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□ it never ends. (aaron)

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Empire State of Mind
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MessageSujet: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyMer 19 Mar - 23:48

FEAT. MATT BOMER
noah aaron parker-langlois

30 longues années – et pas un cheveu blanc ou une ride  → né au royaume-uni, dans le quartier de notting hill, à londres → le 29/12/1983 → neurochirurgien qui se remet doucement au travail après un arrêt forcé.
marié à son tatoué avec qui il est en couple depuis deux ans maintenant – et papa d’un petit prince → bisexuel mais à tendance foutrement gay → membre des workaholics parce qu’il a son travail dans la peau même s’il a appris qu’il existait autre chose en dehors de son boulot.



and who am i ?


★ quelles sont tes caractéristiques ?
→ Il s’est fait virer de chez lui à seize ans quand son père a découvert qu’il était gay. → Il a fui jusqu’à la frontière française et a élu domicile à Paris, en France – sa terre d’adoption. → Il se fait désormais appeler Aaron et non plus Noah, son premier prénom, car pour lui Noah n’existe plus – Grayson l’appelle parfois Parker et il aime bien. → Il a été barman, puis escort-boy de luxe et gigolo à une époque afin de payer ses études de médecine. → Il a rencontré celui qui est aujourd’hui son mari sur Facebook, une rencontre hasardeuse qui a changé sa vie. → Il adore la Tequila. → Il est friand de Fish & Chips, son péché mignon, le seul qui lui reste de son pays natal. → Il n’est retourné à Londres qu’une seule fois depuis ses seize ans, pour exorciser ses vieux démons. → Il a arrêté son emploi de gigolo à sa titularisation. → Il n’a aucun tatouage mais n’est pas contre l’idée de s’en faire un. → Il ne porte pour seul bijou que son alliance. → Il a toute une collection de chapeaux. → Il dépense rarement de grosses sommes d’argent sauf lorsqu’il s’agit de gâter Eliott ou de vouloir faire plaisir à Grayson. Ses seuls excès vont aux costumes italiens dont il raffole. → Il a son métier de neurochirurgien dans la peau, c’est une véritable passion pour lui. → Il est plutôt du genre casanier et très rangé, il ne sort que très peu. → Il a pris goût à être homme au foyer pendant son arrêt de travail, même s’il ne l’avoue pas. → Il vénère Eliott, qu’il surnomme son Petit Prince. → Il est fou amoureux de son mari. → Il est très pervers et aime beaucoup faire l’amour à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. → Il n’a aucune honte à chauffer Grayson par sms quand il lui en prend l’envie. → Il lui est même arrivé de venir à son travail juste parce qu’il avait envie de s’acoquiner avec lui. → Il paraît pourtant très coincé, parfois prude, mais a une sexualité très libre – seulement avec Langlois. → Il a une confiance aveugle en son époux. → Il a toujours rêvé de fonder sa propre famille et grâce à Gray, ce rêve est désormais réalité. → Il ne réalise pas encore qu’il est marié. → Il va bientôt devenir le papa adoptif d’Eliott, pour de bon. → Il vit dans la peur que Gray ne replonge dans la drogue. → Il a été surnommé Superman à une époque car il accourait partout dès qu’on avait besoin de lui, quitte à s’essouffler par la suite. → Il est devenu un peu plus raisonnable et égoïste et pense désormais avant tout au bien être de sa famille.

★ quel est le caractère de ton personnage ?
Aaron est avant tout quelqu’un de fort et de courageux. Très jeune, il a dû se débrouiller seul et survivre par ses propres moyens. Il a donc développé une certaine force de caractère dont il fait preuve encore aujourd’hui. Passionné dans l’âme, il met beaucoup d’ardeur dans tout ce qu’il entreprend. Sa première passion est son métier. Il n’a vécu que pour ses études de médecine pendant des années. Il n’avait que ça pour vivre, après tout. Ancien fêtard dans l’âme, il a passé beaucoup de soirées à noyer sa tristesse enfouie au plus profond de ses tripes dans l’alcool et le sexe. Il est devenu plus calme et plus posé dès lors que sa relation avec Grayson est devenue plus sérieuse, plus officielle. Il reste néanmoins un grand écorché vif. Se considérant comme orphelin – il a d’ailleurs prétendu pendant de nombreuses années que ses parents étaient morts dans un accident de la route – il a toujours voulu avoir une famille bien à lui. C’était là son plus grand rêve. Aaron est également une personne profondément gentille – parfois même un peu trop. Ayant toujours le cœur sur la main, il est toujours prêt à venir en aide à qui en a besoin, que ce soit un inconnu, un ami ou quelqu’un d’encore plus proche comme son époux ou son fils. Il déteste voir le malheur autour de lui, la tristesse d’autrui le rend malheureux et il ne supporte pas ça. Alors il se démène toujours pour quiconque a besoin d’un peu de chaleur dans son existence. Il est aussi fidèle à ses principes et très droit. Il vit dans le respect des règles et des lois. Il reste pourtant un homme et surtout un être humain conduit par ses sentiments plus que par sa raison alors il sera prêt à tout et n’importe quoi pour la personne qu’il aime. Toujours d’un calme olympien, il ne s’énerve que très peu. À vrai dire, il n’existe qu’une seule personne sur la planète entière capable de déclencher des sentiments complètement fous en lui – son époux, Grayson. Il est également doté d’un tempérament très doux et tendre. Très affectueux, il ne dévoile pourtant pas facilement ses sentiments – positifs comme négatifs. Il a cependant un énorme défaut qu’il peine à corriger – il ne parle pas assez. Habitué depuis des années à tout enfouir en lui, il a du mal à se dévoiler. À faire entendre sa voix. Il est plutôt le genre de personne à acquiescer et à rester dans l’ombre plutôt qu’à s’imposer. Langlois travaille dur pour le faire changer à ce niveau-là mais c’est encore difficile pour lui malheureusement.



well, it’s my story.



oh take me back to the start. — coldplay, the scientist.


Paris, France — février 2012.

Déchiré. Usé et épuisé, je n’ai pourtant que vingt-huit ans. Seulement vingt-huit ans et déjà une vie qui part un peu plus en couilles à chaque minute ; seulement vingt-huit ans et déjà fatigué de vivre. Vingt-huit ans seulement et déjà mort à l’intérieur. Pathétique, c’est pathétique. Je me trouve pathétique et je n’arrive même pas à avoir le courage de me battre. Je crois que je n’en ai plus la force – ou peut-être ne l’ai-je jamais eu, surtout lorsqu’il s’agissait de moi. À quoi bon ? Je dois avoir renoncé il y a bien longtemps à être heureux pour moi-même – et seulement pour moi-même. J’ai appris à être heureux à travers les autres, je m’en suis toujours contenté – le bonheur par procuration, c’est tout ce à quoi j’ai toujours eu droit. Parce que c’était tellement plus simple de faire le bonheur des autres plutôt que de penser au mien. Et j’ai fini par renoncer au bonheur pour moi, me satisfaisant dans cette fausse version de bien-être lorsque ceux que j’aimais étaient heureux. Petit à petit, je m’y suis fait ; je me suis plongé dans ces sentiments superficiels en me bernant à croire que c’était ça la vraie félicité. Mais bientôt, le voile a commencé à se lever, à se désagréger et à s’effriter, laissant alors entrevoir de vraies images du bonheur. La réalité m’a frappé comme un coup de poignard en plein cœur, mes côtes explosant sous la douleur, écrasant mes poumons. Et j’ai commencé à suffoquer, à ne plus être capable de respirer correctement. À mourir lentement, doucement. Parce que je me rendais peu à peu compte que je n’étais pas heureux, que je ne l’avais jamais été. Que j’avais sacrifié mon propre bonheur pour celui des autres et que j’étais finalement seul, tout seul. Je n’avais plus que ma pauvre carcasse creuse à traîner, que mon cœur vide et ce trou béant au fond de mon estomac. Mais je continuais, encore et toujours, ce rôle de superman me collant à la peau contre ma volonté. Peut-être parce que c’était sûrement la seule chose qui me tenait encore un minimum en vie ; peut-être parce que m’occuper des autres était tout ce que je savais faire de bien dans ma vie. Peut-être parce que c’était le seul bonheur auquel je n’aurai jamais droit. Et puis à quoi bon vouloir être heureux ? J’ai fini par comprendre que le bonheur est éphémère, qu’il s’évapore et s’évanouit quand revient l’aube, malgré tous les efforts qu’on a pu fournir. Et on se retrouve seul, sans personne, là où tout a commencé. Retour à la case départ. Seul avec ce vide à combler, ce cœur qui ne bat plus figé dans la glace, ce souffle irrégulier et difficile. Seul avec ce féroce besoin de lâcher prise avec la vie. Je crois que je n’ai plus été capable de ressentir quoique ce soit dès lors, m’enfonçant dans un abyme de désolation et de désespoir. C’était calme, tout compte fait. C’était facile de ne rien ressentir du tout, de bloquer tous les sentiments. De me fermer à la réalité de ma chienne de vie. Je suis devenu le roi du déni, refusant de voir que j’étais complètement à la dérive malgré ce qu’on voulait me faire entendre, malgré mon existence qui perdait de son sens. En avait-elle seulement déjà eu un, de sens ? J’ai passé des années à finalement errer, à me traîner sans but. Je n’ai jamais réussi que dans mes études et mon travail – ma seule fierté. Niveau relationnel, je crois que je suis un handicapé des sentiments incapable de construire quelque chose qui veuille bien tenir la route. J’essaye pourtant, je tente désespérément d’y parvenir parce que mon cœur mort réclame de revenir à la vie. Parce que ça fait mal de se sentir vide à seulement vingt-huit ans. Je suis trop jeune pour être complètement mort, pas vrai ?

