Well... It's my story !
and as charming as sad as it is, plays !
it does not begin with once upon a time

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La plupart des petites filles rêvent de la même chose. Lorsqu’elles regardent leur Disney préférée, elles admirent les princesses et rêvent d’avoir leur château et leurs belles robes. Les grandes demeures magnifiques, avec le personnel à son service, le service en argent et les armoires remplis de vêtements. Joan n’a jamais vraiment rêvé de cela. Elle, elle préférait la volonté de Pocahontas et le courage de Mulan. Elle les regardait se battre pour leurs convictions, leurs amis, leurs familles, leur pays, avec de grands yeux remplis d’admiration. C’est sûrement de là que lui vient son amour pour les sports de combats, quand elle y repense. Elle se revoit encore se battre avec le fils du cuisinier, dans le grand jardin de sa maison. C’était dans ces moments-là qu’elle était vraiment heureuse. A se comporter comme un petit garçon, faisant ce qui lui plaisait. Malheureusement, on venait toujours la ramener à sa vie de princesse. Enfin, de fille de duc, pour être plus exacte. Elle n’a jamais manqué de rien, loin de là. Naître avec une cuillère en argent dans la bouche, cela n’a jamais été le souhait de Joan. Elle n’aime pas le fait d’être disputée car elle a un peu de terre sur ses chaussures ou une déchirure sur sa robe en soie bleue. Et puis d’ailleurs, elle n’aime pas toutes ces robes pleines de froufrous et de couleurs bonbons. Elle n’aime pas le nœud qu’elle a dans les cheveux ou encore la posture droite qu’elle doit avoir en toute circonstance. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit vouvoyer ses parents et son frère, qui n’a que trois ans de plus qu’elle, d’ailleurs. Elle n’aime pas Juanito, et cela est réciproque. Il n’arrête pas de l’embêter, de l’espionner pour raconter aux parents qu’elle se bat avec le petit Carlos. C’est dur pour une enfant d’être contrainte de faire des choses qu’elle n’aime pas. Joan a toujours eu un esprit rebelle, refusant qu’on lui dicte sa conduite. Ses parents ne cessaient de le faire. En plus, ils ne l’élevaient pas vraiment. Son père était souvent absent, sa mère trouvait plus intéressant de faire les magasins que de prendre soin de sa fille. Elle avait plus l’impression que la gouvernante était réellement sa mère. Et pour être honnête, ce n’était pas le rêve. Anita était une vieille espagnole revêche, ne cessant de lui répéter quel place elle avait dans la société, qu’elle déshonorait son rang en salissant son visage et que si elle ne souriait pas plus souvent, elle risquait d’avoir des rides à vingt ans. Ce n’est pas que Joan était du genre taciturne, mais sa vie ne lui donnait pas envie de sourire. La plupart des gens seraient heureux de vivre dans sa maison, d’être servis et de posséder énormément d’argent. Mais Joan n’était pas du tout comme ça, et sa vie était une prison pour elle. Elle voyait tellement de choses qu’elle pourrait faire, tellement de choses à découvrir, tellement de choses intéressantes à apprendre. Mais elle ne pouvait rien faire, rien de ce qui lui plaisait du moins. Elle aimait la danse, mais pas le ballet. Elle aimait la musique, mais pas le violon. Elle aimait la mode, mais pas celle qu’on l’obligeait à porter. Tout était opposé à ses goûts et elle ne parvenait pas à le supporter. Alors non, elle ne souriait pas pendant les soirées que ses parents organisaient, elle ne souriait pas pendant ses cours de violons ou de ballet, elle ne souriait pas pendant les repas de famille froids et impersonnels. Mais elle souriait lorsqu’elle s’amusait avec Carlos, elle souriait lorsqu’elle marchait dans la rue et qu’elle voyait un groupe de jeunes jouer de la guitare et faire de drôle de figure de danse, elle souriait lorsque la petite fille du boulanger lui faisait un signe de la main. La petite fille du boulanger, Joan l’aimait beaucoup. Elle était jolie avec ses pinces de couleurs dans les cheveux, ses grands yeux de biche et son joli sourire. Sa famille ne voulait pas qu’elle soit amie avec elle. Esperanza, c’était son prénom. Joan trouvait que cela lui allait bien, car elle lui donnait l’espoir d’avoir une vie meilleure un jour, simple mais tellement plus heureuse. Joan n’écoutait pas ses parents, elle échappait toujours à la surveillance de la vieille Anita et courrait à la boulangerie pour voir la petite brune, voir son sourire candide et recevoir un baiser sur la joue ainsi qu’un pain au chocolat tout chaud que le boulanger lui donnait. Il était gentil, le boulanger. Bien sûre Joan se faisait toujours disputer et punir car elle s’enfuyait en pleine rue, mais cela lui importait peu. Elle se roulait en boule dans son lit, dégustait son pain au chocolat en pensant au joli sourire d’Esperanza et pour une fois, elle était vraiment heureuse.

