J'étais affalé sur mon lit, encore entrain de rêvasser lorsque j'entendis mon portable sonner. Manon ? J'attendais son appel avec impatience, et c'est donc pleine d'alegresse que je décrochais. Je ne compris pas tout ce qu'il me dit, mais entendre " c'est moi CEC, Charles-Edouard. " failli me faire lacher le cellulaire que je venais tout juste d'acquérir. Décidement, à chaque fois que j'avais affaire à lui, tout se passait mal. Je ne puis que rire en entendant le motif de son appel. M'appelait-il reellement pour savoir si j'allais bien ? C'était la première fois qu'il avait de tels états d'âme, la dernière fois il n'avait eu aucun scrupule à me poser un lapin sous la pluie battante. C'est vrai qu'il avait déjà essayé de se faire pardonner, mais ses efforts étaient vain. Je n'allais pas l'excuser de s'être comporté comme un goujat avec moi. Cependant...je devais avouer que son côté salaud m'attirait inlassablement vers lui, mais ça, il ne le saurait sans doute jamais. Il en aurait été bien trop fière, et moi trop honteuse d'être à sa bonne.

" Tiens, tiens...Ce cher CEC. Tu t'inquiêtes de savoir si je n'ai pas attrapé un rhume à cause de la dernière fois, Darling ? C'est un peu tard. Mais j'écoute ta requête, en esperant que ce que tu ai à me dire vaille la peine que je te sacrifie de mon temps. "

Généralement je n'étais pas aussi hautaine et arrogante avec les gens, mais avec lui c'était différent. En temps que personne à part, il bénéficiait d'un traitement tout à fait particulier. Je me délectais de pouvoir le rabaisser plus bas que terre, même s'il était meilleur que moi à ce jeu-là.
Charles-Edouard, ahhh, c'était tout un monde ce jeune homme, et je n'arrivais à le cerner que très peu, voir pas du tout, et j'aurais aimé le connaître pour ce qu'il est reellement, pas pour les allures de baroudeur qu'il veut se donner. Mais en même temps j'avais peur qu'en apprenant à le connaître je sois déçu de découvrir un personnage ennuyeux. Pourtant j'en doutais, oui, il devait être intéressant, encore bien plus qu'il ne l'était déjà pour moi. Je ne cessais de me contredire, et le fait qu'il sème ainsi le trouble dans mon esprit voulait sans doute en dire bien plus long que je ne le pensais. J'étais trop fière pour lui montrer l'interêt que je lui portais, beaucoup trop, et il n'aurait pas manqué dans profité, le malin. Quoi qu'il en soit, cette fois-ci, j'étais en position de force, et je n'allais pas me laisser destabiliser pour deux sous.




Un rhume ? C'était un stupide pretexte, car j' avais simplement dit ça pour le faire culpabiliser un peu plus. Il était difficile à déchiffrer ce Monsieur Castello. Il faisait faux bond au rendez-vous qu'il m' avait donné, mais par la suite il me passait un coup de téléphone en faisant mine de se soucier de moi. S'il m'avait autant déçu, c'est peut-être parce que j'attendais beaucoup de lui...Pourtant je ne voulais plus le laisser ésperer. Je faillis rire en l'entendant bagayer et reprendre ses mots, ce n'était pas son genre. Etait-on entrain de le menacer avec un revolver pour qu'il soit aussi attentionné ? Lorsque je l'entendis me dire avec une voix sérieuse que je ne soupçonnait pas si je voulais bien venir au bal de fin d'année avec lui, mon téléphone m'échappa des mains. J'étais abasourdie...mais tellement flattée.

" Tu...es sérieux là ? " arrivais-je à lui répondre après avoir tomber mon portable.

Lui, Charles-Edouard, voulait venir au bal avec moi. Si c'était une plaisanterie elle était de très mauvais goût. Dans le cas contraire, je savais que je cèderais en lui donnant une seconde chance de se racheter. J'en mourrais d'envie après tout.Non seulement j'avais fait tomber mon portable, mais par dessus le marché j'avais failli m'etouffer avec ma propre salive. Non, décidement je n'en revenais pas, c'était incroyable le nombre de ressources que ce garçon avait. Lorsqu'il avait une idée en tête, c'était pas autre part (a). Encore une fois j'étais partagée. Ma raison me criait de lui raccrocher au nez pour ce qu'il avait eu le culot de me faire, mais mon coeur disait oui. N'avais-je pas envie de passer une soirée avec lui ? N'avais-je pas envie de me pavaner à son bras ? Je me serais tuée sur le champ pour avoir eu de telles pensées, mais je ne pouvais pas nier le fait que quoi qu'il en soit, je voulais aller à ce bal avec lui. Auparavant, cette idée ne m'avais pas effleurée l'esprit l'ombre d'une seconde, mais maintenant qu'il me le proposait, tout était très clair. Néanmoins j'avais peur. J'avais peur que tout ceci ne soit qu'en réalité une blague et que je sois le dindon de la farce. Ce garçon, je le connaissais bien pour tous ses coups-bas. Je devais me méfier, et être sûre de ses intentions avant d'accepter.L'intonation dûre qu'il venait d'employer pour me dire qu'il était très sérieux et qu'il attendait ma réponse maintenant me fit penser qu'il était en effet très sérieux. En position de force, il se serait plutot amusé à rire, ou à me taquiner, là en l'occurence, il faisait profil bas. Très naturellement, je lui répondis :

-" Oui."

fordham rocks.