CRY FOR THE MOON

You cannot hide yourself, Behind a fairytale, Forever and ever

Rory marchait le long d’un couloir sombre interminable, ses pensées n’avaient qu’un objectif, atteindre le fond de ce couloir. Soudain, la lumière s’éteint et il tombe des mètres et des mètres mais au lieu de s’écraser sur le sol vaporeux, il retombe sur ses jambes. Un canon de pistolet froid et insensible est plaqué contre sa nuque, Fitzwilliam s’avance vers lui, il est torse nu, le jeune homme déglutit, il observe ce torse mince et musclé, avec envie alors que sa mort est imminente. Il l’enlace de ses bras, il avance ses lèvres vers les siennes, il ne manque de l’embrasser, le canon tire une balle mais il ne tombe pas. Il se retourne et il n’y a plus personne, que le noir, le vide et le néant. Il est inquiet pour Fitzwilliam, il a envie de l’engueuler pour ce qu’il venait de tenter de faire, il a alors le corps recouvert de sang. C’est une caricature de Carrie au Bal du Diable, grossier et ignoble. Une douleur immense saisie sa poitrine, il baisse les yeux et voit un trou béant à la place de son cœur. Il veut poser une main sur cette cascade d’hémoglobine qui s’échappe de son corps, il n’y arrive, ses bras sont attachés dans son dos. Une lune apparue et il se mit à pleurer pour elle, à pleurer pour sa beauté si cruelle et indicible. C’est à ce moment qu’il se réveilla en sueur dans son lit, sa mère pose une main sur son front fiévreux le rassurant. Depuis le jour où il c’était fait kidnapper, il faisait ce genre de cauchemars. Sa mère et son père se sont beaucoup inquiétés pour lui, il avait l’autorisation d’aller voir Fitzwilliam tous les jours à l’hôpital, avec deux gardes du corps devant la porte. Et il a eut aussi le droit d’aller le chercher et le ramener chez lui, toujours avec sa cavalerie.

Cependant depuis que Monsieur Fitzwilliam l’avait sorti des griffes de ces deux malfaiteurs, il y avait eut une grande révolution dans l’esprit des parents Lacroix, Rory avait le droit de rester en sa compagnie sans garde du corps. Il avait donc une double casquette, garde du corps et professeur. Aujourd’hui le jeune homme allait faire des photos dans un Studio de Greenwich Village. L’affiche pour son prochain spectacle devait être prête. Il portait un nœud papillon rouge, avec un long manteau rouge et bleu, ouvert sur son torse dénudé, il avait collant blanc en-dessous et il tenait une énorme étoile dans les mains avec laquelle il s’amusait. Il n’était pas forcément à l’aise dans son manteau. Ensuite il eut une épée entre les mains et enfin pour terminer une écharpe verte et un énorme ventilateur, cette fois il n’avait plus qu’un pantalon vert, l’écharpe s’envolait vers le fond bleu derrière lui. Le photographe voulait mettre en avant le renouveau de ce Petit Prince. Rory n’était pas à l’aise avec son corps et même s’il n’était que partiellement dévoilé, il avait peur que ça ne plaise pas.

Normalement aujourd’hui il était prévu que Fitzwilliam passe le chercher pour lui donner un cours dans la rue, c’est ainsi qu’il les nommait. Sa compagnie embellissait son quotidien et il avait de plus en plus de mal de se détacher de lui. A chaque fois qu’il apparaissait dans son cadre, il y avait des étincelles partout. L’objectif tournait autour de lui et lorsqu’il le vit dans le studio, un énorme sourire illumina son visage. Le photographe se mit à s’en réjouir car c’était le premier qu’il décrochait depuis le début de la séance. Riley et Jake pouvaient désormais rentrée, le dernier flash, la dernière vue et c’était dans la boite.