Issu de la vieille bourgeoisie anglaise, j’ai toujours vécu dans le luxe et la richesse, n’ai manqué de rien, jamais. Je n’avais qu’à claquer des doigts et j’obtenais tout ce que je pouvais désirer ; tout ce que je voulais, on me l’apportait – et sur un plateau d’argent s’il vous plaît. Pourri gâté jusqu’à la moelle, j’ai été élevé près de la capitale anglaise dans un manoir assez immense pour m’y perdre si je le désirais, par des précepteurs et préceptrices aussi strictes les uns que les autres. Je devais tout apprendre de ce monde de riches, très vite, pour que mes parents puissent rapidement m’exhiber partout comme leur petite fierté. Je n’étais finalement qu’un jouet, le futur héritier de la famille Parker avec un avenir déjà tout tracé. Pas de choix possible, je devais suivre les traces de mon père comme il avait suivi celles du sien. Je n’avais pas le droit d’avoir mes propres envies, désirs, mes propres projets ; non, on décidait de tout à ma place, pour moi. On me disait quoi dire, quoi porter, quoi manger. Quoi aimer et quoi penser. Le petit Noah n’existait pas, je n’étais que la réplique presque parfaite de mon père – père que je ne voyais quasiment jamais, père que je ne connaissais pas non plus au final. Et toute cette éducation, tout ce formatage me frustrait, m’enrageait. Je voulais vivre, être moi et non pas la copie conforme d’un père qui ne prenait pas même le temps de m’aimer pour ce que j’étais. Alors je trouvais refuge dans les bras de Lullaby, ma Lully, ma cousine et j’étais enfin Noah. Elle était ma bouée de sauvetage, ma bouffée d’air frais. Je crois que j’ai plus vécu chez elle que chez moi tellement j’avais besoin de son contact. Elle était ma seule famille, ma seule véritable amie. Elle était la seule qui me connaissait, qui m’aimait. Habitant l’un à côté de l’autre, on a grandi ensemble dans notre petit univers qui se délimitait à l’espace clos de sa chambre de princesse. Elle comme moi manquions de l’affection de nos parents ; elle comme moi étions désespérément seuls. Le même sang coulait dans nos veines et nous n’avions que l’autre dans nos vies. Il n’y avait qu’elle à mes yeux, Lully n’avait que moi. Même quand nous avons été envoyé dans ce collège bourgeois en plein Londres, nous restions toujours ensemble, comme soudés l’un à l’autre. Inséparables. Lullaby et moi, c’était pour la vie. Mais tout a basculé le jour où Jaeden, un camarade de ma classe, une espèce de rebelle bagarreur qui me faisait peur, a voulu entrer dans ma vie, dans mon espace vital. Je l’ai vu s’approcher de moi, graviter autour de moi. Sa présence-même a alors commencé à me troubler, à me rendre fébrile parce que je voyais dans ses yeux de braise cette envie, ce désir qui peu à peu devenaient les miens. Ils semblaient couler sur ma peau, me pénétrant jusque dans mes veines. Jaeden savait embraser mon corps tout entier d’un seul regard, de par sa seule proximité à quelques mètres de moi. Il n’avait qu’à entrer dans mon champ de vision et tout s’effaçait. Il faisait chavirer mes principes de petits bourgeois, ma vie stable et ordonnée. Il faisait chavirer mon cœur. Et plus Jaeden insistait, plus je me sentais faible, fébrile. Plus je recherchais sa présence. Et j’avais beau le repousser, encore et encore, il s’accrochait. Revenait. Et moi, je me sentais craquer, céder à son magnétisme déroutant. Moi qui avais vécu enfermé dans une bulle jusque là, je me retrouvais à désirer quelqu’un sans réellement comprendre ce que je ressentais, et ce quelqu’un était Jaeden, un garçon – un homme. La honte et le dégoût de moi-même ont bien vite fondu sur moi, tandis que je continuais de voir le brun détruire mes barrières de protection. Une à une, il les a faites tomber ; une à une, je les ai abaissées rien que pour lui, pour le faire entrer dans ma vie. Je soupçonne Lully de lui avoir donné un coup de mains qui lui fut très utile, mais je ne lui en veux pas. Je n’ai jamais regretté d’avoir accepté Jaeden auprès de moi. Un jour, j’ai craqué et je l’ai invité chez moi. Tout intimidé, je l’ai reçu dans l’immense Manoir de mes parents, avec pour seule excuse un projet scolaire sur lequel nous devions travailler tous les deux. Je m’étais senti un peu mal à l’aise de l’avoir à la maison ; je savais qu’il n’était pas le genre de fils à papas riches à millions qui peuplaient notre école privée et je ne voulais pas qu’il pense que j’étais fier de la situation économique de mes parents. Je ne voulais pas qu’il pense que je lui jetais mon argent à la figure pour lui montrer que moi, j’étais riche – et pas lui. Mais je crois que finalement la soirée s’est bien passée, tellement bien que j’ai stupidement cédé et je me suis décidé à l’embrasser. L’embrasser pour la première fois. Ça a été comme une explosion dans mon estomac. Jamais je n’avais ressenti ça auparavant, ces crampes chaudes et douloureuses, ces battements précipités dans ma poitrine. Les joues rougies, mes lèvres sur les siennes et mon monde avait basculé. Seulement je ne m’étais pas attendu à ce que mon père nous surprenne Jaeden et moi, à demi-nus sur le sofa du living-room. Je ne m’étais pas attendu à sa colère noire, à ce qu’il mette mon camarade à la porte sans ménagement aucun. Je ne m’étais pas attendu au dégoût dans son regard ; je ne m’étais pas attendu à ces mots qui allaient changer ma vie à jamais : « Dégage de chez moi, sale pédale. » – six mots. Six mots et mon présent n’était plus ; six mots et j’avais tout perdu.

