soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous.
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Empire State of Mind
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Sujet: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Lun 16 Jan - 23:10
FEAT. ASTRID BERGES-FRISBEY
Soledad Oxygen McTerran
20 ans → Né(e) à New-York le 16/04/1992 → sans emploi en couple → hétérosexuelle → membre des outsiders.
And who am i ?
★Quels sont tes caractéristiques? → Soledad est atteinte d’un emphysème par déficit en alpha-1-antitrypsine, ce qui fait que ses poumons se détériorent avec le temps. Héritant des deux gènes « Null », elle a déjà atteint un stade de non retour. Son épuisement se voit physiquement : elle est frêle et tout le temps très pâle Ҩ L’homme de sa vie est décédé lorsqu’elle avait dix-sept ans, soit il y a quatre ans. Il s’agissait de son grand-père qui l’a adoptée très tôt. Le cumul de sa maladie et de cet accident fait qu’elle ne donne plus aucune importance à l’amour et à l’attachement en général. Elle se dit libre comme l’air Ҩ Pour s'habituer à l'idée qu'elle allait mourir jeune, à l'effigie d'une drama queen, Sol a été se faire tatouer le poignet en cachette peu après ses quinze ans et porte désormais un "born to die". Dans la même lignée, elle a les oreilles percées depuis qu'elle est jeune Ҩ Chaque premier du mois, elle met une fleur blanche dans ses cheveux en souvenir à son grand-père. Elle n'oublie jamais de le faire car c'est une chose qui lui tient tout particulièrement à coeur Ҩ Depuis gamine, elle ne se mouche que dans des mouchoirs à la menthe. Pourquoi ? Une simple sensation qui lui donne l'impression de respirer convenablement, même si ce n'est que pour quelques secondes. Un placard entier, chez Sohan, est réservé au stock de mouchoirs Ҩ Elle déteste les sacs à main. Si elle en porte un de temps en temps, il sert seulement à trimbaler ses médicaments, des clichés souvenirs ainsi qu'un carnet de papier blanc et un crayon de papier. Parce que oui, la jeune femme est passionnée par le dessin depuis toujours Ҩ Son plus grand rêve est d'acheter une caravane et de se détacher du profil matérialiste dans lequel l'humanité entière s'encastre parfaitement. Elle n'est attachée à aucun objet, aucun meuble, aucun lieu. Tout ce qui l'importe, elle, c'est la nature et la vie.
★Quel est le caractère de ton personnage? →Pourquoi ne fais-tu pas comme tout le monde, Soledad ? Regarde autour de toi. Les gens pleurent, rient, construisent des projets et fabriquent des familles. Mais pas toi, oh non. Toi, tout ce qui t’importe, c’est d’être différente. Ca fait un sacré bout de temps que ça dure maintenant, ne te lasseras-tu donc jamais ? Tu te prends des coups dans la gueule chaque jour qui passe mais tu continues à sourire, rire et puis tu cries au monde entier qu’il faut être optimiste, qu’il faut aimer la vie. Tu l’aimes toi, la vie ? Avec tes poumons qui t’empêchent d’imaginer un futur ? Ca aussi, c’est toi. Ne rien promettre, croire en maintenant et surtout pas en demain. T’es une peureuse, tu sais. Bien sûr, tu répètes que non. Et tu le répètes tellement que maintenant, le monde entier te croit. Toi, forte ? Foutaises. Tu subis. Du matin jusqu’au soir, tu subis. Mais tu ne t’attardes pas, parce que tu n’as pas beaucoup de temps, parce que tu veux bouffer la vie jusqu’à ce qu’elle te bouffe. Et puisque tu ne t’attardes pas, tu sautes les heures de colère, d’amertume et tu enterres la rancune qui pointe parfois le bout de son pif. Alors la vérité, celle que tu rêves d’emporter six pieds sous terre, c’est que t’as peur. Des sentiments, de l’attachement. T’as peur de perdre le contrôle, peur de ne plus être prête à mourir. Les adieux, tu refuses de les voir venir. Finalement, t’es comme tout le monde. Tu te lèves, tu bosses, tu manges et tu fuis les problèmes. Alors j’ai juste une question ? Il sort d’où ton bonheur ? D’une boîte de conserve ? D’un tube de dentifrice ? Pauvre fille.
Well... It's my story...
« J'ai passé des jours de cafard au fond d'une baraque pourrie et je m'en souviens maintenant comme d'une vie pleine de poésie. »
Je suis affalée sur le sol. En fait, je n’en suis même pas sûre. Il y a quelque chose de froid dans mon dos, il doit s’agir du carrelage. J’ai mal bordel. C’est insupportable. J’ai la bouche grande ouverte mais merde, y’a rien qui rentre. Pas d’air. Pas d’oxygène. Il y a juste ce crachat de sang que je gerbe, et comme je n’ai pas la force de me mettre sur le côté, ça dégouline. Sur mon menton. Dans mon cou. Putain, c’est dégueulasse. Le peu d’bonheur qui squattait mes poumons se transforme en CO2. Voilà, j’suis vide. J’ai mal. Je souffre. Pire, j’agonise. J’ai envie de pleurer mais même de la flotte, il n’y en a plus. Le plafond tourne si vite, et moi je tousse si fort. Est-ce que c’est ça, la mort ?
