Well... It's my story !
and as charming as sad as it is, plays !
it does not begin with once upon a time

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chapitre un

« On se calme derrière ! » j’ai quelques fois du mal à comprendre comment maman fait pour nous supporter. On a beau n’être que trois à l’arrière de la Chevrolet  j’ai l’impression d’être en pleine guerre mondial. Autour de moi, mes sœurs s’insultent, se battent et pire encore. Personnellement, je suis trop occupé à fixer l’horizon… parait que ça aide. « Maman, Charlie joue avec mon téléphone ! » Sur le coup, j’ai juste envie de tous les envoyer chier. Cela fait plus de dix-huit heure que je me retiens de vomir, DIX HUIT ! « Par pitié, fermez-la ! » Pour le coup, tout le monde se tait. « Je te demande pardon Zachary ? » oh-oh… j’aurais peut-être dû me taire… « C’est juste que j’ai envie de dégueuler et qu’elles m’aident pas… » Pas réellement convaincue par ma petite histoire, ma mère défait sa ceinture et se retourne sur son siège. Pour le coup j’hésite vraiment entre fuir son regard et le soutenir. Mon côté rebelle voudrait la fusiller du regard, mais franchement, je ne suis pas sûr que mon estomac en soit capable. « Zachary regarde-moi… » « Non… Je… » « ZACHARY SEDDICK DAVENPORT ! » Bon… bah j’imagine que je n’ai plus trop le choix à présent. Prenant mon courage – et mon estomac - à deux mains, je détourne mon regard. « Quoi ? » Le ton est plus irrespectueux que je ne le voudrais mais je dois bien avouer que cette situation m’agace. A croire que je suis le seul fautif dans l’histoire ! « Excuse-toi ! » le ton est autoritaire, voire menaçant… « Mais je… » « Excuse-toi Zachary… » J’en ai marre. Marre d’être le seul garçon, marre d’être celui qui prend. A croire que les deux autres sont parfaites. Mamie dit que si j’ai cette impression c’est parce que je suis le cadet et que mes parents privilégient Salma, mon ainé et Charlie, la benjamine… Après, je ne suis pas trop sûr que mamie ait raison… maman dit qu’elle est sénile et complétement cinglée… « Ok ça va… je m’excu… » J’aurais bien aimé pouvoir suivre les instructions mais mon estomac n’ai pas du même avis et dans un ultime haut-le-cœur je finis par régurgiter tout ce que j’ai pu avaler en plein vol (oui parce que plutôt mourir que de prendre le bateau !... déjà que vivre au milieu de l’océan ne m’enchante pas…).

« Haaaaaaaaaaan ! CE CON M’A VOMI DESSUS ! » Je dois bien avouer, que je ne suis pas super fier de moi. Vomir comme ça… j’ai juste l’impression d’avoir cinq ans quoi. Mais c’est leur faute. Ils m’ont déconcentré... J’suis sûr que j’aurais pu arriver jusqu’à Bunbury s’ils ne m’avaient pas déconcentré. Bunbury, pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est la petite ville pourrie où mon père compte nous faire vivre. Personnellement, je n’ai rien contre l’Australie. Mais faut avouer qu’entre l’Australie et l’Angleterre… bah je préfère l’Angleterre. Et puis, ce n’est pas comme si toute ma famille était en Grande-Bretagne quoi… l’idée d’être séparé de mes cousins… pauvre Romeo, qu’allait-il devenir sans moi ? « Je vais te tuer petit con ! » « Me tuer ? On n’en serait pas là si tu savais fermer ta gueule Salma ! » Ok, pour le coup, je suis presque sûr d’en prendre pour mon grade. Salma, l’ainée a toujours été du genre autoritaire. Madame est l’ainée et elle en joue. Prenant mes parents par surprise, elle se jette sur moi et n’hésite pas à envoyer les griffes. Effrayés par la violence de notre dispute, ma mère ne réagit pas tout de suite laissant à ma sœur quelques précieuse seconde… je la hais tellement. « SALMA PHOEBE DAVENPORT LÂCHE TON FRERE ! » Tout en essayant de protéger mon visage, j’aperçois mon père qui a bien choisi son moment pour revenir des toilettes. Rouge de colère, il attrape ma sœur par la taille et tente par tous les moyens de nous séparer. « SALE PETIT CON ! » Salma se débat, hurle… on dirait presque une hystérique. Habitué à ses petites crises de colère d’adolescente débile, je me mets à sourire, fier d’être, pour une fois, celui que l’on protège. « Pas étonnant que ce petit con soit sans ami… ! Sale con ! » Aoutch. « Ferme-la toi avec ta gueule de suceuse d’esquimaux ! »  « FEMEZ-LA VOUS DEUX ! » Ok… je pense qu’on a fini par énerver le paternel… et croyez-moi, ce n’est vraiment pas bon signe… presque automatiquement, ma sœur s’immobilise et moi je me mets à trembler dans mes baskets. « VOUS ALLEZ LA FERMER ET REMONTER IMMEDIATEMENT DANS LA VOITURE. LE PREMIER QUI BRONCHE S'EN PREND UNE ! »… Chef, oui chef !