Quel est ton nom ? Je ne sais pas, je ne m’en rappelle plus. L’ai-je seulement entendu lorsque tu l’as prononcé à mon oreille ? Peu importe, toi et moi, c’est juste pour sexe et pour une nuit. Tu ne veux que ça, je ne demande que ça. Rien d’autre. Je veux juste sentir ce nœud d’excitation et de désir animal m’envahir. Me remplir. Mon cœur ne bat plus, glacé et sûrement mort depuis longtemps. Depuis ce jour-là. Sa peau nue brûle la mienne de cette façon étrange, de cette façon qui m’attire et me révulse à la fois ; ses doigts caressant mon corps offert me donnent presque envie de vomir. Mon estomac se retourne quand sa bouche parcoure ma chair mais je crois que j’ai appris à aimer ça. Aimer cette sensation qui me colle à la peau comme la sueur du plaisir que j’en retire. Le temps de quelques heures, j’ai ce vide à l’intérieur de moi qui se trouve comblé ; j’oublie ma solitude, ma douleur. J’oublie que je suis presque mort. Débarqué de Londres à seize ans en pleine capitale française, je n’avais plus rien. Ni famille, ni amis, ni vie. Je me suis alors fait la promesse de m’en sortir, de tout mettre en œuvre pour réussir quoiqu’il m’en coûte. J’ai trouvé un travail de serveur dans un bar, mon maigre salaire n’aidant qu’à payer le loyer et la nourriture – et c’était dans ces moments-là que je me félicitais d’avoir vidé l’un des trois comptes en banque de mon père. « Merci d’entretenir ta pédale de fils. » que je lui avais laissé sur un vulgaire post-it collé à la carte bancaire. J’ai aussi fait quelques économies, repris mes études, passé mon bac et suis entré en fac de médecine, à Descartes. Seulement, j’avais beau travailler, être serveur ne pourrait pas tout payer et même si mon patron m’adorait, il ne pouvait rien faire de plus pour m’aider. Effrayé à la seule idée de devoir abdiquer et rentrer chez mes parents pour les supplier de me laisser vivre à nouveau chez eux, j’ai commencé un peu à déconner. J’ai enchaîné les soirées où l’alcool coulait à flot, où je finissais au lit avec un inconnu dont je ne me rappellerais plus le nom le lendemain. Une catin, j’étais devenu une vraie catin, m’enfilant les conquêtes d’une nuit comme on enfilerait les perles sur un collier. Je suis même devenu un vrai gigolo lorsque, travaillant toujours au bar, j’ai été repéré par la patronne d’une agence d’Escort de haut standing. Mon accent british et mes manières de gentleman la charmant, j’ai très vite été engagé. Il m’a également fallu très peu de temps pour apprendre les ficelles du métier, comment me comporter avec les clientes, comment leur parler, comment faire en sorte qu’elles deviennent des régulières. C’était simple, pas compliqué et c’est comme ça que je suis devenu une véritable coqueluche à l’agence. Mon petit accent anglais encore très prononcé les faisait étonnamment toutes craquer. Et j’ai fait le bonheur de ma patronne en même temps que ma petite clientèle s’élargissait. Bientôt, j’ai commencé à aussi coucher pour de l’argent, sans même éprouver une seconde la honte de me vendre pour quelques billets de plus. Après tout, je ne pouvais pas me permettre de refuser de l’argent si facilement gagné et je ne niais pas en avoir retiré un certain plaisir aujourd’hui. Elles m’ont tout appris du plaisir féminin et, dès que j’avais un moment de libre, j’expérimentais le plaisir masculin avec le premier type qui me branchait. Je m’en foutais de changer d’amant comme je changeais de chemise ; je m’en foutais de passer pour une véritable pute. J’avais à peine vingt-et-un ans et je me sentais déjà vide et mort. C’était triste à en pleurer alors j’ai cherché à combler les trous. Combler les trous par le sperme et la Tequila.

Superman. Drôle de surnom pour quelqu’un comme moi, pour quelqu’un qui n’est même pas foutu de se sauver lui-même ; drôle de surnom pour cet acteur que je suis devenu. Je ne sais plus comment tout ça a débuté, je me rappelle seulement avoir commencé à utiliser ma langue au lieu de ma queue, à utiliser le pouvoir des mots plutôt que le pouvoir du plaisir de la chair et tout s’est enchaîné très vite. Je me suis retrouvé à être là pour les autres, à les écouter, les conseiller. À courir dans tout Paris pour aller les réconforter, même à trois heures du matin. Je ne compte plus les nuits blanches, les montées d’angoisse soudaines – et je m’étonne encore de ne pas avoir de cheveux blancs. Petit à petit, c’est devenu mon moteur, comme une raison d’exister. Plus le temps de penser, de ressentir quoique ce soit, j’étais trop occupé à régler les problèmes des autres pour voir les miens. Et ça me convenait parfaitement. J’avais besoin de ça, besoin de me concentrer sur autre chose que mon cœur qui ralentissait, autre chose que mes tripes qui se déchiraient. Autre chose qui n’était pas moi, surtout pas moi. J’allais bien, toujours bien ; j’avais le sourire, toujours le sourire. Un véritable masque de bonheur parfait a rapidement remplacé les traits défaits et fatigués de mon visage. Je me forçais à aller bien, peu importe ce qu’il pouvait se passer dans ma vie. La réponse à « Comment tu vas ? », un simple et éternel : « Très bien. ». Chaque fois qu’on avait besoin de moi, j’étais là, peu importe l’heure du jour ou de la nuit, peu importe mon état. Ça me faisait du bien, ça mettait ma vie entre parenthèses le temps de quelques heures. Et quand j’aidais une personne à aller mieux, alors j’allais bien aussi ; si la personne était heureuse, alors j’étais heureux aussi. C’était ma façon à moi de survivre – aller bien au travers des autres, être heureux à travers le bonheur des autres. Vivre par procuration, c’était tout ce que je savais faire. Tout ce que je me permettais de faire. Je préférais vivre à travers la vie des autres plutôt que d’exister par moi-même, plutôt que de vivre la mienne. C’était moins effrayant, c’était plus simple. J’étais incapable de m’occuper de moi, je préférais m’oublier au profit d’autrui. Et je me suis tellement oublié que je me suis perdu en chemin. Quelque part, j’ai perdu ma route, continuant à vivre pour les autres en marge des autres. J’étais Aaron le Superman, l’ami toujours prêt à aider autrui, toujours prêt à tendre la main. Il était bien loin le Noah sauvage et renfermé de Londres – je crois même qu’il est mort à la frontière française. Il n’existait plus et j’étais devenu Aaron, orphelin anglais, étudiant en médecine et super-héros à ses heures perdues. Toute ma vie n’était qu’un immense mensonge. Je me cachais derrière mes sourires, derrière ma générosité et ma naïveté. Je dissimulais la vérité derrière ce rôle que l’on m’avait octroyé. Et ça me convenait. Personne n’avait besoin de savoir qui j’étais vraiment, ça n’en valait pas la peine. Je n’en valais pas la peine. Je n’étais de toute façon qu’une carcasse vide, un corps sans rien à l’intérieur. Un cadavre ambulant. Tout ça parce que je ne savais pas vivre pour moi ; tout ça parce que la vie des autres avait peu à peu volé la mienne. Tout ça parce que j’étais Aaron, Superman du mensonge en train de crever à petit feu sans personne pour s’en rendre compte.

