L'homme fit un mouvement rapide de la tête, sa lourde tête s'écrasa sur l'autre côté de l'oreiller, immédiatement, une sensation de fraicheur le parcourut. Son regard fit un rapide tour du propriétaire, ce qu'il voyait était banal : un mur dénué de toutes formes de décoration personnelle, un meuble où des objets tordus étaient posés. Après quelques battements d'œil, ces derniers se posèrent enfin sur un radio réveil nouvelle génération, aux fonctions désactivées pour ne pas troubler le sommeil de l'homme. Il était huit heures trente. L'homme s'étonna que le téléphone n'ait pas sonné, Kate, sa secrétaire devait être très occupée pour oublier le coup de fil du réveil. Après quelques longues minutes à s'étirer dans un lit de très grande taille, l'homme se décida à se lever. Lorsqu'il repoussa les couvertures, il se retrouva nu au milieu d'un lit atrocement vide. Il posa rapidement ses deux pieds au sol et se tendit légèrement pour attraper un peignoir blanc. Après s'être totalement levé, il enfila ce dernier. Il ferma les yeux un long moment et les ouvrit de nouveau, il porta une main à la bouche et il étouffa d'un bâillement long. Le peignoir, ce rempart contre la nudité de l'homme était parfaitement propre, aussi, il s'accorda de prendre son petit-déjeuner afin de se vouer avec précision à la toilette quotidienne. Alors qu'il se dirigeait vers sa cuisine, il vit une ombre, n'ayant pas peur, il s'approcha. Il reconnut vite Maria, la femme qu'il employait pour le servir. Elle se retourna, grand sourire aux lèvres, cheveux tirés en arrière dans un chignon parfait.

Bonjour, Monsieur Loucious !

L'accent de Maria faisait toujours sourire le patron, ce dernier lui accorda un des rares sourires qu'il lui arrivait de faire en une journée normale et il lui répondit.

Bonjour Maria, je prendrais comme d'habitude, dans le salon, je vous prie.

Tom était quelqu'un de très froid mais il prenait soin des gens qu'il appréciait, et il adorait cette femme, depuis plus de vingt ans, elle était venue passer un entretient d'embauche à son bureau, chez Fox. A l'époque, il n'était que Directeur Adjoint, son père n'était pas à la retraite et il occupait encore les reines de l'entreprise. Cette femme postulait pour un poste de femme de ménage. L'homme qui recherchait justement une dame de maison lui avait proposé totalement autre chose : venir travailler chez lui pour un salaire bien plus important. La Fox s'était passé des services de Maria.
Tom se dirigea rapidement vers son salon, ce dernier était décoré très sobrement mais plusieurs écrans étaient comme incrustés dans les murs. Grâce à sa position et à ses connaissances dans la robotique, il avait équipé sa maison d'une Intelligence Artificielle comme celles qui étaient développées dans son entreprise. Cela permettait de gérer automatiquement les éclairages, et toutes les tâches pénibles de la maison. Maria n'avait presque pas de travail, elle pouvait se détendre devant un feuilleton l'après-midi. Après avoir mangé pendant vingt minutes, se décida enfin à faire la toilette nécessaire aux hommes : douche, rasage, coup de peigne, lavage de dents et choix d'un costume approprié à l'emploi du temps.

Deux heures plus tard.