Le reste du voyage s’est passé sans un mot. Enfin… sans un mot de ma part ni de celle de Salma. Charlie et Papa, quant à eux, se sont bien fait plaisir. Papa, lui, nous a raconté encore et encore comment il a obtenu la chance de pouvoir venir vivre en Australie. D’après lui, c’est son professionnalisme qui lui a fait obtenir cette mutation. Mutation qu’il voulait à tout prix. Fils d’Australienne, il a toujours voulu vivre sur la terre natale de sa mère… terre qui ne m’a jamais réellement inspiré confiance. J’ai beau bien aimé les kangourous, je ne suis pas fan des iles en général… « Moi je vais être la meilleure de toutes ! Je vais tous les émerveillés avec mon savoir et ma culture… » Dites-moi que je rêve… « Charlie, soit pas si sûre de toi ma chérie… n’oublie pas de rester humble… » Ouais bah bonne chance. Ma petite sœur, aussi gentille qu’elle puisse être – ironie inside – et de loin la plus peste de nous trois. Car si Salma aime se donner des airs de diva, Charlie, elle, se donne des airs de princesse. Princesse pourrie gâtée… « Tu vas surtout les émerveiller grâce à ta connerie si tu veux mon avis… » Surpris par la remarque de Salma qui continue de ruminer dans son coin, je me mets à pouffer de rire. Vexée, Charlie nous fusille du regard. « Oh fais pas cette tête Charlie… tu sais bien qu’on t’aime… » « Ouais ou pas… » Cette fois, c’est mon père qui se met à rire, suivi de près par ma mère et Salma. « Je vous déteste tous… »

Encore une belle et heureuse journée chez les Davenport…


« Joyeux Anniversaire, Hilary ! » Toute la salle crie en chœur. Ça me donne presque envie de pleurer. Tant d'amour dans une si petite pièce. A croire que tout le monde aime Hilary. Personnellement, je ne suis pas trop fan d’elle. D’abord parce qu’elle est blonde et ensuite parce qu’elle n’a pas l’air très maligne. Et c’est sans parler du fait qu’elle tourne autour d’Austin. Je vous vois venir « ouais il est jaloux parce qu’il est amoureux d’Austin, en fait Zach est un gros pédé refoulé… »… si vous vous dites ça, c’est que vous ne me connaissez pas. Jaloux, oui je le suis. En fait, je deviens jaloux dès qu’on s’approche d’un de mes amis ou qu’on essaie de me le voler. J’ai besoin d’attention et je n’aime pas que l’on m’en prive. Austin est mon meilleur ami, on s’est rencontrés à mon arrivée à l’internat et je ne suis pas près de le laisser filer. Sérieusement, ce gars est magique… il me ressemble tellement, il me comprend tellement que ça en devient presque effrayant. Oh, et si vous trouvez que j’ai l’air bizarre, il  faut savoir que je ne suis pas vraiment Zach, là, maintenant, tout de suite. Je suis une version alcoolisée, une version défoncée du Zach habituel. Autrement dit : j’ai enfilé ma peau de bisounours et j’aime quiconque essaie d’être gentil avec moi… et à contrario, je tabasse quiconque me cherche des poux. Heureusement pour moi, Austin est là pour me surveiller et pour me garder en laisse. « Zach, est-ce que ça va ? » « Bien sûr que ça va ! Pourquoi est-ce que ça n’irait pas ? » Sérieusement, c’est pas parce que j’ai l’air moins froid que d’habitude que je ne vais pas bien. Comme les autres, j’ai le droit d’être bourré, droit d’être défoncé. « Austin te cherche dehors… il croyait que t’étais parti fumé. » En voilà une idée ! Cela doit faire bien cinq minutes que je n’ai pas fumé… ça me dirait bien d’en fumer une ou deux… voire une dizaine histoire d’être bien. « Zach ? Est-ce que… Enfin, tu sais, est-ce que… » « Crache le morceau Hilary ! » Sérieusement, n’a-t-elle donc rien de mieux à faire ? Elle a invité tout l’internat à son anniversaire, je pensais qu’elle allait en profiter pour se faire quelqu’un… pitié