26 Juin 1984: naissance de Matthew Wainwright.
Il est d'usage de commencer à relater l'histoire de quelqu'un par la naissance de cette personne. C'est ce qui ne sera pas fait ici. Cette histoire commence réellement durant la Guerre de Sécession. Les Wainwright sont alors une famille pauvre du Michigan: ouvriers, ils vivent dans l'espoir d'améliorer leur condition à force de travail, d'acharnement, et de sacrifices. Aussi triste à dire que ce soit, la guerre fut pour eux une bénédiction: engagé volontaire dans l'armée Fédérée, Robert Wainwright s'illustra au cours de nombreux affrontements, dont la sanglante bataille d'Antietatam, et décida de rester dans l'armée, la solde de sergent-chef obtenue au fil des promotions étant pour lui bien plus intéressante que son ancien salaire.
C'était là le début de l'ascension sociale dont les Wainwright avaient tant rêvé. Robert épousa peu après Kate Robinson, une femme de la petite bourgeoisie. Cette ascension sociale continua au travers de leurs enfants: Logan, fils de Robert, dirigeait ainsi une petite entreprise, qui fut reprise par son propre enfant, James, qui la fit encore fructifier, en veillant toujours à respecter cette idée qu'ils étaient partis de rien pour arriver à leur actuelle aisance, qui fut mise à mal par les crises de 1929 et de 1972? sans pour autant cesser de leur assurer un revenu plus confortable qu'à de nombreuses autres familles américaines.
C'est donc dans ce contexte de redémarrage économique, sous la présidence de Reagan, que naquit Matthew.

Assez précoce, il est cependant un enfant sans histoire, l'aîné d'une fratrie de trois, ses frères Dorian et Jeremy ayant respectivement deux et trois ans de moins que lui. Très tôt, il manifeste un intérêt pour la nature, qui ne le lâchera jamais, même s'il montre de bonnes dispositions pour la lecture également. Travailleur, sa mère ne lui reproche guère que son nombre restreint de fréquentations (il est souvent seul), et son père son apparente incapacité chronique à résoudre un problème mathématique.
Ce sont là des traits qu'il développe dès le primaire, et qui se confirmeront par la suite: alors que ses notes en sciences (surtout en chimie et en biologie) s'envolent, qu'on dénote chez lui une bonne culture, amassée au fil de ses nombreuses lectures, mais qu'il reste quelqu'un de médiocre en mathématiques, ou qui du moins ne se donne pas les moyens de réussir ce qu'on lui y demande. Mais c'est un enfant calme, quoiqu'il soit souvent en train de courir dans la cour, lors des récréations, participant à des jeux avec des gens qui pourtant ne se lient pas avec eux.
C'est à l'âge de sept ans qu'il commence à pratiquer de façon régulière un sport, de combat en l'occurrence: la canne de combat. Contrairement à ce que ce nom pourrait laisser penser, il ne s'agit pas là de techniques de self-defense pour personnes du troisième âge, mais bien d'un dérivé de la boxe française, qu'il découvrit lors d'un voyage touristique en France.


Spoiler:


Cet engouement lui resta, et il continua de pratiquer ce qu'il considéra bientôt comme un art en plus de ses études qui, toujours sur la même modalité, continuaient. Le temps du collège fut pour lui comme pour la plupart des gens le temps des transformations, physiques et mentales. Ce fut une période relativement difficile pour lui, qui ne parvenait pas à apprécier son corps pourtant destiné à faire de lui quelqu'un qui aurait du succès au lycée, mais qui alors ne le rendait pas heureux, loin de là: trop maigre, trop grand,... C'est un Matthew complexé qui franchit tant bien que mal cette étape durant laquelle il parvint pourtant à décrocher de bons résultats dans les matières qui l'intéressaient, accumulant cependant en mathématiques un retard de plus en plus important, de plus en plus pénalisant. C'est aussi pendant cette période que survinrent les premiers conflits avec Dorian, qui s'affirmait de plus en plus comme une forte tête contestant la moindre chose qu'on tentait de lui imposer, comme s'il se construisait en réaction par rapport à un Matthew beaucoup plus docile et réfléchit.
En comparaison, les rapports avec Jeremy étaient bien meilleurs, le petit dernier de la famille étant aussi assidu que l'aîné, voire même plus. Dorian pratiquait l'aviron de façon intensive, ayant pour ambition d'en devenir un champion reconnu. Leurs parents les laissaient faire: avec Matthew se dirigeant vraisemblablement vers un métier de la recherche ou de l'enseignement, et Jeremy manipulant assez bien les chiffres pour exercer un métier en relation avec ce talent, ils étaient comblés, et estimaient qu'ils avaient le droit de choisir leur propre voie. C'était donc une famille qu'on pourrait qualifier de moderne, avec un environnement moderne, qui voyait ses fils entrer successivement au lycée, Matthew montrant l'exemple, que ses frères ne suivaient pas vraiment dans son entièreté, et au final, avec raison.

