Personne ne peut avoir une vie sans accros, une vie sans détour. Personne n’a le droit à sa ligne droite. Jeff pensait tout de même avoir le droit à une route à peu près calme, c’était sans compter sur sa nouvelle vie à New York. Il commençait vraiment à douter sur les biens faits de son nouvel emménagement. Cela faisait assez de mois qu’il était ici, pour savoir ce qu’il pensait de la vie de New York. Et à vrai dire, il était en gros doute et ne savait pas comment se sortir de cette histoire. Il ne savait pas non plus s’il pourrait un jour retrouver la vie qu’il appréciait tant : celle qui n’avait pas de problème, celle où la seule question que l’on pouvait se poser c’était comment on allait financer et organiser nos prochaines vacances. Jeff avait tellement apprécié son ancienne vie de Londonien qu’il avait à présent du mal à voir les bonnes choses dans sa nouvelle vie. Depuis quelques jours, il avait du mal à retrouver le sourire, et lorsqu’il voyait ses amis, il luttait pour feindre sa joie de vivre habituelle. Il avait beau tout essayé, il était de plus en plus difficile pour lui de faire semblant que tout était normal. Il réussit cependant parfois à oublier ses tracas quotidien lorsqu’il était avec Loan. Il voulait être fort pour elle et il réussissait à chaque fois à se noyer dans ses baisers comme dans ses yeux. Mais une fois qu’il la quittait, ces pires pensées les hantaient, et là s’il n’en parlait à personne il allait imploser. Cette vie à New York ne lui correspondait pas, et il ne pouvait pas non plus retourner à Londres, car trop de mauvais souvenirs le hantait à présent, il avait besoin d’une oreille qui aurait assez de recul vis-à-vis de tout ce qu’il vivait à New York, et il pensait la trouver en Alicia.

Il n’avait été qu’une seule fois chez elle, c’était la dernière fois qu’ils s’étaient vus et Jeff en avait encore quelques regrets de l’avoir laisser seule sans avoir pris de réels nouvelles depuis ce soir. Jeff était un peu confus, il allait chercher du réconfort chez une personne qu’il avait vu la dernière fois dans un état où le moral était très bas. Jeff ne savait pas s’il allait réussir à lui expliquer ces tracas sans qu’elle lui envoie les quatre vérités qu’il mérite à la figure. Jeff angoissait de plus en plus à l’idée de lui en parler au fur et à mesure qu’il avançait, ses muscles se contractaient pas moment sans qu’il ne s’en rende compte. Et à deux reprises, il se trompa de rues tellement ses pensées étaient embrouillées. Jeff arriva enfin devant la porte de sa maison, et après avoir pris une profonde inspiration, il sonna à la porte, et attendit quelques secondes devant la porte qu’elle ouvre, son rythme cardiaque accéléra et sa bouche se fit sèche, et cette porte n’en finissait pas de s’ouvrir. Il était persuadé qu’elle était chez elle, il le sentait, mais plus les secondes s’écoulaient et plus Jeff devenait impatient, alors que ce n’était pas dans son trait de caractère. Il reprit une autre respiration, et cette fois ci, la maudite porte s’ouvrit .

have fun.