Apparence & Style:« J'ai pas envie de faire compliqué ça me ressemble en aucun cas. Je ne sais pas vraiment ce que vous cherchez à savoir, mais une chose est sûr c'est si vous avez des yeux, c'est pour regarder et non pour faire je ne sais quoi. Vous avez vraiment besoin de savoir ça ? Bon qu'il en soit ainsi alors. J'ai un style soigné, sans pour autant me la péter. Je me rapproche beaucoup du style d'un mannequin étant moi-même dans le milieu, enfin je ne suis qu'un étudiant encore, mais j'ai l'ambition d'avoir cette chance, la chance de caresser la douce odeur d'une carrière professionnel. J'ai l'apparence, sans me vanté, d'un beau mec. Je pense que mon tableau de chasse ne pourra que me le confirmer. Après, libre à vous de me croire ou non, une chose est sûr c'est que je n'ai rien à prouver à personne et que votre avis ne m'intéresse guère. »

Caractère: « Je suis comment dirais-je ton pire cauchemar. Ouais. Je ne déconne pas. Je suis certes un beau gosse, un playboy, mais avant tout je suis quelqu'un de mauvais, je ne suis pas fréquentable, sauf si l'enfer est un domaine que vous comptez rejoindre. Je suis bien trop hot pour être marié, bien trop hot pour faire partit de ta vie à long terme chérie. Là n'est pas le sujet. Je suis quelqu'un qui a le mensonge facile et qui n'hésite pas une seule seconde à dire une vérité lorsqu'elle est blessante. Je suis pas un enfant de cœur, bien que ma tête soit semblable à celle d'un petit ange sans défense. J'évite vraiment de m'attacher à quelqu'un parce que ça ne m'intéresse pas, je ne veux pas souffrir une nouvelle fois en perdant des êtres qui me sont proches. Je suis infidèle, incapable de me poser plus d'une journée, voir même une heure avec une demoiselle. En faite, je ne suis même pas capable d'aimer une personne, il n'y a qu'un petit cercle privée dans ma vie, et seulement trois ou quatre personnes ont cette chance, pas plus. »

Un carton, puis un autre. J'en avais déjà marre putain. Soulever cette merde, qui était le symbole de ma nouvelle vie, mais aussi d\'un passé plus que minable. Je marche avec une certaine lenteur dans mon appartement, avant d'entrer dans ma chambre et de poser le carton, déballant chaque petite chose qui avait son importance. Une pierre magnifique, impossible de savoir si elle était précieuse ou non et pour être honnête, je m'en moquais. C'était le seul souvenir matériel qu'il me restait de ma défunte mère. En soulevant par la suite le carton vide, un petit journal, un rassemblement de papier entouré d'une carapace en cuir, tomba au sol. Intrigué, je ramassais le petit carnet au sol, avant de lire le nom de ma sœur jumelle, aujourd'hui morte : Naya. J'ouvre la première page, doucement je pose mon magnifique cul sur mon lit, avant de me plonger dans cette lecture qui réussit, sans aucun problème à percer ma carapace de bad boy.

Lundi 6 octobre, Anniversaire de Naya.