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C’est à treize ans qu’on annonce à ses parents qu’elle possède un QI de 130. Cela n’étonne pas vraiment Joan. Elle a des facilités extraordinaires dans toutes les matières, elle comprend vite et retient parfaitement. Elle parle déjà l’anglais et l’italien parfaitement, en plus de l’espagnol. Elle ne trouve pas cela si fantastique, c’est parfois même handicapant. On la surnomme la grosse tête à l’école, et les seuls amis qu’elle a, ce sont intéressé par son rang social. Elle déteste cela, les hypocrites. Lorsqu’elle rentre au lycée, elle envoie balader tous ces imbéciles, et décide de se faire des amis avec qui elle veut. Il y a plus de garçons que de filles dans le groupe d’amis qu’elle se forme, mais elle est heureuse comme ça. Ils acceptent sans trop de problèmes qu’elle aime aussi le foot et regarder des matchs de boxe et Joan trouve en eux une seconde famille. Il y a bien quelques filles qui partagent leurs centres d’intérêt et cela plaît bien à Joan. Elle s’est rendu compte qu’elle préférait de loin les filles aux garçons, et cela ne la gêne pas. Les mecs, elle les aime bien comme amis. Ils peuvent être marrant et elle adore les ridiculiser en les battant à la console. Mais les filles, c’est bien mieux pour la tendresse. Ca a des lèvres plus douces et leur corps est plus joli, plus harmonieux. Elle préfère cependant garder cette préférence pour elle, du moins pour le moment. Ses parents la méprise déjà bien assez. Elle aussi, mais elle sait bien qu’au fond, elle les aime un peu et recherche toujours leur bénédiction. C’est idiot elle le sait bien, car jamais ils ne l’ont félicité, jamais ils ne l’ont regardé de la manière dont ils regardent son imbécile de grand frère. Elle suppose même qu’elle n’était pas vraiment désirée, mais qu’avorter faisait mauvais genre. Tant pis, maintenant qu’elle est là, elle va bien leur pourrir la vie. C’est un peu ce qu’elle s’évertue à faire depuis son plus jeune âge, sans même s’en rendre compte. Mais c’est encore pire depuis qu’elle est une adolescente. Elle se permet enfin de relâcher la colère qu’elle ressent, la frustration, l’injustice qu’elle subit. Elle excelle en cours, mais son comportement noircit le tableau. Remarques impertinentes, dégradations, bagarres. Elle se fiche bien d’avoir de grandes capacités intellectuelles, elle, elle veut que ses parents la remarque. Faire l’imbécile est le seul moyen apparemment. Ils ne cessent de se disputer, ils hurlent mais elle aussi. Elle attend d’être majeure. Elle a de l’argent sur un compte, un truc rien qu’à elle. Une fois qu’elle sera majeure, ils n’auront plus aucun pouvoir dessus. Alors elle s’en ira, elle quittera la maison des horreurs et ira rejoindre un de ses cousins à New-York, Tyler. Elle a tout prévu. Elle attend simplement son anniversaire. Son bac est parfait bien entendu, elle passe même dans le journal au vu de ses résultats. Ses parents n’ont même pas un sourire pour elle. Cela ne l’étonne même plus, elle ne ressent plus de peine ou de découragement. Ce sont des cas désespérés, elle ne cherche plus à briller à leurs yeux. Elle fête ses dix-huit ans dignement, avec ses amis, lors d’une énorme fête qu’elle organise dans un entrepôt désaffecté. Alcool – bien qu’elle ne boive rien de fort – musique, filles, mecs, drogues. Tout y passe. Tapage nocturne, quelqu’un prévient les flics, elle finit au commissariat. Elle n’a jamais vu ses parents aussi furieux. Pourtant, elle est revenue à la maison avec un piercing à la langue, et des tatouages. Mais là, il semblerait qu’elle ait atteint un nouveau stade. « Parmi tout ce que tu as pu faire Joan, ceci est bien la pire des choses ! Voilà que tu es une droguée maintenant ! Tu es définitivement la honte de la famille ! » Ils ne la vouvoient même plus, preuve de leur manque de respect à son égard. Cette fois-ci, elle ne retient pas ce