Une journée horrible. Il s’est décidément passé trop de choses aujourd’hui, trop de choses dans une seule journée. Maximilien n’a jamais été comme ça, parce qu’avant, il aurait été prendre sa dose, il aurait presque tout donné pour avoir quelque chose à prendre. Ici, il n’a pas été jusque-là. Il a combattu son sentiment de manque pour Cyrielle, pour ne pas qu’elle ait honte de lui, pour ne pas qu’elle le déteste, mais surtout pour ne pas qu’elle le quitte. Jamais il ne pourrait supporter de la perdre, il est prêt à tout faire pour rester avec elle. Max a enfin trouvé le parler rare, la femme qui peut l’aider, la femme qui peut le comprendre. Il a enfin une femme dans sa vie. Sa mère ne comptait pas, elle ne le comprenait pas, elle ne cherchait pas à l’aider, il n’y avait que cette lueur de honte et de déception dans son regard lorsqu’elle le regardait. Il s’en souvient très bien, c’était le jour de sa première overdose. Il était jeune à l’époque, il commençait à prendre des cachets et à se piquer. Il a été à une soirée avec des « amis », des gens qu’il ne connaissait pas mais qu’il trouvait cool. Il trainait toujours avec des personnes plus âgées sur lui, il les trouvait plus intéressantes. Max n’aimait pas les gens de son âge, il s’ennuyait avec et ne comprenait pas l’intérêt de faire des soirées pyjamas ni de boire des bières dans un parc public. Il voulait s’amuser, gouter à la vraie vie, c’est-à-dire la drogue alors ses connaissances c’était des jeunes de l’université, presque aussi âgé que Camille, celui-ci devait d’ailleurs en connaitre certains. Max passait dans les boites de nuits des soirées des plus agitées, il finissait souvent dans le couloir en train de vomir ses tripes ou en train de se faire lyncher, ce sont des moments plutôt humiliants et horribles de sa vie. Un jeudi soir, il avait fait le mur, direction la boite la plus prisée de Londres, cette nuit-là, il n’a pas fini dans un couloir, mais dehors, dans une rue, dans le froid et c’est Camille à quatre heures du matin qui l’a retrouvé presque inanimé, il s’est occupé de lui et n’a jamais rien dit. C’était la première fois et cela devait être la dernière, cependant Max ne l’a jamais écouté, il n’en a fait qu’à sa tête, toujours à la recherche de nouvelles expériences, de nouvelles frayeurs.

Aujourd’hui, il n’a rien fait de cela, malgré l’envie de se prendre une dose, il a résisté pour elle, c’est pourquoi il attend devant chez elle, assit contre la porte d’entrée afin qu’elle ne le loupe pas et qu’elle se confronte à lui. Maximilien a peur pour elle, elle est ivre, il les ait et elle veut prendre le volant, il ne peut pas la laisser prendre le volant, prêt à aller à sa rescousse, il voit que Roy Jacobson la prend avec dans la voiture, le voilà désormais soulagé, il n’aura pas à traverser la ville pour aller la chercher, bien évidement qu’il l’aurait fait ! Il l’aime et ne veut pas qu’il lui arrive quelque chose, jamais Max ne le supporterait. Assit dans le froid, Max fume cigarette sur cigarette, il n‘a malheureusement pas trouvé mieux pour se calmer. Il se sent affaiblit, mal même, le fait de l’attendre dans le froid n’aide pas pour arranger son cas, cependant, il est plus calme de savoir qu’elle ne rentrera pas seule et qu’elle sera avec quelqu’un qui semble de confiance, c’est le mec de Graham, l’ami après tout. Un grondement se fait entendre, il est bientôt 5 heures du matin, une voiture s’approche, une belle voiture qui plus est. Subitement, à s’en donner mal au crâne Maximilien se lève est ‘avance vers la voiture titubant un peu, Roy sort de la voiture et ouvre la portière à Cyrielle qu’il tient contre lui. Le maitre de conférence lui explique qu’il va la déposer dans l’appartement, vu l que max n’a pas l’air en forme pour la porter pour le moment, il préfère le faire tout seul afin d’éviter quoi que ce soit, parce que ce n’est pas qu’il n’a pas confiance, c’est juste qu’il ne veut pas de problèmes. Il lance à Max qu’il n’a pas l’air en forme pour le taquiner tandis qu’il le laisse ouvrir la porte après lui avoir donné la clé de l’appartement. Les deux hommes entrent rapidement et Roy dépose Cyrielle sur le canapé avant de dire bionne chance à Max qui lui s’excuse pour sa soirée d’anniversaire. La porte claque, ils sont tous les deux seuls, Cyrielle ne semble pas du tout dans son état normal, elle pousse des bruits bizarres et elle est incapable de rester debout, manifestement, elle a du se prendre la cuite de l’année. Maxi, prévenant, lui retire sa veste et voit que celle-ci n’est plus très propre, elle a vomit dessus, pas très glamour. Il vide les poches avant de mettre celle-ci dans le lave-linge en attendant d’avoir le reste de ses affaires.