Sans même prendre le temps de se changer, il alla se jeter dans les bras de cet homme, faisant tout de même attention, il imaginait que sa blessure était encore sensible. « Fitzwilliam ! Je suis si heureux que tu viennes me chercher ! » Il se moquait de le tutoyer maintenant, c’était lui son sauveur. « Tu as prévu quoi pour notre cours d’aujourd’hui ? » S’il avait décidé de l’emmener dans un musée, il n’hésiterait pas à trouver un pistolet pour appuyer lui-même sur la détente. Cet homme éveillait des sentiments nouveaux en lui, accaparant parfois son esprit, c’était assez trouble et il ne comprenait pas tout.

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Rory avait bien trop de joie à extérioriser en même temps, il c’était littéralement jeté dans les bras de Fitzwilliam. Il ne pensait pas qu’un jour il pourrait trouver un homme aussi beau. Il était subjugué quand il le voyait, il avait cette sensation incroyable de voler lorsqu’il était en sa présence et depuis que le soldat avait fait son petit séjour à l’hôpital, leur relation semblait s’intensifier, prendre un tout nouveau tournant. Qu’est ce que l’uniforme lui allait bien, ça le rendait encore plus imposant à ses yeux. Il ne savait pas où mènerait ce chemin. Il était dans ses bras et c’était le plus important, plus important que cette séance photo ou encore que ses parents soient contrariés de son comportement déplacé. Il reçu cette main dans ses cheveux comme le signe annonciateur qu’il allait passer très certainement une bonne après midi. Il était peut-être torse nu avec une écharpe autour du cou. Il laissa sa joue se plaquer contre ses pectoraux, se laissant aller à cette caresse, il avait d’ailleurs quelques poils qui se hérissèrent à ce contact physique. Après cette salutation de la part de son professeur. Il cru qu’il allait le maudire de lui annoncer deux options qui s’offraient à eux. Faire du sport dans son état ? Ce n’était pas la plus sage des idées, il devrait le surveiller. Il se mit à réfléchir, il n’avait pas envie d’être enfermé dans un musée à regarder des tableaux ou des squelettes. Il avait déjà bien assez de ses cours d’histoire lorsqu’ils étaient tous les deux. « On va faire du sport, mais faudra que tu fasses attention à toi ! » Il pourra en effet remercier ses parents et même s’il n’y avait eut que le musée d’histoire naturelle, le fait d’être en présence de cet homme lui aurait amplement suffit. « Je vais me changer je reviens ! » Il se redressa sur la pointe des pieds et alla embrasser sa joue, il cru entendre un bruit et détourna la tête au même moment, le coin de ses lèvres touchèrent celles de Fitzwilliam. Des papillons dans son ventre se mirent à l’étreinte, comme emprisonné là et le torturant agréablement pour sortir. Il fut surpris et pour accuser le coup, il lui fit un petit sourire désolé. Pourtant ce léger contact lui plu. Pourquoi il n’arrivait plus à le voir comme son professeur ? Pourquoi il n’arrivait plus à le prendre juste comme le guide qu’il devrait être pour lui ? Il devait lui en parler, il avait l’impression que ça tournait en rond dans sa tête.

La rougeur se mit à empourpré ses rouges d’une teinte beaucoup trop prononcée et il fila vers les vestiaires. Il n’avait pas grand-chose à retirer, si ce n’est un pantalon. Il revint avec un jean, une chemise entrouverte et une jolie veste ajustée. Un sac sur son épaule, il était prêt à faire cette séance de sport si ce qu’il avait réellement prévu. Il pourrait blaguer et ça lui arrivait de le faire. Il ne savait plus quel comportement abordé, ils étaient dehors maintenant, Fitzwilliam devait le conduire. Ses parents savaient qu’ils allaient véhiculer sur un engin de la mort.

