Roméo  & Benjamin
Time to escape
Marchant dans la rue, il vit quelques taxis qui ramenaient les quelques personnes trop ivres pour rentrer chez elle, le club n’allait pas tarder à s’éteindre tout doucement. Roméo regarda sa montre Mickey qu’il avait au poignet depuis sûrement ses cinq ans, il n’avait jamais réussi à la quitter. Il était deux heures du matin, le club fermait ses portes. Il avait expliqué à William qu’il devait aller rendre visite à un vieil ami. Il se souvenait toujours quand à l’arrière de ce club il y a deux ans il avait été agressé et que son unique échappatoire avait été cette fenêtre ouverte au second étage. C’est ainsi qu’il avait fait la connaissance de Benjamin dans ses débuts de patron dans le club. Il se souvenait de sa tête quand il avait vu sur une étagère assez haute un jeune homme confortablement installé sur le peu d’espace que lui réservait celle-ci. C’est ainsi que naquit une jolie amitié. Il ne pourrait compter le nombre de fois qu’il est rendu visite à Benjamin par cet endroit. Et en deux ans, ils avaient su se voir dans d’autres endroits, mais ce petit rituel tenait à cœur le blondinet. Seulement depuis quelques mois, il était venu moins souvent, il était passé lui faire un petit bonjour quand il avait quitté William, parti de la maison sans de grandes explications. Il était revenu deux ou trois fois, cependant il avait moins le cœur à parler avec Benjamin, d’ailleurs avec quiconque. Ce soir il avait envie de lui annoncer une grande nouvelle. C’est ainsi que dans une souplesse incroyable, il sauta, prenant appuie sur une brique et s’élança pour atteindre le premier étage, ensuite il attrapait une barre non loin, de nouveau il élançait son corps dans un saut d’environ cinquante centimètres, pour être sur le rebord de la fenêtre. Il se mettait ensuite accroupi, il avait à peine l’espace pour ses pieds. Il retira de sa poche une épingle à cheveux, il la faisait passer en-dessous de la fenêtre guillotine pour décrocher le petit verrou qui maintenait la fenêtre fermée. Il avait fait ça des centaines de fois. Comment croyez vous que Roméo puisse entrer dans ces repères abandonnés ? Son agilité avait toujours énormément effrayé son homme, il prenait toujours d’énormes risques, cependant le vagabond avait toujours eut une grande confiance en lui.

Ensuite il ne lui suffisait plus que de s’infiltrer dans le beau bureau de Benjamin, qui avait su gagner en splendeur au fil des années. Il savait qu’à la fermeture Benjamin remontait dans son bureau après une petite vérification du bar, pendant ce temps il se mettait à déambulait dans cet espace, tout en s’amusant avec les quelques objets de décoration sur son bureau. Un rien suffisait à faire sourire Roméo et à l’occuper pendant des heures. Des bruits de pas annoncèrent la venue de Ben, il tourna la tête vers la porte alors que les pas s’approcher. Un petit suspens, lorsque la porte s’ouvrit, il ne pu s’empêcher de s’écrier sa joie et sauta sur Benjamin. Il était plus grand que lui et lorsqu’il s’accrocha à son cou pour le serrer contre lui dans une étreinte amicale, ses pieds ne touchèrent plus terre. Il était toujours très tactile depuis petit, le petit Roméo avait toujours eut besoin de contact avec les autres. Généralement c’est en touchant quelqu’un qu’il pouvait ressentir s’il pouvait faire confiance ou pas du tout.

Une véritable tornade blonde venait de s’abattre sur le gérant du club Exit. Après cette étreinte qui ne laissait même pas le temps à cet homme de s’exprimer, il déposa un bisou sur sa joue et reposa ses pieds sur terre, pour lui laisser de nouveau un espace respirable. Roméo avait tellement à lui dire, il considérait Benjamin un peu comme son confident et il avait toujours été de grand conseil envers lui. Même si parfois il avait voulu l’aider, aide que le jeune homme avait refusé, il n’aimait pas trop dépendre de quelqu’un. « Tu m’as manqué et ce bureau m’a manqué ! » Il était sous le coup de l’émotion, ses yeux couleur émeraude, avec ces quelques petites paillettes dorées autour de l’iris, brillaient d’une véritable joie. Le jeune Russe aimait ses amis et il en faisait parfois un peu trop la démonstration.