La mission est de s’occuper d’elle et de ne pas la lâcher. C’est de sa faute si elle est comme ça elle doit notamment lui en vouloir pour sa mauvaise humeur de ce matin. Le problème avec Max c’est qu’il ne sait pas mentir, il ne sait pas comment faire croire aux gens que tout va bien. Camille est le seul à le comprendre. Il prend sur lui, sur ses nausées, sur son corps affaibli pour s’occuper d’elle, d’ailleurs pour éviter de salir tout le salon, il l’emmène dans la salle de bain. Ils ‘accroupi à côté d’elle pendant qu’elle se vide l’estomac dans les toilettes. Il comprend alors le calvaire de Camille lorsque c’était Max dans cet état. Il lui caresse les cheveux, il lui passe un gant de toilette sur le visage, il lui souffle d’une voix douce que tout va bien se passer que dès qu’elle ira dormir, tout ira mieux. Il s’occupe d’elle du mieux qu’il peut, il ne veut pas qu’elle se sente encore plus mal, alors dès qu’elle en a fini avec les toilettes, il la soulève et lui nettoie le visage doucement l’observant du coin de l’œil, il la protège dans ses bras et prend soin d’elle. Il est la cause de tous ses problèmes alors qu’il faut qu’il répare les choses, c’est à lui de le faire, même si elle ne veut pas le voir, il lui doit des explications sur son comportement. Il faut qu’il le fasse maintenant, au début de leur relation, comme ça, elle comprendra, elle saura à quoi s’attendre avec lui, parce qu’il ne faut pas se faire d’illusion, il n’est pas l’homme parfait. « Doucement Cyrielle, tout va bien… » Murmure-t-il à son oreille avant de la porter dans ses bras pour l’emmener dans la chambre alors qu’elle se débat dans ses bras, il prend sur lui soufrant silencieusement. C’est une situation bien difficile parce qu’il ne peut pas la laisser dans cette accoutrement, ses habits sont sales et sentent mauvais, cependant, il ne veut pas lui manquer de respect en la déshabillant, il a peur qu’elle interprète mal son geste, de plus elle ne semble pas vouloir qu’il la touche. Il souffle et prend sur lui lorsqu’il lui enlève sa robe, de plus, celle-ci n’est pas à elle à ce qu’il a compris, elle l’a emprunté. Max s’empare d’un de ses t-shirt à lui qu’il lui enfile rapidement afin qu’elle ne reste pas en sous-vêtements plus longtemps et puis, son t-shirt est plutôt long, elle se sentira plus à l’aise lorsqu’elle va se lever le lendemain matin. Pour la robe, il s’ne occupera quand elle sera en état parce qu’il n’est pas un spécialiste du lave-linge, si ça se trouve, il faut une température spéciale, bref. Ce n’est pas le problème. Il la garde dans ses bras un moment, il lui murmure des mots doux à son oreille, il s’excuse, il lui dit qu’il ne va plus refaire de conneries qu’il l’aime. Il caresse ses cheveux et reste avec elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme contre lui, ensuite il al couche dans les draps du lit et s’en va de la chambre se mettre sur le canapé.

