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Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou]

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MessageSujet: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptySam 24 Avr - 1:34

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Regardez une femme enceinte. Vous croyez qu'elle traverse la rue ou qu'elle travaille ou même qu'elle vous parle. C'est faux. Elle pense à son bébé.

    Il était intéressant de voir comment, au fil du temps ces derniers mois, Gabrielle s'était installée chez Christofer. Pas au point de déserter complètement son appartement, non, mais au moins de montrer qu'ils étaient bel et bien en couple depuis quelques temps. Ainsi, se réserver un tiroir pour les vêtements n'avait pas été très difficile en soit, pas plus que de trouver de la place pour ses shampooings spécial cheveux colorés dans la douche ou pour son maquillage sur le côté du lavabo. Bien entendu, c'était surtout pour le côté pratique de la chose, lorsqu'elle se levait le lendemain matin, après avoir passé la nuit avec lui. Le gros de ses affaires, le principal, restant dans son appartement, en plein centre ville. Ce statu quo, établi tout naturellement, leur suffit à tous les deux. S'il avait besoin de calme pour réviser, si elle avait envie d'être seule pour composer ses chansons, ils avaient chacun leur petit chez soi, l'endroit où se poser, chacun de leur côté, et cela leur plaisait. Gabrielle avait d'ailleurs du mal à imaginer le capharnaüm que pouvait être un déménagement, pour elle. Ne serait-ce que le nombre de guitare trainant ici et là. Sans compter sur les nombreuses toiles peintes, tout son matériel de photo, celui de dessin, celui de peinture... Ses vêtements, même. Cela en faisait, du bordel, pour une personne aussi petit qu'elle.
    Le moment symbolique, pourtant, avait été le jour où elle avait laissé son appareil photo pour la première fois chez lui. Du moins, pour elle, c'était symbolique. Depuis, elle squattait plus ou moins la chambre d'ami, avec quelques carnets de croquis et son appareil numérique, s'y enfermant, iPod sur les oreilles, lorsqu'il décidait de réviser un peu ses cours. Une sorte de mini atelier improvisé dans cette pièce ne servant que peu, cela lui plaisait.

    Ils n'étaient néanmoins pas passé aux choses plus officielles que cela. Comme d'avoir un double des clés de l'autre, par exemple. Ironie du sort, tant Breane qu'Enzo avaient une clé de l'appartement de Gabrielle, eux. Il lui arrivait souvent de découvrir quelques bouteilles d'alcool disparues, d'ailleurs, lorsqu'elle rentrait chez elle. Mais elle se doutait bien que Christofer, contrairement à son meilleur ami, ne devait pas être du genre à débarquer à l'improviste chez les gens. Avoir les clés de chez l'un ou chez l'autre semblait alors fort inutile, vu qu'ils n'en avaient besoin. Et, au pire, Gabrielle savait bien qu'un exemplaire était caché, dans le pot de fleur à l'entrée de la maison. Classique, comme dans les films, elle aimait cela.
    Ce jour là, pourtant, elle n'eut ni besoin de la clé d'urgence, ni besoin même de frapper à la porter pour entrer dans la maison. Elle avait prévenu de son arrivée, une bonne demi-heure plus tôt, temps qu'il lui avait fallu pour prendre un taxi et s'enfoncer dans les bouchons de New York. Il fallait dire que, heure de pointe et fin de journée aidant, le trafic était dense et chargé. Sans doute aurait-elle été plus vite à pieds, d'ailleurs. Mais, assise dans ce taxi sentant à plein nez le tabac froid et la sueur, elle pouvait se permettre de se plonger dans ses pensées, mordillant nerveusement ses ongles, sa jambe droite faisant un rapide mouvement, preuve du stress montant en elle, petit à petit. Le soulagement se fit donc lorsque, quittant les quartiers du centre, le taxi jaune tourna dans la rue de Christofer. Sur le côté, par la fenêtre, elle pouvait même voir la mer, froid, grise et immobile. Tout était calme, comparé à l'esprit de Gabrielle en cet instant.
    Quelques billets fourrés dans la main du chauffeur plus tard, elle se retrouvait sur le trottoir de Waves Street, puis sous le perron de la maison de Christofer. Plantée devant la porte, elle hésita longuement, ne sachant que faire. A plusieurs reprises, elle leva le bras, poing fermé, pour frapper quelques coups secs et attendre qu'il vienne lui ouvrir. Mais, à chaque fois, elle finissait par laisser retomber son bras le long de son corps, hésitant un peu plus, voulant frapper à nouveau, renonçant de plus belle. Finalement, dans un étrange sursaut de courage et de bravoure, elle actionna doucement la poignée, se glissant à l'intérieur de la maison en essayant de faire aussi peu de bruit que possible.
    Venant du salon, elle entendait le son de la télé, une petite musique qu'elle connaissait bien. Les jeux vidéos, bien entendu. S'approchant de l'endroit, elle n'entra pas complètement dans la pièce, se contentant de s'adosser au cadre de la porte, bras croisés. Confortablement installé dans son canapé, manette en mains et Eli à ses côtés, Christofer tentait de sauver – une fois n'était pas coutume – de sauver la Princesse Zelda. A se demander pourquoi il s'acharnait sur cette quête, d'ailleurs, vu qu'il se venter sans cesse d'avoir fini le jeu à maintes reprises et de le connaître par cœur. L'envie d'améliorer son score, sans doute. Ou simplement parce qu'il n'avait rien d'autre à faire. Mais, cela, c'était fort peu probable.

    - Hum, chéri ?

    Le déranger alors qu'il était ainsi concentré à sauver sa stupide princesse, ce n'était sans doute pas la meilleure chose à faire, elle le savait. Mais l'heure n'était pas vraiment à penser à ce genre de choses, après tout. Il y avait bien plus important, bien plus grave, dans l'esprit de Gabrielle, qu'un petit héros tout vert, après tout. Il ne fallut donc pas longtemps pour qu'il appuie sur la touche pause et concentre son attention sur elle. Elle n'avait pas bougé d'un pouce.

    - J'crois qu'on a... Que j'ai. J'crois que j'ai fait une connerie...
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptySam 24 Avr - 3:38

je nous vois calmes dans la distance, et dans le sommeil.
juste assez troublés, troublés à merveille.


« Dis Eli, tu les trouves comment, toi, les Gerudos ? Parce que sérieusement, si c'était pas de Ganondorf, elles seraient mieux vues, tu crois pas ? Moi je les aime bien, en plus elles sont toutes rousses, ça a trop de style. Et elles se battent avec des sabres, c'est tellement bien... » Une flèche. Deux flèches. Une Gerudo au sol. Il ramassa la clé qui était tombée presque par hasard, libérant donc un travailleur du pont qui était emprisonné et qui commença à lui raconter inutilement sa vie merdique. Le chien émit une petite plainte aiguë, et Toffee le regarda quelques secondes avant de lui gratter le derrière des oreilles puis de retourner à son jeu. « Oui mon chien, je sais que t'aimes mieux les Zoras, mais t'es pas un toutou-poisson, faudra te faire à l'idée. L'été arrive, tu vas pouvoir te baigner, par contre. Un Eli à la mer, ce sera adorable. Mais je t'interdis de te noyer, parce que franchement je - ahhh non, me reste qu'un demi-coeur, foutue Gerudo, crèèèève ! »

Rage à la manette. Ces Gerudos étaient presque trop faciles à battre et il réussissait à se faire attaquer sans même s'en rendre compte. Allez, on saute par derrière, quelques coups d'épées et manœuvres intéressantes puisque son carquois était vidé, et on a pour résultat une autre guerrière par terre. Quelques coeurs dans les poches en prime, tous les travailleurs sauvés et tout et tout. Restait plus qu'à se diriger dans le désert hanté pour se rendre jusqu'à l'avant du prochain temple. Avoir le pouvoir de la fée. Apprendre le Requiem des Esprits. Retourner au Temple du Temps pour redevenir un enfant. Retourner au temple des Esprits. Le commencer. Faire la première partie. Redevenir adulte. Continuer le temple.

En fait, Christofer venait tout juste de commencer sa bataille contre Koume et Kotake, les deux boss, lorsqu'une voix qui n'avait rien à voir avec celle des deux sorcières se fit entendre derrière lui. Il sursauta, évidemment, puis cessa de bouger, se trouvant stupide. Tellement absorbé dans son jeu, dans lequel il avait d'ailleurs avancé à une vitesse incroyable depuis le moment où Gabrielle lui avait téléphoné, il avait complètement oublié qu'elle venait le voir. Imbécile. S'il y avait bien quelqu'un qui n'avait pas l'habitude d'oublier, c'était lui. Surtout pas des trucs comme sa petite amie. Le pouvoir des jeux vidéo sur le cerveau des hommes...

« Désolé, je t'avais pas entendue arriver, » expliqua-t-il aussitôt, délaissant sa manette sur le sofa (après avoir appuyé sur pause et enregistré sa partie, bien entendu) et constatant que son chien s'était endormi. Il profita d'ailleurs de cette interruption dans son jeu pour se remonter un peu dans le canapé, question d'avoir l'air un peu moins légume, et il se retourna vers Gaby, attendant de voir si elle voulait qu'il se lève ou si elle venait le rejoindre.

En fait, le tout n'était pas très explicite. Elle n'avait pas bougé, ne serait-ce que ses paupières qui avaient battu deux ou trois fois. Il la regarda, prêt à se lever pour aller lui faire un câlin et l'embrasser, lorsqu'elle ouvrit à nouveau la bouche. Visiblement, elle semblait un peu perturbée. Il suffisait de la regarder pour s'en rendre compte, et Tofer se serait fait un plaisir de la prendre dans ses bras pour lui demander de lui expliquer ce qui la bouleversait tant, question qu'elle puisse s'enlever ça de sur le coeur. Mais qu'elle lui en parle comme ça, si vaguement, sans même se rapprocher... C'était suspect. Il n'y avait même pas d'autre mot. Sans compter ce qu'elle avait dit. Qu'elle avait fait une connerie.

Mais quel genre de connerie ? Une connerie vraiment grave, quelque chose qui le ferait paniquer ? Ou bien, au contraire, une connerie qui le pousserait simplement à la tenir par la main pour lui affirmer qu'elle n'avait pas à s'en faire du tout ? Impossible à déterminer, surtout qu'elle était une fille. Impossible de savoir ce que les filles pensent vraiment. Des tas d'idées commencèrent à défiler dans la tête de Christofer, qui décolla automatiquement du mode jeu vidéo dans lequel il était depuis quatre belles heures déjà. Il ne lui avait fallu que ces paroles pour commencer à stresser. Presque à être un peu paranoïaque, même. Non, non, il ne fallait pas se faire d'idées avant de savoir ce qui clochait !

« T'as mis un truc en métal au micro-ondes ? » demanda-t-il lentement, sans vraiment de force et de conviction dans la voix. C'était, pour l'instant, la seule chose qu'il avait trouvée à dire. Il soupira, le plus silencieusement possible, puis se leva pour s'asseoir sur l'accoudoir de son sofa, question d'être plus au niveau de Gabrielle. Et plus près d'elle. Il avait profité de son moment debout pour la prendre par la main et la reprocher de lui, et c'est à peine s'il ne l'avait pas au final simplement assise sur ses jambes. Il la tenait doucement par un poignet, hésitant à lui caresser la peau avec son pouce. Si jamais ce qu'elle lui annoncerait ne lui plaisait pas... Non, pas de scénario catastrophe, il se l'était déjà dit ! Toujours aussi calmement, il fronça les sourcils. À peine, simplement pour montrer qu'il ne savait pas tellement quoi dire. Rien qui ne serait particulièrement utile, si ce n'est des courts mots qui lui passèrent par la tête. Et qui lui semblaient logiques. « T'as peur ? »

En évitant d'ajouter de quoi ? à la fin. Mieux valait ne pas la brusquer. Ce n'était pas dans les habitudes de Christofer d'être brusque, de toute façon.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptySam 24 Avr - 14:13

    Christofer et les jeux vidéos, une grande histoire d'amour. S'il n'aimait pas le sport et ne la tannait donc pas avec le Super Bowl, ni avec les voitures, ni avec elle ne savait quoi d'autre, il restait tout de même un bon mec pour se genre de choses lui faisant passer du temps devant la télévision. Quand ce n'était pas devant l'ordinateur, bien entendu. En temps normal, cela ne la dérangeait pas plus que cela. Elle s'installait à ses côtés avec l'un des nombreux livres de la bibliothèque en main, et s'occupait jusqu'à ce qu'il veuille bien lâcher ses manettes et lui faire un câlin. Sauf que, ce jour-là, sa manie d'adolescent lui tapait sur les nerfs. Pas au moins de lui faire une crise de nerf et de claquer la console contre le mur, non. N'empêche que d'aller éteindre la console d'un geste sec et de se planter devant la télévision lui avait effleurer l'esprit. Ils ne s'étaient encore jamais disputés jusqu'à présent, mais elle se doutait bien que ce genre de comportement aurait forcément entrainé des cris. Et elle préférait éviter cela, vu ce qu'elle avait à dire, en fait.
    Elle préféra donc prendre son mal en patience... Du moins, pas très longtemps tout de même, à peu près cinq minutes, avant d'essayer d'attirer son attention. Et il sursauta, forcément, preuve qu'il ne l'avait pas entendue entrée, trop absorbé dans son jeu pour cela. Aussitôt, hop, il se releva dans une position plus digne alors qu'il mettait le jeu en pause. Passant tout son attention de Zelda à Gabrielle, en quelques secondes. La jeune femme se mit alors à se mordiller la lèvre, nerveusement, alors qu'elle avouait avoir fait une connerie. Elle se rendit compte, après avoir terminé sa phrase, que ce n'était peut être pas vraiment la bonne introduction pour cela. C'était la porte ouverte à toutes les fenêtres, et il pouvait très bien s'imaginer toutes sortes de choses, en quelques secondes à peine. Le nom d'Adrien effleura, quelques secondes à peine, l'esprit de Gabrielle, avant qu'elle ne l'en chasse. Mieux valait ne pas y penser maintenant, ne pas y penser tout court.

    Lorsqu'il lui parla du micro-onde, un pâle sourire naquit sur ses lèvres. Oui, elle aurait préféré faire l'idiote avec son matériel électroménager, tiens. Cela aurait été l'affaire d'un magasin, d'une centaine de dollars et d'une prise branchée pour le remplacer, après tout. La simplicité absolue.
    S'installant sur l'accoudoir du canapé, il l'attira à elle. Elle se laissa faire sans rechigner, redoutant le moment où elle aurait à avouer la raison de sa présence, de sa nervosité, de son silence, si peu habituel. En temps normal, elle ne pouvait s'empêcher de lui raconter sa vie, pourtant peu passionnante, entre deux baisers, lorsqu'elle débarquait chez lui. Son mutisme était aussi surprenant que rare, donc. Lorsqu'il lui demanda si elle avait peur, elle hésita, quelques secondes, avant de hocher à l'affirmative la tête. Mais mieux valait ne pas avouer qu'elle avait surtout peur de sa réaction. S'il n'en avait tenu qu'à elle, elle aurait sans doute sauté de joie depuis longtemps, une fois la surprise de la découverte passée. Mais elle redoutait les réactions du jeune homme, en fait, et c'était cela, plus que tout, qui l'effrayait.
    Prenant son courant à deux mains – ou presque –, elle passa une main dans sa crinière de feu, détournant légèrement le regard, prenant une large inspiration de courage et de bravoure. Elle n'avait jamais été habituée à assumer ses actes, ses actions. La fuite avait toujours été la réponse à tous, chez elle, lorsqu'elle s'effrayait toute seule. Elle avait fuit Paris lorsque la situation était devenue trop compliqué avec sa mère, fuit New York au décès de son père, fuit Fordham à peine après s'être mise à sortir avec Christofer. Fuir, fuir, fuir. Rester et assumer, pour une fois, c'était une première pour elle. Et elle avait beaucoup de mal, en fait. Ce n'était que trois petits mots, mais tellement lourds de sens et de conséquences qu'elle les redoutait comme la peste. Nouvelle inspiration, avant de se jeter à l'eau.

    - Je suis enceinte.

    Alors qu'elle disait cela, son regard s'était à nouveau concentré sur celui de Christofer. Histoire de ne pas agir comme une lâche en fuyant ses yeux. Histoire de juger de sa réaction, également. Il n'avait jamais été question de cela, entre eux. Comment auraient-ils pu parler d'une telle chose, alors qu'ils n'en étaient pas encore au stade des je t'aime ? « Hey, chéri, ça te dirait qu'on fasse des bébés ? » ne semblait pas être un début de conversation des plus banals, pour elle. Leur couple tenait depuis un moment déjà – un très long moment, du point de vue de Gabrielle, peu habituée aux relations longue durée – mais de là à devenir aussi sérieux, elle avait quelques doutes tout de même. Elle enchaina d'ailleurs le reste de ses paroles, rapidement, sans réellement donner le temps à Christofer de s'exprimer.

    - J'ai fait le test trois fois, pour être sûre. La pharmacienne en a eu marre de me voir, je crois et... Enfin. C'est ma faute. J'aurais du prendre la pilule ou faire attention ou je sais quoi. Mais c'est fait. Et j'veux pas... Enfin, tu vois, quoi. Me demande pas ça, s'il te plait, je pourrais pas. Genre vraiment pas....

    Elle se savait égoïsme en disant cela. Mais elle n'aurait véritable pas supporté un avortement, en fait. Elle ne lui demandait même pas d'assumer son spermatozoïde aventurier, d'ailleurs, ne lui demandait rien. S'il refusait en bloc, s'il le rejetait pour cela, sans doute qu'elle n'arriverait même pas à s'en vouloir. Il lui suffirait ensuite de s'exiler à l'autre bout du monde, une fois de plus, pour se reconstruire une vie avec la petite chose qui grandirait en elle. Elle l'avait déjà fait une fois, après tout, cela pouvait être fait une seconde fois facilement. Du moins, théoriquement. Parce qu'elle tenait bien trop à Christofer, l'aimait bien trop pour se séparer de lui. Autant dire que, s'il avait une réaction négative, elle se retrouverait dans une impasse, et non des moindres.

    - Dis quelque chose, je t'en pris...
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptySam 24 Avr - 19:51

même si tu penses que ça se peut pas,
j'te garde avec moi.


En fait, les possibilités de conneries que Gabrielle avaient pu faire étaient sans la moindre limite. Chaque truc simple et banal lui venait en tête, dans le même genre que la fourchette au micro-ondes. Ça, ça ne l'effrayait pas tellement. Mais, vu son air sérieux, il était peu probable que ce soit quelque chose d'aussi simple et inoffensif. Elle semblait avoir du mal à s'ouvrir, à lui en parler. Les possibilités que ça le concerne étaient donc très grandes. Elle l'avait trompé, elle s'en allait ailleurs ? Ou bien c'était lui, la connerie ? Tant de possibilités, toutes plus déprimantes que les autres, auxquelles il préféra tenter d'arrêter de penser. Ça ne pouvait pas non plus être si horrible...

Et, pourtant, quand elle prononça les trois petits mots, la main de Christofer glissa. C'était en effet une des possibilités qui lui étaient rapidement passées par la tête, mais de là à penser que c'était vraiment possible... Non, non, elle déconnait, là ? Elle se foutait de sa gueule, elle.... Non, elle n'avait aucun intérêt à faire ça. Elle était sérieuse. Tout à fait sérieuse. Quand on dit qu'un homme ne sait faire qu'une chose à la fois, c'était particulièrement vrai dans un cas comme celui-là. Penser et bouger à la fois ? Impossible. Il pensait tout simplement trop. Si on lui avait un jour dit que son cerveau serait un jour trop actif pour ses propres capacités, il n'y aurait pas cru. Mais c'était bien le cas. Ça bougeait simplement trop dans sa tête pour qu'il parvienne à faire une action quelconque. De toute façon, il n'aurait pas su quoi faire. Il regardait toujours Gabrielle, tentant de convenablement assimiler ce qu'elle venait de lui dire. Tentant de mesurer les conséquences. Tentant surtout d'établir de quoi le futur, proche comme éloigné, aurait l'air. C'était complexe.

Dans l'immédiat, il n'avait qu'envie de lui demander si elle avait fait le test. Si elle l'avait fait plusieurs fois pour être certaine. Il voulait lui demander comment ça s'était produit, comment ça avait pu se produire alors que... alors que... Chaque seconde, alors qu'il ne parvenait même pas à ouvrir la bouche pour tenter d'émettre un son, elle répondait à chacune de ses questions silencieuses. Oui, elle avait fait le test. Trois fois plutôt qu'une, il n'y avait donc à peu près aucune marge d'erreur. Et, à ce qu'il put comprendre, elle ne prenait pas la pilule. Elle ne... elle l'avait oubliée à quelques reprises, ou bien elle ne la prenait pas du tout ? C'était, en effet, une chose à laquelle il aurait franchement dû penser avant tout ça. Parce que non, ils n'étaient pas irréprochables niveau protection. Loin de là. Vérifier que tout était en ordre aurait dû être son premier réflexe et ça ne l'avait pas été. Il était tout aussi coupable, au fond. Lui, il avait réussi à tout faire sur des coups de tête sans jamais se poser de questions. Ça relevait presque du miracle. Enfin, non, ce n'était pas un miracle. Juste un très, très mauvais timing.

Ils n'étaient même pas ensemble depuis un an encore. Tout allait peut-être bien, rien ne leur prouvait que ce n'était pas justement parce qu'ils n'habitaient pas ensemble. Être pessimiste : chose qu'il ne faisait que rarement dans sa relation. Mais, là, c'était plus fort que lui. La solution la plus simple, bien que radicale, se colla aussitôt à son esprit. La seconde d'après, Gaby le suppliait presque, bien que pas très clairement, de ne pas lui demander de faire ça. Aussitôt, il baissa les yeux. Comme s'il y avait une chance qu'elle puisse lire dans son regard qu'il y avait pensé. Qu'il y pensait toujours. Qu'il trouvait que c'était une bonne solution, en fait.

Évidemment, ceux deux-là ne pouvaient pas avoir l'excuse du manque de ressources financières. S'il y avait bien un problème qui ne figurait pas sur la liste, c'était le manque d'argent. Mais considérant la durée de leur relation, les circonstances, leur âge... C'était presque indécent. Christofer ne put s'empêcher de penser à sa mère à lui ; elle avait accouché alors qu'elle venait toujours juste d'avoir vingt-quatre ans. Gabrielle en aurait presque vingt-trois, ce qui n'était pas si différent. Mais son père avait vingt-neuf ans, quand il était né. Lui en aurait toujours vingt-et-un. C'était tellement jeune pour se retrouver père, alors qu'il serait toujours à l'université... Parce que non, il ne lâcherait pas l'école. Il changerait d'études, cependant, l'année suivante. Au diable le journalisme, ce n'était pas ce qu'il aimait. Il s'embarquait donc dans une autre aventure scolaire qui le passionnerait, qui lui prendrait du temps, qu'il ne tenait pas tellement à gâcher à cause d'un événement majeur se produisant trop tôt. C'était horrible, de penser comme ça, et il s'en rendait bien compte. Mais de s'imaginer, environ huit mois plus tard, avec un bébé dans les bras, c'était un peu trop.

En même temps, la possibilité de simplement laisser Gabrielle seule avec son embryon n'était pas ce qu'il pouvait considérer comme envisageable. De savoir qu'il aurait laissé partir une fille qui aurait bien pu être l'amour de sa vie, tout ça à cause d'un enfant qu'il ne connaitrait en plus jamais... C'était une perspective horrible. C'était une image qu'il n'aimait pas du tout, qu'il effaça aussitôt de ses pensées. Mais par quoi la remplacer, franchement ?

Sans regarder Gabrielle -il s'en sentait toujours incapable-, Christofer réagit finalement en se rapprochant d'elle un peu. Elle voulait qu'il parle, mais il n'avait mot à dire. C'était trop embrouillé dans son cerveau. Il se contenta donc de passer ses bras autour d'elle, tranquillement, et de la tirer en douceur vers lui. Un peu comme si elle était cassable, particulièrement fragile. Honnêtement, il devait avoir l'air triste, avoir l'air au bord des larmes. Mais ce n'était pas vraiment de la tristesse, qu'il ressentait. Seulement du bouleversement. Une sensation désagréable de ne pas savoir quoi faire, quoi dire. Ni quoi espérer.

