♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves
Auteur
Message
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:23
FEAT. SHENAE GRIMES
Riley Teddy McHunter
19 ans → Né(e) à Londres le 08/09/1992 → Economie, Columbia. célibataire → hétérosexuelle → membre des Ordinaries.
And who am i ?
★Quels sont tes caractéristiques? → Riley est une jeune fille plutôt jolie, avec ses lourdes boucles châtains. Elle a tendance à pencher la tête sur le côté quand elle se concentre, ou à entortiller une mèche de ses cheveux autour de son index lorsqu’elle est de bonne humeur. Elle sautille souvent quand elle est très heureuse, et parle parfois trop vite pour qu’on la comprenne… Mais on lui pardonne ! (a) Physiquement, bien qu'elle soit jolie, Riley préfère conserver un minimum de discrétion et n'aime pas plus que ça se mettre en avant avec des tenues particulièrement provocantes. Elle se contente de mettre un pull en hiver (aux couleurs de Columbia, bien entendu) et un short banal en été. Pour elle, la mode s'arrête là. Pas qu'elle ait mauvais goût, elle peut avoir un très bon oeil, mais elle préfère demeurer discrète. Une petite tête brune noyée dans la masse. Après tout, qu'est-ce qui la forcerait à se mettre en avant ? Elle n'en ressent pas le besoin, un point c'est tout. De taille moyenne (1m65) voire même petite selon certains, elle n'a pas une poitrine exceptionnellement développée, simplement proportionnelle pour sa taille, avec des jambes minces mais qui doivent tout à la Nature, et rien à l'effort : en effet, maladroite et pas très douée, Riley a horreur du sport et a tendance à se casser quelque chose à chaque fois qu'elle en pratique pour la forme. → Elle porte un minuscule G sur la hanche droite, connerie monumentale selon elle, et une cicatrice insignifiante sur son ventre plat en souvenir d'une opération à l'âge de neuf ans (sa mère avait faillit avoir une attaque en apprenant qu'on allait toucher à sa vache-à-lait avec un scalpel, et s'était récriée que cela allait défigurer sa précieuse fille. Le médecin lui avait répliqué sèchement qu'à moins d'avoir un problème exceptionnel lors de l'opération, la cicatrice ne risquait pas d'atteindre le visage de Riley d'ici longtemps.)
★Quel est le caractère de ton personnage? → Douce et attentive, elle arrive très rapidement à cibler les gens ce qui rendait autrefois son intégration dans différentes écoles plutôt facile. Mais elle est désormais à New-York, et ici, tout est une question de faux-semblants qu'il ne faut à aucun prix dévoiler. Voilà qui s'annonce compliqué pour la jeune Californienne. Souvent de bonne humeur, elle est communicative mais elle reste assez timide. Riley n'a jamais douté de sa propre personnalité mais les récents évènements qui l'ont amenée ici l'ont conduite à s'interroger sur sa vie en général. A la base, Riley est une flambeuse exubérante mais attachante, amatrice de fêtes mais mauvaise élève. Elle a choisit de prendre un nouveau départ également sur le plan psychologique et caractériel en venant ici : plus rien ne la détournera de ses études. Car pour Riley, tout ce qui est susceptible d'arriver ici lui est déjà arrivé à Los Angeles, et parfois, cela fait vraiment, vraiment très mal.
Well... It's my story...
