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Premiers jours de cohabitation [PV Emily]

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Empire State of Mind
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MessageSujet: Premiers jours de cohabitation [PV Emily] Premiers jours de cohabitation [PV Emily] EmptySam 14 Mai - 20:30

    "RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!"

    C'était en tout cas ce qu'Alena avait envie d'hurler en ce moment même. Fallait pas QUE déconner. Elle était peut-être d'un tempérament plutôt calme et zen, mais comme tout le monde, l'accumulation de petites choses lui faisait péter quelques boulons de temps à autre. Et là ce qui s'accumulait, c'était une suite d'évènements qui n'avaient rien de minuscules.

    *Flashback*

    "Alena, ouvre, c'est nous !"
    "Oui oui, j'arrive !"
    La jeune femme se dépêcha d'aller ouvrir la porte de son appartement, découvrant sur le seuil trois personnes qui la regardaient avec un grand sourire. Sans trop savoir pourquoi, l'étrange sensation que quelque chose sonnait faux s'empara de l'esprit d'Alena, mais elle chassa rapidement cette pensée obscure ; il fallait qu'elle cesse d'être aussi imaginative.
    Son père entra le premier, suivi de la belle-mère d'Alena, d'Emily, sa demie-sœur... Et de leurs nombreux bagages, dont Alena n'avait jamais fait la connaissance, mais qu'elle fut bien obligée d'accueillir chez elle.
    "Wouahou. Vous avez réservé la soute entière pour vous tout seuls, ou bien vous avez carrément demandé à un autre avion de vous suivre avec les bagages ?"
    "Haha, très drôle ma chérie. On part pour très longtemps, il fallait bien qu'on prenne des affaires en conséquence", répondit son père en s'installant dans le canapé.
    On lui avait proposé un poste important dans un hôpital de Paris et, bourreau de travail tel qu'il l'était, il n'avait pas pu refuser. Ainsi il s'en allait en France, emmenant avec lui sa deuxième femme et leur fille, Emily. Alena avait eu le cœur qui s'était serré à cette annonce, mais pas parce qu'elle était triste de savoir que son père serait loin d'elle ; il l'avait toujours été. Pas physiquement, car il travaillait à un quart d'heure de la maison quand elle était petite, et encore aujourd'hui, ils habitaient juste deux quartiers différents de la même ville. Mais ça ne l'empêchait pas d'être à des centaines de kilomètres de là quand il rentrait le soir et qu'il croisait ses enfants. Il était toujours perdu dans ses pensées, penché sur des dossiers, rivé à son téléphone. Alors finalement, qu'il soit à New York ou à Paris, la différence serait mince.
    Ça n'était pas non plus pour sa belle-mère qu'Alena était triste. Non pas qu'elles s'entendent mal. Mais dire qu'elle s'entendaient bien aurait été un peu présomptueux. Elles n'avaient pas d'atomes crochus ni d'envie particulière de se connaître. La belle-mère d'Alena avait bien essayé de faire semblant de se montrer gaga avec elle et son frère quand ils étaient plus jeunes, mais elle avait fini par comprendre qu'elle ne trompait guère que son nouveau mari. Et encore, parce qu'il le voulait bien.
    Non, la peine de la jeune blonde était destinée à sa jeune sœur. Elle la plaignait sincèrement, et était franchement contre la décision de son père de partir dans un autre pays. C'était difficile pour une adolescente de tout quitter, amis et famille, et ce alors qu'elle était en plein cursus. Elle allait devoir se réadapter complètement, apprendre à vivre différemment, se faire de nouveaux amis... Elle ne parlait même pas le français ! Et surtout, Alena savait parfaitement que son père allait être deux fois plus absent qu'il ne l'était déjà. Emily allait se retrouver quasiment seule dans la grande capitale française, et le cœur d'Alena se serrait rien qu'à cette pensée. La pauvre...