« Aujourd'hui, mon frère jumeau m'a offert un livre, pour écrire mes mémoires. Il veille sur moi, même si son attitude n'est pas forcément bonne. Il ne me montre pas de l'amour tout les jours, mais combien de fois il m'a défendu et combien de fois il m'a prouvé qu'il m'aimait sans me le dire. Robbyn c'est mon héros, y'a que moi qui l'appelle ainsi, tout le monde l'appelle Jesse. Un prénom plutôt rare, mais bon. C'est ce qui fait qu'il est unique. C'est mon plus beau cadeau depuis que j'existe, j'ai aujourd'hui dix ans. Comme mon frère, nous sommes faux jumeaux, il est mon ainé de une ou deux minutes je ne sais plus. Aujourd'hui, c'est censé être mon jour, mais papa boit encore, et je prédis qu'avant la fin de la journée, il va essayer de me violer, comme il le fait parfois. C'est pourquoi, la plupart du temps, Robbyn se bat avec papa. Mon frère est toujours là, quand il faut. Pour un petit garçon de dix ans, il reste fort. Quand il n'y arrive pas, il assomme papa. C'est sans doute les plus belles minutes de ma vie lorsque cela arrive. Enfin je préfère ne pas y penser. Nous vivons, non pardons, je devrais dire nous survivons, parce que maman est morte il y a de ça deux ans, assassiné sauvagement dans le quartier. A partir de là, Robbyn n'a plus jamais été le même, sauf envers moi. Il est devenu agressif, mystérieux et replier sur lui même, égoïste. Mais lorsqu'il fallait être là pour me défendre, il aurait donné sa vie et j'en ferais de même. Ma chambre est petite, mais bien plus grande que celle de mon frère. D'ailleurs, ce dernier avait insisté pour me la donner, il voulait mon confort, que je sois heureuse. Souvent on parlait de notre vie, ici. Mon frère m'avait toujours promis de m'emmener loin d'ici. De vivre à New York, loin de papa, de la violence et de l'alcoolisme. Une journée de plus s'achève mon cher journal. Mais pour toi sa restera une première. Tu seras en sécurité ici, ne t'inquiète pas mon petit. »

Une larme coule le long de ma joue et je me rappel de chacun de ses moments. Je me souviens même que juste après cela, mon père est venu pour foutre la merde. Il se mettait sur ma sœur, afin de la violer, d'en tenir du plaisir. Mais elle n'avait que dix ans bordel. Alors j'arrivais, même si j'avais la peur au ventre, je tentais l'assommer avec une casserole, généralement avant que je lui en foute un bon coup, il m'envoyait valser contre des murs, il n'était pas rare que je saigne du nez, et tout le reste. Il évitait de me frapper au visage, pour ne pas avoir d'ennuis avec la justice. Ce serait dommage, surtout quand on essaye de violer sa fille et qu'on bat son fils. Le pire c'est que tout les voisins était au courant, mais personne ne réagissait. Une sorte de message pour dire qu'en quelque sorte, si je perdais la vie, ils en avaient strictement rien à branler. Un souvenir bien trop grand pour l'oublier, c'est l'une des raisons pour laquelle j'ai décidé de venir emménager ici à New York. J'essuie ma larme, avant d'entamé la dernière page du journal, sans doute la plus difficile. Rien que d'y penser, j'ai envie de fermer à jamais le journal, je n'ai pas envie d'aller plus loin. Parce que la suite est cruelle, parce que je me sens coupable. Dans ce journal, réside toute ma vie, toute mes erreurs et tout ce qui explique mon changement radical de vie et de ville. Pourri depuis la naissance, je suis comme une pomme qui cache bien son verre. Combien de fois j'ai rêvé de toucher le ciel, combien de fois j'ai rêvé que je voulais sortir ma soeur de cette merde là, mais mes projets ont été bousculés. J'ouvre le petit carnet, direction la dernière page, la dernière publication. Mes yeux se posent difficilement sur la première lettre du paragraphe, avec un peu de temps, je commence finalement à lire.