« C’est ta faute. Tu devais la surveiller. » Les paroles écorchent mes oreilles, et le venin cruel suintant entre ces mots se répand lentement dans mon être déjà éprouvé. J’ai mal. Tellement mal. Je voudrais pouvoir revenir en arrière. Pendant les brefs instants silencieux qui viennent de s’écouler, la langueur étreignant mon esprit avait paru se dissiper. Oui pendant ces quelques instants, j’ai eu la sensation qu’elle était là, que rien n’était arrivé, et surtout pas le pire. Pendant ces brefs instants, ma vie était normale. J’aurais voulu crier à la terre entière que je n’avais pas voulu ça. Que ce n’était pas ma faute. Mais rien ne franchissait mes lèvres. Je me taisais, me contentant de rester là, pâle, abattue, prête à hurler à la Grande Faucheuse si je la découvrais au détour d’un couloir : « Attendez ! Vous m’avez oublié… Emmenez-moi donc puisque plus rien ne me retient ici… » Mais ces quelques mots, jetés de façon si cruelle, avait brisé l’illusoire apathie. Les sons me paraissaient plus forts, comme si mes oreilles recouvraient soudain l’usage de l’audition après de longs mois de surdité feutrée. « Comment peux-tu rester dans cet état ? Tu devrais te réjouir d’être encore en vie, et voilà ce que tu en fais ! Tu n’es qu’une inconsciente et une égoïste ! », hurle la femme devant moi. Je lève les yeux lentement. Des jambes fines et minces ; une jupe crayon de grand couturier ceinturant des hanches parfaitement taillées ; une délicate poitrine couverte par un cardigan en cachemire gris perle ; un fin cou de cygne à peine ridé par les années, ceint d’un collier de perles fines ; et pour finir un visage. Fin, des lèvres amincies par la douleur ; des yeux d’un vert jade, un regard ombré par la haine et la fureur. Si elle ne me ressemblait pas tant, je n’aurais peut-être jamais cru qu’elle était ma mère. Cela faisait deux mois. Deux mois que j’étais plongé dans cet état d’hébétude. Oui, c’est ça, j’étais hébétée. Le sujet n’était jamais revenu. On faisait tout pour oublier, se reconstruire sur les ruines d’un passé heureux et révolu. Remplir nos vies du mieux qu’on le pouvait en essayant de penser à l’avenir. Mes parents avaient délibérément omis d’aborder l’épineux souvenir. Ils savaient… Ils savaient pourtant que je n’avais plus rien de vivante… C’était comme si j’étais partie avec elle. A présent, je contemple ma mère. Son visage dévoré de tristesse, ses yeux furieux, ses lèvres serrées. Des rides sont apparues sur son visage. J’ai tant de choses à lui dire. Lui dire que ce n’est pas ma faute. Que je ne voulais pas. Lui dire aussi qu’elle me manque. Depuis deux mois, chacun d’entre nous s’est renfermé sur lui-même. Tant de choses à lui dire… Mais je ne parviens pas à ouvrir la bouche. Les mots restent bloqués dans ma gorge. Je ne peux que baisser la tête devant ses yeux luisants de douleur et de colère mêlés. Je baisse la tête, me soustrayant à son regard terrible. Je fixe le sol, les yeux dans le vague, perdue à l’intérieur de moi-même dans le dédale de mes souvenirs. Je me rappelle avoir fait ce pari avec elle. Elle avait eu l’air si vexée, si blessée. Je revois encore ses yeux noirs luisant de colère. Lente et fourbe, l’évidence me frappe peu-à-peu. Peut-être que ma mère a raison. Tout est ma faute. Mais je ne voulais pas. Jamais je n’ai voulu qu’elle fasse ça. Comment pouvait-on m’en vouloir ? « C’est ta faute, répéta ma mère. Pourquoi es-tu là, toi ? Tu ne mérites même pas de… » Sa voix se brise au milieu de sa phrase, et ses derniers mots s’étranglent dans sa gorge. Ses paroles ne sont guère plus qu’un murmure, empreint d’une telle souffrance qu’ils me sont insupportables. Mon cœur se serre, et j’ai l’impression que cette dernière phrase est un poignard envenimé qui s’introduit peu-à-peu dans ma chair et qui commence à s’enfoncer dans mon cœur. J’ai toujours les yeux baissés, de telle sorte que je ne peux pas voir son visage. Mais le simple fait de l’imaginer me glace de la tête aux pieds. « Comment peux-tu rester dans cet état ? », répète-t-elle encore. « J’avais confiance en toi, tu entends ? Je t’ai tout pardonné, tes excentricités, tes caprices, tes lubies aussi stupides que passagères… Et si un jour tu as la chance que je te pardonne ce que tu as fais, jamais ô grand jamais je n’excuserai ton inaction présente ! » Mon corps se raidit, mais je ne peux pas relever la tête. Je ne peux pas voir son visage. « Espèce d’égoïste ! » La gifle retentit dans le silence de la pièce. Ma mère tourne les talons et sort de la pièce à la vitesse grand V. Les larmes ruissèlent sur mes joues et je couvre mon visage de mes mains. Les sanglots me secouent tandis que la brûlure de la gifle marque ma joue. « Pourquoi as-tu fais ça ? Pourquoi ? Pourquoi ?! », je murmure pour moi-même. Je sais pourtant qu’elle ne me répondra pas. Iris est morte. Iris est morte. Iris Silvia McHunter est morte. Et tout est ma faute.