« Je... je voudrais bien. Mais je sais pas quoi dire. Quoi dire qui serait utile, qui... qui... » il se tut à nouveau, relevant finalement la tête pour essayer d'oser croiser le regard de Gabrielle. Avec hésitation, il la serra légèrement plus, tentant de ne pas fuir ses yeux verts. Tentant de se convaincre de quelque chose, sans savoir de quoi. « C'est pas plus ta faute que la mienne. J'étais tellement convaincu que tu prenais la pilule... j'ai même pas pensé à vérifier, et... je... Je sais pas quoi faire. Je sais pas quoi te dire. Faire mon hypocrite, dire que ça m'enchante... Ce serait affreux. Mais si tu veux pas le faire enlever, je peux pas te forcer non plus. Et penser à tout arrêter pour ça, penser à se lâcher au pire moment possible... C'est pas ça que je veux. J'tiens trop à toi pour faire une connerie du genre. J'ai juste peur... »

Peur de ce que ça amène, peur de ce que ça implique. Peur, tout simplement. C'était effrayant, comme idée, d'avoir un bébé. Surtout en ne l'ayant pas voulu à la base, en le voyant tout à fait comme un accident. Lui, père ? Oui, il aimerait son enfant, ça il n'y avait aucun doute. Mais c'était tellement de responsabilités qu'il savait prendre pour lui-même mais avait du mal à s'imaginer être capable de les prendre pour d'autres. Pour un humain minuscule et... et...

« Non, en fait je suis terrifié. J'suis terrifié à l'idée. Je te demanderai rien si tu veux pas le faire. Mais s'il-te-plait, au moins fais juste y penser. Je te demande rien de plus. Si vraiment c'est hors de question... » Il marqua une autre pause, se disant que Gabrielle comprendrait où il voulait en venir. Il vivrait avec. Il ferait avec. Il s'habituerait à l'idée, jusqu'au point de finalement être enchanté par celle-ci. Peu importe ce que ça prendrait. Peu importe que ce serait un pas extrêmement difficile à faire. « Faut voir les choses du bon côté. Faudra que t'arrêtes de fumer. »

C'était léger, mais c'était dit sur le même ton un peu résigné que tout le reste. Il faisait ce qu'il pouvait. Mieux viendrait plus tard. Gaby ne pourrait après tout pas lui en vouloir d'être sous le choc. Mais franchement, il avait besoin de réconfort, et il n'était pas convaincu qu'elle puisse lui en donner. Il se contenta donc de se pencher vers elle, d'aller poser un léger baiser un peu sous la tempe, puis de poser son menton sur son épaule pendant quelques secondes. Ça voulait dire « je reste là. » C'était un peu résigné, mais c'était sincère. Il n'abandonnerait pas tout pour quelque chose qui pourrait bien finir par devenir positif. Il se redressa finalement, la regardant à peine avant d'à nouveau baisser les yeux.

C'était... toujours aussi angoissant, en fait.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 25 Avr - 3:22

    La situation était plus que délicate, Gabrielle le savait. Les couples n'envisageaient d'avoir des enfants avant un certain stade, une certaine période avant de de savoir prêts pour ce genre de choses. Ils n'avaient ni la stabilité, ni la durée de vie d'un couple adulte et responsable. Christofer était à peine adulte, d'ailleurs, son vingt-et-unième fêté depuis peu, sa présence toujours demandé sur les bancs des amphithéâtres. Elle devait bien se douter que les enfants – si enfants il voulait, d'ailleurs, elle n'en savait rien – n'étaient pas prévus pour lui avant une bonne petite poignée d'années. Le schéma logique, en quelques sortes. Un bon travail, un bon mariage puis, seulement, des marmots à élever. Il n'avait ni l'un ni l'autre. Et, pour Gabrielle, cela craignait.
    Elle savait très bien qu'elle ne pouvait lui imposer cela. Mais elle se voyait également très mal dans le rôle de Juno, à devoir observer son ventre grossir pour ensuite donner le bébé à de parfaits inconnus. Elle se savait mentalement bien trop faible pour cela. Mais elle savait également qu'elle ne pouvait forcer Christofer s'il ne voulait pas de ce qui grandissait en elle. Encore moins le faire arrêter ses études pour cela, ce qui n'était qu'égoïsme et stupidité. De toute façon, elle ne faisait rien de ses journées, si ce n'était passer des heures sur sa guitare. Avoir le temps d'élever un enfant semblait dans ses cordes, au final.

    Elle se savait largement responsable de ce qui arrivait. Le système médical américain n'avait jamais vraiment été son truc, un vrai mystère pour elle. C'était à peine si elle allait chez le médecin lorsqu'elle était grippée, alors se voir prescrire un moyen de contraception avait relevé du parcours du combattant pour elle, auquel elle avait rapidement renoncé. Connaissant sa vie amoureuse aussi bien remplie que son frigo, elle préférait largement abandonné là l'idée des petites pilules quotidiennes, se disant que les américains avaient toujours un préservatif dans le porte-feuille, de toute façon. Elle ne s'était pas attendue à ce que les choses marchent aussi bien avec Christofer, ni à ce qu'ils se mettent parfois à ressembler à de vrais lapins... Elle avait joué avec le feu pendant trop longtemps, avant de se brûler violemment. C'était bien mérité, en quelques sortes.
    Elle savait quel choix, quelle solution radicale, aurait été le plus simple pour tout le monde. Rapide, efficace, il aurait suffit d'une après-midi à l'hôpital pour cela. Mais les choses n'étaient pas aussi simples, dans l'esprit de Gabrielle. Elle avait un avis bien arrêté sur l'avortement. Couper court à une vie, commettre un meurtre dans son ventre ? Tout bonnement impensable, selon elle. Mais elle voyait bien que Christofer pensait à la même chose qu'elle, qu'il devait trouver cela comme la seule chose à faire. Elle coupa court sur le sujet, refusant catégoriquement ou presque. Il fallait bien agir en adulte – à peu près – responsable et commencer à assumer ses erreurs, pour une fois.

    Le regard de Christofer restait vissé au sol, ce qui ne pouvait que décupler l'anxiété de Gabrielle, ajouté u silence de plomb du jeune homme. Elle ne supportait pas cela, voulait savoir le fond de ses pensées. Bien sur, elle se doutait bien qu'il devait être perturbé, choqué même. A vrai dire, elle ne s'était pas attendue aux hurlements de joies et embrassades, préférant laisser ce genre de choses aux films à l'eau de rose. Mais aussi peu de réactivité lui faisait bien plus peur que n'importe quoi d'autre. Il aurait pu hurler, être en colère, faire la gueule ou elle ne savait quoi. Mais rien. Strictement rien.
    Après un temps qui lui parut infiniment long, elle finit par lui demander de parler. Parler, simplement, lui dire n'importe quoi, ne plus être amorphe comme cela. En guise de réponse, il se contenta de l'attirer plus encore à lui, avec une délicatesse extrême. Il avait beau être toujours des plus adorables avec elle, cela relevait plus de la poupée de verre que l'on n'ose toucher de peur de la briser. S'il se mettait à agir comme cela parce qu'elle était enceinte, Gabrielle n'était alors pas du tout sortie de l'auberge.
    Finalement, il ouvrit la bouche, et les craintes de Gabrielle se confirmèrent. Il était perdu, totalement, en état de choc. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, l'embrasser avec douceur, mais elle n'osait bouger, le laissant parler jusqu'à ce que le silence reprenne possession de la pièce. Ses paroles se faisaient confuses et hésitantes, bien loin de son ton habituel. C'en était presque effrayant, d'ailleurs, de ressentir toute sa fragilité en cet instant. Elle se mordillait la lèvre, l'écoutant avec attention. Seul un pâle et triste sourit frisa ses lèvres, alors qu'il disait ne pas vouloir la quitter en pareil moment. C'était déjà cela, après tout.
    Lorsqu'il revint sur l'idée de l'avortement, pourtant, elle ne put empêcher un tremblement de lui traverser la colonne vertébrale. Elle avait eu tout le loisir d'y penser, entre le moment où elle avait fait le premier test et celui où elle avait posé la main sur la poignée de la porte d'entrée. Et son choix était fait.

    - Non, vraiment, je peux pas... S'il te plait, arrête d'en parler.

    La raison principale de tout cela était tellement évidente, au final. Un petit ami, un bébé en devenir. Orpheline depuis des années, elle ne pouvait que penser à une nouvelle famille, enfin. Elle en avait besoin, même, avait besoin d'affection et d'amour, besoin de savoir qu'il y aurait toujours quelqu'un pour l'attendre et la prendre dans ses bras. Ce n'était qu'un caprice d'enfant, qu'un manque affectif qu'elle tentait de combler du mieux qu'elle le pouvait, après tout.

    La remarque sur la cigarette la surprit, si bien que la seule chose qu'elle trouva à faire fut de lui donner une petite tape sur l'épaule, comme pour le faire taire. Elle n'avait pas eu le temps de penser à ce genre de détails « pratiques » jusqu'alors. Plus de clopes, plus d'alcool, plus de cochonneries à tous les repas. Le régime le plus draconien au monde l'attendait, c'était sur. Elle finirait même aussi végétarienne que son petit ami que cela ne la surprendrait pas, d'ailleurs.
    Petit ami qui se contenta d'un baiser sur sa tempe, ainsi que du câlin le plus rapide au monde, avant de se reculer et de baisser à nouveau le regard. Ça, pour être bouleversé, il ne l'était pas à moitié. Elle décida qu'il était alors temps d'agir en tant que petite amie responsable et aimante, pour changer. Ainsi, il ne lui fallut que deux petits pas pour se retrouver plus prêt de lui et le prendre dans ses bras pour le serrer contre lui. Ouvrant la bouche à plusieurs reprises, pour la refermer l'instant d'après. Ne pas trouver que dire, cela devait bien être le pire, à ce moment-là. Elle se contenta donc d'un baiser, sur sa joue, suivit de nombreux autres. Elle ne savait si elle devait se risquer où non d'aller jusqu'à ses lèvres pour l'instant, se contentant donc de chastes baisers, tout ce qu'il y avait de plus mignon.

    - Je...

    Les mots restèrent bloqués dans sa gorge, impossibles à prononcer. Ce qui était peut être une bonne chose, au final. Mieux valait ne pas ajouter de sel sur la plaie qu'elle venait d'ouvrir, après tout. Elle avait su taire ses sentiments des mois durant, elle pouvait bien attendre encore un peu, attendre un bien meilleur moment que celui-ci pour ce genre de choses.

    - Je... Je sais que ça risque de ne pas être pratique tous les jours mais... J'ai l'habitude de m'occuper de moi depuis que j'ai seize ans alors... Je... Je te demande rien de plus qu'être là le soir pour me prendre dans tes bras... Le reste, je pourrais gérer. Enfin, je crois... Je... C'est... J'ai besoin d'une famille, quoi... J'ai besoin de toi.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 25 Avr - 21:59

je suis fatigué de n'avoir rien dit,
pris dans un silence qui pense.


C'était difficile d'entendre un non aussi affirmé presque immédiatement après qu'il lui ait demandé de simplement penser à l'avortement. Difficile de se réaliser que, en fin de compte, il n'avait aucun choix à faire, si ce n'était le choix de tout lâcher ou celui de vivre avec ce qui se produisait. Évidemment, il n'avait pas envie de tout arrêter. Mais, même si ça avait été le cas, il n'aurait probablement même pas pu s'y forcer. C'était comme une alliance qui venait de se former au moment où il avait appris qu'il serait père. Ils étaient officiellement liés un à l'autre par cette petite crevette qui poussait à l'intérieur de Gaby. Qui n'avait assurément même pas encore la taille d'une crevette, voire même pas celle de la mine d'un crayon. Oui, il faisait une croix sur le reste de sa jeunesse à cause d'un quart de mine de crayon. Difficile à s'imaginer, dans un sens. Mais de savoir que ce minuscule embryon deviendrait un vrai bébé, c'était suffisant pour qu'il comprenne la portée de chaque action qu'il ferait. Quitter Gaby pour continuer sa vie normale, tout ça pour éviter de prendre ses responsabilités en tant que père ? C'était presque aussi impensable que l'avortement semblait l'être pour elle.

Chose qui, d'ailleurs, le fit fléchir intérieurement une fois de plus. Il tenta de se contenir, de ne pas laisser transparaitre sa déception face à cette impossibilité de négocier, mais il échoua clairement puisque le tout put se lire sur son visage. Très clairement. Mais Gabrielle ne pouvait après tout pas lui en tenir rigueur, elle devait bien se douter que la nouvelle choquerait plus qu'elle ne plairait. Pour lui, l'avortement était visiblement la meilleure solution. Tout arrêter avant de commencer à s'attacher à la crevette, repartir sur de bonnes bases, continuer comme avant. Et, plus tard, quand ils seraient vraiment prêts, là ils pourraient vouloir et avoir un enfant, sans que ce soit un accident. Mais non, il n'avait clairement pas le droit d'espérer que tout soit si simple. Fallait toujours faire dans le compliqué. Mais il ne pouvait pas non plus en vouloir à Gabrielle pour son choix. Pas trop, du moins. Ce n'était pas lui qui porterait cette enfant et une grosse partie des problèmes venant avec. Il ne ferait que tenter de survivre à Gabrielle en version hormones-dans-le-tapis et être concerné une fois la grossesse terminée. Il avait encore du répit, lui, encore une période pour s'y faire. Elle, elle venait de se faire plonger dans le bain tête première et elle ne voulait pas -ni ne pouvait, par conséquent- en sortir.

D'accord, il ne parlerait plus d'avorter. Et, comme c'était peu probable qu'elle change d'idée, il tenterait de cesser d'y penser, aussi. Pour ne pas trop se torturer. Il ne hocha cependant pas la tête, ne montra aucun signe de compréhension. Comme s'il n'avait pas enregistré le message, alors que c'était le cas. Cette défaite-là était plus difficile à avaler que n'importe quelle autre mais, pour une fois, il avait raison de ne pas répliquer encore et encore. D'habitude, ça lui causait souvent problème, de se laisser marcher sur les pieds. Là, c'était presque de la présence d'esprit.

Papa. Papa. Papa. Papa. Papa.

Vraiment ? Il y avait tellement de et si qui trainaient dans sa tête, concernant le futur comme le passé, que ça faisait, ça aussi, un peu peur. Il s'imaginait déjà avec une lignée d'enfants qui chanteraient en choeur « Papa, papa, papa, regarde, regarde ! Papa, papa, papa, elle m'a fait mal ! Papa, papa, papa, j'ai faim ! Papa, papa, papa, je veux pas prendre mon bain ! » C'était tout aussi effrayant, même s'il savait pertinemment qu'il n'aurait qu'un seul enfant, pas une lignée. Enfin, il osait du moins l'espérer. De retrouver avec des octuplés était la dernière chose qu'il osait entrevoir comme possibilité. Un c'était déjà beaucoup, même un peu trop à son goût, mieux valait ne pas penser à ce que ce serait d'en avoir huit d'un coup.

Christofer dut retenir un nouveau soupir quand Gabrielle se rapprocha un peu plus de lui, question de l'enlacer. Ça faisait un peu inversion des rôles. C'était elle qui était entrée bouleversée et qui aurait eu besoin d'avoir les bras de son copain autour du corps, mais c'était lui qui finissait par se faire plus ou moins câliner afin de tenter de calmer ce qui se produisait dans son esprit. Il tenta de ne penser à rien pendant quelques courtes secondes, et cela lui fit un bien fou. De se faire à nouveau rattraper par la réalité, cependant, le démolit un peu plus. S'habituer, d'accord. Il y verrait. Pour l'instant, par contre, il ne voyait même pas comment prétendre que tout allait bien. En fait, il se retrouvait, une fois de plus, à se sermonner mentalement pour s'empêcher de pleurer. Oui, il aurait bien pu en pleurer. Ça lui prenait tout son contrôle pour retenir les larmes, des larmes qui selon lui n'avaient pas leur place. Il ne pouvait pas seulement penser à lui non plus.

Alors que Gabrielle parlait après l'avoir à quelques reprises embrassé innocemment sur la joue, il décida de passer ses bras autour d'elle. Finalement. Il l'écoutait parler, mais tout ce qu'il entendait, c'était sa propre voix qui lui répétait sans cesse « j'y arriverai pas, j'y arriverai pas, j'y arriverai pas... » Comme quoi il lui faudrait beaucoup d'espoir pour changer ses pensées du tout au tout. Pas mal de temps, aussi.

« Mais moi, j'suis déjà là, je... » Il cessa de parler, conscient du fait qu'il ne devait plus aborder le sujet de l'avortement et que sa phrase donnait plus ou moins la même idée. Il baissa une fois de plus les yeux, s'en voulant un peu. « Enfin, je veux pas non plus faire partie du décor. On dirait que c'est ça que tu me proposes. Être un personnage secondaire, presque un figurant, dans la vie de mon enfant, c'est pas non plus ce que je veux. »

Même si, sur le coup, il aurait préféré qu'il ne soit pas question d'enfant du tout. Mais ça ne voulait rien dire. Ce n'était pas parce qu'il n'avait pas sauté de joie comme dans les films à l'eau de rose qu'il agirait comme certains parents qui n'arrivent à voir en leur enfant que l'accident, même une fois que celui-ci est né, qu'il grandit. Être en arrière-plan, être le père qui achète plein de trucs mais ne dit jamais je t'aime à son fils ou sa fille, c'était un rôle qu'il aurait détesté avoir.

« Moi. Moi j'ai fait ça... »

Chaque seconde semblait lui faire réaliser quelque chose de plus, et celle-ci s'était chargée du côté conception. Ça lui semblait improbable que lui ait pu faire quelque chose comme ça. Carrément, simplement, engrosser Gaby. Ça ne lui semblait même pas possible, comme si son statut d'être de sexe masculin ne lui offrait pourtant pas la possibilité de se reproduire. Dit comme ça, il se sentait comme un animal. C'était justement l'inverse. Il n'avait après tout pas le profil type du père dans les films américains. Il était ce grand truc un peu ambigu qui avait bien plus un caractère de douce maman que de papa autoritaire et qui, à certains moments, s'était dit qu'il n'aurait probablement pas d'enfants au cours de sa vie. Parce que deux garçons, ça ne fait pas d'enfants. Et ça aussi, ça avait été une solution de facilité. Mieux valait ne pas expliquer ce point, visiblement.

« Enfin, oui, visiblement, j'ai fait ça. Ça... C'est à cause de moi, c'est moi, j'ai... »

Loin d'être dans son état de découragement précédent, et surtout très loin d'être en train de présenter des excuses, il en était plutôt à la fascination. Une fascination pas nécessairement positive, mais il était soudainement captivé par l'idée. Il se détacha un peu de Gabrielle, pour regarder son ventre. Faire le lien entre leurs manies de lapins et ce qui allait grandir là-dedans. C'était lui qui avait fait ça, lui et personne d'autre. Ça c'était rendu, ça avait créé. C'était presque trop de choses à assimiler à la fois. Doucement, il déplaça sa main droite pour aller la poser sur le bas-ventre de Gaby, environ au niveau du nombril. Ça aurait été vide qu'il n'aurait pas su faire la différence, en fait, mais de savoir que quelque chose, un futur quelqu'un y était, ça changeait tout.

« J'ai fait ça pour vrai ? » demanda-t-il finalement lorsqu'il parvint à décoller ses yeux et sa main du ventre de Gabrielle, pour finalement la regarder à nouveau. Il ne savait même plus ce qu'il ressentait, quelle émotion était dans son corps à ce moment-là. En fait, il n'arrivait pas à déterminer ce qui l'emportait ; la fascination, le bouleversement, la déception ? Un peu de tout se mélangeait à la fois, même si, soudainement, ses yeux devaient sembler briller. Il était captivé de façon importante. Son cerveau s'était un peu déconnecté. C'était un peu comme lorsqu'il écrivait, une sorte d'état second, presque de transe. Tout se déroulait sans qu'il n'ait l'impression de faire quoi que ce soit.

-dans le genre réponse vraiment à chier...-
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyLun 26 Avr - 20:33

    Les enfants avaient toujours été une espèce de fascination sur la jeune femme, inexplicable, étrange. Bien entendu, comme à peu près toute les jeunes filles, elle s'était confondue en exclamations ravies devant l'adorable frimousse d'un bébé, au moins une fois. Mais il y avait un peu plus que cela tout de même, et Gabrielle le savait bien. De sa famille, elle n'avait gardé contact qu'avec une seule personne, une cousine de son âge avec laquelle elle s'était toujours assez bien entendue. Cloé avait très vite fui la capitale, elle aussi, s'installant au Luxembourg. Mais pas seule, comparée à Gabrielle. Mariée, amoureuse et heureuse, elle vivait avec son époux et leur fillette de quelques mois à peine, lorsque Gabrielle les avait vu. Le plus impressionnant, le plus fascinant pour elle avait été que sa cousine ait exactement le même âge qu'elle et soit déjà une mère de famille exemplaire. Inconsciemment, cela l'avait rendue jalouse d'un bonheur qu'elle ne connaissait pas et qu'elle pensait avoir du mal à connaître un jour.
    Elle savait bien que la jalousie était un faible – et pitoyable – argument pour justifier cette grossesse surprise, justifier qu'elle voulait garder le bébé. Mais elle aurait très bien pu trouver de nombreuses autres raisons, si elle l'avait souhaitait, s'il le lui avait demandé. Ce n'était pas bien dur à chercher, d'ailleurs, pour elle. Après tout, les femmes étaient faites pour porter la vie, l'instinct maternel faisait partie prenante d'elle, plus encore depuis qu'elle était sur d'avoir un petit habitant dans les tiroirs. Rien n'avait encore changé pour elle, physiquement du moins. Nulle nausée pour l'instant, nulle sautée d'hormones lui faisant faire des choses insensées, nul ventre grossi. Pourtant, elle savait qu'elle allait être – qu'elle était – mère, et cela changeait complètement la donne, désormais.

    A peine Christofer eut-il ouvert la bouche que Gabrielle regretta ses paroles. Bien sur, elle préféra mettre de côté ses premiers mots, son sous-entendu évident. Mieux valait vraiment ne plus aborder le sujet, ne plus y penser même si cela était difficile. Elle ne souhaitait pas pleurer, moins encore s'énerver contre lui à ce moment-là. Elle se contenta donc de se mordre l'intérieur de la joue, honteuse et coupable de ses propres paroles. Elle détestait se rendre compte, après coup, que ce qu'elle racontait n'était pas toujours ce qu'elle avait en tête à ce moment-là. Elle aurait bien entendu préféré que cela n'arrive pas, surtout pas avec de telles paroles.

    - J'voulais pas dire ça... Tu n'as simplement pas à faire de sacrifices pour ça. Enfin... Tu vois, quoi...

    Elle se doutait bien qu'il y aurait forcément des sacrifices à faire, forcément. Le cas contraire était tout bonnement impossible à imaginer. Mais elle ne voulait pas qu'il en fasse plus qu'il ne le faudrait, qu'il gâche une partie de sa vie, de ses rêves à cause de cela. S'il y avait bien un d'eux deux faisant des sacrifices, ce serait bien évidemment elle. Elle ne se leurrait pas, savait parfaitement ce qui allait s'en suivre. Ses désirs utopiques de chanteuses devaient bien prendre fin un jour, après tout, et il était apparemment temps pour elle de mettre de côté ses chimères. Aucune maison de disque ne semblait intéressée par elle, ce n'était pas maintenant qu'elle était enceinte que toutes les portes allaient s'ouvrir à elle, comme par magie. Surtout que jouer de la guitare avec un gros bidon lui semblait bien impossible. Après tout, simple photographe, ce n'était pas mal non plus. Même si elle pouvait très bien continuer à ne rien faire de ses journées, également.

    Plongée dans ses pensées, toujours enlacée contre lui, Gabrielle ne remarqua pas tout de suite l'état de Christofer, pas plus qu'elle ne comprit ses paroles. Il avait fait... Quoi ? Sans bouger pour autant, elle fronça les sourcils, cherchant une quelconque signification aux paroles du jeune homme. Il lui fallut quelques secondes, et quelques paroles, de plus pour que le déclic se fasse dans son esprit, la faisant sourire doucement.
    Elle fut surprise, alors, qu'il se détacha d'elle, qu'il la repousse légèrement, se demandant à quoi tout cela pouvait bien rimer. Son sourire ne put que se renforcer lorsqu'elle se mit à fixer ainsi son ventre, plus encore lorsqu'il posa la main dessus. Une étrange fascination pouvait se lire sur son visage, comme s'il ne se rendait pas vraiment compte de ce qui arriver, pas vraiment compte qu'ils avaient été capables de faire cela... Et pourtant.

    - C'est sur, Enzo aurait jamais été capable d'en faire autant...

    Petit rire nerveux en prime. Et encore heureux, d'ailleurs. Elle s'imaginait très mal le fait avec son meilleur ami, plus encore dans le dos de son petit ami, plus encore d'en tomber enceinte... Déjà que de devoir l'annoncer à Enzo ne serait pas une partie de plaisir du tout, mieux valait ne pas laisser son esprit vagabonder vers de telles pensées. Heureusement qu'elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, avec ironie seulement et pas dans le but de taquiner Christofer. Cela aurait été pire que tout.
    Pour compenser cela, elle se pencha à nouveau vers lui, attrapant ses lèvres au passage, avec toute la douceur dont elle pouvait faire preuve. Elle n'arrivait à savoir sur quel pied danser, ce qu'il fallait faire ou non, dire ou non. La situation était complexe, délicate, une vrai casse-tête pour elle, si peu habituée aux effusions de sentiments, aussi contradictions puissent-ils être. Elle en perdait presque son habituelle confiance en elle, avec tout cela.