J’ai toujours été entouré. Vrais amis ou connaissances intéressées, je n’ai jamais vraiment été seul même si ce sentiment de solitude me déchirait la poitrine jour après jour. De toute façon, je crois que j’ai toujours été plus doué pour faire l’amitié que l’amour. Mais j’étais tellement naïf et bonne poire que je me faisais souvent avoir. Que les gens se servaient de moi, de ma gentillesse quand ils en avaient besoin et puis s’en allaient comme ils étaient venus – c’est-à-dire rapidement. De nature méfiante, je n’accordais ma confiance qu’à peu de personnes. Oui, j’avais beau aider les gens autant que je le peux, je ne les laissais pas entrer véritablement dans ma vie. Je ne leur laissais pas l’occasion de trouver les failles en moi pour m’atteindre et me briser. Il était hors de question qu’on ruine ma vie une nouvelle fois, qu’on détruise tout ce que j’avais réussi à construire à Paris. Une fois dans ma vie, j’avais tout perdu et ce fut la fois de trop. Désormais, je me débrouillais seul sans l’aide de personne ou presque. Parce qu’il y avait bien certaines personnes à qui je faisais confiance, sur qui je pouvais me reposer sans crainte. Je savais qu’elles seraient là si besoin, si je leur demandais de l’aide. Elles se comptaient peut-être sur les doigts d’une main mais ça me suffisait. Ça me convenait parfaitement. Il n’est pas nécessaire d’avoir une centaine d’amis lorsque vous en avez déjà quatre ou cinq de vrais prêts à tout vous donner, rien que pour vous aider – vous sauver. Et puis, au-dessus de tout ça, il y avait Elle. Melissa Rose Prescott, Mely pour les intimes – ma Blonde pour moi et moi seul. Elle était tout pour moi. Une sœur, une meilleure amie, une confidente. Elle était ma seule famille, celle que je m’étais trouvée et choisie dans la capitale française. On s’est connu par l’intermédiaire d’Ashley, son frère qui était aussi un de mes comparses de promo avec qui j’entretenais une relation quelque peu étrange et ambigüe. Au début, elle n’était que la petite sœur de mon ami, celle qui s’incrustait à nos grosses beuveries et autres rendez-vous d’étudiants de fac de médecine. Elle n’était que la gamine un peu délurée, et surtout dévergondée, qui ne cherchait qu’à brûler la vie par les deux bouts. Je crois qu’on se complètait autant qu’on se ressemblait elle et moi. On était aussi très opposés, totalement différents par certains côtés. Elle était aussi terre à terre et négative que je suis rêveur et optimiste ; elle était aussi franche que je suis diplomate – parfois un peu trop. Elle était comme une partie de moi, un de mes membres, un bout de mon cœur et un morceau de mon âme. Elle était à la fois mon double et ma moitié. Si je n’avais pas été gay, je l’aurais demandé en mariage, je lui aurais fait des dizaines d’enfants. Je me serais mis en quatre pour la rendre heureuse. Parce que je l’aimais, au-delà des mots, au-delà de tout. Au-delà de moi-même. J’aurais pu mourir pour elle, sans hésiter. Mais voilà, je l’ai trahie, je l’ai abandonnée. Je l’ai délaissée et elle n’ est pas arrivée à me pardonner. Dans le fond, je la comprends – la seule fois où elle a vraiment eu besoin de moi, comme un putain d’idiot, j’ai déserté. J’ai merdé. Pour quelles raisons, je ne me l’explique pas moi-même mais j’ai sûrement fait la plus grosse connerie de toute ma vie en m’éloignant comme je l’ai fait. Depuis lors, quelque chose s’était brisé entre nous ; plus rien n’était comme avant. On s’est quittés, on s’est retrouvés avant de se séparer de nouveau pour mieux nous réunir une nouvelle fois. Et j’avais peur et j’avais mal. Et j’avais honte et je me sentais coupable. Je ne me pardonnais pas non plus de lui avoir fait subir ça alors qu’elle était la personne qui comptait le plus pour moi.

Je suis un véritable handicapé des sentiments – surtout amoureux. Je ne suis pas doué pour exprimer ce que je ressens, pas doué pour mettre des mots sur mes sentiments. Je ne sais pas faire. Je suis plus habile avec l’amitié. Je suis même un meilleur ami que je ne dois être un bon petit-ami. Peut-être parce que j’ai toujours été bloqué par mon passé ; peut-être parce que je n’ai jamais su m’investir dans ce genre de relations ; peut-être parce que je ne suis pas taillé pour le rôle de petit-ami. Sans doute parce que je ne mérite pas tellement de trouver quelqu’un qui ne ferait qu’aimer un mensonge vivant. Et quand bien même j’avouerais enfin la vérité, je restais cet adolescent de seize ans qui se découvrait gay dans les bras d’un camarade de classe et qui se retrouvait sans rien ni personne du jour au lendemain. Si j’ai déjà eu honte à un moment d’aimer les hommes ? Oh que oui, j’ai senti cette honte poisseuse et dégueulasse me coller à la peau pendant longtemps. Pendant un moment, je me suis vu comme un monstre, cette « erreur de la nature » que mon père avait mise à la porte ce soir-là. J’ai eu honte jusqu’à ce que je me libère enfin de l’emprise de mon paternel, jusqu’à ce que je découvre le sexe entre hommes – j’ai bradé ma virginité juste pour me débarrasser de ce sentiment dégueulasse de ne pas être normal, juste pour oublier que j’étais ce que j’étais et que j’aurais tout donné pour être quelqu’un d’autre à ce moment-là. Mais je me suis finalement accepté avec mes penchants homosexuels – j’aimais ça, la bite, mais je m’étais toujours refusé de tomber amoureux de quelqu’un du même sexe que moi. La première et unique fois où ça m’était arrivé, j’avais terminé à la rue. Et ça m’arrangeait, j’enchaînais les histoires d’un soir et ça m’allait très bien. De toute façon, je n’étais pas fait pour ces conneries. La preuve, j’ai brisé le cœur de mon meilleur ami – et désormais ex petit-ami – Cassandre. Cassandre, je le connais depuis la fac ; il sait presque tout de moi. Il est gentil, adorable, séduisant, drôle – il est parfait. On est devenus meilleurs amis, puis amants. Ensuite, il m’a demandé de sortir avec lui et, parce que je me sentais en sécurité avec lui et parce que ça me semblait être la chose à faire, j’ai accepté de former un couple avec mon meilleur ami. Il m’aimait depuis l’université, je pensais pouvoir aisément tomber amoureux de lui alors j’ai tenté ma chance. Tout paraissait si simple avec Cassandre. Pas de doute, pas d’angoisse. Pas de question. Lui et moi, c’était facile, naturel, comme une évidence. Je ne craignais rien en acceptant ses sentiments ; jamais il ne me ferait de mal. Mon cœur ne souffrirait pas entre ses mains, c’était impossible. Seulement je n’avais pas pensé à cette époque-là que je serais celui par qui toutes ces vagues de douleur arriveraient. Je ne m’étais pas imaginé que je serais celui qui briserais le cœur de Cass’. Parce que je suis tombé amoureux d’un autre. Sans le vouloir, mon cœur a commencé à battre pour Grayson. C’était comme une renaissance, comme un printemps après l’hiver froid et rude. Mon corps tout entier réagissait violemment à la simple présence de ce tatoué mystérieux et incompréhensible. Notre relation était à l’image des sentiments que j’éprouvais pour lui – violente, complètement insensée, à m’en couper le souffle. C’était comme un feu ardent, c’était comme une coulée de lave brûlante dans mes veines qui détruirait tout sur son passage, calcinant mes organes, brûlant jusqu’à mon cœur. Je savais que j’y perdrais forcément des plumes, que ça ne serait jamais simple et que j’allais sûrement me briser complètement à l’aimer si fort mais je m’en fichais. Je me suis jeté à corps perdu dans ma relation avec Grayson, quitte à me perdre quelque part en route sur le chemin de la douleur des sentiments. Je m’en fichais – je me sentais vivant.

