Après avoir poliment saluer la noble, il reposa son regard par terre et retourna dans ses pensées, où Ophélia était. Il ferma ses yeux doucement pour ne voir que son visage d’Ange. Ce visage qui le faisait sourire sans trop de raisons. Après leur petite rencontre, il n’avait que pensé à elle. Il ne savait pas vraiment ce qui lui arrivait mais il aimait bien se sentir heureux et épanoui pour une fois. Il la remerciait en silence de le faire sentir ainsi.

Mais en même temps il y avait cette crainte. Cette crainte que tout soit irréel, que ça se termine un jour. Il valait mieux ne pas s’embarquer dans quelque chose de si bon qui se finirait un jour. Paul était quelqu’un de très peureux et lâche à la fois. Il n’avait pas envie de sacrifier quelque chose. Il ne voulait pas devenir heureux pour redevenir triste. C’était impossible dans sa tête. Ophélia avait beau être une très jolie fille avec une personnalité formidable, Paul gardait cette peur au fond de lui. Il n’allait pas sauter à pieds joints dans tout ça sans savoir ce qui allait arriver après. Jamais.

Puis la jeune femme s’approcha de Paul en lui disant que sur ce banc il y avait assez de places pour deux. Pour deux rêveurs. Cela était-il si évident qu’il était perdu dans les nuages? Il devait stopper cela tout de suite, il ne voulait que personne sache ce qu’il ressentait. Plus il était neutre, mieux c’était pour lui. Mais en présence d’Ophélia, cela lui était impossible de rester neutre. Un sourire arrivait toujours à s’afficher malgré tout. Q’est-ce qu’elle lui faisait de l’effet quand même... Puis il sortit de ses questions sans réponses pour se concentrer sur cette jeune femme.
«Oui je crois qu’il y a assez de place. Et s’il n’y en avait pas, je vous laisserais la mienne sans hésiter, chère dame.» dit-il en prenant doucement la main de l’Italienne en déposant un léger baiser sans sentiments sur sa main. Juste par politesse. Puis un grand silence s’installa entre les deux personnes. Paul sans le vouloir était reparti dans sa tête.

Encore une fois ce fut la jeune noble qui le sortit de là. Et elle avait raison, c’était une femme merveilleuse oui... Probablement qu’elle ne la connaissait même pas. Et il préférait garder cet Ange pour lui. Il ne laissa que glisser quelques mots...

«Oui, une femme très merveilleuse. Vous avez raison.»

Puis il laissa le silence revenir, n’ayant rien d’autre à lui dire.

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