Assise sur la table de la cuisine, les jambes se balançant dans le vide, j’observe pépé, assis dans le vieux fauteuil du salon. Ca fait un sacré bout de temps qu’il est là, parfois, j’ai même l’impression qu’il y a passé toute sa vie. Il se lève aux aurores et va s’asseoir là-dedans. Il y fume sa première cigarette. Puis la deuxième et la vingtaine qui suit. Le soir, il rejoint son lit et le lendemain matin, ça recommence. Pépé ne parle jamais, ou du moins pas souvent. Lui, ce qu’il aime, c’est le silence qui suit un morceau de Brel, le silence après la musique. Moi aussi, j’ai appris à l’aimer. Le silence. Il me faisait peur, avant, quand ceux qui me servaient de parents étaient encore là. Et ils se sont barrés, et le silence, tout à coup, est devenu moins pesant. Grâce à pépé, bien sûr. Tous les deux, on est un peu pareil. On n’aime pas trop les gens dehors, ils ont l’air malheureux. Alors on reste à la maison, on reste tous les deux et c’est très bien comme ça. « Tu deviendras une artiste Sol. Tu dessineras la vie. » Je ne comprends pas ce qu’il entend par là mais je souris quand même. Il a une belle voix. Grave. Il porte la voix de ces hommes qui ont vécu, qui sont morts un millier de fois mais qui ont su se relever. Tout seul. Parce que pépé, il n’a jamais vraiment été pote avec Dieu. Il m’a dit un jour que, si ce gars existait vraiment et en avait quelque chose à faire de nous, on ne vivrait pas comme on vit maintenant. Tous les deux, on est un peu pareil. On est malade. Emphysème par déficit d’alpha -1 antitrypsine. Des mots bien compliqués pour ce que c’est : des poumons en plastoc, des poumons qui fondent avec le temps, qui se dégradent comme la nature dehors. On est malade. D’ailleurs, c’est un peu de sa faute tout ça : c’est génétique. Ca a sauté la génération de ma mère et c’est bien con parce qu’elle aurait mérité de l’avoir elle aussi, ce truc qui te tient en laisse toute la journée. « Ca doit être bien, d’être une artiste. » Je ne sais pas combien de temps j’ai devant moi. Pépé, lui, a déjà eu soixante-dix ans. Mais moi, ce sera sûrement différent parce que mes poumons, ils sont encore plus pourris que les siens. « Tu sauras bientôt. » Oui, bientôt. Nous, on veut tout, tout de suite. On n’aime pas trop attendre. Surtout parce que du temps, on ne sait pas combien en a. J’ai envie de dessiner. C’est un truc qui est entré dans ma vie comme ça, sans que je n’y fasse attention. Une feuille et un crayon de papier. Juste ça. Ce que j’aime le plus dessiner, c’est mon grand-père. Il est beau. Avec ses cheveux blancs, avec son nez légèrement bossu, avec ses rides, surtout. Il est beau. Quand il ne rit pas. Quand il rit. Quand il semble perdu et quand il me souhaite une bonne nuit. Le silence retombe, il se lève pour la première fois de la matinée et sans un mot, il sort prendre l'air. Ça lui arrive de temps en temps. Il ne va pas plus loin qu'au bout du jardin, ses poumons ne le lui permettent plus. Mais là encore, il ne se plaint pas. Les caprices et les jérémiades, ce n'est pas son truc. Lui, la seule chose qu'il dit aimer, c'est la vie. La vie et puis c'est tout. Tu es consciente d'avoir de la chance Soledad, hein ? Tu en es consciente ? Même si tes parents t'ont laissée là, même si tu as été adoptée par ce vieillard et qu'il lui arrive d'être un peu vieux jeu, tu le sais ? N'est-ce pas ? Qu'il t'aime ? Qu'il t'aime plus qu'il n'aime la vie ? Qu'il t'aime comme on aime le soleil et les choses simples de la vie ? Il ne le dit jamais, ce n'est pas de sa faute, c'est la guerre qui l'a rendu amer, mais il t'aime belle enfant. Plus pour très longtemps, mais ça, tu ne le sais pas encore. Pour l'instant, c'est à ton tour de tomber. Ne m'en veux pas, c'est le destin qui m'a demandé.