    - Je dirais plutôt que on a fait ça... Et si je calcule bien, on a fait ça à DisneyWorld, soit dit en passant. Le hasard fait bien les choses, non ? D'ailleu...

    Elle s'arrêta d'elle-même en plein milieu de sa phrase, plaquant une main contre sa bouche. Elle n'eut même pas l'élégance de ne mettre que le bout des doigts contre ses lèvres, levant en même temps son autre main dans un petit signe lui demandant d'attendre. Puis, déclarant forfait, elle se retourna, se précipitant hors de la pièce. Couloir d'entrée, salle à manger, couloir, salle de bain. Se seul réflexe qu'elle eut – et heureusement d'ailleurs, fut de relever ses cheveux, alors qu'elle plongeait vers la cuvette des toilettes. Des bruits horriblement peu appétissants s'en suivirent alors qu'elle recrachait tout son maigre petit déjeuner. Finalement, elle releva la tête au toussotant pathétiquement, larmes aux yeux en prime. Elle vira jusqu'au lavabo, histoire de se rincer la bouche, se trouvant soudainement des airs de cadavre ambulant en se regardant dans le miroir. Et c'était parti pour huit mois de plus, bien entendu.

    - Depuis qu'elle eeest en cloque...

    Quelques paroles d'une chanson française entonnées avec un léger brin d'amertume tout de même, alors qu'elle remplissait une nouvelle fois le petit gobelet en plastique pour se rincer la bouche. Elle allait même jusqu'à s'asperger le visage, tentant d'ignorer les vertiges qui la prenaient, alors que tout semblait flou et mouvant autour d'elle. Après tout, huit mois, ce n'était rien. Ou presque.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyMer 28 Avr - 6:47

t'as reçu un grand coup.
un coup de vie dans le ventre.


Penser ne pas avoir à faire de sacrifices, c'était un peu comme croire au Père Noël à l'âge adulte. Incohérent, insensé, voire un peu stupide. Évidemment, qu'il y aurait des sacrifices à faire. Mais, même si sur le coup cette idée ne lui plaisait pas du tout, Christofer se doutait bien que lorsqu'il serait vraiment dans la situation, il chercherait probablement à en faire de plus en plus. Il ne servait après tout à rien de se le cacher : en tant que parents, ils ne seraient pas ceux qui auraient à sacrifier le plus. Vu leur situation financière, ils pourraient faire ce dont ils avaient envie ; s'ils ne voulaient pas travailler, alors soit. Inutile de tenter de se convaincre du contraire, ils étaient riches et avaient toutes les chances de leur côté. Niveau sacrifices, ils ne seraient pas à plaindre, en comparaison à d'autres. Ils ne seraient pas ceux ayant à se fendre le cul jour après jour au travers de tout plein de boulots au salaire minimum pour tenter de nourrir leur enfant convenablement. Ils pourraient prendre ça calmement. Comme bon leur semblerait. Ils n'étaient pas tellement à plaindre, en fin de compte.

Oui, il voyait ce qu'elle voulait dire. Il hocha donc docilement la tête, peu de temps avant de plonger dans sa contemplation du ventre. De la conception, de l'oeuf, de la crevette, qui un jour -assez rapidement, d'ailleurs- deviendrait un petit humain à part entière. Leur bébé. De quoi aurait-il l'air, ce bambin ? À quoi ça ressemblerait, un mélange de Tofer et Gaby ? Ce serait un garçon ou une fille ? Il aurait le caractère de sa mère ou celui de son père ? Il aimerait les pêches ? Tant de questions toutes plus inutiles les unes que les autres, puisqu'il n'aurait la réponse que presque neuf mois plus tard. Neuf mois. C'était long pour voir le résultat, mais court pour se préparer à de si gros changements.

Franchement, Christofer ne comprit pas du tout ce que Gabrielle voulut dire lorsqu'elle mentionna Enzo. Il avait beau se creuser la tête, tenter de faire des liens quelconques, il n'y parvint tout simplement pas. À voir comment elle l'avait dit, ce ne devait pas être trop important. Il y reviendrait plus tard, lorsqu'il réussirait finalement à assimiler ce qui se trouvait devant lui. Ou il n'y penserait plus, tout simplement.

Il avait vraiment fait ça, alors ? Il continua à se poser la question, à tenter d'enregistrer l'information, jusqu'au moment où Gabrielle se rapprocha à nouveau de lui. En toute honnêteté, il n'avait même pas envie de l'embrasser. Ça lui reviendrait, bien sûr, mais sur le coup, il aurait probablement préféré être ailleurs, dans une réalité lui imposant un peu moins d'engagements. Il se laissa tout de même faire, se disant que le moment était mal choisi pour faire son difficile et couper le baiser. Cela aurait été insultant. Il aurait même pu se prendre une baffe, ce qui n'était pas son but. Une par an était bien suffisante et il avait déjà donné, en mars, sur ce coup-là. Ce n'était absolument pas dans son intention d'en recevoir une de Gaby, cette fois, parce qu'il tenait à garder sa tête sur ses épaules.

Sans le montrer, Tofer fut un peu soulagé quand Gaby le lâcha pour recommencer à parler. Il préférait ça, pour l'instant, à toute forme d'affection ayant pour but de le distraire des pensées auxquelles il voulait rester attaché. Les paroles, ça les ramenait dans le sujet. Ce n'était pas comme de faire semblant que rien ne s'était produit. Il l'écouta parler, réagissant mentalement aussitôt qu'elle prononça DisneyWorld. Il n'était cependant pas convaincu que le hasard faisait vraiment bien les choses. S'il ne l'avait pas emmenée là-bas, est-ce que ça se serait quand même produit ? Est-ce qu'elle accoucherait de Mickey Mouse ? Et puis merde, l'endroit devait être magique et augmenter la fertilité, au fond.

« D'ailleurs ? » demanda-t-il lorsqu'elle coupa en plein milieu du mot, juste avant de finalement comprendre ce qui se produisait. Oh non, oh non, S.O.S. Il était sur le point de se lever pour au moins être certain qu'elle vomisse sur le plancher et pas sur quelque chose de dommageable (lui inclus, il aurait vomi par-dessus) lorsqu'elle se leva en vitesse et partit à la course. Il resta un moment planté sur l'accoudoir du sofa, entendant Gabrielle courir jusqu'à la salle de bain et finalement le bruit de... enfin, le bruit super appétissant des reflux gastriques qui rencontrent l'eau de la cuvette. Ce fut assez pour lui lever le coeur aussitôt. Il n'aurait pas cru que les nausées commençaient déjà à cette étape de la grossesse. Il n'était pas sorti de l'auberge, vu le temps qu'il restait avant que ça ne se termine. Et après, ce serait le bébé qui vomirait. Joie.

Cette pause vomi lui permit cependant de redescendre sur terre, de reprendre contact avec la réalité. Il se leva finalement, en même temps qu'Eli, visiblement réveillé, sauta au sol et couru jusqu'à la salle de bain, arrivant avant son maître pour vérifier que tout allait bien. S'appuyant contre le cadre de la porte, Christofer regarda Gabrielle qui se rinçait la bouche. Comme si ça pouvait venir à bout du goût de vomi, arrrg.

« Ça va aller ? Je suppose que de te proposer à boire ou à manger ne sera pas l'idéal, en fin de compte. »

Il n'y avait pas à dire, son contrat de papa entrait en vigueur là, tout de suite. Fonction : préparatifs. S'occuper de maman qui dégueule à cause de bébé. Il entra finalement dans la pièce pour aller tirer la chasse d'eau, faisant bien attention pour ne pas regarder le contenu, puis il revint sur ses pas question d'être juste derrière Gabrielle. Elle le verrait dans le miroir, c'était mignon. C'était le moment de prendre soin d'elle, au fond. Doucement, il replaça les cheveux oranges de la jeune femme pour dégager son visage, constatant qu'elle n'avait plus très l'air en forme. Enfin, elle n'avait déjà pas l'air en forme lorsqu'elle était entrée dans la maison, mais là ça faisait un peu peur. Il plaça ses mains sur ses épaules, alternative au câlin qu'il aimait bien pour réconforter, puis il les glissa le long de ses bras, remontant à nouveau aux épaules, aux cheveux, aux épaules... Pour finir ça en câlin. Évidemment. C'était prévisible, en même temps, puisqu'il semblait être incapable de faire quelque chose sans terminer le tout en câlin.

« Toi t'as besoin d'un bain chaud, de te faire frotter le dos avec un truc qui sent fort la menthe et de t'endormir en lisant un livre. Ou en grattant le derrière des oreilles d'Eli. »

Comme Christofer s'y attendait, Godzilla-chien réagit à son nom en jappant une fois, ne les lâchant pas des yeux. Il sourit doucement, se rendant compte d'à quel point il aimait son petit animal. Comment pourrait-il ne pas se réjouir à l'idée d'avoir un enfant, alors ? C'était plus d'entretien, si on peut le dire ainsi, plus de responsabilités, mais les chiens n'étaient-ils pas l'alternative aux enfants ? Il s'y habituerait bien.

Reportant son regard sur Gabrielle dans le miroir, il posa un léger baiser sur le dessus de sa tête, se disant que ce n'était pas si terrible. En tout cas, c'était terminé pour les vrais baisers, ça c'était certain, vu ce qu'elle venait de faire.

« Qu'est-ce que t'en dis ? Enfin, si tu me dis que t'as envie d'aller sauter en parachute, c'est bon, j'vais te croire. Mais très franchement t'as l'air d'un cadavre. C'est le moment de rattraper du sommeil, d'être confortable, de rien faire et de te réveiller avec une innocente soupe aux légumes ou une crème de brocolis pour y aller tout doux sur l'estomac et redonner de la vie. Et nourrir la crevette. »

Oui, il venait de dire la crevette à voix haute. Il ponctua le tout d'un autre baiser sur le dessus de la tête, se disant que Gaby verrait que ce n'était pas péjoratif, comme surnom. C'était vrai, après tout, que ça aurait l'air d'une crevette pendant un bout de temps. Eux-même avaient eu l'air de crevettes, à un moment dans leur vie. Ou leur pré-vie. Enfin bref.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyVen 30 Avr - 20:38

    Horreur et damnation au dessus de la cuvette des toilettes. Elle détestait être prise au dépourvu comme cela, surtout sur le sujet, aussi dégoutant que déconcertant, des nausées matinales. Enfin, pas si matinales que cela, vu l'heure qu'il était. Elle ne s'était néanmoins pas attendue à ce que ce genre de chose arrive aussi tôt. A vrai dire, elle ne s'attendait à rien du tout, au sujet de sa grossesse, avançant dans le noir complet. Dans son entourage, seule Loan était tombée enceinte et, vu comme les choses s'étaient terminées pour elle, Gabrielle savait qu'elle devrait se passer de ses « conseils pratiques ». Même chose pour Lena, d'ailleurs. Pour la première fois depuis longtemps, Gabrielle aurait aimé avoir une mère, histoire de parler de ce genre de choses avec elle. Mais tout ce qu'elle aurait, dans le meilleur des cas, serait un bouquin explicatif acheté à la librairie du coin. « La grossesse pour les nulles ». Génial.
    Elle n'aurait jamais cru que les nausées viendraient aussi tôt et n'avait aucune idée quant à savoir quand elle repartiraient. Une véritable horreur, pour la grande mangeuse qu'elle était. Cela ferait économiser un peu d'argent pendant quelques semaines lorsqu'elle ferait les courses, en quelque sorte. Et cela risquait de la faire maigrir, aussi. Ce qui n'était sans doute pas la meilleure chose, à vrai dire, alors qu'elle n'avait que la peau sur les os. Surtout qu'elle était sensée grossir, et non perdre du poids pour malnutrition... Enfin, elle n'avait jamais vraiment fait les choses comme tout le monde, en même temps, et cela ne serait qu'un exemple parmi tant d'autres.

    Alors qu'elle se retenait au rebord du lavabo, elle entendit un petit bruit caractéristique. Tic-tic, tic-tic, tic-tic. Juste après, Eli fit son apparition dans la salle de bain, ses griffes cliquetant sur le sol, ses grands yeux la scrutant avec curiosité. Apparemment, lui aussi devait trouver que quelque chose n'allait pas comme il le fallait, ce jour là. C'en était presque mignon, de voir le chien s'inquiéter pour elle. Quelques secondes plus tard, moins rapide que la petite boule de nerfs canine, Christofer arriva à son tour, même regard inquiet se posant sur elle. Encore légèrement sonnée, elle ne put que hocher la tête de droite et de gauche, négativement. Non, cela n'allait pas aller et non, encore moins, elle n'avait pas envie d'avaler quelque chose. A vrai dire, à la simple idée de nourriture, son estomac se contracta une fois de plus, la dégoutant un peu plus encore. Oui, mieux valait éviter ce genre de chose pour l'instant, ne serait-ce qu'en pensées. Simple question de sécurité.
    Il se décida enfin à entrer dans la salle de bain, actionnant la chasse d'eau à sa place. Oups. Niveau glamour, elle avait vraiment touché le fond, là. L'image de la parfaite petite française ô combien romantique et propre sur elle venait d'en prendre un coup, c'était certain. Mais il ne sembla pas s'en formaliser outre mesure, bien qu'une mimique dégoutée s'afficha tout de même sur son visage. Mais cela ne dura pas avant qu'il ne vienne se placer derrière elle, ses mains venant chasser les longues mèches rouges qui se collaient à son front et tombaient devant son visage, puis de se poser avec douceur sur ses épaules. Il ne mit pas longtemps, bien entendu, avant de réellement la prendre dans ses bras, et elle lui répondit par un pâle sourire dans le miroir, ne pouvant s'empêcher de remarquer que c'était la première réelle marque d'affection à laquelle elle avait droit depuis qu'elle avait du lui annoncer la nouvelle.

    - Va pour les mamours avec Eli...

    Le bain, par contre, c'était une mauvaise idée. Elle était bien trop comateuse pour cela, se souvenant parfaitement de la fois où elle avait voulu prendre un bain après une -trop- longue soirée. Elle s'était endormie pour se réveiller en sursaut en manquant de se noyer. Ce qui n'était pas le meilleur plan pour ce jour-là, bien entendu. Déjà qu'elle allait devoir supporter une gueule de bois pendant plusieurs semaines, mieux valait ne pas y jouer sa vie en même temps. Se poser simplement dans le canapé avec la petite boule de poils allongée sur elle, cela suffirait largement pour l'instant.
    Son sourire s'agrandit alors qu'il déposait un baiser sur le haut de son crâne. Tout revenait à la « normale », petit à petit. Il fallait simplement le temps de s'habituer à la situation, voilà tout. Le sourire se transforma en rire alors qu'il venait à parler de saut à l'élastique. Son estomac s'amusait déjà assez aux montagnes russes pour en rajouter une couche tout de suite. Une fois de plus, simple question de sécurité.
    Lorsqu'il lui dit qu'elle ressemblait à un cadavre, par contre, elle ne put s'empêcher de se mordiller la lèvre. Bien évidement, il n'avait pas tord. Son reflet dans le miroir montrait vraiment quelque chose d'horrible, comme dans son adolescence lorsqu'elle passait ses nuits à s'enfiler des cigarettes qui ne contenaient pas que du tabac et à en oublier de dormir. Comparaison foireuse et aussi romantique que la remarque de cadavre. Cela donnait une vision tellement adorable de la grossesse, après tout...

    - Juste me poser dans le canapé avec Eli... Jappement heureux du principal concerné. En te regardant défoncé des monstres de pixels à la télé, ça ira très bien pour l'instant, je pense. La nourriture, ça attendra un peu, par contre... J'aurais tout le temps et le loisir de le... la... le... la... Enfin, de nourrir tout le monde plus tard...

    Tiens, oui, bonne question cela. Fille ou garçon ? A vrai dire, Gabrielle n'avait aucune préférence quant à cela. Peut lui importait, les deux iraient aussi bien. Et elle saurait la réponse bien assez tôt, de toute manière. Ne resterait qu'à trouver un prénom, aménager une chambre, acheter vêtements, biberons et autres poussettes, prendre dix kilos et attendre le jour où elle hurlerait de douleur pour mettre la petite crevette au monde. Chouette programme. Se frottant les yeux de ses petits poings fermés, elle se releva légèrement, ses vertiges apparemment calmés. En s'arrangeant pour ne pas se défaire de l'emprise de Christofer, et donc rester dans ses bras, elle se retourna pour se nicher contre lui avec douceur. Elle s'imprégna de son odeur dans un léger soupir satisfait.

    - Ça serait drôle qu'il naisse avec des tatouages. Genre évolution X-men.

    Génétiquement impossible, bien entendu. Elle ne savait même pas comment elle était venue à y penser, moins encore à énoncer une telle chose à voix haute. N'empêchait qu'imaginer un tel bébé avait quelque chose tant d'amusant que de flippant. Plus encore en imaginant la tête des médecins, en fait. Et puis, c'était toujours mieux qu'un « Oh, tu crois qu'il sera blond ? Ce serait tellement bien qu'il ait tes yeux ! » Même si, oui, qu'il ait les yeux de Christofer serait parfaitement adorable, à bien y penser. Les yeux de Christofer étaient adorables. Lui-même l'était... Oui, on avait compris...

    - Tu... Je... Tu me laisses le temps de me laver les dents ? J'te rejoindrais dans le salon, si tu veux.

    Non pas qu'elle le foutait dehors ou quoi que ce soit. Simplement, elle savait à quel poil il était maniaque, déjà lorsqu'elle ne faisait que fumer. Se brosser les dents semblait donc vital, à ce moment là, et elle se doutait bien qu'il n'allait pas l'admirer, brosse dans la bouche et dentifrice sur les lèvres... Surtout qu'il y avait toujours la télévision d'allumée dans le salon, en fait.

    - Va sauver ta princesse, j'arrive dans cinq minutes.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 2 Mai - 22:25

respire un bon coup, ne reste pas debout.
ouvre tes yeux, j'te promets que tu iras mieux.


D'accord, non, ça n'irait pas. Mais que faire de plus que si elle avait dit l'inverse ? Rien, vraiment. Elle n'allait après tout pas se décomposer sur place ou peu importe. C'était, jusqu'à preuve du contraire, du simple vomi. Rien d'agréable, évidemment, et il se rendait une fois de plus compte à quel point il était chanceux d'avoir des couilles, mais ça aurait pu être bien pire. Là, ce n'était rien qu'un peu de repos et d'affection ne saurait guérir. Du moins, jusqu'à ce que ça décide de revenir au galop, comme ça le ferait pendant de looongs mois encore. Sans compter qu'elle aurait toujours envie de pipi, que ses nausées ne l'empêcheraient assurément pas de manger encore plus qu'elle ne le faisait là et qu'elle aurait des sautes d'humeur qui feraient regretter à n'importe qui d'être né. Mais bon, rares sont les désavantages venant sans points positifs, et les hormones qui se déchaineraient n'apporteraient pas que du mauvais, il le savait bien. Très bien, même. Mais ce n'était pas tellement le moment de penser à ça vu la situation dans laquelle il se trouvait.

Quoique c'était un peu encourageant de voir qu'il y pensait à nouveau, alors que deux minutes plus tôt, il peinait à se laisser embrasser. Son état normal était donc en train de lentement revenir, ce qui était probablement une bonne chose. Il pourrait repenser à tout ça en étant un peu plus conscient de ce qui se passait, un peu moins surpris et choqué par la nouvelle. Un début.

La preuve était d'ailleurs en ce câlin, première véritable forme d'affection que Christofer portait à Gaby depuis qu'elle était entrée dans la maison. Évidemment, ils s'étaient embrassés, mais ça ne valait même pas la peine de comparer la portée de ces deux gestes. Ce câlin était franchement plus honnête. Et puis, elle avait vraiment besoin d'affection, dans un moment comme celui-là. Non seulement elle venait d'offrir ses tripes à la cuvette, mais c'était elle qui était coincée avec les désagréments du métier de future maman. Ce n'était vraiment pas le bon moment pour lui d'être égoïste. Raison pour laquelle il proposa d'ailleurs un petit plan simple, question de la détendre un peu. Si ça pouvait l'aider à se sentir mieux, après tout, il était prêt à faire mal mal de choses. Pourtant, de toutes les choses qu'il lui proposa, elle ne retint que la partie concernant Eli. Bon, d'accord, il pouvait comprendre que son état ne lui donnait possiblement pas trop envie de se noyer dans un bain, mais il serait resté avec elle tout au long, allant jusqu'à l'aider si elle en avait besoin. Et puis, rien ne disait qu'il n'aurait pas tout simplement suivi dans l'eau, au fond. Mais bon, si elle préférait se passer de bain, il n'allait tout de même pas la forcer. De toute façon, ses plans à elle étaient plutôt sympathiques également. Donner de l'affection au chien -qui en avait déjà beaucoup trop pour son propre bien- et regarder la partie de Zelda à la télé. Enfin, c'était pas dit qu'il aurait vraiment la tête à continuer sa partie, vu les circonstances. Bien qu'il y avait de grandes chances pour qu'au fond, cela soit l'idéal pour le calmer un peu et lui changer les idées.

« Ça va, marché conclu. Mais si tu restes dans cet état-là trop longtemps à mon goût, crois-moi que je te traine jusqu'au bain, puis jusque dans le lit pour vraiment dormir. J'aime pas ça quand t'es verte. »

Tofer soupira doucement, sans lâcher Gabrielle, et elle ne fallut que quelques secondes avant que ses mains ne glissent jusqu'au ventre de celle-ci une fois de plus. À ce rythme-là, ça deviendrait bien vite instinctif. Enfin, ça ferait un peu plus de sens quand elle commencerait à avoir l'air enceinte, parce que pour l'instant, rien n'était perceptible. Ce n'était qu'un échantillon de foetus, qu'ils avaient là. Quelque chose qui n'avait pas vraiment de sexe encore. Le/la était donc en effet une question plutôt embêtante, mais dont il ne se préoccupait pas du tout. Il n'était même pas certain de vouloir savoir à l'avance, aux échographies. La surprise à la naissance serait peut-être le mieux pour lui, bien que cette réflexion contrastait un peu avec sa personnalité méthodique et son habitude de toujours vouloir tout préparer. Bah, la situation contrastait avec ses situations habituelles, aussi, ce n'était donc pas si étonnant non plus.

Par contre, quand Gabrielle proposa l'idée que le bébé naisse avec des tatouages, Christofer ne put s'empêcher de froncer légèrement les sourcils. C'était surtout franchement bizarre à imaginer, un nouveau-né couvert de tatouages. Évidemment, c'était impossible, donc il n'y avait pas à s'en faire à ce sujet. Mais juste de l'imaginer, c'était... déstabilisant.

« Alors que toutes les futures mères se demandent si le bébé sera blond ou brun, toi tu te demandes s'il sera tatoué ou non. Déjà qu'aucune institutrice digne de ce nom me laissera partir avec lui si je vais le chercher à la fin de la journée, tu t'imagines à quel point on aurait l'air irresponsable s'il avait des tatouages partout à cinq ans ? Ou elle. Enfin bref. »

Oui, déjà en train de penser à l'école maternelle. Pas qu'il avait déjà eu le temps de penser à leur futur avec un enfant, mais cette idée-là avait été une sorte de révélation. Les enseignantes ont après tout le devoir de s'occuper du bien-être des enfants et de ne pas les laisser partir avec n'importe qui ; ce n'était pas lui qui avait l'apparence poussant le plus à faire confiance, il fallait bien l'avouer. Tout ça à cause des tatouages, justement, autrement il aurait tout à fait eu l'air du machin absolument inoffensif qu'il était réellement.

« Oh oui, les dents, bonne idée. Et eh... le salon. Oui. Je... Oui. Viens Eli, » finit-il par articuler, tentant d'être compréhensible alors qu'il ne savait pas tellement quoi dire. Zelda lui changerait bien les idées, mais en fait, il n'était plus aussi motivé qu'avant l'arrivée de Gabrielle. L'ambiance était différente. Il sortit donc de la salle de bains, le chien à ses côtés, puis fit quelques pas vers le salon avant de faire demi-tour et de se rendre dans la salle où se trouvaient les ordinateurs. C'était plus fort que lui, il devait faire des recherches un peu. Rapidement, en deux ou trois minutes, mais au moins pour savoir les bases.