Il se tourna vers cet homme, il était d’une nature directe et sans détour. « Fitzwilliam, j’en ait marre de tout ça quand je suis avec toi…je ne comprends pas tout ce qui m’arrive et j’espère que tu sauras m’expliquer ! » Il ne savait pas s’il avait réellement la bonne introduction pour se type de conversation. Il prit un air grave, bravant la distance qu’il y avait entre eux sur ce trottoir. « Quand tu as pris cette balle j’ai cru que je devenais fou ! Et quand tu es loin de moi, je pense à toi ! Quand je te vois, je me sens bizarre, parfois je suis nauséeux pas ce genre de mauvaises nausées…je pensais même consulter mon médecin privé pour comprendre ! » Il avait besoin de savoir ce qu’il lui arrivait.

« Je te trouve tellement…beau ? » Il se remit à rougir, il ne savait pas s’il devait le dire ça. Mais depuis des jours que ça le tourmentait. « Ca veut dire quoi tout ça ? » Il fit rebondir son doigt plusieurs fois sur sa poitrine, incapable de pouvoir répondre à ses propres questions. Peut-être que le principal concerné saura lui dire. Il avait planté son regard dans le sien, prêt à avoir ses réponses coûte que coûte.

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Ce geste involontaire avait eut des conséquences. Il avait osé aller plus loin que ce qu’il n’avait jamais fait avec personne. Son sauveur était bien mystérieux aujourd’hui. Maintenant qu’il l’avait rejoins et qu’ils étaient tous les deux dans la rue, il lança chacune de ses questions telle des flèches à la rapidité d’un parfait tireur. Il avait besoin de comprendre que Fitzwilliam lui donne des réponses. Et au lieu de cela il n’eut que quelques phrases énigmatiques et qui n’avaient aucun sens pour lui. Son casque entre les bras il fit une petite moue, il n’était pas convaincu par ces quelques mots. Où l’emmenait-il donc ? Il aurait pu jouer au gamin capricieux comme il le faisait constamment avec Riley, mais au lieu de cela, il se mura dans un silence de réflexion pour escalader la moto et s’accrocher à cet homme. Il l’encercla de ses bras, le serrant contre lui. Qu’il aimait la moto rien que pour ce détail. Il ne savait pas où il l’emmenait, pas encore. Bien qu’il avait eut un indice assez clair sur leur destination. Est-ce qu’il aimait les chevaux ? Le voyage fut plus long que d’habitude. Les immeubles s’enchainaient sur sa visière, il suivait parfaitement le corps de cet homme sur son engin mécanique, ce fidèle destrier fait de moteurs et de mécanique.

Peu à peu les immeubles se transmutèrent en maison de banlieue, les maisons de banlieue se transformaient elle-même en arbre, en chemin de campagne et en paysage idyllique. Il ouvrait grand les yeux. Il tournait la tête partout, c’était la première fois qu’il quittait une ville de sa vie. Jamais il n’avait eut le privilège de partir en vacances et de pouvoir enfin connaitre un autre endroit, sans pollution, sans rythme infernale était plaisant. Ses muscles se détendirent tandis qu’il resserrait son étreinte autour de cet homme. Lorsque la moto s’arrêta sur un chemin sur le bord d’une route parsemé d’arbres, il était curieux. Son cœur battait à cent à l’heure. Doucement il respira cette odeur toute nouvelle pour lui, celle de la nature, pas celle de central park, mais la vraie nature. Il s’avança, il entendait les oiseaux chantés, des bruits étranges mais rassurants. Le feuillage était toujours en mouvement, il s’avança vers l’écorce d’un arbre et il se retourna vers cet homme, il le regardait différemment. « J’aime déjà cette surprise ! » Il avait envie d’en profiter, mais ses questions le tiraillaient toujours.

Il s’avança vers Fitzwilliam, il le serra à nouveau contre lui, voulant retrouver ses bras protecteurs. « J’ai hâte de savoir où est ce que tu m’emmènes ! » Il se demandait s’il devait garder les yeux fermés. Il se retira de nouveau et entrelaça ses doigts avec les siens, serrant cette main. C’était comme instinctif de le toucher, de chercher le contact. Il était peut-être jeune et ignorant, peu à peu les signes n’étaient plus trompeurs. Peut-être qu’il avait besoin d’être sûr et qu’une fois cette surprise passée, il devrait se lancer.

