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Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou]

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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyDim 6 Juin - 23:02

que par l'absence on oublie,
du coup on a découpé nos vies.


Il ne fallut pas très longtemps à Gaby pour s'endormir. Du moins, c'est l'impression que Christofer eut lorsqu'il entendit sa respiration devenir plus régulière. Il avait écrit environ trois lignes. Trois lignes qui n'étaient pas venues très facilement, d'ailleurs. La présence de Gabrielle à ses côtés devait le déranger un peu. Ou bien peut-être les pieds de la demoiselle contre sa jambe, qu'il aurait grandement appréciés en temps normal. Mais là, aussitôt qu'il conclut qu'elle dormait bel et bien, il se replaça un peu de façon à ce qu'il n'y ait plus aucun contact physique entre eux. Il n'était pas seul, mais il devait avoir l'impression de l'être. C'était comme ça que ça fonctionnait. Et, aussitôt qu'il se fut replongé dans ses quelques mots déjà écrits, l'interrupteur ferma le circuit dans sa tête, laissant le courant passer à une vitesse impressionnante. Il écrivait toujours vite avec un clavier, mais il avait parfois l'impression que ses doigts ne suivaient pas la vitesse à laquelle son cerveau créait les phrases. Ce moment-là en était un bon exemple, puisqu'il avait déjà toute l'histoire en tête alors qu'il n'en était qu'à décrire la vie de couple d'Arnaud et Felicia. Vie de couple qui ressemblait plutôt à la sienne, d'ailleurs, et qu'il ponctua d'une courte scène érotique dès la deuxième page. L'idée était évidemment de créer un contexte très amoureux, très fort, très confiant. Et après, il trancherait au couteau là-dedans en enfermant la jeune femme quelque part.

Les idées qu'il avait eues pour la torture étaient encore un peu floues. Tofer savait qu'il voulait torturer Felicia pendant plusieurs jours et complètement détruire sa psychologie, mais il ne savait toujours pas exactement ce qu'il ferait ni comment elle mourrait. L'éventrer serait possiblement une bonne idée, en fait, mais il valait mieux ne pas trop prévoir les actions. Il n'en était encore qu'à la situation initiale.

L'éventrer... Parce qu'elle attendait un bébé dont Arnaud ne voulait pas ? C'était mal de faire un parallèle aussi évident avec sa propre vie, mais dans son état et considérant les circonstances, rien n'aurait pu mieux le détendre et extérioriser ses émotions. Et puis, il voulait écrire. Il écrirait bien ce qu'il voudrait. Personne ne le lirait, de toute façon. Torturer une fille et la tuer simplement pour l'avorter lui semblait un peu extrême, mais l'idée de base restait le psychopathe qui avait tout prévu avant même de rencontrer Felicia. C'était nickel.

Il passa probablement deux heures à écrire, à décrire et à produire. Il avait au début cru pouvoir faire quarante pages, mais il voyait bien qu'une trentaine serait le maximum. Plutôt que d'expliquer la transition entre les deux parties de l'histoire, il avait fait une coupure. Sèche. Très nette. Arnaud et Felicia qui s'aiment, Arnaud qui commence à arracher les ongles de Felicia dans un lieu tout à fait différent. Tous les jours, il lui coupait deux ou trois doigts. Par la suite, ce fut au tour des orteils. Il avait cette façon à lui, cette technique pour la faire souffrir encore plus tout en s'arrangeant pour la garder en vie. Le sel, le jus de ciron, tout y passait. Bientôt, le bras droit tomba. Et alors qu'elle s'évanouissait sous le coup d'une douleur trop intense, il décida de la punir en lui cassant toutes les articulations de la jambe gauche pour qu'elle le sente en se réveillant. Mais cela ne lui suffisait même plus. Pourquoi n'y avait-il pas pensé bien avant ? Démembrer entièrement Felicia aurait dû être sa toute première idée, puisque c'était la plus glorieuse et magnifique.

Si Christofer n'avait pas été aussi absorbé par son texte, à décrire comment l'autre bras fut tranché, il aurait probablement remarqué l'état de Gabrielle à côté de lui. S'ils avaient toujours eu leur contact physique, il aurait peut-être pu sentir le coeur de la demoiselle qui s'affolait. À condition de savoir calmer le sien auparavant. Ce qu'il écrivait l'enveloppait tellement qu'il arrivait à ressentir et à décrire la peur et le dégoût de Felicia avec autant de justesse que le plaisir qu'Arnaud éprouvait. En fait, il sortit aussitôt de son texte lorsque la voix de Gaby résonna à côté de lui. Il ne l'avait même pas sentie se blottir contre lui, ce qui était assez inquiétant. Il réalisait à peine à quel point le fait d'écrire le coupait de la réalité, normalement, mais là c'était très clair. Il enregistra ce qu'il était en train d'écrire, au cas, puis regarda Gabrielle, constatant enfin qu'elle n'avait pas tellement l'air en meilleur état que deux heures plus tôt.

« Ton subconscient lisait peut-être mon histoire pendant que tu dormais. Ou pas, tu serais sûrement pas blottie contre moi à ton réveil si c'était le cas. »

Christofer la laissant se rapprocher un peu plus, mais soupira intérieurement. Honnêtement, il n'allait pas tellement mieux. Il aurait aimé pouvoir conclure son histoire avant toute chose, question de bien purger toutes les mauvaises idées qu'il avait en tête. Tuer Felicia pour terminer ça proprement, puis revenir à sa vie réelle et être plus dans son état normal qu'en temps normal. Il soupira tranquillement en regardant son écran, notamment sa dernière phrase. Il aurait dû prendre un couteau à beurre, la douleur aurait été beaucoup plus fascinante.

« Ehm... J'ai pas tout sorti encore. Elle est toujours en vie, j'ai pas eu le temps de la tuer. »

Il évita de préciser qu'il ne lui restait plus qu'une jambe et que c'était « déjà ça de fait », question de ne pas passer pour plus psychopathe qu'il ne l'était réellement. Il décida finalement de baisser son écran pour fermer son ordinateur et le déposa par terre à côté du lit. De toute façon, il n'arriverait plus à écrire tant qu'il ne serait pas seul. Il se pencha légèrement vers Gabrielle, entourant ses épaules de ses bras et posant sa joue contre la tête de la jeune femme. Il ferma les yeux quelques secondes, se disant qu'il pouvait bien contenir tout ce qui n'allait pas à l'intérieur en attendant de pouvoir finir de tout expulser. Il y avait déjà beaucoup de violence de sortie, même si le pire restait à écrire, et ça suffirait probablement pour le laisser être calme. Pour le laisser être lui, en gros.

« C'est normal, les cauchemars. Avec l'après-midi que t'as eu, les émotions, moi en mode Jigsaw, fallait s'y attendre que tu rêves de trucs pas joyeux. Je veux pas ta mort, moi. Donc tu peux relaxer, t'es en sécurité dans ma maison. »

Aussitôt sorti de son histoire, la réalité le rattrapait brutalement. Il avait mentionné sa maison, et cela faisait partie des détails auxquels il avait songé plus tôt. Les détails à organiser, pouvant possiblement créer des problèmes. Mais était-ce vraiment le bon moment pour commencer à parler de ça ? L'état de Gaby n'était pas des meilleurs, et ça pouvait très bien attendre. Ils avaient après tout huit mois pour tout régler. Ce n'était pas d'attendre quelques jours qui allait le tuer, même s'il aimait en général que tout soit fait aussitôt que possible.

Tofer lâcha Gabrielle un moment, question de plus ou moins se coucher également. Miracle des temps modernes, il n'eut pas la moindre pensée perverse alors qu'il réalisait que Gabrielle ne portait rien du tout et que, de son côté, il était à peine plus vêtu. Ce fut un détail comme un autre, sans importance. Probablement que d'écrire lui avait réellement vidé l'imagination. Il se colla quand même à nouveau, appréciant le fait d'être peau contre peau plutôt que de penser à quoi que ce soit d'autre. Et il se contenta de la regarder un peu, pour une fois. Enfin, il regardait souvent Gabrielle, évidemment, mais c'était rare qu'il se plaisait à ainsi tout analyser en long et en large avec une précision de médecin légiste. C'était une chose qu'il n'avait jamais faite avec quelqu'un d'autre non plus, du moins pas lorsque l'autre était réveillée. Ou réveillé. Il n'y avait aucun intérêt à admirer une personne qu'on ne reverrait plus jamais, et ses relations précédentes n'étaient pas assez épanouies pour qu'il puisse avoir envie de faire pareil. Le seul qu'il aurait pu observer ainsi sans s'en lasser, c'était William. Mais il ne l'avait jamais fait, parce qu'ils étaient incapables de se regarder dans les yeux plus de trois secondes sans que ça dégénère aussitôt en film porno non filmé. Relation mal équilibrée, en gros, basée sur le physique plus qu'autre chose.

Et là arrivait la foutue question, encore une fois ; si sa relation avec William était majoritairement physique alors que celle avec Gabrielle était très équilibrée, pourquoi avait-il rapidement su dire à son ex -qui était un garçon, en plus- qu'il l'aimait alors que sa copine actuelle, pour qui il ressentait visiblement plus que pour n'importe qui d'autre auparavant, n'y avait même pas droit ? La réponse n'avait pas semblé venir, il se disait que c'était toujours parce que l'occasion n'était pas suffisamment bonne. Mais si ce n'était pas du tout ça, la réponse ?

Si, en fait, c'était parce qu'il tenait tellement à elle qu'il avait peur de le dire au mauvais moment ? Ou s'il avait tout simplement l'impression que la façon dont il prononcerait les mots illustrerait mal ses sentiments réels ? C'était tellement... difficile à dire. À comprendre. Il savait que ça viendrait, mais il ne savait pas quand, et il avait tout aussi peur de son silence que de ne pas dire les mots convenablement. Gabrielle avait eu peur, pour plusieurs raisons. Elle avait sûrement été effrayée à l'idée d'être rejetée lorsqu'elle avait abordé le sujet, dans le salon. Mais lui, il avait tout aussi peur. Et cette peur-là n'avait rien à voir avec celle du bébé et du futur ; il avait seulement peur de ne pas être suffisamment bien.

Tout au long de son développement de la pensée, il regardait silencieusement Gabrielle. Il la fixait, même. Mais il était dans sa tête. Loin dans ses pensées. Et, quand il revint, l'expression sur son visage varia d'un cheveu, pas plus. Cette petite variation, cependant, démontrait qu'il venait de comprendre de grandes choses.

« J'ai peur de toi, Gabrielle. J'ai tellement peur de toi, tu pourrais même pas imaginer. »

T'as le droit de me détester, autant pour le contenu que pour la taille. xD
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyLun 7 Juin - 1:19

Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 00c4b54gDon't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 00c4c7ts
Everyone thinks I'm a big heartbreaker...
But the fact of the matter is, you broke mine first.

    Retour difficile à la réalité. Petit instant de flottement à séparer la réalité des songes, de faire la part des choses avant de ne se blottir contre Christofer. Ses bras continuaient de bouger alors que ses doigts parcouraient avec rapidité le clavier, écrivant à toutes vitesses les mots qui sortaient de son esprit. Elle comprit alors qu'il était encore dans son monde, qu'il ne se rendait pas vraiment compte qu'elle était contre lui. Et, au moment même où elle arrivait à cette conclusion, lui semblait sortir de son petit monde sanglant, arrêtant aussitôt d'écrire, lui répondant avec douceur.

    - Mon subconscient se débrouille très bien tout seul, pas besoin de l'imagination de quelqu'un d'autre, crois-moi...