Son pc était ouvert puisqu'il s'était tapé World Of Warcraft pendant deux heures avant de migrer vers Zelda dans le salon, il décida donc de ne pas perdre son temps à allumer le Mac qu'il avait éteint sans raison la veille. Ouvrir Mozilla Firefox, aller sur Google, commencer par chercher sur les nausées. Apparemment, ça se produisait principalement entre la sixième et la douzième semaine. Gaby s'y était prise d'avance, donc. Pauvre elle. Quant au reste, c'était surtout ce qu'il imaginait déjà. Enfin, d'apprendre que certaines hormones se retrouvaient avec un taux 1000 fois plus élevé qu'à la normale ne put que l'effrayer aussitôt. Il se ferait arracher la tête à plusieurs reprises dans les mois à venir, c'était officiel. Il soupira une fois de plus, habitude qu'il avait visiblement prise pour la journée, puis se releva pour sortir de la pièce, le chien toujours à ses côtés. Il passa devant la salle de bain et constata que Gabrielle n'avait pas fini de se brosser les dents encore -il avait fait plus vite qu'il ne pensait-, et il s'appuya contre le cadre de porte pour la regarder quelques secondes.

« Dis, tu peux me promettre un truc ? J'aimerais vraiment beaucoup ne pas me faire égorger, étrangler, étriper, poignarder, fusiller, torturer, castrer, tabasser à coups de batte de baseball ou même découper à la hache au cours des mois à venir. Ça me ferait vraiment plaisir, tu sais. Vivre. »

Il se mordilla la lèvre, nerveux même s'il savait qu'il avait totalement exagéré la situation pour se détendre. Puis, il se retourna à nouveau, se rendant dans le salon pour s'asseoir sur le fauteuil en même temps qu'Eli y grimpait pour aller se blottir dans un coin. Allez, reprendre cette partie pour démonter les deux foutues sorcières.

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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyMar 4 Mai - 1:38

    C'était étrange de faire une telle comparaison, mais Gabrielle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était dans une gueule de bois qui durerait plus d'une journée. C'était assez foireux d'ainsi comparer un enfant, son enfant, à quelques litres l'alcool avalés à toute vitesse mais, étrangement, cela la rassurait. Elle en avait vu beaucoup avec Enzo, et rien n'avait jamais été insurmontable pour elle. Les nausées matinales ? Du gâteau, elle avait un entrainement militaire parfait derrière elle pour se défendre contre cela.
    Mais, même en se disant cela, elle n'arrivait à positiver tout de même. Pas sur l'instant, pas alors qu'elle avait encore ce goût désagréable dans la bouche. Cela passerait, bien entendu. Que la salle de bain ne soit plus aussi mobile que le Titanic en pleine tempête était déjà cela de gagner, bien entendu. Il lui suffirait de se poser, comme il le proposait, dans le canapé, yeux fermés, pour oser retrouver bien vite des couleurs par la suite. Enfin, presque. Parce son teint maladif risquait de la poursuivre pendant toute la journée, la connaissant. Et ce n'était que le début d'une longue succession de journées de ce type. Elle redoutait d'avance les semaines à venir.

    Heureusement, Christofer perdit bien vite sa léthargie pour retrouver ce côté tout doux tout mignon qu'elle aimait tant chez lui. Elle préférait cela, bien entendu, cette tendresse dont il réussissait à faire preuve en toute occasion. Dès qu'elle s'énervait un peu trop, il suffisait de la prendre dans ses bras, dès qu'elle s'excitait, de l'embrasser pour détourner son attention et elle devenait aussi douce qu'un agneau, contre lui. C'était inexplicable, presque électrique, et elle aimait l'influence qu'il avait sur elle. Elle se sentait différente, meilleure, à ses côtés. Et, en cet instant, fiévreuse, nauséeuse, mal foutue, un câlin de sa part n'était pas de refus, à vrai dire.

    - J'suis pas verte... J'suis même pas malade, en plus. Et me menace pas, j'suis sure que t'es incapable de me porter dans les escaliers, t'façon.

    D'accord, elle l'avouait elle-même, sa petite voix faiblarde pour annoncer qu'elle n'était pas malade n'avait rien de vraiment convaincant, pas même à ses propres oreilles. Bien entendu, elle n'avait pas attrapé un quelconque virus ou microbe en se promenant dehors en tee-shirt alors qu'il faisait froid. S'il se mettait à la surprotéger ainsi sous prétexte d'un petit déjeuner renvoyé et d'un marmot dans les tiroirs, elle n'était pas sortie de l'auberge. C'était mignon, bien entendu, mais elle était enceinte, pas mourante, après tout.
    De toute façon, comme elle l'avait dis, elle se doutait qu'il serait bien incapable de mettre ses menaces à exécution s'il le souhaitait. Elle avait beau peser le poids d'une plume anorexique, il ne rivalisait pas de force avec les plus grands catcheurs non plus. La porter, okay, la porter en montant les escaliers jusqu'à la chambre, par contre, semblait être le parcours du combattant. Méchant. Mais assez réaliste, tout de même.

    Elle ne put s'empêcher, néanmoins, de sourire doucement. Avant toute chose pour montrer qu'elle plaisantait et ne faisait que de le taquiner – preuve qu'elle allait un peu mieux ? - mais aussi, ensuite, lorsqu'elle sentit les mains de Christofer contre son ventre. Bien entendu, celui-ci était toujours aussi plat que la veille et il faudrait quelques poignées de semaines encore avant qu'elle ne se mette à enfler, mais la dimension symbolique de ce geste lui plaisait. Un père et son enfant en devenir, c'était parfaitement adorable.
    Elle s'amusa alors de la réaction de Christofer quant à l'idée des tatouages. Bien entendu, c'était impossible. Si l'encre utilisée avait un quelconque effet sur le génome humain, cela se saurait depuis longtemps, après tout. Mais l'image d'un tel bébé amusait la future maman, plus parce que cela lui donnait l'impression d'une photographie retouchée à l'ordinateur qu'autre chose. Ne manquait plus que l'enfant se balade avec une pastèque sur la cuisse comme son père, tiens !

    - Papa est un bloc à dessin humain et maman a des cheveux bioniques... Forcément on passera pour irresponsables à un moment donné, chéri...

    Se projeter dès lors jusqu'à l'école, c'était... Assez rapide et expéditif, tout de même. Mais, comme il le disait si bien, imaginer la tête de l'institutrice s'il venait à aller chercher leur enfant à la fin de la journée... Nul doute, oui, cela vaudrait son pesant de cacahuètes. Très jolie photo de famille, d'ailleurs. Gabrielle pouvait néanmoins se réjouir d'une chose. Fille ou garçon, il aura au moins une taille toute à fait normale, entre le trop grand et le trop petit. C'était déjà cela.

    Changement brusque et total de sujet, alors qu'elle décidait de se brosser les dents. Si Christofer était un champion des câlins, elle était passée maitre dans l'art des bisous sur sa joue superbement rasée. Mieux valait donc avoir l'haleine un peu – beaucoup – plus fraiche pour ce genre d'activités. Et donc passer par la case dentifrice, forcément. Foutre Christofer hors de la salle de bain ne fut pas très difficile, à vrai dire. Courage, fuyons, en quelques sortes. Alors qu'elle prenait sa brosse à dent et le tube de dentifrice, elle le vit du coin de l'œil sortir de la pièce pour se diriger vers le salon, avant de revenir sur ses pas vers le bureau où étaient entreposés tous ses fidèles ordinateurs. Forcément.
    Ne s'en formalisant pas outre mesure, elle fourra la brosse à dents dans sa bouche, frottant aussi fort qu'elle le pouvait pour nettoyer le tout comme il le fallait. Dents, langue, palais, tout y passait bien entendu. Alors qu'elle continuait joyeusement son petit nettoyage de printemps buccal, Christofer entra une fois de plus dans son champs de vision, s'adossant à nouveau au cadran de porte. Il ne dit rien pendant quelques longues minutes, assez angoissantes pour Gabrielle, se sentant ainsi fixée. Mais le pire vint après, alors qu'il ouvrait la bouche.
    Comme unique réaction, Gabrielle n'arriva qu'à s'étouffer avec la mousse fluorée qu'elle avait dans la bouche, réussissant tout de même à mettre une main en dessous de sa bouche pour ne pas baver partout. Toujours aussi classe, vraiment. Mais éclater de rire avec la bouche pleine n'avait jamais été la chose la plus élégante au monde, de toute façon. Il fallait dire qu'il avait théâtralement exagéré les choses, après tout. Elle était déjà invivable en temps normal, cela ne pourrait pas être vraiment pire... Si ?

    - Promis. Je me contenterais des fraises en pleine nuit, cet hiver. A New York, on trouve toujours tout, t'façon.

    A peine eut-elle le temps de répondre cela qu'il filait à nouveau, vers le salon cette fois. Lâchant la brosse à dent au fond du lavabo, elle se rinça rapidement la bouche avant de sortir de la pièce à son tour, pour le rejoindre. Elle remarqua alors son pas légèrement titubant, alors que le décor se mettait à danser à nouveau, et fut heureuse de se laisser tomber aux côtés de son petit ami dans le canapé. Il ne lui fallut pas longtemps pour abandonner ses chaussures à même le sol et s'allonger sur le sofa, tête sur l'un des cousins, Eli contre elle, à se laisser joyeusement grattouiller les oreilles, ravi d'être le centre de l'attention de la demoiselle.
    Alors que Christofer reprenait sa partie là où il l'avait laissée, elle plongea son regard vers l'écran de télévision, à moitié perdue tout de même. Si on lui avait demandé de faire un résumé du jeu, elle en aurait été bien incapable, tant elle était perdue dans ses pensées à ce moment là. Finalement, au bout d'un moment dont elle n'aurait su dire la durée, elle poussa un léger soupir, entre la tristesse et la frustration.

    - Tu crois que je devrais prévenir des gens ? Je sais que ma mère, c'est même pas la peine mais... Ma sœur... Mon frère... Oh, Alexandre qui va être tonton, c'est étrange...
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptySam 8 Mai - 18:47

alors je joue à la marelle
sur les lignes de ton dos.


Incapable de la porter dans les escaliers ? Pas faux, en temps normal, en effet. Mais peut-être qu'avec une bonne dose d'adrénaline... Ouais bon, fallait pas non plus exagérer. C'était pas les nausées de Gaby qui allaient le stresser au point de décupler ses forces et tout et tout. Il pouvait bien la trainer en haut des escaliers, s'il le voulait ; il n'était pas fort, mais elle ne pesait presque rien. Le seul problème, c'était qu'il n'était pas convaincu de pouvoir garantir leur sécurité lors de cette montée d'escaliers. Enfin, il trouverait bien un moyen de la trainer jusqu'en haut s'il jugeait que son état n'était pas suffisant pour rester sur le sofa et qu'elle avait besoin de gros lit moelleux et hyper confortable pour récupérer pleinement. La persuasion pourrait être une bonne méthode, à bien y penser...

Bref, mieux valait ne pas s'attarder sur le sujet. Ni sur celui de l'entrée à l'école de leur futur enfant, d'ailleurs, parce que c'était encore loin devant eux, tout ça. Même si, au fond, c'était difficile de ne pas commencer à s'imaginer une situation et une autre une fois que ces mots furent prononcés. L'enfant à l'école, l'enfant qui écoute la télé, l'enfant qui câline le chien... Tout ce à quoi il préférait ne pas songer pour l'instant, bien plus préoccupé par la grossesse en elle-même et l'arrivée imminente du bébé dans sa vie, chose qu'il devrait préparer à un point qu'il osait à peine imaginer.

C'est pourquoi il se contenta de se concentrer sur les problèmes de la grossesse avant toute chose. Raison pour laquelle il fit en vitesse une recherche sur Internet. Raison pour laquelle il comprit que sa vie était en danger depuis qu'il avait, de façon très sympathique je vous l'accorde, ajouté le petit élément manquant pour que ça fasse pouf magie dans le ventre de Gabrielle. Raison pour laquelle, même en sachant très bien qu'il avait exagéré à fond la situation, il était tout de même très anxieux quant à la suite des événements. Raison pour laquelle il retomba un peu dans son automatisme jusqu'à ce qu'il soit dans le salon, devant la télé, avec la manette du Nintendo 64 dans ses mains. Un rien l'effrayait, après tout, et c'était probablement là un des moments les plus intenses de sa vie.

L'un des moments les plus intenses de sa vie et il tentait de moins y penser en jouant à Zelda ? La blague.

Christofer venait d'ailleurs tout juste de buter les deux sorcières de façon séparée, attendant qu'elles se fusionnent en une seule, lorsque Gabrielle le rejoignit sur le sofa. À la voir aller, il était relativement évident qu'elle n'allait pas aussi bien que ce qu'elle avait tenté de lui faire gober. Il fut presque soulagé quand elle s'écrasa dans le divan, se disant qu'au moins, il n'y avait plus de danger de la voir tomber au sol. Il continua donc sa bataille, tabassant la sorcière, comme à chaque fois. Ensuite se rendre au Temple du Temps pour obtenir la flèche de la lumière, voir Zelda se faire enlever, se rendre au château de Ganondorf et commencer à se promener là-dedans. C'est à ce moment-là que Gabrielle, qui avait été silencieuse pendant un bon moment, décida de parler. Le jeune homme sursauta légèrement, puis appuya sur pause après quelques secondes lorsque la portée de sa question se rendit jusqu'à son cerveau. Et dire qu'il croyait qu'elle dormait. Il posa à nouveau sa manette près de lui, puis se retourna un peu vers Gabrielle juste avant de soulever ses jambes pour se rapprocher d'elle et finalement les poser sur lui. Il appuya sa tête contre le fond du canapé, commençant à remonter le bas du pantalon de Gaby pour caresser ses chevilles et le bas de ses mollets. C'était le maximum de l'innocence, et c'était surtout pour le calmer lui avant toute autre chose.

« C'est comme tu veux, je suppose. Enfin, personnellement je crois que ce serait peut-être mieux d'attendre que les risques majeurs soient passés, mais... »

Mais, en même temps, ce serait toujours une bonne chose d'avoir des gens sur qui compter si quelque chose se produisait. Quelque chose du genre une fausse-couche. Ça aussi, c'était un détail auquel il aurait probablement préféré ne pas penser tout de suite, mais c'était tout de même la réalité. Ça pouvait se produire et, bien qu'il ne le souhaitait aucunement -ce n'est pas parce qu'il aurait favorisé un avortement qu'il voyait nécessairement la fausse couche d'un bon oeil, les ravages étaient après tout horribles en général lorsque ça se produisait, et il n'avait pas envie de retrouver Gaby en train de pleurer chaque fois qu'il reviendrait à la maison-, il fallait bien envisager cette possibilité déprimante.

Tofer soupira, conscient que c'était encore un sujet qu'il aurait pu éviter d'aborder. Tranquillement, il replaça le pantalon de Gabrielle, puis se laissa glisser jusqu'à être étendu à côté d'elle. Enfin, derrière elle en même temps. Sa main droite glissa donc doucement sur le bras de Gaby, jusqu'à une fois de plus se retrouver juste sous le nombril. Un baiser dans le cou plus tard, il décida finalement de reprendre sa phrase du début.

« Tant que ton frère rapplique pas ici en ayant en tête de m'empêcher de façon drastique d'un jour pouvoir avoir d'autres enfants, je vois pas trop le problème. C'est ta famille, ça les concerne. » En une seconde, il avait glissé sa main sous le t-shirt pour pouvoir la placer directement sur la peau de Gabrielle. Une couche de moins pour le séparer de la crevette. « J'aimerais peut-être mieux qu'on attende avant de répandre la nouvelle partout, cependant. Enfin, les meilleurs amis ça va, mais j'ai pas envie que toute l'université soit mise au courant d'ici demain. Ça les concerne pas, surtout pas pour l'instant. Faudrait que moi-même je commence par le digérer avant, tu vois... »

Tous deux parlaient sans cesse, de sujets divers, mais ça n'empêchait pas Christofer d'en savoir relativement peu quant à la famille de Gabrielle, d'une certaine façon. Tout comme lui parlait souvent du Japon, du Canada, même de l'Allemagne, mais rarement de l'Angleterre. Parce que ce n'était pas nécessaire de raconter à Gabrielle chaque coup qu'il s'était pris là-bas, chaque section de sa lèvre qui avait été fendue, chaque bleu auquel il avait eu droit. Par contre, il avait également tendance à ne pas trop parler de ses parents, alors qu'il les adorait tout de même. Ils étaient au Chili, à ce moment-là, mais la constatation le frappa aussitôt que l'image d'un avion se créa dans sa tête : ils déménageaient à l'été. Ils déménageaient en France. Du peu que Christofer avait pu comprendre, la mère de Gaby ne souhaitait pas nécessairement la revoir dans son pays natal... Mais si elle voulait vraiment annoncer la nouvelle à son frère et à sa soeur, si lui désirait l'annoncer à ses parents en face à face, quoi de mieux comme vacances estivales ?

« T'aurais pas envie de... d'aller en France leur annoncer ? Pas maintenant, mais... cet été mes parents déménagent là-bas, et j'aimerais mieux leur dire face-à-face qu'au téléphone. Et puis, il faudrait bien qu'ils te rencontrent un jour, et... »

Cette simple question venait de réussir à augmenter son niveau de stress à nouveau, alors qu'il avait réussi à se calmer depuis l'annonce de la nouvelle. Mais franchement, il voyait ça comme une bonne idée. Si Gabrielle voulait aller en France, sa mère pouvait-elle réellement l'en empêcher ? Ce n'était après tout pas si complexe de voyager incognito, s'il le fallait. Et puis, Toffee n'avait pas vu ses parents depuis près d'un an, lorsqu'ils étaient venus à New York pour son déménagement. Ils seraient tellement heureux de le voir qu'ils s'arrangeraient assurément pour que tout se déroule bien, non ?

« Et puis je sens que t'as envie de retourner là-bas. Moi j'ai jamais eu de chez-moi, je sais pas ce que ça fait que de vouloir retourner quelque part, mais j'le vois en toi. T'as besoin de cet endroit-là, au moins de temps-en-temps. Ça parait que ça te manque. Ça te ferait du bien d'y aller, j'aimerais te voir là-bas. Enfin, tu peux toujours téléphoner à ton frère et ta soeur, mais moi je veux pas apprendre à mes parents qu'ils vont être grand-parents au travers d'un téléphone. Ça ferait d'une pierre deux coups, d'y aller. »

En plus il aurait une interprète avec lui, ce serait l'idéal, non ? Enfin, il ne savait pas jusqu'à quel point Gaby pouvait se sentir dominée par la volonté de sa mère, mais il se dit qu'elle avait tellement de caractère qu'aucune mère ne pouvait vraiment l'empêcher de faire ce qu'elle voulait. Ce n'était pas parce qu'elles s'entendaient mal que Gabrielle ne pouvait pas aller en France, après tout, non ? C'était l'idée qu'il avait, du moins.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 9 Mai - 11:50

    La grande question de la famille... Nul doute, le contexte se prêtait parfaitement à ce genre de réflexions, pour Gabrielle. Depuis ses seize ans, à vivre à New York, elle s'était habituée à son stade d'orpheline, d'apatride. Enfouir ses souvenirs parisiens, se recréer une famille parmi ses amis américains, cela avait été sommes toute assez simple pour elle. Elle en avait la force de caractère, après tout, la volonté farouche de choisir ce qui était le mieux pour elle. Mais être enceinte, cela changeait la donne, bien entendu. Nulle mère sur laquelle s'épauler, nul père pour vous faire de grandes leçons de vie, nulle sœur pour s'extasier sur votre ventre en listant tout une encyclopédie de prénoms potentiels. Elle ne pouvait s'attendre à cela, pas de la part de ses amis actuels, elle le savait parfaitement. Être orpheline, être libre, ne lui semblait plus aussi original que cela, vu sous cet angle.
    Elle ne savait d'ailleurs quelle attitude adopter face à sa famille. Nul doute quant à Alexandre. Il serait ravi, bien entendu, fasciné par cela, comme il l'était toujours. Réaction démesurée, enjouée. C'était de famille, après tout, comme leur père avant eux. Pour ce qui était de Samantha – plus encore de leur mère – elle ne savait que penser. On pouvait toujours imaginer une réaction positive, agréable surprise. Mais, connaissant la femme qui l'avait mise au monde, Gabrielle ne gardait pas trop d'espoirs tout de même. Et, du peu qu'elle l'avait vue, Sam semblait être une copie conforme de cela. Leur annoncer de but en blanc que les Dumoulin avait un nouvel héritier et qu'elles pouvaient donc mettre définitivement une croix sur la fortune familiale... Cela aurait du mal à passer, oui.

    Perdue dans les méandres de ses souvenirs, Gabrielle mit du temps avant de reprendre contact avec la réalité, un peu plus encore avant d'exprimer ses pensées à voix haute. Cela n'avait jamais vraiment été son genre d'aborder le sujet de la famille. A vrai dire, même, elle s'arrangeait bien souvent pour détourner la conversation lorsqu'elle sentait que Christofer voulait en parler, préférant ne pas s'éterniser là dessus. Les blessures d'adolescence ne cicatrisaient pas aussi facilement qu'elle l'aurait voulu, malheureusement, et elle préférait ne pas attiser le sujet pour ne pas souffrir plus qu'il ne le fallait.
    Comme à son habitude, Christofer se laissa le temps de la réflexion avant de ne répondre, en profitant pour se rapprocher d'elle. Elle se laissa faire lorsqu'il souleva ses jambes pour les poser au dessus des siennes, attendant qu'il lui réponde. A vrai dire, elle n'attendait pas vraiment de solution miracle, de réponse de science infuse qui réglerait tout le problème en un claquement de doigts. Mais lui en parlait faisait du bien, tout de même. Histoire de montrer qu'elle avait besoin d'être rassurée, elle aussi, à sa manière.

    - Les risques majeurs, genre...?

    Elle déglutit tellement fort, alors, qu'elle était persuadée qu'il avait du l'entendre. Bien entendu, ils devaient penser à la même chose. Et cela devait bien être ce à quoi elle n'aurait jamais voulu qu'il ne fasse allusion, à quoi elle n'aurait jamais voulu penser. C'était pire que l'avortement, bien pire que tout, cela. Elle préférait ne même pas envisager cette hypothèse, moins encore ses réactions. Terrible était le seul mot lui venant à l'esprit alors.
    Se rendant compte de cela – ou pas d'ailleurs, mais elle s'en fichait – il finit par s'allonger lui aussi dans le canapé, derrière elle. Et, une fois de plus, sa main glissa jusque sur le ventre de Gabrielle, pour ce qui risquait clairement de devenir une habitude pour les mois à venir. Ce n'était pas du réflexe désagréable, d'ailleurs, bien au contraire.

    - Oh que non, c'est pas le genre d'Alex, ça... Fais attention à Enzo, par contre, on sait jamais.

    On ne savait jamais, oui, en effet. Enzo était comme elle, bien trop impulsif lorsqu'il s'y mettait. Nul doute qu'elle allait devoir y aller en douceur pour lui annoncer la nouvelle, histoire de ne pas le voir s'énerver pour elle ne savait quelle obscure raison. Ou alors balancer cela de but en blanc puis s'enfuir en courant... Oui, c'était pas mal, cela, en effet. A méditer.

    - Je n'avais pas l'intention de le crier sur tous les toits, tu sais. Pas même aux meilleurs amis, à vrai dire. Mais... Ça va bien finir par se savoir. Sauf si je ne viens plus à l'université...

    Le dire à Enzo, mauvais plan vu son caractère. Le dire à Breane, mauvais plan vu sa déprime depuis la mort de Malcolm. Le dire à Lena, mauvais plan parce qu'il s'agissait du sujet bébé. Et même raison pour Loan, bien entendu. Ainsi, pour résumer, elle savait très bien qu'elle devait garder cela pour elle aussi longtemps que faire se pouvait. Et s'il fallait ne plus le rejoindre sur le campus pour passer un peu de temps avec lui entre deux cours, à cause de son ventre grossissant, elle le ferait. Quelque chose lui disait qu'il valait mieux ne pas ébruiter ce genre de choses, de toute façon. Les rumeurs et paroles les plus folles pourraient courir, et elle n'avait nulle envie de savoir ce qui pourrait se dire dans son dos – et sur son ventre. Elle avait été la source de nombreux potins étant étudiante, ne plus y avoir droit maintenant qu'elle n'était plus sur les bancs des amphithéâtre l'arrangeait assez bien, au final.