qu’elle cache depuis un moment. Elle s’en va, elle est majeure, elle fait ce qui lui plait. « Vous allez être heureux, car je me casse ! Je veux plus jamais vous voir tous les deux ! Et vu que je ne vous adresserai plus jamais la parole, je vais vous le dire maintenant ; votre fille est une droguée, mais aussi une lesbienne ! » A chaque fois qu’elle revoit leurs visages suite à cette aveu, elle ne peut s’empêcher de rire. On aurait dit deux poissons rouges hors de leur bocal, cherchant de l’air. Joan se sentait sincèrement soulagée, libérée d’un poids. Et désormais, la vraie vie pouvait commencer.

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Elle aime immédiatement New-York. Elle se fait une place, atterrissant chez son cousin. Elle a assez d’argent pour commencer des études en mathématiques, une de ses passions. A côté, elle travaille comme serveuse, donne des cours de langues, de guitare. Elle ne se sort pas de la drogue, mais cela ne l’empêche pas de réussir ses examens. Elle gère la combinaison des deux, se fait de nouveaux amis. Ils ne sont pas tous vraiment fréquentables, mais Joan s’en fiche pas mal. Elle aime ça, le danger, l’adrénaline dans ses veines alors qu’elle sort en courant d’un magasin, un paquet de bière volé dans la main. Elle laisse un de ses amis tatouer son corps à nouveau, elle apprend à danser comme les jeunes qu’elle voyait alors qu’elle était petite. Elle apprend à se battre, mieux que ce qu’elle sait déjà faire. Elle adore réellement cela, c’est une passion également. Elle ne tient pas en place, mais surtout, elle ne se laisse pas faire. Les mecs apprennent bien vite à la laisser tranquille. Elle n’est pas intéressée par eux, et ceux qui insistent un peu trop se retrouvent souvent pliés en deux par terre. Au bout d’un an sur le nouveau continent, elle fait à nouveau partit d’un groupe. Elle l’a elle-même construit, avec son cousin. Il est plus jeune qu’elle, elle devrait certainement lui dire que la drogue et l’alcool, ce n’est vraiment pas bon. Mais pourquoi l’écouterait-il, alors qu’elle se prend une dose presque tous les soirs ? A la place, elle reste avec lui, elle profite de la vie. Elle fait des fêtes, encore et encore. Le groupe tient, se renforce. Il accueille un nouveau membre, un an après sa création. Joan aime bien Elsa, et il semblerait que Tyler l’aime encore plus. C’est destructeur. Tout l’est en ce moment de toute manière. Tout le monde dans le groupe, ils se détruisent petit à petit. Joan sauve ses études grâce à son intelligence, et uniquement grâce à cela. Elle a un diplôme, mais continue de rejoindre son groupe le soir et toute la nuit, boire, fumer, se droguer, danser, faire la fête en somme. Ce n’est pas toujours joyeux, il y a souvent des bagarres, des disputes. Mais ils se retrouvent toujours, au final. Joan apprend le pickpocket, elle est même plutôt bonne à cela. Elle sait qu’elle ne peut pas continuer comme cela pour toujours, mais elle ne trouve pas de raisons d’arrêter. Le décès de Tyler en est une solide. Overdose. Elle se sent coupable, tellement coupable. Elle aurait dû mieux veiller sur lui, l’empêcher de s’enfoncer aussi loin dans la drogue. Elle ne l’a pas fait, et il en a payé le prix. Cela lui fait tirer une croix sur la drogue. Elle ne veut plus de cette merde. Enfin, elle en reprend un peu, parfois. Pas beaucoup, elle est clean désormais. Mais une fois de temps en temps, cela ne fait pas de mal. Grâce à cela, elle parvient à se faire engager chez Playboy. Elle a un corps presque parfait, elle en a conscience. Alors, autant que cela lui rapporte de l’argent. De l’autre côté, elle fait de son mieux pour aider la pauvre Elsa, ne voulant pas la voir sombrer comme Tyler. Elle a du mal, elle s’en rend compte. Elle a l’impression qu’elle lui échappe de plus en plus. Mais elle ne compte pas laisser tomber. Elle a fait une erreur, elle n’en fera pas une deuxième.