    Léger soupir en se souvenant qu'elle devait passer l'après-midi avec Enzo, le lendemain. La journée allait s'annoncer difficile, si elle n'arrivait à se sortir de la tête son meilleur ami lui retirant la vie. Leur retirant la vie, en fait. D'autre plus angoissant, de réfléchir pour deux, en fait. Mieux valait d'autre plus enfermer à double tour ce mauvais rêve dans un coin de son esprit, donc.
    Mais savoir que Christofer n'allait pas vraiment mieux n'aidait pas vraiment à se détendre, en fait. Si elle avait dormi plus longtemps, si son cauchemar ne l'avait pas réveillée en sursaut, peut-être n'aurait-elle pas eu à le couper dans ses élans d'écrivain, peut-être aurait-il était plus détendu et serein à son réveil. Mais ce qui était fait était fait, malheureusement. Elle ne pouvait que difficilement revenir en arrière. Pour ne pas dire que cela était impossible, bien entendu.
    Elle allait marmonner quelques inutiles excuses lorsqu'il reprit la parole, expliquant qu'il n'avait pas réussi à complètement tuer sa victime. Léger sursaut, alors qu'elle se faisait violence pour ne pas se reculer légèrement de lui, craintive. Il avait promis qu'il gardait cela à l'écrit, elle se devait réellement de lui faire confiance et de ne pas avoir peur à cause parole un peu trop barbare qu'il disait. Enfin... Cela viendrait avec l'habitude, sans doute, avec le temps, lorsque cela ne paraitra plus aussi effrayant que cela semblait l'être ce jour-là. Préférant ne rien répondre – une fois de plus –, elle le regarda fermer son ordinateur puis le pauser à terre, avant de ne se glisser un peu plus sous les draps lui aussi, un bras autour des épaules de la jeune femme. Elle se permit de croiser les bras sur le torse de son petit ami, y posant sa tête doucement.

    - C'est normal mais pas agréable pour autant... Je m'en serais passée, quoi... Mais bon, ça va. C'est fini. J'oublie et c'est bon.

    Pâle sourire alors que leurs regards se croisaient. Rares étaient les moments de réel calme du genre. Surtout aussi peu vêtus, à vrai dire. Gabrielle avait pour habitude de toujours parler, compensant un peu la discrétion de Christofer en racontant d'autant plus sa vie, aussi insignifiant les détails puissent être. Alors, rester ainsi l'un contre l'autre sans un bruit, sans que cela ne dérape en un quart de seconde, c'était assez rares aux yeux de la jeune femme. Mais pas déplaisant pour autant, en fait. Le calme après la tempête, d'après elle. Elle ne se doutait pas une seconde qu'il s'agissait en fait des quelques secondes dans l'œil de l'ouragan, avant que la tempête ne reprenne avec plus de violence encore.

    Bug. Arrêt sur image de ses pensées. Rien, plus rien, que du vite, alors que sa mâchoire devait être légèrement tombée, laisse un « o » de surprise se former sur ses lèvres. Peur... Peur ? Comment pouvait-elle ? Comment faisait-elle ? Peur. On ne lui avait jamais dis cela. Moins encore lorsque ce genre de choses sortait de la bouche d'un petit ami. Ses pensées tournaient au ralenti, alors que cet unique mot revenait à son esprit, comme une sempiternelle mélopée. Elle lui faisait peur. Par elle ne savait quel moyen, certes, mais elle lui intimait la peur tout de même. Comment réagir, que répondre à cela ? Elle sentait ses yeux recommençant à lui piquer, douloureusement, alors que l'étau se serrait à nouveau autour de sa poitrine, de son cœur. Peur...
    Ne réfléchissant plus à ses actes, laissant ses instincts reprendre le dessus, elle empoigna la serviette qui trainait encore dans un coin du lit, se levant d'un bon, s'enroulant dedans pour dire d'être un minimum couverte. Les nausées avaient totalement disparu, alors qu'elle arrivait parfaitement à tenir sur ses deux jambes sans se sentir défaillante. Ou alors était-ce simplement l'adrénaline, bouillonnante dans ses veines, qui lui donnait un sursaut d'énergie.

    - Non, en effet, je peux pas imaginer. C'est quoi ton problème, sérieux ? T'aimes pas perdre ton temps avec les nanas que t'aime pas, mais par contre rester un an avec une fille qui te fait peur, ça te pose pas de problème ? C'est... c'est... Laisse tomber, en fait.

    Elle ne lui laissa nul temps de répondre, ni même d'agir que, déjà, elle tournait les talons, dévalait à toute vitesse les escaliers. Rejoindre la salle de bain ne prit pas plus de temps, moins encore de prendre ses vêtements, abandonnés dans un coin de la pièce. Culotte et tee-shirt – au diable le soutien-gorge – furent enfilés en un instant. Elle eut un peu plus de mal avec le pantalon sans doute parce que, en même temps, elle se dirigeait vers le salon pour y prendre ses chaussures. Quoi que, partir à pieds ne lui posait pas plus de problème que cela, en fait. Suffisait alors de prendre son sac, abandonné dans le couloir, et le tour était joué. Elle n'était franchement pas à une paire de Converses prêt après tout.
    Problème auquel elle n'avait pas réellement pensé, par contre, restait Christofer. Elle avait été tellement rapide à vouloir fuir qu'elle avait oublié qu'il ne resterait pas docilement dans la chambre, comme si de rien était. Alors, forcément, il était là. Sans se laisser démonter pour autant, elle alla prendre son sac, le balançant d'un geste rageur sur son épaule, avant de ne se tourner à nouveau vers lui, plus furieuse encore.

    - C'était quoi, un concours à la con pour savoir combien de fois t'arriverais à me briser le cœur en une journée ? Bravo, félicitations, j'aurais pas fait mieux ! T'es aussi doué pour détruire les gens moralement que physiquement, apparemment.

    Les larmes coulaient, bien entendu. Elle les essuya d'un geste rageur, s'en voulant une fois de plus de manquer cruellement de sang-froid. Il aurait été tellement plus simple d'agir comme si de rien n'était, comme si tout cela ne la touchait pas plus que cela. Mais Gabrielle n'avait jamais fait dans la simplicité, après tout.

    - Franchement, t'as tout gagné... Sauf que t'es en train de tout perdre. Alors dépêche-toi de dire quelque chose parce que si je passe cette porte, c'est fini. Je suis douée pour disparaître.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyLun 7 Juin - 3:05

je lève mon drapeau blanc.
j'espère que tu le vois et que tu comprends.


Évidemment. Évidemment qu'elle réagissait sur le coup, comme ça. Le pire c'était que, pour une fois, Christofer n'avait absolument rien vu venir. Gabrielle avait beau être assez impulsive quand venant le temps de réagir, ce n'était que rarement tout à fait imprévisible. Mais là, il avait osé croire que tout coulerait, qu'il aurait le temps de penser à la suite avant de parler. Parce que ce qu'il avait réellement en tête lui aurait plu, il s'en doutait bien. Mais il n'avait même pas eu le temps de vraiment continuer son petit discours dans sa tête, trop absorbé par le visage de Gabrielle qui changeait doucement. La première partie ne lui plaisait pas. Mais il n'aurait jamais pensé avoir droit à une réaction si brusque, si violente.

Il se redressa aussitôt qu'elle sortit du lit, l'écoutant parler et comprenant qu'elle n'avait visiblement pas saisi le bon côté des mots qu'il avait prononcés. Mais, pourtant, même le mauvais côté ne semblait pas si terrible. Sa réaction lui semblait exagérée, c'était tout ce qu'il y avait à penser. Il tenta à deux reprises de la faire taire en disant son nom, pour la pousser à l'écouter, à réagir. Il espérait un « quoi encore ?! » qu'il n'obtint malheureusement pas. Elle était bien trop énervée pour l'écouter, ses nerfs étaient bien trop à vif pour que ses actions soient réellement claires. Ses paroles avaient beau sembler très froides et crues, Christofer l'écouta à peine. Seulement assez pour que ça reste dans sa mémoire.

Et, bien franchement, lorsqu'elle se retourna et sortit de la chambre, il songea pendant quelques secondes à ne pas bouger. À rester assis-là, à reprendre son ordinateur, à continuer son écriture. À la laisser foutre le camp sans savoir s'il la reverrait ou non un jour. C'était tellement compliqué, tellement trop, qu'il avait envie de déclarer forfait. Comme ça, à la première dispute. Parce que ça n'avait rien à voir avec les disputes qu'il avait eues dans ses anciennes relations et qu'il n'avait aucune idée de s'il parviendrait ou non à gérer. Mais, évidemment, il ne pouvait pas abandonner. Sur le coup, son seul argument était le fait qu'elle était enceinte. Hors de question qu'il vieillisse sans connaitre son enfant et que son enfant ne connaisse pas son père. Ou, pire, qu'il s'imagine que c'était quelqu'un d'autre. Au fond de lui, cependant, il savait bien qu'il ne s'agissait même pas là de la principale raison qui le poussa à se lever du lit et à dévaler les escaliers peu de temps après Gabrielle.

Il arrivait au bas des escaliers lorsqu'elle réapparut, sortant de la salle de bain. Tofer eut presque aussitôt le réflexe de se placer dos à la porte d'entrée. Comme si son corps aussi large qu'un brin d'herbe pouvait vraiment empêcher Gabrielle de passer à côté de lui dans cette grande entrée pour sortir. Ce n'était vraiment qu'un réflexe.

Une fois de plus, il ouvrit la bouche pour parler, n'arrivant pas à prononcer plus qu'un simple « Gaby » qui n'eut aucune utilité. Mais comment pouvait-elle simplement s'imaginer qu'il avait eu en tête de lui briser le coeur ? Comment pouvait-elle croire qu'il aurait eu en tête de dire des paroles méchantes pour lui faire du mal ? Comment n'avait-elle tout simplement pas pu voir que ce qu'il tentait de lui exprimer précédemment était une découverte grandiose ? Pire, comment n'avait-elle pas pu simplement attendre pour qu'il lui explique finalement ce qui l'empêchait de lui dire qu'il l'aimait ? Il était à cours de mots avant même d'avoir commencé à parler, à répondre. Et elle pleurait. Encore, et encore, et encore. Il n'avait vu que des larmes, dans sa journée, et il n'en pouvait plus. Il avait envie de lui dire « casse-toi si ça peut te faire plaisir, dégage, va-t-en encore à l'autre bout du monde et tu me diras si ça te rends vraiment plus heureuse ». Il avait envie de la prendre par les épaules, de la secouer pour qu'elle l'écoute, et de lui dire « j'en peux plus de tes humeurs de merde, de ton caractère de chien. Je t'écoute toujours, ça me fait franchement plaisir, alors pourquoi dès que je tente de parler, tu t'emportes ? T'arrives même pas à attendre que j'aie terminé, à m'écouter ». Et, surtout, il avait envie de lui tendre un couteau pour lui dire « coupe-la, ma langue, si tu veux pas que je te parle. Vas-y, coupe-la, je dirai plus rien, t'auras la foutue paix ».

Mais rien de semblable ne sortit de sa bouche.

« Comme je disais, tu me fais peur. Tu me fous la trouille, c'est du délire à quel point tu m'effraies, » commença-t-il, à peine moins calmement que lorsqu'ils étaient paisiblement étendus dans le lit, pour graduellement se retrouver à avoir un ton de voix beaucoup plus clair. « Tu l'as dit, je reste pas avec quelqu'un sans raison. J'ai passé tellement de filles et tellement de mecs dans mon lit, j'me suis tapé tout le monde, tu y croirais même pas. Et même quand je sortais avec des gens, y'a jamais personne qui m'a réellement laissé. C'était moi qui rompais, ou bien je m'arrangeais pour que ça se fasse. C'était moi qui partais en plein milieu de la nuit, moi qui ramassais mes affaires pour débarrasser le plancher de chez quelqu'un. Parce que moi, Christofer Green, avec mon foutu complexe d'infériorité et ma confiance égale à zéro, je me disais que je valais plus que ça. »

Sa voix craquait, s'affaiblissait grandement. En fait, les larmes étaient au bord de ses yeux, prêtes à couler à tout moment. On dit toujours que les garçons ne pleurent pas, mais cela n'avait jamais été vrai pour lui. Il n'était absolument pas du genre à fabriquer les larmes au compte-gouttes. Il était même plutôt étonnant que rien ne soit vraiment sorti encore.