    Mais Alena ne pouvait rien dire ni rien faire, c'était la décision de son père et de sa femme. Elle n'approuvait pas, c'est tout. Et aujourd'hui, c'était le temps de se dire au revoir, en essayant de ne pas montrer sa tristesse. Une nouvelle fois, après leur avoir servi à chacun un verre, la jeune femme tenta l'humour.
    "Je parie que les trois quart des bagages sont à Emily, non ? Te connaissant, tu n'as pas dû résister au fait de prendre avec toi tes cinquante paires de chaussures !" fit-elle en se tournant vers sa sœur. Alena ne comprit pas le regard fuyant et gêné qu'elle lui lança alors, et qu'elle accrocha timidement sur ses parents. Quoi ? Elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Cela dit, les parents en question avaient l'air d'hésiter eux aussi. C'est finalement leur père qui brisa le silence.
    "Euh, Emily ne t'a pas prévenue ? Il faudrait aller chercher ses bagages à la maison, on a pas voulu s'encombrer en les prenant aussi... Préparer le voyage nous a déjà énormément occupé."
    Alena fronça les sourcils. Quoi ? Qu'est-ce qu'il racontait ? Elle n'y pigeait strictement rien. *Ça sent le roussi* fit sa voix intérieure qu'elle envoya valser d'un coup de coude imaginaire. Il devait y avoir une explication qu'elle n'avait pas encore saisi, c'est tout. Elle était tellement distraite.
    "Attend, attend, je ne comprends pas là. Tu veux que MOI j'aille chercher les affaires d'Emily chez vous ? Quoi, elle en a tellement que ça ne rentrait pas dans le taxi, c'est ça ? Vous auriez pu faire un effort et prendre moins de trucs, quand même..." Mais quelque chose continuait à la chiffonner. "Mais vous pensez que j'aurais le temps d'aller chercher ses valises et les amener à l'aéroport avant que vous ne décolliez ? Vous auriez dû me le dire avant, on se serait arrangé autrement." Son père et sa belle-mère la regardaient comme si elle venait de leur avouer qu'elle était championne en gobage de truites argentées. Emily avait la tête baissée. Quelque chose clochait vraiment.
    *Quand je te le dis, que ça pue, tu veux pas me croire.*
    *Oh ça va, j'ai pas besoin de toi, la barbe* aboya-t-elle mentalement à sa conscience.
    "Mais non ma chérie, tu n'as pas besoin d'aller les chercher avant l'aéroport. Il te suffit d'y passer une fois qu'on sera parti, tu pourras prendre ton temps comme ça. Tu as les clefs, de toute façon. Et Emily t'aidera, n'est-ce pas chérie ?" Il se retournait vers Emily, qui observait soigneusement le bout de ses pieds. Alena savait qu'elle était fétichiste à propos de chaussures, mais quand même, à ce point... Et puis comment ça, après ? Avec Emily ? Mais qu'est-ce que...
    "Non mais là, je n'y comprends vraiment rien, désolée. J'ai dû sauter une étape, parce que je nage. Comment ça, Emily m'aidera ? Quoi, elle ne prend pas le même avion que vous pour la France ? Elle y va après ? Expliquez-moi, parce que je devais rêver quand vous me l'avez dit la première fois !"
    Son père et sa belle-mère se regardèrent, avec dans les yeux un espèce de mélange de confusion, de gêne monumentale et d'un soupçon de peur. Ils étaient manifestement en train de comprendre ce qu'il se passait, et leurs regards effarés se posèrent simultanément sur Emily. Du coup, Alena fit de même. Elle semblait détenir la clef de ce vaste champ de bataille.
    "Emily...? Tu... Tu n'as rien dit à ta sœur ? Non ? Ne me dis pas que tu ne lui as rien dit..." Son père semblait ne pas vouloir le croire.
    "Pas dit quoi ?" insista Alena.
    Emily restant toujours muette, son père bouche bée de ce qu'il était en train d'assimiler, ce fut sa belle-mère qui prit la parole, baissant les yeux de temps à autre avec un petit sourire contrit.
    "Eh bien, c'est-à-dire que... Emily reste à New York, elle ne voulait partir à aucun prix. Quitter ses amis et sa ville, elle ne voulait vraiment pas."
    *Ben tu m'étonnes...*
    *Chut !*
    "On a fini par accepter, avec ton père... Et elle nous a assuré qu'elle t'en avait parlé et que tu étais d'accord pour... Enfin... Pour la prendre chez toi, en fait."
    Gloups.
    Commeeeent ? De quoi ça s'agit ? Quewaaa ?
    L'esprit d'Alena s'était alors mis en mode pause, retour rapide, marche, arrêt, retour rapide, etc... Elle repassait dans sa tête les paroles de sa belle-mère en boucle. Un peu à la manière d'un film d'horreur. Sauf qu'un film d'horreur à côté, ça n'était rien. Du chiqué. Et pendant ce temps là, le silence total c'était installé dans la pièce. Impressionnant. Pour une fois, sa belle-mère ne jacassait pas. Pour une fois, son père la regardait attentivement. Pour une fois, Emily se faisait toute petite. Ouah.
    "Non allez, c'est une blague ?"
    "..."
    "Putain sans déconner, c'est pas une blague ?!"
    C'est à ce moment-là qu'Alena réalisa. Elle réalisa aussi qu'elle manquait d'air. Elle réalisa qu'elle allait être maman à seulement 28 ans, d'une jeune fille de 18. Personne ne lui avait dit qu'elle avait été enceinte à 10 ans, c'était honteux !

