Le vent claquait contre les volets entrouvèrent qui poussèrent un grincement irritant pour montrer leur mécontentement. Assisse devant ma coiffeuse je fixais la jeune fille blonde juste devant moi avec son regard inexpressif plongé dans ses pensées les plus profondes. J’aurais dut sauter de joie pourtant une infime partie de moi me retenait contre mon gré. Je penchai alors la tête en arrière pour laisser ma longue chevelure blonde dans mon dos, chevelure qui attirait la convoitise d’un grand nombre mais auquel je n’accordais aucune intention tout comme à mon apparence en générale. Pour ça je pouvais compter sur ma servante Carlista qui pouvait se montrer très envahissante certaines fois mais je l’appréciais comme ça. Si seulement j’avais su ce matin que cette journée aussi banale soit elle me mette dans un état pareil. Mes mains moites tremblaient alors j’attrapais entre mes doigts une de mes mèches blondes douces et soyeuses. Ce matin si routinier avec son réveil par le chant des oiseaux et avec le sourire si bienveillant de Carlista ne devait en aucun cas finir comme ça. Pourquoi étais je aussi bête pour me mettre dans un état pareil. Oui je l’aimais et son retour me rendait folle de joie mais j’avais peur qu’il me rejette. 3 ans que j’attendais son retour chaque nuit et chaque jour en priant tout le temps pour qu’il revienne sain et sauf auprès de moi, pourtant durant toutes ses années son Eleonor avait dut changer et peut être ne l’aimerait il plus autant qu’avant. Lasse je me levais pour parcourir la pièce d’un pas lourd, seul le froissement de ma toilette se faisait entendre dans la chambre vide, ce qui renforça mon sentiment de solitude en cet instant. Me laissant tomber sur le lit je ne pus réprimer un sanglot de secouer ma poitrine si fragile alors que la douleur se mêlait à mon être avec un plaisir malsain. Non je n’avais changé … pourtant je ne pouvais ignorer le mauvais pressentiment qui tordait mon estomac tout en m’empêchant d’être pleinement heureuse. Pour une fois même si je n’aimais guère la solitude j’étais satisfaite d’être en seule compagnie de moi-même. Andrew, Andrew … Ce prénom résonnait dans ma tête avec des accents sensuels qui me firent frémir alors que je me laissais tomber telle une jeune fille négligée sur mon lit. Il m’avait tant manqué. Depuis combien de nuit j’espérais revoir son visage et toucher sa peau si douce ainsi que sentir son odeur si volupté qui aurait mit a ses pieds la femme la plus insensible à sa personne. Il était parfait que ce soit moralement que physiquement, il était l’homme que toute femme rêvait d’avoir à ses côté pour l’éternité, il était mon homme idéal mais aussi mon meilleur ami. Je le connaissais sur le bout du doigt et malgré les choses troublantes que je connaissais à son sujet je ne pouvais que l’aimer encore plus chaque jour. Fermant les yeux, je me laissais vagabonder un instant dans mes souvenirs les plus profonds et les plus merveilleux de mon existence alors qu’un sourire se dessinait sur mes lèvres gourmandes.

Je me revoyais encore ce jour là. Ce jour qui allait donner un autre tournant à ma vie, un tournant auquel j’aspirais tant mais qui n’était qu’un vulgaire rêve au départ. J’avais mit une de mes plus belles toilettes qui restaient cependant dans un style et simple qui allait parfaitement avec ma personnalité comme il le disait si bien. J’avais dégagé mon visage grâce à une demi-queue qui laissait voler mes cheveux libres dans mon dos. Comme toujours nous avions rendez dans un coin de la foret de Glasgow que nous connaissions par cœur, ce coin que nous aimions tant pour nous retrouver. Cependant ce jour là alors que mes jambes s’enfonçaient dans les hautes herbes et que mon cœur se fit a battre plus fort dans ma poitrine lorsque s’aperçus sa silhouette au loin mon sang quand à lui se glaça lorsque mon regard et le sien pensif se croisèrent. Sans aucun mot je pus lire la souffrance qui marquait son visage avec horreur. M’approchant de lui, je plaquais mes mains autours de ses joues pour qu’il me regarde dans les yeux chose qu’il ne fit pas. Les larmes commencèrent à couler sur mes joues sans que je puisse les arrêter. Il était malheureux et c’était moi qui pleurais à sa place. J’avais peur en cet instant et la nouvelle qui m’annonça ne tarda pas à faire redoubler mes pleurs. A cet instant il était inimaginable pour moi de le perdre une fois de plus. NON !!! Tout mon être criait sa souffrance et d’un geste lasse mais bras retombèrent le long de mon corps alors que celui se détournait d’Andrew. Non je pouvais le regarde et surtout je ne pouvais lui infliger ma souffrance en plus de la sienne. Pourtant malgré mon envie de partir je restais dos à lui sans pour autant faire le moindre pas. Doucement je sentis une chaleur se posait sur mon épaule alors que le souffle chaud d’Andrew se faisait sentir dans ma nuque. Sans même le vouloir je penchais la tête sur le côté pour prolonger cet instant. Avec une certaine force il me força à lui faire face alors que j’essayais de contenir ma douleur et mes larmes devant lui. Ce qui était en soit une chose inutile vu mes yeux rougis et à leur lueur malheureusement qui brillait au fond d’eux. Il me connaissait bien trop pour lire en moi comme dans un livre ouvert. Je balbutiais alors quelques mots comme si de rien n’était tout en le complimentant au passage sur son nouveau costume qui lui allait à merveille alors qu’il me regardait droit dans les yeux sans même dire un mot à croire qu’il ne m’écoutait pas. Ce fut alors à cet instant qu’un cri de rage s’échappa de ma gorge pour exprimer toute la détresse qui m’envahissait rien qu’a l’idée qu’il me quitte pour aller se battre et risquer sa vie pour notre pays. Contre mon gré mes poings m’martelèrent sa poitrine alors que ses bras se refermaient autours de moi pour me coller contre lui. Pourquoi étais ce moi qui réagissait de la sorte ? Peu à peu ma rage se calma et avec une douceur infinie Andrew releva ma tête avec une légère précision sur mon menton avec sa main. Nos bouches n’avaient jamais été aussi proches et je pouvais sentir son haleine suave que j’avais tant voulu gouter un jour. A présent mon regard brillait d’une nouvelle lueur bien plus belle que celle d’avant. Oui mon regard était remplit de désir et lorsque celui-ci rencontra celui d’Andrew je fus heureuse de voir une lueur similaire. Doucement nos bouches se touchèrent dans un ultime baiser passionné mais au gout tragique du départ.

Sursautant toute seule dans mon lit, je ne pus réprimer les larmes qui coulèrent sur mes joues. Andrew était le seul homme qui m’avait fait plier et qui avait ce pouvoir de faire plier à toutes ses volontés. J’étais à prête a tout pour lui quitte a exhausser son rêve le plus fou et à compromettre l’interdit. Mais je devais le voir aujourd’hui même. Comment avais je pus tenir aussi longtemps loin de lui alors que je le savais tout proche de moi. Je devais le voir et le toucher à nouveau. Rien qu’à l’image de son sourire en coin timide mon cœur s’accéléra malgré moi. Appelant Carlista pour qu’elle me rende plus présentable tout de même je pris place à ma coiffeuse alors que de nombreuses images de nos retrouvailles se bousculaient dans ma tête.


A Suivre ...

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