« Alors qu'avec toi, j'ai l'impression que les rôles sont inversés. Je me dis pas que je vaux plus que ça, parce que c'est faux, c'est ça qui vaut plus que moi. J'me dis que je suis pas assez bien, que n'importe quand tu peux partir en réalisant que tu vaux plus que ça. J'me dis qu'au moindre faux-pas ça peut être terminé, qu'au moindre faux-pas tu peux comprendre que je suis minable et sans le moindre intérêt. Et je sais ce que tu voudrais vraiment entendre, et tu sais que tu l'entendras pas. Mais je le pense. Et c'est ça le problème, je crois que je le pense trop pour arriver à vraiment bien l'offrir en mots. Et j'ai peur de ce qui pourrait arriver si je le disais mal. »

Eli arriva soudainement, dévalant les escaliers à une vitesse folle. Il venait probablement de comprendre qu'il était en retard sur les événements. Pourtant, le soulagement que Christofer ressentit quand son chien décida de se lever et de gratter sur sa jambe pour être pris dans ses bras fut indescriptible. C'était quelque chose de tellement commun, de tellement habituel que, pendant un instant, il eut l'impression que tout était normal. Les griffes du petit animal frottaient sur sa jambe nue et il ne put s'empêcher de se dire qu'il était tant mieux qu'il porte au moins des boxers. La situation aurait été ridicule, autrement.

« Le dernier passage, les dernières phrases. C'était ça qui allait à la suite de ce que je disais tout à l'heure, c'est ça que tu m'as pas laissé le temps d'ajouter. »

plein de blablaaaaa.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyLun 7 Juin - 12:29

Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 0093qs55Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 0094dghe
Les gens qui aiment ne doutent de rien,
ou doutent de tout.

    L'hystérie l'emportait sur la raison, comme toujours avec elle. Avec des actions mesurées, réfléchies, lui semblait bien impossible. Il fallait toujours tout faire dans l'excès, dans la démesure. Et, bien entendu, cela ne pouvait que se retourner contre elle, inévitablement. Surtout maintenant. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle réagissait au quart de tour, ne se posait même pas cette question. Agir selon ses pulsions, de façon irrationnelle, lui semblait être la seule solution envisageable. Pourquoi ne pas simplement lui demander des explications, avant de ne s'énerver ? Il ne devait pas dire cela au hasard, après tout. Mais non, elle ne voulait pas savoir. Peut être la goutte d'eau faisant déborder le vase de cette journée chaotique.
    Arrivée dans le couloir, elle ne put que lever un sourcil suspicieux en le voyant posté devant la porte d'entrée. Elle avait beau avoir le gabarit d'un Minimoyz anorexique, il n'était pas beaucoup plus gros qu'elle, malgré sa grande taille. Passer pour atteindre la porte d'entrée et partir ne semblait donc pas être une épreuve insurmontable si elle le voulait. Mais encore fallait-il qu'elle ait réellement envie de partir. Là était le principal problème. Malgré sa rage, sa folie, elle ne voulait pas plus bouger que cela de la maison. Pas tant qu'elle n'aurait pas eu de clairs explications, en tout cas. Elle voulait comprendre, avant toute chose. Savoir où elle avait merdé pour qu'il arrive à lui dire ces quelques mots.
    Se regardant en chien de faïence pendant quelques secondes, aucun d'eux ne bougeait, avant que Christofer ne prenne enfin la parole. Croisant les bras d'un air agacé, elle ne put empêcher sa langue de claquer sur son palai dans un bruit caractéristique, preuve de son exaspération. Okay, elle lui faisait peur, nul besoin de le répéter mille fois, non plus. Détournant le regard, elle fixa un point quelconque sur le mur, ne s'en détachant pas. Elle ne comprenait pas le but de ses paroles. Elle n'en avait à peu près rien à faire de son tableau de chasse, moins encore de savoir que celui-ci ne regroupait pas que des noms féminins – détail dont elle se serait très bien passée, en fait. Quel était le rapport, y en avait-il au moins un ? Si c'était le cas, elle ne le voyait absolument pas. D'accord, il n'était jamais resté dans une relation parce qu'il pensait toujours mériter mieux et...

    Oh.

    La conclusion arriva à son cerveau en même temps qu'il l'exprimait à voix haute. Le regard de Gabrielle se reporta sur lui et, aussitôt, elle se mordit la lèvre inférieure. Bien entendu, elle n'avait pas raté les yeux de Christofer, rougis par les larmes qu'il s'efforçait de contenir. Non, pas ça. Les larmes, calmées jusque là, revinrent immédiatement dans son propre regard. Ce n'était plus de la tristesse, moins encore du regret. Simplement de la culpabilité de se rendre compte à quel point elle avait été à côté de la plaque. Ses scènes de Drama queen n'aurait jamais eu raison d'être, au final. Elle avait déchainé la harpie en elle pour... Absolument rien, en fait. Elle avait fait l'exact contraire de ce qu'il avait pu attendre d'elle. Vouloir se barrer en espérant bien plus qu'il ne lui offrait.
    Elle se passa une main maladroite dans les cheveux, alors qu'elle se hurlait mentalement une unique phrase. « T'es trop conne. T'es trop conne. T'es trop conne... ». D'autant plus que les paroles de Christofer faisaient écho dans sa tête, alors qu'elle prenait réellement conscience de ce qu'il venait de dire. D'une phrase en particulier. Il le pensait. Ce n'était pas un problème quant à ses sentiments, mais quant à la façon de les exprimer...

    - Oh, chéri...

    Aussitôt, elle fut contre son torse, le serrant contre lui aussi fort qu'elle le pouvait. Maigre compensation pour ce qu'elle venait de faire, certes, mais elle n'avait rien de mieux en stock, à vrai dire.

    - Excuse-moi. Pardon. Pardon. Je voulais pas... Je suis trop... Pardon...

    Elle continuait ainsi ses excuses, ne semblant pas vouloir s'arrêter, se sentant impardonnable. Au bout d'un moment, pourtant, elle se recula légèrement, ainsi que leurs regards se croisent, posant une main sur la joue de Christofer avec douceur.

    - Ne dis jamais que tu es sans intérêt. C'est absolument faux, okay ? Je sais ce que je vaux. Et je sais aussi que ma plus longue relation avant toi n'avait duré que deux semaines. Il n'y a rien de comparable. Alors arrête de dire que je suis effrayante ou je ne sais quoi, parce que c'est insensé et, à vrai dire, pas mal vexant. Tu crois vraiment que je t'aurais fait une telle scène en plein milieu de la cafétéria si le jeu n'en valait pas la chandelle ?

    Dans un grand effort, elle se mit sur la pointe des pieds, se grandissant autant que faire se pouvait pour déposer un rapide baiser sur les lèvres, avant de ne le serrer dans ses bras à nouveau. Joue contre son torse, elle soupira doucement, regrettant que les choses soient compliquées à ce point. Tout était tellement simple, entre eux, en temps normal. Avaient-ils choisi leur journée pour avoir leur quota de disputes pour l'année, pour redevenir aussi adorables qu'avant dès le lendemain ?

    - On va arrêter là les frais pour aujourd'hui, hein ? Je... Je peux rentrer, si tu veux. Je comprendrais que tu fasses une overdose de moi, en fait.



- caca... >.< j'ai jamais vu Toffee parler autant x) -
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyJeu 10 Juin - 4:19

mais ce matin je pars te chercher
pour nous désamorcer.


Déverser autant de paroles n'était pas quelque chose que Christofer avait fait souvent, au cours des derniers mois. Oui, il savait être un véritable moulin à paroles quand il commençait à parler d'un sujet qui le passionnait particulièrement ou lorsqu'il avait un peu trop bu pour se propre bien mais, en temps normal, il observait bien plus la règle du silence. Là, sa langue avait visiblement été déliée pour la défense de sa cause. Il parlait, parlait, parlait, beaucoup et peut-être un peu trop. Bien que tout son discours se tenait très bien, il ne songea qu'après au fait qu'il aurait pu couper certains passages. Principalement celui mentionnant les gens étant passés dans son lit, même si sur le coup ça avait été pertinent, d'une certaine façon. Mais tout l'information n'était pas nécessaire, il s'en doutait bien. Ce qu'il faisait avant d'être avec Gabrielle était un sujet qu'il avait tendance à éviter un peu, tout comme le sujet des ex. Il avait tellement une réputation de bisounours et, pourtant, il lui sembla qu'il la démolissait à coups de masse, ce jour-là, à ainsi exposer toutes ses petites facettes pas si adorables que ça. Sadisme refoulé, passages constants dans le lit d'à peu près n'importe qui, ne manquait plus qu'elle comprenne qu'il avait déjà pris de la drogue. Enfin, elle devait quand même s'en douter un peu. Et difficile de s'imaginer qu'elle était impeccable à ce niveau, mais de se dire que son copain geek-adorable-timide-très-pur-et-innocent avait à quelques reprises été plus loin que simplement un peu de cannabis, ça lui ferait certainement un peu étrange, quand même.

Reste qu'à bien y penser, Toffee fut soulagé qu'elle n'ait pas ramené le sujet des gens qui avaient passé dans son lit. Enfin, c'était l'inverse ; c'était toujours lui qui passait dans le lit des autres, ou presque. Mais il aurait aussi très bien pu couper le « tellement de mecs » qui avait joliment complété la phrase. Oh, Gaby savait qu'il était bisexuel -bien qu'il n'avait aucune idée du fait qu'elle l'imaginait beaucoup moins bisexuel qu'il l'était réellement-, mais il évitait de lui mettre l'image en tête, en général. Pourquoi aller lui raconter à quel point il était en fait une petite trainée passant d'un lit à l'autre sans arrêt, usant de son image de garçon adorable et timide pour se faire désirer par n'importe quel jeune homme mignon passant par là ? Pour rien, voilà.

De toute façon, il n'avait même plus à s'en inquiéter. Il vit bien, soulagé, que ses mots s'étaient finalement rendus là où ils devaient aller. Une larme qui était en suspension sur sa paupière coula sur sa joue au moment même où Gabrielle le serra contre elle, et il dût essuyer ses yeux avec sa main droite avant de pouvoir passer ses bras autour de la jeune femme un moment. Avait-elle vraiment besoin de demander pardon autant ? D'accord, elle avait réagi à outrance et tout et tout, mais si elle continuait comme ça, elle allait finir par le faire sentir coupable de l'avoir faite se sentir coupable. Pas l'idéal. Il la laissa cependant faire, ne sachant de toute façon pas vraiment comment il aurait pu la faire taire. Elle arrêterait par elle-même. Il se contenta donc de la laisser le serrer contre elle et de faire exactement la même chose, voyant le moment comme la véritable réconciliation et la promesse qu'aucun des deux ne partirait. Il réagit à peine lorsqu'elle se détacha de lui, se doutant bien que rien de négatif ne se produirait. Rien de négatif ne pouvait plus se produire, n'est-ce pas ?

La réaction de son corps lorsque la main de Gabrielle se posa sur sa joue l'étonna lui-même ; les frissons remontèrent le long de son échine, des avant-bras aux épaules, des épaules au cou. C'était trop pour un si petit geste et il en fut grandement troublé. Il perdit un peu les premiers mots de Gaby et dut se concentrer pour bien capter la suite, toujours perdu dans les frissons qui se promenaient de temps à autres sur lui. Elle n'arrangea en rien la situation, d'ailleurs, en se remontant pour l'embrasser. D'accord, ce n'était qu'un échantillon de baiser, c'était minuscule, mais il n'avait toujours en tête que l'image de Gabrielle avec la tête dans la cuvette. Autant le contact que l'idée du vomis le fit frissonner une fois de plus, mais il se garda de tout commentaire à ce sujet.

