Well... It's my story !
and as charming as sad as it is, plays !
it does not begin with once upon a time

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« Oui je sais ce que je fais ! Tu vas pas recommencer ? » Nous sommes sur le point de rentrer en douce, dans la chambre de ma sœur aînée et je sais qu'elle va crier si elle découvre, mais j'ai besoin de ce sac. Ce n'est pas de ma faute, si à douze ans, mes parents ne veulent pas m'acheter le même sac qu'à elle. D'accord, elle est plus âgée (à peine huit ans de plus que moi), elle est l'aînée et ce sac a été son cadeau de fin d'études. Mais cela ne change rien. Moi aussi je voulais un sac Louis Vuitton, mais pour une fois papa n'a pas voulu. Alors, je suis obligée de faire ce que je fais tout le temps, entrer en douce dans sa chambre pour le lui emprunter. Et j'ai entraîné ma cousine avec moi. Je n'ai pas d'alliés par mes frères et sœurs. Les plus grands restent entre eux et le bébé a à peine deux ans. Autant dire qu'elle est inutile. Forcément, je suis seule du milieu, la seule qui est une si grande différence d'âge avec tous, puisque même mon frère âge de seulement deux ans de plus, passe plus de temps avec nos sœurs, qu'avec moi. Deux ans de plus, franchement ce n'est rien. Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu'ils perdent. J'ai seulement besoin du sac pour l'après-midi, histoire de rendre les copines jalouses. Je ne l'ai dit à personne, même pas à ma cousine, je n'ai pas envie qu'elle sache pourquoi je veux entrer dans la chambre de ma sœur. Si papa le découvre, je sais qu'il sera déçu et je n'ai pas envie qu'il le soit. Ma sœur ne doit rentrer que demain matin, alors normalement tout devrait bien se passer.


Je suis en train de me préparer dans ma chambre. Maman, a encore invité pleins de monde et comme d'habitude nous devons tous être parfait. Facile pour mes trois aînés, ils ne la déçoivent jamais, eux. Moi, en revanche, j'ai l'impression que quoi que je fasse ce n'est jamais assez bien. Pourtant, j'essaie vraiment de faire comme maman me dit et de bien me tenir pour que papa ne soit pas déçu, mais ce n'est jamais suffisant. C'est pourquoi, je mes la robe qu'a choisit ma mère, après qu'elle m'ai coiffé. Je n'ai pas envie de faire de faux pas, pas aujourd'hui. Jamais en réalité quand elle invite du monde. Elle répète assez que nous devons être parfait et ne pas leur faire honte. Je ne comprends pas, pourquoi elle aime autant toutes ces fêtes, avec autant de monde -toujours les mêmes-. Papa est généralement le centre d'intention de tout le monde. Il parle de son boulot, de comment il a sauvé la vie de telle personne et je vois qu'il aime ça. Au moins, je sais de qui je tiens mon envie d'être toujours le centre du monde. « Maman ! Je suis prête ! » Je n'aurais pas dû crier, elle va me le faire remarquer. Mais je n'ai pas envie de descendre pour lui dire. Il n'y a personne encore d'arrivé et je sais que si je descends, elle va trouver quelque-chose à me faire faire, surement aider mes frères et sœurs. Je pousse un soupir et m'étale sur mon lit. Je sais déjà qui sera là et qui je n'ai pas envie de voir. Par contre, j'ai bien envie de rencontrer le fiancé de ma sœur. Vingt-ans et elle est fiancée, avant même notre sœur aînée, qui est verte de jalousie. Tant mieux, je lui avais bien dit qu'elle ne trouverait personne si elle ne faisait pas quelque-chose pour s'arranger. J'entends des voix. Les premiers invités sont là.



Crevée. Je suis crevée. Mon père avait bien dit que la médecine c'était difficile, mais je ne pensais pas que cela l'était autant. J'ai commencé depuis quatre mois et j'ai l'impression d'avoir dormi à peine quelques heures depuis le début. Il y a toujours des choses à apprendre. Chaque jour, de nouveaux termes, de nouvelles choses et au final je n'arrive pas à tout retenir. Pas une minute de répit, il faut réviser sans arrêt et ma vie privée, a foutu le camp dès la première semaine. Je n'ose pas me plaindre, ma sœur qui a brillamment réussi ces études, se moquerait de moi et les autres en ferait autant et je n'ai pas envie de leur donner matière à parler de moi. Dire que mes relations avec mes frères et sœurs sont mauvaises, serait assez loin du compte. J'ai l'impression que la seule chose que nous avons en commun et le fait d'avoir les mêmes parents. La seule que j'arrive à supporter et ma petite sœur, peut-être parce que c'est la seule qui n'a pas cet air supérieur quand elle me parle. Peut-être que le prochain bébé sera supportable aussi. Parce que oui, mes parents ont décidé qu'ils étaient encore assez jeunes pour recommencer tout cela avec un bébé. L'avantage c'est qu'avec les choses à apprendre, je n'ai pas le temps de m'occuper de ce qui se passe à la maison et je crois que jamais de ma vie je n'ai jamais été si heureuse. J'aimerais beaucoup pouvoir partir de la maison, mais s'il fallait en plus que je prenne un emploi, je crois que je serais bonne pour ne plus avoir de vie du tout. J'ai envie de tout plaquer et d'hiberner pendant des mois.