    Les paroles suivaient de Christofer la surprirent, bien plus qu'elle ne l'aurait voulu. Retourner en France ? Elle y avait pensé plus d'une fois, bien entendu. Mais elle ne s'en sentait ni le courage, ni la force. Se savoir la malvenue à l'endroit où vous avez grandi et vécu pendant seize ans, cela lui retirer toute envie de voir à nouveau la Tour Eiffel. Ainsi, à chaque phrase de plus dans la bouche de Christofer, son visage déjà pâle perdait un peu plus de couleurs encore, alors qu'elle se rendait compte d'une chose. Elle était dans une impasse. Elle ne pouvait refuser, bien entendu. La rencontre officielle avec la belle-famille était quelque chose de bien trop important pour être rejeté. Mais elle ne pouvait accepté non plus, frissonnant d'angoisse en se souvenant du regard de braise de sa mère, de ses paroles plus qu'explicites alors que l'on venait de lire le testament de son père.
    Il avait néanmoins raison sur un point. Paris lui manquait plus qu'il ne le fallait. Ce n'était pas des plus difficiles à deviner, sachant qu'une large photographie de la ville était encadrée dans son salon, sachant elle ne pouvait empêcher une regard mélancolique de traverser ses yeux lorsqu'elle se perdait dans la contemplation de l'Océan. Mais ce n'était pas soit peu la ville en elle-même qui lui manquait. A part la belle Montmartre et ses artistes, sans doute. C'était plutôt l'époque révolue de son adolescence, ses amis, ses erreurs de jeunesse, son petit frère allant lui faire de nombreux câlins. Mais, depuis qu'elle avait revu Adrien, elle savait parfaitement qu'il n'y avait nul intérêt à retourner « chez elle », car elle ne retrouverait en rien l'époque d'autre fois. C'était mort et enterré, tout comme son amitié avec lui. Mais, cela, mieux valait ne pas en parler à Christofer, bien entendu.

    - Bien sur que ça me manque mais... Enfin, tu ne connais pas ma mère, tu ne sais pas de ce qu'elle est capable de faire, par pure vengeance, parce que j'ai eu droit au pactole familial et non elle... Il faudra que l'on achète les billets à ton nom, dans ce cas. Tu vas me prendre pour une vraie parano, j'imagine... Mais je sais de quoi elle est capable, et être sortie de son utérus ne me donne malheureusement pas l'immunité diplomatique. Enfin... On évitera les beaux quartiers de Paris, en gros. Simple question de survie pour moi...

    Ou manière détournée d'expliquer à quel point elle était effrayée par sa mère et ne voulait, même pour tout l'or du monde, pas la croiser. Comme elle l'avait dit, elle tenait à sa vie, après tout. Il suffirait alors d'envoyer discrètement un message à Alexandre pour qu'il la rejoigne à un endroit donné, et le tour serait joué. Et puis, Paris avec Christofer... Le comble du romantisme, pour la demoiselle.

    - Mais... Pour tes parents... Et s'ils ne m'aimaient pas ?

    Pour laisser leur fils se tatouer de la tête aux pieds – ou presque – elle se doutait assez bien que Monsieur et Madame Green ne devaient pas être un exemple de sévérité et d'exigence. Et, pour avoir vécu sur à peu près toute la surface du globe, ils ne devaient pas non plus être des plus racistes... Une jeune française aux airs excentriques ne devrait donc pas poser de problème, en théorie du moins. En pratique, cela serait une toute autre histoire.

    - Je n'ai jamais été assez longtemps avec quelqu'un pour rencontrer ses parents. Ça fait très officiel... C'est un peu effrayant, quand même...

    Au moins, Christofer avait de la chance sur ce point, sachant qu'il ne passerait jamais pas cette étape de présentation à la belle-famille. Veinard, oui.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyLun 10 Mai - 14:42

prends ma main
je t'emmène loin.


Sachant que Gabrielle devait bien avoir compris ce qu'il voulait dire par "des risques majeurs", Christofer préféra ne pas développer le sujet plus qu'il ne l'avait déjà fait. Ce n'était pas le moment de penser à ça, et le mieux serait tout simplement de ne pas y penser. Parce que ça n'arriverait pas, hein ? Ça ne pouvait pas décemment se produire. Elle n'était après tout pas tombée enceinte simplement pour lui faire peur et ensuite perdre le bébé. Ça aurait été une torture double et des plus inutiles.

Mieux valait ne pas trop y penser, au final, et se contenter de dévier un peu du sujet pour parler des trucs qui devaient réellement arriver. Et non, on ne parle pas là de ce que le frère de Gabrielle pourrait lui faire subir en sachant qu'il avait mis sa soeur enceinte. Ou, comme elle l'avait gentiment proposé, ce qu'Enzo pouvait lui faire. Déjà beaucoup moins rassurant qu'un Dumoulin qui aurait probablement une taille de hobbit, parce qu'Enzo était plutôt grand et avait un air qu'on n'avait pas toujours envie de défier. Oui, Enzo lui faisait peur, tout à coup. Il savait ce que c'était, un mâle protecteur qui tient à protéger sa femelle des autres. Il n'avait pas non plus tellement envie d'être confronté à ça, d'autant plus que la grossesse en elle-même était déjà un assez gros défi à relever. Pas besoin d'un Enzo pour l'engueuler en plus.

Heureusement, Gabrielle le rassura en lui disant qu'elle n'avait pas tellement l'intention d'en parler à qui que ce soit pour l'instant. C'était encore mieux comme ça. Lui-même préférait tout garder pour lui un bon moment et craignait déjà le jour où il ne pourrait plus se retenir pour une raison x et aurait à tout expliquer à une de ses amies pour s'enlever ça de sur le coeur. Parce que oui, la plupart de ses amis proches était en fait composée majoritairement de filles. Allez savoir pourquoi.

« D'ici la fin de l'année scolaire, je crois pas que ça paraitra vraiment. En tout cas, pas assez pour en tirer des conclusions. Une veste et puis voilà, ni vu ni connu. En septembre, par contre, ça va être une autre histoire... »

Le sujet en vint cependant plus clairement à la famille de Gabrielle. Ou à la France en particulier, en fait. Le concept de s'ennuyer d'un endroit était un peu nébuleux, pour Christofer. Il n'avait jamais vécu ce manque, jamais ressenti ce besoin d'être à un endroit en particulier. Il n'avait jamais eu d'endroit qu'il pouvait réellement appeler maison, après tout, et New York était l'endroit où il était resté le plus longtemps de façon continue jusque-là. Ça ne l'empêchait pas de se dire qu'il était attaché à New York justement parce qu'il y était stable, installé. Être parti ailleurs, il aurait passé par-dessus en deux-trois jours et aurait simplement entrepris de recréer une stabilité. Tout ce qu'il voulait, c'était arrêter de se promener d'un bout à l'autre de la planète en laissant tout derrière. Voyager, c'était bien. Déménager, il était loin d'être fanatique.

Bref, son manque d'expérience en matière d'attachement à un endroit ne l'empêchait pas de voir que Gabrielle regrettait sa France. C'était tout simplement visible. Après, il n'avait aucun moyen de savoir qu'elle s'ennuyait d'une époque révolue et non pas particulièrement de l'endroit en lui-même. Surtout qu'il était encore moins doué pour regretter une époque révolue que pour s'attacher à un endroit. Tout était tellement mieux depuis qu'il était emménagé à New York à dix-huit ans, pourquoi aurait-il regretté un passé majoritairement merdique ?

Cependant, quand Gabrielle commença à parler, Christofer ne put que comprendre que ses problèmes avec sa mère n'étaient pas aussi anodins que la simple mésentente à laquelle il s'était attendu. Enfin, il s'était bien douté que les relations de Gaby avec sa mère n'étaient pas du tout géniales, mais de se voir confirmer qu'elle craignait de prendre l'avion pour aller là-bas, c'était... assez déstabilisant. Ne pas s'entendre avec ses parents était un autre concept avec lequel il avait un peu de mal. Il avait eu sa crise d'adolescence, comme pas mal tout le monde -eh oui, même lui avait eu ses engueulades, à quatorze ans-, et qui cachait d'ailleurs bien plus qu'une simple crise, mais il avait toujours aimé ses parents. Et l'inverse était tout aussi vrai. Il avait toujours su qu'il pourrait compter sur eux chaque heure du jour et de la nuit jusqu'à leur mort et bien après. C'était inacceptable, selon lui, qu'une mère puisse ainsi détester son enfant, surtout pour une raison aussi dégueulasse que l'argent. Elle en aurait peut-être eu, de l'argent, si elle l'avait mérité. C'était son problème.

Avant toute réponse, Christofer décida de se coller un peu plus contre Gabrielle, remontant son bras -et le t-shirt au passage, forcément- pour la serrer le plus délicatement possible contre lui.

« On prendra les billets à mon nom, on fera tout ce qu'il faut. J'arrangerai tout ça avec mon père, y'aura pas le moindre soucis. J'me doute bien que mes parents vont habiter à Paris, et j'me doute encore plus qu'ils seront pas dans un coin bien ordinaire pour gens au salaire moyen, mais y'a toujours moyen de s'arranger avec eux. Si ta sécurité me tient à coeur, elle leur tiendra à coeur aussi. Ta mère sera même pas au courant que t'étais de passage à Paris, même si t'étais pour passer juste sous sa fenêtre. Mon papa c'est le plus fort, tu vas voir. »

Il n'avait pas non plus envie d'aller voir ses parents à Paris et de rester enfermer dans la maison jour après jour. Visiter ce serait bien. Gabrielle avait déjà tout vu, mais à deux et après tant de temps sans y être allée, l'effet serait sûrement différent. Elle serait son petit guide touristique, et un jour ils iraient à Venise et ils inverseraient les rôles. Il y avait tant de chose à faire, tant d'endroits où ils pourraient aller ensemble et que ça n'aurait jamais le même goût que lorsque lui y avait habité. Il apprendrait peut-être même à aimer l'Angleterre, s'ils décidaient un jour d'y aller ensemble.

Tofer fut tiré de ses pensées lorsque Gabrielle mentionna la possibilité que ses parents ne l'aiment pas. Il ne pouvait pas la rassurer en lui disant que ses parents aimaient tout le monde, puisqu'il n'avait jamais eu l'occasion de leur présenter l'une de ses copines. Et, surtout, il n'avait jamais osé leur présenter un de ses copains et il ne l'aurait pas fait même si l'occasion s'était présentée. Il avait parlé de ses copines avec sa mère au téléphone pendant des heures, mentionnant à peine ses copains et les présentant comme de simples amis. Vingt-et-un ans et toujours pas prêt à annoncer à ses parents qu'il aimait aussi les garçons. Enfin, le problème s'en trouvait réglé puisque Gabrielle était enceinte, d'une certaine façon ; il leur en parlerait dans un futur éloigné, quand ça ne serait plus grand-chose d'autre qu'un souvenir. Des confessions sur un passé révolu, ça passerait peut-être mieux.

Cependant, Christofer se doutait bien que sa mère adorerait Gabrielle. Il lui en avait parlé pendant des heures et elle demandait toujours à en savoir plus. C'était à peine si elle ne lui avait pas demandé sa taille de soutien-gorge. Sa mère aimerait assurément Gabrielle. Elle était d'une ouverture d'esprit presque impossible. Quant à son père... c'était tout simplement inutile de se poser la question. Le fait que Christofer sorte enfin avec des filles, après dix-huit ans à ne presque pas les côtoyer, l'avait rassuré à un point tel qu'il était prêt à aimer chacune d'entre elles. Suffirait qu'il aime Gaby plus que celles qui ne lui avaient jamais été présentées.

« C'est à peine si ma mère a pleuré en voyant la rose dans mon cou. C'est pas une Française avec des cheveux radioactifs qui va l'impressionner. Enfin, juste d'entendre parler de toi au téléphone ça fait sa journée. T'imagines quand tu seras sous ses yeux en vrai ? »

Mais ce serait en effet la première fois qu'il présenterait quelqu'un à ses parents, comme Gabrielle n'avait jamais été présentée. Lui-même ne serait visiblement présenté qu'à son frère pour l'instant, et ça lui convenait totalement. Il comprenait bien le stress de Gabrielle, bien qu'il savait qu'il n'y avait pas à s'en faire.

« Ce sera notre première fois. »

Il avait dit ça de façon adorable, évidemment. Tranquillement, en détachant juste un peu chacune des syllabes, et il ne put s'empêcher de légèrement sourire à la fin. Il se redressa à peine, simplement pour poser quelques baisers dans son cou une fois de plus, puis sur sa joue. Elle avait beau s'être brossé les dents, il préférait éviter les baisers à proprement parler encore un petit moment. C'était psychologique, faut pas chercher. Il se recoucha convenablement par la suite et posa ses yeux sur Eli qui semblait être en train de s'endormir au son de leur voix. Quel paresseux !

« J'espère que je pourrai amener le chien. Je survivrai pas tout ce temps sans Elisaurus Rex. Oh, au fait, t'as froid ? »

Christofer venait tout juste de se rendre compte que d'avoir remonté son bras, qu'il avait précédemment glissé sous le t-shirt de Gaby pour placer sa main sous son ventre, avait fait remonter le t-shirt en bonne partie. Il la lâcha quelques secondes, question de le replacer convenablement, puis l'enlaça à nouveau. Faudrait bien qu'il la laisse se reposer, par contre. Bientôt, bientôt...
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyVen 14 Mai - 20:23

    Gabrielle se doutait bien qu'il y aurait un jour où elle ne pourrait plus aller squatter Fordham. Les raisons qu'elle imaginait étaient diverses et variées. Que l'on se rende enfin compte qu'elle n'avait rien à faire là, qu'on la foute dehors à cause de grabuge avec des étudiants ou, tout simplement, que tous ses amis aient à leur tour fini leurs études et qu'elle n'ait plus besoin d'aller à l'université pour profiter de leur compagnie. S'interdire d'y aller pour ne pas que l'on fixe trop son ventre, par contre, n'avait jamais été dans l'ordre des choses, tant c'était improbable. Mais elle savait que c'était un assez bon argument pour la garder loin des bancs de l'université, après tout. Elle qui n'avait l'habitude que des vêtements près du corps et qui était fière de sa taille de guêpe, on verrait assurément le changement dans la seconde, ne serait que si elle prenait cinq kilo. Niveau discrétion, il y avait beaucoup mieux, il fallait bien l'admettre.

    - J'irais moins souvent à Fordham, tout simplement. Ce qui fait penser que je devrais me refaire une garde-robe...

    L'idée de piquer des tee-shirt à Christofer pour en faire des robes lui effleura l'esprit, une seconde à peine. Après tout, avec une ceinture à la taille et des collants en dessous, cela pourrait donner quelque chose de sympa. Mais elle n'était pas à quelques vêtements en plus et quelques billets en moins, après tout... Enfin. S'il existait des vêtements de grossesse à sa taille, bien entendu. Taille 12 ans enceinte, cela existait ?

    Enfin, Gabrielle savait bien que de tels détails, aussi insignifiants puissent-ils être, n'était rien en comparaison à d'autre. Comme de savoir qui prévenir. Ou qui ne pas prévenir, au contraire. Elle se doutait bien qu'il faudrait prendre des gants avec certains de ses amis, une telle annonce pouvait être mal vue – ou mal vécue – par certains. Si elle était franchement effrayée par les réactions impulsives d'Enzo, elle tremblait presque de peur à l'idée que sa mère sache qu'elle allait être grand-mère. C'était étrange, lorsque l'on savait que Gabrielle avait été en conflit avec sa mère durant toute son adolescence. Mais, à l'époque, on ne parlait que de disputes de générations, et non de conflit quasi-diplomatique à cause de l'une des plus grandes fortunes de France... Lorsque l'on savait à quel point Madame Dumoulin était une femme d'argent, pour qui seule l'apparence et la luxure comptaient, on comprenait sans doute mieux pourquoi elle était hors d'elle de n'avoir hérité de la fortune familiale. Dommage, après tout. Tant pis pour elle.
    Les paroles de Christofer la rassurèrent, en quelque sorte. Il ne posa pas plus de questions que cela, ne cherchant à connaître les détails. Simplement la rassurer en lui expliquant que tout irait bien. Elle aurait sa petite escorte famille Green pour la protéger, en gros. Le père et le fils. Chouette. Cela ferait de bons gardes du corps, après tout. Car elle se doutait bien qu'ils n'iraient pas à Paris pour rester enfermés dans un hôtel tout le temps qu'ils y resteraient... Enfin, cela aurait été possible, sans les parents...

    - Ton papa, ça va être mon body-guard, comme Kevin Costner ? Trop cool ! … Merci, en tous cas. De me protéger d'une psychopathe en hautes talons et manteau de fourrure, tu sais...

    Oui, c'était touchant de voir qu'il tenait à ce point à sa sécurité. Même si elle se doutait avoir un camouflage de choix avec ses cheveux. Partie blonde de Paris lorsqu'elle avait seize ans, les choses avaient bien changé, depuis. Elle s'était arrangée pour cacher ses mèches de feu, lors de l'enterrement de son père, pour ne pas trop attirer l'attention sur elle – sa seule présence avait largement suffi d'ailleurs. Ainsi, sa maternelle ne devait sans doute pas se douter qu'elle était rousse, désormais. Ce qui permettait un minimum d'anonymat tout de même. Sauf si elle finissait nez à nez. Chose que Gabrielle espérait ne jamais voir arriver.
    Ainsi, mettant de côté ce léger problème, elle se mit à imaginer quel pourrait être le programme des festivités. Elle avait beau connaître Paris comme sa poche, à force d'avoir parcouru chaque quartier, chaque rue, elle n'avait jamais réellement pris le temps d'y jouer les touristes. Cela n'avait jamais eu un intérêt quelconque à ses yeux, que d'aller au sommet de la Tour Eiffel, à MontMartres et aux Champs Elysées, le tout en une seule journée. Elle voyait bien assez d'espagnols et japonais comme cela, option appareil photo autour du cou comprise... Cela lui changerait que de passer de l'autre côté de la barrière, d'être la touriste américaine dont les parisiens de quatorze ans se moquerait. Mais cela ne lui semblait pas si dérangeant que cela, si elle était au bras de Christofer.
    La partie visite, oui, elle maitriserais. La partie rencontre avec papa Toffee et maman Toffee, par contre, c'était une autre paire de manches. Il lui faudrait des trésors de maitrise de soit pour passer pour l'adorable petite fille qu'elle pouvait être, et non la chose hystérique sautant partout. Simple question de principes pour ne pas passer pour la cinglée de service, bien entendu.

    - Justement, elle doit tellement m'idéaliser que, quand elle me verra, pouf, déception intense et... Oh. Dites-moi que vous n'êtes pas une famille de géants, que t'es l'exception !

    L'horreur, le film d'horreur, totalement. Naine au milieu des géants. Pire qu'un scénarios catastrophe pour complexée de mini-pousse qu'elle était. Elle s'imaginait déjà obligée de lever haut le regard pour parler à toute la famille. L'angoisse.
    Heureusement, Christofer eut le don de lui faire oublier ses craintes en un instant, en une phrase. Première fois, oui, il avait raison. Et non des moindres... Un sourire sincère naquit sur ses lèvres, alors que ses pensées négatives s'évaporèrent, pouf, d'un coup de baguette magique. Si elle avait pu croire jusque là que tout cela n'était lié qu'à la grossesse, elle osait espéré avoir raison en comprenant que ce n'était pas le cas. La crevette en elle n'était que l'élément déclencheur, et non la raison pour laquelle il voulait la présenter à ses parents.

    - « Défilé de dentelle improvisé en plein milieu de l'après-midi au lieu d'aller en cours » ne comptait pas comme une première fois ? Je suis déçue...

    Sa voix gardait une pointe d'amusement, alors qu'elle se souvenait de ce plus qu'étrange après-midi. La plus surprenante façon de se mettre en couple, il fallait bien l'admettre. Mais cela lui plaisait dans son originalité. Preuve, ajouté aux cheveux de l'une, à la peau de l'autre, qu'ils ne faisaient jamais rien comme personne, en quelque sorte. L'envie de faire un petit demi-tour dans le canapé pour se retrouver face à lui et se blottir contre son torse lui effleura l'esprit, avant de se souvenir qu'Eli était tranquillement allongée contre elle et qu'elle ne pouvait donc pas faire le moindre geste sans le réveiller et le virer du canapé. Tant pis, elle se contenta de lui gratouiller les oreilles, alors que Christofer se mettait à parler de lui, justement.

    - Suffira de lui acheter un petit panier de transport à l'aéroport, j'ai déjà vu des gens le faire... Et non, pas froid. Un peu faim, mais ça change pas de d'habitude et c'est une mauvaise idée, de toute façon...

    Sa main glissa jusqu'à son ventre, où se trouvait déjà celle de Christofer. Elle enlaça leurs doigts, tendrement, souriant avec tendresse. Ils restèrent un moment ainsi enlacés, en silence, permettant à Gabrielle de se plonger une fois de plus dans ses pensées. Elle imaginait déjà les changements qu'elle devrait faire dans son appartement pour accueillir la petite chose de son ventre. Virer tous les produits toxiques qui lui servaient tant à nettoyer son matériel de peinture qu'à développer ses photographies. Virer tout ce qu'elle entreposait dans la chambre d'amis, qui n'avait de chambre que le nom, pour y installer berceau et peluches... Cela faisait beaucoup d'un coup, tout de même.
    Fermant légèrement les yeux, dans un demi sommeil, elle se mit à penser à tout et à rien, encore un peu nauséeuse tout de même. Et ce fut le seul argument – son mal de tête persistant – qu'elle trouva pour s'expliquer, quelques secondes plus tard, les mots qui sortirent de sa bouche, dans un murmure.

    - Si je te disais que je t'aime, tu réagirais comment ?

    Ecarquillement soudain des yeux alors qu'elle se rendait compte de sa question, de son aveu. Non, impossible, elle n'avait pas dit... Ça ? Au diable Eli qui dormait tranquillement, il fut réveillé en sursaut, tombant du canapé, lorsqu'elle se retourna brusquement vers Christofer pour lui faire face, choquée d'elle-même.

    - J'voulais pas dire ça... Pas comme ça... Oublie. Okay ? Oublie.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptySam 15 Mai - 20:53

elle nage dans ses veines
il berce ses peines.


Son père, un garde du corps ? Non, absolument pas. Christofer était gros comme rien et aussi fort qu'une fève germée ; autant dire qu'il ne tenait pas ça de n'importe qui. Bon, avec le temps, son père s'était élargi un peu, évidemment. Mais il n'en restait pas moins un homme anti-batailles et anti-violence, qui préférait utiliser son cerveau plutôt que ses poings. Tel père tel fils. Par contre, si vraiment garde du corps était nécessaire, alors il en serait ainsi. Ce serait facile à trouver. Mais Christofer se doutait bien que ça n'irait pas jusque là, qu'ils n'auraient qu'à être prudents pour que tout se déroule bien. Et puis, Gabrielle voyait probablement la situation comme pire qu'elle était. Sa mère avait beau être psychopathe, comme la jeune femme le disait si bien, Christofer ne comprenait pas comment elle pouvait représenter un réel danger. Enfin, il ne savait pas non plus tous les détails, mais il n'arrivait pas à s'alarmer pour une vieille pie assez imbécile pour porter de la fourrure.

« Nan, mais mon papa peut en trouver s'il faut. Bruno le sumo, vieil ami de la famille, très sympathique, ou bien son amie Anna l'experte en combats au katana. En plus, là je haie officiellement ta mère. Porter de la fourrure, yuck. »

Inutile d'avoir rencontré cette femme pour ne pas l'aimer. Il devait savoir un petit 10% de ce qui se passait entre elle et Gabrielle, et ça lui suffisait amplement pour se faire une opinion très négative. Il espérait cependant que la relation inverse soit tout à fait opposé ; Gaby et sa mère à lui. Enfin, il n'en doutait pas vraiment, non plus. Sa copine avait beau sembler anxieuse à l'idée de rencontrer ses parents, Christofer se doutait bien que ceux-ci seraient des plus heureux. Du moins, jusqu'à ce qu'ils apprennent qu'un Green junior était en cours de route. Pour ce point-là, impossible de tout simplement imaginer leur réaction.

Les inquiétudes de Gaby par rapport à la famille de Toffee dévièrent un peu, cependant, alors qu'elle parla de taille. Oups, il n'avait en effet pas pensé à lui préciser qu'elle aurait, comme toujours, l'air d'une enfant au travers des autres. Rougissant aussitôt, Christofer hésita quelques secondes avant de finalement répondre.

« Oui, oui, je suis le plus grand. Mon père a une taille très normale, environ un mètre quatre-vingt je dirais. J'ai pas hérité de lui niveau grandeur. Par contre ma mère... Elle mesure presque un mètre quatre-vingt aussi. » Ça avait failli être rassurant, pendant quelques instants. N'empêche, il se sentit obligé de se rattraper un peu, presque de demander pardon d'avoir une mère plus grande que la normale. « Mais t'en fais pas, ma mère elle dit que les petites choses c'est les plus mignonnes. Et elle aime l'art, comme toi. Elle en fait pas, mais elle adore regarder. »

Et elle était belle, sa maman. Physiquement, il avait beaucoup plus pris d'elle que de son père. En fait, il avait beaucoup plus pris d'elle que de son père, point final. C'était elle qui était grande, belle, très réservée, qui préférait les mots aux chiffres... Sa mère avait la mi-quarantaine mais faisait facilement dix ans de moins. De quoi rendre monsieur Green jaloux lorsque des jeunes hommes de l'âge de son fils allaient tourner autour de sa femme. Qui, en parfaite lady et épouse, les repoussait très élégamment. Mais c'était également une mère, une dame qui s'inquiétait pour des riens et s'intéressait à des conneries du moment que ça concernait son petit garçon.