Jusqu’alors, je n’avais eu pour seul but dans ma vie que de réussir mes études et devenir neurochirurgien. Pendant près de dix ans, je me suis défoncé, je me suis arraché jusqu’à mes tripes pour ne pas échouer. Et je l’ai fait – j’ai réussi. J’ai été titularisé, et suis devenu ce que je désirais être depuis des années. Mon travail est ma plus grande fierté. C’est ce que j’ai fait de mieux pour l’instant, dans ma vie. J’aspire désormais à sauver mes patients, à leur venir en aide autant que possible. Perdre quelqu’un sur la table d’opération est une véritable épreuve pour moi que j’ai encore du mal à supporter. Je dois travailler sur moi et apprendre à ne pas me laisser atteindre autant par ces pertes. Je ne suis malheureusement pas infaillible, je ne suis qu’un être humain. Et l’erreur est humaine. La première fois qu’un patient entre mes mains, j’en ai pleuré – littéralement. Le sentiment d’échec avait fait exploser mes côtes et je m’étais senti si impuissant et si mauvais que j’avais eu du mal à me faire comprendre à moi-même que ce n’était en rien ma faute. Que ce ne serait certainement pas le dernier patient que je perdrai, que je devrai faire face à d’autres décès dans le cadre de mon travail. Seulement maintenant que j’étais neurochirurgien à part entière, pour quoi vivais-je désormais ? Quelle était ma nouvelle raison de continuer à respirer ? Il me faut un nouveau but, quelque chose sur quoi me concentrer, quelque chose pour laquelle je devrais me battre, pour laquelle je devrais vivre. Je pense de plus en plus à fonder une famille, à avoir des enfants. Une famille rien qu’à moi, la mienne. Celle que je me construirai, petit à petit. Mais, étant gay, les probabilités pour que je réussisse à avoir un jour la famille dont je rêve sont minces. Pas inexistantes mais minces. Grayson a bien un fils, Eliott, cinq ans et une bouille d’ange que j’aime déjà, mais leur lien père-fils est déjà bien assez fragile sans que je ne m’interpose entre eux. Alors j’attends encore et j’espère aussi un peu. Aurai-je un jour le droit de faire entièrement partie de leur vie, à tous les deux ? Et puis, je pense peut-être à avoir des enfants mais n’est-ce finalement pas trop tôt ? Suis-je réellement prêt pour ça quand on sait que je n’accepte pas encore totalement mon passé ? Quand on sait que, pour moi, Noah reste définitivement mort et enterré depuis près de douze ans. Que faire de cette vie en Angleterre dont je ne veux plus et qui continue de me hanter ? Parce qu’elle fait partie de moi, parce qu’elle est moi. Ma vie là-bas a fait ce que je suis aujourd’hui. Si j’en suis là désormais, si je me trouve à cet endroit et pas un autre, c’est parce que je me suis retrouvé obligé d’émigrer à seulement seize ans. Mais qui suis-je finalement ? Reste-t-il de ce petit anglais sauvage et renfermé en moi ? Ou ne suis-je plus que cet Aaron Parker, mort vivant à seulement vingt-huit ans ? Je ne sais pas ; je ne sais plus. Serais-je encore enchaîné à Noah tout en tentant désespérément de devenir entièrement Aaron ? Pour quelles raisons voudrais-je redevenir Noah ; pourquoi désirerais-je n’être plus qu’Aaron ? J’étais perdu entre mon passé et mon présent, incapable de construire alors mon futur. Epic fail. Game over.



my little secrets


★ ton prénom ou ton pseudo & ton âge → jess’ – kika. – vingt-quatre longues années.
★ comment es-tu arrivée ici ? → toujours la jolie fée blonde qui m’a montré le chemin.
★ ce personnage est-il un double compte ? → oui – heathcliff saint-james et skylar e. darcy.
★ présence sur le forum → autant que faire se peut.
★ personnage inventé ou scénario ? → papillon indigène, ce sera correct ?
★ crédit images → dreamy (avatar) kika. (icône).

mon exemple de RP :


Dernière édition par Noah A. Parker-Langlois le Dim 23 Mar - 3:44, édité 6 fois
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Empire State of Mind
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□ it never ends. (aaron) Empty
MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyMer 19 Mar - 23:49


well, it’s my story.



we can burn brighter than the sun. — fun., we are young.


New-York, United States of America — mars 2014.

Je démarre une nouvelle vie aujourd’hui – encore. J’avais bien cru ne pas être capable de tout recommencer encore une fois après avoir été mis à la porte de chez moi à seize ans, et pourtant. Je ne pensais pas en avoir la force, ni même le courage, pas alors que j’avais enfin réussi à construire quelque chose de vrai en France. Mais la vérité est que tout s’est effondré petit à petit et je me suis retrouvé à nouveau comme l’étranger que j’avais été douze ans auparavant. Je n’aimais plus Paris, j’avais comme la sensation d’étouffer, de ne plus pouvoir respirer. Comme si une main enserrait ma gorge, je manquais peu à peu d’air. Il me fallait autre chose, il me fallait me reprendre en mains avant d’être définitivement brisé, trop déchiré pour avoir à nouveau la force de me relever. Et d’avancer. Je passais mon temps, dépensais mon énergie à assister à un énorme gâchis. Mon existence toute entière devenait un véritable cirque à échelle humaine et j’en étais le clown certainement le plus ridicule qui soit. Plus rien n’avait de sens au final, je ne savais absolument pas où j’en étais, où j’allais. Ce que je devenais. Seul mon travail semblait être la dernière stabilité qu’il me restait dans une vie qui partait à vau-l’eau. Je me plongeais corps et âme dans mon activité professionnelle, comme pour fuir la réalité – cette réalité qui, peu à peu, m’échappait, me glissait entre les doigts. J’avais pourtant tout pour me sentir heureux et accompli – un emploi qui me passionnait, un petit-ami qui m’aimait autant que je pouvais l’aimer, des amis fidèles sur qui je pouvais compter. Pourtant, comme un coup de vent balayant un château de cartes, mon monde s’était mis à tanguer. Un à un, je gâchais mes liens d’amitié, mon couple partait à la dérive. D’autres envies et de nouveaux besoins venaient remettre en question tout ce que je possédais déjà. J’avais déjà tant, je désirais pourtant tellement plus. Comme si je ne pouvais pas me contenter de ce que je recevais, il me fallait en demander plus encore. J’avais pourtant passé des années à faire avec ce que les autres me laissaient, ce qu’ils voulaient bien me donner ; à croire que ce n’était plus suffisant, que j’espérais autre chose.

Faire la connaissance d’Eliott, le fils de Grayson, a sûrement bouleversé toutes mes certitudes et tous mes besoins. Avant eux, je n’avais jamais pensé à pouvoir construire une famille un jour, à avoir des enfants. Étant gay, ce n’était pas réellement dans mes projets et, de toute façon, les procédures étaient bien trop longues et trop compliquées pour que je me sente la force et le courage de les commencer seul. Seulement, il a fallu que ma route croise celle de ce petit ange au sourire craquant, aux grands yeux innocents et tout a changé. Ça ne m’a pas pris longtemps pour tomber en amour devant le fils de mon petit-ami. J’avais toujours adoré les enfants, le contact m’était comme naturel et sans fioriture. Et je crois que, intérieurement, je me suis emballé sans le vouloir, malgré les mises en garde de Gray, malgré tout. Ce petit bout d’homme, de mon homme, me renversait le cœur et je fondais littéralement. Seulement, il n’était pas mon fils. Je n’étais rien pour lui sinon un ami de son père. Oui, juste un ami parce que le brun préférait attendre avant de parler à Eliott de notre relation – ce que je comprenais, même si ça faisait mal au fond. Alors j’ai attendu. Sans rien dire, sans rien demander, j’ai patienté que le « bon » moment arrive enfin. J’espérais qu’il vienne rapidement, que mon tatoué comprenne que je n’allais pas fuir à a première occasion, que je voulais faire partie de sa famille. Être là pour son fils, pour lui. Mais rien ne venait, il ne semblait pas prêt et moi j’attendais toujours. C’est au moment où Eliott a commencé à poser des questions que tout s’est compliqué très vite. Il a suffi de quelques questions, d’un foutu texto et mon petit quotidien bien rangé s’en retrouvait complètement changé. J’étais de nouveau seul, j’étais de nouveau face au silence et au vide de mon appartement. J’avais pourtant la sensation que son empreinte était partout, dans chaque pièce, que son parfum restait imprégné dans mes draps, mes vêtements. Nous avions tant de souvenirs communs dans cet univers qu’était le mien. Et soudainement, ces petits moments de bonheur m’étaient arrachés. C’était pareil à m’ouvrir le ventre et à sortir mes tripes pour les étaler à mes le sol à mes pieds. J’avais comme un trou béant à l’intérieur de moi que je ne pouvais pas combler. Quelque part, j’avais le sentiment qu’on venait de m’arracher à ceux qui étaient ma nouvelle famille.

