Je venais de sortir d'un cours, j'avais à présent une heure de libre. Depuis que l'année avait commencée, je n'avais pas eu le temps de voir Solal pour parler ne serait-ce que cinq minutes, c'était désespérant, ils allaient finir par avoir notre peau. Moi qui croyais que l'université c'était relax, il faut croire que je m'étais trompé. Enfin c'est si tu veux vraiment réussir ton année que tu es super occupé, certains élèves ne sont là que pour passer le temps. Ce n'est pas mon cas, je tiens à terminer mes études et à obtenir mon diplôme, que ce soit avec une mention ou pas d'ailleurs, cela m'importe peu, le principal c'est que je l'ai. Bref, j'envoie un rapide message à Solal lui demandant de me rejoindre dans le parc de l'université si jamais il avait un peu de temps devant lui. Vous vous doutez bien que je ne peux pas lui donner un tel rendez-vous sans lui préciser l'endroit exact où je suis, parce que le parc est un tout petit peu grand. Je lui dit donc avec précision où je suis et attend patiemment sa venue ou son message.

Solal... notre histoire commune est vraiment super. On a commencé par sortir ensemble lui et moi il y a quelque temps, rassurez vous, à cette époque il était célibataire et libre comme l'air, je ne suis pas du genre à briser les couples. Donc nous sommes sortis ensemble et c'était vraiment bien. Ensuite on a fini par se séparer mais je ne voulais pas que nous perdions le contact et lui non plus, alors nous avons continué à nous voir, en simples amis et au fur et à mesure, il est devenu mon meilleur ami. Je pense que c'est la même chose de son côté. Je suis content pour lui de savoir qu'il a trouvé quelqu'un qui l'aime sincèrement, mais je suis toujours là, je veille sur lui de loin, je ne supporterais pas qu'on s'en prenne à lui, qu'on lui fasse du mal, non cela me mettrait en colère.

Je remets ma veste en jean sur mes épaules, le vent se lève un peu. Rien de bien grave, mais c'est suffisant pour me faire frissonner. Je balaye le parc du regard, cherchant si je n'aperçois pas Solal parmi les élèves. Bon évidemment c'est un peu dur étant donné le nombre de gens dans cet endroit, mais bon il faut bien que je fasse quelque chose en attendant, surtout qu'il ne m'a pas renvoyé de message en retour, donc je peux espérer le voir d'un instant à l'autre. Et puis cela me permet de voir quelques beaux modèles de l'espèce humaine. Quoi ? Je suis célibataire, je ne fais rien de mal. Et puis, je ne leur saute pas dessus, je me contente juste de regarder, c'est tout. Comme le disait ma mère lorsque j'étais môme "on touche avec les yeux". Bon évidemment on était dans un magasin quand elle me disait ça. Une fois je l'ai prise au mot, et bien je peux vous dire que ce n'est pas si facile que ça de toucher avec les yeux. Je vous rassure, j'avais cinq ans quand j'ai essayé, depuis j'ai compris que c'était une expression.

Je fronce les sourcils pour mieux voir la silhouette qui s'avance dans ma direction et un grand sourire s'empare de mon visage. Le voilà, il arrive.

ok by Dylan