    Elle se leva de son fauteuil, renversa le jus de fruit qu'elle avait dans son verre, s'en ficha éperdument, et fit les 100 pas dans la pièce, portant régulièrement la main à son front comme pour s'assurer qu'elle n'avait pas subitement un soudain accès de fièvre. Le reste de la famille gardait toujours un silence gêné, se jetant mutuellement des regards. Ce fut encore son père qui prit la parole.
    "Emily, comment as-tu pu...?"
    "Non minute, comment VOUS, vous avez pu ?" l'interrompit Alena. "Quoi, vous vouliez vraiment qu'Emily et moi on s'arrange toutes seules, sans même que VOUS, vous m'en parliez ? Mais bon sang, c'est pas une transaction qu'on peut déléguer à quelqu'un d'autre ! On est vos filles, quand même, merde !"
    Oui, Alena était réputée pour être douce et patiente, sauf dans deux cas : le premier, quand il s'agissait de sa famille, parce que ça la touchait au plus profond d'elle-même, parce que c'était toujours la même chose depuis sa plus tendre enfance. Son père qui ne faisait pas attention. Le deuxième cas, c'était quand elle venait de se rendre compte qu'on avait encore joué avec sa naïveté. Et mauvais point, les deux cas étaient réunis ici. Alors elle pouvait bien se permettre de hausser un peu la voix et de dire quelques insanités. Flûte.
    Il y eu encore quelques discussions - vaines - avec son père et sa belle-mère qui tentèrent mollement de se défendre. Ils lui assurèrent qu'ils s'étaient arrangés pour lui laisser régulièrement de l'argent, qu'elle pouvait les appeler pour leur demander n'importe quoi si jamais elle avait besoin, et que si jamais la cohabitation était infernale, ils pourraient toujours tenter de trouver quelques amis qui accepteraient de prendre Emily. Ou comment faire culpabiliser Alena. Elle baissa les bras, comprenant que ça n'était pas la peine d'essayer de discuter. Elle leur dit au revoir à tous les trois, préférant finalement rester chez elle pour avaler le morceau plutôt que de les accompagner comme prévu à l'aéroport. Emily rentrerait en taxi. Et pendant ce temps, elle irait chercher ses affaires pour l'installer chez elle.

    Grand Dieu. Dire qu'elle s'était levée ce matin en ce disant que la journée était belle.

    *Fin du flashback*

    Et puis là, c'était trop. Ça faisait seulement deux jours qu'Emily avait emménagé. Deux jours de mutisme de la part d'Alena. Elle n'avait toujours pas digéré. Pour assimiler le fait qu'elle allait devenir baby-sitter à temps plein, il lui aurait fallut du temps au préalable. Beaucoup de temps. Elle n'en avait pas eu et bien qu'à cela ne tienne, elle en prenait maintenant. Oh.
    Le problème, c'était qu'en plus de devoir avaler le morceau, il fallait aussi apprendre à vivre en communauté. Et visiblement, ça n'était pas le fort de sa petite-sœur-enfant-gâtée-et-laissée-trop-souvent-à-son-sort. La preuve en était avec une de ses culottes qui traînait sur le sol de la salle de bain. La deuxième, en deux jours. Ça, plus la télévision restée allumée toute la nuit, allant de paire avec le volume de la musique qui agressait les murs de l'immeuble tout entier... D'où le cri de rage bestiale. La goutte d'eau qui faisait déborder le vase venait de se transformer en torrent. Et c'était trop.