Mais là n'était pas vraiment le moment de penser autant à sa mère. Surtout lorsque le sujet de la dentelle fut abordé ; il était préférable de ne pas mélanger les deux idées.

« Bah c'était pas le même genre de première fois. Ça c'était une autre première fois, avec un but tout à fait différent. Faut pas tout mélanger. »

Mieux valait ne pas trop repenser à ce fameux après-midi, d'ailleurs, parce qu'autrement il pouvait bien finir par ne plus répondre de ses actes. Vu la situation, ce n'était pas tellement une bonne idée. Ce câlin était relativement tout ce qu'il pouvait s'offrir et ça devrait lui suffire. À part des bisous innocents, évidemment. Même un baiser, il n'aurait pas été capable ; pas avant que Gaby ait mangé et se soit à nouveau brossé les dents. C'était comme ça, rien à faire.

Le sujet du chien suivit et Christofer fut rassuré de savoir que Gabrielle n'avait pas froid. Pour signifier qu'il avait compris, il se contenta de hocher la tête, puis de placer un léger baiser sous sa nuque, juste en haut de là où son t-shirt commençait. Puis il se replaça, ferma les yeux, se disant que leur conversation était terminée. Gabrielle semblait s'endormir, d'ailleurs, et il pouvait bien rester collé à elle pour faire de même. Si le sommeil ne le gagnait pas, il se relèverait pour jouer à Zelda, voilà tout. Il ne fallut pas très longtemps, cependant, pour que sa tentative de sommeil soit interrompue par une question. Et pas n'importe laquelle.

Il ouvrit aussitôt les yeux, fixant Gaby bien qu'il ne voyait pas son visage. Il n'ouvrit pas la bouche, sachant très bien qu'aucune réponse cohérente ne sortirait pour l'instant. Ce n'était pas une déclaration d'amour, après tout, mais bien une question. Et il n'avait aucune idée de comment répondre à ça. Ce qui, en soit, était plutôt anormal ; de toutes ses relations, qu'elles aient duré deux mois ou sept mois, il l'avait toujours dit. À chacune des personnes, et c'était toujours vrai. À Pixie, même si au fond c'était de l'amitié, à la folle, même si c'était seulement pour se réconcilier après les engueulades, à William, parce que c'était vrai... Chaque personne avec qui il était sortie avait eu droit à un "je t'aime", toujours très sincère. Et là, alors qu'il était engagé dans sa relation la plus sérieuse et longue depuis toujours, il se rendait compte qu'il ne l'avait pas dit. Pas une seule fois. L'inverse était vrai, évidemment, mais il avait du mal à s'imaginer que c'était là la raison de son silence. Mais de là à trouver cette raison...

Il n'avait d'ailleurs toujours pas ouvert la bouche, ni tenté de le faire, lorsque Gabrielle se retourna vers lui, propulsant presque son chien par terre -heureusement qu'il était comme un chat et retombait toujours sur ses pattes- pour lui demander d'oublier ce qu'elle venait de dire. Oui, plus facile à dire qu'à faire, justement. Comment oublier ça, alors qu'il constatait qu'il n'avait jamais dit à la fille qui était enceinte de son enfant qu'il l'aimait ? C'était en effet bien difficile. Mais, surtout, il ne voyait toujours pas comment l'expliquer. Il n'avait toujours pas trouvé le bon moment ? Presque impossible, après pas loin d'un an. Il avait peur de le dire ? Non, il l'avait dit aux autres sans jamais craindre une réaction négative. Il ne le ressentait pas ? C'était bien la pire option qu'il était possible d'imaginer.

« Je vois pas comment tu veux que j'oublie ça, » lâcha-t-il finalement, la regardant dans les yeux. Il avait les joues rouges, probablement par la nervosité que la situation lui causait. « Je veux dire... J'vais tout le temps y penser, là. Pas le choix. Je saurais même pas comment y répondre, parce que je comprends pas. Je te l'ai jamais dit, je me trompe ? Et ce serait tellement débile que ce soit parce que je le ressens pas, parce que j'y crois pas, à cette option-là. J'ai jamais eu de mal à le dire, et pourtant, j'aurais à le faire là que j'y arriverais pas. Et j'arrive pas à savoir pourquoi. »

Ses paroles devaient sembler horribles, du point de vue de Gaby. Un mélange de "tu mérites pas que je te dise que je t'aime" et de "au fond, je t'aime pas", pimenté d'un "c'était juste pour le sexe, au début, et ce l'est encore". Ce n'était absolument pas comme ça qu'il voulait qu'elle l'entende et il n'avait absolument aucune idée de comment faire sonner ses paroles de façon plus positive. Il chercha rapidement la main de Gabrielle, glissant ses doigts entre les siens, pour reprendre aussitôt.

« Mais je veux pas que tu te fâches, que tu le prennes mal, que ça te blesse... Rien de tout ça. Tu te souviens du "bientôt" ? Bah c'est pareil. C'est pas là, mais ça vient, ça arrive, ça va tout submerger. Et sache que j'aimerais bien t'embrasser en ce moment et que je passerais pas mon tour si c'était pas des circonstances actuelles. »

Peut-être que ça passerait mieux comme ça. Pourquoi est-ce qu'il réussissait toujours si bien à avoir l'impression de ne pas avoir de coeur ?
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 16 Mai - 18:31

    Engager des pros des arts martiaux pour se protéger ? C'était une idée, oui, en effet. Mais juste de savoir qu'elle aurait Christofer à ses côtés – et son père également – suffirait à se sentir en sécurité. Juste histoire de se planquer derrière lui pour se planquer, au cas où. N'empêchait que le subtil – pas tant que ça – détail de la fourrure fit mouche. Rien que pour cela, Christofer aurait toutes les raisons du monde de détester cette femme. Gabrielle elle-même n'avait jamais vu d'un très bon œil les manteaux hors de prix de ce genre. C'était moche d'une part, horriblement atroce d'autre part.
    Elle hocha doucement la tête, ne cachant que répondre de plus de toute manière. Si sa propre mère l'effrayait légèrement, celle de Christofer, par contre, la faisait totalement flipper. Pas pour les mêmes raisons, certes. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire des scénarios, dans le cas où ils ne l'aimeraient pas. Grand moment de solitude, angoisse totale. Elle aurait été capable de retourner à New York par le premier avion, dans ce genre de cas, pour se tapir dans son appartement telle une petite souris dépressive.

    Elle se mit alors à pâlir légèrement, lorsque l'idée de la taille de ses parents lui traversa l'esprit. Elle ne les avait vu qu'une fois en photographie, et Christofer n'était pas à leurs côtés. Difficile de se faire une idée de leur taille, sans élément de comparaison. Ainsi, lorsqu'il parla en chiffres, elle ne put que blêmir un peu plus encore. Génial, de quoi se sentir âgée de huit ans, comme toujours. Même des talons ne suffiraient pas à changer cela, en plus. Elle était coincée dans sa taille de pygmée avec des géants. Carrément flippant.
    L'argument du « tout ce qui est petit est mignon » la fit néanmoins sourire. Si sa mère aimait l'art, c'était au moins un bon point. Gabrielle pourrait l'emmener dans toutes les galeries d'art de Montmartre pour bien se faire voir et lier connaissance avec elle, comme cela. C'était déjà pas mal, si elle pouvait se baser sur quelque chose qu'elle connaissait, après tout.

    - C'est déjà ça de gagné... J'aurais qu'à prendre mon book de photographies pour trouver un sujet de conversations, bon à savoir.

    Quitte à rien de devenir intarissable sur le sujet et parler d'art des heures durant. C'était un risque à prendre, après tout, et on la ferait taire si elle se mettait à trop faire le Wikipédia humain...

    Comme à son habitude, elle arriva à détourner la conversation de son sujet principal, avec une subtilité quasi-inexistante. Mais, les connaissant, mieux valait ne pas s'attarder sur ce genre de souvenirs maintenant, pour ne pas que cela ne dérape en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Ce n'était pas vraiment le moment pour ce genre de choses, après tout. Christofer semblait apparemment penser la même chose, coupant cours la conversation. Bien entendu, ce n'était pas le même genre de premières fois, mais cela comptait comme tel dans leur couple, tout de même. Du point de vue de Gabrielle, en tout cas. Elle aimait assez les premières fois, comptant ce genre de choses pour à peu près tout en n'importe quoi. Première nuit passée ensemble, premier diner au restaurant, premier cinéma, premier « je t'attends devant ton amphithéâtre à la fin de tes cours »... La liste était longue pour la demoiselle.

    Le léger baiser dans le cou qu'il lui offrit sembla clore définitivement la discussion, pour un petit moment du moins. Gabrielle n'était pas vraiment de ceux appréciant le calme et le silence. Cela était dérangeant, pour elle, sans qu'elle ne puisse s'expliquer pourquoi. Et, surtout, cela lui permettait de ne se concentrer sur rien et ainsi de laisser des pensées vagabonder. Loin, beaucoup trop loin parfois. Comme à ce moment-là.
    Pourquoi fallait-il qu'elle ne réfléchisse pas avant de parler ? Qu'elle brise les moments paisibles avec ses réflexions qu'elle aurait mieux fait de ne jamais penser ? Qu'elle dise cela, tout simplement, alors que ce n'était décemment pas le bon moment ? L'envie de se hurler dessus en se giflant lui traversa l'esprit, avant qu'elle ne se dise que cela ne pourrait que la faire passer pour plus folle encore. La seule chose qu'elle trouva à faire – pathétique – fut de lui demander d'oublier. Oublier une telle chose. Dans le genre impossible, on trouvait difficilement mieux, en fait.
    Si elle s'était bien enfoncée avec ses paroles, celle de Christofer lui firent l'effet d'une bombe. Il lui tendait la pelle pour creuser son trou, là. Si ses nausées s'étaient calmées depuis un petit moment, son estomac se mit à nouveau à jouer aux montagnes russes, alors que ses yeux se mettaient à violemment picoter. Non, pas les larmes, pas maintenant. Elle ne put que détourner le regard, se mordant nerveusement la lèvre inférieure. Lorsqu'elle sentit qu'il lui prenait la main, elle pensa à se dégager de son emprise, mais savait très bien que cela ne pourrait qu'empirer la situation. Qui était déjà assez dramatique comme cela, elle devait l'admettre. Idiote petite Gabrielle amoureuse !

    - Pour ne pas le prendre mal, c'est raté... C'est pas grave. Je... Hum, je... C'est pas grave et... Je... J'vais me chercher à boire.

    Aussitôt, elle fut sur ses pieds, se dirigeant vers la cuisine. Entre sa faiblesse d'avoir recraché ses tripes une demi-heure plus tôt et son malaire insupportable, elle eut du mal à tracer sa route droite, titubant légèrement, se rattrapant de juste à l'encadrement de la porte pour ne pas tomber, priant pour qu'il n'ai rien vu de tout cela. Son regard se brouillait de plus en plus et c'est au radar qu'elle arriva dans la cuisine, ouvrant de mémoire un placard pour prendre un verre, le frigo pour prendre la bouteille de jus de fruit. Lorsqu'il fut question de l'ouvrir, par contre, elle eut plus de mal, ses doigts tremblant n'arrivant à bout du bouchon qui ne voulait pas s'ouvrir. Sans doute ce détail fut la goutte d'eau faisant déborder le vase – et faisant déborder les larmes de ses yeux.
    D'un geste rageur, elle essuya les larmes de ses yeux, essayant une fois de plus d'ouvrir la bouteille, sans plus de succès que la première fois. Plus contrariée encore, elle repoussa la bouteille plus loin, se retournant pour s'adosser au meuble de cuisine, dans un soupire à fendre le cœur. Regard vissé vers le sol, elle remarqua tout de même que Christofer était là. S'il avait pu rester au salon, cela l'aurait arrangée, en fait. Histoire de ne pas qu'il la voit pleurer. Histoire de ne pas le voir.

    - Je... J'ai jamais été chiante, à pas vouloir te brusquer pour pas que tu penses qu'on allait trop vite ou quoi mais... Ça va faire un an, quoi.... Je. J'l'ai jamais dis à personne avant, tu sais... J'peux attendre, c'est bon. Mais je veux juste que tu ne me donnes pas l'impression de ne rester avec moi que parce que tu m'as foutue en cloque et que tu veux prendre tes responsabilités... Que tu me présentes à tes parents pour la même raison... Je veux pas que tu restes avec moi pour les mauvaises raisons, j'le supporterais pas...

    Elle releva les yeux vers lui, regard suppliant. De ne pas la quitter, de la prendre dans ses bras, de la consoler de ses propres erreurs.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 16 Mai - 20:21

y'a tellement de trésors
dans nos regards imparfaits.


Dans le genre sans-coeur, il voyait mal un discours plus réussi que le sien. À part peut-être des trucs vraiment crus ou des gros mensonges, mais comment Gaby verrait-elle la différence ? Si elle lui avait demandé d'oublier ses paroles, c'était parce que de simplement penser à la possibilité de se faire rejeter l'avait effrayée. Et lui, il avait enfoncé le couteau dans la plaie, et le retournait, en lui disant qu'il n'arriverait en effet pas à lui dire "je t'aime" avant un bon moment. Ignoble, en fait. Mais essayer de sortir les fameux trois mots simplement pour faire joli, ça aurait probablement été pire encore. Gabrielle aurait bien vu qu'il disait ça pour se sortir d'une situation, sans pourtant réellement le penser.

Non.

Non, c'était pas qu'il le pensait pas. Il savait ce que c'était, il savait que c'était là, quelque part. Alors il n'avait aucune raison de se dire que ces mots auraient été faux s'il les avait prononcés. Ils n'auraient simplement pas été dits dans de bonnes circonstances. Avec l'envie de les dire, pour vraiment leur donner une signification, pour qu'elle voit en lui qu'il disait la vérité. Qu'il était plus sincère que jamais. S'il avait dû s'extirper les tripes pour les dire là, elle ne l'aurait probablement même pas cru.

Tout comme lui ne la crut aucunement quand elle lui dit, par deux fois, que ce n'était pas grave. Évidemment que c'était grave. Dans une même journée elle apprenait qu'elle était enceinte et que le père de l'enfant était incapable de lui dire qu'il l'aimait. De quoi péter les plombs. Christofer eut envie de la serrer contre lui, de continuer à se rattraper pour qu'elle comprenne où il voulait en venir, mais elle se leva à une vitesse qu'il eut du mal à comprendre. Presque aussitôt, il se redressa dans le sofa, tournant la tête pour la regarder se diriger vers la cuisine. Elle avait retiré ses chaussures et les avait laissées dans le salon, heureusement, autrement il aurait bien eu peur qu'elle ne soit en train de simplement s'en aller. Il l'en aurait empêchée, évidemment. Il se serait posté devant la porte, l'aurait serrée contre lui, l'aurait forcée à se laisser câliner s'il le fallait. Mais il ne l'aurait pas laissée partir dans cette situation. Peut-être par peur de ne plus la revoir.

Aussitôt qu'il l'entendit poser une bouteille sur le comptoir, il décida de se lever. Se dirigeant vers la cuisine également, il la regarda tenter d'ouvrir le bouchon pour se verser un verre de jus. Pleurer. Tenter encore. Soupirer et repousser la bouteille. Si jusque là il avait pu contrôler son malaise, c'en était terminé ; le noeud dans son estomac se serrait. Il s'avançait lorsqu'elle se retourna vers lui et il se stoppa dans sa route, à environ un mètre d'elle. Et il ne put s'empêcher de baisser les yeux presque tout de suite après qu'elle ait commencé à parler, comprenant que ce qu'elle disait était vrai. Lui-même y avait déjà pensé, après tout. Ça faisait presque un an ; normalement, ils auraient dû se le dire depuis longtemps. N'importe quel autre couple l'aurait fait. Et eux, non. Alors qu'ils étaient loin d'être malheureux ensemble, que tout allait bien, que visiblement ils avaient du mal à se passer l'un de l'autre. Difficile à comprendre.

Tofer remonta cependant son regard quand elle entama la seconde partie de son explication. Non, ça, il n'était pas d'accord. Il s'était un peu approché en même temps, voyant bien dans les yeux de la jeune femme qu'elle était tout simplement en train de le supplier. C'était horrible. Tranquillement, il rapprocha la bouteille de jus et le verre, ouvrit le bouchon, versa le liquide et tendit le verre à Gabrielle.

« Tu penses pas que j'aurais déjà tout arrêté depuis longtemps si je restais avec toi pour les mauvaises raisons ? J'en donne peut-être pas l'impression, mais je suis tout à fait capable de rompre avec quelqu'un. Je l'ai fait, pas qu'une fois, et ça ne m'a pas demandé d'efforts surhumains ou quoique ce soit. Si je voulais pas être avec toi, alors on serait déjà plus ensemble, j'aime pas perdre mon temps. Alors arrête de croire que je m'oblige à rester et tout ça. C'est faux. »

Ce n'était peut-être pas l'idéal pour montrer qu'il avait un coeur, mais ça prouverait au moins qu'il ne se forçait pas à rester avec elle sans le vouloir. Ce qu'il avait dit était vrai, il savait rompre, l'avait fait, savait s'engueuler, l'avait fait, savait même être méchant lorsque nécessaire. Mais ça, c'était très rare. Il était plutôt du genre à courber l'échine, à accepter tout ce qu'on lui disait. Mais certaines personnes... nous font dresser les poils sur les bras, les cheveux sur la tête. Lui qui était adorable en tout temps, quand deux ou trois chanceux élus se présentaient, il tombait dans son état d'écrivain. Il pensait en écrivain. Sans retenue, sans barrières. Il savait dire n'importe quoi, insulter, blesser verbalement. Et il réussissait à aimer ça. C'était un côté refoulé qui jamais ne se présentait en temps normal, sauf lorsqu'il était devant son ordinateur en train d'écrire. Le Christofer sadique, violent, vulgaire, méchant, il n'existait pas dans la réalité. Seulement sur papier, sur logiciel de traitement de texte. Et ces quelques gens qui pouvaient le matérialiser étaient à éviter au maximum.

« Et là tu vas arrêter te pleurer, parce que bordel, je déteste te voir pleurer. Et de savoir qu'en plus c'est à cause de moi, y'a pas pire comme torture. Tu vas me faire un câlin, te reprendre, te sentir mieux. Tu vas penser à la crevette, même au futur si tu veux du moment que tu m'en parles pas pour l'instant, parce que j'ai pas encore vraiment digéré la nouvelle. Tu vas penser à mes parents qu'on va aller voir probablement en juillet et qui vont assurément t'adorer, et tu vas te dire que si t'es la première personne que je leur présente, c'est pas pour rien. »

Il ne s'agissait pas tant d'une liste d'ordres que d'un plan pour essayer de tout remettre sur le droit chemin. Il lui laissa quelques instants avant de finalement passer ses bras autour d'elle et de glisser sa main dans ses cheveux ; ça pouvait bien être réconfortant.

« Tu vas te reposer, arrêter de te poser des questions existentielles. Te calmer, penser au positif, force-moi pas à utiliser les grands remèdes pour te faire aller mieux parce que ce serait pas approprié. Et, surtout, tu vas arrêter de penser que pour moi t'es rien. On peut être responsable et avoir un coeur quand même, tu sais. Et je suis au courant du fait que je le montre mal, mais crois-moi, y'a rien qui me ferait plus plaisir que de t'éviter d'avoir à pleurer. »

Il la relâcha légèrement, question de la regarder dans les yeux à nouveau. Il fallait bien qu'elle voit qu'il n'était pas en train de la baratiner.

« T'as compris ? »

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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyLun 17 Mai - 0:34

    Partir ? Elle y avait pensé, bien entendu, dès le moment où elle s'était levée. Faire semblance d'aller à droite, vers la cuisine, pour en fait virer de bord au dernier moment et aller sur la gauche, sur la porte d'entrée, pour s'enfuir aussi loin que possible. Pieds nus, certes, mais ce n'était qu'un détail. Sans veste, si sac à main, par contre, cela aurait été légèrement plus problématique. Mais pas impossible pour elle, en fait. Fuir avait toujours été son unique porte de sortie, dès qu'un trop gros problème se posait à elle. Conflits avec sa mère, elle avait fui aux États-Unis. Décès de son père, elle avait fui dans la campagne française pour éviter d'avoir à croiser ses amis de New York pendant un certain temps. Fuir Christofer ? Oui, c'était une option envisageable. Los Angeles, sans doute. Mais ne plus pouvoir le voir du tout, vivre sans lui semblait plus difficile encore que d'affronter ses sentiments – ou plutôt ses non-sentiments, dans ce cas.
    Elle qui se disait qu'il était temps, enfin, avec sa grossesse, de prendre ses responsabilités, elle était en plein dedans à cet instant. Accepter, encaisser, passer outre cela. Elle en était capable, après tout, avec un minimum d'effort. Du moins, elle essayait de s'en convaincre, aussi fort que possible.

    Restait cette douleur, lancinante, dévorante, dans la poitrine. Elle n'avait jamais pu, jusque là, utiliser l'expression « avec le cœur brisé » pour elle-même. Jamais elle n'aurait cru que cela n'était pas qu'un métaphore, que la douleur était réelle, dans sa poitrine. Réelle et affreusement déchirante, bouleversante. Elle n'arrivait plus à penser à rien, si ce n'était à ravaler ses larmes et à se concentrer sur son acharnement contre la bouteille de jus, qui ne lui avait absolument rien fait pourtant. De rage, de frustration, elle abandonna bien vite la partie, pourtant, virant la bouteille aussi loin d'elle que possible. A quoi bon lutter, après tout ?
    Alors qu'elle se mettait à parler, il s'approcha d'elle. Prêt. Beaucoup trop prêt à son goût. Mais lui demander de virer à l'autre bout de la pièce n'arrangerait en rien les problèmes actuels, les accentuant au contraire. Elle n'avait nulle force, nul courage pour une dispute. Le genre de première fois dont elle se passerait volontiers. Elle se fit alors violence pour ne pas le repousser, préférant réserver cela au verre qu'il lui tendait, en le posant sur le meuble derrière elle sans accorder plus d'attention que cela au jus de fruit pour lequel elle s'était tant acharnée trente secondes plus tôt.

    Elle se contenta de baisser à nouveau le regard, de hocher positivement la tête à chacune de ses phrases, preuve qu'elle écoutait, comprenait, approuvait. Ce n'était bien sur pas ce qu'elle avait le plus envie d'entendre à ce moment-là mais, au moins, il avait cessé d'enfoncer le couteau dans la plaie en s'adressant à elle. C'était déjà cela, après tout.
    Elle ne savait que répondre, s'il fallait ou non ajouter quelque chose à tout cela. A vrai dire, son ton, ses paroles l'effrayaient un peu. Pas de quoi en trembler ou en avoir vraiment peur et être terrifiée à la simple idée de croiser son regard – quoi que – mais jamais, avant, elle ne l'avait vu parler ainsi, moins encore lui donner des ordres. Elle qui ne connaissait que son côté adorable, elle se surprenait à le trouver un tant soit peu charismatique, en fin de compte.
    Ainsi, lorsqu'il passa ses bras autour d'elle, Gabrielle ne put que de se blottir contre lui, ravalant un dernier sanglot. C'était presque réconfortant, d'avoir ainsi le nez contre son torse, s'agrippant d'une main au tissu de son tee-shirt, sans un mot. Pourquoi fallait-il toujours que les choses soient à ce point compliquées?

    - Plus facile à dire qu'à faire, mais compris.

    Preuve de bonne foi ou presque, elle porta ses mains à ses yeux pour essayer les larmes qui y coulaient encore, constatant que ses doigts se teintaient légèrement de noir en faisant cela. Génial. Le peu de maquillage ayant survécu à sa séance de vomissements venait de partir en fumée avec sa séance de pleurs. Elle n'osait imaginer à quelle horreur elle devait bien ressemblait, comme cela. Et après l'on s'étonnait qu'il ne l'aimait pas !

    - La proposition du bain tient toujours ? Je... Hum... J'ai envie de dormir mais j'ai pas envie...

    Les pleurs, l'estomac vide et les émotions fortes avaient réussi à l'assommée, au final. Elle se sentait épuisée, vidée de toutes ses forces et, si elle n'avait pas été dans ses bras, elle se doutait bien qu'elle aurait fini par s'effondrer. Pourtant, elle n'avait nulle envie de se laisser aller dans les bras de Morphée. Elle se doutait bien qu'il n'en aurait pas profité pour partir. Avant toute chose parce qu'il était chez lui, entre ces murs. Mais de ne plus le voir pendant un certain moment, cela la perturbait. Allez savoir pourquoi.

    - Tu restes prêt de moi, hein ? J'veux bien dormir sur le canapé pour que t'ai la télé mais... Enfin... Tu pars pas.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyLun 17 Mai - 5:34

dès la tombée du soir
ils peaufinent leur histoire.


