Un temps merveilleux, radieux. Mais bon sang, quel froid polaire ! Stephan plongea le nez dans son écharpe rayée et parfumée, les mains bien au chaud dans les poches de sa veste noire. Le noir conservait le froid, il parait… La blague. Eut-il été en blanc qu’il aurait eu surement aussi froid. Impossible d’être plus gelé qu’en cet instant ! L’hiver était bel et bien présent, bien que la date ne soit pas officielle. La nuit lui était tombée dessus comme un filet, mais loin d’être aussi oppressante… Sephan adorait la nuit. C’était l’instant de tous les délires, le moment ou les bars étaient bondés, les rues vivantes et euphoriques. C’était grisant. Le jeune effectuait le chemin restant avant son bar préféré d’un pas vif, pressé de retrouver la chaleur ambiante des soirées un peu trop arrosées. Il se souvenait clairement de cette nuit alcoolisée, ou son père avait du le récupérer cuit pour le ramener… Enfin, non, il ne se souvenait plus. Seule la journée qu’il avait passée le lendemain, avec un affreux mal de crâne, à écouter les sermons de ses parents, lui revenaient en mémoire. C’était le bon vieux temps, l’époque ou il ne pouvait s’arrêter d’ingérer toujours plus d’alcool. Il ne savait pas s’arrêter. Qu’il était jeune !
Il était arrivé. Son regard s’alluma lorsqu’il poussa la porte du pub, et une bouffée de chaleur accompagnée de musique le firent sourire. Il se permit enfin de retirer son écharpe : elle serait inutile ici ! Dans sa poche son portable vibra, mais il attendit d’arriver à une table pour le sortir et regarder qui lui envoyait un message. Jesse ! Stephan grogna d’un air mécontent en lisant le message. Il était occupé avec sa copine. Quelle poisse, son ami d’enfance le lâchait au profit de sa petite amie… Il n’avait jamais compris ce regard éperdu d’adoration pour cette fille banale. Lui-même était certain de ne pas pouvoir conserver une relation aussi longue que la leur : 8 mois ! Un soupir, il oublia bien vite ce petit désagrément. Il ne passerait pas la soirée seul très longtemps… Il s’approcha de deux jeunes femmes accoudées au bar, en grande conversation. Tanpis, il dérangerait sans doute un peu. S’arrêtant à leur côté, il leur servit un sourire qu’il savait craquant –il avait déjà fait ses preuves, et s’adressa à elles en les regardant dans les yeux, avec une assurance sans limites.

Bonsoir mesdemoiselles… Je vous offre un verre ?

Les deux jeunes femmes se regardèrent, surprises, et acceptèrent. Une bouffée de satisfaction monta en lui tandis qu’il commandait trois Margarita.

OK by Breane