« Bah, je sais pas. T'aurais pu juste vouloir mon corps de Dieu et pas ma personnalité de McLovin, » dit-il en souriant légèrement avant d'essuyer ses yeux à nouveau. « Ma plus longue relation avant toi avait duré sept mois et pourtant j'ai eu aucun mal à m'en défaire. Alors que là, juste de penser à... enfin, de penser que n'importe quand... Bref, j'crois que t'as compris. »

Penser qu'elle pouvait partir, voilà. Parce que tout avait beau si bien aller, il savait que Gabrielle était une femme d'action. Elle était impulsive et cela le rendait nerveux. Il ne s'imaginait pas de scénarios catastrophes au cours desquels elle partait tout bonnement pour ne jamais revenir. Non, non, pas du tout. Mais il savait que ça pouvait arriver. Il savait qu'il ne pouvait pas tout voir arriver lorsque ça la concernait. Il le savait, c'était tout.

L'idée de vraiment calmer le champ de bataille était franchement très bonne, et il ne mit qu'une seconde pour acquiescer d'un hochement de tête. Par contre, il figea un peu pour la suite, regardant Gabrielle alors qu'elle parlait, pour finalement s'avancer à nouveau et la prendre dans ses bras lorsqu'elle eut terminé.

« Comment tu peux imaginer que je te laisserais partir après ça ? Je peux pas, je veux pas. T'es là, ici, tu restes, je veux pas que tu t'en ailles. »

Toujours la même peur de ne plus la revoir s'il la laissait filer. Il devait vraiment se calmer et reprendre son attitude habituelle, mais ça avait pris le contrôle de lui. Il n'y pouvait rien, ça l'avait tout simplement traumatisé de parler ainsi à coeur ouvert, de s'apprendre des choses à lui-même. Pour la peine, il posa un baiser sur le tête de Gabrielle, puis un autre en descendant sur le côté, et un autre, et un autre près de l'oreille, et encore, et encore. Et, finalement, il se convint qu'il était temps de se ressaisir. Il la lâcha donc, essuya ses yeux une dernière fois pour bien les sécher, et jeta un coup d'oeil vers Eli, par terre, qui attendait patiemment d'être pris dans les bras de quelqu'un. Accédant à la demain de son toutou, Christofer regardant à nouveau Gaby, ne pouvant s'empêcher de constater un détail. C'était la faute du t-shirt, hein, pas la sienne.

« Je t'en supplie, va mettre ton soutien-gorge, ou sinon enlève ton t-shirt. Ce suspense d'entre-deux me tue. » Clair, net et précis, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais, en effet, c'était assez déstabilisant d'avoir droit au couvert-mais-pas-assez-pour-que-ça-te-monte-pas-à-la-tête. Il avait l'impression qu'ils le narguaient. Ahem. « J'ai faim, mais j'crois que je vais juste téléphoner. Faire livrer une pizza, du chinois peut-être. Ton estomac va mieux ? T'as envie de quelque chose ? Parce que je crois que t'es encore moins en état de cuisiner que moi, et c'est pas peu dire, alors à part si t'as envie de foutre de la soupe au micro-ondes, c'est sûrement mieux de juste téléphoner. Et le gros Eli effrayant va avoir droit à un peu de nourriture et à une petite gâterie. T'as été un bon chien aujourd'hui Eli, je t'ai jamais vu aussi calme. »

Séance de léchage qui commença aussitôt, question de le contredire un peu, et il ne put que se dire que de se laver le visage avec une serviette mouillée serait une urgence une fois qu'il aurait posé le chien. Il avait beau l'adorer, ça, c'était dégueulasse.

« J'me demande comment il se sentirait si je passais mon temps à le lécher comme ça. »
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyJeu 10 Juin - 20:13

    C'était étrange pour Gabrielle de se dire qu'elle en avait sans doute plus appris de lui en une seule journée que pendant le mois qui venait de s'écoulait. Non pas qu'il était discret au point de ne jamais rien dire à propos de lui-même, mais ils parlaient très peu de leur passé, l'un comme l'autre, d'un commun accord. Connaître tant ses plus sombres pensées que ses goûts en matière de relations amoureuse avait donc le don de surprendre Gabrielle. Elle ne savait ce qui était le pire. Savoir qu'il alimentait des pensées dignes d'un scénario de Criminal Minds ou savoir que des hommes étaient passés dans ses bras avant elle. Elle avait beau se dire que ce n'était pas si grave que cela, au final, elle se doutait bien que de mauvaises images de lui démembrant quelqu'un ou embrassant un garçon allaient continuait de hanter son esprit pendant quelques temps. Enfin, elle se disait qu'il était particulièrement adorable et tout à elle pour l'instant, c'était déjà cela.
    A peine fut elle contre lui que ses pensées s'en allèrent, d'ailleurs. Elle sentit un pincement au cœur lorsqu'il dut passer une main sur ses yeux pour en essuyer, d'autant plus honteuse de ses actes qu'elle avait réussi à le faire pleurer. Triste victoire que celle-ci. Elle ne put alors que s'excuser d'autant plus, ses paroles s'évanouissant contre le torse de Christofer, jusqu'à ce qu'elle ne se taise finalement. Pour se remettre à parler quelques instants plus tard. C'était maladif, d'être bavarde. Mais pire encore fut son rapide baiser, sans doute. Elle vit bien que Christofer tiqua là-dessus, regretta aussitôt son geste. Le léger détail de sa magnifique nausée, quelques heures plus tôt, lui était totalement sorti de l'esprit. Pas à lui, apparemment.
    La réponse de Christofer, néanmoins, ne put que la faire sourire, à laquelle elle répondit aussitôt.

    - Qui te dit que ce n'est pas uniquement pour ton corps de rêve, hein ?

    Regard malicieux de prime, qui s'adoucit bien vite au reste des paroles du jeune homme. Un peu plus calmée que quelques minutes plus tôt, elle ne pouvait que trouver sa réaction touchante. Cela prouver qu'il tenait à elle, après tout, même si elle aurait préféré qu'il n'imagine pas leur rupture, bien entendu.

    - Oui, mais arrête d'y penser, justement. Crois-moi, j'ai toutes les raisons de rester, maintenant...

    « Maintenant que je t'aime, que je sais que tu le penses aussi et que j'attends un bébé. » Elle aurait aimé lui promettre de ne jamais le quitter. Cela aurait été beau, magnifique et romantique, comme déclaration. Mais tellement naïf également. Elle se connaissait assez pour savoir qu'elle ne se connaissait que très peu, au final. Elle n'arrivait à prévoir ses actes, ses réactions, comme elle l'avait si bien prouvé. Aussi amoureuse pouvait-elle être à ce moment-là, rien ne lui disait que cela allait durer. Même si elle espérait le contraire, bien sur. L'Amour, le vrai, il pouvait bien exister de temps en temps, après tout. Il suffisait d'y croire un minimum.
    Hochement de tête de Christofer, acceptant la trêve qu'elle proposait. Ils en avaient autant besoin l'un que l'autre, la journée ayant été forte en émotions pour chacun d'entre eux. Elle ne rata pas non plus son léger mouvement de surprise, figé sur place, alors qu'elle proposait de rentrer chez elle s'il le souhaitait. Elle connaissait ainsi sa réponse avant même qu'il n'ouvre la bouche, agréablement surprise tout de même qu'il la prenne dans ses bras immédiatement, comme pour la retenir au cas où elle se serait enfuie en courant dans la seconde. Enfin, vu la scène qu'elle venait de faire, cela n'avait rien d'inattendu, après tout.

    - Je serais revenue demain, tu sais... Mais bon, tant mieux. Pas vraiment envie de partir. Surtout si j'ai droit à des câlins toute la soirée !

    Sourire de circonstances alors qu'elle posait sa joue contre le torse de Christofer, une fois n'était pas coutume. Ils restèrent ainsi enlacés quelques instants, en silence, avant qu'il ne décide de déposer mille baisers sur son visage, la faisant sourire d'autant plus. On aurait pu croire que tout allait comme à l'habitude entre eux, si l'on mettait de côté maladif-dépressif de Gabrielle, les yeux rouges de Christofer et le fait qu'il soit en boxer en plein milieu du couloir. Quelques vêtements et un coup de gant de toilette humide sur le visage et l'on n'y verrait plus que du feu, après tout.
    Preuve de la normalité – ou presque – du moment, Christofer se pencha pour prendre Eli dans ses bras. Aussitôt, Gabrielle se rapprocha d'un petit pas pour câliner le petit chien, tout sourire. Alors qu'elle était en train de lui gratter les oreilles, comme à son habitude, le jeune homme la gratifia d'une phrase de son cru. Tellement surprenante que Gabrielle ne put qu'éclater de rire en baissant le regard, constatant que, en effet, il faisait plutôt froid. Elle se hâta de croiser les bras sur sa poitrine, histoire de cacher du mieux qu'elle le pouvait le fruit de la tentation pour son petit ami.

    - Oups, désolée.

    Bien entendu, le ton amusé de sa voix ainsi que la malice dans son regard laissaient à deviner qu'elle n'était pas le moins du monde désolée. La situation l'amusait plus qu'autre chose, en fait. A moins que cela ne soit la façon dont il avait dis cela. Ou encore le simple fait que l'ambiance venait de redescendre d'un coup dans le tensiomètre, plus joyeux, plus agréable.
    Brusque changement de sujet, pour aborder quelque chose que Gabrielle adorait. Autrement dit, la nourriture. Elle remarqua que son estomac ne se contractait plus à la simple idée de manger, ce qui la rassurait. Les nausées étaient derrière elle... Pour aujourd'hui du moins.

    - Une pizza, oui, ça peut être bien. J'me vois mal manger de l'épicé et compagnie pour l'instant... Mais j'suis en état de cuisiner. J'ai juste pas envie. Me poser dans le canapé et dormir avec Eli contre moi pendant trois jours, ça serait bien. Mais bon...

    Le mieux aurait été une soirée pyjama-pizza-DVD-canapé, comme elle le faisait souvent chez elle lorsqu'elle était seule, histoire de décompresser. Mais demander à Christofer de manger au salon lui semblait – étrangement – mission impossible. Juste finir dans ses bras sur le canapé lui semblait un programme parfait, à vrai dire. Avec une pizza quatre fromages. Et une tonne de jus de pomme. Et des cookies au chocolat en désert. Bien, elle avait au moins la preuve qu'elle n'avait pas perdu l'appétit, bien au contraire.
    Oubliant son ventre pour l'instant – du moins, la partie estomac de son ventre –, elle s'amusa des marques d'affection qu'offrait Eli à son maitre, plus encore de celui-ci, dont on voyait clairement que les coups de lèches ne lui plaisaient guère. Elle allait sortir une phrase à propos de la jalousie qu'elle pourrait éprouver envers la petite bestiole, mais Christofer la devança, une fois de plus, l'achevant avec l'une de ses fameuses phrases à double sens dont lui seul avait le secret. Gabrielle se mit à pouffer de rire avant de lever les yeux au ciel. Elle recula de quelques pas, se dirigeant clairement vers la salle de bain, avant de ne parler à son tour.

    - Bon, je vais aller me changer, hein, ça m'évitera d'avoir à répondre à ça ! Je me brosse les dents ou je peux mettre une croix sur cette idée pour le restant de la soirée ?

    La question était presque rhétorique, dans son esprit, connaissant l'esprit complètement maniaque de son petit ami. Mais qui ne tentait rien n'avait rien, après tout. Elle devrait d'ailleurs penser à lui cacher le plus possible ses nausées dans les jours à venir, elle ne voulait pas être privée de bisous à long terme.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyMer 16 Juin - 6:52

t'emmener voir une autre étoile
à l'issue d'un voyage social.