La journée de travail venait à peine de débuter, et pourtant, cette dernière était déjà bien commencée. Tom s'était installé à son bureau une heure plus tôt; après que son chauffeur ait garé la voiture sur le parking réservé à la direction et que les gardes soient certain de son identité. Aujourd'hui, Tom avait rendez-vous avec un général de l'armée pour laquelle la Fox travaillait d'une façon exclusive en ce moment. L'entreprise développait des armes assez nouvelles ainsi que des véhicules embarquant mitrailleuses, canons et autres systèmes de défenses.
Hier soir, la soirée n'était pas la meilleure que l'homme est connue. Le projet d'attentat était presque loupé, à cause de quelques personnes trop méfiantes, il fallait s'en débarrasser avant.
Tom attrapa un paquet de cigare, il en tira un et l'alluma grâce au briquet présent à côté de son ordinateur. Il tira une bouffée, la fumée s'échappa de sa bouche d'une façon rapide, le nuage s'évacua dans les aérations de la pièce. Le trafiquant fixa l'horloge murale présente devant lui, il était onze heures et quelques. Le général était ponctuel, il arriverait d'ici deux ou trois minutes. Il tapota sur le cigare, la cendre vint se poser dans le cendrier. Le patron attrapa un dossier sur le bureau où un tampon rouge indiquant « Top-Secret ». Il ouvrit le dossier et fixa avec une concentration ultime les lignes.
Si tout allait bien, la Fox gagnerait 800 000 $ aujourd'hui et pas moins lorsque le programme serait totalement achevé. Avec ce qu'il préparait, les américains se retrouveraient à se battre comme les mêmes équipements en Afghanistan par exemple.
On frappa à la porte, avant que l'homme ne puisse sommer d'entrer, la porte avait basculée, une élégante femme se tenait derrière en compagnie d'un homme d'une soixantaine bien tassée, un uniforme militaire impeccable, à la poitrine couverte de médailles et aux épaulettes indiquant son grade de général. Tom se leva de manière gracieuse, sa bouche se transforma en un sourire chaleureux. Il s'approcha de la porte avec ce même sourire vissé aux lèvres.

-Bonjour Général Sanderson, comment allez-vous ?

L'homme lui tendit une main que le général serra. Cela voulait dire qu'il allait bien,, cet homme n'ouvrait jamais la bouche. Ce dernier, cependant le regarda puis prit la parole d'une voix rude, assez sèche.

-Passons à la visite, le temps est compté !

Tom fit un signe de tête à l'homme avant d'écraser son cigare dans son cendrier. Il attrapa ensuite une carte d'accès sur son bureau et fit sortir l'homme de la pièce dans un signe de main. Il sortit derrière en fermant la porte grâce à un code tapé sur un boitier électronique. Monsieur Lucius passa ensuite devant, pour mener son invité vers les laboratoires de recherches quelques étages plus bas.
Les deux hommes arrivèrent vers la rangée d'ascenseurs, l'homme passa son badge devant un autre boitier, un petit voyant vert clignota. Quelques secondes plus tard, les portes s'ouvrirent dans un petit « bip bip ». Le général entra à la suite du patron. Une fois que les deux furent installés dans l'ascenseur, Tom appuya sur le bouton « LAB R&D 2 ». Après une minute dans un silence de mort, les deux portes s'ouvrirent de nouveau. Cette fois, l'étage qui se présenta était éclairé de manière très agressive, aux néons.
Alors qu'ils sortaient de la cabine, une patrouille de soldats armés jusqu'aux dents arriva vers eux. Un des hommes s'approcha du duo pendant que les autres se déployaient, fusils d'assauts aux mains.

Carte d'accès, je vous prie.

Tom tendit sa carte, et le Général son badge « VIP », après un contrôle rapide, le soldat fit signe aux autres de baisser leurs armes. Il fit un signe de main invitant les hommes à passer.
Ils traversèrent un dédale de couloirs souvent fréquentés par des hommes en blouses blanches, courant dans tous les sens ou par des soldats patrouillant aux alentours des salles. Le couloir se termina en une porte blindée. Deux soldats étaient postés de chaque côté, Tom fit signe au soldat de gauche d'ouvrir la porte.

Après quelques secondes, la porte bascula, laissant voir une salle assez grande où le centre de cette dernière semblait être le théâtre d'une agitation assez impressionnante. Il s'agissait d'une boite en vitre blindée où une arme lourde effectuait des tirs en quasi-continu. Le Général parut intrigué par cela également. Tom l'invita à le suivre vers ce centre.

-Voyez, général, cette arme sera équipée sur les véhicules que nous fournirons à l'armée d'ici la fin du mois de décembre.

Le général fit un signe de tête et en se tournant vers son interlocuteur lui parla.

Parlons prix, si le voulez bien


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OKAY BY JUNE