***
« Tiens-toi droite chérie ! Relèves le menton. NON PAS COMME CA ! A droite » La voix de ma mère, Louise Beurion-Cooper, résonnait dans le vaste studio avec cet énervant accent nasillard qu’elle espérait être américain. Je m’exécutai, en essayant de ne pas tenir compte de la douleur dans mes jambes. Nous venions de passer l’après-midi entier dans le studio du photographe, et j’avais les guibolles en compote, juchée pendant des heures sur des talons de dix centimètres en ayant fait une pause deux heures plus tôt. Enfin, une pause... Juste le temps d’avaler un verre d’eau et de me remaquiller pour la suite. Maman dispensait ses ordres à toute volée, sans une once de pitié pour le photographe et les assistantes courroucés. Je me cambrai légèrement en relevant le menton et fixai l’objectif avec la moue boudeuse que maman m’avait une fois de plus ordonné de prendre. « RILEY TEDDY MCHUNTER !! Cesse immédiatement de tirer sur ta robe, ou bien tu vas la déformer. » « Mais je suis épuisée, maman… », gémis-je. « Tu ne te rends pas compte de ce que tu as la chance d’avoir ! », s’écria-t-elle. « Tu n’es qu’une égoïste, voilà tout. Tu ne pense pas une seconde à tout ce que je fais pour toi. » Je baissai la tête, les larmes aux yeux. Ce n’était pas vrai. J’étais simplement fatiguée. Et j’avais mal aux jambes. Le photographe me fit un clin d’œil discret et posa son appareil sur un tabouret. « C’est bon, j’ai tout ce dont j’ai besoin. Nous pouvons arrêter », déclara-t-il en me souriant. Les yeux de ma mère lui sortirent de la tête. « Mais… mais ! Il nous reste encore cinq robes à lui faire essayer ! », éructa-t-elle. « Peut-être Louise, mais j’ai ce qu’il me faut », répéta-t-il plus sérieusement, avant de crier à la cantonade : « C’est fini pour aujourd’hui, vous pouvez remballer ! » Je tombai à la renverse sur une chaise près de moi, et retirai en vitesse ses maudits escarpins. « Chérie ! Dépêches-toi ! Les photographes du magazine doivent nous photographier dans vingt minutes devant la vitrine de… », le babillage de ma mère se perdit dans le fracas du matériel qu’on démontait et rangeait soigneusement dans les boîtes en alu. Alors que je me changeais, elle déclara qu’elle m’attendait dans la limousine. J’entendis de derrière le paravent la conversation du photographe avec son assistante. « Pff… Faire trimer une gamine de onze ans comme ça, c’est à la limite de l’exploitation ! Franchement, Louise abuse. » L’assistante, Molly, acquiesça vivement, ajoutant que me poser pour les grandes marques comme mannequin vedette était la dernière chance qu’il lui restait d’être célèbre. En soupirant, je quittai le studio en vitesse. Je suis née un huit septembre, il y a maintenant 19 ans. Ma mère était un mannequin européen (elle était française, sa mère était russe et son père italien. Mais européen est plus court), qui venait de quitter le monde du show-business avec panache à l’annonce publique – par ses soins, histoire de ramasser le plus de milliers possibles – de sa première grossesse avant d’épouser mon père, un agent de star américain influent appartenant au monde très fermé de la jet-set, et de mettre un terme à sa carrière pour le suivre aux USA. Autant dire que pour moi, l’argent n’était pas réellement un problème. On peut même dire que j’étais franchement gâtée. J’aimais bien l’idée d’être admirée, ne jamais avoir à réclamer quelque chose, simplement parce que je l’avais déjà avant même d’en avoir envie. Depuis toute petite, on me disait que j’avais hérité de la beauté de ma mère : j’avais ses yeux, ses lourdes boucles brunes, ses lèvres pleines et pulpeuses. Mais très vite, cela m’a obsédé. Je voulais lui ressembler, qu’on me trouve aussi belle, je voulais être elle . Oui, je voulais être elle. On ne peut pas dire qu’elle m’en dissuadait. Elle était encore plus obsédée que moi à ce qu’on me trouve magnifique, jusqu’à me harceler sans cesse pour que je mette une couleur qui allait mieux avec mon teint ou que mes cheveux tombent mieux sur mes épaules.