pas moi… j’suis trop pas en état ! « Est-ce que tu sors avec Austin ? Tu sais que tu peux tout me dire pas vrai ? » Sans attendre, j’éclate de rire. Ce n’est pas la première à croire que moi et Austin on s’enfile comme des perles et ça ne sera surement pas la dernière. Je me demande vraiment où ils vont chercher ça… certes on se câline, certes on se donne des surnoms ridicules, mais ce n’est pas pour autant qu’il me tringle ou inversement. Ouaw… nouvelle information : l’alcool et la drogue, ça me rend vulgaire. « Pour être franc Hilary… oui… Austin et moi on s’aime tellement qu’on pense sérieusement à adopter un petit chat… un chat qu’on appellera surement Michael. » Big up à tous les fans de Friends. Hilary met un certain temps à comprendre puis se met à glousser. « Arrête de me charrier Zach ! T’es trop con ! » Au moins Hilary a su me cerner… « Non mais sérieusement Zach… Je vous ai déjà vu vous embrasser, vous dormez souvent ensemble… c’est bizarre tu ne trouves pas ? » Oh god, pourquoi faut-il qu’elle continue de m’adresser la parole. Je veux juste rejoindre Austin et fumer jusqu’à en perdre deux ou trois poumons… « Hilary… Sache que j’embrasse beaucoup de gens et ça ne veut pas forcément dire quoi que ce soit… dieu merci… et puis je préfère largement dormir avec Austin qu’avec Jonas… il ronfle… » « Oui mais… » Agacé, je me redresse et lui tend mon verre de vodka pomme. «  Tu sais quoi Hilary ? Tu m’as gavé… Sur ce, je vais me fumer un joint… et puis faut que je retrouve Austin. » Oui, fumer est définitivement la réponse à tous mes soucis...

« T’es sûr que ça va Zach ? T’as l’air malade ? » Est-ce qu’il se fout de ma gueule ? Sérieusement mec, qu’est-ce qui te fait croire ça ? Mes yeux injectés de sang, mon teint cireux ou est-ce le fait que je porte les mêmes fringues que la veille ? « Non… je pète la forme, ça se voit pas ?… » Et on fait tous une holà pour celui (ou celle, sait-on jamais…) qui a inventé le sarcasme !  Vexé par mon manque soudain de diplomatie, Michael hausse les épaules et retourne à ses occupations. En temps normal, j’aurais surement des remords… J’ai beau être froid comme gars, je ne le suis que rarement avec mes amis. C’est juste que je suis au bout de ma vie et je n’ai aucune envie d’en parler. Et puis de toute façon, j’allais dire quoi ? « Bonjour, moi c’est Zachary, je me suis tapé une bouteille à moi tout seul, j’ai enchainé les joint comme des biscuits apéro et le tout assaisonné de sucreries illégales… » Par sucreries, il faut comprendre pilules. Je ne suis pas un grand fan des drogues dures, mais je dois avouer que celles d’Austin me font planer. C’est un peu comme des dragées de Bertie Crochue mais version moldu ; on ne sait jamais sur quoi on va tomber : crise de nerf, effet bisounours ou bien chute du Niagara… « Hé Davenport ! Est-ce que ça va ? » Oh non… pitié pas lui… Pourquoi faut-il que je tombe sur lui, pourquoi aujourd’hui… des questions qui s’ajoute à : Pourquoi est-ce que je bois autant ? Et pourquoi diable Hilary Hulton fait-elle son anniversaire un jeudi soir ? J’aurais tellement préféré resté dans mon lit au lieu d’aller en cours. Et c’est sans parler du fait que je suis sur le point de me retrouver nez à nez avec le pire adolescent de tous les temps… Justin, dix-sept ans (soit mon âge) et aussi gros qu’un semi-remorque. De son poids, Justin a développé une connerie sans égale. Il a tellement peur d’être pris pour une tête de turc qu’il s’amuse à emmerder tous ceux qui osent lui adresser la parole. Et quand on lui fait la remarque, monsieur s’amuse à jouer les vexés... «  Ouais gros, c’est une blague, prends-le pas mal vas-y ! »  Et quand il fait ça, j’ai juste envie de lui mettre mon point dans la gueule… Parce que franchement, les blagues racistes qu’il m’envoie à longueur de journée, j’en ai plus qu’assez. Je veux bien être gentil, je veux bien faire preuve d’autodérision, mais au bout d’un moment c’est gonflant. Ma mère a beau être musulmane, cela ne fait pas de moi un suppo de Ben Laden ou une connerie du genre !  « Salut Justin… ça va merci… » Ouais, j’ai beau joué les blasés, j’essaie de rester un minimum respectueux. J’ai beau me la jouer rebelle, je reste bien trop gentil… « T’es sûr, parce que là, on dirait presque que t’as vu un cochon ! » Et on est parti pour le rire gras et, soyons franc, le plus dégueulasse qu’un être humain puisse produire. On est entre le grognement d’un phacochère et le crie d’une truie hystérique.  « Très drôle Justin… tu veux pas parler moins fort, j’ai l’impression que ma tête va exploser si tu continues… » Apparemment, cela ne suffit pas à calmer Belzebuth qui se met à rire de plus bel. Ce gars me sort vraiment par les yeux… je me demande comment les autres peuvent le supporter. « Quoi ? Tu vas exploser en jurant en arabe ! C’est ta mère qui t’a appris à faire ça ? » Ok, j’en ai assez. Sans vraiment lui laisser le temps de faire quoi que ce soit, j’écrase mon point contre son groin de phacochère. Surpris, il titube et finit par tomber par terre. J’ai tellement la rage que je pourrais le tuer. Et c’est d’ailleurs dans ce but que je me mets à m’acharner sur sa carcasse. Je cogne de toutes mes forces histoire de bien lui faire mal et je me mets à hurler des insultes que je suis loin de cautionner. J’ai beau être moqueur comme garçon je m’attaque pas au physique, surtout en cas de surpoids ou quoi… mais là, j’en ai plus qu’assez de ses remarques, de ses sous-entendu. Assez d’être traité de terroriste, assez qu’on se foute de la gueule de ma mère (qui, en passant, est la meilleure de toutes les mamans). « ZACH, VIEUX, ARRÊTE! » Autour de moi, mes camarades de classe hurlent. Je ne sais pas vraiment ce qu’il se dit mais j’imagine que certains sont bien contents de voir Justin se faire défoncer. Mais ce n’est surement pas le cas d’Austin. Austin n’a jamais été du genre violent. D’ailleurs, quand je commence à l’être, il est généralement celui qui me calme, qui me fait penser à autre chose. Sauf qu’aujourd’hui, Austin n’est pas avec moi. Dommage pour Justin, heureusement pour moi. Malheureusement, ce moment ne dure que peu de temps. Avant même de pouvoir voir le premier os, je sens les bras d’Austin qui se resserrent autour de moi. Presque automatiquement, je reviens à moi et mon corps tout entier se dénoue. Au sol, Justin est en sang et semble à peine conscient. Autour de moi, tout le monde me regarde comme si j’étais une bête sauvage. Même Austin qui continue de m’enlacer semble sous le choc. Je sais pas pourquoi… mais je crois que je suis dans la merde…

Je me suis jamais rendu compte à quel point c’était chiant de parler de sa propre vie. Sérieusement, il n’y a rien de plus déprimant que de faire le bilan de sa vie. J’ai beau être bon élève, je suis encore loin des plus brillants… je ne serais surement jamais astronaute ou bien gouverneur général. « Si on reparlait de l’internat Zachary ? » Oh bah oui ! Parlons du pire jour de ma vie jusqu’à présent. Parlons de comment j’ai failli tuer un de mes camarades de classe, parlons du fait que j’ai perdu presque tous mes amis ce jour-là, parlons du fait que j’ai dû abandonner l’internat pour me retrouver coincé dans une école pourrie au fin fond de la campagne australienne… oui, parlons-en. « Il n’y a rien à dire là-dessus… enfin, je veux dire, tout a déjà été dit… » Depuis