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Il le suivit et c’est main dans la main que les hommes arrivèrent devant cette grille. Rory était assez étonné de l’intérêt que lui portait cet individu. Leur relation était véritablement devenue particulière. Marchant côte à côte ses yeux se portèrent tout de suite sur l’énorme bâtisse. Il trouvait cette demeure magnifique, cette fois c’était l’explosion visuelle à tout point de vu. Tout semblait en effervescence, les chevaux, les personnes tout autour. Il n’avait jamais été aussi attentif à ce que lui disait cet homme. Cette fois il était vraiment touché pour cet endroit, les chevaux, le cadre et sa présence. Il trembla un peu, il n’était jamais monté sur ce genre d’animal. C’était une activité aristocratique par excellence. Le jeune homme écouta l’histoire de ce manoir, à qui il appartenait et aussi ce que voulait lui apprendre Fitzwilliam dans ce cour si original. Ils reprirent leur marche, il était en total admiration envers ces animaux. Ils semblaient si grand par rapport à lui, si majestueux, il avait hâte de découvrir la sensation de monter sur l’un deux. « Je ne pense pas que ce soit un sport de fille ! Au contraire…j’ai toujours eut envie de savoir ce que ça faisait ! » Il fut fier d’entendre aussi ces quelques précisions sur son passé, d’ailleurs il le considérait un peu comme son héro.

Il eut de nouveau les papillons dans le ventre en le regardant, ce même sentiment d’allégresse qui le pris et le fit s’envoler. Ca en devenait attractif, il s’approcha de la clôture, le cheval s’approcha et il lui caressa le museau dans un geste extrêmement délicat. Ce cheval lui donna un petit coup de museau sur la poitrine, ce qui le fit rire aux éclats. Il revint ensuite vers cet homme, il c’était détaché de lui. « Je ne sais pas comment te remercier pour tout ce que tu fais pour moi ! Je ne sais d’ailleurs toujours par pourquoi ! » Soudainement il eut la vision d’un film romantique, d’une maison perdue dans les bois, les deux personnes se rapprochèrent dans cette maison. Ses yeux s’agrandirent en fixant Fitzwilliam. Il se demandait si c’était ça. Et s’il le faisait il le prendrait pour un fou. Il avait une vingtaine d’années de plus que lui et il était un duc. Pourtant jusqu’à maintenant ça ne l’avait jamais interpellé, Rory resta figé un instant. N’existait-il pas un manuel, avec des règles strictes ?

Un léger souffle de vent romanesque, un décor idyllique, une activité de prince, différents ingrédients qui se mélangeaient, comme si c’était des flèches qui pointaient vers Fitzwilliam. Il posa une main sur son torse, tâtant le tissu à la recherche d'un appuie l’autre sur son épaule lui permettait enfin d'avoir cette prise qui pourrait le grandir. Son cœur s’affola dans sa poitrine, il loupait une mesure, reprenait sur deux et faisait une drôle de croche. Il tremblait un peu, il vint doucement chercher ses lèvres. C’était un geste timide, il n’avait jamais osé encore le faire avec personne. Il ne savait pas comment s’y prendre, il hésitait. Comment on embrassait ? Il n’avait jamais embrassé personne. Là, tout de suite, il avait envie. Il voulait faire du cheval et il voulait embrasser Fitzwilliam. Il humidifia ses lèvres. Bien qu’il avait eut le courage d’avancer ses lèvres, de se dresser sur la pointe des pieds, il n’arrivait pas à franchir le pas. Et s’il perdait cet homme par ce geste. Deux hommes ensemble ? On ne lui avait jamais appris que ça pouvait se faire, pourtant ça arrivait.