Qu'est-ce qui lui disait qu'elle n'avait pas fait tout ça simplement pour son corps de rêve ? Hum, possiblement le fait qu'il avait du mal à considérer son corps comme quoique ce soit de particulièrement magnifique. Évidemment, il avait été le premier à utiliser le terme « corps de Dieu », mais ce n'était aucunement sérieux. Et, évidemment, il avait su passer par-dessus ses complexes, autrement il aurait probablement encore été puceau à vingt-et-un ans. Mais franchement, il y avait toujours un détail qui le poussait à bout. Parfois, il se trouvait trop grand, ça le dérangeait. Pendant un moment, il s'était trouvé trop gros ; il ne l'était pas du tout, mais il avait quand même réussi à perdre du poids pour se satisfaire. Ça avait créé le simili-squelette qu'il était à ce moment-là, qu'il regardait dans le miroir en se disant que ses clavicules n'avaient rien de chic. Parfois c'était juste son grain de beauté sous la lèvre, parfois c'était aussi con que son orteil mal-formé qui restait toujours redressé. Et, parfois, il se demandait à quoi ressemblerait sa vie sans les tatouages. Pas qu'il les regrettait ; au contraire, il les adorait. Mais il n'avait jamais vraiment compris s'il n'y avait pas au fond de chacun une petite envie de se cacher derrière.

Ces pensées ne prirent qu'une seconde à traverser son esprit, ne lui faisant pas perdre son léger sourire.

« Ça m'aurait arrangé aussi, » répondit-il, même pas à moitié sérieux.

Christofer aimait après tout bien mieux avoir la relation entière que seulement le côté physique. Il avait déjà donné, pour ce qui était du style « relation qui sert plus à baiser tout le temps qu'à vraiment être un couple heureux », et ça lui avait grandement suffit. Là, il avait le combo, le petit tout, et c'était l'idéal. Et non, il n'imaginait pas leur rupture. C'était une image qu'il ne voulait pas se mettre en tête. C'était seulement... seulement la possibilité désastreuse de ce qui pourrait arriver, un jour, quand Gabrielle déciderait qu'elle était trop bien pour lui. Avec raison. Il se contenta d'acquiescer à nouveau, n'ayant pas envie de s'engager dans de nouvelles explications. C'était assez pour des mois, ce qu'ils avaient eu en un seul après-midi.

Raison pour laquelle Tofer n'aima pas du tout l'idée de Gaby se poussant pour la soirée. Elle lui affirmait qu'elle serait revenue le lendemain et, honnêtement, il la croyait. Mais il n'avait même pas envie de courir le risque. Comme la demoiselle avait de toute façon envie de rester, le problème était totalement réglé. Un soulagement de plus.

« Oui, des câlins. Tout ce que tu voudras. Même mon silence. »

Pour éviter d'entreprendre d'autres jolies conversations qui tourneraient au mélodrame une fois de plus. Ils se câlineraient, pourraient regarder la télé ou un DVD, ils mangeraient ensemble et iraient se coucher plus tard en tentant de ne plus penser à quoique ce soit et d'oublier certaines parties de la journée. Enfin, pas toutes les parties. Ce moment de conflit de soutien-gorge serait à graver dans la mémoire, parce qu'il venait de détendre l'atmosphère à un point incroyable. Mais il était honnête, c'était bien ça le pire. Et il voyait très bien qu'elle n'en avait rien à faire de ce que ce petit oubli pouvait faire subir à son petit ami. Ce n'était pas du tout le moment de laisser son cerveau partir en vrille, encore moins pour si peu. C'était juste un soutien-gorge, après tout...

Ehm oui, pizza, manger. La proposition de simplement commander sembla plaire à Gabrielle, ce qui était en gros un autre problème de réglé. Enfin, ce n'était pas tant un problème, en fait, mais ça évitait d'avoir à se servir de la cuisinière. Il n'aurait qu'à téléphoner une fois qu'il aurait lâché Eli, sachant exactement quoi commander. Quand il était seul, il mangeait toujours de la pizza végétarienne, avec dix tonnes de légumes différents dessus. Mais, quand il était avec Gabrielle, ils avaient pris cette habitude de se taper une pizza aux quatre fromages. Sans raison particulière, en fait, c'était tout simplement comme ça.

Gaby décida finalement d'aller se changer, peu de temps après qu'il ait eu droit au coup de langue d'Eli. Mais... pourquoi elle voulait pas répondre ? C'était quoi ça ? Il eut beau chercher, il n'arrivera à aucune conclusion logique, et il finit par reposer ses yeux sur son chien qui ne l'avait pas lâché.

« Mais c'est vrai, t'imagines si j'le voyais et que je faisais : "Bonjour Eli !" », poursuivit-il en ajoutant une lichette dans le vide pour illustrer ce qu'il disait. « Comment ça va, Eli ? » Autre lichette dans le vide. « J'suis content de te voir mon chien. »

Autre lichette, sauf que cette fois, le chien fut plus rapide que lui, sortant la langue au même moment. Une seconde fut nécessaire pour que l'information se rende jusqu'au cerveau de Christofer et, machinalement, il posa l'animal par terre, écarquillant les yeux.

« C'est dégueulaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasse ! » hurla-t-il alors qu'il fonçait à l'étage, manquant à trois reprises de s'éclater la figure dans les escaliers. Direction salle de bain, avec cette étrange envie de se stériliser la langue à plusieurs reprises. Et, bien franchement, à utiliser l'eau brûlante pour se rincer la bouche avant de commencer à se brosser les dents, la langue et un peu tout avec sa brosse et son dentifrice, il n'était en effet pas très loin de la stérilisation. Un coup de serviette humide dans le visage -bon d'accord, huit coups-, un t-shirt et un jean plus tard, il redescendit à au rez-de-chaussée, toujours aussi traumatisé, et se dirigea vers le téléphone pour passer la commande.

Et, dès que ce fut fait et qu'il eut Gaby dans son champ de vision, son visage passa du traumatisme évident à la moue triste idéale pour faire fondre le coeur de n'importe qui. Ça lui apprendrait, à faire des bêtises.

« Plus de bisous pour une semaine, c'est officiel. Merci Eli. »

Tofer soupira, puis regarda par terre avant de se diriger vers l'armoire où il gardait la nourriture du chien. Bol rempli, eau changée et biscuit ajouté -c'était pas la faute du toutou si son maître avait perdu plus de la moitié de son Q.I. pendant un moment-, l'image de son adorable baiser avec le monstre canin s'était un peu estompée. Miracle. Il rangea tout ce qui trainait dans l'armoire, puis regarda la table. La pizza arriverait en principe en moins de trente minutes... Mais ils devaient tout de même faire passer ces trente minutes d'une façon ou d'une autre. Et, bien sûr, l'un des sujets qui s'était promené dans la tête de Christofer lorsque Gaby s'était réveillée un peu plus tôt revint gambader. C'était une bonne idée ou pas ? Il n'en savait trop rien. Il ne savait même pas s'il était réellement prêt à poser cette question et il ne put que maudire ce besoin qu'il avait de toujours tout régler le plus vite possible.

« Dis, Gaby... Enfin, je sais pas si... Je crois que j'aurais dû ne plus penser à la crevette pour ce soir, mais y'a un truc qui me... » tenta-t-il, créant une véritable fête de points de suspension. Il soupira, habitude qu'il avait commencée à prendre, et alla ouvrir le frigo pour se sortir une canette de Coca, en proposant une à la jeune femme en même temps « Je nous vois mal promener un enfant entre ici et ton appartement tout le temps, voilà. Il va lui falloir un domicile fixe, c'est important. Une seule maison. Pour tout le monde. »

Alléluia, c'était sortit. Il ouvrit aussitôt sa canette, prenant quelques gorgées, presque pour se féliciter. Il n'avait pas posé de question, en fait, mais l'idée de ce qu'il avait dit restait tout de même assez claire. Et ça lui faisait tout aussi peur.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyJeu 17 Juin - 14:25

    Reculant à petits pas d'abord, air malicieux en prime dans le regard, elle s'amusait de le voir expliquer ses propos, se retenant de rire tout de même. Puis, arrivée près de la porte de la salle de bain, elle se retourna enfin, alors qu'il prononçait sa dernière phrase. Puis le silence. Se disant qu'il devait simplement s'être arrêté de parler parce qu'il n'y avait plus personne pour l'écouter, elle ne s'en formalisa pas outre mesure, alors qu'elle se baissait pour attraper son soutien-gorge. Enfin, cela, avant de l'entendre hurler, bien entendu. Aussitôt, elle passa la tête de l'autre côté de la porte, légèrement paniquée, se demandant ce qui se passait. Elle n'eut que le loisir de le voir monter les escaliers quatre à quatre, fronçant les sourcils alors que son regard tombait sur Eli. Si les chiens ne pouvaient parler, ils arrivaient parfois à bien se faire comprendre tout de même, et celui-ci affichait une sorte d'air de fierté qui fit sourire Gabrielle, avant de n'avoir un bref rire.

    - Bien joué, mon chien !

    Il remua la queue avant de n'aller s'installer dans le salon, sans demander son reste. Gabrielle leva les yeux au ciel avant de ne retourner dans la salle de bain, se rhabillant « convenablement » en quelques secondes, avant d'hésiter sur la brosse à dents. A vrai dire, il n'avait pas donner de réponse concrète à ce sujet. Tant pis, cela attendrait après manger, après tout. Par contre, elle prit un gant de toilette posé sur le côté du lavabo pour se nettoyer le visage, retirant définitivement les traces de maquillage coulé qui pouvaient rester sur son visage, avant de ne se recoiffer tout aussi rapide, sortant un élastique de sa poche pour les attacher en une queue haute. Une fois cela fait, elle sortit de la pièce, retrouvant Christofer -habillé cette fois- qu'elle prit rapidement dans ses bras, comme pour le consoler, avec son petit regard de martyr.
    Alors qu'il préparait la nourriture pour le chien, elle s'approcha du frigo, pour jouer du bout des doigts avec les quelques aimants qui y étaient attachés, les alignant, créant quelques vagues formes, avant d'en prendre deux entre ses doigts pour essayer de les coller l'un à l'autre alors qu'ils se repoussaient. Un passe-temps comme un autre, après tout.
    « Dis Gaby ». Hop, attention et concentration retrouvées, alors qu'elle relevait aussitôt la tête vers lui. Elle fronça légèrement les sourcils, ne sachant où il voulait en venir en parlant du bébé. Elle n'aurait pas cru qu'il puisse revenir sur ce sujet, d'ailleurs. Pause dramatique, suspens, alors qu'elle se reculait pour lui laisser l'accès au frigo, le remerciant alors qu'il lui tendait une canette de coca. Petit « pchit » en l'ouvrant, alors qu'elle le portait déjà à ses lèvres. Il se mit alors à parler, la faisant hoqueter de surprise, s'étranglant avec sa gorgée de coca par la même occasion. Elle sentit le liquide gazeux lui arracher les poumons, toussotant pour respirer à nouveau, sonnée.

    - Tu veux dire... Toi. Et moi. Et le chien, et le chat, et... Woah. Woaaaah.