    Alena se dirigea résolument vers la nouvelle chambre de sa sœur - adieu son petit bureau qu'elle avait aménagé avec tant de soins - ouvrit la porte sans même frapper et débarqua dans la pièce, sourcils froncés. Sans dire un mot, elle débrancha sèchement la chaîne hifi qui en resta coi. Puis elle se planta devant sa sœur, bras croisés sur la poitrine. Ça n'était pas souvent qu'elle était dans un tel état de nerfs. Et en plus, ça l'énervait elle-même de se sentir énervée comme ça... Et non, elle n'avait pas ses règles - il n'aurait plus manqué que ça, et elle aurait tenté le taillage de veines à l'enveloppe.

    Et le pire du pire, c'est qu'elle ne prononçait pas un mot.

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MessageSujet: Re: Premiers jours de cohabitation [PV Emily] Premiers jours de cohabitation [PV Emily] EmptyDim 15 Mai - 0:01

Un ciel nuageux, une luminosité déclinante... la température avait beau être clémente pour la saison, rien ne donnait envie de sortir. La journée était maussade, s'accordant parfaitement avec l'humeur d'Emily. Elle n'avait rien à faire aujourd'hui, pas de cours et pas encore de job bien qu'elle ait déposé son CV un peu partout autour d'elle. Elle n'avait aucune envie d'étudier et la seule perspective qui lui évitait de déprimer était la soirée qu'elle avait de prévu pour le soir-même. Bref, un samedi comme la jeune fille se serait bien passé ! Pire, elle voyait déjà une longue série de week end monotones, du moins temps qu'Alena s’enfermerait dans son mutisme. Elle n'osait même pas sortir voir ses amis, de peur de rater le moment où sa sœur se déciderait enfin à lui parler. Et chose étonnante - surtout pour elle qui pensait s'être habituée à ne pas les voir ou alors que très peu - ses parents lui manquaient. Au moins avant, elle les voyait quelques minutes chaque jour. Là, elle se sentait plus seule que jamais... elle en aurait pleuré.

Et voilà comment elle s'était retrouvée, la musique à fond, assise sur son lit, son journal intime sur les genoux. Son journal intime !! Sans blague, voilà plus de 5 ans qu'elle ne l'avait pas ouvert. Certes, il lui avait été très utile à une période de sa vie où elle n'avait pas su à qui se confier mais jamais elle n'aurait cru y écrire à nouveau, surtout à présent qu'elle était à l'université. Pourtant, elle n'hésita que quelques secondes avant de saisir son stylo et d'écrire frénétiquement ce qu'elle avait sur le cœur.


Citation :
Me voilà encore dans le pétrin. Ah ben oui, je sais, j'ai le don de m'y mettre mais n'empêche, jamais je n'aurai imaginé la réaction d'Alena ! D'accord, j'aurais dû lui en parler mais ça m'a paru tellement évident - elle a toujours été là pour moi alors où est le problème ? Je suis quand même pas le petit monstre qu'elle semble croire. Je suis sûre qu'elle ne se rendra même pas compte de ma présence chez elle. Après tout, je n'ai jamais dérangé papa et maman - à peine s'ils me voyaient quand ils m'avaient sous les yeux alors pourquoi est ce que cela changerait ? Mais il faudrait peut être que je reprenne au début pour que tu comprennes...

C'était il y a un mois. Ça me parait à la fois tellement loin et si proche. Ma vie a été totalement chamboulée quand papa est rentré à la maison plus tôt que prévu. Il devait être à peine 20 heures et j'allais tout juste me faire à manger quand il m'a dit de laisser tomber, qu'on allait manger au resto avec maman. Là, j'aurai dû comprendre qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Déjà, il ne s'était pas contenté en rentrant de juste me faire une bise en me demandant comment s'était passée ma journée - sans écouter la réponse, cela va de soit - et depuis combien de temps n'avait-on pas mangé tous les trois ? Au lieu de me demander tout ça, j'ai juste été super ravie, mais ça n'a pas duré ! On avait quelque chose à fêter et je n'en savais encore rien : le début de mon enfer personnel. Papa a annoncé qu'il avait obtenu un poste vraiment important, dans un grand hôpital, qu'il avait accepté et qu'il avait même trouvé un boulot à maman dans la foulée. Ils étaient aux anges et moi un peu estomaquée : pourquoi maman aurait-elle eu besoin de changer de travail ? Et pourquoi a-t-il fallu que je pose la question franchement ? La réponse était simple : ils devaient déménager. Premier effondrement de mon petit monde. A Paris, 2ème effondrement. Et je devais partir avec eux : écroulement total des fondations restantes. Ce soir-là, je n'ai pas touché à une miette de mon assiette et je suis allée me coucher aussitôt rentrée à la maison - sans décrocher un seul mot.

