→ Cela faisait plusieurs mois que je n’étais pas apparu, que j’avais laissé les rennes aux autres, tout était beaucoup plus facile.  Ici, enfermée dans ma petite boîte, je ne souffrais pas, je ne ressentais rien, je n’avais aucune notion du temps. J’avais laissé les autres prendre le contrôle de mon corps, elles avaient envie de vivre, elles avaient envie de se manifester. Des fois, quand j’en avais envie ou le courage, je regardais ce qu’elles faisaient, avec qui elles parlaient et c’était ainsi que j’avais pu faire la connaissance de Stefan. Les autres, Elles semblaient beaucoup l’apprécier, il semblait gentil et d’après ce que j’avais compris, il voulait m’aider. Je n’étais sorti que deux fois, et les deux fois cela avait été pour lui mais cela m’avait fait tellement mal que je n’avais pu rester. J’avais ressenti toutes les émotions que j’avais stoppé en restant en retrait en moi, la perdre de ma sœur, la tristesse, la haine, le dégoût, l’humiliation. J’avais tellement eu mal d’un seul coup que je n’étais pas resté, je n’avais plus envie d’avoir mal, je voulais qu’on me laisse tranquille. Il n’y avait qu’une seule chose qui me dérangeait dans cette situation, c’était Louve. Elle avait pris tellement de pouvoir, tellement de place qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait, elle pouvait  sortir quand elle souhaitait et me bloquer la vision, l’oui, le touche, je n’avais plus aucun contact avec la réalité, et elle sortait souvent…  La petite fille, elle, était très gentille et me laissait voir ce qui se passait quand je le souhaite et je savais très bien qu’avec elle, je pouvais prendre sa place à n’importe quel moment, mais je n’en avais pas envie, je n’avais pas envie de sortir d’ici. Alors, ce fut un choc pour moi quand je m’étais senti propulser à l’extérieur, j’avais beau essayer de m’accrocher de toute mes forces, je me suis rapidement retrouver à l’extérieur, ayant le contrôle de mon corps. Quand j’ouvrir les yeux, je pus voir que tout était sombre autour de moi, nous devions être la nuit, j’étais dans un couloir mais j’aurais été incapable de me situer dans cet hôpital, n’ayant jamais réellement prêté attention à leurs déplacements. Je me mise à examiner mes mains, mes jambes, ne reconnaissant plus mon propre corps après tant d’absence. Depuis quand n’avait pas pris le temps de rester ? Un an ? Des années ? J’avais du mal à discerner quelle année nous étions, dans quel pays étais-je et pourquoi j’étais toute seule dans le noir. Ou était ma jumelle ? C’était sur cette pensée que tout me revenait. L’enlèvement, les années passées avec, puis sa mort. Je ressentis encore cette immense douleur que j’avais tue au fond de moi me transpercer le crâne. Je m’assis au sol, me blottissant contre le mur et je murmurai faiblement en me tenant la tête. «  Je veux rentrer, je veux rentrer. Je ne veux pas rester ici. » Je n’arrivai pas à repartir, on me bloquer le passage pour me forcer à rester dehors. Après quelques secondes, j’eu pour simple réponse la voix de Louve qui raisonnait dans ma tête «  Stefan m’a demandé il y a une semaine de comment dire… T’obliger à sortir pour que tu arrêtes de te cacher… Seulement, il ne m’a pas dit quand je devais le faire et malheureuse pour toi, si les aides-soignants te trouvent dans les couloirs, ils vont certainement t’attacher et de donner des médicaments. » Elle soupira «  Pauvre Daisy… » Pour finalement éclater de rire. Louve était tout sauf bonne, elle était peste, fourbe et ne rêvait que d’une seule chose, faire disparaître ma personnalité afin d’être toute seule, elle ne me voulait pas. J’essayai tant bien que mal de me calmer et de calmer cette douleur, je n’avais plus le choix, je devais me contrôler pour, premièrement, qu’on ne m’entende pas et surtout, pour reprendre le contrôle de mon corps. Je décidai de penser à quelque chose d’heureux, de bien, afin de me focaliser dessus et d’oublier cette douleur. Ma première pensée fut pour Stefan, après la perte de ma sœur, il était la seule personne qui prenait soin de moi et la seule personne qui ne me faisait pas peur. J’avais peur de tous les autres personnes de cet hôpital, des infirmières, des médecins qui au moindre faux pas vous attachez ou plantez une piqure mais pas lui. Il n’avait jamais voulu me faire de mal. Alors je n’espérai qu’une seule chose, que ce soit lui qui me trouve plutôt que quelqu’un d’autre…