    D'accord, cela ne devait sans doute pas être la réponse à laquelle il s'attendait. Ce n'était pas non plus la réponse qu'elle aurait penser dire. Ce n'était pas de l'hystérie, pas même de la joie. Juste une constatation, un brin effrayée. Loin d'être logique. Elle savait qu'elle n'aurait pas du avoir peur comme cela, que sa réaction était légèrement irrationnelle, mais elle n'y pouvait rien. Emménager avec quelqu'un. Emménager... Avec un mec. Outch. Pour elle qui vivait seule depuis bientôt six ans, cela semblait bien compliqué. D'autant plus qu'il s'agit de Christofer. Cela aurait été un colocataire quelconque qu'elle ne s'en serait pas fait autant de soucis. Si la colocation n'avait pas marché avec n'importe qui, ils seraient retournés vivre chacun de leur côté, comme si de rien n'était. Mais si cela ne marchait pas avec Christofer ? S'ils n'arrivaient pas à cohabiter, plus à se supporter en vivant sous le même toit ? Désastre assuré. Tout marchait tellement bien, chacun dans son coin avec son petit chez soi, qu'elle n'avait nulle envie de gâcher cela.
    Et pourtant... Son regard se posa sur le mur séparant le couloir de la cuisine et elle imaginait déjà les marques au crayon, années après année, des différentes tailles de leur enfant. Lui pouvant faire du vélo dans la rue sans craindre les voitures. Jouant avec le chien dans le jardin. Un gosse heureux, tout simplement. Et puis, il n'y aurait plus le problème du « on va chez toi ou chez moi ? ».
    Gabrielle se passa une main sur la nuque, pesant le pour et le contre dans cette affaire. Elle pouvait mettre définitivement une croix sur la viande, déjà. Mais elle s'était déjà bien habituée au régime végétarien, au fil des mois. Nul problème d'hygiène, de mec ne rinçant pas la baignoire ou ne rabaissant pas la cuvette des toilettes, avec lui et sa folie du ménage. Sauf qu'elle aimait bien son petit bordel, sa chambre d'amis servant à entreposer toutes ses conneries artistiques, le fait de ne pas ranger si elle n'en avait pas envie. Et puis, Enzo et Luka en voisins, ce n'était pas rien. Mais il y avait aussi toute la tripotée d'étudiants qui habitaient l'immeuble, qui faisaient du bruit jusqu'à pas d'heure pour peu qu'elle voulait dormir un minimum. Et puis...
    Elle sentait venir la migraine à trop penser à cela, ainsi que le malaise ambiant à n'offrir aucune réponse vraiment valable, dans un silence désagréable. Dans un discret soupir, elle posa sa canette sur le meuble de cuisine, avant d'aller se nicher dans les bras de Christofer, une fois n'était pas coutume.

    - C'est toi qui me fait peur, là... J'ai tellement peur que ça marche pas, que tu finisses pas plus me supporter ou que je m'habitue pas à ne plus être seule... Et puis, l'appartement, c'est la dernière chose concrète que j'ai de mon père et... Enfin...

    Elle se recula légèrement, passant une main sur son visage, essayant d'adopter le sourire le plus sincère qu'elle pouvait, alors que son cœur continuait de battre la chamade, grisé par la peur.

    - Ça ressemble à un « non » alors que c'en est même pas un. J'ai tellement le chic pour dramatiser les choses, mon dieu... Faudra juste acheter une armoire plus grande. Mes fringues vont jamais rentrer dans celle-là !



- c'est fucking court, sorry... oublie pas le double des clés ! -
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyMar 22 Juin - 11:03

au coeur de la cité
ils se soumettent à la réalité.


Bien que le câlin que Gabrielle lui offrit sembla un peu hypocrite aux yeux de Toffee -elle devait tellement se foutre de sa gueule, intérieurement-, il ne put que l'accepter, cherchant à y voir un réconfort. Enfin, cet échange de salive avec le chien ne l'avait pas démoralisé, loin de là, mais simplement dégoûté à un point difficile à imaginer. Le toutou avait beau être constamment en train de lécher Christofer partout sur le visage, allant parfois jusqu'à lui faire des « bisous » sur les lèvres, le jeune homme faisait toujours très attention pour que la langue du chien soit considérée comme un usage externe seulement. Et il trouvait ça dégueu, mais hop et une serviette humide et du savon et on n'y pensait plus. Alors que là, c'était d'une dégueulasserie sans pareille. Rien à faire du fait que la langue d'un chien soit en principe hyper propre ; il s'en servait quand même pour se nettoyer l'entrejambe. Ou plutôt l'entre-pattes. Enfin.

Mieux valait ne plus y penser. De toute façon, avec le sujet qui lui remonta dans la tête par la suite, il ne pouvait plus vraiment se permettre de mentalement dériver là-dessus. Ce qu'il venait d'aborder là -ou plutôt qu'il tentait d'aborder, vu la difficulté qu'il avait à sortir ça de sa gorge- était franchement important et, surtout, offrant un tel éventail de réponses et de réactions possibles que c'en était imprévisible. Bien honnêtement, il aurait pu réfléchir beaucoup plus longtemps avant d'ainsi demander à Gaby d'emménager avec lui. Il aurait pu penser à tous les détails, tout prévoir, lui proposer un plan bien établi. Il aurait pu se préparer lui-même, également, mais il n'avait pas su attendre. Ça lui avait simplement semblé comme une évidence : maman, papa, bébé, une maison. Pas deux, c'est illogique. Ce n'était même pas une action impulsive tellement ça lui semblait... normal.

Ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'il se demandait comment ce serait s'ils habitaient vraiment ensemble. Évidemment, il y avait toujours pensé sans la moindre obligation, repoussant ces idées farfelues bien loin dans sa tête ; avoir chacun leur logement était très utile et il tenait quand même à pouvoir être seul de temps à autre, tout comme c'était probablement le cas pour Gaby également. Et, surtout, ils n'étaient même pas ensemble depuis un an ; emménager déjà aurait été un peu puéril, quant à lui. Mais là, l'annonce du futur bébé faisait tellement pencher la balance, tellement modifier les variables. Il pouvait au moins se rassurer en se disant qu'ils étaient déjà ensemble très souvent, en général. Ce ne serait pas un si grand pas à franchir non plus, après tout. Enfin, pensée positive, parce qu'en réalité, il appréhendait grandement la réponse de Gabrielle, qu'elle soit positive ou négative.

Enfin, il s'était attendu à une réponse, quand même. Pas tellement à un étouffement de sa part. Il attendit un moment, préférant ne pas réagir ; ce n'était que du liquide, elle allait reprendre son souffle, et lui taper dans le dos ou tout autre truc du genre serait plus nuisible qu'autre chose. Il attendit donc patiemment, non sans un brin d'inquiétude tout de même, que tout aille mieux. Et il eut droit à non pas une réponse, par la suite, mais à un semblant de début de réponse. Rien qui pouvait le laisser deviner ce que Gabrielle en pensait réellement, en fait. Quelques secondes s'écoulèrent au cours desquelles il se demanda s'il n'avait pas pondu par hasard une bêtise plus grosse que lui. Mais quand Gabrielle posa sa canette pour se glisser dans ses bras, il ne put que poser la sienne également et bien l'enlacer alors qu'elle lui répondait. C'était peu clair, plus un non qu'un oui, ou alors un oui franchement contraint.

« J'ai les mêmes craintes de mon côté, tu sais. »

Christofer la laissa se reculer, se demandant s'il devait soupirer de soulagement ou de panique lorsqu'elle enchaina. Ce n'était pas un non, donc c'était un oui. Mais ce n'était pas non plus un oui enthousiasmé, et il la comprenait totalement puisqu'il se sentait probablement pareil qu'elle à l'intérieur. Pas envie de se rendre compte qu'ils n'étaient pas compatibles une fois sous le même toit 24 heures sur 24, pas envie de ne jamais être réellement tout seul... Mais ils n'avaient pas tellement le choix, là était le problème. Et ils finiraient par s'habituer, à force. Sûrement. Il l'espérait.

« Oui, on achètera une plus grande armoire, ou une deuxième, c'est pas un problème. Et puis, t'as pas à t'installer comme ça, d'un coup, placer l'appartement dans le passé et voilà. J'crois pas que j'arriverais à faire ça d'un coup, de toute façon. Graduellement ce serait bien, on a huit mois pour se pratiquer. Y'a encore beaucoup de place dans ma salle d'ordinateurs, on pourra te placer un bureau, quelques uns de tes trucs... Par contre si tu laisses tout trainer, que t'arrives et que c'est rangé, sois pas surprise, j'aurai craqué. »

Il sourit faiblement, se rapprochant d'elle pour la reprendre dans ses bras un peu. Vraiment, il en avait besoin. Pour se rassurer, se faire comprendre que tout irait bien du moment qu'ils ne pressaient pas les choses plus que ce ne l'était déjà fait.

« Et t'as pas à vider tout l'appartement ou quoique ce soit. On lui trouvera bien une utilité ; rangement, échappatoire, je sais pas... Tout ce que je veux pas, c'est d'avoir à toujours se promener d'un logement à l'autre. Ce serait pas normal. Déjà avec mes tatouages et tes cheveux, ça fait beaucoup d'anormal, autant ne pas en rajouter, » expliqua-t-il, variant sans cesse le degré de son sérieux. Il se détacha un peu, question de poser un baiser sur le front de Gabrielle -mais les lèvres étaient pour bientôt, et tout le monde danse de joie-, puis la lâcha, reprenant sa canette et buvant une autre gorgée de son coca. En fait, il en était à avoir commencé à sortir des ustensiles pour aller les placer sur la table à manger lorsqu'il reprit la parole. « Pour l'appartement, je crois que j'ai une bonne idée. Laisse le lit là. Quand on aura plus de vie sexuelle, on aura qu'à se trouver une baby-sitter et aller là-bas pour faire câlin. »

Toujours aussi peu sérieux. Franchement, imaginer ces deux-là ne plus avoir de vie sexuelle ? Assez impossible merci. Lapins un jour, lapins toujours. Mais si ça pouvait au moins relâcher un peu la tension qu'il sentait encore dans l'air, c'était tant mieux.

Christofer posa donc les ustensiles sur la table, à leur place respective ; ils n'avaient pas bougé de chaise depuis leur tout premier repas ensemble chez lui. Il posa le beurre au centre de la table, ayant un mal fou à manger les croûtes de pizza autrement, et se demanda pendant une seconde s'il leur fallait autre chose. Des verres, oui, parce qu'ils auraient sûrement fini les canettes de là à ce que la pizza arrive. Et voilà, terminé. Il contempla quelques secondes la table, ne pouvant s'empêcher de penser au jour où il devrait officiellement la dresser pour trois. Ça faisait étrange. Étrange de chez étrange.

« J'essaie de visualiser la table avec une chaise de bébé au bout. J'y arrive même pas. »

Comment s'en vouloir ? C'était tellement frais, tellement récent, c'était normal qu'il peine à réaliser ce qui allait se produire. Malgré quelques passages franchement lucides et responsables, sa journée restait un gros flou, une grosse supposition. Une grosse bouillie, un mélange de n'importe quoi. C'était sûrement ça qui créait le noeud dans son estomac.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyJeu 24 Juin - 15:39

    Cela avait toujours été sa plus grande « crainte », en quelques sortes. Plus même que d'imaginer la fin de leur couple, à vrai dire, ce qui n'était pas des plus logiques. Deux logements, c'était tellement simple. Okay, ils se voyaient régulièrement, si ce n'était tous les jours. Mais s'il souhaitait réviser au calme, si elle voulait passer la soirée à boire comme un trou et fumer comme un pompier avec Enzo, hop, ils restaient chacun chez soi et cela allait très bien. Adorablement fourrés ensemble, mais pas trop, chacun avec son petit univers si besoin été, sa petite liberté et son temps pour soi. Emménager ensemble, c'était dire adieu à cela. Être ensemble, toutes les nuits, tous les repas, tous les matins pour la salle de bains -quoi que, il en avait deux, cela réglait le problème- et Gabrielle n'arrivait à déterminer si elle arriverait à supporter ou non cela. Bien entendu, elle s'était toujours dis que cela arriverait bien un jour, tout à sa naïveté de penser qu'ils resteraient ensemble pour toujours avec le happy end et compagnie. Mais cela arrivait bien trop tôt au goût de la demoiselle, qui ne pouvait penser, une fois n'était pas coutume, qu'il ne faisait cela qu'à cause de son ventre plein également. Si elle n'avait pas été enceinte, resté chacun dans son coin n'aurait jamais posé plus de problème que cela... Oui, mais...
    Mieux valait ne rien dire de plus de ce qu'elle pensait, pour ne pas que cela dégénère de plus belle. Pas sure que le « mais tu fais tout ça qu'à cause du bébé » ne passe mieux que plus tôt dans l'après-midi, après tout. En fait, elle était même carrément sure que cela ne passerait pas. Elle gardait donc le silence là dessus, préférant revenir à sa crainte de l'engagement... Qui était tout ce qui avait de plus légitime, cette fois. Et elle était rassurée -en quelque sorte- lorsqu'il dit partager ses craintes. Elle se sentait un peu moins idiote, de savoir qu'il pensait la même chose, qu'il avait tout aussi peur qu'elle de ne plus savoir se supporter. Elle ne pouvait pourtant s'empêcher de penser avec ironie qu'ils faisaient là une belle paire, à accepter d'emménager ensemble alors qu'aucun n'en avait vraiment envie, mais elle préféra se taire une fois de plus. Oui, mieux valait réellement éviter les remarques à la con ce jour-là.