C'était à peine si Christofer avait remarqué que Gabrielle avait éloigné d'elle le verre de jus. Tout d'abord, parce qu'il se doutait bien qu'elle agirait ainsi ; le repousser sans vraiment le repousser, l'éloigner en symbolique sans pour autant le faire reculer en réalité. Ça tombait sous le sens, après tout. Et puis, ce n'était qu'un malheureux verre de jus. Elle le boirait quand elle arrêterait de lui en vouloir.

Chose qui, il s'en doutait bien, serait beaucoup plus rapide que d'arrêter de s'en vouloir à lui-même. Et c'était imbécile, inutile de s'en vouloir ainsi alors qu'il savait pertinemment qu'il n'y avait rien à faire. À part réconforter Gabrielle, évidemment. Elle devait vraiment penser qu'il ne l'aimait pas et cela le répugnait simplement d'y penser. Il n'avait pas pu se rendre jusque là sans l'aimer, après tout, non ? Il n'arrivait tout simplement pas à le dire, à sortir les mots de sa bouche. Il ne pouvait pas la détromper, lui dire "non, t'as tort, c'est faux que je t'aime pas, parce que je t'aime" et c'était bien ça le plus terrible. Il n'aurait eu qu'à dire ça pour tout régler, mais ça ne serait jamais sorti. Ses cordes vocales n'auraient pas coopéré. Il était donc coincé là, à tenter de le lui expliquer avec des termes flous, confus, qu'elle ne saisissait visiblement pas bien. Il pouvait en juger par son apparence de fille au coeur brisé.

Christofer fut cependant soulagé qu'elle accepte de le suivre dans la réconciliation. Qui, d'ailleurs, n'en était pas réellement une, puisqu'il n'y avait pas eu d'engueulade à proprement parler. Simplement un désaccord dans les idées, un moment d'ajustement, non ? Il la laissa essuyer ses yeux elle-même, étirant sur son visage son maquillage qui coulait. Si elle ne l'avait pas fait, il s'en serait chargé. La portée des paroles qu'il avait prononcées ne le saisit pleinement que lorsqu'elle revint sur la proposition du bain. Il lui avait dit de se calmer, avait établi un plan qu'elle avait dû voir comme des ordres, et elle l'écoutait quand même. Elle suivait les ordres qu'il lui avait donnés ! Il osait espérer que c'était simplement parce qu'il s'agissait là de bons ordres ; effrayer sa petite amie ne faisait pas partie de sa priorité. Elle devait bien être la première à savoir qu'il n'était pas effrayant, en fait, mais jamais elle n'avait eu à faire au Christofer écrivain. Il était toujours méthodique, organisé, strict, mais seulement envers lui-même. Quand ça devenait si sérieux, cependant, ça concernait tout le monde. Et c'était rare, tellement rare qu'il arrive à sortir son écrivain inconscient de lui lorsqu'il n'était pas en train d'écrire. Peut-être qu'il considérait ce moment de sa vie comme un passage de roman, un passage à modifier pour en retirer les bavures. C'était dur à dire.

« Évidemment que ça tient toujours pour le bain, » dit-il tranquillement, revenant à son ton habituel. « Et j'aimerais mieux que tu dormes dans le lit. Par principe. J'amènerai mon Mac là-haut pour rester avec toi, j'ai trop besoin d'écrire en ce moment de toute façon. Faire couler du sang, trancher des membres, couper des gens en deux. Ça va me détendre. »

Le pire, c'était que malgré le fait que sa phrase était dite sur un ton tout à fait normal, calme et posé, il était tout à fait sérieux. Depuis quelques mois, écrire de l'horreur graphique s'était greffé à ses psychologies intenses habituelles. Sans oublier les scènes érotiques qui se multipliaient, certaines beaucoup plus détaillées que d'autres. Parfois, le tout était mélangé. C'était gore, c'était sadique, et c'était franchement ce dont il avait besoin depuis un temps. Ça lui passerait probablement. Du moins il l'espérait, parce que ses histoires n'avaient jamais vraiment été tous publics, mais c'était auparavant par leur niveau élevé en langue. Pas parce qu'il y avait des intestins à ras bord.

Soupirant légèrement, Tofer se pencha pour poser un baiser sur le front de Gabrielle. Il la lâcha, vérifiant qu'elle arrivait à se tenir debout. Ce n'était après tout pas tellement l'impression qu'elle lui avait donnée.

« Je vais aller faire couler l'eau et... Enfin, tu devrais boire ton jus, essayer de pas le dégueuler. Je reviendrai te chercher après, même si c'est juste à côté. »

Si tôt dit, si tôt fait, il était dans la salle de bain à sortir une serviette et à faire couler l'eau. Suffisamment chaude pour être agréable, pas trop pour brûler et donner des malaises à Gabrielle. Avec un peu de mousse. Le bain était énorme et serait long à remplir, mais du moment qu'ils ne repartaient pas tout deux sur un sujet controversé, tout irait bien. Christofer retourna donc dans la cuisine, enlaçant Gaby aussitôt qu'il fut assez proche d'elle. Elle lui avait demandé de rester près d'elle, de ne pas partir, et il se faisait donc pardonner cette petite absence d'une minute et un quart en lui montrant que là, c'était fini, qu'il ne partait plus. Il ne dit rien pendant au moins deux minutes, se contentant de la serrer contre lui, d'espérer que ce geste la rassurerait réellement quant à la situation précédente. Et, au bout de ces deux minutes, il se dirigea vers la salle de bain, la gardant toujours près de lui. Même en fermant la porte, même en l'assoyant sur le rebord du bain, il resta tout près.

« Ça devrait être prêt bientôt. Tu préfère aller dedans seule, ou... ? Enfin, je resterai à côté quand même. Je bougerai pas de là. C'est comme tu préfères, et... faudrait que tu te déshabilles, donc. »

Il replaça aussitôt une mèche de cheveux de Gabrielle, posant un baiser sur sa joue avant de regarder les vêtements qu'elle portait. Toute autre situation, il n'aurait pas hésité une seule seconde à la déshabiller lui-même pour l'aider. Parce qu'elle n'allait visiblement pas très bien. Mais après ce qui s'était passé, il avait un peu peur de comment elle pourrait réagir. Y voir des arrière-pensées là où, pour une rare fois, il n'y en avait même pas.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyMar 18 Mai - 17:04

    Elle n'arrivait plus à penser, à mettre de l'ordre dans son esprit, moins encore à savoir ce qu'elle ressentait. De la colère, de la déception, du soulage, de l'amour, de la surprise ? Un peu de tout en même temps, chaque émotion pouvant s'expliquer. Le mélange de tout cela l'abrutissait, violemment. Cela ne faisait que trop d'un coup, et elle n'arrivait à rester calme et sereine alors que son cerveau bouillonnait avec autant de force. Elle voulait que Christofer parte, mais en même temps qu'il la prenne dans ses bras pour ne plus la lâcher. Qu'il se taise, mais qu'il la rassure du mieux qu'il le pouvait. C'était tellement confus que cela la rendait malade, ayant même pour idée de se précipiter à nouveau vers les toilettes. Mais son estomac était déjà bien vide comme cela, de toute façon.
    Elle préféra donc l'option de facilité, pour sa propre santé mentale. Ne plus penser à rien, se vider l'esprit, alors qu'elle se nichait contre Christofer avec pour idée de suivre à la lettre ses instructions. Enfin, ses ordres, plutôt, mais elle préférait ne pas penser à ce terme. Cela cassait avec son habituelle image de Calinours et cela était bien trop déconcertant pour la demoiselle à l'instant. Il était plus facile de se dire qu'il avait raison de de coopérer comme une gentille petite fille. Le ton de sa voix ne donnait nulle envie à Gabrielle de se dresser contre lui, de toute façon. Mieux valait garder son esprit rebelle et belliqueux pour plus tard.
    Les épaules de la rousse s'affaissèrent doucement, détendue, lorsqu'il revint à son ton habituel, pour sursauter ensuite en entendant ses paroles. A peine eut-il le temps d'évoquer ses vies de Dexter littéraire qu'elle posa une main sur son ventre d'un air protecteur, comme une louve protégeant sa nichée de petits.

    - Ce genre de pulsions, tu les gardes à l'écrit, hein ? Je... Moi aussi, je tiens à la vie...

    Elle lui adressa un pâle sourire tout de même. Elle se doutait bien qu'il ne cachait pas une personnalité de psychopathe en puissance prêt à la tuer dans son sommeil, mais « on ne sait jamais » flottait tout de même dans son esprit. S'il ne lui avait jamais fait lire ce genre de textes, bien qu'elle soit habituées aux pires séries télé et films que pouvait offrir Hollywood, ce n'était pas pour rien après tout. Elle préférait même ne pas savoir, en fait. Surtout pas avec son estomac aussi fragile du jour.
    Après un rapide baiser sur le font, il la relâcha. L'unique réflexe de Gaby fut de se retenir au meuble de cuisine, histoire de ne pas sombrer. Un traumatisme crânien à s'être évanouie sur le carrelage de la cuisine n'était pas réellement de l'ordre du jour, ainsi elle préférait prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter « le pire », même si le pire était déjà arrivé pour elle, en quelque sorte. Paroles réconfortantes de circonstances, promettant qu'il reviendrait après avoir préparé l'eau du bain. Elle lui répondit d'un simple regard entendu, signifiant clairement qu'elle l'attendrait, ne bougeant pas d'une semelle. Quant au verre de jus de pomme, par contre, c'était une autre histoire.
    En effet, une fois qu'elle entendit les pas de Christofer à l'étage, elle prit le verre, pour n'en boire qu'une gorgée, avant d'en verser une bonne partie dans l'évier et de le reposer un peu plus loin. Cela donnait l'impression qu'elle avait bu, c'était déjà cela après tout. A peine eut-elle fait cela que les pas de Christofer se firent à nouveau entendre, alors qu'il redescendait les escaliers. Il entra bien vite dans son champs de vision et, toujours aussi silencieuse, elle le regarda vers vers elle, la reprenant dans ses bras dès qu'elle fut à sa portée. Nul doute qu'il avait compris le message – ou plutôt ses supplications.

    Il restèrent ainsi enlacés pendant quelques minutes, toujours dans un parfait silence, avant qu'il le décide de la monter jusque dans la salle de bain, à l'étage, chose des moins aisées pour gravir les escaliers. Un bras protecteur autour de sa taille, elle s'aidait de la rampe d'escalier, se félicitant presque d'arriver à marcher correctement. Si elle arrêtait d'être malade, physiquement parlant, cela serait déjà ça pour aller un peu mieux, elle le savait. S'asseyant sur le rebord de la baignoire, elle passa une main maladroite dans ses cheveux, n'arrivant qu'à les décoiffer plus encore, alors que de lourdes mèches retombaient devant son visage. Mais elle n'avait le courage de répéter son geste pour se recoiffer comme il le fallait. Christofer s'en occupa, remettant le tout derrière son oreille, ponctuant son geste d'un baiser sur la joue, qui la fit doucement sourire. Toujours pas les lèvres, sans grande surprise.

    - Tu peux venir avec, c'est pas... Enfin, peu im... Enfin, comme tu veux.

    Oui, peut lui importait, au final. Un troupeau d'éléphant serait passé au milieu de la chambre en dansant la polka que cela n'aurait pas eu beaucoup plus d'importance, en fait. Tant qu'il restait pas loin afin de surveillait qu'elle ne s'endorme pas et ne finisse pas noyée dans son bain, cela suffisait à Gabrielle, au final.
    Après un rapide coup d'oeil à l'eau pour voir s'il y en avait assez ou non, elle enleva son haut, qui valsa à l'autre bout de la pièce, bientôt accompagné de ses chaussettes. Elle eut un peu plus de mal avec son jeans, par contre, ses petits doigts tremblotants n'arrivant à bout du bouton. Après deux ou trois essais, elle renonça, excédée, comme avec la bouteille juste avant. Mais il n'y avait d'alternative, cette fois. Dans un léger sourire, elle releva le regard vers Christofer.

    - Tu peux...? J'ai honte, on dirait une grand-mère en maison de retraite... Le premier qui me dit que les femmes enceintes ont toujours l'air épanouies, je l'égorge...

    Là, c'était sur que l'argument « chéri, arrête, je suis enceinte, pas malade ! », s'il venait à trop être aux petits soins pour elle, tombait directement à l'eau. Avec un petit sourire de remerciement lorsqu'il gagna la bataille contre le bouton, elle enleva son pantalon, avant de ne rapidement se débarrasser de ses sous-vêtements et d'entrer dans la baignoire, avec un grognement de contentement, paupières fermées, en sentant l'eau chaude contre elle. Une fois bien installée, elle se permit d'ouvrir à nouveau les yeux, regard vers lui.

    - J'ai droit à un streap-tease ?
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyJeu 20 Mai - 4:53

sous l'eau, c'est tellement moins pesant.
sous l'eau, c'est fou comme j'me détends.


En réponse à la question de Gabrielle, Christofer se contenta de sourire légèrement également et de hocher docilement la tête. Évidemment, qu'il gardait ses pulsions meurtrières à l'écrit. Il n'avait aucunement l'intention de tuer et/ou torturer quelqu'un dans la vie réelle, et il savait très bien qu'il n'en aurait probablement même ps été capable. Enfin, sauf peut-être comme défense. Mais d'agir en tant que Dieu dans une histoire simple où il racontait le meurtre sanglant de quelqu'un, c'était... indescriptible. Il devait avoir une trentaine d'histoires, chacune avec seulement un prénom et mesurant deux à dix pages, qui racontait du début à la fin une torture différente pour chacun mais toujours aussi sadique. Ça faisait un gros changement dans son style d'écriture, mais il se rendait bien compte qu'il était surtout passé de la torture mentale à la torture physique. Jigsaw à côté de lui, pff, grosse poule mouillée !

Bref, il préféra ne pas revenir sur le sujet. Les idées déferleraient une fois que son ordinateur serait devant lui même si, sur le coup, il avait envie d'écrire sans avoir la moindre parcelle d'imagination fertile. Et c'était tant mieux, parce que ce n'était pas le moment de penser à des jointures ayant droit à une petite leçon de charpenterie, mais plutôt de s'occuper de sa copine qui se sentait plutôt mal et dont il n'avait assurément pas amélioré l'état. L'eau du bain en train de finir de couler, la jeune femme à côté de lui sur le rebord et un léger malaise par lequel il faisait de son mieux pour ne pas se laisser envahir, Christofer se contentait d'attendre. Elle ne semblait pas vraiment savoir ce qu'elle voulait, qu'il se contente de rester près d'elle ou qu'il partage le moment, et il se dit qu'il pouvait bien attendre encore une ou deux minutes avant de prendre une décision. Quand Gabrielle retira son t-shirt, il se retourna pour vérifier la hauteur de l'eau et jugea que c'était suffisant ; il referma donc les valves, constatant en se retournant que mademoiselle avait encore une fois du mal avec une pièce un peu trop petite. Il faillit se proposer pour l'aider, mais n'eut même pas besoin puisqu'elle ouvrit la bouche bien avant lui.

« Ah tiens, t'as raison, j'avais pas remarqué tes rides, tes cheveux blancs et ton dentier. Je viens de comprendre pourquoi on me disait de sortir avec des filles de mon âge. Voilà. »

Le mot de la fin signifiait bien évidemment qu'il avait réussi -sans le moindre effort, soit dit en passant- à détacher le bouton du pantalon de Gabrielle. Et, contrairement à n'importe quel autre jour de leur vie commune, il s'efforça à ne pas loucher quand elle retira son soutien-gorge. C'était débile, il s'en rendait bien compte, mais il avait du mal à se faire comprendre que rien n'avait changé simplement à cause de quelques paroles mal placées. Il disait à Gaby d'oublier ça, de ne plus y penser, mais il n'arrivait même pas à obéir à ses propres ordres. Pathétique. Allez, fallait passer par-dessus ça le plus vite possible. Enfin, son problème fut réglé aussitôt qu'elle se retrouva dans le bain, relativement bien cachée par la mousse. Mais il revint au galop quand elle lui posa une question qui, le sortant de ses pensées, ne put que le faire sourire légèrement. Il se retourna et posa ses genoux au sol, appuyant bien ses avant-bras croisés sur le rebord du bain.

« Hum, ce serait raisonnable, tu crois ? T'es pas en état pour penser à des choses vilaines comme ça. Et puis, si je fais ça, faudra que j'aille dans le bain aussi. Et si je perdais totalement le contrôle ? C'est pas le moment pour ça, t'es pas d'accord ? Et en plus j'me suis déjà douché ce matin. »

Excuses totalement à chier ; il savait très bien qu'il saurait garder le contrôle vu la situation (du moins jusqu'à un certain point, il n'avait pas non plus des super-pouvoirs empêchant les réactions normales du corps), et il lui arrivait bien souvent de se laver deux fois dans la même journée. Et pourquoi pas trois, parfois, lorsque les raisons étaient bonnes ?

« D'accord, j'avoue qu'à notre première journée non-officielle, j'me suis lavé trois fois. C'est pas un bain-câlin qui va me tuer. Mais pas de vrai strip-tease, c'est mieux quand c'est la fille qui le fait et je pense qu'on sait très bien tous les deux que c'est pas moi la fille ici. »

Sa façon de retirer ses vêtements -à l'exception de son t-shirt, peut-être-, était donc visiblement méthodique plus que n'importe quoi d'autre. Tout comme sa façon d'entrer dans la baignoire, qu'il tenta de faire avec un certain chic malgré tout. Restait la question de comment se placer ; il avait pu expérimenter une bonne douzaine de façons de se placer en n'étant pas seul, mais la plupart n'étaient pas très appropriées. Le bain étant grand, il se dit que de simplement se placer à gauche de Gaby serait l'idéal. Tourné légèrement vers elle, pour pouvoir entourer sa taille de ses bras alors qu'il alla déposer quelques baisers dans le cou. Et, aussi vite qu'il avait commencé, il arrêta. Ce n'était vraiment pas le moment de faire une bêtise, même s'il était bien content de voir qu'il revenait à son état normal, par rapport à précédemment alors qu'il n'avait même pas envie de la toucher avec un bâton de trois mètres. Enfin, façon de parler. Pas envie de l'embrasser ou de se rapprocher, en fait.

Là, c'était cependant plutôt utile qu'il n'arrive pas à se convaincre de l'embrasser. Un vrai baiser, évidemment. Cette idée de vomissure restait dans sa tête et l'empêchait de simplement en avoir envie. Et sans baisers, beaucoup moins de risques de dérapage. De toute façon, il comptait prendre ce moment le plus légèrement possible et le voir comme ce qu'il était réellement : un câlin et un environnement visant à améliorer l'état de Gabrielle. Ça lui remettait les pensées à la bonne place.

Christofer n'avait aucune idée, cependant, de si Gabrielle avait en tête de se laver, tant qu'à y être, ou de simplement relaxer un moment avant d'aller se coucher sous les draps. Lui-même n'y avait pas pensé ; il s'était seulement dit qu'un bain lui ferait du bien, que ça la détendrait. Et il n'avait pas poussé plus loin sa bonne idée. Étrange de voir à quel point un si petit détail le dérangeait. Il aurait dû ne même pas s'en préoccuper. Il se contenta donc de ramasser un peu de mousse pour se faire une barbe, d'en ramasser encore un peu pour faire pareil à Gabrielle, puis de jeter un coup d'oeil à la recherche d'un savon, de quelque chose pour se laver, peu importe. Pour ne rien ramasser au final, évidemment.

« T'es une très jolie femme à barbe, tu sais. Tu devrais la laisser pousser, de temps en temps. Je serais comblé, » déclara-t-il en fixant l'amas de mousse sur le menton de la rouquine. Une ou deux secondes suffirent pour qu'il se décide à passer sa main pour retirer sa propre fausse-barbe, puis celle de Gabrielle. « En fait non, de la barbe, ça pique. Et j'en connais un ou une qui trouverait peut-être ça un peu déstabilisant d'avoir une mère barbue. »

Comme s'il avait vraiment réussi à repousser ça au fond de ses pensées. Non, évidemment. L'accrochage qu'ils avaient eu avait bien sûr pris le dessus un peu pendant un moment, mais ce petit foetus... ou embryon, il ne savait pas trop, prenant une grande place dans son esprit malgré sa taille de bout de mine de crayon. Il songea à poser sa main sur le ventre de Gabrielle une fois de plus, puis se dit que c'était assez pour un moment. S'il commençait à faire ça cinquante fois par jour, elle finirait bien par s'énerver contre lui. De repenser à la dernière fois où elle avait symboliquement protégé son ventre, cependant, ramena un tout autre sujet dans les pensées de Tofer. Il se déplaça donc, et tant pis s'il passait pour très agité ou très entreprenant, ce n'était pas vraiment l'idée, pour se placer face à Gaby. À genoux, de façon à ne pas être à l'autre bout de la baignoire. Et il se pencha un peu, question de se rapprocher plus. En fait, bien qu'il y avait des idées à se faire vu la scène qui se déroulait, il n'avait sérieusement en tête que l'idée de discuter un peu. Bon, pas d'un sujet nécessairement très habituel chez les couples, mais ce serait quand même de la discussion.

« Tu sais que je suis pas un psychopathe, hein ? Avec tous les trucs dégueus, sadiques, pervers que j'écris, y'aurait de quoi m'enfermer dans un hôpital psychiatrique, je le sais. C'est pour ça que je te ferais pas lire ces trucs, parce qu'il y a des choses qui se passent dans ma tête et que personne d'autre doit être au courant de ça. Mais je suis pas un psychopathe, je suis pas sous médication, ni sous libération conditionnelle. Je suis presque normal. Et un jour j'aimerais bien que tu me lises, si tu veux bien. Quand j'écrirai des trucs qui causent pas de paranoïa. J'aspire pas à devenir le roi de l'horreur et à donner une leçon à Stephen King, j'ai juste eu quelques pulsions meurtrières au cours des derniers mois. Et je répète, je suis pas psychopathe, t'as pas à t'en faire pour ta vie. »

Tout avait été dit légèrement, sans le sérieux qu'il avait utilisé lorsqu'ils étaient dans la cuisine. En fait, ce sérieux était probablement disparu pour un bon moment, et il avait officiellement repris son ton habituel, ses regards doux et adorables, cet air d'ange à qui rien ne peut résister. Il se pencha un peu plus, question d'aller bécoter une fois de plus Gabrielle sur la joue, dans le cou, sur l'épaule... Mauvais plaaaan. Il se força à reprendre sa place à côté de la jeune femme, se contentant d'un câlin qui se voulait absolument innocent.

« Méchant Toffee, j'dois pas faire ça, je dérange, je dérange... »

Et voilà qu'il commençait à agir comme un enfant. Génial.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyJeu 20 Mai - 13:50

    Pâle sourire sur les lèvres, Gabrielle respirait à nouveau, paisiblement ou presque. Le calme après la tempête, en quelque sorte. Ne restait qu'à réparer les pots cassés, mettre de côté ce qui venait de se passer, pour simplement ne plus y penser. Un jeu d'enfance, pour elle, habituée à cataloguer les choses, à enfermer les mauvais souvenirs, à double tour, dans un coin de son esprit, pour simplement ne plus jamais revenir dessus. Mais son corps la ramenait à la réalité à chaque fois que son esprit réussissait à oublier, avec un peu plus de violence chaque fois. Elle savait bien qu'elle n'arriverait à toujours la page sur ce chapitre un peu chaotique de leur histoire que lorsqu'elle se sentirait à nouveau en pleine forme, sans que son estomac ne veut être continuellement le centre de son attention. Ce qui, pour l'instant, ne semblait pas vraiment être gagné.
    Elle réussissait néanmoins à sourire aux remarques de Christofer. C'était un progrès, après tout, même si ses petits gloussements amusés manquaient encore à l'appel. Si sourire n'était sommes toute pas des plus difficiles à faire, rire, par contre, lui semblait bien impossible pour l'instant. Tant pis, cela finirait par revenir, de toute façon. Elle arrivait à plaisanter gentiment, c'était déjà cela.

    - Pourquoi est-ce que je me teins les cheveux, d'après toi ? Tu fais un chouette gigolo, n'empêche...

    Oui, bon, quand même. Elle mettait ce genre de phrases sur le compte de la fatigue, dirons-nous. Gabrielle n'aimait d'ailleurs pas spécialement qu'on lui rappelle qu'elle était plus vieille que lui, même si ce n'était qu'une poignée de mois les séparant. Cela lui faisait toujours étrange de penser à cela, surtout qu'elle était la plupart du temps bien plus immature que lui. Et dire qu'elle allait souffler une bougie de plus, quelques semaines plus tard à peine. C'en était presque déprimant, en fait même si, lorsqu'on y réfléchissait bien, elle n'était pas si vieille que cela.
    Mais assez vieille tout de même pour être assistée dans son déshabillage. Dans le genre humiliant, elle était médaille d'or ce jour-là, apparemment. Avec un sourire de remerciement, elle finit d'enlever ses vêtements, non sans une pointe de gène tout de même. Si la demoiselle n'était pas des plus pudiques, devoir se mettre nue ainsi devant lui, sans que cela n'aille plus loin, lui semblait légèrement perturbant tout de même. Mais elle se voyait mal lui demander de se retourner, le temps de se cacher sous la mousse du bain. Pour sur, il l'aurait mal pris, et mettre un peu plus d'huile sur le feu ne semblait pas être la meilleure solution. Tentant d'oublier cela donc, elle termina d'envoyer ses vêtements au sol, pour s'enfoncer dans l'eau chaude.