Toutes ses questions devinrent secondaire, le souffle chaud caressait déjà ses lèvres. Il aimait bien cette haleine de nicotine. Il eut un petit soupir, son ventre se souleva et se contracta ensuite, ils étaient si proches. C’était comme s’il avait attendu ce moment dès qu’ils s’étaient rencontrés tous les deux. Il resta ainsi, comme une phase test, si Fitzwilliam en avait aussi, il franchira les quelques millimètres qui restaient. Puis Rory était trop petit pour aller jusqu’à sa bouche. Le temps était figé, les aiguilles du temps avaient leur rouage de stopper, laissant alors les deux hommes à la croisée de ce qui pourrait devenir une idylle complexe mais incroyable.

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Il vint à lui expliquer les rapports entre le cavalier et son cheval. Rory avait hâte de découvrir cette infime connexion, il avait envie de savoir ce que ça faisait. Il avait même envie de rester toute sa vie dans cet endroit qui lui semblait vraiment magique, mais là tout de suite, c’était d’autres réponses qu’il attendait. Il fut un peu déçu lorsqu’il entendit Fitzwilliam lui dire qu’il était son précepteur, c’était les conséquences de son métier. Il avait envie d’entendre d’autres paroles de sa part. Le jeune homme était un peu perdu, certes il lui était cher, mais il était un élève qui avait plus de valeur qu’un autre. Et voila qu’il se remettait à parler en langage codé, comment pouvait-il le comprendre ? Il avait dix sept ans. Et lui trente six s’il se rappelait bien. Il comprenait tout ça. Il se plaqua un peu plus contre lui alors que sa main recouvrait sa joue, le contact lui plaisait, il appuyait même son visage afin qu’il soit recouvert de ses longs doigts. Les enjeux il les avait compris depuis trop longtemps, il en avait juste marre de reculer. Il était trop petit pour atteindre ses lèvres qui plus est. « Je sais qu’il y a quelque chose en plus avec toi, plus qu’avec quelqu’un d’autre ! » Il avait aussi compris que le sexe n’avait pas d’importance pour tomber amoureux. Fitzwilliam lui faisait prendre conscience de tellement de dimensions différentes.

« Tu es plus vieux, je crois que l’âge de la personne qui nous plais ne se décide pas, ni sa condition…sinon il suffit de remplir un formulaire sur l’internet ! » Il n’avait pas d’accès à ce genre de connexion. Ses parents avaient bien trop peur qu’il se perde dessus, il savait tout de même se servir d’un ordinateur et d’un téléphone portable. Il était certes coupé du monde, il se débrouillait comme il pouvait. « Je sais qu’il va falloir tous deux qu’on reste très discret, si par chance je te plais aussi ! Car on vient tout deux d’une haute société qui apprécie très difficilement ce genre de relation ! De plus je suis ton élève ! » Il n’avait pas envie de rajouter qu’il était mineur encore, il allait être majeur dans quelques jours. De plus selon la loi il avait atteint depuis un an la majorité sexuelle, ce qui en soit ne posait pas de réel barrage pour la suite des événements. Leur relation allait être très complexe si effectivement elle devenait plus sérieuse.

Il alla déposer un baiser dans son cou, il avait envie de respirer son odeur, de l’avoir prêt de lui, d’être enlacé, de connaitre le bonheur avec Fitzwilliam. Il se mit à susurrer ces quelques mots. « Embrasse-moi ! » Ce n’était pas un ordre mais une suggestion, espérant qu’il ne vienne pas à se prendre une grande claque psychologique en pleine figure après tout ce qu’il venait de dire. Il tremblait un peu, il avait tellement attendu ce moment, il avait même cru il y a quelques secondes que ça allait se produire, maintenant il l’exigeait.