Est-ce que c’est ça, la mort ? Mes yeux se ferment sans que je n'arrive à les rouvrir. J'essaye quand même. Parce que j'veux voir pépé et son regard impassible, parce que j'veux l'entendre me dire que tout ira bien. Que si c'est pas ici, alors ce sera ailleurs. Mais ça bourdonne. Putain, j'suis seule. Si seule. J'ai perdu tous mes sens. Même le carrelage dans mon dos a disparu. Il fait noir. Je distingue juste un bruit. Quelque chose qui tombe. Ça doit être mes poumons qui se sont décrochés. Je crois que je pleure enfin. Il y a un truc qui coule le long de mes joues. J'ai pas envie de mourir, j'veux pas le laisser là. Je n'ai même pas eu le temps de lui crier que je l'aime, que je l'aime d'ici ou bien de n'importe où, que je pense à lui tout le temps et qu'il peut être fier de lui. Tout se dérobe, je suis à bout, je suis au bout. Il y a cette lumière qui m'aveugle, cette lumière qui me tue. J'ai envie que ça s'arrête. J'ai envie qu'il vienne avec moi. J'ai peur. Et j'suis toute seule. Quelqu'un a dit que lorsqu'on est sur le point de mourir, on voit sa vie défiler. Moi, tout ce que je vois, c'est son visage. Et quand j'y pense, c'est bien lui, ma vie.
« Et c'est vrai que moi j'aime bien quand elle fait voler les assiettes, quand elle me fait péter les plombs, qu'elle dit qu'elle aime pas mes chansons. »
Il titube et je dois lutter contre ma fatigue corporelle pour l'aider à atteindre l'appartement. Il aurait dû vivre au rez-de-chaussée, je crois que ça aurait été plus simple pour tout le monde. Surtout pour lui. Sohan s'est encore barré au beau milieu de la soirée, comme ça, parce qu'il avait un coup dans l'moral et qu'il ne me supportait plus. Moi, je suis restée là, à lire du Gavalda en attendant son retour. Et j'ai fini par faire les bars de la ville sous le froid. Pour le retrouver. Ça m'arrive deux à trois fois par semaine ces derniers temps. J'crois qu'il n'a plus la tête à ça. Bouffer en face de ma maladie trois fois par jour, ça a dû l'exténuer. Alors quand il claque la porte, comme ce soir, je me tais et attends. Et bien sûr que j'aurais pu partir, bien sûr que j'aurais dû partir. Lui laisser un appartement vide, un sol jonché de caleçons crades et de bouteilles vides. Mais je reste. En fait, je crois que je m'en fous. Qu'il claque la porte, qu'il me laisse en plan pour rouler des pelles à ses verres de scotch. J'm'en fous. On ne fait plus attention à nos séparations, nous, tout ce qui compte, c'est qu'on se retrouve, qu'on se prenne contre un mur et qu'on oublie qu'on se faisait la guerre il y a encore deux heures. « J’ai envie de toi. » Je soupire et le tire jusque dans la salle de bain. Il a besoin d'une douche. Il empeste l'alcool, la fumée et puis un peu les femmes. J'commence à avoir du mal à respirer. Le froid, la marche, la fumée, ça commence à faire un sacré paquet de bordel pour mes poumons déchiquetés. Mais tu ne t'arrêtes pas. Même si c'est pas bon pour toi, même si chaque pas où tu le tires te fait perdre dix minutes de vie. Tu continues. Tu traverses le couloir et tu atteins la salle d'eau. Et puis tu craches du sang, et tu l'essuies bien vite. Tu zappes. Tu tousses comme un vieux de quatre-vingt piges mais t'en as rien à foutre. Tout ce à quoi tu penses en le déshabillant, c'est au moment où vous vous retrouverez. Vous ne vivez plus que pour ça tous les deux : les retrouvailles. Mais j'vais te dire un truc gamine : tu devrais te méfier parce que ça marche pas à tous les coups. Un jour, tu vas t'pointer et tu le verras entre les reins d'une autre. Tu f'ras comment à ce moment-là ? Parce que la vie, ça s'achète pas. Un jour, ce s'ra trop tard. Je pousse So' dans la douche et fais couler un jet d'eau tiède sur son corps. « Rah. Arrête putain. » « Écrase Forbes, d'accord ? » Il lâche une insulte mais je continue. Je fais glisser l'eau sur ses muscles tendus. C'est juste une habitude.