    A peine installée, elle releva ses cheveux pour les faire retomber derrière le rebord de la baignoire, afin de ne pas les mouiller. Yeux fermés, elle ressentait les bienfaits de la chaleur sur les muscles endoloris de son ventre. Bien vite, pourtant, elle posa de nouveau son regard sur Christofer, non sans une petite phrase dont elle avait le secret. Elle se doutait bien qu'il lui répondrait pas la négative, mais qui ne tentait rien n'avait rien, après tout. Et, surtout, elle voulait détendre l'atmosphère un minimum. L'ambiance actuelle ne lui plaisait pas plus que cela, n'ayant cesse de la mettre mal à l'aise. Mieux valait mettre cela de côté aussi vite que possible.
    Avec un léger sourire, Christofer se baissa pour s'accouder à la baignoire et, presque inconsciemment, elle se rapprocha de lui un minimum. Un sourire ironique s'installa sur ses lèvres alors qu'elle haussait les sourcils, se demandant s'il plaisantait ou non. Le connaissant, elle n'aurait pas été surprise qu'il soit des plus sérieux tout de même. C'était bien son genre. Pour ce qui était de garder le contrôle, par contre, elle avait également des doutes. Bien qu'ils arrivaient à avoir des câlins tout ce qu'il y avait de plus innocents, devant un film par exemple, elle devait bien avouer que les choses arrivaient à déraper assez rapidement entre eux. Alors dans un bain ensemble... Oui, forcément, ils pensaient à la même chose. Néanmoins, alors qu'il continuait de parler, elle ne put s'empêcher de faire une moue faussement boudeuse.

    - T'es pas drôle...

    Retournant le regard, elle se mit à jouer avec la mousse du bout des doigts alors qu'il se déshabillait à son tour avant de n'entrer dans la baignoire, s'installant à ses côtés. S'approchant un peu plus de lui alors qu'il passait un bras autour de sa taille, elle sourit un peu plus franchement alors qu'il déposait des baisers dans son cou. Particulièrement adorable. Elle se doutait bien qu'il essayait de rattraper, plus ou moins, ses erreurs, sans pour autant dépasser la limite du déraisonnable tout de même. C'était bien suffisant pour l'instant, de toute façon. Comme s'ils avaient la tête à aller plus loin dans les câlins, en plus...
    Preuve en était de Christofer, ne pouvant s'empêcher de faire l'enfant en jouant avec la mousse. Alors qu'il s'amusait à lui créer une barbe blanche, elle ne put s'empêcher de lui envoyer un regard suspect, se demandant s'il fallait rire ou non.

    - Le comble du glamour, j'avoue. Elle leva légèrement les yeux au ciel alors qu'il lui nettoyait déjà le menton. Elle piquait pas, celle-là. J'aurais pu faire femme à barbe dans un cirque. Je serais sans doute devenu célèbre.

    Sujet du bébé subtilement – ou non – évité, elle s'en félicitait. Il lui avait demandé de ne pas en parler, elle n'en parlerait pas, c'était aussi simple que cela. Gentille et docile, la future maman, elle devait l'admettre.
    Elle eut du mal à comprendre, par contre, le brusque changement de situation. Tellement soudain qu'elle en fut surprise, fronçant les sourcils alors qu'il se retournait pour lui faire face, n'arrivant à comprendre quel était le but de tout cela. Sourcils un peu plus froncés encore alors qu'il n'était plus qu'à une très courte distance d'elle, elle ne put qu'écarquiller les yeux de surprise à sa question. C'était donc cela, il était resté là dessus, sur celle phrase qu'elle avait dite un peu au hasard, quelques minutes plus tôt. Elle tenta de hocher la tête de droite et de gauche, afin de lui faire comprendre qu'il n'avait nul besoin de s'expliquer mais, rien n'y faisait, il continuait de parler tout de même.

    - Je... Je sais, t'inquiètes pas. C'est juste pas habituel de t'entendre parler comme ça pour dire des choses du genre, c'est... Erhm. J'ai le droit de dire flippant ? Je devrais arrêter de regarder des séries à longueurs de journées, je crois. Dexter, et Esprits Criminels, et Les Experts, et Bones, et... Enfin. Ça me monte au cerveau, je crois, c'est pas bon. Je sais que t'es pas « comme ça » en vrai. Tu m'aurais tuée depuis longtemps, sinon, hein ?

    Rapide sourire, légèrement crispé tout de même, accentuant sa dernière phrase. Imaginer son petit ami en serial killer à la Dexter Morgan, ce n'était pas vraiment le genre de pensées qu'elle aurait aimé avoir, bien entendu. Elle savait que de poser cela à l'écrit n'était pour lui qu'un échappatoire, une manière de calmer ses nerfs sans passer aux actes, comme elle-même s'acharnait sur les cordes de sa guitare lorsque les choses n'allaient pas. Un simple moyen de se détendre. Un peu étrange tout de même, elle devait l'avouer. Mais ce n'était que des mots, rien de plus...
    Comme pour accentuer ses pensées, lui montrer qu'il restait le géant particulièrement adorable qu'il avait toujours été, Christofer se pencha vers elle pour déposer quelques baisers à nouveau. Sans toucher les lèvres, bien entendu, mais ce n'était pas pour la déranger plus que cela, en fait. Elle ferma doucement les yeux, mais eut à peine le temps de profiter de cela que, déjà, il s'arrêtait, reprenant sa place à ses côtés en se grondant comme un gosse. Elle eut un petit gloussement amusé, levant la main pour lui mettre une légère baffe sur la joue, tout ce qu'il y avait de moins violent.

    - Sale gosse, tu ne sais décidément pas te tenir !

    Elle se tourna néanmoins pour l'embrasser à son tour, sur le torse et le haut de l'épaule, ce qui lui laissait un petit goût savonneux sur les lèvres, avant de se nicher une fois de plus contre lui, aussi innocemment que possible. Fatigue et chaleur aidant, elle sentit bien vite ses paupières devenant lourdes, réprimant même un bâillement.

    - Soit on sort tout de suite, soit tu me réveilles quand l'eau devient trop froide, je crois... Faut.. Tu me rappelles de téléphoner au bar ? J'dois jouer là-bas ce soir, vaut mieux que j'annule. J'me connais, je vais oublier. Pas toi. T'oublies jamais rien...

    Nouveau bâillement, un peu plus long et bruyant que le précédent. Clignant des yeux, elle voulait les frotter dans une vaine tentative de se réveiller, mais savait qu'elle n'arriverait qu'à se mettre du savon dans les yeux au final. Elle se contentait de lutter contre son esprit, bataillant ferme pour vaincre le sommeil, sachant parfaitement que dormir en journée ne la fatiguait que plus encore...



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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyVen 4 Juin - 14:36

sa tête se tortille,
trop étourdie d'idées.


Allez savoir pourquoi Christofer s'était soudainement tant inquiété du fait que Gabrielle pourrait le prendre pour un psychopathe. Il était resté accroché là-dessus, comme s'il fallait la convaincre qu'il n'avait pas en tête de la découper en morceaux quand l'occasion s'y prêterait. Pourtant, au fond de lui-même, il se doutait bien qu'elle avait compris que son sadisme n'existait relativement qu'à l'écrit. Son insécurité était un peu troublante, d'ailleurs. Mais, de cette manière, il pouvait être certain que tout était clair, qu'elle n'allait pas être sur la défensive en s'imaginant qu'il cachait toujours un couteau derrière lui en prévision du moment où il déciderait de la poignarder. Parce que ça n'arriverait pas.

« Oui, t'as le droit de dire flippant. C'est rare qu'on me dit que je suis flippant et que c'est vrai, que la raison est bonne. Ça fait bizarre. Et oui, oui, je t'aurais déjà tuée, promis. »

Quoique l'histoire du gars qui attend des mois que sa copine lui fasse confiance puis qui la torture pendant des jours pour lui faire du mal psychologiquement aussi, c'était à noter. Très intéressant à développer, il s'en doutait bien. Il pourrait tenter ça, une fois qu'il serait dans son lit avec son ordinateur. Cependant, mieux valait ne plus y penser pour l'instant, et là c'était sérieux. Tout comme il valait mieux ne pas penser à des tas de choses vu la situation. Ce n'était pas le moment de tout laisser déraper, mais alors pas du tout, et il fallait qu'il obéisse à ses propres règles : aller dans le bain à condition de savoir garder le contrôle. Et, mine de rien, ces quelques bisous n'étaient pas nécessairement des plus innocents. Heureusement, il reprit docilement sa place, se faisant plus ou moins la morale au passage. Il ne fallut que quelques secondes avant qu'il ait droit à un semblant de punition de la part de Gaby, mais il ne s'y attarda même pas. C'était ce qui était venu avant qu'il avait retenu : elle avait gloussé. Ce n'était pas grand chose, ce n'était pas un rire, mais c'était... C'était ça, quoi. C'était bien suffisant pour le faire se sentir mieux par rapport à tout ce qui s'était produit précédemment. Et de se sentir mieux l'aiderait sans doute à lui remonter le moral à elle aussi et à vraiment ne plus y penser. Enfin, il n'y pensait plus tant, de toute façon, mais c'était tout de même dans son inconscient. Ça le dérangeait un peu.

Il faut dire, la façon qu'elle trouva pour faire une transition entre la punition et le câlin bien simple lui fit environ le même effet. Jusque là, il l'avait serrée contre lui, il lui avait donné quelques baisers. Tandis que là, elle le faisait, elle prenait l'initiative. Par contre, il ne savait pas si c'était tellement une meilleure idée que les précédentes. C'était fou comme il se rendait compte, une fois de plus, qu'il était absolument faible et incapable de résister. Fallait arrêter, sinon il ne pourrait plus se considérer comme étant responsable de ses actes. Et, comme si elle avait lu dans ses pensées, Gaby se nicha contre lui, résolvant le problème en transformant la scène jusqu'à ce qu'elle devienne le câlin qu'elle devait vraiment être.

« Oui, je suis un vilain Toffee. Mais tu m'aides pas, je dois dire. »

Allez, un baiser sur le front, cette fois. C'était le dernier et, pour une fois, c'était intensément innocent. Il s'en félicita presque. Le câlin se poursuivit, pas tellement longtemps en fait, jusqu'à ce que Gaby recommence à parler. Elle était visiblement encore plus dans les vapes que précédemment. C'était adorable. Mais il n'avait pas vraiment envie de sortir du bain dans l'immédiat, ce qui était dommage puisqu'il n'aurait pas le choix ; il voulait que Gaby dorme, et de couper son sommeil en deux n'était pas tellement une bonne idée.

« Encore deux minutes et on sort. Tant qu'à être dans un bain, j'vais me laver. Et après tu vas téléphoner, ce sera fait, et comme ça tu pourras dormir aussi longtemps que t'auras besoin pour te sentir mieux, » expliqua-t-il doucement en ramassant le premier truc pour se laver qui lui tomba sous la main. « Et moi j'écrirai, pour me calmer un peu plus et faire sortir tout le méchant. Et si tu dors longtemps, je dormirai peut-être aussi. Et au réveil, y'aura encore plein de trucs à penser et à régler. Enfin, ça presse pas non plus. Ça va presser plus tard. »

Inutile de simplement penser à tous ces futurs problèmes potentiels pour l'instant, par contre. Christofer eut cependant un moment d'absence, se demandant à quoi il pouvait bien penser s'il ne pouvait ni prévoir les tortures de ses personnages, ni avoir des pensées perverses, ni imaginer les discussions qui l'attendaient de pied ferme pour plus tard. Ehm, il pouvait penser à son chien ? Chien qui avait heureusement une litière dans la buanderie, ce qui évitait d'avoir à l'envoyer dehors et à ramasser les « déchets » partout dans sa cours arrière bien-trop-propre-pour-réellement-être-à-l'extérieur. Bon d'accord, pas vraiment les pensées les plus en lien avec le moment non plus. Il se cala dans l'eau un peu, question de finir de rincer le savon qui trainait sur son corps, et il résista encore une fois à faire des trucs pas appropriés à Gabrielle vu la façon dont il était placé. À croire qu'il était en manque, franchement ! C'était pathétique, un vrai lapin.

« Bon allez, dehors. J'te veux sous les couvertures dans une minute. Enfin, c'est pas ça que je veux dire. Enfin, si, mais non. Enfin, tu comprends. »

Il sortit en premier après avoir arraché le bouchon, puis il alla ramasser la serviette qui était sur le comptoir pour se sécher un minimum. Et pour simuler un peu de pudeur en l'enroulant autour de sa taille, même s'il n'en avait franchement rien à faire d'être nu ou pas. Il sortit une autre serviette, retournant vers le bain et l'ouvrant. C'était un peu comme accueillir un enfant à la sortie du bain, en lui montrant où il devait se diriger pour se faire sécher et se mettre au chaud. Il surveilla Gabrielle attentivement jusqu'à ce qu'elle soit sortie, préférant s'assurer qu'elle ne glissait pas au fond de la baignoire ni ne se cassait les dents sur le rebord.

Trente secondes, top chrono. C'était le temps qu'il se laissait -d'accord, environ- pour aider Gaby à se rendre jusqu'à la chambre et jusqu'au lit pour, finalement, se coucher dedans. Il tira les couvertures pour elle, les ramena, se disant qu'il aurait été assez pratique qu'elle laisse quelques sous-vêtements propres chez lui. Ce n'était pas la première fois qu'il avait cette réflexion, d'ailleurs, et il faudrait qu'il pense à le lui dire, plus tard. Écartant une dernière fois les cheveux orangés du visage de la jeune femme, il se redressa. Quelques secondes plus tard, il avait ramassé des boxers dans sa commode et les avait enfilés. Plus par principe qu'autre chose.

« Je vais chercher mon ordinateur, le téléphone et un annuaire. Je fais ça vite, ne t'endors pas pendant que je serai parti. »

Dévaler les escaliers en tentant de ne pas se tuer, aller ramasser chaque truc, remonter à l'étage en se faisant courser par Eli. Il posa son ordinateur sur le lit, puis déplaça l'annuaire et le téléphone vers Gaby. Il brancha son ordinateur et s'installa sur le lit, en même temps que le chien qui sauta pour aller se rouler en boule à leurs pieds. S'il avait su le nom de l'endroit où Gabrielle devait chanter, il aurait cherché pour elle. Voire même téléphoné. Mais, de toute façon, il était sûrement préférable qu'elle le fasse elle-même. Il profita de ce moment pour se glisser sous les couvertures également, pour éviter que sa présence au-dessus les tire vers lui. Rien de plus désagréable pour la personne couchée en dessous.

Un dernier coup d'oeil vers Gabrielle, à se demander si le sommeil saurait lui faire du bien, puis il remonta son oreiller en position verticale et se concentra sur son écran d'ordinateur. Le wallpaper n'avait pas été changé depuis environ trois mois, présentant toujours la même photo de Gaby et Eli. Il serait temps de changer la photo, quand il saurait quoi mettre à la place. Une cigogne, peut-être. Ah, franchement. Sinon, possiblement une photo des deux encore, mais au bord de l'eau, sur la plage. Il commençait déjà à faire chaud dehors, donc ce serait pour bientôt. Oui, bonne idée.

« Si jamais tu te réveilles et que je dors, réveille-moi. Bonne... nuit... après-midi. »

S'il avait été mieux placé, il lui aurait donné un dernier bisou quelque part. Cependant, avec l'ordinateur sur lui et tout le tralala, il préférait ne pas tenter de jouer les contorsionnistes. Bon allez, reporter son attention sur son ordinateur, ouvrir le logiciel de traitement de texte et commencer à écrire. La plupart de ses histoires de torture faisaient entre deux et dix pages. Vu tout ce qu'il avait à sortir de lui, celle-là pourrait bien en faire quarante. De quoi ne pas dormir du tout et rester collé à son écran aussi longtemps que Gabrielle dormirait.

Arnaud et Felicia vivaient dans une utopie des plus totales depuis un peu plus d'un an et demi...

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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] EmptyDim 6 Juin - 19:03

    Tant qu'il ne se mettait pas à raconter en détails comment il avait torturé des lapins étant petit, Gabrielle se doutait bien qu'elle n'avait rien à craindre de Christofer. Mis à part ses tatouages qui pouvaient impressionner au premier abord, il n'était pas du genre à faire du mal aux gens pour de vrai. Et tant mieux, d'ailleurs. Elle préféra donc ne pas alimenter cette conversation là, avant toute chose parce que cela n'en valait pas vraiment la peine, mais surtout parce que cela était très dérangeant, comme situation. L'imaginer cachant un couteau dans son dos, du sang sur les mains et le col de son tee-shirt, un air fou dans le regard... Oui, non, oublier cela.
    Chose qui ne fut pas bien difficile, la chaleur de l'eau aidant. Déjà qu'elle n'était pas vraiment en pleine forme à la base, mais la température l'achevait, c'était sur. Somnolente ou presque, l'esprit embrumé, les idées plus du tout claires. Cela avait au moins l'avantage de lui faire oublier ses sombres pensées, alors qu'elle planait légèrement, pâle sourire aux lèvres. Elle en arrivait même à oublier qu'elle lui en voulait, agissant avec lui comme si de rien n'était. C'était peut être mieux comme cela, après tout. Cela avait été assez douloureux comme cela pour qu'elle ne continue à se braquer contre lui pendant trois siècles. Un tel comportement n'aurait arrangé en rien leurs problèmes, les aggravant même.

    - Ça va être de ma faute, en plus...? Assume tes pics de testostérone...

    Légère moue aux lèvres, rendant la phrase plus adorable qu'elle ne pouvait l'être. Mieux valait éviter les sous-entendus pas très subtiles qu'elle pouvait sortir en temps normal. Ce n'était sans doute pas l'endroit, moins encore le moment pour ce genre de choses, après tout. Elle n'était pas vraiment d'humeur pour ce genre de choses, qui plus était. Dormir plutôt que faire de l'exercice. Ainsi, elle préféra un simple câlin, tout ce qu'il y avait de plus innocents pour deux personnes partageant un bain. Ainsi immobile, paupières à moitié closes, elle résistait difficilement à la tentation des bras de Morphée, luttant de toutes ses forces contre le sommeil, sans grand succès néanmoins. Ainsi, elle se contenta de hocher la tête à chaque phrase de Christofer, se doutait bien qu'elle oublierait la moitié de ses paroles quelques instants plus tard. Elle savait qu'elle pouvait compter sur lui pour lui rappeler les choses, de toute façon.
    Se décalant légèrement de côté pour le laisser se savonner, elle reprit sa place aussitôt qu'il eut terminé, dans une insoutenable envie de câlins. Quoi de plus naturel, après tout, que de vouloir un minimum d'affection après une après-midi chargée en émotions comme celle-ci ? Bon, pas trop tout de même, histoire de ne pas frôler l'overdose. D'ailleurs, sortir du bain, oui, bonne idée. Elle le laissa faire en premier, afin de pouvoir être rattrapée si elle ratait son coup au dernier moment en glissant sur le rebord de la baignoire. Elle avait réussi à ne pas se casser les dents sur le carrelage de la cuisine, autant en faire de même avec le carrelage de la salle de bain, après tout.
    Levant légèrement les yeux au ciel à sa remarque quant à se glisser dans les draps – mieux valait ne même pas y répondre, en fait – elle se hâta pourtant de sortir de l'eau à son tour, non sans précaution tout de même, pour s'enrouler avec contentement dans la serviette. Ainsi emmitouflée jusqu'au menton, elle arriva tout de même à lever un petit bout de serviette avec sa main pour se frotter les yeux, tant comme geste automatique contre la fatigue que pour enlever les derniers vestiges de maquillage sur ses yeux. Elle eut à peine le temps de relever la tête pour lui adresser un petit sourire que, déjà, il l'entrainait avec elle jusqu'à la chambre, non sans inonder légèrement la maison de ses petits pieds mouillés. Il ne fallut pas lui demander deux fois de s'installer dans le lit, et elle se serait hâtée d'aller poser la tête sur l'oreiller s'il n'était pas redescendu aussitôt pour prendre annuaire et téléphone. Elle voulut l'arrêter mais, trop tard, il était déjà parti. Cela aurait tout de même été plus simple avec son téléphone portable, mais tant pis.
    Quelques instants plus tard, il revenait déjà, Eli sur les talons. Gabrielle eut à peine le temps de taper sur le matelas que le chien sautait dessus, s'y installant tout naturellement. Elle se pencha légèrement vers lui pour lui gratter les oreilles, avant que Christofer ne lui tende le nécessaire pour prévenir le patron du bar. Elle aurait préféré faire cela plus tard, certes, mais cela serait cela de moins à s'occuper au réveil, après tout. Quelques pages tournées à la va-vite, quelques chiffres composés sur le téléphone et le tour fut joué. Avec sa petite voix fatiguée, elle n'eut aucun problème à prouver qu'elle n'était pas en état pour chanter et, après quelques paroles échangées, elle put enfin se permettre de filer sous la couette, non sans un discret grognement de contentement. Si elle fit attention à ne pas se coller à Christofer pour lui permettre d'écrire sans être gêné, elle posa tout de même ses pieds contre les jambes du jeune homme. Simplement pour garder un contact physique.

    - Okay... Bonne nuit...

    Il n'en fallut pas plus pour qu'ellene ferme les yeux et s'endorme presque aussitôt.

    ~*~*~
    Halètements bruyants alors qu'elle se claquait contre les murs, avançant à l'aveugle. Ses pieds foulaient le sol avec rapidité, alors que ses poumons en feu lui sommaient d'arrêter avant de ne s'effondrer de fatigue. Mais elle ne le pouvait pas. Les bras tendus devant elle, elle éraflait les paumes sur les murs, toujours plus fort, toujours plus profondément, alors qu'elle avançait à l'aveuglette, toujours parfois au hasard dans un autre couloir du dédale dans lequel elle était enfermée. Elle pouvait entendre les pas de son traqueur, derrière elle. Beaucoup plus entrainé, beaucoup plus athlétique, beaucoup moins fatigué qu'elle. La rattraper n'était plus qu'une question de secondes.
    Nouveau couloir, nouveau virage pour la jeune fille. Un point de côté se faisait ressentir, mais elle ne pouvait se permettre de s'arrêter pour souffler et reprendre sa respiration. Si elle s'arrêtait, jamais elle ne repartirait. Question de vie ou de mort. Redoublant d'effort, adrénaline brûlant ses veines, elle s'efforça à aller plus vite encore, espérant voir enfin la sortie tant espérée de ce labyrinthe sans fin. Bientôt, pourtant, ses mains se cognèrent violemment contre la surface dure et froide du mur. Mouvement de panique alors que ses doigts cherchaient désespérément une sortie, une prise pour escalader le mur ou elle ne savait quel autre miracle pouvant la sortir de cette impasse.
    Râle bruyant dans son dos alors que les pas s'approchaient d'elle, toujours. Elle se retourna, dos collé au froid mur, yeux emplis de panique. Dans la pénombre, elle pouvait distinguer le long couteau que l'inconnu tenait, brillant et aiguisé. Dans un sourire sadique, il enleva sa capuce, laissant à découvert son visage.
    - Non, non, je t'en prie, mon bébé, ne lui fais pas de mal. Pas mon bébé, Non... Non !


    Yeux ouverts d'un coup, écarquillés par la peur et la surprise, alors qu'un frisson parcourait son échine. Mal à l'aise, elle referma les yeux, pour les rouvrir tout de suite après en se rendant compte qu'elle voyait les dernières secondes de son cauchemar défilant devant elle. Discret mais long soupir, alors qu'elle passait une main dans ses cheveux, afin de relativiser les choses. Ce n'était qu'un cauchemar. Qu'une chimère. Et non la vérité.
    Nouveau soupir alors qu'elle se retournait vers Christofer, se blottissant contre lui avec douceur. Son regard glissa vers l'écran mais, captant quelques mots ici et là du texte qu'il était en train d'écrire, elle préféra détourner le regard. Mieux valait ne pas aggraver son cas en lisant les obscures pensées de son petit ami.

    - J'ai rêvé d'Enzo et... Je crois que mon subconscient devient parano à croire que tout le monde veut ma mort... Ça craint.

    Elle posa sa tête contre le bras de Christofer, essayant d'oublier son meilleur ami la scalpant avec un couteau de cuisine. Tenace, comme image, tout de même. Elle déposa un baiser sur sa peau, doucement.

    - J'ai pas besoin de te réveiller, au moins. Ça va ? … Je veux dire. Mieux que tout à l'heure ?



- à chier >.< -
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