    Elle se rendit compte, après avoir parler, qu'elle n'avait au final même pas donner de réponse officielle. C'était une absence de réponse négative, oui, mais pas une réponse positive pour autant. Plutôt un « okay, on n'a pas le choix, faisons avec », au final. Mais elle se doutait bien qu'il suffirait du temps d'adaptation, après tout. Simplement de s'apprivoiser l'un l'autre, de trouver leur petite routine ensemble. Et si cela ne marchait pas... Non, ne pas penser à cela. Cela allait marcher, point final. Cela marcherait, s'ils le voulaient vraiment. Ce n'était pas la mer à boire après tout. Du moins, elle essayait de s'en convaincre.

    - Sous-entends que je suis bordélique, j'te dirais rien !

    Elle souriait doucement elle aussi, hochant légèrement la tête. Oui, faire cela peu à peu, cela lui allait. Pas un gros déménagement d'un coup, c'était impossible. Juste les trucs les plus essentiels, puis on verrait ce que l'on garderait ou non, tout simplement. Mais commencer par ne serait-ce qu'avoir les vêtements dans la maison seraient un grand pas. Elle n'avait jamais pris la peine de laisser ne serait-ce que trois tee-shirts et deux paires de chaussettes chez Christofer, prenant toujours le minimum vital avec elle lorsqu'elle dormait chez lui, reprenant son linge sale avec elle le lendemain. Imaginer déplacer toute sa garde-robe... Et bien cela allait prendre du temps, surtout.
    Mais que cela prenne du temps était justement le but, en fait. Histoire de s'habituer, petit à petit. Comme d'entrer dans une piscine centimètres par centimètres, au lieu d'y sauter tête la première. Cela ne pourrait être que bénéfique, après tout. Du moins, elle l'espérait. Elle n'osait pas imaginer le contraire, en fait. Elle avait assez de revirements théâtraux dans sa journée pour en plus se mettre à envisager ce genre de choses.

    Elle se nicha dans ses bras sans attendre, alors qu'il l'enlaçait contre lui. Ils se rassuraient l'un l'autre dans cette étreinte, ce dont Gabrielle avait plus que besoin. Elle sourit à ses propos. Un échappatoire, oui, exactement. Du genre parfait pour s'isoler et relâcher la pression lorsqu'ils en auraient besoin, ou un toit sous lequel dormir les soirs de trop grosses disputes -chose qu'elle n'espérait pas, bien entendu. Elle n'aurait ainsi pas à déménager toutes ses affaires d'art ou l'ensemble de ses instruments de musique. Ne prendre que sa guitare sèche, qu'un bloc à dessin et quelques fusains, et garder le reste dans cette sorte de loft d'artiste que cela deviendrait. Cela sonnait d'ailleurs bien mieux qui simple « appartement », au final. La grande classe.

    - Mais arrête, on est tellement normaux... Ouais, enfin, ou pas. Mais je suis sure qu'il y a pire.

    Elle avait ponctuée sa première phrase d'une légère tape sur l'épaule, avec un petit sourire. Il était vrai qu'ils étaient loin d'avoir l'aspect banal d'une personne normal, ne passant que difficilement inaperçus lorsqu'ils se baladaient dans la rue. Plus encore quand ils étaient ensemble, à vrai dire. Mais Gabrielle ne voyait que très mal Christofer avec une bimbo au bras, tout comme elle se voyait tout aussi mal pendue au bras d'un gentil petit bourgeois parisien. Elle n'avait cesse de penser que, même physiquement, ils étaient fait pour être ensemble -si ce n'était le nombre de centimètres qui les séparait, bien entendu. Mais quant à avoir un enfant avec ce genre de looks ? Difficilement imaginable, en fait. Sauf à passer pour les punks-drogués-métaleux-elle ne savait trop quoi-parents indignes de service. Autant dire qu'ils n'en avaient pas fini avec les regards sur eux dans la rue, en fait. Pas comme s'ils n'étaient pas habitués, en même temps.
    Elle sourit un peu plus lorsqu'il déposa un tendre baiser sur son front, avant de ne reprendre à son tour sa canette de coca pour en boire une gorgée. Cette fois-ci, elle eut le temps d'avaler sa boisson -non sans difficulté- avant d'éclater d'un petit rire, à la fois amusé et moqueur.

    - Ah ah, le jour où ce genre de choses arrivera, faudra vraiment commencer à s'inquiéter... Au pire, ils font pas des boules quies pour bébés ? Genre tout petit comme ça ?

    Elle mit ses doigts à quelques millimètres l'un de l'autre, souriant avec ironie. Le jour -enfin, la nuit- où il faudrait mettre des protections auditives au bébé parce que papa et maman font trop de bruit durant leurs câlins... Oui, il faudrait vraiment s'inquiéter, ce jour-là. Quant à laisser son enfant à une inconnue... Mieux valait en reparler plus tard. Bien plus tard.

    Elle le laissa préparer la table, restant tranquillement appuyée contre le meuble de cuisine à sirotter son coca. Dégueulasse ? Si peu. Simplement une sorte de petit accord tacite passé entre eux. Elle faisait à manger, il mettait la table pendant ce temps. Sauf que... Et bien, elle n'avait rien à faire, du coup. Frustrant. Même si cela ne dura que quelques minutes à peine, bien entendu. Lorsqu'il eut terminé, elle s'approcha de lui, enserrant son bras entre les siens, posant doucement sa joue contre le bas de son épaule, dans un léger soupir.

    - Ça fait même pas vingt-quatre heures, c'est normal. Tu t'y habitueras, tu verras. Ça sera plus simple à te faire à l'idée quand je serais énorme de partout. Genre de vraiment partout, tu sais...

    Petit sourire faussement innocent en prime, bien qu'il ne pouvait pas réellement le voir. Elle avait néanmoins du mal à s'imaginer les choses également, surtout à se visualiser avec un bidon énorme. C'était très... étrange, vu le gabarit qu'elle avait. Mais cela aurait quelques avantages tout de même. Surtout pour lui, en fait.




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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyMer 14 Juil - 22:38

au pied devant tes mains, le coeur dans mes baskets.
au pied devant tes mains, comme une marionnette.


Sous-entendre qu'elle était bordélique ? Non, même pas besoin de le sous-entendre ; elle l'était, point final. Et ils le savaient très bien tous les deux. En fait la perspective de rentrer chez lui le soir et de trouver sa maison dans le même état que l'appartement de Gabrielle effrayait probablement plus Christofer que l'idée de futures disputes. Bon, un peu de vie dans la maison, ça ne faisait jamais de mal, évidemment. Mais chez Gabrielle, ce n'était pas de la vie, c'était... une surpopulation, comme si tous les habitants de l'Inde et de la Chine réunies avaient essayé de se loger à New York en même temps. Surcharge de vie. Il pourrait tolérer un bol laissé sur le comptoir, des chaussures n'étant pas rangées parfaitement droites le long du mur, des vêtements dispersés à travers une pièce pour une bonne cause... mais pas une montagne de verres sales sur un bureau, un amas de nourriture dans l'évier ou des bouteilles de bière décorant avec style son salon. Enfin, pour les bouteilles de bière, il n'aurait pas à s'en faire pendant un bon moment, en fait, mais il n'avait pas pu s'empêcher de repenser à l'appartement de Gaby la première fois qu'il l'avait vu, avec les bouteilles d'alcool et les cendriers trainant dans le salon. Ça l'avait un peu traumatisé, en fait.

Enfin, s'ils ne se ressemblaient aucunement pour ce qui était de l'importance qu'ils accordaient au rangement, ils se rejoignaient sur bien d'autres points. Du moins, plus qu'il ne l'aurait semblé à premier vue. Oui, l'hystérique impulsive presque sans gêne et le geek réservé du fond de classe avaient beaucoup en commun, à commencer par le fait qu'ils avaient tous deux l'air aussi anormaux qu'ils l'étaient. Croire qu'ils étaient ordinaires ? La blague ! Et cela n'avait pas seulement à voir avec ce dont ils avaient l'air ; on en croise souvent, des couples de jeunes adultes multimillionnaires, voire multimilliardaires en fait, tous deux avec des accents franchement lourds et ayant fait le premier pas presque en se violant mutuellement dans une cafétéria ? Bon, voilà. Mais, comme Gabrielle disait, il y avait pire. Cet enfant aurait pu tomber sur bien plus mal que deux parents excentriques qui lui apprendraient un anglais possiblement incompréhensible pour les pauvres Américains l'entourant.

« Ouais, au moins nous on a seulement l'air d'un couple de junkies planifiant des sacrifices. Parce qu'en vrai on est gentils, on est bizarres mais jusqu'à preuve du contraire on a pas de case en moins. C'est beau la vie. »

Bon d'accord, lui était peut-être un peu mentalement dérangé, en fait, mais il le vivait plutôt bien. Piquer des crises s'il passait une journée sans écrire : normal. Ne pas être capable de dormir s'il trouvait que les détails des tortures dans ses histoires n'étaient pas assez explicites : routine. Et puis, personne n'était dans sa tête, de toute façon. Gabrielle était au courant depuis seulement quelques heures de ses tendances psychopathes à l'écrit, et seulement deux ou trois autres personnes le savaient également, dont un de ses profs qui lui demandait toujours une histoire à lire de temps en temps. Ça permettait à Christofer d'obtenir des critiques d'une personne plus expérimentée et, surtout, de s'habituer à se faire lire, chose qui lui semblait toujours étrange, puisque toute sa vie il n'avait écrit que pour lui-même. Si lui était un peu psychopathe, il pouvait se rassurer en se disant que son prof était probablement pire, à ainsi l'encourager à continuer et à toujours faire plus gore, plus vomitif. Enfin, il n'allait pas s'en plaindre, puisque malgré le nombre d'histoires déjà écrites, il avait encore des idées pour au moins le double. Certaines étaient d'ailleurs franchement dégradantes ; se prendre pour un être extraordinairement misogyne était bien efficace dans certains cas, mais mieux valait qu'aucune femme ne tombe sur des écrits du genre, puisque apparemment, il semblait « particulièrement honnête, comme si ces mots reflétaient réellement sa pensée et qu'il n'avait même pas eu à se plonger dans le mental du personnage pour décrire sa haine envers les femmes ». Agréable, comme commentaire.

Mais bon, mieux valait tenter de ne pas penser à écrire, ce n'était pas le moment. Pourtant, son histoire non terminée qui gisait à l'étage lui restait en tête. Rien de bien utile. Faudrait qu'il pense à écrire des histoires plus jolies, plus agréables de temps à autres, pour s'aérer l'esprit. Combien de temps un esprit humain peut-il ainsi visualiser de la torture extrême sans craquer ? Il préférait ne pas le savoir.