Je me sentais stupide. J’avais été idiot de croire que ça marcherait cette fois. Grayson m’avait pourtant prévenu, il m’avait répété plus d’une fois de ne pas m’attacher à Eliott, de faire attention à ce que je faisais avec lui. Je n’avais pourtant pas pu empêcher mon cœur de fondre pour le petit ange comme j’avais pu tomber fou amoureux de son père. Je savais pourtant que Gray ne voulait pas de tout ça, que ça ne pourrait pas se passer comme moi je le désirais. Pas tout de suite, pas maintenant en tout cas. Et puis notre histoire était déjà assez compliquée, déchirée par les jalousies et les disputes pour pouvoir espérer une certaine stabilité. Je devais me faire une raison, je devais me faire à l’idée que mes envies de famille n’avaient pas leur place dans mon couple. Je devais tout simplement les oublier, les mettre au placard comme tant d’autres envies que j’avais vues réduites à néant depuis toutes ces années. Les oublier et reprendre le cours de ma vie comme si de rien n’était, seul. Certains soirs, j’avais l’horrible sensation d’étouffer, de manquer d’air. Je ne supportais pas ce silence. Et comme pour ne plus rien ressentir de ce déchirement cuisant jusque dans mon estomac, je restais à  l’hôpital – tard, très tard. Comme un refuge bienvenu, je passais mes journée au travail. J’opérais plus que nécessaire, discutais avec les patients, m’occupais de tout un tas de paperasserie ennuyeuse. Tout pour ne pas rentrer chez moi et me rendre compte à quel point j’étais seul à nouveau. Je m’étais trop vite habitué à la présence de Gray à mes côtés, à me sentir complet enfin. À être aimé. Puis tout m’avait été enlevé, tout avait disparu. Comme si ces quelques mois passés avec lui n’avaient jamais existé. Comme si tout ça n’avait été qu’un rêve et que j’étais soudain obligé de me réveiller. Dur retour à la réalité. Mon corps semblait se glacer de l’intérieur, je sentais même mon cœur ralentir ses battements. Envolés les papillons dans l’estomac, disparu le sourire sur mes lèvres. J’étais redevenu la poupée brisée qu’il avait pourtant réussi à réparer. Mais je l’aimais, je l’aimais tellement. Je l’aimais à me perdre dans tous mes sentiments, à me perdre tout court. Alors je n’étais bon qu’à l’attendre, qu’à prendre le peu qu’il m’accordait et à m’en contenter. Si c’était là ce qu’il voulait alors je me taisais et acceptais la situation. Tout ça était de ma faute, après tout. J’étais trop présent, trop envahissant. Je n’étais pas à ma place. Je n’étais pas là où je devais être.

Mes journées se ressemblaient, toutes les mêmes. Métro, boulot, dodo. Je m’enracinais dans un quotidien monotone, me forçais à ne plus réfléchir à rien. Tête vide, corps creux. Cœur sec. Asséché de douleur et de chagrin. S’il s’était ratatiné ainsi contre mes côtes, pourquoi semblait-il si lourd dans ma poitrine ? Je savais bien que Gray ne voulait pas que je me sente aussi mal en point, il ne voulait sûrement pas que la situation me soit si douloureuse. Cela faisait pourtant mal d’être ainsi repoussé, écarté de leur vie à tous les deux. Le petite homme me manquait, mon petit-ami me manquait. Avais-je fait quelque chose de si mauvais pour ainsi payer mon droit au bonheur ? Tentative désespérée de ne plus me sentir rongé par la solitude et le vide, j’ai repris mes toiles et mes pinceaux. Abandonnés quelques années auparavant dans un placard de mon appartement, je n’avais pas touché à la peinture depuis très longtemps. Retrouver les formes et les couleurs avait quelque chose d’apaisant, de rassurant même. Pareil à une bouée de sauvetage, je me suis raccroché à la toile pour ne pas sombrer pour de bon. J’avais besoin de ça, j’avais besoin de sentir que quelque chose était là pour me soutenir, pour me tenir debout. Si mon travail m’était d’une grande aide pendant la journée, je ne pouvais plus échapper au silence glacial de mon chez moi une fois rentré. Même si Icare, mon perroquet, s’essayait à des tentatives de conversation maladroite, il n’y avait rien qu’il puisse faire quand venait le moment de me coucher. Des draps froids, un lit vide. C’était comme un coup de poignard, là, en pleine poitrine à chaque fois. C’était à peine supportable. Je détestais cette situation, je me détestais d’être aussi mal. J’avais passé tant d’années seul, à me contenter de relations qui ne duraient jamais plus d’une nuit et ça me comblait. À l’époque. Maintenant que je connaissais la saveur d’un amour véritable et partagé ; maintenant que je savais le goût des sentiments, la sensation de chaleur à travers mon corps tout entier, je ne pouvais plus revenir à ces histoires artificielles et sans profondeur. C’était de lui dont j’avais besoin.

Je suis parti. J’ai fui Paris et son vide insoutenable. À bout de souffle, je n’avais plus la force d’avancer. J’avais besoin de me reprendre en mains, de retrouver ma respiration. Il le fallait. Je ne pouvais rester ainsi comme à mourir lentement de l’intérieur tandis que la terre continuait de tourner sans moi. Grayson revenait pourtant petit à petit dans ma vie mais il semblait que la blessure encore fraîche de son absence serait plus difficile à refermer que je ne l’avais imaginé. Alors, je suis parti. C’était presque un coup de tête, presque une décision hâtive. Surtout un grand besoin d’air, une envie d’ailleurs et de paix. Il me fallait m’éloigner de la capitale pour être capable de me retrouver. Je ne pouvais pas rester alors que mes poumons étaient sur le point d’exploser dans ma cage thoracique chaque fois que j’inspirais. Alors quand j’ai entendu parler de ce voyage à but caritatif en Inde, l’association Mission Humanitaire recrutant des bénévoles venant de tous les milieux, mais surtout des médecins et du personnel médical, j’ai tout de suite commencé à me renseigner. Je me doutais que mes qualités de neurochirurgien ne leur seraient pas bien utiles mais j’étais avant tout un médecin et surtout prêt à aider mon prochain. Il s’agissait d’intervenir auprès d’enfants et de malades au sein d’orphelinats et hôpitaux, près de Bombay. C’était exactement tout ce qu’il me fallait. Et même si ça signifiait laisser derrière moi Grayson , Eliott et ma vie pour quelques mois, j’espérais pouvoir me retrouver grâce à cette mission. Je savais que ce ne serait pas simple, que ma relation avec Gray risquait d’être mise à rude épreuve durant ce laps de temps comme elle avait pu l’être depuis quelques semaines déjà mais c’était vital si je voulais pouvoir me relever. Six mois. J’avais six mois pour reprendre pieds, pour savoir ce que je voulais faire, ce que j’attendais de l’avenir. Savoir si j’étais assez fort pour attendre que Gray soit prêt à m’accepter pleinement dans sa famille. Je savais au fond que malgré la douleur cuisante, je serais prêt à attendre encore bien des mois, des années même, parce que j’aimais Grayson. J’aimais son fils et je me voyais parfaitement être à leurs côtés pour encore bien longtemps. C’était là qu’était ma place, j’en étais certain. Peu importait le temps que ça prendrait, au final. Alors, je suis parti. Bagages légers en mains, j’ai pris l’avion un mardi matin et je suis parti.

Il fait chaud. Tellement que j’ai la sensation que mes poumons vont bientôt s’enflammer à l’intérieur de mes côtes. J’essuie mon front du revers de ma main et plonge à nouveau l’aiguille dans la chair brune mutilée. L’odeur âcre du sang mêlée à celle de l’éther diéthylique assaille mes narines, semble me brûler la gorge. Me concentrer sur la blessure m’aide à oublier les autres cris, les lamentations dans une langue que je ne comprends pas encore très bien. La vie à Bombay est bien différente de tout ce que j’ai connu. Je n’avais finalement jamais eu à affronter pareille situation. Il m’avait fallu du temps avant de pouvoir m’habituer à vivre dans ces conditions – si tant est que l’on puisse réellement s’habituer à tout ça. Les premiers temps, j’avais dû serrer les dents jusqu’à m’en faire mal aux mâchoires pour ne pas vomir mes tripes. La pauvreté à chaque coin de rue, la maladie empestant l’air déjà pollué. C’était un monde si différent de celui dans lequel j’évoluais habituellement. J’avais cru voir la misère, expérimenter la douleur ; tout ce que j’avais connu était bien loin de ce que j’avais sous les yeux, ici à Bombay. Les conditions dans lesquelles on travaillait étaient si précaires, il y avait tant de monde à soigner et si peu de personnel pour aider. À peine quelques infirmières et quatre ou cinq docteurs. Nos journées étaient longues, épuisantes, et nous n’avions pas toujours le temps de nous reposer. Pourtant, je ne pouvais pas me sentir plus vivant. Il n’y avait rien de plus gratifiant que de me dédier entièrement à tous ces patients qui affluaient un peu plus nombreux chaque jour. C’était une véritable source d’oxygène, comme sentir à nouveau le sang couler dans mes veines. Comme trouver ma place enfin, après avoir erré sans but et sans repère dans un monde qui n’était pas le mien. Le quotidien a beau être difficile, je me plais énormément dans cette vie précaire aux côtés de ces gens qui connaissent la vraie valeur des choses. J’ai beau être là pour aider, soigner, je crois que je suis celui qui apprend le plus chaque jour. Paris ne semble pas me manquer. L’absence de Gray et d’Eliott a laissé un vide au creux de ma poitrine que je m’efforce de combler autant que je le peux. Je m’habitue tant bien que mal à vivre sans eux, m’oblige à ne pas penser à ce que sera notre situation une fois que je serai revenu au pays. Je crois que j’ai peur de rentrer. Je crois que je ne veux pas rentrer.