Mon doigt fait des cercles sur le torse de Sohan qui a la tête posée sur mes cuisses. J'ai mis les radiateurs à fond pour qu'il n'attrape pas froid. J'évite de penser à la facture qui arrivera dans deux semaines, ce sera juste quelques repas en moins. « Tu sais quoi Soledad ? » Non, je ne sais pas. Sa voix est pâteuse, il est encore dans un état second. Bientôt, j'échangerai la serviette que j'ai enroulée autour de sa teille contre un boxer. Bientôt, je le coucherai. Mais pour l'instant, je reste ici, sur le sol chaud à jouer le long de sa peau. Il est calme, ça m'apaise. Je ne sais pas. Mais plus j'y pense, moins j'ai envie de savoir. On n'a pas besoin de parler. Il a trop bu, il est ailleurs. C'est tout. C'est rien. Moi aussi, j'suis ailleurs. A moitié enterrée. C'est tout. C'est rien. On s'y accommode. Demain, il aura oublié ce soir. Demain, ce sera un nouveau retour à la réalité, une nouvelle dispute et de nouvelles retrouvailles. C'est tout. C'est rien. « Je t'aime... » Ça claque contre les murs et ça laisse des bleus sur mon corps. J'ai mal entendu. C'est pas possible. Je ferme les yeux et ma paume se rabat sur mon estomac. C'est pas possible. J'dois me planter. Non. Il doit se planter. On s'est promis qu'il n'y aurait pas de ça. Pas de je t'aime. Pas de mariage. Ni gosses. Et encore moins l'éternité. Il a promis. Il a promis que je ne serai qu'une fille de passage et j'ai juré qu'il serait ma dernière bouffée de cigarette. On n'a pas le droit à autre chose putain. Et puis on n'est pas fait pour s'aimer. Qu'est-ce qu'il fout ? Qu'est-ce qu'il dit ? J'suis dans le noir mais il fait encore trop jour. J'veux oublier. J'veux m'oublier. Et lui aussi. Et quand j'me mets à oublier, je ne pense plus qu'à une chose. Pépé. Vingt mètres au-dessus de nos gueules. Vingt mètres trop loin de moi. « Ne dis pas de bêtises Sohan. » Je déglutis, j'ai du mal à parler. Il y a cette boule qui squatte dans ma gorge. Et la flotte qui mouille mes cils. « Tu sais ce que nous aurait dit mon grand-père ? Il nous aurait dit de nous aimer, même si ça ne fait rire personne. Il nous aurait dit de vivre. » C'est plus fort que moi, plus fort que tout ce qui m'anime : je dégueule les vocables sur le parquet. Je dégueule mon amertume, mes regrets. Mon chagrin putain. Qui m’abîme, qui me tue. « Mais j'peux pas mon trésor. J'peux pas. J'te jure. J'y arrive pas. J'regarde les gens s'aimer autour de nous et j'les trouve bidons. J'préfère nos sentiments en carton, au moins, on crèvera pas d'amour. » Silence. « Pépé, il nous aurait rendus heureux. On aurait été tous les trois, il t'aurait fait aimer le silence. Et puis il t'aurais sans doute cassé la gueule, ouais, il t'aurait mis la misère une fois ou deux, juste pour te montrer que la vie, c'est pas juste un boulot et un paquet de clopes. C'est autre chose. C'est peut-être toi et moi, même. » Les larmes noient ma gueule pâle : v'là que je suis à fleur de peau. « Mais il n'est plus là. Tu te rends compte Sohan ? Il n'est plus là. L'homme de ma vie, il est crevé. » J'suffoque. Je n'y vois plus rien, mes yeux me brûlent et c'est très bien comme ça. Y'a rien à voir ce soir, y'a rien à croire non plus. J'caresse les cheveux de mon petit ami, frénétiquement. Y'a pas de sentiments en carton. Y'a juste deux imbéciles amoureux. Putain de balafre en plein dans l'coeur. « Tu pleures ? Moi aussi j'ai envie de pleurer parfois. Dis ? Est-ce que tu resteras ? » Les larmes roulent sur mes jours et s'écrasent sur le torse de ce gars qui me fait louper mille battements à la seconde. « On ferait mieux d'aller dormir, maintenant. » J'me lève et je l'aide. Demain est un autre jour.
« Pouvons nous lutter contre une histoire d'amour que nous n'avons pas envie de vivre ? »
« J’y vais. » balancé-je à travers la pièce tout en attrapant mon manteau. Je jette un coup d’œil par la fenêtre et fais une grimace en remarquant que le soleil a décidé de nous faire honneur de sa gueule aujourd’hui. Et dire qu’on s’inquiète vingt fois par jour de son état, son diagnostic dit qu’il crèvera lui aussi. Pas tout de suite, ceci dit. D’ici quelques millions d’années. Ca doit le faire marrer de savoir que moi, du haut de mes vingt ans, on m’a aussi fait un diagnostic : quelques mois, un an, peut-être cinq si tout va bien. Et puis si tout va mal, j’peux commencer à tirer ma révérence. Ne sait-on jamais. Putain. Qu’est-ce que ça peut bien faire, en plus, de savoir que le soleil n’existera plus ? L’humanité se sera déjà enterrée toute seule, d’ici là. On a trop lu Shakespeare, si bien que maintenant, on ne pense plus qu’au mot tragédie. On se lève avec, on bouffe avec et on s’épuise avec. On dépose les bambins à la crèche et on pense déjà au moment où on devra les récupérer pour s’adonner aux corvées quotidiennes. On pense aux factures de fins de mois, au ménage qui nous attend, au boulot qui nous tue. On en oublie