Car le temps du lycée fut pour lui celui des premiers malheurs, si tant est qu'on puisse parler de malheur à cet âge. Alors qu'il commençait à mieux se sentir dans son corps, et que sa capacité de travail lui permettait de passer suffisamment de temps à s'exercer pour le modeler selon ses désirs, il vécut assez mal sa première rupture amoureuse, qui serait malheureusement suivie par d'autres, sans que jamais il ne puisse réussir à rester fort longtemps avec quelqu'un en particulier. Doté d'une grande force de caractère, il parvenait à faire abstraction de cela quand ça se rapportait au travail, à se faire violence pour ne rien laisser paraître de ses émotions, qu'il s'essaya à domestiquer.
Pourtant, cette première rupture le marquerait. Elle s'appelait Lisa, avait un visage ovale, des cheveux bruns et des yeux sombres. Ils s'étaient rencontrés au concert de fin d'année du lycée, et s'étaient plus, dansant ensembles avant de se séparer, ne se laissant que leurs numéros de téléphone portable, et l'espoir de vivre plus qu'un simple baiser sur une piste de danse. Comme ces jours leur semblaient alors bénis... Ils se revirent assez vite, elle appréciant chez lui sa franchise, qui à l'époque n'avait rien à voir avec le rouleau compresseur émotionnel qu'il utilise de nos jours et sa gentillesse, lui appréciant chez elle sa conversation et ses talents littéraires... Ce fut sa seule relation à jamais dépasser les quatre mois, et ce fut durant cette période qu'il partagea un lit pour la première fois.
Mais ils mirent fin abruptement à leur histoire, se découvrant au fil des mois bien plus de différences que de points communs, ce qui laissa Matthew assez désemparé, triste, mais cependant assez en forme pour que nul de ne se rende compte que cette rupture l'avait blessé plus profondément que lui-même voulait bien l'admettre. C'était là un prélude à une série de quatre aventures qui se soldèrent toutes par des échecs, le faisant progressivement passer dans une situation bien peu enviable, au fur et à mesure qu'il découvrait les joies des soirées lycéennes arrosées d'alcool, au mépris le plus total de la législation. Ce furent aussi ses premiers contacts avec le monde étudiant, et eut pour seul point positif de lui confirmer sa vocation dans la biologie.
Il décrocha ses premiers diplômes sans trop de mal, mais sans que ça ne résulte en une réussite particulièrement éclatante non plus, les mathématiques faisant considérablement baisser ses résultats globaux, compensés en cela par ses notes en sciences.

C'est pour fêter ses résultats qu'il participa à une des plus grosses soirées auxquelles il lui fut donné de participer. Ce fut sur le chemin du retour de cette fête que l'accident eut lieu. L'étudiant qui conduisant la voiture n'était pas plus sobre que les lycéens qu'il ramenait, et, comme de nombreuses personnes le savent, les réflexes comme la mobilité d'un arbre sont relativement limités, et, comme on peut s'en douter, une collision à une vitesse heureusement relativement faible fut catastrophique. La voiture heurta le placide Platanceae de justesse, ce qui l'envoya valdinguer sur la route dans une succession de tonneaux.
Ayant tous mis leurs ceintures, ils s'en tirèrent pour la plupart relativement bien, on ne recensa par on ne sait quel miracle que des fractures. Pour Matthew, ce fut un peu différent: sa jambe s'était coincée lors du choc entre le siège devant lui et la paroi du véhicule, provoquant simultanément une fracture du tibia, une rupture des ligaments croisés et d'un ménisque, avec les complications que ça implique. Du fait de la multiplicité des lésions, et malgré les soins apportés, la période de rééducation ne put commencer que trop tard, laissant Matthew avec une jambe réduite à environ 50% de sa mobilité, le condamnant à se déplacer avec des béquilles ou une canne.
Le pire pour lui dans cet accident fut incontestablement la reprise de connaissances, tête en bas dans la voiture, tandis qu'autour de lui ses amis, pour la plupart en meilleur état, cherchaient à atteindre leurs téléphones portables pour prévenir les secours. Ce fut l'étudiant qui finalement prévint une ambulance, qui mit un certain temps à les dégager, temps durant lequel il fallut l'aide de ses amis pour l'aider à se relever de temps à autres, aggravant la blessure au genou, mais, comme le dirent les secours, empêchant l'afflux de sang dans le cerveau de causer trop de dégâts. La douleur permanente qui le maintint groggy durant toute cette période lui laissa le souvenir le plus détestable de tout sa vie, et c'est pourquoi il ne touche plus que rarement à l'alcool, et n'en boit à outrance que dans certains cas.
La période de rééducation fut aussi pénible, dans la mesure où il dut supporter les regards accusateurs de sa famille, particulièrement de son père, qui ne lui fit plus jamais réellement confiance, entretenant avec lui des relations de plus en plus problématiques. Sa mère, bien qu'ébranlée par l'accident de son fils, resta un peu plus proche de lui sans pour autant réussir à lui pardonner sa conduite. Ce fut donc dans un contexte très particulier qu'avec un an de retard sur ce qu'il aurait du vivre, il entama ses études de biologie à l'Université de Fordham.