Lundi 29 septembre

« Aujourd'hui, c'est le grand jour cher journal. Mon frère va m'emmener loin d'ici, papa est au courant et n'approuve pas cette décision, mais je sais qu'avec mon jumeau, je serais en sécurité, mon père a toujours essayé de me violer, mais en dix huit année d\'existence, il n'a jamais réussit. Parce que Robbyn était toujours là pour veiller sur moi. Alors que des jeunes de son âge sortent et s'amusent, lui restait à la maison, il ne voulait pas prendre le risque de me laisser seul avec mon père. Papa n\'essayait pas souvent, six fois en dix huit ans d\'existence, mais mon frère ne voulait vraiment prendre se risque. Je suis toute excitée, car aujourd'hui, je m'en vais, je vais enfin pouvoir vivre ma vie. J'attends juste que Robbyn rentre du taf et de l'université. Il était en premier année de mannequinat, ici à Détroit. Il bossait pour payer se études et pour me permettre de me faire plaisir, pour avoir des fringues et non faire pitié, il comprenait tout cela. C'est mon frère et il le restera, mais c'est une sorte de deuxième père pour moi... » Je marquais une pause, le premier paragraphe s'arrêtait ici. Pour une fois, depuis près de quatre ans, je pleure comme un bébé qui n'a pas eu sa ration alimentaire ou un enfant qui fait un caprice parce que sa mère ne veut pas lui payer une glace. Par la suite l'écriture semble tellement … bâclée. Enfin j'ai l'impression ça été écrit rapidement, à la va vite. Mais quand je finis par lire ce dernier paragraphe, je commence à comprendre et cette culpabilité que j'essaye de fuir depuis quatre ans est encore là et me rattrape. Je ferme les yeux, avant de continue. « J'suis terriblement apeuré, mon père à pété les plombs, il est rentré plus tôt. Il a une arme à feu à la main et il m'a appelé avec une voix, comme lorsqu'il voulait me violer. J'ai peur c'est horrible. J'attends avec impatience l'arrivée de Robbyn, malheureusement j'ai de plus en plus l'impression que sur ce coup là, il ne serait pas là. Mais je ne perds pas espoir. J'ai bloqué la porte de ma chambre avec une chaise et tout ce qui me passait sous la main. Je gagnerais ainsi plus de temps, et peut être qu'il laissera tombé. Mais c'était sans compté sur cette bouteille de Whisky dans la main qui lui donne des ailes. J'espère que Robbyn va arrivé j'ai peur … je .. »

Fin du paragraphe. Et là je comprends. Elle m'attendait. J'imagine bien la scène. Je rentrais au même moment, et je la vois courir en face de moi, les larmes aux yeux, immédiatement je m\'inquiète. Et je vois ce monstre qui est mon père, tendre le pistolet avant d\'appuyer sur la gâchette. La balle vient heurter le crâne de ma sœur. Immédiatement je la réceptionne. Mais plus aucun signe de vie. Les larmes coulent et mon père en profite. Il me dit que je ne suis qu'un moins que rien, avant de me frapper au visage, encore et encore. Je n'ai même plus la force de me défendre, j'encaisse, mais pour combien de temps ? Je revois la scène de cette balle qui enlève la vie de ma sœur et qui s'en va se perdre dans son crâne. Instinctivement, je frappe mon père au visage, avant de me relever difficilement, je tenais à peine debout. Du sang coulait le long de mon visage. Mon père restait au sol, je l'avais sans doute bien sonné. Immédiatement, j'appelle la police, plus précisément un ami proche de ma mère, qui avait été là pour moi et ma sœur. Je lui explique tant bien que mal la situation, car la communication était difficile après un tel choc. Il me dit de tenir le coup, de faire attention à moi, qu'il arrive et moi je ne pouvais faire que ça. Je retourne auprès de Naya, fermant ses yeux, avant de tenir sa main en la regardant. Soudain mon père me souleva, avant de me jeter contre le mur. Je devais attendre l'arrivée de Mike, mais ça c'était plus facile à dire qu'à faire. Je prenais, j'encaissais, avant de me sentir partir. Finalement, réunissant les dernières forces qu'il me restait, je pousse mon père avant de l'enchainer. Je chope le flingue et je le vise. J'insiste sur le fait qu'il ne doit pas bouger, les flics arrivent. Mais il parlait trop. Il se moquait de ma sœur, l'insultant de tous les noms, ce que je n'ai pas supporter, c'est de le voir cracher sur le cadavre de Naya et là, j'ai appuyer sur la détente. Mike arrive dix minutes après et voit le corps de ma sœur et celui de mon père. Et puis je m'évanouis.

Je me suis réveillé à l'hôpital. Mike à mes côtés, me disant que je ne risquais rien. Que j\'allais simplement devoir répondre à des questions mais qu'il mettrait tout en œuvre pour me tirer de cette affaire. De mon côté, j'ai décidé de déménager à New York, avant le peu d\'argent de mon père et de m'installer dans un appartement. Me voilà donc ici, avec un terrible passé derrière moi, mais qui essaye de me rattrapé au fur et à mesure. Je m'en veux, ma sœur elle serait encore en vie si je n\'étais pas partie. Je réside dans un bâtiment et je viens d'arriver. Espérant changer de vie. Changer d'air et échapper à cette culpabilité et à mon passé.