les choses simples qui nous ont un jour convenus. On en oublie que la vie passe, putain. Et que si ce n’est pas maintenant, alors ce sera jamais. « Je viens avec toi. » J’arque un sourcil, dubitative, et vrille du regard Sohan. On s’est encore pris la tête. Parce qu’on a plus que ça à faire, parce que ça nous occupe. A vrai dire, on ne passe plus une journée sans se disputer. Que ce soit pour un film, un choix de repas ou bien simplement une couleur de T-shirt. On s’engueule. Comme s’engueulent ceux qui ont trop vécu ensemble, ceux qui n’ont pas vu les années défiler. Ceux qui demandent un sursis, ceux qui n’ont plus de temps. On s’engueule. Et ce sont des minutes de plus lâchées dans l’vide. Mais quand on s’en rend compte, il est toujours trop tard. « T’es sûr ? J’peux y al… » « J’ai dit que je venais. » Je n’ajoute rien et lève la main vers mon foulard mais So’ est plus rapide : s’emparant du tissu, il me l’enroule autour du cou et finit par déposer un baiser sur le bout de mon nez. C’est à cet instant précis qu’on dépose les armes, qu’on signe l’armistice et qu’on ose, pour la première fois de l’après-midi, s’échanger un regard bourré de tous ces trucs qu’on a jamais su se dire. Mais toi Soledad, tu n’as jamais voulu faire comme tout le monde. Et tu te dis que ça t’éloigne de tous ces hommes que tu ne comprendras jamais, et tu te dis que ça t’éloigne de l’humanité. Mais tu fais fausse route. Tu fais fausse route parce que tu penses savoir mais que tu n’as jamais rien su. Alors tu lui mens, alors tu te mens. Tu te bouches les oreilles quand il tente de t’expliquer la vie, tu te terres dans ton mutisme quand tu crèves d’envie de lui raconter tous tes silences. Et puis parfois, au détour d’un sentier, tu te mets à l’aimer plus qu’il ne faudrait donc tu cours dans l’autre sens, toujours plus vite. Mais tu sais, ce gros truc qui prend de la place au fond de ton estomac chaque fois qu’il rentre trop tard, ce gros truc qui te donne le courage de te lever chaque matin… Il ne partira pas. Même si tu cours à l’autre bout de la ville, même si files hors du monde.
« Tu penses qu'ils ont plus pitié de toi ou de moi ? » Je dévisage mon petit ami et désigne du menton un couple de cinquantenaires qui nous scrute. Est-ce qu'on a l'air si à côté de la plaque ? La fille limitée et le garçon sans limites. Le mètre soixante de maladie et puis le mètre quatre-vingt de désillusions. Est-ce qu'on fait peur à voir ? La question me revient de plus en plus souvent, ces derniers temps. Peut-être parce que j'ai encore perdu du poids et que ce même poids se retrouve sous les yeux de Sohan, là où deux grosses poches de cernes squattent depuis quelques jours déjà. Le pire, c'est que je devine sans trop de difficultés que je suis, en grande partie, la raison de celles-ci. Il y a aussi sa sœur, bien sûr, à laquelle il pense dès qu'il fixe le ciel, ou bien simplement le plafond. Mais il y aussi mes poumons dégonflés qui fatiguent, mes poumons dégonflés qui sifflent, me font cracher du sang et le peu d'oxygène qui arrive encore à passer là-dedans. C'est pas joli à voir Soledad, c'est pas joli du tout. T'es de moins en moins belle, de moins en moins vivante. Le soleil rayonne et toi, tu restes pâle. Est-ce que tu t'es déjà demandé ce qu'il fera quand tu seras partie ? Parce que là aussi, c'est pas joli du tout. Les cernes qui lui creusent les yeux, ce sont ces nuits à rester éveillé pour encrer ton visage dans sa mémoire, sur chaque parcelle de sa peau. ces poumons à moitié dégonflés, un jour, ils vont être complètement bouffés. Tu le sais, hein ? Les médecins te l'ont assez dit, non ? Il fallait que ce soit quelqu'un et c'est tombé sur toi. Demain ce s'ra un autre. C'est la vie qui veut ça. « De toi, quelle question. T'as des poumons en carton et tu ressembles à une trainée dans cette mini-jupe, ces gros collants en laine... et puis ce mascara qui dégueule sous tes yeux. » J'enfonce mon coude dans son flanc et lâche un léger rire, distinct. « Moi, je dis que c'est toi. » Soupir. « Parions. » Je glisse mes doigts dans sa main et le tire de l'autre côté de la rue. Voilà, je me sens de nouveau en vie, je nous sens de nouveau en phase. J'entends les battements de mon cœur, à moitié réguliers mais ça, c'est déjà pas mal. Il n'y a plus personne. Nous ne sommes plus que tous les deux. Contre le monde entier. Contre ce destin qui s'acharne à nous faire bouffer le béton. Deux. Main dans la main. Soudain plus vivants que tous ces autres qui n'ont pas de problèmes de fric, pas de problèmes de famille. Ils ne savent pas, eux. Quoi ? A quel point le bordel peut être jouissif. On se retrouve vite devant eux, et, avant même que je n'ouvre la bouche, Sohan prend les devants parce qu'il a compris, parce qu'il comprend toujours. « Lequel de nous deux fait le plus pitié ? » Il se tait, j'ajoute. « Je vais mourir. » Je sens la grimace de So sur le côté et serre davantage sa main pour le rassurer. Je compte rester encore. Ce serait trop bête de m'envoler maintenant, on n'a même pas essayé les sous-vêtements en bonbons qu'on a commandé sur internet il y a deux jours. « Mais vous aussi. Et puis vous savez, ceux qui disent qu'à vingt ans on a rien vu de la vie, ils n'ont rien capté. A vingt piges, on a tout vécu. Après, on ne fait plus que se souvenir. Alors. Lui ou moi ? »