Seul, encore une fois. Encore un soir où Gray m’a laissé tomber pour sortir je ne sais où, avec je ne sais qui – sûrement une blonde. Encore un soir où je suis juste bon à faire le baby-sitter pour lui. Ça faisait la troisième fois – ou bien était-ce la quatrième – que je me retrouvais abandonné dans un lit froid sans rien d’autre qu’une place vide à côté de moi. C’était très désagréable, ce n’était rien de tout ce que j’avais pu espérer pour nous deux, pour nous trois. Est-ce que ça allait être tout le temps comme ça désormais ? Lui à faire la fête ; moi à l’attendre, seul avec Eliott ? Je ne demandais pas grand-chose pourtant et j’avais l’horrible sensation que c’était déjà trop. On ne faisait finalement que se croiser, comme de vrais courants d’air. Je n’avais plus l’occasion de lui parler vraiment, juste à peine le temps de lui demander comment s’était passée sa journée. Quelque part je ne pouvais m’empêcher de lui trouver des excuses, de comprendre son envie de s’amuser, son besoin de liberté. Il était jeune, il avait découvert l’existence de son fils alors qu’il n’était lui-même encore qu’un adolescent – un adolescent qui n’était pas prêt pour autant de responsabilités. Mais il avait fait face, il avait fini par accepter sa paternité et était devenu un père incroyable pour Eliott. Je supposais qu’il avait désormais besoin de décompresser un peu, de retrouver la jeunesse que son fils lui avait volée. Et avec notre différence d’âge, il était parfois difficile de nous accorder sur tous les points. Je devais lui paraître ennuyeux sûrement, pas assez divertissant ou bien amusant. Après tout, j’avais vingt-neuf ans, un emploi stable ; le temps des soirées arrosées était terminé pour moi et je n’étais plus le genre de personne à sortir énormément. Je m’étais rangé. Je voulais une vie simple, sans fioriture. Avec tout ça, je comprenais aisément que Grayson ait envie d’autre chose, de s’amuser et de profiter de sa jeunesse. Sans moi. Et si je m’étais trompé ? Et si, finalement, tout ça n’allait pas changer ? J’y avais cru, vraiment. Mais peut-être que j’avais eu tord d’y croire. Peut-être que j’avais eu faux sur toute la ligne. Et si c’était tout simplement le début de la fin ?

Finalement, je crois que Grayson a compris. Il a compris que son fils avait besoin de lui, qu’il se sentait seul. Il a compris que le petit être ne demandait qu’un peu de son temps, un peu de son attention. J’ai vu mon Tatoué revenir à la maison, être de plus en plus présent et c’est avec un nouveau souffle au cœur que j’ai eu l’espoir que notre histoire allait continuer tranquillement sa route. Nous formions une famille, tous les trois même si ce n’était qu’une famille de cœur. Elle me plaisait. Parce que j’ai tout ce que je pouvais désirer et même plus encore. J’appartiens à cet endroit, à cette famille un peu particulière. C’est là tout ce que je désirais depuis bien longtemps. Mais à croire que la vie est garce et pute, elle m’a encoure foutu des bâtons dans les roues. Elle a encore tout fait s’effondrer, comme un château de cartes. Comme pour me rappeler que c’est elle qui commande, comme pour me rappeler que c’est elle qui choisit. Que le bonheur est éphémère et ne dure jamais bien longtemps. J’avais cru, j’avais espéré que ses problèmes de drogue n’étaient désormais que du passé. Mais je me suis trompé. Un soir, je me suis rendu compte que Gray m’avait menti. Pendant des semaines, il a prétendu rester clean, être débarrassé de son addiction. Et moi, comme un con, je l’ai cru. J’avais confiance en lui. Je me suis retrouvé avec la rage au ventre et au cœur, et mes seuls yeux pour pleurer sur ma stupidité. La poudre blanche maculait ses narines, ses pupilles dilatées fixaient sur moi un regard apeuré. Et moi, j’avais juste l’envie de vomir, l’envie de hurler. L’envie de m’enfuir loin de tout ce mélodrame qui recommençait. Je lui en voulais. Je lui en voulais tellement de détruire mes rêves et mes espoirs à nouveau. Comment étais-je censé lui pardonner de me briser le cœur une nouvelle fois ? Il m’a juste trahi. Et le pire dans tout ça c’est que je n’arrivais même pas à regretter d’avoir dit oui. D’avoir accepté de l’épouser. Trop heureux qu’il me veuille pour l’éternité, et malgré sa véritable trahison, je le voulais pour mari. Il restait mon Tatoué.

J’ai mis du temps à m’en remettre. J’ai mis longtemps avant de lui pardonner, de lui revenir. Je lui en ai fait baver, je lui en ai fait voir de toutes les couleurs. Je le rendais jaloux, triste par pur esprit de vengeance. Dans le fond, je m’en voulais de lui faire subir tout ça mais c’était comme s’il me fallait exorciser tout ce mal qu’il m’avait fait. Stupide et immature, oui mais c’était le seul moyen que j’avais trouvé. Et petit à petit, nous nous sommes retrouvés. Peu à peu, on a recollé les morceaux et nous nous sommes ré-apprivoisés. Tout est redevenu calme et aussi parfait que possible entre nous. Je mettais cet épisode derrière nous, loin dans un coin de mon esprit pour ne plus y repenser. Et avancer. J’ai cependant vu encore une fois mon univers s’écrouler le jour où cette voiture a embouti mon propre véhicule. Avec moi à l’intérieur. J’ai pourtant fermé les yeux dans l’espoir de disparaître, de m’éclipser loin de tout ça. Mais rien n’y a fait. J’y ai laissé quelques sueurs froides, un peu de sang. Et ma main. Celle qui me servait pour opérer. Coincée entre mon fauteuil et ma portière avant, elle a été complètement bousillée. Mon avenir s’en trouvait alors drastiquement compromis. Anéanti. Tout s’envolait. Mes rêves de carrière, ce travail qui me tenait à cœur. Ce métier que j’avais dans la peau. Tout partait en fumée. Pour cinq secondes de vie volée. J’en ai voulu à la terre entière, à moi-même également. J’en ai voulu à tout le monde. Colère, haine, désespoir et rancune se battaient à l’intérieur de mon être. Une bataille sanglante qui finissait de m’achever, moi et ce reste d’espoir brisé. J’ai cru mourir, littéralement. Je n’étais plus rien. Absolument plus rien. Et plus rien n’avait d’importance. J’ai perdu le sens des réalités. Grayson, Eliott, tout. Rien ne m’aidait à remonter la pente, si ce n’est cette vieille amie que je n’avais pas touchée depuis très longtemps – mademoiselle Tequila. Véritable ivrogne, les journées passaient, défilaient sans même que je m’en rende compte. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je n’étais plus qu’un vulgaire déchet. J’étais mort à l’intérieur. Et puis il y a eu ce déclic. Ce soir-là où j’aurais pu mettre la vie d’Eliott en péril. Trop alcoolisé, j’ai fait le con. Et le Petit Prince a été en danger par ma faute. Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ça a été la fois de trop. J’ai fini par tout envoyer valser. Il fallait que je me reprenne. Il fallait que je m’en sorte. J’allais m’en sortir, je l’avais toujours fait.