Max ne va pas passer sa nuit avec elle, il ne veut pas la brusquer, il ne veut pas qu’elle le rejette en se levant demain matin en sachant qu’elle risque de ne rien se souvenir. C’est pourquoi toute la nuit, Max s’est fait des films sur ce qu’il allait se passer le lendemain, il a imaginé tous les scénarios possibles à inimaginable dans ce cas de figure afin d’être prêt à encaisser toute éventualité. Il n’a donc pas dormir malgré la fatigue musculaire, morale et psychologique. Max prend sur lui, il assume pour la première fois de sa vie ses actes et il a l’intention de tout dire à Cyrielle, c’est dans ses plans, tout lui avouer afin qu’elle comprenne et qu’elle sache dans quoi elle se lance. Il est assis sur le canapé, les bras croisés sur le torse, l’air malade et fatigué. Max ne l’entend même pas lorsqu’elle arrive dans la cuisine et qu’elle ouvre le frigo, c’est elle qui le voit. Sa voix, froide et cassante réveille Maximilien. Un nouveau coup de couteau dans le cœur. Sa gorge se serre, non, il ne peut pas craquer, il a trop de choses à faire et à lui dire pour abandonner et s’enfuir comme un voleur, comme il l’aurait fait il y a encore quelques semaines. Sa voix, basse, racleuse à cause des cigarettes fumée et lente à cause de la journée et la nuit qu’il a eu se faire entendre. « Je me suis occupé de toi cette nuit. Roy t’as ramené et je me suis occupé de toi. » Il se répète il le sait pertinemment, il est en train de faire le tri dans son esprit sur ce qu’il va lui dire, un peu de patience et il pourra tenir un discours concret. Max se redresse du canapé grognant à cause de son mal de dos. Il baille et se prend le visage entre ses mains tente de se réveiller. « J’ai suivi toute ta soirée sur internet, merci Facebook… » Dit-il avant de se lever carrément du canapé pour s’approcher d’elle, lentement, il se met en face d’elle. « Tu es rentrée avec Roy, tu as vomit dans sa voiture, dans les toilettes aussi ici et je me suis occupé de toi, je me suis fait un sang d‘encre, j’ai passé 5 heures à attendre assit contre la porte de chez toi, suivant tes exploits avec mon téléphone. J’ai eu tellement peur lorsque tu as dit que tu voulais prendre ta voiture. J’ai vu tes messages à Blythe et avec les filles, tu ne voulais que boire, tu ne comprenais même pas ce que je te disais. Tu étais vraiment mal hier Cyrielle, j’ai essayé de tout faire pour que tu te sentes mieux… » Il ne veut pas l’enfoncer, c’est un très petit résumé de ce qu’il s’est passé hier soir, elle aura le plaisir de tout voir en allant sur son compte facebook, elle comprendra de quoi il parle. Il zappe aussi de parler du fait qu’il a tenté de la rassure, qu’il l’a déshabillé, qu’il s’est occupé d’elle, qu’il a nettoyé la salle de bain. Max ne voit pas l’intérêt de le lui dire. « J’ai dormi sur le canapé, je voulais m’assurer que tout allait bien se passer, j’ai veillé au cas où ça n’allait pas, mais tu t’es endormie comme une marmotte. » Il omet de lui parler des quelques mots blessant qu’elle allait eu pour lui dans la nuit, elle n’a pas besoin de se souvenir de cela et lui non plus.

« J’ai des explications à te donner, je préfère le faire maintenant, parce que je ne veux pas y échapper, j’ai fait des choses hier que je n’aurais jamais dû faire, alors je tiens à m’expliquer. Tu dois le savoir. » Tout lui dire alors qu’elle vient tout juste de prendre son aspirine, ce n’est certainement pas l’idée la plus brillante que Maximilien ait eu dans sa vie, mais il faut qu’il le fasse, le courage risque de le quitter sinon. Il ne veut pas fuir, alors voilà, il faut tout lui dire et ça sera fait, elle aura les cartes en mains ensuite. « Hier matin, ça n’allait pas. Vraiment pas, j’étais malade, mon corps voulait que je prenne une dose. Je ne me suis pas réveillé le matin, je ne voulais pas que tu me vois dans cet état, pas que tu t’inquiètes, je suis partis après, je me suis enfermé chez moi, j’ne ai vu de toutes les couleurs, j’ai été malade, vraiment, je n’étais pas beau à voir, je voulais assumer ça seul, je savais pour ton entretient, je ne voulais pas que tu le loupes de ma faute. J’étais d’une humeur exécrable lorsque j’ai été sur le net, cassant, froid, tu n’as pas aimé, j’ai compris alors je me suis dit qu’il valait mieux que l’on ne se voit pas le soir, je n’allais pas être de bonne compagnie, tu l’as mal pris… Je n’ai rien fait pour arranger mon cas. J’ai fermé l’ordinateur et je m’en suis voulu à un point que tu ne pas imaginer, cependant, je ne savais pas quoi