Une jeune femme, brune, décoiffée, venait tout juste de se retourner dans son lit. Elle bailla, ouvrit les yeux lentement et posa sa main sur son front. Il était brûlant. Elle frotta ses yeux un court instant et soupira. Cela faisait deux jours à présent. Deux jours qu’elle n’avait plus de médicaments. Qu’elle refusait de sortir et cherchait en vain une solution à son dangereux problème. Suzie se releva brusquement. Elle était restée cloitrée dans son lit durant deux nuits, et deux journées où la pluie n’avait cessé de tomber. Il était temps qu’elle trouve un moyen. La mangemorte se rendait malade, folle. Elle n’avait plus de pilules et craignait de faire des choses qu’elle regretterait si Lou revenait à la charge. Elle n’avait pas peur pour elle, de sa double personnalité. Mais pour les autres. Bien qu’elle adorait faire souffrir à présent, l’historienne craignait en fait pour sa propre vie. Si elle se mettait à tabasser le premier sorcier qui passait, sa couverture tomberait bien trop vite. Elle avait envoyé un hibou à la bibliothèque, prétextant un état fiévreux. La directrice ne semblait pas en colère. Elle avait une confiance absolue en Suzie qui bossait comme une acharnée. Puis bon, la vieille dame avait toujours trouvé la jeune femme trop pâle à son goût. Bien que c’était son état naturel. Elle avait donc cherchait une solution. Oh oui, elle avait pensé à contacté le médecin qui fournissait d’habitude ses médicaments mais celui-ci était parti en vacances. Fin septembre oui, tout à fait. Surprenant. Cela avait plongé Suzie dans une courte colère, elle avait cassé de nombreux vases et sa table basse, mais elle s’était vite calmée, en comprenant que ça ne servait pas à grand-chose de s’énervait tant. Ainsi, la mangemorte avait choisi de rester dans son lit, déprimée et sur les nerfs.

L’absence de médicaments déclenchait chez Suzie des sentiments étranges. Oui, il y avait bien la peur de voir Lou revenir et commettre certains dégâts dans sa vie. Mais aussi le plaisir, et la nervosité. Elle s’énervait pour un rien, criait sans cesse et devenait plus brutale que d’habitude lorsqu’elle était en colère. Elle devenait folle, littéralement. Elle serrait les poings constamment et sursautait à chaque petit bruit. Parfois même, elle se reprenait à éclater de rire pour rien. L’historienne détestait être comme cela. Elle d’ordinaire si calme et patience, sage en apparence. Elle ne se contrôlait plus réellement. Mais finalement, ce n’était pas plus mal pour son statut de mangemorte, elle aurait moins de pitié ainsi. Il fallait qu’elle collabore avec Lou. Et vite. Suzie descendit de son lit, le fraîcheur du sol la surprit doucement, elle qui brûlait intérieurement. Elle passa délicatement une main dans ses cheveux. Il lui fallait un remède. Oui, c’était ça. Un truc qui la calmerait. La brune entra dans sa salle de bain, et prit une douche glacée. Sortant de là, elle ignorait si elle devait se remettre au lit ou s’habiller pour aller s’aérer dans le parc souvent désert à quelques pas de chez elle. Finalement, il était temps qu’elle se prenne en mains. Elle s’habilla en vitesse. Avec ses habits de l’ancien temps, comme à son habitude. Une robe noire, des bottes à talons noires. Suzie détestait cette couleur généralement, mais aujourd’hui, son humeur s’y prêtait plutôt bien. Elle sortit de sa chambre et descendit au salon.