Lui qui avait réussit à dépasser son mal-être, à faire de son corps un corps qu'il aimait, il se trouvait à nouveau affublé d'un handicap, qu'il garderait tout le restant de sa vie, les médecins avaient été clairs sur ce point. Jamais plus il ne pourrait marcher normalement, quant à espérer courir, c'était tout simplement irréaliste.
Il attira donc forcément l'attention: encore musclé grâce à la fréquentation de salles de musculation où il pouvait s'exercer tant que ça n'impliquait pas d'effort sur la jambe, plutôt beau garçon, il était néanmoins assez renfermé, et la plupart de ceux qui tentèrent d'aller vers lui se firent renvoyer dans leurs pénates. Les filles qui s'essayèrent à le séduire n'eurent pas réellement plus de chance... De quelqu'un d'ouvert, ne demandant qu'à fréquenter d'autres personnes, il était passé à un stade de refus de compagnie avancé.
Et surtout, il était devenu d'un grand cynisme, semblant se haïr au moins autant qu'il haïssait les autres, sans entrer dans un comportement auto-destructeur, soit qu'il soit trop lâche, soit qu'il soit capable de vivre avec lui même. Il avait en tout cas perdu une bonne partie de sa foi en son destin, en la croyance qu'un individu pouvait améliorer son sort en travaillant dur: n'était-ce pas là ce qu'il avait fait, et quel prix il payait pour sa seule véritable erreur? Cette attitude de victimisation n'était certes pas la meilleure, mais il n'arrivait pas à se convaincre d'une autre explication. Et en perdant cette foi qui l'habitait, il avait aussi perdu confiance en la plupart de ses compatriotes, qu'il jugeait sans doute trop sévèrement et sans en avoir le droit.
Ce fut néanmoins cet étudiant qui s'illustra très tôt au cours de joutes verbales, ou par ses articles dans le journal de l'université, toujours très bien construits; ainsi que par quelques publications plus incendiaires comme pigistes dans un quotidien local. Ces articles faisaient un certain bruit, mais il cessa bientôt d'en rédiger, se désintéressant des questions politiques pour se concentrer plus spécifiquement sur celles touchant à sa spécialité: la biologie et l'écologie. Les joutes verbales pour lesquelles il devint bientôt assez connu lui valurent d'être parfois invité dans des soirées uniquement pour le spectacle que celles-ci constituaient (et constituent encore). Cependant, avec ses examens de troisième année, et le début de sa quatrième, il passa de moins en moins de temps dans ce genre de soirées, préférant pour se détendre continuer d'apprendre à jouer de la guitare, instrument dont il avait commencé l'apprentissage après son accident.

Ces années se partagèrent donc ainsi entre les cours, cet instrument et ses journaliers duels en paroles, qui lui valurent de se faire haïr par une partie du campus, apprécié par une autre, tandis qu'une partie de la gente féminine continuait de l'observer, hésitant à passer à l'acte ou non. C'est dans ce contexte que débute réellement sa vie...

Bienvenue
Nous faudra un lien !!!

OMFG :hot: :bave: [...]

Bienvenue parmi nouuuuuus, t'as de la chance j'voulais en faire un PV pour ma Bree XD
Termine vite ta fiche que je puisse te sauter dessus et tuer toutes les autres filles qui en voudront à ton corps! (merde maintenant il va avoir peur de moi Oo, fais comme si j'avais rien dit )

Sinon 26 ans j'trouve que ça va, on a eu accepté des âges plus éloignés de l'âge réel de la personnalité sur l'avatar que ça.