Une nouvelle année scolaire avait commencée depuis quelques semaines déjà. Une année scolaire que j’étais pressée de débuter. J’avais toujours adorée passer du temps avec ma famille, mes deux frères, mais je ne pouvais nier que rentrer à Beauxbâtons me faisait toujours le plus grand bien. C’était ici que je me sentais chez moi, dans mon monde. Et pourtant, ça n’avait pas toujours été le cas. J’en avais eu des difficultés lors de mon arrivée à l’académie. Il m’en était arrivé des épreuves, notamment les difficultés que j’avais eu à m’intégrer aux autres. Étant née moldue, j’avais eu tendance à me sentir exclue et différente des autres, et disons que la réaction de certains sangs purs à mon égard ne m’avait en rien aidée à prendre davantage confiance en moi. C’est uniquement grâce au soutien de certains de mes amis actuels que j’étais parvenue à prendre confiance en moi et à réaliser que oui, j’avais ma place dans le monde de la sorcellerie, peu importe quelles étaient mes origines ou mon statut de sang. Il y avait eu Erwan, Louise, mais surtout Lucie. Il va sans dire qu’étant également une née moldue mais aussi une Salvage, la jeune femme avait instantanément comprit la situation dans laquelle je me trouvais. C’est donc instinctivement que nous nous étions serrées les coudes, nous soutenant au maximum face aux persécutions que nous vivions jour après jour sous prétexte que nous étions différentes. Je l’avais toujours admirée pour une chose : la manière qu’elle avait de se ficher éperdument de ce que les autres pouvaient penser d’elle. Quoi qu’on dise ou qu’on fasse, elle ne s’en préoccupait pas vraiment, en riant même de temps à autre, chose que je me sentais incapable de faire pour ma part. Nous sommes devenues amies et nous étions persuadées que jamais rien ni personne ne pourrait nous séparer.

Et pourtant, les choses ont commencées à prendre une tournure légèrement particulière il y a deux ans. Petit à petit, nous nous sommes mit à avoir de plus en plus fréquemment quelques froids et la raison en était simple : Liam. Le de Châteaubriand n’avait jamais été très tendre avec nous, je devais moi-même l’admettre, mais mystérieusement, il s’était mit à changer du tout au tout à mon sujet. Il se montrait chaleureux et adorable, un peu comme s’il essayait de se racheter à mon égard. Je suis du genre assez rancunière habituellement mais spontanément, je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire aveuglément confiance. Après tout, tout le monde mérite une seconde chance dans la vie, non ?? Ce n’était du moins pas l’avis de Lucie. Liam avait beau se montrer extrêmement gentil avec moi, ce n’est pas pour autant que son comportement envers mon amie avait changé, bien au contraire. Étant donné que la Salvage faisait partie des ennemies de sa meilleure amie, il passait son tempos à la mépriser et à lui balancer des vannes toutes plus cruelles les unes que les autres. Je ne pouvais d’ailleurs cautionner ces gestes de sa part, même s’il comptait davantage pour moi désormais. Néanmoins, je ne pouvais accepter non plus les propos de Lucie qui ne cessait de le rabaisser à mes yeux, me répétant sans cesse de me méfier. Elle avait beau me dire qu’il risquait de me faire souffrir, je ne pouvais voir qu’un seul message derrière tout ça : elle ne me croyait pas digne de lui. Bon, elle avait très probablement raison. Quel de Châteaubriand s’attacherait réellement à une Chastain ?? Certainement pas Liam qui avait l’habitude de collectionner les conquêtes sans lendemain et qui était de toute façon fiancé depuis son plus jeune âge. Néanmoins, ça me faisait souffrir de constater qu’une de mes plus chères amies pensait une telle chose de ma part, que je n’étais pas assez bien. Aussi, petit à petit, nous avions prit nos distances, s’éloignant de plus en plus l’une de l’autre. Nous nous croisions au club d’arts magiques mais nous n’avions plus de discutions aussi profondes qu’auparavant, et bien franchement, ça me manquait énormément.

C’est pourquoi j’avais décidée d’aller à la rencontre de Lucie aujourd’hui. Nous avions beau ne pas être d’accord sur tout, ce n’était pas une raison pour laisser faner notre amitié de la sorte. Après avoir révisée à la bibliothèque pendant trois bonnes heures, je finis finalement par quitter les lieux afin de rejoindre les jardins de l’académie. Les cours étaient terminés depuis un petit moment mais il n’était pas encore l’heure du banquet. Bref, si elle se trouvait en ces lieux, nous aurions largement le temps de discuter un peu. Je commençai à arpenter l’extérieure de l’école, saluant rapidement quelques connaissances tout en cherchant mon amie des yeux. Je finis par la repérer enfin, installée sous un arbre, son patronus à ses côtés. Au moins elle n’était pas accompagnée par d’autres personnes. C’étaient mieux ainsi. Discrètement, je me dirigeai vers elle, posant subitement mes mains contre ses épaules pour la faire sursauter un peu. J’éclatai d’ailleurs aussitôt de rire. « Je vous ai bien eu mademoiselle Grisbois. » Je ris une nouvelle fois, venant prendre place à ses côtés tout en déposant mon livre sur mes genoux. « Ça fait un bail dis donc. Je n’ai pas encore eu la chance de te croiser depuis la rentrée. Comment tu vas ?? » J’avais envie de la bombarder de questions mais je m’en abstins. Nous avions tellement de choses à nous dire et j’espérais vraiment que cette conversation ne se termine pas sur une dispute comme la plupart du temps.