Et là, j'ai cogité. Il était hors de question que je parte avec eux. Ils n'ont pas conscience que mes amis, c'est toute ma vie. Moi si ! Et c'est de leur faute, ils ne sont jamais là. Et bien que d'habitude, j'obtiens tout ce que je veux d'eux, là, comme par hasard, il n'y a rien eu à faire. Jusqu'à ce que je soumette l'idée de vivre chez Alena. Papa a de suite été emballé par l'idée, maman nettement moins. Elle n'était pas certaine que ma sœur accepterait une telle responsabilité. Et c'est là que je me suis mise dans le pétrin : j'ai dit qu'elle était d'accord. Ça m'a paru tellement naturel et anodin de le dire - j'aurais sûrement dû réfléchir à deux fois aux conséquences mais c'est pas comme si j'avais eu beaucoup d'autres choix. Alors je te laisse imaginer la suite, quand on a débarqué chez Alena avec nos bagages et qu'elle a fini par comprendre que moi je restais. Je me suis retrouvée avec les trois sacrément en colère devant moi. C'est vrai que, même si j'avais dit aux parents qu'elle était d'accord, j'aurais dû l'appeler ensuite mais j'avais tellement peur qu'elle dise non. Je me voyais déjà dans l'avion pour un pays plein d'inconnus avec qui je ne peux même pas communiquer. Un vrai suicide social !

Toujours est-il que ça fait deux jours que je suis là et après son esclandre face à papa, je n'ai plus entendu une seule fois sa voix. Enfin si, quand elle décroche le téléphone *super* mais à moi, elle ne m'adresse plus la parole et je sais pas quoi faire...

Les larmes aux yeux, Emily s'arrêta d'écrire. Elle était désemparée ! Jamais elle n'avait vécu une situation qui s'attardait autant : elle arrivait toujours à manipuler les gens pour qu'ils finissent par accepter. Elle savait se rendre adorable quand il fallait mais là... Et puis, elle connaissait Alena ! Si elle était connue pour sa gentillesse, elle était aussi d'une affligeante constance. Autant dire qu'elle avait peur que le calumet de la paix, ce ne soit pas pour tout de suite. Et bien que l'adolescente comprenait la colère initiale de son ainée, elle ne comprenait pas pourquoi sa réaction était d'une telle ampleur. La détestait-elle à ce point pour ne pas souhaiter vivre avec elle ? Elle avait pourtant toujours cru qu'elles s'entendaient bien. Oh bien sûr, elle lui en faisait voir de toutes les couleurs mais comme toute petite sœur et ce n'était jamais méchamment.

Elle aurait presque était prête à s'excuser - et croyez-moi, ça, ça tient de l'exploit - quand la porte de sa chambre s'ouvrit brutalement, laissant apparaître une Alena en mode furie qui débrancha violemment sa chaine hifi. Là, c'était la goutte d'eau qui fait déborder non pas le vase mais l'océan. Nullement impressionnée par l'air furieux de sa sœur, Emily se redressa vivement, envoyant valdinguer au passage son journal. Face à face, elle attendit un moment mais bien sûr, rien ne vint. C'en était trop ! Dire qu'elle avait failli pleurer pour une sœur qui la haïssait de toute son âme ! Sentant sa gorge se serrer et les larmes une nouvelle fois monter, la jeune fille explosa :


"Tu ne pourrais pas frapper avant d'entrer ! J'ai le droit à mon intimité !"

Et ne voulant pas affronter le regard assassin d'Alena, elle se dirigea vers sa chaine hifi et la remit en route. Choisissant un nouveau CD, un peu plus dynamique et par conséquent un peu plus bruyant, elle appuya sur play avant de retourner s'allonger sur son lit. Elle prit bien soin de toujours tourner le dos à sa sœur, les larmes, ses traitresses, ayant enfin décidé de s'échapper.
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Premiers jours de cohabitation [PV Emily]

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