l’incident de l’internat, je me suis renfermé sur moi-même. J’ai beaucoup de mal à faire confiance aux gens et surtout, beaucoup de mal à contrôler mes émotions. Pire qu’une fille en pleine menstruation, je suis constamment sur la défensive et je n’hésite pas à descendre quiconque chercherait à me mettre mal à l’aise ou à me faire du mal. C’est comme ça… moi, Zachary Davenport, grand gamin de son état, je suis devenu l’archétype de l’adolescent moyen… « Vous continuez de dire que cet évènement est le pire moment de votre vie. Pourtant, il a aussi ses bons côtés… vous vous êtes rapprochés de votre famille, de votre meilleur ami… » « Austin ne compte pas… il est tellement gentil qu’il pardonnerait à Dark Vador d’avoir tué Obi-wan… » Sérieusement, au pays des bisounours, Austin Hemsworth serait surement le roi. Il est le seul à avoir pris ma défense à l’internat, le seul à comprendre mon geste. Après, je ne dis pas qu’il le cautionne, loin de là…. Le pauvre Austin est incapable de faire le moindre mal… limite je me demande si ses coups de poing serait capable de blesser quelqu’un... non, impossible… ils auraient la douceur du papier toilette… qu’est-ce que je peux être con… Et en ce qui concerne mes parents, je ne suis pas sûr qu’on puisse parler de rapprochement. Physiquement, oui, mais spirituellement… « Et mes parents passent leur temps à me surveiller, j’ai l’impression d’être un drogué en sevrage c’est flippant. » Comme à son habitude, le docteur Williamson se met à prendre des notes. A vrai dire, il le fait à chaque fois que j’aborde la drogue ou l’alcool. Pour être tout à fait franc avec vous, mon psychiatre est loin de savoir toute la vérité à mon propos. Tout ce qui concerne la drogue et l’alcool est passé sous silence. Secret professionnel ou pas, mes parents seraient capables de lui tirer les vers du nez… je ne serais pas le camé de la famille, je ne serais pas la honte des Davenport… même si c’est en quelque sorte déjà fait… « Ils s’inquiètent et c’est normal Zachary. D’ailleurs, en parlant de cela, que comptez-vous faire l’année prochaine ? Vous avez déjà des plans ? » Des plans ? Bien sûr que j’en ai des plans ! D’abord, quitter mes parents et partir pour Sydney. Là-bas, retrouver Austin et commencer mes études d’Histoire. Parce que j’adore l’histoire et que j’ai toujours voulu être prof au plus grand déplaisir de mes parents qui nous imagine tous les trois médecins. « M’installer à Sydney avec Austin je crois… continuer mes études… le schéma classique en somme. » Encore une fois, Williamson se met à griffonner sur son calepin. J’ignore ce à quoi il pense, mais je l’entends déjà pleurer. Le pauvre gars va perdre l’un de ses plus gros poissons… sérieusement, je suis une vache à lait pour ce type… deux rendez-vous par semaine… je vaux de l’or psychologiquement parlant. Je suis tellement pressé de me débarrasser de lui. De lui et de mes parents… « Vous êtes sûr de pouvoir gérer ce changement ? Vous avez fait des progrès Zachary, il serait bête de tout gâcher juste pour rejoindre votre ami…. » Autrement dit : Par pitié restez près de moi et faites-moi gagner mon pain. «  Je suis presque sûr que mon amélioration, je la dois à Austin… » Mensonge. Certes Austin a tendance à me calmer, mais il n’est pas non plus le premier responsable. C’est surtout mes parents qui y sont pour quelque chose. Ils me surveillent tellement que j’ai fini par oublier le gout de la vodka et de l’herbe… sans oublier les petites sucreries d’Austin… ça me manque tellement que je suis prêt à tout… Limite si je ne serais pas prêt à sauter Austin pour en avoir… (Soyons franc, je le ferais même sans ça… suffit qu'il demande...)