Ignorant où elle devait aller, la mangemorte fourra sa baguette dans sa manche, et se dirigea immédiatement vers la cuisine. Elle était froide, vide, sombre et sale. Il fallait qu’elle fasse le ménage. Un elfe de maison, ou quelque chose. Deux jours à ne rien faire, ça la dégoûtait. Ben oui, l’historienne était une hyper active d’habitude. Elle mangea un bout de pain sec et but un soda qu’elle trouva dans son frigo, par hasard. Elle n’était pas rassasiée, mais ça fera l’affaire pour un temps. Au pire, elle sortirait et dès qu’elle aurait trouvé une solution à son problème elle prendrait un peu de son temps pour se rendre dans un restaurant super cher. Juste pour la frime. A cette idée, Suzie rit doucement. Elle ignorait pourquoi. Elle décrocha sa cape noire de son porte manteau, vérifia les sortilèges d’alarme et sortit dehors.

La mangemorte n’avait pas fait attention, elle entendait la pluie, mais n’avait pas jeté un seul coup d’œil au dehors. Il ne pleuvait pas pour le moment. Mais le ciel était d’un noir corbeau, c’en était presque impressionnant. Il faisait légèrement froid. Ce n’était pas un temps à mettre le nez dehors. Suzie frissonna un peu et se mit en route.
C’était ça la chance d’être une sorcière. Il y avait des remèdes magiques pour à peu près tout. Bien entendu, la jeune femme ne pouvait se rendre à l’hôpital St-Mangouste. Il la garderait pour deux semaines minimum. Et elle ne voulait pas ça, au contraire. Finalement, Suzie appréciait la présence de Lou à ses côtés, ça avait quelque chose de rassurant. Elle continua à marcher d’un pas rapide, vif, presque confiant. Ce qui n’était pas le cas d’habitude. Elle était dans Londres même à présent. Si ses pas l’avaient conduit là, c’est qu’il y avait une bonne raison. Un gamin passa trop près d’elle, les yeux grands ouverts. Il n’avait pas peur, mais semblait figé de surprise. Suzie dut se contenir pour ne pas l’étrangler sur le moment. Il fallait qu’elle reste calme, le temps d’enter dans le monde des sorciers du moins. Après on verra. Elle tourna le dos à l’enfant après lui avoir lancé un regard noir et se dirigea vers le chaudron baveur. L’historienne ne s’y attarda que cinq secondes. Le temps d’entrer, de traverser le pub, et de ressortir. Ainsi, elle se trouvait sur le chemin de traverse. Sans demander son reste, elle courut presque. Elle cherchait une potion. C’était peut-être ça qui lui fallait. Mais pas une potion normale. Peut-être faudrait-il qu’elle la commande. Ou alors peut-être qu’un effet placebo marcherait. Mais si elle savait qu’elle prenait de faux médicaments, ça n’allait pas faire grand effet.

Enfin, Suzie entra dans l’allée des embrumes. Elle n’avait mit les pieds ici qu’une ou deux fois. Trouvant l’endroit trop sombre et trop petit pour son espace vital. Elle regarda autour d’elle. Il n’avait pas grand monde, si ce n’est dire personne. L’historienne leva les au ciel pour remarquer que les nuages s’étaient encore assombris, si cela pouvait encore être possible. Au loin, elle entendit le rononnement de l’orage. Il était loin, mais elle ne doutait pas que dans quelques minutes il serait au dessus de sa tête. Une goutte vint s’écraser sur sa joue. Elle renifla bruyamment et lança un regard noir à tout ce qui pouvait bouger autour d’elle. Ce n’était pas son jour. Enfin, elle se dirigea vers un apothicaire. La vitrine était particulièrement sale, sombre, boueuse presque. Suzie avait l’air blasée. Tout d’abord parce que l’allée des embrumes n’était décidemment vraiment pas accueillante et parce que avec le peu de luminosité que lui offrait le ciel, elle ne voyait pratiquement rien. Alors que la jeune femme allait pousser la lourde porte du magasin. Un bruit attira soudainement son attention. Oui, d’habitude la mangemorte n’aurait guère fait attention à un bruit si futile. Mais lorsqu’on est sur les nerfs, c’est autre chose. La brune se retourna d’un geste vif vers l’endroit où elle avait cru voir quelque chose. Attendant un quelconque signal.
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OK BY KIM