Bien heureusement, le sujet parvint à décoller dans une toute autre direction, beaucoup plus agréable cette fois. Quoique de contempler l'idée d'un jour ne plus avoir d'action dans la chambre à coucher n'était pas si agréable, au fond... Mais franchement, comment simplement imaginer ces deux véritables lapins devenir abstinents ? C'était une grosse blague, évidemment. Ça ne pouvait pas arriver et ça n'arriverait pas, point final. Suffirait d'avoir un peu d'imagination pour trouver des moyens de ne pas déranger le bébé... ainsi que de ne pas le réveiller, parce que de se faire interrompre serait, il n'y avait pas à dire, une véritable torture.

« Ça vaudrait la peine de vérifier, » répondit-il simplement alors qu'il terminait de placer sur la table ce dont ils auraient besoin pour manger.

Simplement, bien sûr, pour par la suite tenter de visualiser de quoi aurait l'air leur table dans même pas un an, avec une personne de plus avec eux. En fait, il peinait à se l'imaginer. Peut-être parce qu'il ne savait pas de quoi ce bébé aurait l'air, pas même si ce serait une fille ou un garçon. Peut-être aussi parce qu'il peinait encore à comprendre que c'était bien réel, que ça allait arriver. Il avait voulu ne pas y penser, mais c'était là, coincé dans sa tête. Et pourtant, il ne venait pas à bout de se faire comprendre que c'était la réalité. Il y aurait un mini-Green au bout de la table, qu'il faudrait nourrir avec des purées pour bébé une fois qu'il aurait passé l'âge de simplement téter. D'ailleurs, parlant de téter, le déclic se fit aussitôt dans la tête de Christofer lorsque Gaby lui expliqua que ce serait plus simple de s'en rendre compte une fois qu'elle serait énorme de... partout. Oh oui, il n'y avait même pas pensé, à ça. C'était déjà un avantage, un petit détail pour le consoler un peu. Tranquillement, il trouva la main de droite de Gaby, glissant ses doigts entre ceux de la jeune femme.

« Tu vas être ma Pamela Anderson juste à moi. En plus jolie et en moins Canadienne. En fait t'auras rien à voir avec Pamela Anderson, oublie ça. Ma p'tite pêche va devenir un pamplemousse. Ça tombe bien, j'adore les agrumes. »

Ouais, mieux valait éviter de comparer sa copine à Pamela Anderson, en fait, parce qu'il doutait qu'une réaction positive à cela soit possible. Enfin, il n'aurait pas dit non à des photos osées, il faut dire... Ahem, oui, bref. L'allusion aux fruits était tout de même de meilleur goût un peu, même si ça donnait faim et que la pizza n'était évidemment pas sur le point d'arriver. Ils en avaient probablement pour au moins une trentaine de minutes -si la circulation n'était pas trop intense et que la voiture du livreur était petite-, et savoir quoi faire n'était pas une mince affaire. Si ce n'avait pas été de l'idée de Gaby en train de vomir qui tourmentait encore Christofer, il aurait bien été partant pour une méthode bien simple de passer le temps ; se faire des bisous jusqu'à l'arrivée du repas. Mais bon, impossible. Cependant, il se retourna quand même, toujours souriant à l'idée de Gaby prenant du poids aux bons endroits, et se pencha pour lui faire quelques bisous dans le cou, question de lui faire comprendre qu'elle avait vraiment trouvé un argument favorable à cette grossesse. C'était un bon début.

Il la lâcha quand il eut finalement fait son choix quant à quoi faire ; il avait pensé à continuer sa partie de Zelda, voire la terminer vu où il en était, ou bien essayer de conclure l'histoire qu'il avait commencée un peu plus tôt. Cette option lui avait semblé plus logique ; ça le tenait encore, ça courait dans sa tête, mieux valait mettre un terme à tout ça. Le sérieux l'avait déjà partiellement regagné, apparaissant sur son visage alors qu'il faisait un avant-dernier bisou sur la joue de Gaby.

« J'vais aller chercher mon ordinateur. J'dois vraiment terminer cette histoire, c'est insupportable d'être arrêté là. Sinon j'vais y penser toute la soirée, et je crois pas que t'aies envie de m'entendre en train de penser à la suite à voix haute. J'aurai sûrement fini avant que le livreur arrive, de toute façon, il manque pas grand chose à faire. »

Le dernier bisou fut donc tout de suite lorsqu'il eut fini de parler, juste avant qu'il ne monte en vitesse les escaliers pour aller chercher son ordinateur dans la chambre et qu'il redescende jusqu'à la salle à manger pour le poser sur la table. Le tout avec le chien sur les talons.

« Je pourrais faire une fin un peu heureuse. Genre le gars se fait tuer aussi, » dit-il en remontant l'écran de son Mac, attendant que son bureau affiche pour réouvrir son fichier Felicia. D'accord, ce n'était pas vraiment des détails qui intéressaient Gaby, mais ça montrait au moins qu'il avait bonne foi, qu'il ne laissait pas toujours le méchant gagner. Il continua d'une voix beaucoup plus faible, s'adressant surtout à lui-même. « Il pourrait se faire bouffer par un ours en sortant de là, tiens. Ou bien la soeur de Felicia qui la cherchait, qui le retrouve finalement et elle le démonte à coups de marteau, ce serait sympa... »

Oui bon, se taire et continuer à écrire pour se débarrasser de ça et redevenir un minimum normal.
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MessageSujet: Re: Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] Don't tell me that I am the only one that's vulnerable [Toffee chou] - Page 2 EmptyVen 16 Juil - 1:38

    Oui, bon, d'accord, même pas besoin de répondre à cela. C'était évident, elle était bordélique. Le souvenir de l'enfer régnant dans son appartement le premier jour était bien tenace. La première impression était toujours la plus marquante, après tout. Et elle n'avait pas fait les choses à moitié, ce jour là. Au final, elle n'était pas si bordélique que cela, en plus. Simplement... Un peu fainéante sur les bords et pas vraiment maniaque. Une fille normale de vingt-et-un ans, en quelques sortes. Il y avait bien pire, elle le savait. Mais il y avait bien mieux également et sans doute Christofer aurait préféré cela, en fait...
    M'enfin, elle avait toujours été persuadée que c'était parce qu'ils étaient opposés qu'ils faisaient un aussi joli couple, après tout. Ils se complétaient, en quelques sortes. Lui à la calmer d'un simple câlin quand elle s'excitait comme une puce sans raison apparente. Elle à lui sortir le nez de ses bouquins et écrans d'ordinateur pour sortir, aller n'importe où, vivre. Cela marchait bien, depuis bientôt un an qu'ils s'étaient littéralement sauté dessus dans le restaurant scolaire... Il n'y avait pas de raison que cela change avec simplement le double des clés dans le trousseau, après tout. Du moins, elle essayait plus ou moins bien de s'en persuader.

    - Planifiant des sacrifices ? Ah bon ? Chouette... Et puis bon, toi t'as pas une case en moins. Me manque pas mal de neurones, perso, j'le sais bien...

    Quitte à être un peu coconne sur les bords, autant l'assumer pleinement, après tout. Elle se savait loin d'être mature, responsable et tout le reste, après tout, avec son hyperactivité quasi maladive et ses réactions pas souvent très mesurées. Mais, chez elle, cela se devinait, avec sa chevelure de feu et ses fringues un peu choisis n'importe comment. Christofer, lui, trichait avec son apparence. C'était d'ailleurs comme cela qu'elle l'avait remarqué dans les couloirs de l'université. Avec ses tatouages de partout et son apparence de rockeur rebelle et mystérieux. Elle était tombée de haut en se rendant compte que, avec lui, l'habit ne faisait pas le moine du tout. Et elle se doutait très bien que c'était la même chose pour tout le monde le rencontrant. On le prenait toujours pour quelqu'un qu'il n'était pas. Peu se doutaient qu'il était bien mieux que ce qu'il voulait montrer.
    Par contre, pour le côté sex du « sex, drugs and rock'n'roll » qu'il renvoyait, il n'y avait pas de soucis à se faire. Pas du tout, même. La simple idée de ne plus être aussi... Productifs, au lit une fois que le machin dans son ventre serait né ne lui avait même pas effleuré l'esprit, à vrai dire. Cela lui semblait impossible, tout bonnement, d'arrêter de faire les lapins ensemble. Et le fait de balayer assez rapidement cette hypothèse prouvait qu'elle ne pouvait que difficilement se réaliser, après tout...

    Elle le regarda mettre la table tranquillement. Il était vrai que d'imaginer que, très prochainement, ils ne seraient plus deux mais trois avait quelque chose d'étrange. Elle aimait le calme de leur couple, leurs petits moments de tranquillité entre ces quatre murs. S'imaginer qu'ils y aurait des cris, des pleurs mais aussi d'adorables rires d'enfants... Aussi mignon puisse cela être pour une future maman, c'était difficile à visualiser, à admettre et à accepter. Mais il le fallait. Parce qu'elle l'aimait déjà, la crevette dans son ventre.
    Ainsi, mieux valait trouver de bons arguments pour que Christofer s'habitue lui aussi à la nouvelle. Et quel meilleur argument que la transformation physique qui allait s'opérer en elle durant les mois à venir ? Elle se souvint alors de sa cousine, qui n'avait pas totalement dégonfler, même lorsque son bébé avait arrêté de téter... Cela pourrait donc avoir de sérieux avantages, cette histoire. Elle sourit lorsque la main du jeune homme trouva la sienne, un petit rire ironique traversant ses lèvres en l'entendant parler.

    - Pamela, c'est plutôt des pastèques, elle... Et courir au ralenti en maillot rouge sur la plage, je pense pas vraiment que ce soit mon truc...

    Son ton faussement vexé de la comparaison quelque peu hasardeuse s'évanouit bien vite néanmoins, alors que les lèvres de Christofer parcouraient son cou. Le bougre. Il savait parfaitement comment se faire pardonner, bien entendu. Léger sourire sur les lèvres de Gabrielle, qu'elle perdit bien vite lorsqu'il releva la tête et parla à nouveau. Elle hocha simplement la tête en signe de compréhension. Mieux valait en effet sacrifier une bonne demi-heure plutôt que de le voir hanter par ses idées folles durant toute la soirée.
    Alors qu'il gravissait les escaliers pour aller chercher son précieux ordinateur, chien sur les talons bien entendu, elle se contenta de déchirer l'une des feuilles du bloc qui servait à écrire la liste des courses, prenant le stylo qui allait avec. Tant qu'elle arrivait à se vider la tête en s'occupant les mains, cela irait, après tout. Ainsi, sagement, elle s'installa à table, commençant à dessiner cubes et cercles en tous genres sur son petit bout de papier. Elle releva la tête aux paroles de Christofer, souriant avec ironie.

    - Réunis jusque dans la mort ? Horriblement cliché. Évite.

    Elle se contenta de faire semblant d'ignorer ce qu'il murmura entre ses dents, bien que le silence de la maison permettait d'entendre assez précisément ce qu'il racontait. Mieux valait ne pas répondre à cela, en fait. Elle avait une assez bonne connaissance, si ce n'était des films d'horreur, au moins des séries policières hollywoodiennes. Et jouer à « trouve la mort la plus cool possible » avec son petit ami n'était pas quelque chose qu'elle souhaitait comme activité. Elle se contenta donc de continuer ses gentils petits gribouillages, en silence comme une enfant sage, jusqu'à ce que le livreur de pizza n'arrive pour leur permettre de continuer la soirée, les choses revenant doucement à la normale.



La suite au prochain épisode...
-merci à tous ceux ayant suivi notre saga... elle continue bien vite dans un autre sujet-
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