Délilah Johann Meyers est née le dix huit mais mille neuf cent quatre vingt neuf à San Francisco. Pour toutes les mères du monde, la naissance de son enfant est un don du ciel, un cadeau qu’on chéri au creux de ses bras, qu’on berce avec tendresse et qu’on regarde avec amour. Pas pour la mère de la jeune fille. Pour Nora, l’aboutissement de cette grossesse non désirée était juste le début d’une immense galère qui durerait dix huit ans. Car cette grossesse n’était que le résultat d’un accident, une nuit de bonheur qui laisse place à des années de galère. Si seulement elle avait su, elle n’aurait pas souhaité rentrer avec ce beau brun… Le père de Délilah était un Marines, toujours partit au quatre coins du monde, en mission d’état. Et cette nuit là, il était de passage à San Francisco pour rendre visite à une tante éloignée pendant sa courte permission. Il en avait profité pour prendre du bon temps, et ce bon temps il le passa avec Nora. Nora la sale gosse, la droguée, l’alcoolique, la débauché et dépravée. Un bonne mère ? Vous rigolez, même un ex-taulard aurait plus de cœur et aurait pu mieux s’occuper de la petite Délilah. Après avoir semé sa petite graine, le militaire repartit sur son tank, tuant quelques personnes sur son passage, et on n’entendit plus parler de lui. Quand on annonça à Nora qu’elle était enceinte, ce fut le drame, le coup de grâce donné par un soldat à sa victime, une balle en pleine tête. Si le plafond s’était écroulé, cela n’aurait pas suffit à faire le même effet que cette annonce. Mais cette nouvelle ne changea rien à ses habitudes, et elle continua les soirées avec ses potes tellement imbibés… Et neuf mois après, le dix huit mai, Délih' arriva. Et le début d’un long calvaire commença. Une mère normale aime son enfant, s’en occupe, prend soin de lui. Lui fait des bons gâteaux, lui achète des bonbons, lui cuisine son plat préféré… Toutes les mamans sentent bon, un parfum de rose, de lessive, les enfants aiment leur odeur et aiment se blottir contre elle. Délilah elle, avait l’habitude d’une mère qui empeste le cannabis et la « piquette », elle avait l’habitude de se faire les restes qu’elle pouvait trouver, de voler quelques bricoles pour pouvoir manger… Elle n’avait pas l’habitude non plus des câlins, ni des bisous… Dès l’enfance Délilah a su que le père noël n’existait pas, que c’était juste un prétexte commercial pour vendre des conneries aux mômes. Elle a su aussi, que la petite souris, les fées, les princesses, les princes et les licornes n’existaient pas, des histoires inventées par des drogués pour assommer les enfants. Délih' est une enfant qui a grandit beaucoup trop vite, qui a tout compris de cette vie pourrie, de son avenir, de ce qui l’attendait.
Son enfance ce résume à une longue succession de soirées passées seule, de moqueries… Pour les parents des autres enfants, de ses camarades, Délilah était une pauvre enfant, une fille qui n’aurait jamais la vie facile. Pour ses camarades, elle était la fille de Nora la droguée… Ou bien Nora la trainée. Et la jeune fille appris bien vite à se défendre, à répondre à ces moqueries. Elle appris vite à endurcir son petit cœur, son esprit, à devenir dure et forte. Froide et antipathique par la même occasion. Les souvenirs de son enfance ce résument à des oublis de sa mère… Comme cette fois, alors qu’elle avait sept ans, sa mère voulait faire des courses, et toutes deux s’étaient rendu au centre commercial. Dans le grand magasin, sa mère s’échappa et oublia sa fille. La petite resta deux longues heures à chercher sa mère, puis décida de rentrer seule, à pieds. Délilah a toujours su que sa mère n’était pas une bonne mère. Et son père ? Elle s’en fichait, n’y pensait jamais à vrai dire, elle savait qu’il s’était engagé et le pensait déjà mort au front.


