté sombre, Azylis saute. Et Azylis disparaît.
Ses vieilles rangers claquent sur le sol luisant d'humidité, enveloppée dans son vieil imperméable jaune vif, la capuche rabattue sur son visage de poupée, Hazel avança silencieusement dans l'obscurité douce de la soirée. La peau nue de ses jambes était mouillée, de grosses gouttes roulaient dessus et de longs frissons parcouraient son corps entier. Mais la fraîcheur de l'automne n'atteignit pas l'italienne qui progressait, protégée par l'ombre de la nuit. Elle aimait la pluie et l'odeur fleurie qui flotte dans la rue alors que son pied s'enfonça dans une flaque jusqu'à la cheville. Son souffle était lent, elle se concentra sur le calme délicieux qui l'habitait. Ses longs cheveux s'échappaient par mèches de sa capuche et goûtaient à l'eau froide. Ses grandes prunelles d'enfant fixaient fébrilement le sol trempé. Hazel s'arrêta à la hauteur d'un lampadaire qui projetait l'éclat de sa lumière tremblottante en un grand halo blanc sur l'asphalte. L'air nocturne remplit ses poumons quand elle en prit une gorgée. Elle s'adossa au cylindre métallique, un petit rictus satisfait sur ses lèvres. Enfonçant sa main au fond de sa poche, l'étudiante s'empare de son briquet et de son paquet de cigarettes. Hazel baissa les yeux d'une façon presque pudique et tira une clope de la boîte de carton. Elle la coinça entre ses lèvres et leva son briquet. Protégeant la flamme avec sa main, elle embrasa le bout du baton de nicotine et replaça l'objet dans son ciré jaune. La brune tira une longue bouffée de tabac avant de souffler doucement la fumée vers le ciel, offrant son visage aux cordes de pluie qui s'en déversaient. Elle fuma tout en continuant de marcher sous l'averse, indifférente et insouciante comme à son habitude, délicate par sa simplicité. Hazel tapota sa cigarette pour en faire tomber les cendres et reprit la route. Parvenant jusque devant une porte, à vingt trois heures sonnées depuis douze minutes, elle jeta sa clope et l'écrasa d'un coup de talon. La patineuse sentit le froid mordre dans sa chair diaphane mais ne laissa pas la température vaincre son indéfectible détermination. Armée de son entêtement le plus tenace elle écrasa de son index la sonnette et gravit les deux marches qui élevaient la porte. Le cliquetis caractéristique du verrou que l'on dévérouille brisa le silence de la nuit. Hazel ôta sa capuche et libéra sa crinière châtain qui frémit sous le mistral nocturne. Un visage familier apparut ; traits fins, yeux marrons parsemé d'échardes dorées, et ce même charme qui l'habitait. En un mot, Esteban. Elle le contempla un instant, un petit sourire amusé tordant ses lèvres. Il la dévisagea à son tour, les sourcils courbés, visiblement perplexe. « Qu'est ce que tu fous là, Bradford-Mercier ? » lança-t-il de son timbre grave, contrarié par la présence de la petite française devant sa porte qui l'observait avec son regard d'enfant rêveuse. Une tension désagréable flottait entre eux, ils en étaient tout deux dérangés mais la brunette ne laissait pas cette gêne traillir son expression posée. « T'es pas content de me voir ? » demanda Hazel en feignant la tristesse avec une petite moue de chaton esseulé. Passé cet élan théâtral, la petite dame provocante afficha un grand sourire narquois, attendant qu'il réponde à ses remarques. « Non. Pourquoi ça t'étonne tant que ça ? » rétorqua-t-il