« Allez grimpe, petite. » Ils ne nous ont jamais répondu. Alors on a passé notre chemin comme on le fait si souvent. Là, maintenant, je monte sur son dos parce que mes poumons commencent à siffler et que je ne veux pas rentrer tout de suite. Tu n'as jamais pu oublier, hein ? Ces trois mots qu'il a lâché dans l'air ce soir où il avait quatre grammes d'alcool dans les tripes ? Arrête de mentir Soledad, je te connais mieux que tu ne te connaîtras jamais. T'as pas oublié. Regarde ton bras, tu vois comme ça court, juste là, dans ton sang ? Et ça, ça te fout les boules. Parce que t'es certaine que tu n'as pas le droit à l'amour, t'es certaine que ces choses-là ne sont pas pour toi. T'y crois tellement que de temps en temps, lui aussi il te croit. J'vais te la dire moi, la vérité : Sohan, c'est l'oxygène qui ne parvient jamais jusqu'à tes organes déchiquetés. C'est ton moteur à tout ça. Là, perchée sur sa colonne vertébrale, ce "nous" me semble beaucoup moins bancal. Rire, regarder les oiseaux, insulter les passants, acheter des macarons et se battre pour la couleur, se pincer la peau, danser sous la pluie, aller à cent cinquante sur l'autoroute, oublier mes cachets, faire l'amour sous la douche, regarder des dessins animés, fumer même si c'est mal, repeindre les murs en rouge, voler les pièces d'une fontaine, ne pas se pointer chez le médecin, dormir à la belle étoile, graver nos noms dans de l'écorce, s'imbiber d'alcool, raconter des histoires... Et puis s'aimer un peu. Et puis s'aimer tout court. Même si c'est interdit. « Au fait, t'es belle. » Silence. « Avec ta jupe et ton mascara. » J'pourrais mourir demain s'il me le chantait encore.
*********
Tu crois que c’est ça la vie, Soledad ? Un tube de dentifrice sur lequel on appuie jusqu’à ce qu’il soit vide ? Une clope sur laquelle on tire jusqu’à ce qu’il ne nous reste plus que le mégot entre les doigts ? Tu crois que c’est des rires et puis c’est tout ? Parce que tu te goures gamine. Ca n’a jamais été ça, la vie. Ca n’a jamais été que le présent. Ce serait trop beau, alors, que ce gamin qui court trente mètres devant toi ait oublié que sa mère est morte parce que son père la battait pour lui montrer comment il l’aimait. Ce serait trop beau que ce vieillard, à l’autre bout de la ville, sur son lit d’hôpital, ne se souvienne plus de cette jeunesse passée et s’offre à la mort sans craintes. Le problème, c’est que ce truc qu’on appelle vie, il n’est pas tout à fait beau. En fait, pour être franc, il est même plutôt laid. Ce truc, il a donné à tes parents un gosse qu’ils n’ont jamais voulu, un gosse qui prenait trop de place sur l’canapé de leur deux-pièces. Alors hop, ils l’ont balancé sur le canapé du vieux et toi, tu t’es retrouvée sans parents à deux ans. Heureusement qu’il était là le vieux, d’ailleurs. Avec ses idées toutes faites, sa gueule abîmée par le temps. Ah bah tiens, un autre truc qu’elle fait, la vie : elle te fait aimer des gens et un jour, parce qu’elle en a marre de vos niaiseries à deux balles, elle te les enlève, comme ça, sans te laisser le temps de leur dire toutes ces choses futiles qu’on ne dit jamais comme. « T’as jamais eu une jolie écriture, alors ne fais pas d’testament. Et puis j’veux pas des meubles, des draps et des billets. J’garde les souvenirs, tu peux emporter le reste. Tant qu’on y est, j’voulais te dire que tous ces repas carbonisés, je ne t’en veux pas, ils étaient bons quand même. D’ailleurs, t’es beau quand tu culpabilises. T’es beau tout le temps pépé. Avec tes rides, tes pupilles qui se sont éteintes avec le temps et les horreurs de la guerre. T’es beau, même si t’es presque déjà mort, même si t’es déjà trop loin. Et puis, j’te le dis jamais mais tu peux être fier de toi pépé. T’as eu une belle vie. Tu peux être fier de toi parce que tu as carotté plus de soixante-dix ans à ce connard d’emphysème. Moi, j’suis fière de toi, fière de venir du même endroit et d’avoir partagé tes milliers de silences. Une dernière faveur : ne m’oublie pas. Moi, je n’oublierai pas… » Mais tu n’as rien eu le temps de dire, on t’a arraché l’homme de ta vie comme on t’arrache doucement au monde entier. Tu vas mourir, gamine. Ce soir, dans dix jours ou dans deux ans. T’as presque plus de poumons. T’as presque plus rien, en fait. Parce que si tu continues à jouer la lâche, j’en connais un autre qui va se barrer : Sohan. Et tu crèveras seule. Toute seule. Soledad… Tu portes si bien ton nom.
