→ Drama En la Familia

« Merci Mr Sagara. Ma voiture est comme neuve ! »
C'était un de mes clients les plus fidèles. Mr Pepito. Un petit homme au visage rond.
« C'était un plaisir Mr Pepito. Si vous avez un autre problème, appelez-moi. », répondis-je avec un haussement d'épaules et un sourire. C'était naturel pour moi de rendre service.
Mon client s'en alla au volant de sa volvo dans un bruit de moteur assourdissant. Je refermais le garage. C'était mon dernier client. Il était tard. 22H30.

Je décidais d'aller dans la pizzeria de mon père. Le bâtiment était encore allumé.
J'entrais.
A l'intérieur, c'était bondé de clients, comme tous les soirs. Je me rendis dans la cuisine. Mes parents travaillaient. Papa était aux fourneaux, Maman faisait une pâte à pizza. Je m'approchais d'eux d'un pas rapide, sourire aux lèvres, content de les retrouver après une dure journée de travail. Soudain, ma mère s'approcha de moi et me tira par les oreilles en me criant : « Pourquoi tu as laissé la sauce tomate dehors hier soir, hein ? » Je fis une grimace et elle me relâcha l'oreille. Je ripostais : « Mais c'est faux ! Je l'ai remis à sa place ! »
Par réflexe je mit ma main sur ma joue. Il y avait à coup sûr les marques rougeâtres des doigts de Franscesca, mi madre, comme une empreinte. Papa se mit à rire. Il se moque toujours quand me mère se met en colère.
« Quoi ? Tu en veux aussi ? », fit maman en se tournant vers son mari, la main toujours levée. Elle se retourna vers moi : « TU OSES ME MENTIR A MOI, TA PROPRE MERE ?? PORQUE ? J'ai retrouvé la sauce tomate sur la table ! Pourquoi tu mens tout le temps comme ça mon fils ? Tu as 21 ans ! Tu dois cesser cette mauvaise habitude ! Imagine que tu te maries et que tu...
« Ah no ! Silencio !, coupais-je en me déplaçant dans la pièce en faisant de grands gestes, Arrête de parler tout le temps de mariage comme ça ! Ça suffit ! J'en ai marre ! »
« Adan, ta mère a raison. Tu dois cesser de mentir le plus vite possible et devenir un gars honnête, loyal. Tu as oublié de remettre la sauce tomate dans le frigidaire, il est gâté alors ADMETS-LE ! ADMETS TA BETISE ! Je veux t'entendre ! », se mêla mon père en sortant une grande pizza du four. Une quatre-fromages. Ma préférée.
Je reconnus ma faute. Ma mère s'écria : « Tu es la honte de notre famille ! Tu mens, tu es tout le temps en retard à ton boulot et tu es célibataire ! Porque tengo un hijo como tú? »
Je baissais la tête en murmurant : « Et c'est reparti ! Encore et toujours le même refrain : marie toi, marie toi ! »
Mon père a mis du temps, mais il a pris ma défense : « Ah non ! Il n'est pas la honte de notre famille ! Francesca por favor ! Tu exagères là ! Pas à ce point ! » .
Et le drame continua : mes parents se mirent à se disputer tous les deux à mon sujet. C'était toujours comme ça. Discrètement je prit une part de pizza. Je m'enfuis dehors en courant, sans demander mon reste, mon morceau de pizza à la main.
Une fois dehors, je mords dans l'aliment encore brûlant et je regarde la ville animée. New-York, la ville qui ne dort jamais.

Ce que mes parents m'ont dit me reviennent en mémoire. Ils n'ont pas tort. Il est temps de me réveiller. C'est décidé, je me casse de la maison paternelle, je m'installe dans un appart' et je me trouve une nana. Comme ça, mes parents arrêterons de me harceler. Pour le mensonge, il faut que j'arrête petit à petit. Ma mère ne m'a pas élevé en tant que menteur. Elle m'a apprit à dire la vérité. Cependant, j'ai acquis ce défaut au cours de ma vie.
Tac Tac Tac. Bruits de chaussures à talons sur le trottoir. Je tourne la tête et je cache le morceau de pizza derrière mon dos. Une jeune-femme passe tout près de moi. « B'soir. », dis-je avec un petit sourire. Elle est juste magnifique. Elle me fait un sourire et continue son chemin.
Des filles, il y en a plein à New-York. Il faut que je tente ma chance. Promis, cette année, je me trouve une Girlfriend !
Un bruit de porte qui s'ouvre me tire de mes pensées. La voix bourrue de mon père aussi.
« Fiston, ne t'en fais pas ! Nous te disons cela juste pour ton bien. Tu es notre seul enfant. Nous voulons juste ton bonheur. » Il me serre l'épaule doucement. J'hoche la tête. Je le sais tout ça.
Il est temps pour moi de passer aux choses sérieuses.
Papa s'en va à reculons. Je le suis.
Nous entrons dans la pizzeria et nous rejoignons Franscesca. Je serre maman dans mes bras et m'excuse auprès d'elle par rapport aux phrases que j'ai prononcés. Puis j'annonce : « Madre, Padre, je vais prendre mon appartement. ». Papa fait tomber sa pâte à pizza sur le sol carrelé. Maman reste bouche-bée.
Puis, elle posa sa main sur ma joue et me murmure : « C'est une bonne idée, mais tu vas nous manquer mon petit. »
Mon petit...Pour elle je suis encore un petit garçon. Su nino.
Une odeur de brûlé envahit la cuisine. Je fronçais les sourcils.
« LA PIZZA ! ESTA UN DESASTRE ! »
Je grignote la dernière partie de mon morceau de pizza.
Cette année, ça promet !
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