Une pendule produisait un tic tac régulier quelque part dans la pièce. Un courant d'air s'extirpait avec peine par l'interstice entre la porte et le mur, se mêlant à la respiration lente des jeunes filles de Serpentard. Dans le noir, une silhouette mince se tournait et se retournait dans son sommeil. Une couverture était retirée, puis remise jusqu'aux épaules, puis à nouveau écartée. Le courant d'air lui glaçait les jambes et la couverture la faisait mourir de chaud. Impossible de trouver le sommeil dans ces conditions. Lyra se débarrassa définitivement de ses couvertures et ouvrit les rideaux verts de son baldaquin. Un coup d'œil en direction de ses camarades lui suffit pour voir qu'elles étaient encore profondément endormies. Perdues, enlacées dans les bras d'un songe qui se terminerait bientôt et qu'elles oublieraient tout aussi rapidement. Que de désillusions pouvions-nous nourrir lorsque nous dormions. Mais quelle importance. De toute manière, la jeune Serpentard était debout, et totalement incapable de rêver éveillée.

Ses yeux se posèrent alors sur ses vêtements. Elle se dit alors qu'un peu d'air lui ferait du bien, D'un geste vif et agile, afin de ne pas réveiller les autres, ses mains attrapèrent l'uniforme de Poudlard et elle l'enfila ensuite. Cet uniforme se constituait d'une mini jupe noire pour les demoiselles, d'un pantalon pour les messieurs. Au lieu de mettre la chemise blanche réglementaire de l'uniforme, Lyra opta pour un haut discret, afin qu'on ne la découvre pas dans le château à cette heure de la nuit. Un débardeur noir. Elle chaussa ses ballerines noires et ferma les yeux quelques secondes, concentrée. Ses cheveux, châtains, devinrent alors d'un noir d'ébène. Parfait pour qu'on ne la voit pas. Elle ouvrit la porte et sortit, attrapant sa baguette magique au passage.

D'un pas de loup, la Miss Bilnakie sortit de la Salle Commune des Serpentard en direction du Hall d'entrée. Les couloirs sombres, resserrés, n'étaient pas pour la rassurer. De temps à autres, sa claustrophobie prenait un malin plaisir à sortir de sa cachette pour lui jouer des tours. Ce n'était cependant pas le moment. Alors elle surmonta l'angoisse passagère qui la prenait et parcourut les cachots à grandes enjambées silencieuses pour atteindre le Hall d'entrée. Camouflée dans l'ombre de l'entrée des cachots, ses yeux parcoururent la salle, guettant le moindre mouvement, la moindre ombre suspecte. Ses oreilles étaient aux aguets du plus petit son. Un bruit de pas, une respiration. Mais rien, la Hall était désert. Lyra se dirigea vers la grande porte. Fermée. Le concierge avait dû penser que les élèves sortaient un peu trop souvent à son goût.

Forcée à rester à l'intérieur du château, la jeune femme opta pour un autre lieu qui lui permettrait de prendre l'air ; la Tour d'Astronomie. C'était le lieu idéal. Ses pas la menèrent alors à travers les couloirs, dans des passages secrets, derrière des statures ou des tapisseries pour se cacher au moindre son suspect. Il n’y eut pourtant aucun problème durant son trajet. A part un fantôme qui avait traversé le mur en face d’elle, il n’y avait rien eu. Elle arriva don sans encombre dans la plus haute tour du château.

Un faible grincement se fit entendre lorsque ses mains poussèrent la porte. Un air frais s’engouffra dans le couloir, faisant voleter les pans de sa jupe ainsi que ses cheveux devenus aussi sombre que le ciel qui se dessinait au-dessus de sa tête. La porte se referma derrière elle dans un claquement et elle se dirigea vers le muret qui séparait le sommet de la tour à une chute vertigineuse. La tour d’astronomie était réputée pour être la seule à n’avoir pas de toit, afin d’observer les astres à sa guise, ainsi que pour sa hauteur qui fait tourner l’œil de plus d’un élève possédant le vertige.

La jeune femme posa ses doigts fins sur la rambarde. Sa bague scintillait à la lueur de la Lune. D’un geste de la main, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et regarda le ciel qui s’étendait au-dessus de sa tête. Elle ne savait pas quelle heure il était. Elle avait cours demain. Mais elle s’en fichait. Au pire, elle serait simplement fatiguée. Et mieux valait rester éveillée au sommet de la Tour, qu’enfermée dans un cachot sombre, sous des draps trop chauds. Lyra na frissonna lorsque le vent souffla plus fort. Au même moment, des pas montaient les escaliers de la Tour. Cependant, la silhouette fine de la Serpentard resta impassible. L’esprit bien trop ailleurs pour se soucier d’un simple bruissement dans l’escalier…

Ok by Lo' <3