my little secret
★Ton prénom ou ton pseudo & ton age → Cam (wasted comets sur la toile) & dix-sept ans. ★Comment es-tu arrivé(e) ici ? → Je connais le forum depuis un sacré moment mais c'est Sohan qui m'a convaincue. ★Ce personnage est-il un double compte ? → Absolument pas. ★Présence sur le forum → Disons quatre jours sur sept, approximativement. ★Personnage inventé ou scénario ? → Inventé.
Mon exemple de RolePlay:
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Je devrais être habituée au froid, habituée à cet engourdissement qui fait craquer la peau et nous balance dans un état second. Je devrais savoir qu’il vaut mieux rester chez soi, qu’un nez rouge n’est jamais joli et que le reste fait peur à voir. Qu’est-ce que je fous là ? J’observe les alentours, les voitures qui roulent au ralenti, les étudiants qui eux avancent à mille à l’heure et je ne sais pas où me placer. J’ai la sensation de rester figée, de ne pas arriver à me défaire de ces chaînes qui me rattachent à la Russie, de ces chaînes qui me heurtent à la douleur. Vassili est mort. Répète-le encore. Peut-être que tu t’en souviendras Zoïa. Ou peut-être que je ne m’en souviendrais jamais. Peut-être vais-je me réveiller chaque matin avec le même boulot à faire : passer du déni à la colère puis de la colère au chagrin pour finalement revenir à la case départ. Qu’est-ce que ça peut leur faire là-haut que j’oublie les deux étapes les plus importantes ? Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre de savoir que j’ai zappé la résignation et l’acceptation ? Rien. Parce qu’ils ont le fils prodige de la famille Vikhrov à leurs côtés et que ça, c’est un super paquet de Noël. Ils en oublient qu’ici bas, il y en a qui ont mal. Ils en oublient que sur Terre, il y en a que l’absence fait crever. Vassili est mort. Ces trois mots déchirent l’intérieur de mon estomac comme un verre de trop m’aurait écorché le foie et je me sens presque obligée de poser ma main sur mon ventre. Je n’en peux plus. Je marche avec l’impression de reculer, je me tiens debout mais tout me tire vers le bas. Rien n’attire mon attention. Ni les enfants qui rient, ni les chient qui aboient. Je crois que je suis perdue entre deux mondes, partagée entre mon frère et le reste de l’humanité. J’dois bien marcher vingt mètres au-dessus de leurs gueules à tous pour me sentir autant à côté de la plaque. J’ai dû me planter de voie, loupé mon train direction l’paradis. Alors je me retrouve ici, perdue en plein milieu de San Francisco, incapable de savoir si la cabane abandonnée dans laquelle Nikolaï se rendait souvent pour réfléchir se situe dans mon dos ou encore loin devant. J’suis épuisée, éreintée, claquée. J’suis finie.
« Excusez-moi, pourriez-vous m’indiquer la cabane abandonnée ? » Il y a ce vieil homme qui semble faire partie du décor, ce vieil homme qui a vécu et a fait vivre. Mes pupilles glissent sur son visage marqué par ces années qui passent et ne reviennent jamais et la culpabilité m’étreint doucement. Qui suis-je ? Rien. Le mutisme dans lequel il se terre fait souffler un vent de tristesse sur mes épaules et bientôt, j’enfouis davantage mon nez dans mon épaisse écharpe, comme si je tentais d’échapper à ce que ses yeux racontent. Regarde-le mon Amour. Tu remarques comme il suinte l’usure ? Et pourtant, si tu savais comme il est beau. Il est usé, a sans doute vécu la guerre, eu des enfants qui ont fini par oublier qu’ils avaient un père, qu’ils avaient quelqu’un qui les attendait quelque part, quelqu’un de plus sûr que l’aventure et l’amour. Il est beau. Avec ses rides, ses yeux gris remplis de sagesse. Ca fait mal Vassi. Ca fait mal parce qu’il y a ce mètre soixante de vie, ce mètre soixante qui me murmure de me battre, de courir avant que ce ne soit trop tard. Et si j’ai pas envie ? Et si je n’en suis pas capable ? Il est beau bon sang. Putain ce qu’il est beau, lui qui a perdu plus de monde qu’il n’en est entré dans ma vie, lui qui continue de repousser le destin. Même si c’est dur. Même si on a souvent envie d’abandonner. Même si on en crèvera tous. « Est-ce que tout va bien mademoiselle ? » La main du vieillard me sort de ma torpeur et je mets quelques secondes à me rendre compte que je suis secouée de tremblements. Barre-toi Vassi, va plus loin. S’il te plaît… « Je… Oui. Il faut que j’aille à la cabane abandonnée. » « Vous voulez retrouver le blondinet qui y passe des heures par semaine, n’est-ce pas ? Tournez, au bout de la rue, et allez jusqu’à la forêt. Ne perdez pas de temps, je devine que ça fait longtemps qu’il vous attend… » Un sourire serein s’étire sur sa lippe et mon cœur loupe un battement. Nikolaï… « Merci mille fois. » « Va belle enfant. Il est temps de rallumer les étoiles. » Un dernier salut avant de prendre la fuite, un dernier salut avant de me mettre à courir, l’espoir accroché aux tripes.