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Rory avait déjà une vie compliquée, un peu plus, un peu moins. Il n’avait jamais pris de risques pour personne et il pensait idéalement que Fitzwilliam en valait le coup. Etrangement il avait déjà envisagé les enjeux. Il frissonna au contact de ce pouce sur sa joue. Il savait ce que c’était de vivre caché et il comprenait pourquoi Fitzwilliam se devait de ne plus être son tuteur. Pourtant, intérieurement il aimerait bien qu’il le reste, ça resterait une excellente couverture pour que tous deux puissent se voir plus souvent. Le danseur secoua la tête de façon positive un peu timidement, prenant amplement conscience de ce qu’il allait se passer. C’était le bon moment, il allait avoir son premier baiser. Son cœur était une véritable bombe lancé sur un compte à rebours plus prête à imploser qu’à exploser. Leurs lèvres s’effleurèrent, il ne pouvait plus reculer, il recevait le souffle chaud sur ses lèvres. Jusqu’au moment où une voix vint perturber ce moment si beau. Il se figea se mettant à détester intensément cet homme. Il ne c’était pas encore engagé et déjà leur relation était testée. Fitzwilliam simula une mouche sur sa joue. Le blondinet se laissa faire, déçu que cela se passe ainsi. Rory avait conscience qu'ils allaient vivre dans la peur d'être surpris à chaque fois. Est ce que ça valait le coup? Il se disait que oui. Il reçu la main sur son épaule comme une bénédiction, s’il ne l’avait pas touché en cet instant, il aurait été vexé. « Je suis enchanté de faire votre rencontre Monsieur Charles ! » Ils parlèrent un peu de sa famille, il fallait savoir que la famille du jeune Lacroix était l’une des plus puissantes de New York et avait un certain poids sur l’ensemble des Etats-Unis. Il gérait plutôt bien la situation.

Le jeune homme se mit à suivre Fitzwilliam et Charles vers le manoir, il restait totalement impuissant. Il avançait droit, il savait que ce genre de situation allait se répéter si parfois ils arrivaient enfin à concrétiser cette passion naissante. Il aurait bien aimé demander à cet homme de partir cinq minutes, de tourner le dos, de compter jusque cent et de revenir. Cela gâcherait totalement l’aspect du premier baiser. La majestueuse maison victorienne s’afficha face à eux, il avait les yeux grands ouverts. La visite débuta par les écuries, par les différents aspects de l’équitation, tandis qu’il restait excité par cette expérience. Rory n’osait toujours pas regarder Fitzwilliam pour le moment, il se demandait quel cheval il allait monter. Il avait l’impression que chaque animal faisait au moins dix fois sa taille, il allait faire minuscule sur la monture. Un playmobil en soit. En tout cas aucun des animaux n’eurent de réaction brusque sur son passage.

Maintenant que le tour du domaine venait d’être fait, il se retrouva seul dans une pièce pour se changer. Il avait envie que Fitzwilliam soit avec lui, il se déshabilla pour enfiler son pantalon d’équitation, son haut et ses bottes. Il avait réclamé une tenue adaptée, il n’avait aucune envie de flinguer ses vêtements haute couture si par malheur il tombait. Il trouvait toujours très élégant les cavaliers. Il se demandait quelle balade serait prévue et aussi si Charles serait de la partie jusqu’au bout. Il demanderait bien aussi à son précepteur de pouvoir rester la nuit, il n’avait plus envie de quitter ces décors enchanteurs.

Alors qu’il était en petite tenue, il entendit la porte s’ouvrir, il tourna la tête pour voir qui entrait à un moment où il n’était pas tellement habillé pour être aperçu….