chapitre trois
Sydney est magnifique. Bien mieux que Bunbury, bien plus vivante que Perth. J’ai l’impression d’avoir enfin trouvé ma place. Malgré ça, je ne cesse de penser à vous. Vous me manquez. Bise, Zach. « Hum-hum » Surpris au beau milieu de mon mensonge sans nom, je me redresse prêt à trouver n’importe quelle excuse à mon manque d’attention. Cela fait plusieurs mois que les cours ont commencé à l’université de Sydney j’ai beaucoup de mal à rester concentré. D’abord parce qu’il y a beaucoup trop de chose à réviser et ensuite parce qu’Austin a pris la fâcheuse manie de me faire faire la tournée des bars et ce, tous les soirs. Après, je ne vais pas me plaindre… les bars, c’est le gagne-pain d’Austin. Sans ça, il ne pourrait pas payer sa part du loyer, et ça, ça aurait tendance à m’énerver… Enfin bref, tout ça pour dire que je ne suis pas des plus attentif en cours et que me faire prendre en pleine flânerie de serait pas à mon avantage. Heureusement, mon regard fini par croiser celui de Colleen Blackstock, ma nouvelle camarade de classe, si on peut appeler ça comme ça. « Je t’ai fait flipper pas vrai ? » « On peut dire ça ouais… » Je souris et je tente par tous les moyens de cacher le fait que j’ai tendance à la dévorer des yeux. Le fait est que je n’ai aucun droit de céder à la tentation. D’abord parce qu’elle ne me voit pas comme un potentiel petit ami et ensuite parce que j’ai moi-même une petite-amie. « Le cours est fini ?... merde, j’ai même pas eu le temps de… » « Tiens, prends les miennes. » Je souris de nouveau en voyant Colleen me tendre ses notes. Cette fille vaut de l’or… elle ne vaut certes pas Athena mais… oh god… est-ce que je viens sérieusement de comparer une meuf de ma promo à Athena ? Genre Athena quoi, la femme de mes rêves, l’amour de toute une vie. Honteux d’avoir psychologiquement trompé Athena ne serait-ce qu’une microseconde, j’attrape mon sac, le passe sur mon épaule et attrape les notes de Colleen. « Merci, je te revaudrai ça ! » Je souris une toute dernière fois et je m’enfuis à toutes jambes. Colleen et moi sommes seulement amis, rien de plus… en fait, on se connait à peine… c’est juste qu’elle est jolie, marrante et drôlement bien assortie à ma personne…  « Zach ! » Oh… il manquait plus que ça. Ok, on se recoiffe avec un revers de main, on sort son plus beau sourire et on se retourne… sans oublier d’afficher un air faussement surpris. « Athena ? » Derrière moi, Athena me sourit. Qu’est-ce qu’elle est belle… j’ai limite envie de … enfin peu importe. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Avec un sourire, la belle s’approche de moi, attrape mon visage entre ses deux mains et m’embrasse. Presque aussitôt, Colleen disparait de mon esprit… ne reste qu’Athena et son corps de déesse grecque (oui, elle porte bien son nom). « Je voulais te voir… ça te dit une petite virée au parc ? » Sur le moment, j’ai envie de lui répondre que peu importe l’endroit, peu importe l’heure, je serais toujours opérationnel. « Là tout de suite ? » Elle sourit, m’embrasse une nouvelle fois, puis laisse ses lèvres s’aventurer sur ma mâchoire, puis mon cou… inutile de dire que personnellement, je suis dans tous mes états. Athena a le don pour m’enflammer. « Je me suis dit qu’on pourrait passer chez toi en y allant… » Cette fille, cette fille me connait que trop bien. Oubliée Colleen, oubliés mes doutes, je la veux. Elle est la femme de ma vie… God, j’espère tellement qu’Austin n'est pas à la maison. Peu importe ce qu’a prévu Athena, je compte bien m’éterniser un peu partout dans l’appart. A commencer par la cuisine… on ne l’a encore jamais fait dans la cuisine…