faire pour me faire pardonner. » Max marque un légère pause pour reprendre son souffle malgré le fait qu’il parle doucement. Il omet de parler de la table de la cuisine qu’il a abimée et de son ordinateur qui a pris cher aussi. « je suis alors parti jouer du violon pensant que j’allais aller mieux, mais manifestement non, mon corps ne suivait plus, je suis resté sous la pluie, et j’ai envoyé ce message. C’était un code avec Camille. Un message d’au secours, il rappliquait tout de suite, il a dut dire quelque chose à Graham à ce sujet parce qu’il a accouru pour me chercher. Je suis rentré chez moi, je suis resté seul. » Oui seul, sa colocataire n’était bien évidement pas là, mais pour que Graham le laisse rentrer à l’appartement, il fallait bien mentir. Il soupire lentement, il ne faut pas qu’il oublie Camille. « Ce code, c’est avec Camille, mon frère qu’on la établi, un message d’aide, pour qu’on se comprenne sans avoir à user de longs discours. Tu sais Cyrielle, Camille est le seul qui s’occupe de moi, enfin s’occupait. J’étais le pire des fils pour mes parents, je ne songeais qu’à me droguer, j’ai foutu en l’air mes études parce que je trouvais ça ennuyeux. J’ai appris à jouer du violon, du piano, de la guitare et d’autres instruments, seul, parce que Camille dit que j’ai un don avec ça… Camille est celui qui m’a sauvé, de mes overdoses, et puis quand nos parents sont morts, il n’y avait que lui. J’habitais avec lui, je devais l’appeler tout le temps, il me surveillait, j’avais des prises de sang, tout. Je n’avais pas de liberté, je n’en méritais pas. On a eu de mauvaises périodes, mais il a toujours été là… C’est… C’est lui qui m’a envoyé en cure. Les pires mois de toute ma vie, je n’ai plus parlé durant des mois après ça… On a toujours eu une relation houleuse tous les deux… » Il s’arrête là pour le moment, le fait d’en parler lui fait du mal parce qu’il se rend compte du mal qu’il a donné à son frère qui a toujours été là malgré ses responsabilités avec le travail.

« Je n’ai jamais été seul tu vois, il m’a déjà récupéré dans des états pitoyables, il m’a même sauvé la vie tu sais. J’ai faillis mourir des tas de fois avec la drogues, les loupés etc… Je ne suis pas quelqu’un de bien Cyrielle… J’ai fugué de chez moi parce qu’il m’a présenté sa fiancée. J’ai cru qu’il ne voulait plus de moi, qu’il voulait m’abandonner pour elle, il ne m’avait rien dit, et du jour à l’autre il me présente sa fiancée… le soir de la présentation, j’ai été chercher une dose, que je n’ai pas trouvé, ce que j’ai trouvé ? Un homme qui m’a cassé une pommette et fait de nombreux hématomes. Il m’a de nouveau sauvé, ensuite, il est partit trois semaine et le jour de son retour j’étais dans un avion pour la nouvelle Orléans. » Au moins, elle peut comprendre désormais ce qu’il est passé et ce qu’il fait là désormais chez elle, ou bien même dans la ville. « C’était un coup de tête, une ville choisit au hasard. Je suis arrivé ici avec rien, je n’ai pas d’argent parce que je suis sous sa tutelle, je n’ai pas de liberté, je n’ai rien à moi parce que je suis incapable de me comporter convenablement à cause de la drogue. » C’est un choc pour elle, elle ne pouvait pas se douter de rien. « Ce matin, Camille a appelé, je n’ai pas su répondre à temps alors il a laissé un message sur le répondeur. Il va venir me retrouver et m’envoyer une cure parce que j’ai repris une dose ici. Il me l’a clairement fait comprendre, si tu veux, je te ferais écouter le message parce que je l’ai gardé. » Pour lui prouver qu’il va le faire, il lui tend son portable et il attend qu’elle le prenne. Il ne veut plus lui mentir désormais. Elle veut partager sa vie, sa souffrance, qu’elle commence par cela. « Je ne peux rien te promettre désormais Cyrielle, je veux être l’homme que tu aimes. Je veux être un homme bien, mais je n’ai rien avec moi sauf mon amour, pas d’argent pas de travail, juste des rêves que je ne pourrais jamais réaliser, quoi voudrait d’un professeur ancien drogué ?... » Dit-il avec un rire cassant. Oui, il rêve de devenir professeur des écoles, de s’occuper d’enfants, il rêve de devenir papa aussi. Maximilien ne sera jamais papa, parce que personne ne va vouloir d’un père comme lui qui est incapable de tenir sans sa drogue, qui n’a pas d’amis, pas de travail, juste du talent pour jouer au violon. « Voilà… je sais que ce n’est pas très clair, que j’aurais dû attendre, mais tu sais tout, lâche toi, pose moi les questions que tu veux. » Sincérité quand tu nous tiens.