❝this world may have failed you❞ « Sparkling angel, I believe you are my saviour in my time of need. Blinded by faith, I couldn't hear all the whispers, the warnings so clear. I see the angels, I'll lead them to your door. There's no escape now, no mercy no more, no remorse 'cause I still remember the smile when you tore me apart. You took my heart, deceived me right from the start. You showed me dreams, I wished they'd turn into real. You broke the promise and made me realize it was all just a lie. »

Ethanaël aurait pu avoir une enfance des plus simples avec une famille aimante et parfaitement équilibrée. Le seul hic dans cette idée utopique est qu’aucune famille n’est véritablement équilibrée et celle de ce châtain enchaîne les soucis de taille. Né de parents danois, il ne connaît pas le reste de sa famille. En effet, ses parents sont des réfugiés politiques dont il ignore tout. Grandissant dans les non-dits et le silence le plus total, il vit sa mère et son père tenter de l’entraîner dans le culte religieux. Non seulement il ne se sentait pas à sa place au sein des protestants mais il se rendit très vite compte que cette vie était basée sur un semblant d’intégration américaine, un mensonge si simple que la douleur d’être accepté comme un menteur paraissait douce à l’image d’une mort lente. Adolescent, ce fut le grand changement. Il décida d’éviter de retourner prier avec sa famille et se conformer aux idées préconçues auxquelles ses parents feignaient de croire. Il ne voulait pas de cette vie, il voulait vivre la sienne et comme il l’entendait. Il eut de la chance d’avoir des parents permissifs qui souhaitait en faire un modèle pour les autres, tout comme lui. Ce sont eux qui le poussèrent à cultiver cette image de lui-même et ceci commença avec le sport. Ethanaël se mit à l’escrime dont il diminua l’intérêt en se mettant à la boxe. Néanmoins, les premiers amours revenant toujours à la charge, il se tourna de nouveau vers l’escrime en le pratiquant davantage et avec plus de rage de vaincre. En quelques années, ce fut plus qu’une passion, cela devint une nécessité, un bien pour lui. C’était son défouloir, son compagnon le plus fidèle. Ses parents pouvaient assurer ce qu’il désirait avec les moyens qu’ils possédaient car la malchance voulait que leurs revenus soient corrects sans pour autant les faire briller. Et c’est cela que les parents voulaient pour leurs fils : qu’ils brillent comme eux se sont tassés dans l’ombre en fuyant leur terre natale. Toute cette histoire, il le comprit bien plus tard mais assez tôt pour décider de vivre sa vie comme il l’entendait et loin de l’influence de ses parents. C’est pour cela qu’une fois majeur, il quitta la maison et rejoignit Columbia à l’aide d’une bourse. La chance lui avait ouvert les bras avec convivialité.

Il s’installa dans une chambre d’étudiant avant de prendre son propre appartement. L’argent avait commencé à couler avec toutes ces personnes admiratives qui le soutenaient et le suivaient. Il s’était pris au jeu. Certes, il avait son ego mais il demeurait quelqu’un de plutôt simple dans son intimité. Il s’assumait pleinement, par la même occasion, jouant sur les deux tableaux e mais cachant néanmoins une brève préférence pour les hommes. Sa première fois se fit avec un jeune homme rencontré lors des cours d’escrime. Il avait vingt-cinq ans quand il en avait quinze et il ne regretta pas une seule fois l’acte. La seule chose qui le titilla fut de perdre sa dignité en se laissant complètement soumis aux désirs de cet homme avide de corps qui, bien que protégé, lui prit sa pureté dans un coin des vestiaires alors que les autres s’entrainaient. La peur d’être surpris venait de ce voyeurisme inversé qui excitait ce presque inconnu que Ethanaël ne revit qu’à quelques occasions. Il décida de s’en délier alors que celui-ci réclamait encore et encore des attentions dans ce fameux vestiaire. Il finit par quitter les cours, laissant Ethanaël soulagé d’une plaie. Dès lors, il n’était plus soumis en amour. Au contraire, il eut une poussée de confiance et un besoin de lui aussi dominer. Alors qu’il était déjà le petit chouchou de ces dames, il jouait le tombeur indécis, claquant des doigts pour un baiser et levant un sourcil pour un coup bref entre deux cours. Il ne s’était calmé qu’en rencontrant une femme ravissante avec qui la rupture brisa leur deux cœurs lorsque forcée, elle partit dans un court au revoir. Le cœur du châtain se serra et pensait que l’amour était surfait. Il y croit toujours mais a encore du mal à accepter l’idée qu’il puisse être de nouveau charmé de la sorte. Elle n’avait pas été l’amour de sa vie mais la personne qui le comprenait le mieux dans ce monde d’apparence. Apparence qu’il cultivait, apparence qu’elle avait brisée d’un coup de poing confiant.

Son bord homosexuel ne fut un tabou qu’avec ses parents qui espéraient qu’il ne soit attiré que par les femmes. Ils n’étaient pas homophobes mais il était inconcevable pour eux qu’il ne perpétue par la descendance des Andersen naturellement. Ses parents avaient d’étranges croyances, selon lui, qu’il comprenait mais qu’il ne pouvait être certain d’honorer. Cela justifia des disputes qui le poussèrent à partir plus tôt que prévu de la maison. Depuis, il parle toujours à ses parents quand il leur rend visite mais ils ne sont pas aussi proches qu’ils le devraient. Il n’en est pas triste, il acceptait la vie comme elle était. Les femmes qu’il côtoie, cependant, son parfois réticences mais n’ayant aucune mimiques ou traits qui rappellent les stéréotypes homosexuels, elles finissent souvent par craquer pour son regard de feu et ses bras aussi costauds que deux poutres. Les insultes, les remarques homosexuelles, il a fini par les négliger ou y répondre de manière intelligente. De toute manière, il a bien remarqué le nombre de refoulé parmi les sportifs autour de lui et du peu qu’il faut pour un homme d’oser baisser les barrières du machisme pour laisser entrevoir ses désirs sexuels camouflés derrière une curiosité d’un corps similaire et du rapport physique que cela provoquerait. Ethanaël peut passer pour un homme facile, il a surtout pris goût au sexe et fait son tri parmi les prétendants et prétendantes. Outre sa sexualité et ses amours, bien qu’il ne soit pas du genre à accepter d’engager une véritable relation sauf si il est persuadé qu’elle ne durera que quelques jours, c’est un bon ami. Il a énormément de copains mais des amis, il les choisit. Il n’est pas facile de le supporter par moments et surtout, il déteste les personnes collantes et qui s’attachent trop sauf quand il fait de même – ce qui est rare. Il peut compter sur le soutien de certains proches, notamment dans son désir de réussir en tant que joueur d’escrime. C’est grâce à cela qu’il a eu une bourse pour Columbia et qu’il est, comme beaucoup d’étudiants sportifs, dispensé d’être bon dans certains cours. C’est son rêve et son espoir dans la vie et personne ne pourra jamais lui retirer cela. Ou si quelqu’un ose, ce serait au péril de sa vie.