Les années défilèrent, les journées se ressemblaient, et sa vie était bel et bien un enfer. Sa mère, entourée par la solitude, sombra un peu plus dans l’alcool. Elle restait toute la journée enfermée chez elle, les seules fois qu’elle quittait son petit appartement, c’était pour retrouver ses amis au bar. Délilah avait alors seize ans. Comme l’argent manquait, la jeune femme s’était trouvée un petit job le soir après l’école. Elle travaillait chez un disquaire, et s’occupait de la fermeture. L’argent qu’elle gagnait ne lui permettait pas de mener une belle vie, mais de manger à sa faim… Et c’est a ce moment que le drame ce passa. Ce qui changea sa vie, sa façon d’être, sa méchanceté… Il y avait ce garçon, qu'elle aimait passionnément, qui était bien plus vieux. Le couple s'était formé deux mois plus tôt. Délilah voyait en lui le grand amour, le premier, lui ne voyait qu'une fille idiote, bonne à manipuler. Il essaya de profiter d'elle, plusieurs fois, jusqu'au jour ou il alla trop loin, Délilah se défendit, des coups s'échangèrent et ils décidèrent de rompre. Depuis ce jour la jeune femme s'est promis de ne plus jamais aimer... Elle rentra chez elle, en pleure, choquée, trouvant sa mère en train de décuver sur le canapé. Et là, elle changea complètement. Elle devint plus cruelle, plus méchante, moins conciliante. Et à son tour, la mauvaise fréquentation l’engraina. Drogue, alcool, sexe, et tout le bazar. Ceci devenu vite son quotidien, ses notes se dégradèrent, son comportement aussi. Elle fut renvoyée de son travail, et tandis que sa vie s’écroulait autour d’elle, sa mère continuait à ne rien voir. Celle-ci avait un nouveau passe temps, rencontrer des hommes, et rester quelques semaines avec eux. Des déchets de la société, des alcooliques comme elle. Cette enfer dura trois ans, jusqu’à ses dix sept ans. Jusqu'à ce que sa mère rencontre cet homme. Cet affreux bonhomme qui décida de vivre avec Nora. Nora la rousse, la dépravée, la pouilleuse, la mère indigne. Cet homme était violent. Aussi bien sous l'effet de l'alcool que sobre. Peu a peu, il commença à frapper Nora, puis vint le tour de Délilah. Bien plus forte dans sa tête que sa mère, Délilah se défendit. C'est ainsi qu'elle eut une cicatrice au poignet gauche.


Peu après ses dix huit ans, le compagnon de sa mère insista et mit Délilah à la porte. La jeune femme trouva refuge chez une très bonne amie, et elle put enfin consacrer son temps à sa passion, la photographie. Cet art si simple, et si compliqué à la fois. Délilah n'est pas, et ne sera jamais une photographe comme les autres. Elle aime ressortir ce qui est laid. Chez les gens, chez fleurs, les arbres, un peu comme sa vie elle ne voit que le mauvais coté. C'est un fait, et c'est son style. Délilah avait enfin repris sa vie en main. Finis la drogue, l'alcool, la débauche, les mauvaises fréquentations. La jeune femme inspirée alors à une vie simple. Heureuse, mais simple. Elle repris ses études, et a la fin du secondaire quand elle eut son diplôme elle décida de partir de San Francisco. Il fallait qu'elle aille dans une plus grande ville, une ville connue, où les artistes mènent leur vie, ou ils font carrière. Elle n'a pas trouvé mieux que New York. N.Y est la ville rêvée pour faire carrière, pour enfin devenir quelqu'un et se faire connaître. La jeune femme, pleine de raisons et de bon sens décida de travailler, le temps d'économiser assez pour partir seule à l'aventure... Elle quitta S.F peu après ses vingt et un ans. Voila donc trois mois que la belle blonde, euh pardon rousse, a emménagé dans la grosse pomme... Mais cette ville est pleine de tentations... Aussi bien pour les hommes, que pour les soirées, que pour la drogue ou bien l'alcool... A ce qu'il parait, il y a de la bonne héroïne qui traine dans le coin...