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Après quelques années, elle se rend compte que le mannequinat n’est pas vraiment pour elle. Elle est fière de qui elle est et de son corps, elle n’aime toujours pas qu’on lui dicte ce qu’elle doit faire. Quand on commence à critiquer son poids et à retoucher ses photos de plus en plus, elle quitte l’agence. Elle ne voit pas pourquoi elle doit être aussi grosse qu’une enfant de cinq ans pour continuer le mannequinat. Et puis au fond, cela n’a jamais été sa passion. Mais elle gagnait pas mal d’argent, ce qui lui a permis de mettre de côté. Et voir des filles en sous-vêtements toute la journée, ce n’est pas désagréable. Toute bonne chose à une fin, comme on dit. Elle cherche du boulot pendant un mois, se contentant d’un job de serveuse un peu minable. Elle s’est sorti de son quartier pourri, elle reprend petit à petit sa vie en main. Elle sait qu’elle a fait des erreurs, mais cela ne fait que la rendre plus forte. Elle marche la tête droite, ne regrettant pas. Sans cela, elle n’en serait pas là où elle en est maintenant. Elle cherche un emploi dans le domaine des mathématiques, ou bien du sport. Finalement, elle atterri à la radio. Chroniqueuse sportive, c’est dans ses cordes. Elle apprend sur le tas, mais elle s’en sort plutôt bien. Elle a une jolie voix, selon son supérieur. C’est toujours apprécié à la radio. Son poste lui donne une excuse pour regarder les différents matchs de foot, de basket, de boxe. Son métier lui plaît réellement, elle est heureuse, se fait plaisir. Elle se rend même à un match des Knicks, et en ressort avec un maillot dédicacé. Elle le garde précieusement dans un cadre, qui est accroché dans sa chambre. Elle espère recevoir une promotion plus tard, car elle découvre que la radio lui plaît. Passer à la télévision semble être quelque chose qu’elle aimerait faire également. En attendant, elle chouchoute sa moto, améliore sa cuisine, achète des vernis, lit encore et encore. Son appartement lui semble bien vide, et elle n’aime pas vraiment la solitude. Parfois, cependant, elle est nécessaire. Elle se ressource dans ces moments-là, se retrouve elle-même. Mais elle est toujours mieux entourée de gens, à faire la fête ou tout simplement dans un lieu public. Il suffit de quelques semaines pour trouver une colocataire, et la jolie Lorella est absolument parfaite dans ce rôle. Elle trouve cela bien agréable de rentrer chez elle en sachant qu’elle ne sera pas seule le soir. Elle se charge de la cuisine, trouvant en celle-ci un nouveau passe-temps agréable. Sa vie prend un peu des allures de routines, elle se charge de chambouler celle-ci un peu. Elle ne veut pas s’ennuyer. Elle a vingt-sept ans désormais, elle n’est plus la petite fille qui joue en cachette avec le fils du cuisinier et qui prend la main de la jolie fille du boulanger. C’est une femme dorénavant, c’est elle qui diriger sa vie. Il y a eu des hauts et des bas, mais elle pense bien s’en sortir maintenant. Elle est heureuse, et c’est tout ce qui compte.