BY .TITANIUMWAY

Roméo & Benjamin
Time to escape
Roméo avait besoin de reprendre contact avec les gens qu’il aimait, qu’il avait un peu délaissé dans ces quelques mois de passage à vide. Il ne pensait pas un jour dépendre d’une seule personne et que sa vie n’aura plus aucun sens s’ils étaient séparés. Le hasard de la vie avait fait en sorte qu’ils se retrouvent et Roméo n’avait plus du tout envie de quitter son homme. Alors que Benjamin était entré dans son bureau, le vagabond se lança dans ses bras pour le serrer avec vigueur contre lui, toucher les gens était pour Roméo le moyen de savoir s’ils étaient de confiance ou non. Apprendre à effleurer et ressentir des autres, était une science humaine qu’il exerçait constamment. Benjamin lui rendit son étreinte, c’était le signe qu’il ne lui en voulait pas de cette absence. Il avait été sûrement celui qu’il avait vu le plus dans son temps de séparation. Roméo était parti et il avait de lui-même quitté William, ça avait été un choix lourd, difficile mais c’était pour le protéger. Il n’ignorait pas la façon de penser de Ben, il était normal que vingt ans d’écart entre deux personnes puissent étonner. Ca avait été leur force. Le jeune Roméo se détacha tout doucement de son ami, alors qu’il lui rétorquait qu’il lui avait manqué aussi. Il resta silencieux en observant le gérant du Club Exit, il avait un petit sourire malicieux sur les lèvres, il devait lui annoncer la bonne nouvelle tout de suite. Bien entendu, Benjamin étant un homme prévenant, lui demanda s’il avait besoin de se restaurer. Il hésita, il n’avait pas envie de perdre du temps à préparer à manger, pourtant il était connu pour son appétit féroce et à toute heure de la journée. Mais il avait bien mangé avant de venir. Tout en faisant mine de réfléchir, finalement il se décida. « Je veux bien un lait fraise ! » Le jeune homme ne buvait pas d’alcool, parfois une gorgée dans le verre de William ou dans sa bière. Il ne fumait pas, ne se droguait pas et n’avait jamais touché de substances de ce genre. Roméo était déjà assez shooté par son optimisme constant, il n’avait pas besoin de drogue supplémentaire. Certaines personnes ont déjà pensés qu’il était accro à certaines drogues.

Sa boisson préférée était le lait et il était capable de la décliner de toutes les façons. Ce qu’il aimait par-dessus tout dans le lait fraise était la jolie couleur rosée du liquide. Il lui arrivait de la contempler. Il se mit à sautiller dans le bureau, il n’arrivait pas à tenir en place, finalement il grimpa sur l’étagère de Benjamin, se mettant à balancer ses jambes d’avant en arrière, se questionnant pour savoir comment lui annoncer la bonne nouvelle. Son regard vert aux paillettes d’or le fixait avec complicité. Les mains posées sur le rebord, il se remit à parler. « Je suis de nouveau en couple avec William ! » Un petit moment de pause pour lui laisser digérer la nouvelle, mais il ne pouvait s’empêcher de tout raconter, une fois que Roméo était lancé, le débit de paroles équivalait aux chutes du Niagara pendant la saison estivale. Il ne pouvait pas attendre d’être servi pour tout dire. « J’étais dans la rue en train de travailler. » Ce qu’il fallait comprendre par piquer quelques porte feuilles pour se nourrir. « Quand soudainement je le vois, je me suis mit à courir, j’étais parti, je n’arrivais pas à prendre…la la, la.. » Il était Russe et ça faisait des années qu’il vivait en Amérique mais parfois certains étaient difficiles à trouver. « La responsabilité de mes actions, voila ! C’est moi qui suis parti de la maison, moi qui l’ai laissé et j’avais une raison précise de le faire ! Je sais que je n’aurais pas dû, là il m’a suivis et m’a rejoins sur le toit de l’immeuble. » Si Roméo pouvait monter une étagère en moins de dix secondes, il était capable de grimper sur le toit d’un immeuble de quelques étages. « On c’est disputé beaucoup ! Il m’a rejoins dans mon repère ! J’avais perdu mon porte feuille, il était toujours en colère puis là il est parti ! Finalement fallait que je parte sur Chicago, je devais récupérer quelque chose de ma jeunesse, je lui ai laissé une lettre pour lui demander s’il voulait me rejoindre….et il est venu, on c’est embrassé et voila j’habite à nouveau avec lui ! » Parfois il y avait des zones d’ombre dans ces histoires, ce n’était pas évident de ne pas parler du travail de William, de son vrai travail, pas celui de professeur d’économie. Roméo était toujours aussi amoureux et comblé. Il sauta de l’étagère atterrissant sur la pointe des pieds, regardant droit dans les yeux Benjamin. « Je l’aime tellement si tu savais… »

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