Mes pieds s’enfoncent dans la terre, imitant le bruit d’un froissement. Il est là. La porte du cabanon est fermée et pourtant, je n’ai plus aucune hésitation : celui qui a participé aux plus belles années de ma vie se trouve dans cette petite maison en bois, à l’écart du monde et de son avancée. Alors je parcours les derniers mètres qui me séparent de lui, les derniers mètres qui me séparent de mon passé avant d’ouvrir la porte, déterminée. Il est là. Et ce putain de contraste entre la réalité et la projection que je me faisais de celle-ci. J’ai envie de me barrer, de m’éloigner de lui et de tout ce qu’il dégage. J’ai envie de le laisser pourrir là, au milieu de ses canettes de bière et de ses bouteilles de vodka. J’ai envie de m’envoyer en l’air parce que ça me tue, parce que j’ai beau chercher, je ne retrouve plus une miette de cette complicité qui nous aurait fait gravir des montagnes et bousiller des peuples entiers. Pourquoi t’es là-haut Vassi, pourquoi est-ce que tu nous as abandonnés ? Pourquoi est-ce à nous de se battre ? On ne va pas s’en sortir, j’te jure, on va s’écraser si bas qu’on sera plus foutus de remonter. Tu sais c’est quoi le pire ? On va s’écraser. Mais séparément. On va se bousiller l’un l’autre, jusqu’à ce qu’on en oublie qui l’on est, d’où l’on vient. Tout ça parce que t’es mort Vassili. Tout ça parce que t’es mort et que la douleur est beaucoup trop lancinante à supporter. On est faible, la facilité c’est pour nous. Tiens, ris, ils sont beaux les rois du monde. « Je peux m’asseoir ou tu vas encore me vomir que j’aurais mieux fait de rester en Russie ? » Soupir. « Oh et puis j’m’en fous. Entre nous, ça fait bien longtemps que j’ai arrêté de me dire que tu attendais quelque chose de moi. » Je me laisse glisser contre le bois bouffé par la nature dans un silence pesant, bien plus pesant que les insultes qu’il me lançait au visage il y a moins d’une semaine. Bien moins pesant que son absence, que la mort de Vassi. Que la vie même. Sauve-nous…
Le code règlement:
→ Code validé par A.
Dernière édition par Soledad O. McTerran le Dim 22 Jan - 3:36, édité 34 fois
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Lun 16 Jan - 23:13
Sohan est décidément parfait, faut croire qu'il est fait pour une certaine personne
Bienvenue parmi nous & bonne chance pour ta fiche N'hésites pas si tu as la moindre question
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Lun 16 Jan - 23:23
C'est qui Sohan ? En tous cas bienvenue
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Lun 16 Jan - 23:31
Bienvenue sur NYCL
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Lun 16 Jan - 23:33
Bienvenue parmi nous N'hésite pas si tu as besoin
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Lun 16 Jan - 23:49
Bienvenue ici bon courage pour ta fiche
Cheyenne L. Pearson
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if you're going through hell, KEEP GOING.
▌INSCRIT LE : 14/01/2012
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▌ADRESSE : 2515 Lexigton Avenue #402; Manhattan.
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▌SMALL IDENTITY PHOTO :
Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Mar 17 Jan - 11:58
Le prénom Bienvenue !
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Mer 18 Jan - 20:35
Yop toi. Allez, courage pour ta fiche, ô si belle Soledad.
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Mer 18 Jan - 20:39
ton pseudo bienvenue parmi nous soledad
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Mer 18 Jan - 21:13
soledad est un prénom qui va tellement bien à astrid. bienvenue
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Mer 18 Jan - 21:25
Oh merci à vous, vous êtes adorables.
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Mer 18 Jan - 21:34
Bienvenue parmi nous
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Dim 22 Jan - 3:18
Je pense avoir terminé. C'est un peu bâclé, navrée. Je suis fatiguée
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Dim 22 Jan - 7:17
Wow!!!! Je peux juste dire ça tellement je suis estomaquée devant ta fiche. Toi et Sohan vous écrivez si bien, c'est fou! Je pense que vous avez déjà un fan club
Inutile de te dire que je te pré-valide ! Encore bienvenue parmi nous Un administrateur viendra bientôt te valider
P.S. J'ai validé le code du règlement qui est bon.
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous. Dim 22 Jan - 15:35
Validée !
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Sujet: Re: soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous.
soledad Ҩ et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre, il leur restera rien de nous.
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