J’ai oublié de parler de ma petite sœur. Elle s’appelait Iris, et avait trois ans de moins que moi. Elle ressemblait plus à notre père, et avec ses airs de garçons manqués, elle avait rapidement dissuadé maman de tenter d’en faire un clone de plus à son image. Elle m’avait, et cela suffisait à remplir ses moments libres. En dépit du fait que Iris et moi avons grandis dans quasiment deux mondes différents, nous aimions bien être ensemble. Elle était vive et joyeuse, et possédait cette étincelle de joie qui m’avait depuis longtemps quittée. Maman n’avait pas encore étouffé sa flamme intérieure, et je priais pour qu’elle n’y parvienne pas. Je n’étais plus heureuse. L’affection intéressée de ma mère m’avait asphyxiée. Quant à mon père, ça n’était pas mieux. Mon père ? Qui était-il ? Un jour, on m’avait dit, quand j’avais cinq ans et que je réclamais son père, que « mon papa était un homme très occupé ». En clair, il était occupé avec sa si charmante assistante, Daisy, et qu’il n’avait pas le temps pour des enfantillages. J’avais su un peu plus tard qu’il était un agent de stars, célèbre essentiellement pour ses frasques en boîtes dans sa jeunesse et pour s’être accoquiné avec une bande de jet-setters de seconde zone dont les secrets lui avait permi d’amasser aux fils des années des milliers de dollars en revendant les indiscrétions les plus croustillantes au plus offrant. Tout cela bien sûr avant de « se ranger sagement » et d’épouser un splendide mannequin français avant de lui donner « deux charmants bambins qui feront certainement trembler les magazines people très bientôt », comme l’avait déclaré un des nombreux magazines qui avaient affichés en pleine page un cliché de ma minuscule petite personne, seulement trois heures après l’accouchement. J’étais de plus en plus consternée, au fur et à mesure que je découvrais en grandissant que mes parents étaient près à tout pour de l’argent et la célébrité. Même à faire publier avant le moindre paparazzi – un vrai record – l’annonce de la grossesse « scandaleuse ! » de cette chère Daisy. Personne n’avait cherché bien loin quant à la paternité dudit bébé, mais l’annonce n’avait jamais été, curieusement, confirmée. C’était l’année de mes dix ans, et je me suis demandée combien de milliers de dollars mon père avait mis sur la table – et sous, à vrai dire –, pour taire le scandale. Mais bientôt, cela n’eut plus d’importance et les paparazzis trouvèrent d’autres célébrités à torturer ; ma mère bouda longtemps, ce qui confirma mes soupçons quant à sa responsabilité dans l’apparition subite du scandale dans la presse. Bientôt, il sembla clair que mon père le savait aussi, et un divorce à l’amiable plus tard – maman avait fait trembler mon père avec on-ne-savait quel procédé douteux, jusqu’à ce qu’il accepte enfin malgré sa réticence de céder à sa chère ex-épouse la moitié de sa fortune –, ma mère se dégota rapidement un prince grec vingt ans plus jeune qu’elle, qui était plein aux as, et qui, bien sûr, détestait les enfants, et en fit tout aussi rapidement son fiancé. Je peux peut-être dire qu’à cette époque, j’étais heureuse. Enfin, ma mère me foutait la paix. Enfin, je pouvais être moi-même, ne pas me prendre la tête pour choisir le matin entre une robe Prada rouge cerise et une Dior rouge coquelicot, ni même de me soucier du fait que mon brillant à lèvres ne soit pas assorti à mes chaussures Louboutin ; j’étais heureuse, parce que je n’avais plus à me soucier que ma mère soit fière de moi, je me foutais à présent de croiser un paparazzi dans la rue qui se régalerait que mon âge soit tout juste proportionnel à mes dix centimètres de talons, je pouvais faire une bataille de polochon avec Iris en revenant de l’école, simplement, simplement parce que ma mère était occupée avec son prince grec. Et cette époque n’avait pour moi aucun prix tant elle était inestimable à mes yeux. Lorsque je m’endormais le soir, je priais avec toute la ferveur d’une gamine de onze ans pour que ces instants magiques ne cessent jamais de venir éblouir ma vie. Quand je fermais les yeux et que je les rouvrais le lendemain, j’avais peur que cette époque soit révolue pour toujours. J’étais heureuse. Je planais, tellement je me sentais bien. Et puis ce fut le crash.