Deux ans, j’ai passé deux ans avec Athena. Aujourd’hui, on profite du beau temps pour aller au parc. Assis sur un des bancs du parc, je m’amuse à dessiner sur sa peau. Contrairement à moi, Athena n’est pas très tatouage… heureusement elle n’a rien contre les miens… faut dire qu’en ce moment, je passe mon temps chez le tatoueur… un art que j’ai appris à aimer mais qui est devenu très vite incontrôlable. Pas un mois ne passe sans qu’une envie de tatouage ne me vienne en tête. Une chouette, un serpent, deux têtes de mort… le suivant ? Aucune idée… peut-être le visage d’Athena ? Pas d’affolement, je plaisante… j’ai beau aimé Athena, je ne suis pas prêt à graver son visage sur ma peau… je ne le serais surement jamais d’ailleurs.... Pas que je sois comme ces gars qui ont peur de l’engagement, c’est juste que je n’aime pas les portraits… je trouve ça glauque. Parce que contrairement à ces gars, donc, je suis pour l’engagement. Je ne suis pas comme Austin qui couche à droite et à gauche ou comme Zander qui passe son temps à tromper ses copines… moi je vise le long terme. Je veux trouver celle qui me fera vibrer pour toute une vie, celle pour qui je serais prêt à me passer la corde au cou… et j’ai comme l’impression de l’avoir trouvé. «Ils sont trop mignons ! » Curieux de savoir de quoi Athena parle (et nerveux à l’idée qu’elle puisse regarder d’autres mecs) je lève les yeux vers la source de son admiration et je ne suis pas surpris quand mon regard croise la bouille de plusieurs bambins. Personnellement, je ne sais pas ce qu’elle leurs trouve, ils sont dodus et cons comme pas possible… et puis les gosses c’est bruyant et ça demande beaucoup d’entretien. Avoir un enfant c’est s’engager pour une durée minimum de vingt-et-un ans… et vingt-et-un ans ça fait beaucoup… « Mouais » … petit blanc qui fait du bien… « Tu crois qu'on aura une famille un jour tous les deux ? » Houlà, c’est quoi cette question ? Je pensais qu’on en avait déjà parlé. Mon aversion pour les enfants n’est pas un secret, je le dis à qui veut bien l’entendre. «  Je déteste les gosses. Ça crie, ça pue et puis c'est un engagement à pas prendre à la légère. Pas envie de le regretter tout le reste de ma vie. » Après, je dois bien avouer que s’il y a bien une personne avec qui je voudrais fonder une famille, c’est bien elle. Je serais prêt à tout pour elle, me marier, avoir des gosses et pire encore : élever mes gosses. Mais ça, je me garde de le lui dire. Je ne voudrais pas qu’elle se mette en tête que c’est le bon moment pour ça. Si je dois avoir un gosse avec Athena, je veux pouvoir lui offrir le meilleur… Je veux avoir un bon salaire, un emploi stable tout ça, tout ça… Et pour le moment je dois bien avouer que j’en suis bien loin. Etudiant fauché obligé de bosser dans un Starbucks pour survivre… il y a mieux comme model. Comme déçue, Athena laisse tomber sa tête sur mon épaule. Pour le coup, je sais pas trop où me mettre ou quoi dire… je suis jeune, je suis con et de ce fait, je n’irai pas contre mes principes. « Terminé… ça te dit une glace ? »  