du tac au tac. Elle arqua un sourcil intrigué, la bouche toujours marquée par un sourire candide. « Qu'est ce que je t'ai fait ? » ronronna-t-elle en mettant ses poings ses sur hanches, la pluie continuant de tomber drue sur la ville. Il avait les lèvres pincées, l'air contrarié et continua de planter son regard dans le sien en attendant. Hazel sentait qu'elle ne tiendrait pas longtemps la nonchalance du brésilien avant de se laisser emporter par la colère. Mais elle maintenait ses émotions fixes, avec la même indifférence dont elle avait toujours fait preuve avec qui que ce soit. « Tu comptes me laisser poireauter sous la pluie longtemps, encore ? Je vais vraiment attraper la mort. » lâcha-t-elle d'un air désinvolte avant de lui lancer un de ses petits regards chargé d'une insistance indécente. Force était de constater qu'elle pouvait être très convaincante quand elle s'en donnait les moyens, et un soupire résigné franchit la barrière des lèvres de Esteban qui s'effaça pour la laisser franchir le seuil de la porte. Ils se dévisagèrent un long moment, elle trempée, lui sec, elle souriante, lui inexpressif. « Allez quoi, arrête de faire la gueule. » fit Hazel de sa petite voix enfantine, les yeux brillants. Mais il ne semblait pas disposé à faire la paix pour l'instant. Ses sourcils étaient froncés, il conserva un calme intact durant plusieurs minutes, où les longues secondes s'écoulaient, toutes insipides, seulement marquées par un désir incessant de savoir ce qu'il allait répondre à ça. Il avala sa salive avant de parler, les mots étaient difficilement maîtrisables dans des situations comme celle-ci où une atmosphère électrique rendait l'air étouffant. « J'ai fini par accepter que tu te foutes en l'air, Hazel. Après tout tu fais ce que tu veux. J'ai pas la prétention de vouloir te changer, j'te dis juste que ta vie t'es en train de la détruire nuit après nuit. Mais comme j'te dis : tu fais ta vis comme tu le sens. » une infime parcelle de la carapace de la demoiselle s'ébranla, mais elle ne bougea pas, elle resta droite et crispée sans ciller, arquant un sourcil intéressé pour l'inciter à finir, à creuser jusqu'au bout de sa pensée. Son sourire s'était effacé. « Alors fume, bois, continue de traîner avec tous ces mecs bizarres, mais fais-le loin de moi, ok ? » elle haussa doucement les épaules, un noeud invisible s'étant placé en travers de sa gorge. La petite française cligna plusieurs fois des yeux avant de prononcer le moindre mot. Ce fut d'abord un sourire faux qui se glissa sur ses lèvres. « Mais j'te promet que j'essais d'arrêter, Esteban. » il leva les yeux au ciel pour seule et unique réponse. Elle grimaça doucement, un goût âcre dans la bouche, persuadée qu'il cèderait comme toujours. « Arrêtes de mentir. On sait tous les deux que tu tiens pas tes promesses. » et en même temps que ses paroles giflent la brune, il lâche un petit rire amer, avant de se retourner, la laissant seule face à la porte. Grande, avec cette poignée qui sonne comme une évidence. Elle lâche elle aussi un petit rire glacial, ses grands yeux entourés d'eye-liner fixent toujours l'entrée, son échappatoire, qui l'attend. Mais si elle sort, plus jamais elle ne reviendra. « T'es vraiment un connard quand tu t'y mets. » cingle-t-elle durement avant d'empoigner fermement la poignée de s'élancer sous la pluie, la tête pleine d'espoirs perdus.