« Oui, je sais. Non. Ne t'inquiète pas. À dimanche, bisous. » Je termine la conversation avec mon père, avant de reprendre le travail. Depuis quelques temps, j'évite mon père, parce que je sais que je l'ai déçue. Arrêter les études de médecines et finalement ne pas devenir chirurgienne comme lui et comme ma sœur aînée, a été la meilleure décision de ma vie. Mais pour lui, ce fut une grosse claque, comme il n'arrête pas de le répéter. J'ai gâcher mon potentiel, j'aurais pu faire tellement plus de ma vie. Je suis une déception et compagnie. Et même si j'ai horreur de décevoir mon père, je ne regrette pas mon choix. Je me suis très vite rendu compte que la médecine ce n'était pas pour moi. J'ai pourtant tenu bon une année avant de finalement décider de changer de branche. J'ai commencé des études de tourismes, tout en travaillant comme secrétaire à mi-temps. Il fallait absolument que je parte de la maison. Je n'aurais pas supporté le regard déçu de mon père tous les jours, les remarques de mes frères et sœurs, la déception de ma mère. Il faut avouer que pour le moment, j'essaie de me faire toute petite, je n'ai pas envie d'envenimer les choses avec mes parents. Je ne supporte pas que mon père puisse être en colère contre moi, mais je dois aussi vivre ma vie. Et pour le moment, ma vie se résume à fuir la maison familiale, étudier et travailler. Ce n'est pas plus mal, au moins je n'ai pas le temps de penser à autre chose.



« Si je devais décrire ma vie en ce moment ? Superbe. » Le psychologue me regarde d'un air sceptique, peu impressionné par ce que je lui raconte. « Bon d'accord, ma vie est nulle en ce moment. Ça va vous va ? » Comment pourrait-elle être autrement de toute façon ? Depuis l'accident il y a maintenant deux mois, j'ai l'impression d'être au fond du trou. Je repense sans cesse à cette journée et a ce qui s'est passé. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai pété les plombs de cette façon. Me mettre dans un tel état au travail. D'après le psychologue, cela arrive bien plus souvent qu'on ne croit. Le stress, la fatigue sont les facteurs les plus courant. Mais de là à pété les plombs comme j'ai pu le faire et tout jeter en hurlant. Heureusement pour moi qu'il n'y a pas eu de vidéos ni rien du tout, sinon cela aurait été encore pire avec ma famille. Mes parents me parlent uniquement lorsque cela sera vraiment nécessaire et apparemment en ce moment, rien n'est nécessaire... De toute façon, j'ai bien trop à faire à essayer de retrouver un semblant de vie en ce moment. Inutile de préciser que j'ai été licenciée après l'accident et que mes études ont été abandonnées en cours en route. Ma vie est vraiment nulle en ce moment, mais l'avantage c'est que je crois que ça ne pourrait pas être pire.


Non, décidément la couleur ne va pas. Je refuse ces couleurs pour le mariage. Je ne sais plus combien de fois nous avons changé les couleurs, mais de nouveau cela ne me va plus. Je sais que je ne cesse de repousser le mariage, mais je trouve toujours quelque-chose à revoir. Le statut de fiancée me convient mieux de toute façon. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de me marier, mais je ne peux pas vraiment en faire part à quelqu'un. Ma mère me tuerait, mon père commence tout juste à bien vouloir oublier tout ce qui s'est passé, mes frères et sœurs, ce n'est même pas envisageable et je ne voudrais pas faire de peine à mon fiancé. Même s'il n'a pas l'air très pressé non plus de franchir le pas. Donc pour le moment la situation nous convient très bien de la sorte, surtout que chacun ne se gêne pas pour aller voir ailleurs de temps en temps. Les seuls qui s'impatientent réellement, ce sont mes parents. Ma mère est impatiente depuis que nous avons commencé de sortir ensemble, il y a un peu plus de deux ans maintenant et je sais que cela va finir par la tuer si on ne fixe pas une vraie date. Pour le moment, ma vie me va bien comme ça. Tout est revenu à la normal et bonus je n'ai même plus besoin de travailler, puisque j'ai dégoté un bon parti. Oui, je ne changerais rien de ma vie actuelle. J'aimerais seulement pouvoir effacer mes erreurs du passé. Erreurs qu'on ne cesse de me rappeler quand je rends visite à ma famille. L'avantage d'être à New-York désormais, ce que je ne vois plus ma famille régulièrement.