Je crois que je ne réalise pas très bien encore. Je suis marié. Après toutes les épreuves mises en travers de notre route, Gray et moi sommes finalement mariés. Il m’a passé la bague au doigt, comme il me l’avait promis quelques mois plus tôt. Cet anneau à mon annulaire semble luire. Je ne vois que lui. Il m’a épousé. Wow. Cependant que je passais mes journées entre les séances de rééducation et les préparatifs du mariage, je n’ai plus vu le temps passer. Complètement absorbé par tout ça, j’ai peu à peu retrouvé l’usage de ma main. Je peux finalement opérer de nouveau. Je vais retrouver mon métier. Mon chef de service m’a pourtant remplacé à la Pitié et il m’a alors fait une proposition dont je n’aurais jamais seulement rêvé. Un poste à New-York, rien que pour moi. Une offre en or qu’on ne refuse pas, qu’on ne peut pas avoir deux fois dans sa vie. Bien qu’emballé, j’ai pris le temps d’en discuter avec mon époux. Son avis m’est indispensable et je ne compte pas partir sans lui à mes côtés. C’est pourtant beaucoup lui demander, leur demander à lui et Eliott. Pourtant il n’hésite pas. Il a accepté. J’ai le mari le plus formidable du monde. Il a accepté de me suivre aux États-Unis sans même émettre la moindre réserve. Je me doute qu’il ne pense qu’à mon bonheur et ne prend pas en compte ses propres besoins mais j’ose espérer qu’il trouve sa voix en Amérique. Lui qui a toujours voulu percer dans la musique, c’est peut-être l’endroit idéal pour lancer sa carrière. J’ai le secret espoir qu’il ose enfin ce premier pas. Qu’il ose enfin se lancer. Je crois en son talent. En lui. J’ai confiance en ce don qu’on lui a transmis. Peut-être qu’avec un petit coup de pouce, il prendra son courage à deux mains. C’est une nouvelle chance qui s’offre à nous. Une nouvelle vie. Je vais bientôt adopter Eliott, devenir son père au regard de la loi. Je vais reprendre le chemin de l’hôpital et des salles d’opération. Je ne pourrais être plus comblé. J’ai l’impression qu’un véritable paradis se dresse sous mes pieds. J’ai foi en l’avenir. Je suis à nouveau plein d’espoir et de courage. J’ai appris à me battre à chaque fois qu’il le fallait, j’ai appris à faire avec l’adversité. Peut-être que cette fois-ci, c’est la bonne. Peut-être que ce sera ici notre nouveau foyer.



Dernière édition par Noah A. Parker-Langlois le Dim 23 Mar - 3:12, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyMer 19 Mar - 23:56

Re-bienvenue □ it never ends. (aaron) 57717

Par contre je vais faire ma rabat joie désolé □ it never ends. (aaron) 813673 est-ce que tu peux changer le prénom de ton perso stp □ it never ends. (aaron) 57717 Merci □ it never ends. (aaron) 14619
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 0:45

je te réserve Matt Bomer jusqu'au 22.03 inclus □ it never ends. (aaron) 1451074250
re-bienvenue parmi nous □ it never ends. (aaron) 14619
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 4:41

Re-bienvenue parmi nous I love you
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 5:02

matt bomber □ it never ends. (aaron) 500091611
bienvenuue parmi nous □ it never ends. (aaron) 1451074250
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 9:58

Bienvenue □ it never ends. (aaron) 57717
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 10:03

Re-bienvenue sur le forum □ it never ends. (aaron) 1451074250
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 11:03

re bienvenue à la maison □ it never ends. (aaron) 4027145007
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 12:22

Re-bienvenue sur le forum. □ it never ends. (aaron) 1451074250
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 14:33

re-bienvenue
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 16:18

rebienvenue sur nycl  :maya: 
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 17:54

Re bienvenue & bonne chance pour ta fiche □ it never ends. (aaron) 14619

Aaron Dickens a écrit:
Re-bienvenue □ it never ends. (aaron) 57717

Par contre je vais faire ma rabat joie désolé □ it never ends. (aaron) 813673 est-ce que tu peux changer le prénom de ton perso stp □ it never ends. (aaron) 57717  Merci □ it never ends. (aaron) 14619

Il faudra effectivement changer le prénom "Aaron" ou l’intervertir avec ton second prénom I love you
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyJeu 20 Mar - 23:11

rebienvenue à la maison □ it never ends. (aaron) 57717
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyVen 21 Mar - 19:19

Re-re-bienvenue □ it never ends. (aaron) 1451074250
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptySam 22 Mar - 14:42

bienvenue □ it never ends. (aaron) 2176505670
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 3:49


Merci à vous tous pour cet accueil de fifous, vous êtes tous géniaux et sexy et je vous fais tout plein de bébés et de mamours sexuelles de foliiie. □ it never ends. (aaron) 13716 □ it never ends. (aaron) 928884 

Pseudo changé comme demandé et fiche terminée. Hell yeah. □ it never ends. (aaron) 2496382268

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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 9:43

ta fiche est très bien □ it never ends. (aaron) 57717
je te pré-valide donc, en attendant qu'une admin passe t'ajouter à ton groupe □ it never ends. (aaron) 1451074250 toi aussi tu connais la chanson maintenant □ it never ends. (aaron) 855648211
bon jeu parmi nous □ it never ends. (aaron) 14619
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 12:21

Noah A. Parker-Langlois a écrit:

Merci à vous tous pour cet accueil de fifous, vous êtes tous géniaux et sexy et je vous fais tout plein de bébés et de mamours sexuelles de foliiie. □ it never ends. (aaron) 13716 □ it never ends. (aaron) 928884 

Pseudo changé comme demandé et fiche terminée. Hell yeah. □ it never ends. (aaron) 2496382268


Tu me fais des infidélités maintenant ?  □ it never ends. (aaron) 78208 
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 12:38

rebienvenue  □ it never ends. (aaron) 571206  ce duo me parle  □ it never ends. (aaron) 4133869495 il ne serait pas ressorti des fagots par hasard?
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 12:54


(lorella) □ Merchiii, ma jolie. (Tu es sexy.) □ it never ends. (aaron) 815847807 

(langlois) □ Mais, non tu sais bien qu'il n'y a que toi qui comptes mon Tatoué voyons. □ it never ends. (aaron) 3391062815 Oublie pas qu'on s'est promis à la vie à la mort ! ---»

(lowan) □ Si, si. C'est un couple que nous jouons depuis un sacré moment. Deux ans, environ. Nous l'avons joué sur deux forums (+ un privé) avant d'arriver ici. □ it never ends. (aaron) 366781642
Tu l'as connu où ? □ it never ends. (aaron) 917579 

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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 13:09

aaaah je le savais bien que je vous avait croisé Smile sur poh y'a super longtemps presque deux ans je crois
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 13:25

POH, sérieusement ?  □ it never ends. (aaron) 380854 Je sais que j'y suis déjà allé avec un autre personnage, mais je ne me souviens pas d'avoir emmené Gray sur ce forum.  Arrow

Non nous c'était plutôt Oohlala-paris, vu que je suis restée là-bas pendant près de deux ans avec ce personnage, et en tant qu'administratrice/co-fondatrice. Mais après je suis partie. Bizarre !  □ it never ends. (aaron) 2758141441 
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Mackenzie J. Howard
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 13:46


Validé !
Un système d'intégration est mis en place sur le forum sous forme de flood d'intégration, mélangeant anciens et nouveaux membres, n'hésite pas à t'y inscrire ! N'oublie pas de compléter ta fiche personnage, ton profil et de faire toutes les demandes nécessaire. Si tu as la moindre question ou problème, tu peux bien sur contacter un membre du staff par MP. Nous t'invitons aussi à aller lire ce sujet premiers pas sur le forum
Et puis tu peux bien sur voter toutes les deux heures pour aider le forum en cliquant sur les ballons :
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Have Fun !
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MessageSujet: Re: □ it never ends. (aaron) □ it never ends. (aaron) EmptyDim 23 Mar - 14:19


LOWAN, aucun souvenir d'avoir été sur ce fofo avec mon Parker. □ it never ends. (aaron) 3391062815 

MACKENZIE, merciii ma Beauté. □ it never ends. (aaron) 2176505670

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