Hazel avait la tempe appuyée contre la vitre glacée de l'avion. Ses prunelles étaient vides, empruntes par une mélancolie enfantine qui subsite derrière ses pupilles, comme une lueur fugace qui se refuse de partir qui continue de danser, comme la flamme d'une bougie qui lutte contre le vent. Un noeud s'est formé dans sa gorge, et elle sentit anfler en elle le besoin pressant de sortir et de crier, de rugir jusqu'à ce que ses cordes vocales refusent de s'exprimer nouveau, jusqu'à ce que sa bouche ne devienne qu'un gouffre aphone. Mais elle était à des kilomètres du sol, la tête dans les nuages et même la plus longue des chutes n'aurait pu lui remettre les idées en place. Son esprit était un grand labyrinthe dont les chemins sinueux ne menaient qu'à des culs-de-sac, dans lequel elle avait l'impression de tourner depuis trop longtemps. Le regard terne, elle continua de fixer le paysage qui l'éblouissait au dehors. Le ciel était d'un bleu limpide, parsemé de larges tâches blanches dont les contours troubles se perdaient dans l'hoziron azuré. La douleur lui vrilla les tempes, ses paupières se fermèrent un instant alors qu'elle étouffe un sanglot mal réprimé. Sa cage thoracique était comme comprimée, enserrée par un étau puissant, et sa myocarde s'emballa à mesure que des bribes de son passé s'entrechoquent dans son esprit tourmenté. L'avion fendit l'air froid des cieux et continua son avancée vertigineuse dans ces endroits sans âge, rois de notre monde, qui surplombaient toutes la nature docile qui avait lutté pour des rêves sans avenir ici-bas. La douleur était emprunte d'effluves d'espoirs passés et lui laissa un désagréable goût amer dans la bouche, et ses yeux brûlaient de larmes non-versées qui brillaient sous ses paupières. Elle avait l'impression de chuter dans un gouffre profond, dont elle ne voyait pas le fond. L'incertitude est le pire des supplices en ces instants de doutes où tous les choix peuvent être remis en cause. L'étudiante resta silencieuse et épprouvée par toutes les émotions qui la transcendaient en ces instants de solitude. Mais l'Australie la guettait de l'autre côté du globe, une vaste parcelle de terre qui l'appelait et par laquelle elle s'efforçait de paraître attirée. Et derrière elle sombrait les vestiges d'une vie passée qu'elle avait délaissé, trop sûre de son départ pour vouloir s'y reprendre à deux fois et se poser la moindre questions. Maintenant que les mots douloureux sommeillaient en elle, elle regrettait que les adieux eut été si courts et que l'avion fut si loin de chez elle, le seul endroit où elle se sentait un tant soit peu en sécurité. Loin de Paris, loin de sa cousine Adélie, loin de la patinoire où elle s'était toujours entraînée, loin des pommiers qu'elles escaladaient étant enfants, loin de tout mais surtout, de sa génitrice. Et peut-être, songeait-elle, le front collé contre la fenêtre, que ces cinq lettres prononcées auraient pu régler beaucoup de choses. M-a-m-a-n. Mais elle ne voulait plus le savoir, désormais. Un soupir résigné passa la barrière de ses lèvres, sourcils froncés, regard vague, lèvres pincées. Elle s'apprêtait à oublier.
Dernière édition par Hazel Bradford le Dim 3 Nov - 21:38, édité 1 fois
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:42
ma estheeeeer, j'suis trop fière de t'avoir emmené ici wesh avec ta hazeeel " gabriel le magnifique " je note bienvenue ici madame hamster
Dernière édition par Gabriel M. Beaugrand le Dim 3 Nov - 1:48, édité 1 fois
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:42
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:44
Bienvenue
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:47
merci
Mackenzie J. Howard
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i love the ring of your name you're the yin to my yang
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 1:54
le prénom + bilson Bienvenue
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 2:01
Bilson
Bienvenue parmi nous Bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 2:34
Bienvenue parmi nous Le prénom, OMG j'adore Bon courage pour le reste de ta fiche
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 2:59
Rachel autre qu'avec June, ça me fera toujours bizarre. Et si tu es ami avec le duo de fous récents (), je sens que je vais t'aimer. Bienvenue sur le forum et bonne chance pour ta fiche.
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 4:50
Bienvenue parmi nous & bonne chance pour ta fiche Le pseudo me rappelle à quel point The lying game me manque
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 9:38
bilson bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 12:33
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 12:33
Rachel Bienvenue, bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 13:04
J'approuve le choix d'avatar, Bilson Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 13:24
Bienvenue sur NYCL Bon courage pur ta fiche
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 14:00
Bilson la vilaine
Bienvenue sur le forum
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 14:01
Bienvenue sur le forum! ♥
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 15:28
merci à vous
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 16:46
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 16:49
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 18:57
Bienvenue
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Sujet: Re: she loved mysteries so much that she became one. ( hazel ) Dim 3 Nov - 19:21
Bienvenue !
Sebastian E. Black
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a lion still has claws.
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