Well... It's my story !
and as charming as sad as it is, plays !
it does not begin with once upon a time

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Son coeur frappait si fort contre sa poitrine, menaçant chaque fois de s'en échapper et ses jambes avaient désormais une allure de caramel mou. Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir faire désormais ? Ses doigts vinrent délicatement frôler son ventre et elle ne put s'empêcher de soupirer. À peine vingt et un ans et elle se retrouvait aux prises avec ce problème. « Vie de merde .. » Souffla-t-elle, les yeux baignant désormais dans l'eau. Elle n'était pas prête, pas à devenir mère du jour au lendemain. Ça impliquait trop de sacrifices, de souffrances, de pertes, elle ne pouvait se le permettre. Les gamins, ils étaient toujours mignons, de vraies petites pestes attachantes, mais de là à se retrouver avec un à la charge, c'était différent. Elle venait à peine de commencer son existence, à peine de quitter le cocon familial. C'était trop tôt. En s'imaginant la réaction de sa mère si celle-ci venait à l'apprendre, un sourire vint rapidement illuminer son visage (bien qu'il disparu rapidement). Cette pauvre folle qui ne jurait que par Dieu et l'église, elle en ferait bien un arrêt cardiaque ou pire, tenterait de pratiquer un exorcisme. La brunette ricana un moment. Puis la nouvelle finirait bien par atteindre son père et là, le chaos viendrait frapper New York au grand complet. Le grand pasteur Charles Garthwys, réalisant après tout ce temps que sa petite chérie n'a pas attendu de se marier. Apprenant la grossesse de son petit ange, il la chasserait probablement du domicile familial, si ce n'était pas déjà fait. Elle riait à présent, continuant de faire danser ses doigts sur son ventre. Puis, elle songea à Emrys et cessa derechef de s'esclaffer. Si l'idée d'enrager ses géniteurs lui était légèrement amusante, à la simple pensée de devoir annoncer à celui-là qu'il allait devenir père, elle sentait son sang se glacer sous sa peau. Instable et stupide comme il était, Abigail pouvait s'attendre à tout avec lui, réellement tout et cette perspective l'effrayait tout particulièrement. À bien y réfléchir, Abigail peinait à trouver ce qui pouvait bien lui plaire chez Emrys. En presque deux ans de relation, il ne lui avait apporté que des problèmes et c'était en partie sa faute si aujourd'hui, elle ne pouvait remettre le pied chez-elle. (Non pas qu'elle lui en voulait particulièrement, mais tout de même) Il n'avait aucune stabilité, trainait dans des histoires plutôt louches et avait un caractère qui, maintes fois déjà, lui avait apporté un tas de problèmes avec la justice. Il n'avait rien de ce qu'il fallait pour être géniteur, encore moins qu'elle pour devenir maman. D'une part, bien qu'elle ne s'imaginait pas avoir un gamin du jour au lendemain, elle avait un mal fou à se faire à l'idée de simplement avorter et faire comme si jamais rien de tout cela n'était arrivé. Pour tout dire, elle s'en trouvait même dans l'incapacité totale. Son téléphone se mit à vibrer et presque aussitôt, elle revint sur terre. Emrys. Son coeur se serra et lorsqu'elle répondit, elle eu bien du mal à cacher les sanglots dans sa voix. « Ça tombe bien que tu téléphone, je dois te voir. » Vu sa bonne humeur, il avait déjà probablement picolé avec des potes, peut-être même était-il complètement défoncé. Malgré les problèmes infinis auxquels il faisait face chaque jour et malgré toutes les horreurs qu'il avait pu lui faire vivre au cours des ces derniers mois, la jeune femme en était complètement amoureuse. Elle aimait chaque parcelle de son être du plus profond de son coeur et même si elle savait cet attachement malsain, voir même destructeur, elle ne pouvait se détacher de lui. Malgré les bleus qui recouvraient parfois sa peau lorsqu'il se fâchait, malgré les insultes et les cris, malgré tout, elle ne voyait pas son existence sans cet abruti.