Il faut que je te dises... j'ai peut-être pas été tout à fait claire, peut-être pas tout à fait réglo, de ces filles qu'on dit sans défauts.
Je t'ai regardé et tu m'as dit "mais oui je t'aime toujours autant, mais arrête de vouloir parler". Bien sûr j'ai crié, tu m'as répondu. Je t'ai hurlé un "fous le camp, je t'appellerais si j'ai envie de jouer les coupable de tout ce qui t'arrives". Je pensais pas que t'allais m'obéir à la lettre comme ça. Tu as pris ta veste et tu t'es barré en claquant la porte comme tu sais si bien le faire. Ce n'était pas encore fini et ça, nous le savions tous les deux. Tu reviendras rongé par les regrets, je te prendrais dans mes bras et nous irons probablement prendre un bain. Tu adores les bains.

Je rêve d'un bain. Mais je suis venu te voir, comme chaque week-end. Je suis venu après une semaine exténuante, après mes kilomètres hebdomadaire. J'aurais pu prendre la voiture pour juste rentrer chez moi et me caler sur mon lit, devant la télé. Mais non, je t'aime alors je viens comme un couillon pour... Parler. Tu m'emmerdes bon sang. Toutes les semaines c'est pareil, c'est le même refrain. Au début je disais rien, trop pressé que ça s'arrête. Mais chaque fois tu as remis ça, il fallait que je te dises je t'aime et il fallait qu'on parle. Depuis peu les discussions se terminent en disputes mais tu n'en as jamais assez. Ce que tu m'emmerdes... Ca allait bien avant, j'étais heureux avec toi, je demandais rien de plus. Ca fait environ deux mois que je pars de chez toi en claquant la porte avant de hurler dans ma voiture que tu es une garce et que ton plus grand plaisir et de me pousser à bout. Qu'est-ce que tu veux prouver?

Je voudrais prouver que tu es infidèle. Tu me trompes c'est évident. Ca fait un moment que tu te défiles trop facilement. J'ai commencé par fouiller ton profil internet, ton blog puis tes mails, tes messages vocaux, ton portable. Tu ne me trompais pas... tu étais blanc comme neige et je m'en mordais presque les doigts. Je crois qu'inconsciemment je voulais te voir me demander pardon, te voir tout simplement en faute. Mais non, tu étais aussi parfait qu'à nos débuts et bon sang ce que ça m'exaspérais.

Sans aucuns défauts. Voilà comment tu me voyais et ça m'exaspérais. Tu m'as demandé de venir chez toi en pleine semaine. Je me suis violence pour ne pas raccrocher et je t'ai juste dit calmement qu'on se verrais à la fin de la semaine, comme toujours. Je suis venu encore crevé. Je n'avais pas envie de parler, je n'avais même plus envie de te voir. Tu pourrissais volontairement tout ce que tu trouvais. Tu devais prendre un malin plaisir à faire de moi ton exutoire. J'ai ouvert la porte, tu m'attendais dans la cuisine. Encore un de ces clichés de la femme avec son verre de vin, ces trucs qu'on ne voit que dans des séries américaines.

Je me croyais dans un film. Tu as ouvert la bouche, je t'ai arrêté. Je t'ai dit de te barrer, de foutre le camp avant que le ton monte et que tu reviennes, mort de honte ou de regrets. Je croyais avoir quelque chose à te reprocher, tu m'as prouvé que non alors maintenant ça suffit. Si ce n'est pas pour des beaux yeux, ce sera pour une liberté oubliée. C'est trop tard pour construire quelque chose, trop tôt pour que tu y mettes un terme. Si tu ne veux pas me faire de mal, c'est moi qui t'en fais... enfin je crois, un peu. L'amour ça va ça vient. Oublie qu'on a eu un passé commun, rêve à une autre et appelle tes copains.
J'étais en larmes et tu n'as pas bronché. Tu m'as dit "comme tu voudras". C'est venu se tatouer sur ma peau et marquer le moindre millimètre vierge de mon corps.

Je t'ai dit "comme tu voudras". Tu étais un peu pathétique à ce moment-là, ça m'a comme bloqué. Je ne savais pas quoi dire, comment réagir ou que faire. Je n'ai pas pleuré, toi oui. Je t'ai embrassé et j'ai pris le chemin du retour pour la dernière fois. Je n'ai jamais été infidèle, bien que la tentation n'ai pas manqué ; tu voulais me trouver un vice mais sache que tu aurais pu me confier ta vie sans un battements de cils. Mais tu y a mis fin, c'est ta décision. Je ne te dois plus rien. Tu as tout gâché, tout est de ta faute. Nous sommes Lundi et je sais auprès de qui je trouverais une oreille attentive au moins.

Nous sommes Lundi. Ca fait aujourd'hui deux semaines que j'ai tout arrêté, par trop de doutes. Tout est encore rouge de la douleur, je vois ton visage dans tous les coins de rues. Mais là, aucun doute, c'est bien toi. Tu as l'air heureux, tu portes un sourire des beaux jours. Elle a l'air heureuse elle aussi dans tes bras.

OK by Tomy