i need you.

effie haru lola breslin-comeau • bijoux hadelize da stendort

Noël était passé. Ensuite, le jour de l’An. Puis, la fin des vacances. L’université était arrivée sans que j’aie rien à dire. Sauf que cette fois-ci, je n’avais pas sécher le premier cours, même s’il était à huit heures. Je faisais de mon mieux, vraiment. Si je voulais commencer à quelque part, c’était avec l’école. J’avais passé ma session avec une moyenne globale de 60%. Tout juste. Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression que j’étais en train de merder lamentablement. J’avais l’impression que mon talent était en train de me lâcher. J’avais pris une triple dose de caféine et j’avais affronté la première semaine en râlant un peu. Mais juste un peu. Les plans de cours avaient toujours été une épreuve en soi, je m’étais armée d’un crayon et j’avais griffonné quelques petites choses. M’amusant à faire des dessins, trouvant que mes imitations de dinosaure étaient vaguement plus intéressantes que ce que disait le professeur en avant. Cette semaine la théorie commençait. D’ailleurs, la longue dissertation que je tentais de faire, devant mon ordinateur, l’impression d’être complètement seule dans mon appartement. Je n’avais pas réellement compris le pourquoi Xavier était parti, mais il avait décidé de me le laisser en lui donnant un tas d’arguments que j’étais capable de le payer. Réellement. Et en plus, je l’adorais cet appartement. Sauf que j’avais l’impression que j’étais maintenant complètement seule au monde. Je me mordis la lèvre, me jurant mentalement de poser des affiches demain. C’était certain qu’avec l’impression d’être seule j’allais finir par laisser tomber toutes mes bonnes résolutions. Mon regard quitta ma dissertation et tapai sur google « piano à vendre ». Pas cher. Pas un gros. Pas un aussi gros que Xavier avait acheté avant. Juste un que j’allais être capable de pianoter dessus un peu. Je levai la tête et j’observais sans rien dire dehors, puis me leva. Sans être capable de décider ce que je veux. J’avais l’impression de défaillir par l’intérieur en pensant qu’un sachet de poudre était dans mon sac. Trop près de moi. C’était comme un manque, un réel manque. J’entourai mon cou de mon foulard, boutonna mon manteau, prit mes clés, mon sac et sortit de l’appartement. J’enfouis mes mains dans mes poches, gelant de la tête au pied, puis marcha d’un pas décidé. Hadelize. J’avais vraiment envie de la voir. C’était une des quelques personnes que j’avais machinalement prit comme béquille. Que j’aimais bien. Non, que j’aimais très bien. Je fis le trajet jusque chez elle à pied machinalement, sans musique dans les oreilles ni rien. Machinalement. En fumant une clope, parce que l’envie était démangeante, point. Je fini par cogner contre sa porte. Ne sachant même pas quoi lui dire. Je me mordis la lèvre lorsqu’elle fini par ouvrir la porte. « Hey, Hadelize. » Piètre bonjour. Mais passons l’originalité, je n’était absolument pas doué dans cette matière-là. « J’ai b’soin d’te parler. » Vraiment. Même si t’acceptes pas le rôle de béquille. Même s’il est tard. Même si je suis certaine que ton enfant dort. Que je pourrais le réveiller.