La nuit avait été agitée bien que rien ne l'ait laissé présager. Le ciel étoilé baignait Lesnie d'une douce lueur dont seuls quelques habitants insomniaques avaient pu jouir. La température, clémente en cette saison, n'était ni trop fraîche, ni trop chaude. Et pourtant... Dans son lit, Leïla n'avait eu de cesse de se tourner et retourner, le corps moite d'une chaleur qu'elle ne connaissait guère. Et contrairement à son habitude, ce n'est qu'à l'arrivée des premiers rayons du soleil que la jeune elfe s'éveilla. Elle, d'ordinaire si calme dans son sommeil, fût surprise de constater que les draps gisaient au pied du lit et qu'elle était couverte de sueur. Qu'à cela ne tienne, cela irait mieux après sa toilette. Une demie heure plus tard, elle se trouvait devant un dilemme bien étrange.Face à son armoire, elle regardait ses vêtements la mine déconfite. Qu'allait-elle bien pouvoir se mettre ? Elle sentait des gouttes de sueur perler à l'idée d'enfiler une de ses habituelles capes. Comment pouvait-elle supporter un vêtement si chaud ? Non, décidément, aujourd'hui, ce ne serait pas possible. Elle finit par opter, par dépit, pour une robe certes longue mais en flanelle relativement légère. En temps normal, elle aurait trouvé cette tenue bien trop transparente pour être portée seule mais ce matin-là, elle n'en avait cure. Elle était à présent dehors... et n'avait aucune envie d'aller au dispensaire. Pour une fois, son équipe devrait faire sans elle. Après tout, elle se sentait trop... fébrile pour pouvoir s'occuper de patients. Non, elle avait besoin d'autre chose, mais quoi ? Elle avança, le cœur léger dans son quartier qu'elle connaissait si bien à présent. Elle passa devant la caserne et ralentit ses pas en instant. Elle avait une folle envie d'y entrer... Oui, non, oui.. allez, oui ! C'est à ce moment-là qu\'elle entendit un bruit de la taverne la plus proche. Elle se tourna à temps pour voir un énième poivrot se faire jeter dehors après avoir sûrement refusé de payer son dernier verre. Il titubait fortement et semblait ne pas pouvoir tenir plus longtemps debout, quoique se tenant fermement au mur. La situation aurait horripilé Leïla en temps normal mais l'homme avait beau être un alcoolique notoire, il n'en était pas moins beau. Et d\'abord, qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire "en temps normal" ? La guérisseuse s'avança donc à pas feutré, laissant ressortir toute la sensualité qu'elle sentait en elle. A mesure qu'elle s'approchait, elle réalisait à quel point cet homme était séduisant... de beaux muscles bien formés, une belle stature, un regard certes vitreux pour l'heure mais qui n'en restait pas moins profond. Et puis, alors qu'elle allait se glisser tout contre lui, elle eut un mouvement de recul. Mais qu'était-elle donc en train de faire et qui était cet homme qui la regardait maintenant en s'avançant ? Elle le regarda s\'étaler à ses pieds avec horreur. Il était beau mais pourquoi avait-elle eu cette attirance irrésistible envers lui ? Et voilà que maintenant, elle ne pouvait plus feindre de ne l'avoir vu et devait s'occuper d'elle, conscience professionnelle oblige. Elle poussa donc, pour la première fois de sa vie, la porte de la taverne. Elle se rendit alors compte de la tenue indécente qu'elle portait et se mit à rougir violemment. Qui lui arrivait-il ? Elle fit quelques pas, cherchant le tavernier pour lui demander de l'aide lorsqu'elle aperçut, du coin de l\'œil, un jeune homme magnifiquement proportionné. Pourquoi était-elle entrée dans cette taverne déjà ? si ce n'est pour rencontrer cet éphèbe. Elle s'avança donc vers lui, se faisant féline et lui dit en minaudant : "Accepteriez-vous ma présence à votre table ?"

ok by Dylan