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Attention Rory était à deux doigts de la crise, que quelqu’un puisse le voir en petite tenue était totalement inadmissible, il aimait sa pudeur et aimait guère qu’on puisse le découvrir au-delà de son torse. Et encore il allait sûrement mettre un véto sur la plupart des photos de lui un peu dénudé de ce matin. Il se tourna donc vers la personne qui osait entrer dans son entre, ce n’était que Fitzwilliam qui faisait tout son possible pour ne pas le regarder. Pendant quelques secondes il resta totalement statique, il ne savait plus comment réagir ? Il n’allait pas le fustiger. Finalement il ravala les mots colériques qu’il avait préparés vers le quelconque inconnu qui serait entré ici. Il continua de se changer alors que son maitre était de dos. Il l’écouta parler, évoquer son départ. Pendant quelques secondes il se figea, l’idée de savoir cet homme en danger le rendait totalement dingue. Il avait raison, ils avaient vécus ensemble des mots difficiles, des mots intenses, imprégnés de leurs actions réciproques. Ils avaient cette affection mutuelle, pourtant cette histoire d’amour ne pourra jamais commencer. Le nombre de contraintes ne faisaient que s’accentuer. Il termina de s’habiller, en essayant de réfléchir à tout ça, il se plaça devant Fitzwilliam, habillé de sa tenue de cavalier. Il le fixa droit dans les yeux, il croisa ses bras et fit mine de réfléchir. « Tu es sûrement l’une des meilleures personnes que j’ai rencontré Fitzwilliam ! Tu es patriote, protecteur et sûrement l’une des personnes les plus importantes de ma vie ! » Il ne pouvait pas tout brader, Rory avait une vie beaucoup trop compliquée pour le moment pour y ajouter des facteurs telle qu’une relation comme celle avec cet homme. Pourtant il aurait bien aimé, il y avait trop de dimension inconnue pour lui, il y avait une forme de tentation qu’il n’arrivait pas à comprendre, ni à visualiser. En plus Fitzwilliam ne l’aidait pas beaucoup dans ses gestes, pourtant ses paroles l’aidaient énormément, il hésita un peu et finalement il alla s’assoir sur ses cuisses, cherchant un peu de proximité. « Tu vas partir ou ? » C’était comme pour un peu savoir si allait être vraiment compliqué ou pas. Il ignorait même si son maitre pouvait lui donner ce genre d’information ou non.

« Je ne peux pas te perdre comme précepteur ! Je sais qu’une fois que tu ne seras plus mon précepteur on ne se verra plus, tu m’apportes tellement quand tu m’apprends… » C’est bien la première fois qu’il appréciait l’un de ses précepteurs et qu’il ne cherchait pas à les rejeter. Il fallait bien qu’il y ait un cas une fois dans sa vie. Par contre il y avait bien un fait dont il était sûr c’est que s’il avait la malchance de tomber au combat, il serait malheureux de le perdre. « Tu sais, j’aurais de la douleur si tu ne reviens pas ! Alors revient et continue à me donner des leçons de vie comme celle d’aujourd’hui ! » L’inquiétude se lisait dans les yeux de Rory, il n’avait pas envie de le voir disparaitre. Il ne voulait pas qu’il meurt de cette façon, il voulait que Fitzwilliam meurt vieux, avec plein de petits enfants et qu’il ait eut une vie heureuse.

Il se mit à réfléchir, il avait envie que cet homme sourit, qu’il oublie un peu son ordre de mission et il comprenait mieux pourquoi il l’avait amené jusqu’au ranch de son cousin. « Dis-moi ce que je dois faire pour que tes derniers jours avant de partir soient parfaits ? » Parfois il pouvait se montrer égoïste et chiant mais pas aujourd’hui, car il tenait beaucoup à cet homme. Donc il ferait tout son possible afin qu’il soit heureux. Une balade à cheval, ou rentrer, il allait être aux petits soins pour lui. C’était une façon de lui remercier d’être entré dans sa vie. Il n’avait plus envie de se prendre la tête avec des considérations d’ordre de préséance ou une quelconque étiquette. Juste sourire et découvrir avec Fitzwilliam. Entre eux ce n’était pas impossible, il y avait une forme d’amour et de tendresse indiscutable qui n’aboutira jamais sur une relation.