***
C’était la première fois où maman nous emmenait, moi et Iris, en vacances avec son prince grec. Un impressionnant yacht d’un luxe déraisonnable nous fit faire le tour de la méditerranée. C’était fantastique. L’eau était bleue, il faisait un temps superbe. Les vacances se déroulaient à merveille. Un soir, Iris vint me trouver dans ma cabine, excitée comme une puce. « Riley ! Riley ! Viens on va nager ! Maman et son fiancé sont occupés. Viens j’te dis ! » Je jetai un œil à la baie vitrée, derrière laquelle la nuit tombait sur une mer quelque peu agitée. « Iris, je ne pense pas que se soit une bonne idée. » « S’il-te-plaît… » Je soupirai et posai le magazine que je lisais. « Ok, d’accord, t’as gagné. Laisse-moi le temps de me changer. » Dix minutes plus tard, Iris se laissait glisser dans les vagues, tandis que j’observai la mer. En retirant la serviette de ma nuque, je plongeai à mon tour, mais une vague me projeta contre le bateau, tandis que je laissais échapper une plainte étouffée. Je me cramponnai à l’échelle, effrayée par les rouleaux qui venaient s’écraser contre la coque du yacht. « Iris ! Iris ! Viens on rentre ! Iris ! », hurlai-je pour couvrir le bruit des vagues. Un cri de détresse me parvint et je distinguai dans les vagues la silhouette de ma petite sœur, ballotée plus loin par la mer agitée. « Iris ! » Je quittai mon refuge pour tenter de nager jusqu’à elle. Peine perdue, plus je nageais, plus je m’éloignais. Je luttai en vain contre les éléments. Les vagues me fouettaient le visage, mes cheveux se collaient à ma peau. « Riley ! », hurla Iris plus loin. Je me souviens d’avoir refermé mes doigts sur son poignet. Je me souviens aussi d’avoir été happée par une vague plus forte que les autres. Sonnée, je n’eus pas le temps de reprendre mes esprits qu’une autre me projeta encore plus loin, et d’autres encore m’éloignèrent de Iris. Ma tête heurta la coque du bateau, puis ce fut le noir complet.
Combien de mois passai-je ainsi, misérable, seule, dépourvue de toute existence ? Moi qui avais été autrefois populaire, adulée, convoitée, je m'étais expatriée de tout ce qui avait pu faire mon bonheur avant ces vacances-là. J'avais besoin de temps, de calme, pour accepter enfin le fait que j'avais tuée ma propre petite soeur. Bien entendu, personne ne me comprit, et surtout pas mes amis. Je n'avais jamais rien dis à personne. Comment leur expliquer une chose pareille ? Ca ne s'explique pas. Ca ne se comprend pas. Je n'étais plus qu'un tas de cellules inactives, déconnectées de la moindre réalité, partielle ou totale. Et puis un jour... un jour. Ce jour-là, j'avançai lentement vers mon lycée, incapable de ressentir des sentiments cohérents quand mon ex-meilleur ami, Sam me percuta. Je levai les yeux sur lui, terrassée par l'amitié et l'affection que je ressentais pour lui. Il me manquait tant..."Oh... Salut Riley. Je te présente Gabriel. Il vient d'arriver chez nous.", se contenta-t-il de dire en désignant son ami qui me regardait à sa droite. "Salut", murmurai-je d'une voix inaudible en poursuivant mon chemin. "Mignonne", roucoula Gabriel derrière mon dos. "Dépressive", marmonna Sam en soupirant. Et puis quelques mois plus tard, je tombai sous le charme de Gab. Il était beau, gentil, il essayait de me comprendre. J'avais besoin de lui. C'était une évidence. J'avais dix-sept ans, il en avait dix-neuf. A mon grand désarroi, je me rendis compte que quelque chose clochait. Cette sensation ne me quitta pas durant une longue semaine. Gab était à la Fac, j'allais le rejoindre dans quelques mois. Et puis un jour, cette sensation étrange se mua en crainte. Une crainte fondée et réelle. Moi, Riley, j'étais enceinte. Et je n'avais pas la moindre d'idée de ce que j'allais bien pouvoir faire.
