Si la brunette regardait l'heure en ce moment-même, il serait certainement aux alentours des trois heures du matin. En revanche, elle n'était peut-être pas en état de vérifier ses intuitions. Heather venait de s'allonger sur une des plages de sable fin de Miami. Elle avait une bouteille de champagne à la main, son iPhone dans l'autre. Ses yeux étaient petits, le noir avait coulé. La lune se refletait dans la mer, qui semblait interminable. La brune entendait encore la musique qui venait de la fête de laquelle elle venait de s'enfuir en courant. Non, elle ne s'en remettrait certainement pas. Du moins, pas pour le moment. Il fallait qu'elle reste seule pour un bon moment. Heather ne retenait pas ses larmes. Son coeur battait de plus en plus vite, de plus en plus fort. Sa respiration était de plus en plus rapide. Elle avait peur. Peur de la réalité. Elle avait peur de se rendre compte qu'elle l'avait définitivement perdu. Heather commençait à sécher ses larmes, lorsqu'elle entendit une voix qui lui semblait inconnue : « Heather ? » . Non, elle ne répondrait pas. Elle n'en avait pas envie. Vraiment pas. Que pourrait-elle répondre de toute façon. Or, la voix répliquait de nouveau : « Oh Heather, tu m'entends ?! » . Oui, elle l'entendait. Mais de là à lui répondre. Dans un élan que personne ne saurait expliquer, la brune se releva d'un coup, rapprocha ses genoux vers sa poitrine et regarda au loin l'horizon. La voix semblait s'approcher. Tout à coup, Heather leva les yeux, et aperçut Jordan. Jordan était un garçon de sa classe, à qui elle ne parlait pas plus que ça. Elle venait donc de poser un visage sur cette voix qui lui semblait inconnue jusque là. Jordan demanda : « Désolé de te déranger, mais je t'ai vu partir en courant ... Qu'est ce qu'il se passe ? » Il était tellement mignon, à s'intéresser à elle et à ses problèmes. Du coup, je me décida enfin à lui répondre.

« Ce qui se passe, hmm ... Je viens de voir mon copain embrasser celle que je croyais être ma meilleure amie. »

Il y eut un grand vide. On n'entendait plus rien, mis à part le bruit des vagues.

OKAY BY JUNE