Le samedi matin était un jour sacré pour Aida. Elle avait toujours son même rituel et quel rituel! Tout d'abord, levé huit heures. Même si elle n'avait pas cours, elle s'obligeait à se lever de bonne heure. Premièrement, elle se coiffa, histoire de paraitre présentable avec cette grosse tignasse qui finissait en touffe à chaque lever. Elle se lave, se recoiffe et s'habille en fonction de la météo de la journée.

Aujourd'hui comme chaque samedi, la demoiselle allait faire les courses pour toute la semaine. Elle avait noté la veille ce qu'il fallait sur une liste qu'elle avait comme à chaque fois déposé sur le buffet dans le couloir de l'appartement qu'elle partage avec sa mère. Au petit déjeuner, ce qu'elle prenait, un Smoothie accompagné de deux beignets dont un qu'elle embarquait avec elle et qu'elle emmènerait sur la route. Pourquoi? Car le supermarché où elle se rendait, était réputé pour ses fruits frais que toutes les ménagères du quartier enviaient. Sa mère dormait encore, et avec son dernier beignet dans la bouche pour pouvoir se servir de ses deux mains, elle ferma la porte tout en douceur à double tour.

Son téléphone sonna, elle regarda. Une de ses amies, si tôt, c'était étonnant. Elle décrocha et lança un "Allo" assez énergique.

" AIDA!!! C'est horrible....Il m'a...
- Quitté pour la septième fois? "

Sa correspondante acquiesça. Il était simple de deviner ce qu'il se passait. Tout d'abord elle appelait de bonne heure, criait au téléphone et avait du mal à articuler ses mots. Et sachant qu'Aida était la seule à se lever si tôt, elle l'appelait naturellement. Mais la mexicaine d'origine en avait un peu marre des histoires d'amour de son amie. Une année et deux mois qu'ils étaient ensemble et un mois sur deux ils se disputaient et décidaient de rompre. Du coup ça devenait tellement lassant de la réconcilier.

" Tu sais quoi, on se rappelle tout à l'heure je suis bientôt au supermarché et tu sais que c'est galère de faire de bonnes courses si on a un téléphone dans les mains. Salut! "

Elle raccrocha directement, son amie ne pourrait pas lui en vouloir ou la faire rester plus longtemps au bout du fil. Elle arriva aux abords du supermarché et déjà une petite foule de ménagère était prête, caddie en main pour récolter les fruits les plus frais. Avec sa jeunesse, Aida se fraya un chemin en jouant des coudes jusqu'à la porte et celle ci s'ouvrit. La chasse pouvait commencer et ensuite, elle irait sans doute réconforter son amie.

OKAY BY JUNE