En étouffant un sanglot, je me mouchai bruyamment avant de jeter le mouchoir à la poubelle (qui atterri évidemment à côté). Je pleurais ainsi depuis de longues heures, tant et si bien que je désespérai de retrouver un jour figure humaine. Mes yeux étaient rouges et bouffis, mon nez était bordeaux, et les larmes avaient tracé de profonds sillons sur mes joues amaigries. Mes cheveux en bataille me collait à la nuque et dans le creux de mon cou. En tremblant, je me blottis sur mon lit en m’emmitouflant soigneusement dans mon épaisse couette, et saisi le pot de glace à la vanille Ben&Jerry et en avalant une grosse cuillère. En reniflant je fermai les yeux quelques secondes. Mon état n'avait pas changé depuis deux semaines. Je pleurais, je dormais, j'engloutissais des pots de Ben&Jerry les uns après les autres. Deux semaines de ce régime, et rien n'avait changé. Je faisais toujours les mêmes affreux cauchemars lorsque je fermais les yeux. Je voyais un bébé pleurer, à différents âges. D'abord ce n'était qu'un petit nourrisson puis un petit bambin qui rampait en culotte courte, un plus âgé, d'environ cinq ans. Il me regardait de ses grands yeux d'où s'échappaient des larmes et, son nounours coincé sous le bras, appelait vainement d'une voix hoquetante "Maman, maman !". Ces cauchemars me terrifiaient. C'était en partie eux qui me faisaient pleurer à longueur de journées. J'avais mal. Tellement mal. L'avortement, m'avait dit le gynécologue, n'est pas une chose anodine à la suite duquel des séquelles psychologiques pouvaient apparaître. Ce foutu médecin aurait pu me prévenir que ce serait à ce point douloureux ! Comme si ce n'était suffisamment douloureux de se lever chaque matin en se remémorant la mort de votre petite soeur dont vous étiez l'unique responsable, il fallait en plus survivre avec la mort d'un bébé sur le coeur. Je ne sais pas ce qui me retint à la vie. L'assurance que je changerai de vie en partant à l'autre bout du pays, certainement. Je mis quatre mois à me remettre de mon avortement. Mon psy avait dit à ma mère que c'était en partie parce que j'étais extrêmement faible psychologiquement depuis la mort d'Iris. Après ces longs mois de douleurs intenses, ma mère m'envoya me mettre au vert à New-York, partant du principe que si je ne changeais pas de vie à partir de la fac, ce serait trop tard. Je n' eu pas la force de lui faire remarquer que se mettre au vert à New-York était le pire des oxymores.
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → Cam', quinze ans. ★Comment es-tu arrivé(e) ici ? → Par FA ou par partenariat, je ne sais plus vraiment... ★Ce personnage est-il un double compte ? → Non. ★Présence sur le forum → 7j/7 ★Personnage inventé ou scénario ? → Inventé !
