Nous n’étions pas partis depuis deux minutes que l’autre alcoolo se réveilla enfin de sa léthargie. J’étais à deux doigts de lui en foutre une, histoire qu’il dorme et ne se mette pas à dégueuler dans ma voiture quand il avait ouvert la bouche, laissant une odeur nauséabonde s’infiltrer dans l’habitacle. Et osa m’insulté. J’en rigolais. Jaune, mais j’en rigolais. Ah sûrement, connard … mais de toi à moi, à cet instant, ce n’est pas la connasse ménopausée qui pourrait pas assuré. Qu’il me sorte une autre connerie de ce genre, et je ne répondais plus de rien. Qu’il sache qui j’étais ou non. Peu m’importait. J’avais envie de cogner. Et je sentais qu’il m’en donnerait l’occasion ce soir. En vérité, je n’attendais que ça.

Mac tenta de me dire quelque chose, et j’allais me tourner vers elle quand l’autre continua sur sa lancée. Et un long monologue s’ensuivit. Je l’écoutais attentivement. Sourcils froncés. Le sang qui commençait à bouillonner. Ça promettait de partir en vrille sous peu, et j’essayais de me convaincre qu’il était sous l’effet de l’alcool, que ça ne servait à rien de lui démonter la tronche. Que demain il ne s’en souviendrait même plus, sauf de la douleur sur son corps en plus du mal de crâne. Mais je n’étais pas du genre à réfléchir à deux fois avant de frapper un mec. Saoul ou pas, j’en avais strictement rien à foutre. Rien ne m’arrêtait.

Un parking en pleine nuit. Désert. Seul mes gars, Joe et cette ordure comme âmes vivantes. Un règlement de compte que je ne peux pas laisser passer. Une haine intense qui coule dans mes veines. Une adrénaline que je ne contrôle pas et que j’adore. Un désir et un plaisir à faire mal. Oui, ce soir je vais faire mal. Ce soir, j’ôte la vie, et sans regrets. C’est la première fois que Joe est là. La première fois qu’elle va me voir tuer. Et là qu’elle comprendra ce que je suis capable faire, jusqu’où je peux aller si on me trahi. Si on me double. Si on me menace.

Alors comme ça, tu comptais me vendre, Sean. Non, ce n’est pas une question. Il comptait me balancer au flic. Le lendemain. Et il avait pensé le faire en s’en sortant indemne. C’était mal me connaitre. C’était mal connaitre les Bloody. La loi des gangs et celle de Clifton. Non, il ne savait qu’il foutait sa putain de vie de merde en l’air. Il ignorait qu’il signait son arrêt de mort. Il tremblait. Il ne cessait de s’excuser. De promettre qu’il ne dirait rien. Il allait se mettre à chialer. Je n’aimais pas les mauviettes qui geignent et supplient. Quand tu prends une décision … assume jusqu’au bout comme un homme, Sean. Acceptes les coups comme un homme. Mais il n’acceptait pas. Il voulait s’enfuir. Mais Caleb, Sam, James et Joe étaient là. Et j’avais soupiré. De dépit et de pitié pour lui. Avant que les coups ne fusent. Sans pitié. Je frappais. Encore et encore. Jusqu’à ne plus l’entendre pleurer ou geindre de douleur. Ça avait bien durer cinq minutes pleines. Puis j’avais pris mon flingue. L’avais regardé une fraction de seconde. Et avait tiré. Sans remord. Sans hésitation.


Je repensais à ce soir-là. A cet instant, je repensais à ce soir-là. Et tout ce que je réussissais à me dire, c’était qu’il était chanceux d’avoir MacKenzie dans la voiture. Et elle s’en prenait pleins la gueule gratuitement. Vraiment? Amis? Ils étaient amis et il lui parlait comme ça? Dans le gang, quand on se foutait en l’air, jamais on osait rabaisser les nôtres de la sorte. Il continuait de l’insulter. Je jetais un œil à Mac, elle regardait dehors, mis la connaissant un peu, elle ne devait pas louper une phrase ni un mots de ce qu’il disait. Et ça devait lui faire mal plus que tout. J’avais beau n plus être celui qu’elle connaissait. Ne plus être son « ami ». Et avoir mis les distances. On ne parlait pas à une femme comme ça, surtout pas une femme qui se bougeait le cul pour vous sortir de votre merde. Il allait recommencer à ouvrir sa putain de gueule, et j’en avais ma claque. Freinant d’un coup sec, il se prit le siège avant, le sonnant légèrement. Je me tournais vers Mac.

Alors, c’est lui le fameux Elias. Ton ami? dis-je ironiquement. Je sortais de la voiture. Respirais un bon coup pour ne pas faire plus de dégâts que j’en étais capable. Et ouvris la porte arrière pour sortir son sale cul de la voiture. Le prenant pas le col arrière de sa chemise, je le secouais sans retenu avant de le plaquer contre le capot. T’as pas idées d’à quel point je rêve de te fendre la poire, là. Ouvres encore ta putain de gueule pour lui sortir tes horreurs que tu regretteras demain, et je pètes ce qui te sers de mâchoire. Et crois-moi .. dis-je en me penchant plus sur lui, je peux le faire en moins de deux, et ne jamais être accusé du moindre mouvement. Il allait rétorquer, je le pressentais. Sans lui en laisser le temps, je le relevais, le retournais et lui balançais la tronche sur le capot avec une violence mal contenue. Maintenant qu’il pissait le sang, il serait bien trop concentré là-dessus pour continuer ses remarques vaseuses et insultantes.

Ok by Loan