Je n’étais pas un féru de fête et de tradition. Après avoir passé la plupart de mes Noël seul, je m’étais habitué à ne plus organiser de festivité, ni même y participer. Offrir des cadeaux et couvrir mes proches de niaiserie n’étaient pas du tout mon truc. J’étais très mauvais dans ce domaine. Mais sur l’île c’était différent. Ce n’était pas vraiment Noël, enfin si bien sûr, mais à la place du fois gras et du caviar nous avions les produits les plus délicieux et les plus rares de l’île, ce qui était à nos yeux, vraiment magnifique. Je ne voulais pas aller à ce bal, de une parce que je n’avais pas de cavalière, deuxièmement, je n’aimais pas du tout les fêtes. De plus, sur cette île, j’avais très peu d’ami voir pas du tout. Rester à l’écart était plus intéressant parce qu’au final, le groupe ne compte que sur toi et tes compétences pour par exemple ramener du gibier ou du poisson. Je n’étais pas désagréable envers les autres, bien au contraire, j’aimais juste ma vie tranquille en solitaire. Depuis que nous étions ici, les survivants avaient parfaitement compris mon système de vie. Ils savaient tous que j’étais disponible pour n’importe quel service, je ne demandais rien en retour, puisque l’argent était inutile ici. La seule chose que je demandais, c’était la paix, ma solitude et mon silence. J’avais mon petit confort, je n’avais besoin de rien d’autre. Théoriquement, je ne devais pas aller au bal, mais il y avait une femme que j’aimais bien sur cette île et je pensais que cette petite fête lui ferait plaisir. Je n’y allais pas pour m’amuser, mais bien pour lui faire plaisir. La relation que j’entretenais avec elle était compliquée, elle m’avait embrassé plusieurs fois, moi également, mais rien de bien officiel. Je l’appréciais, mais je ne savais pas si c’était de l’amour ou de l’amitié, je ne peux pas nier le fait qu’elle m’a, en quelque sorte, conquit. Elle n’était pas comme les autres survivants, non. Elle était certes très belle, mais elle avait une chose en plus que je ne pouvais décrire qui me plaisait beaucoup chez elle au point d’être presque accro à cette personne. Bien sûr elle n’en savait rien, j’avais bien trop de fierté pour toute avouer.

J’étais dans le sable fin, toujours au même endroit. Assis en observant l’océan, sans cesse en cherchant du regard un bateau ou un éventuel hélicoptère qui allait me sortir de là. La nuit tombait, j’assistais avec une grande joie masqué par un visage neutre au couché de soleil journalier. Je me levais finalement, décidant de me mettre en route jusqu’à la grotte de chez Tinsley, pour lui demander avec improvisation, si elle voulait bien de moi pour le bal, bien sûr je n’étais sûr de rien. Je n’étais pas à l’abri d’un refus catégorique de sa part, mais bon qui ne tente rien n’a rien. Je marchais le long de la plage jusqu’à me retrouver devant la grotte de cette dernière, une chose infecte qu’elle avait réussit à rendre agréable au fil du temps. Je restais là, devant l’entrée, l’attendant patiemment. J’essayais de percevoir sa silhouette dans l’obscurité de la grotte, mais sans succès. Je toquais alors quelques coups sur une pierre dont le bruit résonnait dans la sinistre demeure. Soudain la jeune femme approcha, c’est alors que je pris la parole.

C H A R L I E « Bonsoir Tinsley. Tu ne vas pas au bal ? Parce que … si tu veux je … veux bien t’inviter à me tenir compagnie … »

OKAY BY JUNE