Mon exemple de RolePlay:
→ Un sourire naquit sur ses lèvres. Malveillant, au demeurant. Mais elle était si belle. Si belle, que je me noyais dans son regard d’ambre sans pouvoir respirer. Ma désinvolture feinte se craquela face à sa mine indifférente. Qu’est-ce qui m’avait pris de dire une chose pareille ?! Je voulais lui hurler que c’était faux, que je ne voulais pas dire ça. Qu’elle me manquait. Mais je ne pouvais rien dire, me contentant de me débattre intérieurement pour me sortir de cet océan d’or liquide. « La tromper, c'est juste une question de temps mon cher, et en plus tu t'es tapé sa copine je suis sure qu'elle sera ravie de l'apprendre, personne n'aime être la deuxième fois de quelqu'un. Bien maintenant tu m'excuses, il y a des millions d’hommes plus mignons que toi, ce soir et il est hors de question que je finisse la soirée seule. » Je reçu cette remarque comme une gifle en plein visage. La colère me submergea et je ne pus me contenir plus longtemps. La remarque fusa, cruelle et amère, et sembla déchirer l’air jusqu’à elle, pour terminer sa course droit dans son cœur si dur. « C’est vrai que tu t’y connais en matière de seconde fois. Hein, Eury ? » Un instant, je contemplais son visage haineux, ses yeux furieux qui lançaient des éclairs, et je crus bien qu’elle allait me défigurer à coups de poings tant sa main se tendit contre sa hanche. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle venait de me dire, je trouvais donc cela de bonne guerre. Après tout, c’était elle qui était venue, pas moi. Et plutôt mourir que d’avouer que je me serai coupé un bras rien que pour la revoir. Ma respiration saccadée s’intensifiait à chacune de nos piques. Ma main se referma sur mon verre et j’eu peur de le briser. Mes phalanges devinrent blanches, mais je m’en fichais. Pour qui se prenait-elle ? C’est elle, qui m’avait laissé. N’avait-elle jamais commis d’erreur dans sa vie ? Il me semblait inutile de lui poser la question tant elle était détruite par ses excès quand je l’ai rencontrée. Moi aussi j’étais détruis. Moi aussi j’avais mal. Et j’ai commis une erreur. Une seule erreur. Et tout s’est achevé comme ça. Mais ne devrions-nous pas mettre de côté les erreurs du passé ? Cela aurait été tellement plus simple. Mais Eurydice n’était pas comme ça, je le savais. Elle était du genre à tout démolir autour d’elle, à commencer par elle-même. Elle pouvait être dangereuse comme la Mort, vous faucher sans retenue, vous expédier au fin fond du trou le plus profond pour pleurer de longues heures pour avoir touché un aussi bel ange. Un ange démoniaque.
Elle s’apprêtait à tourner les talons mais je la retins par le poignet. Je rencontrai son regard d’or et y plongeai tout entier. Le contact de ma peau contre le sienne, même s’il était aussi banal, me causa une vive brûlure, et j’eu beaucoup de peine à ne pas la lâcher. Je savais qu’elle me filerait entre les doigts si je desserrai ma poigne. Elle filerait pour avoir le prestige ridicule de se faire désirer. Mais je savais qu’elle souffrait. Son regard avait l’air de s’être assombri. Ou peut-être était-ce l’éclairage. Ses lèvres serrées, minces comme un fil, semblaient prêtes à se transformer en un rictus haineux ou moqueur. C’était si difficile de prévoir ses réactions. C’était peut-être pour ça que je l’aimais tant. Elle était comme moi, en dépit de tout ce qu’elle disait. Nous étions pareils, c’est pour ça que nous avions eu si mal lorsque cela s’est arrêté. Je l’avais blessée, mais le doute m’envahit soudain lorsque je me demandai si elle m’avait vraiment aimé. Peut-être que tout cela n’existait que pour moi. Je ne pus m’empêcher de penser que notre histoire ressemblait à une danse compliquée : chaque fois que l’un avançait d’un pas, l’autre reculait. Et soudain, tout cela me parut injuste. Je n’allais pas lui courir après. Je n’en avais pas l’habitude et n’avais surtout pas envie de la prendre. Je lâchai son poignet et la défiai du regard d’oser se retourner. Je savais qu’elle allait rester. Je savais qu’elle venait d’entamer un de ses jeux malsains qu’elle aimait. Ici, il semblait que les gens aient une toute autre opinion d’Eurydice que moi. J’avais beaucoup appris, en me renseignant de temps à autres à telle ou telle personne. Et je me demandais si, après notre rupture, elle était repartie avec son mari