Ambre jeta un regard noir au jeune homme devant elle qui était trop occupé à draguer une minette, plutôt que de la laisser passer. Devant l’air furieux d’Ambre, il se décala, mais avec un petit air blasé qui la fit froncer le nez. Si elle le recroisait celui-là, il entendrait parler du pays ! Tout ceux qui la connaissait savaient qu’on ne devait pas énerver Ambre, en particulier lorsqu’elle avait faim. La jeune femme dépassa le garçon, sans un autre regard en sa direction. Elle se dirigea vers le Resto U, la faim lui tiraillant le ventre. Lorsqu’elle entra, elle crut à une blague. C’était blindé de chez blindé. Quelle poisse !

Ambre se rangea dans la file, l’air blasé. Sa journée ne débutait vraiment pas bien. Déjà ce matin, elle s’était réveillée avec la gueule de bois. Elle s’était rendue à son cours de théâtre dans le coltard et avait donc complètement foiré les exercices que son professeur lui avait demandé de faire. Puis, elle était allée en cours et s’était mortellement ennuyé. Et maintenant, crevant de faim, elle devait patiemment attendre pour accéder à la nourriture. Un gloussement la fit se retourner. Derrière elle se trouvait le jeune homme et sa nouvelle proie. C’est évidemment elle qui venait de pousser ce stupide gloussement. Ambre arqua un sourcil avant de leur tourner le dos. Les jeunes étaient pitoyables. Les gloussements ne cessaient pas et Ambre se sentait bouillir. Elle priait pour que la file avance vite, sinon elle risquait de craquer.

Cinq minutes plus tard, cinq minutes de supplice. Ambre avait les poings serrés pour se retenir de se retourner. Elle arriva au bout de la file et prit un plateau. Elle y déposa à manger et se dépêcha de payer. Elle soupira. Maintenant, il fallait trouver une place. Ses yeux balayèrent la grande salle. Elle avisa une place de libre, à une table bondée. Cela ne la dérangeait pas de manger seule. Tout sauf deux minutes de plus en compagnie de la « glousseuse ». Elle accéléra le pas et déposa son plateau sur la table. Elle poussa un long soupir. Les gloussements tintaient encore dans sa tête. Elle secoua la tête pour essayer de se concentrer sur autre chose : la nourriture.

Les autres personnes à sa table discutaient. Enfin, Ambre les entendait parler, elle supposa donc qu’ils étaient tous amis. Elle ne faisait pas trop attention aux autres lorsqu’elle avait faim. Le reste du temps, c’était une fine observatrice. Elle se servait de ce qu’elle voyait pour pouvoir s’inspirer de gens réels lorsqu’elle jouait. Mais là, l’important était de ne pas mourir de faim ou de ne pas faire une crise hypoglycémique. Elle entama son entrée, retrouvant peu à peu son calme. Mais Ambre mettait toujours beaucoup de temps à se calmer. Elle était bien trop excessive pour recouvrer son calme en deux minutes. Elle ruminait souvent plusieurs jours avant d’oublier un incident.

OKAY BY JUNE