Elle est partie. Partie sans aucune explication, partie sans même me donner de raison valable. Tout ce qu’elle a laissé, c’est un post-it sur lequel elle disait que notre relation ne lui convenait plus, que tout cela allait trop vite à son gout. « Trop vite ? C’est débile… je veux dire, ce n’est pas comme si vous aviez prévu d’emménager ensembles ou si vous de vous marier… c’est vraiment débile ! » Pour le coup, je dois bien avouer que je suis assez d’accord avec Salma. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je continue de pleurer et de m’apitoyer sur mon sort ? J’ai l’impression d’avoir tout perdu… d’avoir perdu ce qui comptait le plus à mes yeux. Sans vraiment que je m’y attende, ma sœur me prend dans ses bras… autant dire que je dois avoir piètre allure pour que Salma Davenport daigne me prendre dans ses bras. « Je sais que c’est compliqué… mais tu vas finir par l’oublier… ici, ou ailleurs… » Oui, parce qu’il faut savoir que je n’ai pas hésité à fuir le pays, fuir ma peine. Chaque rue, chaque recoin de Sydney me rappelle Athena… ses cheveux sombres, sa peau douce, la façon qu’elle a de s’humecter les lèvres avant de parler, sa façon de sourire… « Aller ! Faut se bouger… tu sors avec moi, Romeo et sa copine ce soir ! » Au moins, ma rupture avec Athena m’aura permis de me rapprocher de ma sœur. Interne en chirurgie, on ne la voit que rarement et je dois bien avouer qu’elle me manque parfois. Car Salma Davenport n’a plus rien à voir avec la gamine pourrie gâtée de l’époque, elle est bien plus… sage ? Je ne sais pas vraiment si c’est le mot mais c’est ce qui me vient… « Faut que j’appelle Austin avant… » Oui, parce que j’ai beau être à des centaines de kilomètres de mon meilleur ami, je ne peux pas vivre une seule journée sans lui dire au moins trop mot. « T’es sérieux là ? Franchement, laisse tomber ta déesse grecque et mets-toi avec lui… vous êtes tellement collés qu’un jour, sans faire attention vous aller finir dans le même lit. » Même si je n’ai pas le moral à rire, je souris en passant aux nombreuses nuits passées dans le lit d’Austin. Mais attention, n’allez pas vous imaginer des choses… on dormait dans le même lit… ça n’est jamais et ça n’ira jamais plus loin (du moins je crois…). « Tu serais surprises de savoir tout ce qu’on fait ensemble… » Sans que je comprenne pourquoi, Salma perd le sourire. Ai-je dit quelque chose de mal ? Je ne crois pas… « Tu sais Zach, je ne suis pas vraiment fan d’Austin… » « J’ai pas envie de parler de ça Salma. » Oui, je n’ai aucune envie d’entendre qu’Austin est mauvais pour moi, qu’il me tire vers le bas et toutes les conneries que Salma a l’habitude de dire. J’ai beau aimé ma sœur, elle ne pourra jamais me retourner contre Austin, personne ne le pourra plus désormais. Car la seule qui avait autant d’importance qu’Austin dans ma vie s’est cassée sans un mot et je ne suis pas prêt de réitérer cette erreur. Comme je l’ai toujours pensé, ça sera lui et moi point. Encore une fois ça sonne très gay mais personne, personne ne peut comprendre ce que je ressens pour Austin. Bien plus que mon meilleur ami, il est mon âme sœur. J’ai besoin de lui et c’est la seule personne qui me fait regretter Sydney et le sol Australien. « Ok… bon, prépare-toi… on se retrouve en bas, et Zach, fais-toi canon, on va t’aider à lever de la poulette ! » Pardon ? Est-ce que Salma essaie de se la jouer cool et branchée ? Limite ça me fait peur de l’entendre parler comme ça. Pour toute réponse, je me contente de sourire tout en pianotant un texto à Austin. « D’ailleurs, tu as gardé contact avec ta colocataire ? Tu sais l’accro des peaux rouges. » Aussitôt je corrige : « Aborigènes, pas peaux rouges » Salma sourit. « Ouais… c’est ce que je me disais… » Est-ce que j’ai raté un épisode ?


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