comme si de rien n’était. Cela me semblait peu probable, sinon elle ne serait pas ici à ruminer sa solitude et, quoi qu’elle en dise, je me disais bien qu’elle n’allait pas le revoir ce soir-là, ni même les jours suivants. Mais ces questions perdaient leur intérêt au moment où je décidai d’entrer dans son jeu. Elle voulait jouer ? Très bien. Mais ce n’allait pas être moi qui allait pleurer le premier. J’avais assez souffert par le passé pour m’être endurci. Plongeant mon regard dans le sien, j’ébauchai un sourire. « Alors, je ne te retiens pas, ma douce. Va donc les retrouver, ne fait pas languir ces pauvres amants. Ils n’ont déjà qu’une nuit pour profiter de toi… ». Le rictus ironique, je venais de souligner le fait qu’elle utilisait les hommes pour son plaisir exclusif. Elle les utilisait, puis les jetait. C’était simple, cruel et efficace. Mais je n’étais pas un de ces types. En haussant les épaules, désinvolte, je frayais un passage jusqu’au bar pour me chercher un verre, sachant fort bien qu’elle me regardait.
By Fenrir Eloi Von Arsengher, Hungcalf
Le code règlement:
→ Ok by Maisy
Dernière édition par Riley T. McHunter le Mar 27 Déc - 20:41, édité 7 fois
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:24
Bienvenue ici Riley Si tu as des questions n'hésite surtout pas & bon courage pour ta fiche
Et bonnes fêtes à toi
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:26
Merci beaucoup Joyeux Nowel !
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:27
shenae joyeux noël à toi aussi, bonne chance pour ta fiche & bienvenue
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:27
oh la belle shenae il nous faudra un lien ! bienvenue sur nycl
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:43
Bienvenue parmi nous & Joyeux Noël
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:44
J'adore le prénom de ton pseudo!!! Et excellent choix d'avatar!
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 20:48
Bienvenue et bonnes fêtes
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 21:10
J'aime le prénom bienvenue sur NYCL & bonne chance pour ta fiche
Joyeux noël
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 21:38
Shenae Bienvenue ici
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 22:59
Bienvenue parmi nous & Très bon choix d'avatar
Joyeux Noël
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Dim 25 Déc - 23:14
bienvenue à ny
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 0:32
shenae ça faisait longtemps qu'on l'avait pas vu. bienvenue
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 11:36
Merci à tous !
Et joyeux débriefing de fêtes !
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 17:04
Tout d'abord, je te demanderais de relire le règlement car il s'avère que ton code est faux. Ensuite, pour ce qui est de ta fiche, il manque la dernière partie, du moins je trouve. Qu'est-ce que Riley a fait du bébé (vu qu'il est dit qu'elle avait dix-sept ans et qu'elle en a maintenant dix-neuf). Pour ce qui est de la partie caractéristique il faudrait peut-être la développer un peu. Tu pourras poster à nouveau dans le sujet adéquate lorsque ces modifications auront été effectués
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 18:07
Bienvenue sur le forum
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 19:55
s.grimes bienvenue sur nycl
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 22:59
Ton Code est bon, les modifications demandés on été effectués, je te pré-valide donc passe de bonnes fêtes (a)
Invité
Empire State of Mind
Invité
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves Lun 26 Déc - 23:05
Validée !
Un système d'intégration est mis en place sur le forum sous forme de flood d'intégration, mélangeant anciens et nouveaux membres, n'hésite pas à t'y inscrire ! N'oublie pas de compléter ta fiche personnage, ton profil et de faire toutes les demandes nécessaire. Si tu as la moindre question ou problème, tu peux bien sur contacter un membre du staff par MP. Et puis tu peux bien sur voter toutes les deux heures pour aider le forum en cliquant sur le muffin (a)
Have Fun !
Contenu sponsorisé
Empire State of Mind
Sujet: Re: ♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves
♣ Riley ♣ Je suis faite de la même matière que les rêves
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum